jeudi, février 21, 2008

Un Etat peut faire faillite

J'entends souvent des propos du genre : «Un Etat ne peut faire faillite : il a l'éternité devant lui et la contrainte qui fait rentrer les impots.»

> l'argument de l'éternité ne tient pas : c'est chaque jour qu'un Etat déficitaire doit trouver des créanciers. Aujourd'hui, pas demain. Peu importe que l'Etat soit encore là dans mille ans (ce qui reste à prouver), si il ne trouve plus de créanciers aujourd'hui.

> quant à l'impot, il ne rentre pas toujours : une fois que le parasite a tué son hôte, il meurt.

Plus précisément :

> les mécanismes de la faillite des Etats sont parfaitement connus. J'en ai fait un post et Philippe Jaffré en a fait un livre (Le jour où la France a fait faillite).

> les précédents historiques abondent, de l'empire romain à l'Argentine en passant par la France de Louis XVI. Il n'y a aucune raison que, par un coup de baguette magique, nous échappions à la nature humaine, cupidité, imprévoyance, lâcheté, démagogie, gabegie, qui a fait ces catastrophes d'antan.

La faillite de la France n'est pas économiquement inéluctable : les solutions pour y échapper sont connues, il s'agit des «reaganomics», baisse massive des impots gagée sur une baisse tout aussi massive des effectifs publics et de l'interventionnisme étatique.

Par contre, la faillite de la France me paraît politiquement inéluctable : pour les raisons que j'explique dans Plus de la moitié des Français, je pense que les remèdes, connus, expérimentés, étudiés, ne seront pas mis en oeuvre.

13 commentaires:

  1. Mais oui! Cela est tout à fait possible... mais qui se souvient de l'Argentine - pour citer une exemple récent ?
    Quand on voit les chiffres réels de notre dette, on en a le tournis ; quand on analyse notre structure économique, on y observe d'importantes dégradations en comparaison avec certains de nos voisins...
    Mais le plus effarant - à tous points de vue - c'est de constater l'impéritie, l'incompétence, voire la bêtise de notre personnel politique qui aveuglé par les apparences préfère se concentrer sur les sondages plutôt que sur les problèmes bien visibles de la France...

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  2. Un message qu'une relation m'a adressé ici transmis bien que je ne partage pas la chute :
    Le remboursement de la dette
    De combien est–elle finalement la dette de la France ?
    D’abord on la dit à 65% du PIB pour un montant de 1200 milliards d'Euros
    Cette somme est la dette financière sur laquelle nous payons des intérêts à la hauteur de notre contribution d’impôt sur le revenu, donc pas loin de 50 milliards de euros.
    Il vaut à cela rajouter la dette de la retraite des fonctionnaires de 900 milliards (voir rapport Pebereau) qui ne sont pas une dette financiére stricto sensu parce que soit nos fonctionnaires peuvent faire renoncement à leur traitement ou soit qu'ils sont mort depuis. Il n’est jamais très agréable d’avoir sa tête mise à prix parce que la nature choisit très facilement ce type de solution pour résoudre le problème.
    Déjà là, la dette est de 2100 milliards, et puis on peut en rajouter sur notre pauvre Etat bien d’autres. On annonce ainsi jusqu'à 4500 milliards.

    Supposons que nous aurions un gouvernement qui décide de revenir dans les clous, à une situation normale (une pure fiction), c’est à dire à zéro de dette en diminuent notre train de l’Etat de 10% par an, chose impensable vu que jusque là nous dépassons depuis 35 ans 25% de notre budget.
    10% de notre budget qui est de 353 milliards d'Euros nous libére 35,3 milliards Euros à consacrer au réglement de la dette supposée constante (en considérant que le service de la dette n'est pas revu à la hausse, ce qui est fort improbable).
    Temps écoulé pour son réglement 4500/35,3= 127 ans .

    Moralité : Notre génération future ne payera jamais cette dette et ils ont bien raison.

