Ce genre d'article renforce ma réflexion anti-constructiviste : ce n'est pas parce que, "d'en haut", on impose des choses censées favoriser les femmes que ces choses les favorisent réellement.
Il s'agit de ces fameux "effets pervers", qui, comme je l'ai déjà expliqué, sont en réalité des effets tout à fait normaux : les gens ne sont pas des moutons, ils ont leurs propres objectifs, leur propre analyse de la situation, c'est pourquoi une loi qui se donne pour but de les faire arriver à un certain résultat, de leur donner un certain comportement, et non de protéger un droit élémentaire, n'arrive jamais au résultat escompté et il se peut même qu'elle arrive à un résultat tout à fait contraire (voir la tristement fameuse contribution Delalande).
On retrouve ces effets néfastes des lois visant un résultat dans des domaines aussi divers que l'emploi des handicapés, le logement, la pollution.
Que cette réflexion n'effleure qu'une infime minorité de nos législateurs, qui pondent des lois comme on est pris d'une envie de pisser, en dit long sur le conformisme et l'incompétence, malgré (ou à cause de ?) ses diplomes, de notre élite politique.
Il est vrai que l'élite intellectuelle française a déserté depuis longtemps la politique. On la trouve plutôt dans certaines entreprises.
« Leçons américaines » pour les femmes professionnelles
Dans quel pays les femmes ont-elles le plus de chances de faire carrière ? Aux Etats-Unis, où le congé maternité est réduit à trois mois et où les crèches publiques sont inexistantes, ou en Europe, où le congé peut atteindre jusqu'à trois ans et où les crèches sont gratuites ou subventionnées ? « Il Sole 24 Ore » s'efforce de répondre à la « devinette » posée au début de l'année par le magazine américain « Newsweek ». La réponse est simple : 45 % des « décideurs » (decision makers) sont des femmes aux Etats-Unis, contre 33 % en Grande-Bretagne, 27 % en Allemagne et jusqu'à un « déprimant » 18 % en Italie, d'après l'Organisation internationale du travail (OIT). « Ceci pourrait sembler paradoxal », mais en fait le « congé maternité a tendance à se transformer en piège », explique le journal. Pour le quotidien, qui cite nombre d'études sur l'abandon des carrières après un congé maternité, ce mécanisme a eu tendance à « perpétuer la vieille incompatibilité entre travail et maternité, en la déplaçant simplement à un autre niveau ». Il propose ainsi de réfléchir à un autre modèle pour parvenir à la parité homme-femme. Il relève notamment le fait que les entreprises américaines qui ont des femmes comme dirigeantes ont tendance à être plus performantes que les autres. Non pas parce que les femmes sont meilleures que les hommes, mais parce que « la présence à l'intérieur d'une direction de personnes d'origines diverses (sexe, âge, race) est un signe d'une concurrence ouverte et élargie au sommet d'une hiérarchie ». « La diversité produit un cercle vertueux », affirme-t-il. La Journée de la femme du 8 mars apporte ainsi une « bonne nouvelle » : une plus grande participation des femmes en Europe au monde du travail et, dans le même temps, une « mauvaise » : « dans toute l'Europe », la présence féminine en bas de l'échelle du marché du travail ne signifie pas automatiquement une ascension des femmes au sommet des entreprises. « Au contraire, conclut le quotidien, certains des instruments que nous avons adoptés pour parvenir au premier objectif pourraient avoir rendu encore plus difficile le chemin pour atteindre le second. »
jeudi, mars 09, 2006
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Les joies de la parité... au travers du concours du corps des Mines : 16 places ouvertes en première année en 2005, soit 11 pour l'X, 2 pour les Mines, 2 pour Ulm et 1 pour les Télécoms.
RépondreSupprimerSur 11 X, les 9 premiers au concours sont des femmes, puis viennent 5 hommes.
Sur 2 Mines, les 4 premiers sont des femmes, puis ne viennent que des hommes jusqu'à la 15ième place.
D'ores et déjà, sans compter Ulm et Télécom Paris, 11 femmes se sont classées en rang utile au concours, et les reçus-collés sont également des femmes, tout ça pour 16 places.
Heureusement que notre beau pays a une chouette loi sur la parité : sur 16 reçus définitifs, ils ont pris les 8 premières de l'X et les 8 hommes les mieux classés provenant des autres écoles.
8 + 8 = 16
Allez expliquer aux grandes perdantes de ce concours que cette loi et son esprit n'ont été développés que pour leur permettre d'atteindre les mêmes postes à responsabilité que les hommes.
Toute parité imposée étant un système de quotas qui ne dit pas son nom, je trouve qu'il est aussi absurde qu'injuste de l'imposer.
RépondreSupprimerJe ne vois pas au nom de quoi une entreprise, un parti politique ou quelq'autre entité devrait choisir selon des critères imposés par d'autres ou en utilisant des méthodes qui ne posent pas la qualité du service rendu comme but principal.
Dans le cas que vous citez, la parité se retourne contre les femmes. Mais ça n'est, en somme, pas moins injuste que si le résultat était inversé.
Evidemment, mais ça peut aider les plus farouches défenseurs de ce concept à se rendre compte qu'il est absurde, d'autant que l'exemple en question montre que, cette année-là, les femmes avaient légèrement écrasé les hommes à l'un des concours les plus difficiles à avoir de France.
RépondreSupprimerLa discrimination même "positive" est une discrimination, ça veut dire qu'elle laisse sur le carreau le un peu plus méritant mais qui n'a pas le bon sexe ou la bonne couleur de peau, celui qui a les revenus juste au-dessus de la barre pour toucher les allocs, celui qui n'habite pas du bon coté de la rue pour être dans une zone aidée, etc.
RépondreSupprimerEtre obligé de recourir à la discrimnination ou même simplement l'envisager est un terrible aveu d'échec.
Mais n'est-ce pas là un aussi un aveu de bêtise ? Bêtise profondément incrustée dans la pensée et dans la pratique politiques françaises : celle qui consiste à traiter les effets plutôt que les causes ?
Et, non je ne suis pas d'accord avec Epicier Vénéneux, la mise en place de tels systèmes n'est pas une bonne chose, même pour en révéler l'absurdité : quelqu'en soit l'absurdité constatée, il n'en demeure pas moins que les bénéficiaires seront toujours plus bruyants que les lésés, pour une grande part inconnus (sait-on toujours qu'on n'a pas eu le job parce que c'est un nouir qui l'a eu ?). Alors, aussi idiot qu'il soit, une fois en place, un tel système sera indéboulonnable.
Je ne pense pas qu'Epicier vénéneux défende la parité. Il faisait référence à son post précédent
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