Je pense que tous les Français sont d'accord au moins sur un point : le débat présidentiel de 2007 devrait être l'occasion de la grande explication sur la France, sa place dans le monde, son avenir et toute cette sorte de choses.
Or, j'ai les pires appréhensions : je crains que, à l'exemple du "débat" actuel sur le CPE (n'en déplaise à François Delpla), la discussion soit réduite à des slogans creux, à une guerre des mots vides de sens, à un concours de fantasmes et à une surenchère dans la peur.
D'un coté, nous aurons N. Sarkozy, qui, mis à part sa conviction, que j'approuve, que les Français ne refusent pas la réforme, mais attendent qu'on la leur explique, est un vrai caméléon.
De l'autre coté, nous aurons S. Royal qui gère remarquablement son image, mais qui n'est que ça, une image. Si elle refuse tout débat, ce n'est pas seulement par stratégie médiatique, c'est aussi par incapacité à faire autrement. Je l'ai vue au cours de la campagne du TCE se faire laminer par Douste-Blazy, tout de même Douste-Blazy ...
Le discours subliminal qui imprègne la campagne de Mme Royal me révolte : "Vous voulez de la politique autrement, hé bien, votez pour une femme." Quelle pauvreté ! Quelle déchéance !
Pourquoi le sexe du candidat devrait il avoir la moindre espèce d'importance ? L'intelligence est elle sexuée ? Et la compétence ? Et l'expérience ? Et le caractère ? Une femme, n'importe laquelle, donc toutes les femmes, aurait elle intrinsinsèquement des qualités que les hommes n'auraient pas ? On est là sans le dire dans la pire dérive féministe dénoncée par E. Badinter, pourtant elle-même féministe, dans Fausse route.
Mais Ségolène Royal a l'immense avantage d'être cohérente avec son électorat : les socialistes étant intellectuellement morts, ils se réduisent de plus en plus à n'être que des déterministes plus ou moins honteux. Ils imaginent que chacun est déterminé, par sa couleur de peau, son sexe, son origine, sa classe sociale et qu'il est du devoir de la société de corriger les "erreurs" de ce déterminisme, d'où la politique dite "d'égalité des chances".
Je suis extrêmement sensible à tout déterminisme. Autant je peux penser les groupes humaines et leurs qualités en termes statistiques, autant projeter sur un individu particulier les caractéristiques d'un de ses groupes d'appartenance me froisse.
Mme Thatcher a-t-elle montré une manière féminine de faire de la politique ?
vendredi, avril 07, 2006
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"Mme Thatcher a-t-elle montré une manière féminine de faire de la politique ?"
RépondreSupprimerA ben non, elle, elle avait de c... au c...
Thatcher n'est pas la seule, prenez Golda Meir ou plus récemment Condoleeza Rice ... Des femmes à poigne voire plus (par complexe d'opposition ?) que les hommes ... Sur Golda Meir, dirigeante israélienne durant les années les plus "chaudes" de ce pays (70's), on peut soumettre l'idée que la situation explosive au moyen orient et donc du monde actuel, est dû aux décisions d' (ré)actions violentes prises par ... cette femme.
RépondreSupprimerAvez vous vu l'excellent Munich de Spielberg (je vous recommande aussi "Vengeance" de Georges Jonas dont le film est tiré) ?
Donc je suis d'accord avec vous sur Royal, et l'image clichée féminine qu'elle incarne, représentant en fait le vide absolu, l'impasse idéologique de la gauche française actuelle (il me semble qu'elle veut tendre vers du Blairisme, mais je ne pense pas qu'elle entrevoit tout ce que cela implique, ex : sa politique d'immigration sélective en chantier ... piquée à .. Sarkozy ?? :)) ...
ps: bon je vais pas encore faire une dissert mais ces propos confirme mes dires récents dans un commentaire plus bas, sur l'unicité de la nature humaine homme / femme, le fait que les 2 sexes ne soient qu'un. Il y a alors la féminité et la masculinité, mais aucun n'est incarné entièrement par un seul sexe ... Et un individu isolé d'un des 2 sexes peut en revanche incarner la quasi (je dis quasi) entière condition de l'un des 2 sexes ... on revient à nos femmes à poigne ...
Sego fait exactement la campagne de F.Mitterand de 1988. Souvenez vous de "la lettre à tous les francais". Quelle entourloupe ! Ce coté pétainniste de FM m'avait écoeuré.
RépondreSupprimerSego nous la joue Maitresse d'école sevère mais bienveillante..et ca marche. Sarko va devoir etre caméléon de toute facon car il n'a pas le choix. On gagne avec les voies de l'autre camps.
Ca m'arrache le c... de dire ça, mais très bonne intervention de Le Pen sur TF1 à 13h aujourd'hui...
RépondreSupprimerBen pour une fois je suis entièrement d'accord avec Franck, enfin presque. Je cosignerais ce qu'il dit sur Ségo comme sur Sarko mais je ne partage pas tout à fait son défaitisme précoce sur les présidentielles.
RépondreSupprimerLa seule question qui vaille est la défense de l'intérêt national, donc aussi européen, dans la mondialisation, face au dumping social. En d'autres termes : alignement vers le haut ou régression générale ?
Il ne faudrait tout de même pas oublier que, de ce point de vue comme de bien d'autres, Sarko est un pur yankee. Quant à Ségo, son éloge de Blair, même nuancé ensuite à l'usage du public hexagonal, fait froid dans le dos.
Je ne désespère pas, quant à moi, que la crise du CPE débouche sur le débat que je souhaite.
Vous faites une erreur de raisonnement en posant la question "alignement vers le haut ou régression générale ?" en matière sociale.
RépondreSupprimerLes échanges que nous faisons sont économiques, les alignements sont donc économiques. Si peu à peu nous alignons notre économie sur l'économie chinoise nous aurons en conséquence le niveau social de la Chine.
C'est l'éconimie qui commande les différences entre pays puisque c'est de l'économie qu'on échange entre pays.
Le social n'est qu'une conséquence de choix économiques.
Des pays aussi différents que la Suède et les USA l'on parfaitement compris.
Nous ne devons pas faire des choix sociaux en disant "Basta pour les conséquences économiques, l'économie on s'en fout".
Nous devons faire des choix économiques compatibles avec nos objectifs sociaux.
Et si nos objectifs socizaux sont un niveau de vie élevé, hé bien, il faut commencer par désétatiser.
Douste-Blazy en lamineur ?
RépondreSupprimerThatcher n'a pas gouverné de manière féminine (?), et c'est bien ce qu'on lui a reproché... Sego, elle, nous dit: "hmmmm, mes mignons, ça va ètre bon avec moi..." (bon, j'ai juste regardé les photos sur Match, pas eu le courage de lire, mais ça resemblait à ça...)
g.