    Question comment faut-ils résoudre le problème ?
    Mille solutions leur sont offertes.
    Regardons l’histoire.
    Une révolution à la française, on coupe la tête au clergé et à la noblesse, on fabrique du monnaie en papier dit assignats et le tour est joué.
    La révolution russe fait encore mieux : vous ne possédez de plus rien, tout est devenu propriété d’état avec un nombre incalculable de morts dans des camps de concentration digne de nos Nazies et les emprunts russe sont bons pour nos chiottes.
    Entre ces deux cas de figures extrêmes, on peut imaginer mille autres possibilités et probablement d’autres que l'on a pas encore imaginé.

    Rien est moins certain que l’avenir.
    Eh bien, hélas je ne vois pas de solution très pacifique ou humaine devant de telles dilemmes.
    Sauf d'arrêter les 35 heures et de revenir vers les 40 ou 54 heures par semaine comme dans les années 60, époque ou nous n’avions pas de chômage et nous n’avions pas besoin de main d’œuvre du continent africain dont une grande part ne travaille pas faute de travail.
    Vaste sujet comme disait De Gaulle.

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  3. et oui : vous posez avec justesse le problème! Cette dette colossale est impossible à rembourser...
    et d'aucuns d'exiger une revalorisation de leurs salaires!

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  4. Mais si, elle est remboursable.
    Tout d'abord, il est douteux qu'elle se monte à 4500 milliards. Plutôt 2000 (1200 de dette plus 800 de provision de retraites) Le reste, c'est du catastrophisme superflu, à mon avis.
    En cas de crise, ce qui va probablement survenir dans les quelques années qui viennent, on va commencer par drastiquement réduire le train de vie de l'état. Il y a de la marge. La supression de tout ou partie des ministères (de l'agriculture et de la pêche, de la culture et de la communication, de l'écologie, du développement et de l'aménagement durables, de l'économie, des finances et de l'emploi, de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du codéveloppement, du logement et de la ville, de la santé, de la jeunesse et des sports, du travail, des relations sociales et de la solidarité, etc.), la réduction du budget de ceux que l'on conserverait, la cessation progressive mais rapide de toute subvention, l'annulation de toute aide économique internationale, et quelques autres mesures de cet acabit. Cela permettrait assez rapidement de diviser presque par deux le budget de l'état.
    Ca, c'est la partie nécessaire pour stopper l'aggravation de la situation.
    Pour rembourser une partie subtancielle de la dette, il faut ensuite vendre les biens de l'état, à commencer par les locaux utilisés par les ministères supprimés, les musées, les châteaux, et les forêts.
    Je n'ai aucune idée du montant exact que cela représenterait, mais je pense que cela nous placerait sur le bon chemin.

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  5. Je n'ai aucun doute que la dette ne mène pas nécessairement à la catastrophe.

    Je le dis de manière claire me semble-t-il : la banqueroute ne me paraî past économiquement inéluctable, c'est politiquement qu'elle est impossible à prévenir.

    J'apporte une nuance à ce que dit DoMP : les expériences reganiennes et thatcheriennes (mais aussi irlandaises, canadiennes, néo-zélandaies, etc ...) ont montré que la dette publique cessait d'être un problème en cas de diminution massive des dépenses publiques, des réglementations et des impots.

    La libération de l'économie qui suit permet une telle prospérité que le remboursement de la dette ne pose plus problème.

    Rappelons pour fixer les ordres de grandeurs que si la France avait connu la même prospérité que les USA depuis 1981, chaque Français serait en moyenne plus riche d'un quart.

