vendredi, mars 24, 2006

La violence comme moyen d'expression

On nous dit de ne pas faire d'amalgame entre manifestants et casseurs.

Pourtant, la manifestation est en soi une violence, certes plus policée. Mais les manifestants en ont ils conscience ? Il n'y pas tant de différence en esprit entre les étudiants qui ne veulent rien entendre et les casseurs de banlieue ; c'est pourquoi on peut parfois les retrouver côte à côte.

Je reconnais que cette violence répond à la violence symbolique du gouvernement sur le corps social.

Cette violence est profondément ancrée dans l'anti-modèle français, en politique comme en économie (par exemple, pour sortir de la politique, la préférence pour la dette sur l'épargne est une forme de violence (1)).

(1) : une entreprise endettée et sous-capitalisée a pour variable d'ajustement les hommes. Pour compenser cette violence, il faut un marché du travail très fluide pour que le chomage ne soit pas durable, c'est par exemple ce qui se passe aux USA. En France, la dette est surtout le fait de l'Etat, mais, les ressources en capital étant de ce fait asséchées, l'effet est similaire. Ce n'est pas par hasard que les pays scandinaves, réputés sociaux, ont réduit leur dette publique.

Donc, en gros, il faut choisir : ou une économie de la dette et un marché du travail fluide ; ou des rigidités mais pas de dette. En France, nous commettons l'exploit de cumuler les inconvénients des deux systèmes. Cette grande violence économique ne peut être obtenue que grâce à une grande violence politique de ceux à qui elle profite, c'est-à-dire les abrités, d'où la gréviculture des fonctionnaires, la censure politiquement correcte des intellectuels et le silence consentant de larges portions de la population à des abus de certaines minorités (démonstration éclatante dans les AGs de facs actuellement).

Mais le sommet de violence symbolique est atteint lorsque le débat est semé de tabous et de chausse-trappes, de mots imprononçables.

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