« Les Gilets jaunes ne sont pas une révolution mais un mouvement de restauration »
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Le soutien indéfectible - malgré les violences - que les Français apportent aux Gilets Jaunes marque une cassure franche et tangible entre les représentants élus - le pouvoir légal - et le peuple - le pouvoir légitime. Partis politiques et syndicats qui pourraient avoir un rôle d'intermédiation, paraissent hors-jeu. Bref, la situation a toutes les apparences d'une situation révolutionnaire.
Pourtant, la révolte des Gilets Jaunes n'est pas une révolution. Elle est même en réalité tout le contraire. Il s'agit d'un mouvement de restauration nationale, un mouvement de restauration de la démocratie et un rejet de la révolution, la vraie, celle que les élites politiques, économiques et administratives ont imposée trente années durant au peuple de France.
La mondialisation des économies, l'euro, Schengen, l'immigration musulmane…ont été les outils des partis politiques, gauche et droite confondus, pour révolutionner en profondeur la société française. L'ouverture des frontières - aux hommes comme aux marchandises, les délocalisations, la concurrence de la main-d'œuvre nationale par une main-d'œuvre importée… - n'a jamais donné lieu à un quelconque débat politique. Tous ces processus menés tambour battant ont abouti à la relégation d'une majorité du peuple de France dans des zones du territoire ou la seule existence possible est la survie. Les travaux du géographe Christophe Guilluy sur la France périphérique en attestent.
Oui, les Français ont, ces trente dernières années, été les victimes d'une révolution autoritaire menée sans débat ni consultation, une «révolution par le haut».
Aussi étrange que cela paraisse, les révolutions ne sont pas l'apanage du peuple qui envahit les rues, coupe des têtes et les porte au bout d'une pique. Les élites peuvent également décider de changer la société, quand celle-ci ne leur convient plus.
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Des magistrats non élus ont décidé en leur âme et conscience qu'une société de citoyens fondée sur la séparation des Églises et de l'État devait céder la place à une société de communautés, et même de communautés religieuses.
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On aura raison de me faire remarquer que la révolte des Gilets Jaunes ne dit rien de tout cela. Les Gilets Jaunes ne se plaignent pas de la société multiculturelle, ni de la fin de la planète, ils enragent seulement de ne plus boucler leurs fins de mois. Mais leur révolte fiscale bloque le financement de l'engrenage multiculturaliste et anti-laïque. Et leur méfiance vis-à-vis de la délégation de pouvoir enraye toute action politique d'envergure de l'État.
Les migrants finiront peut-être un jour par «payer nos retraites» comme le serinent Jacques Attali ou Alain Minc. Mais en attendant, la taxation à l'infini de la consommation des classes populaires paraît durablement enrayée.
La poule aux œufs d'or ne pouvant donner plus que ce qu'elle a, disent les Gilets Jaunes, rien ne sert de l'éventrer dans l'espoir d'en tirer davantage.
La nasse fiscale se referme donc sur la classe dirigeante. Sans hausse des impôts, la révolution par le haut (transition énergétique, migrations de masse…) ne pourra plus être financée. Et on imagine mal les gagnants de la mondialisation et les banlieues trouver légitime de passer à la caisse.
La machine folle de la révolution par le haut peut-elle être stoppée ? Les semaines et les mois qui viennent nous le diront.
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mardi, décembre 04, 2018
« Les Gilets jaunes ne sont pas une révolution mais un mouvement de restauration »
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