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  6. @DoM P il faut ensuite vendre les biens de l'état, à commencer par les locaux utilisés par les ministères supprimés, les musées, les châteaux, et les forêts.
    Je veux bien mais les moments où l'on se met à vendre, c'est toujours au plus mauvais moment. Et je ne crois pas que vendre au moment où l'on a le plus besoin d'argent alors que les acheteurs le savent soit le moment le plus propice...
    Par ailleurs, mon contact m'avait part de cela : La France fut longtemps un des pays où il y avait le plus d’or après L’Inde.
    Récemment notre gouvernement à bradé 500 tonnes(sous Sarkozy ministre de finance)mais ne peut encaisser cette somme pour arrondir ses fins de mois difficile il est obliger de convertir cette argent de réserve en bon de trésor, par contre il peut que prendre la rente de 1,9%.
    L’or entre temps est monté de 70% en deux ans la bonne affaire !

    L’or est à ce jour de fin juin 2007 à environ 15500 Euros le lingot d’un kg et grimpe avec l’or noir en quasi parallèle depuis toujours.
    La France possède encore 2500 tonnes de réserve = 38,75 milliards Euros ( une petit année de déficit).Plus quelques bijoux de famille qu’il peut privatiser qui lui donne une petite réserve pour trois ans mais on peut être certain que les grandes instances monétaires du monde stopperont ce délire irresponsable comme pour l’Argentine. Et se payeront sur la bête comme les syndics de la faillite.

    2100 milliards de dette en Euros est 135000 Tonnes d’or et représente 117% de notre PIB et frise l’endettement de l’Argentine en pourcentage au moment de sa faillite.

    Depuis le début de l’humanité l’homme a extrait 154 000 tonnes d’or.
    Un cube de 20,3 mètres
    Donc il en reste 94 000 tonnes.

    Moralité tout l’or du monde ne pourrait sauver l’état Français

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  7. à Dom p : pour avoir un avis qui détone clairement par rapport à la pensée unique ambiante, je vous conseille de consulter le blog de JP Chevallier et tout en particulier les sujets tournant autour de notre bien belle dette et vous comprendrez que nos politiques ont tout fait pour masquer la réalité...
    Il est donc probable comme le laisse entendre que les 4500 Mds dont j'ai déjà parlé aient fait au jour d'aujourd'hui des petits...

    Quant aux arguments que vous avancez : très bien mais croyez-vous un seul instant d'une part que le patrimoine que vous citez puisse servir de caution : je n'y crois pas un instant! D'autant que ce n'est pas ce qui intéresse les prêteurs...
    d'autre part que l'état actuel de notre pays surtout sur le plan économique permette d'envisager l'avenir en rose?
    J'aimerais beaucoup être aussi optimiste que vous ou pouvoir vivre d'illusions... malheureusement, ce n'est point le cas.
    Et puis, croire - parce qu'il s'agit de la "Grande Nation" - qu'elle ne peut tomber comme n'importe quel autre état, c'est lui prêter de bien grands pouvoirs... qu'elle n'a évidemment pas!
    Alors pour changer - sans tomber dans le catastrophisme - adoptons une attitude réaliste et pragmatique et essayons de sauver les meubles, comme l'on dit...

    Mais nos politiques si géniaux le veulent-ils seulement?

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  8. J'ai reçu un document de la MGEN qui expose toutes les aides sociales qui existent pour les jeunes étudiants qui veulent être autonomes, pour les personnes âgées, pour les parents isolées, pour les femmes seules,...à ce rythme, toutes les situations possibles de la vie donnaient droit à une aide. En face de ces aides qu'il faut bien financer, il faut donc aligner des charges. Ce serait éducatif de publier dans le même document la liste des charges qui retombent à la figure des ménages...peut-être demanderaient-ils moins d'aide.

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  9. «mais croyez-vous un seul instant d'une part que le patrimoine que vous citez puisse servir de caution »

    La question est en réalité inutile : l'Etat est en dépot de bilan, si il vendait tout son patrimoine, il ne couvrirait pas, et de loin , ses dettes.

    Voir mon message : L'Etat français est-il en faillite ?

    (Oui, je sais, c'est une obsession)

    «toutes les aides sociales qui existent pour les jeunes étudiants qui veulent être autonomes»

    George Orwell avait bien raison d'insister sur le fait que l'endoctrinement commence avec la perversion du langage.

