Chaque année au mois de février le même rituel revient. Les dirigeants et responsables politiques se précipitent au salon de l'agriculture sous le feu des caméras de télévision. La France, vieille nation agricole. Il faut les voir déambulant entouré de leur escorte de gardes du corps, buvant le coup, prenant des airs intéressés et tâtant le cul des vaches. a la mode: le petit jeu de celui qui reste le plus longtemps, 8H, 9H... Pour l'occupant de l'Elysée, l'exercice médiatique est un moment fort de l'année. Les autres politiciens le suivent, de l'extrême gauche à l'extrême droite. Pendant toute une année, ils se moquent éperdument du mode agricole qui n'est pas dans leur priorités. 50% des exploitations agricoles ont un revenu brut de 1750 €, ce qui laisse entendre une rémunération pour l'exploitant bien en dessous du SMIC. Les agriculteurs ne partent pas en vacance, ont les pires difficultés pour scolariser leurs enfants. Ils sont victimes de l'insécurité. En 2016, 750 agriculteurs se sont suicidés, soit 30 à 40 fois plus que la moyenne des autres professions. Et tout le monde s'en fout, pas un geste, pas un mot sur cette détresse. Quel politique national, quel média s'est jamais rendu auprès d'une petite exploitation dans la misère? Et quand vient le salon de l'hypocrisie, le salon de l'agriculture, excusez-moi, sous le feu des caméras de télévision, ils sont tous là à se pavaner, à pérorer, à pavoiser comme des paons. Moyen comme un autre de grappiller des poins dans les sondages. Quant à M. Drouet, l'ancien leader des GJ, je me demande bien sur quelle base juridique ils l'ont évacué par la force. Nous sommes en République après tout, les hommes sont tous égaux, dès lors qu'il n'a pas commis de violence ni d'insulte, aucune infraction, il a autant le droit de se rendre dans un salon que n'importe quel politicien ou politicienne. En République, disiez-vous?
Maxime TANDONNET