Aujourd'hui, les renards ont totalement éliminé les lions, même Sarkozy, qui a compris que jouer au lion pouvait être gagnant, est un renard. La solidarité des réseaux X-ENA a pleinement joué son rôle de barrière anti-lions.
L'expérience prouve que les lions (Clémenceau, Churchill, De Gaulle) existent bien avant d'apparaître comme les hommes de la situation, mais ils sont soit inconnus soit oubliés.
L'armée peut être un réservoir de lions : il y a la discipline et le patriotisme, mais il y manque souvent l'imagination.
Aujourd'hui, comme réservoir de lions, je verrais plutôt l'entreprise : sens des réalités, obligation du compromis, goût du pouvoir.
Mais justement, quel chef d'entreprise quitterait le pouvoir sûr du PDG pour le monde incertain et vicieux de la politique ? Il y faudrait beaucoup de patriotisme et d'orgueil.
Attendons l'avenir, qui finit toujours par arriver !
Enfin, puisqu'on est dans le bestiaire, le Figaro reprend une citation de Montaigne que je m'en veux d'avoir oubliée de soumettre aux zélateurs de "l'amendement de la loi par la rue" : l'opinion publique est «certaine, résolue, desdeigneuse, grave, sérieuse, comme l'asne».
Une de mes fables de La Fontaine préférée, qui devrait inspirer les anti-CPE quand ils seront bien forcés d'en revenir aux réalités :
Certain renard gascon, d'autres disent normand,
Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille
Des raisins mûrs apparemment,
Et couverts d'une peau vermeille.
Le galant en eut fait volontiers un repas;
Mais comme il n'y pouvait point atteindre:
«Ils sont trop verts, dit-il, et bons pour des goujats.»
Fit-il pas mieux que de se plaindre?
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