    Cela ne semble choquer personne qu'un des sens les plus usités de «être autonome» en Français contemporain soit «dépendre financièrement uniquement de l'Etat et de l'aide social».

    Qu'en penseraient nos ancêtres paysans pour qui attendre le moindre sou de quiconque, et surtout de l'Etat, était un scandale ?

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  10. Si on prend un simple instantané de la situation actuelle, celle ci parait saine: notre dette financière ne peine pas à retrouver de nouveaux emprunteurs qui aident à sa perpétuation quand une tranche arrive à échéance.

    Mais lorsqu'un état hyper socialisé comme le notre ne modifie aucun des fondamentaux qui le poussent à creuser sa dette, des retournements très rapides sont possibles.

    Ainsi, la suède est passée d'une situation réputée saine en 90 à une banqueroute tout ce qu'il y a de plus réelle en 1993.

    En cause, un "effet ciseau" suite à la récession du début des 90's: hausse brutale des prestations sociales promises par l'état dans les années fastes sans souci de leur financement, et baisse non moins brutale des rentrées fiscales. Le déficit annuel est passé de 3% du PIB en 90 à... 12% en 93. Et un beau jour, les agences de notation ont pensé que la dette suédoise ne serait plus honorée, et l'état a du dévaluer sa courronne de 30%. Puis après, ils ont réformé à la hache.

    La question qui se pose pour nous est de savoir si notre état est capable de tenir ses "engagements hors bilan":
    non seulement la retraite des agents publics (900Mds) mais aussi celle des employés du privé (ce qui nous amène aux 4500 Mds avec les 1200 Mds de dette financière).

    Je n'ai jamais compris pourquoi le rapport pébereau s'arrêtait à la retraite des fonctionnaires. La retraite des gens du privé est tout aussi assurée par un organisme public, et dépendante des rentrées d'argents opérées par prélèvements obligatoires dans un organisme public. Les retraites du privé devraient donc figurer comme engagement hors bilan de l'état Français au même titre que les retraites publiques.

    Si l'état réforme intelligemment le système de retraite en en faisant un système à "cotisations définies" plutôt qu'à "prestations définies", il ramène à zéro l'engagement hors bilan sur les retraites: il est sûr que ce qui sort est = à ce qui entre.

    S'il ramène durablement son solde budgétaire en dessous de -1,5% du PIB, il diminue mécaniquement la dette en pourcentage du PIB, ce qui rassure les prêteurs, et nous garantit à peu près contre tout défaut de remboursement des dettes passées. Naturellement, un équilibre budgétaire strict serait préférable, pour réduire graduellement le poids des intérêts dans ce même budget.

    Mais si, par manque de courage politique, il n'engage pas ces réformes, alors le "risque suédois" n'est pas nul.

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  11. «l'état a du dévaluer sa courronne de 30%. Puis après, ils ont réformé à la hache.»

    Je pense, c'est mon franco-pessimisme, qu'en France, nous arrêterions à la première partie : La dévaluation. La dévaluation sans la réforme.

    Historiquement, la France est un pays qui a eu beaucoup de mal à se défaire de la drogue de l'inflation et qui ne demande qu'à retourner à ses addictions d'antan : pourrir toute l'économie, assombrir l'avenir, pour éviter d'avoir à bousculer aujourd'hui les «avantages exquis» de quelques uns.

    On nous dit souvent que l'inflation est favorable aux débiteurs, notamment les jeunes ménages.

    Argument fallacieux : l'inflation bride l'investissement productif et c'est tout le monde qui en souffre, mais sans vraiment s'en apercevoir. On préfère une maladie de langueur à la bonne santé.

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  12. Merci à Vincent pour cette démonstration, on ne peut plus claire! C'est bien celle que j'ai pu lire sur le site de JP. Chevallier.

    Ma question est donc simple : que fait-on? ou plutôt que vont faire nos super politiques du pouvoir d'achat (sur le quel ils n'ont quasiment aucune prise...) ?

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    Syndic de Faillite

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