Pourquoi la «légalisation contrôlée» du cannabis serait une absurdité.
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Autoriser une vente « contrôlée » du cannabis par les buralistes comme le suggère une proposition de loi ou dépénaliser son usage comme le réclament les signataires d’un appel paru dans l’Obs sont des idées fumeuses. L’imagerie médicale montre le danger du cannabis, en particulier sur les jeunes. Et l’exemple désastreux du Colorado, où la légalisation a fait exploser le nombre d’admission aux urgences et facilité paradoxalement le marché noir, devrait nous inciter à la plus grande prudence.
Riche idée que celle du député ex-marcheur François-Michel Lambert et d’une poignée de ses collègues: proposer la vente par les buralistes d’un cannabis dont la qualité sera contrôlée par l’État (on a hâte de connaître les critères de recrutement des testeurs), vendu par la République française via une société nationale pour empêcher toute dérive (à voir comment l’État est capable de brader une société comme ADP dès que les caisses sont vides, on peut craindre le pire).
Veut-on faciliter le marché noir ?
C’est l’argument n°1 des tenants de la légalisation: dépénaliser aurait comme vertu première de démanteler les réseaux mafieux existants, en proposant dans des officines autorisées des substances contrôlées… tout en produisant une plus-value substantielle pour l’État, toujours à la recherche d’un nouveau moyen de remplir ses caisses. Il suffit pourtant d’observer l’exemple du Colorado, où le cannabis est en vente libre depuis 2014, pour se rendre compte de l’absurdité de ce calcul. La drogue «légale», au coût alourdi par les taxes, pousse assez vite les consommateurs réguliers à se tourner vers leurs anciens dealers qui font fi de la législation sur le volume de leur production et peuvent afficher des prix concurrentiels. Pire: des trafiquants, dont certains liés à des cartels de Cuba ou du Mexique, profitent de la loi pour blanchir leur trafic, produisant légalement au Colorado pour alimenter les réseaux mafieux des États voisins, où le cannabis peut être vendu avec des profits plus importants. Le Colorado est en train de revoir sa législation sur le volume «autorisé» de plants mais le mal est fait et la DEA (la police anti-drogue) passe désormais trois fois plus de son temps à régler des trafics de cannabis depuis la légalisation… La France a-t-elle pour vocation d’accueillir et de subventionner des plantations «d’herbe» qui iront grossir la fortune d’organisations criminelles en Europe et dans le monde?
Danger pour les jeunes !
Le cannabis sur des cerveaux encore immatures provoque des dégâts considérables.
Faciliter l’usage du cannabis c’est risquer sa banalisation parmi les populations les plus vulnérables, c’est-à-dire les jeunes. Au Colorado encore, les urgences médicales ont vu en quelques années tripler l’admission d’usagers ayant sous-estimé les effets du cannabis, consommé inhalé ou aussi (l’imagination des officines étant sans limites) par voie orale sous forme de bonbons ou de biscuits contenant du THC (tétrahydrocannabinol, la principale substance psychotrope de la plante). Car l’imagerie médicale, ainsi que toute une littérature scientifique, le prouvent sans appel: le cannabis sur des cerveaux encore immatures provoque des dégâts considérables, occasionnant des troubles cognitifs et des complications neuro-vasculaires indéniables. La totale réversibilité des effets est discutée notamment chez la personne dont le développement cérébral n’est pas achevé au moment de la consommation (fœtus, adolescent). Le rôle du cannabis est régulièrement rapporté comme à l’origine d’AVC ischémiques, de syndromes de vasoconstriction «réversible» (SVCR): certes, les rétrécissements vasculaires sont réversibles mais leurs conséquences neurologiques pas toujours. L’usage du cannabis multiplie par deux les risques d’accidents de la route, augmente les niveaux de stress, l’irritabilité. Consommé chroniquement, il endommage la capacité de concentration et d’apprentissage. La France a-t-elle pour vocation de créer une jeunesse déclassée, une armée de «z ombies » faciles à contrôler ? L’appât d’un gain sur lesquels certains ont déjà commencé de spéculer (on parle de près de deux milliards par an !) justifie-t-il de gâcher les promesses d’avenir de ce pays ?
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Je pense, comme ce sénateur médecin, qu'il y a derrière cette poussée vers la légalisation du cannabis, en plus d'une cupidité à vomir, un calcul politique cynique façon Meilleur des mondes : une population d'abrutis au cannabis est bien plus facile à contrôler. Elle peut avoir des éruptions violentes, mais en aucun cas organiser une révolution.
Et c'est aussi une petite pierre de l'arabisation de la France.
Comme d'habitude, les commentateurs du Figaro sont atterrants : « Euh quoi euh, c'est la libertééé », avec l'argument Coluche de l'alcool légal (sauf que Coluche plaisantait, lui). C'est stupide : on peut au contraire répondre que l'alcool est légal pour des raisons culturelles et que ce n'est pas la peine d'en rajouter.
Il n'y a pas que sur ce sujet que la décadence est manifeste :
« PMA-GPA: le jugement ambigu de l’opinion reflète un affaiblissement du civisme »
Au fond, c'est très classique.
Depuis l'antiquité, on le sait, la décadence a trois étapes : morale, intellectuelle et physique.
On commence, parce qu'on est trop riche, trop puissant et trop tranquille, par considérer que tout est permis, c'est la décadence morale (pour nous, les années 60).
Ensuite, puisqu'on cesse d'être exigeant, l'éducation et l'instruction s'effondrent. C'est la décadence intellectuelle. Pour nous, les années 80-90. Touche pas à mon pote était non seulement douteux en morale, mais intellectuellement très pauvre. Ce que Louis Pauwels a baptisé le sida mental.
Puis vient la décadence physique. Les Romains décadents ne devaient pas baiser des masses. Chez nous, obésité et stérilité.
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