samedi, avril 01, 2006

Hélas, c'est là qu'est l'os !

Dans un article intitulé Louvoiement, JM Colombani critique comme on pouvait s'y attendre J. Chirac, avec des arguments convenus et sans intérêt, pourtant, un mot de la dernière phrase m'a arrêté.

Je cite : "La bataille présidentielle : celle de 2002 s'était, hélas, jouée sur la sécurité. "

Ce "hélas" qui a du échapper malencontreusement à l'auteur dit tout de ses arrières-pensées : les préoccupations populaires ne sont légitimes que quand elles servent la gauche, par exemple la précarité, quand elles peuvent servir la droite, elles sont "hélas" illégitimes.

Car il ne vient évidemment pas à l'idée de cet auteur de se demander si la précarité de 2006 n'est pas aussi fantasmatique ou réelle que l'insécurité de 2002.

Maintenant, si les lecteurs accordent foi à de tels articles, cela les regarde.

1 commentaire:

  1. Je ne me souviens plus clairement du contenu de l'article, mais, bien que ne partageant généralement pas les idées de M. Colombani, je pense qu'on peut quand même réfléchir sur ce "hélas" sans être aussi réducteur.

    En effet, la campagne de 2002 a quand même laisser dans l'ombre des sujets économiques et sociaux importants - on n'a guère parler des retraites, qui de la réforme de l'État, de la qualité du dispositif de recherche et d'enseignement supérieur, etc. -

    En ce sens, sans minimiser l'importance de la sécurité - pour avoir vécu 4 ans à Vaulx en Velin, je confirme, par mon petit bout de lorgnette, que ce sujet revêt parfois une importance capitale car quand les policiers se mettent quasiment à vous tutoyer à force de vous voir accompagner vos collègues au commissariat pour déclarer un vol, vous vous dites qu'il y a un problème - la campagne présidentielle monomaniaque à tout de même laisser dans l'ombre des sujets tout aussi importants.

    Aussi, dans une vision quelque peu science po de l'élection présidentielle, comme un moment où, au travers des débats du moment, on fixe et on cadre les grands problèmes du pays pour une partie des cinq ans à venir, je pense qu'"hélas" la campagne de 2002 s'est trop focalisé sur un sujet. J'espère donc que celle qui démarre bientôt verra émerger d'autres thèmes, mais surtout d'autres réponses - sur la protection sociale, la réforme de l' État et la recherche notamment - que les prêts à penser habituels.

    PS: passer du temps sur votre blog est un vrai régal. Merci

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