La NRH est une revue d'histoire fort droitière, à l'anti-gaullisme obsessionnel excessif et un rien ridicule.
Mais, à l'heure où l'idéologie compassionnelle envahit tout ou presque (à notre insu d'après la NRH, mais qu'elle se rassure, nous sommes quelques uns à nous en être aperçus), cela fait du bien de lire régulièrement cette revue en contrepoint du discours médiatique unique à forte tendance communautariste et étatiste.
Vous aurez deviné que le bonheur par le métissage, les repentances de tous genres, l'assistanat généralisé (la "solidarité" en novlangue) et bien d'autres thèmes de la vulgate pseudo-humaniste à la mode ne sont pas vraiment en odeur de sainteté à la NRH.
C'est l'occasion de faire quelques découvertes. La "tolérance" et "l'ouverture aux autres" chères à nos amis gauchistes sont le comble de l'hypocrisie, nous le savions, rien n'est plus irritant que l'intolérance au nom d'une tolérance à oeillères.
Un digne représentant de la nation helvétique, bien naïf, vous allez voir, enivré par l'atmosphère compassionnelle et repentante qui sévit de ce coté-ci des Alpes, a demandé à ce que soit inaugurée une plaque commérative à la Chapelle Expiatoire en souvenir des gardes suisses massacrés par la populace jacobine lors de la journée du 10 aout 1792.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, appuyé par le ministre de la culture (car de chaque coté de la division droite-gauche, les mêmes oeillères sont en usage), n'écoutant que son humanisme, a vigoureusement refusé. Depuis, la plaque dort, probablement à tout jamais, dans les réserves des Invalides.
Il y a bien une pétition qui circule : pour la reconnaissance du sacrifice des gardes suisses, mais, à mon jugement désabusé, elle n'a aucune chance d'aboutir.
D'où on en conclut qu'un manifestant algérien jeté à la Seine par la police est digne d'hommage mais qu'un Suisse massacré par la tourbe de Paris est indigne d'hommage.
Qu'est-ce qui justifie cette différence de traitement ? L'identité des victimes ou celle des criminels (1) ? Est-on plus humain quand on est algérien que quand on est suisse ? Un massacre par des traine-savates de cabaret est-il moins atroce que la noyade par des fonctionnaires assermentés ?
Il y a les bons massacres, ceux estampillés de gauche, qu'on doit passer sous silence, car perpétrés pour le plus grand Bien de l'Humanité, et les mauvais massacres, ceux estampillés de droite, donc démoniaques, dont on doit sans cesse se repentir.
Mieux vaut ne rien commémorer que subir ces commémorations borgnes.
Cette affaire minuscule en révèle un bon bout sur les préjugés des uns et des autres ; et aussi que la droite en France est prisonnière des oukases idéologiques de la gauche.
Quelquefois, il faut beaucoup de bravitude pour supporter tous ces énergumènes.
(1) : Michelet, Taine, Cochin, Furet ne permettent aucun doute : les massacreurs d'aout et les septembriseurs furent la lie de Paris, piliers de comptoir, oisifs de club, excités de la pique, harangueurs de carrefour, brutes et bouchers. Les images à la Renoir, je pense à La Marseillaise, sont jolies mais très éloignées de la réalité.
lundi, janvier 08, 2007
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