lundi, avril 14, 2008

Faut-il réguler les marchés alimentaires ?

Michel Barnier nous raconte que, étant donné la récente inflation des prix alimentaires, c'est l'honneur de l'Europe, menée par la France, d'exiger qu'il y ait une régulation des marchés alimentaires.


A supposer que cela soit possible, que veut dire «réguler» ? Cela signifie que les hommes de l'Etat, court-termistes, sous pression électorale, entourés d'experts, vont décider ce qui doit advenir des prix des aliments.

A chaque fois que des «experts» se sont réunis pour prédire l'avenir de l'alimentation mondiale, ils ont prédit des catastrophes, qui ne sont jamais arrivées. Pourquoi auraient ils raison aujourd'hui ?

C'est toujours la même erreur des malthusiens, déclarés ou déguisés : considérer un monde, irréel, où l'ingéniosité et l'adaptabilité humaines n'existeraient pas.

Où et quand les Etats ont-ils prouvé qu'ils étaient capables de gérer un marché de manière bénéfique ?

N'oublions pas Hayek : les prix portent une information. Manipuler les prix, c'est s'aveugler sur l'avenir. Les prix alimentaires montent, c'est le signal qu'il peut être profitable d'investir dans l'agriculture, en quoi est-ce mauvais ?

8 commentaires:

  1. Avant de commencer à réguler comme des temps bénis de l'union soviétique, et si on supprimait les subventions diverses et variées de l'UE pour mettre en jachère les champs ainsi que les cotas ?

    RépondreSupprimer
  2. Oui, je suis effaré des commentaires que l'on entend ici ou là, y compris dans la bouche de personnalités de droite.

    Que la crise financière et alimentaire actuelle fasse le miel des socialogauchistes soit, mais que même les "ultralibéraux" actuellement aux commandes s'y mettent, y'a comme un problème !

    Je commence à en avoir assez de la vision catastrophiste, voire apocalyptique dont on nous rebat les oreilles à longueur de temps : "vous voyez bien que le capitalisme et le libéralisme sont foncièrement dangereux, et gnagnagna et gnagnagna... on vous l'avait bien dit..."

    Je ne sais pas à quoi ils pensent au juste : remettre en selle notre modèle de société, la troisième voie qui ne marche pas, autre chose de plus radical peut-être ???

    Quand donc les politicards tocards et autres journaleux comprendront que les crises financières FONT PARTIE du système normal, et sont la contrepartie d'un développement accéléré qu'aucune "régulation" étatique ne saurait atteindre ?

    N'ont-ils pas la mémoire des épisodes de régulation étatique passés (famines récurrentes à l'époque de l'URSS, quasi faillite du Crazy Lyonnais, et autres joyeusetés du même tonneau...)

    RépondreSupprimer
  3. Merci pour ce post. Je réagis à chaud avant même de l'avoir lu.
    La crise laitière, le manque de lait, nos abrutis d'experts se prenant pour Dieu le Père, ils ne l'ont même pas vu venir...
    Et maintenant, via Barnier, ils en rajoutent une couche.
    Bon, maintenant, je vais lire le post et les commentaires.

    RépondreSupprimer
  4. Pouvez vous expliquer pourquoi les prix des produits du "commerce équitable" montent aussi?

    RépondreSupprimer
  5. @doc38
    A lire via Bénard : Dan Griswold, Senior Fellow au Cato Institute, note que plus le commerce devient global, moins les périodes de récession sont durables. Plus de flexibilité et d’ouverture permet une adaptation rapide des économies, une réallocation rapide du capital vers les activités les plus productives. Par conséquent, la poussée protectionniste observée actuellement dans les médias et chez les candidats de gauche à la présidence des USA serait totalement contre-productive si elle venait à être transcrite en lois.

    RépondreSupprimer
  6. Au moins 60 ans que l'on nous sert les mêmes poncifs. Du temps de mon père (78 ans) à la Jac... "Agriculteur, toi qui nourrit le monde"...
    Évidemment Hutin d'OF dans son édito en remet une couche Nourrir l'humanité...
    Une aussi belle et indispensable action humanitaire ne peut exiger que le contrôle étatique. Les intérêts privés ne peuvent qu'être suspects.
    L'agriculture redevient une ardente priorité étatique, évidemment... Barnier, comme Chirac en temps, veut monter en grade. Il lui faut donc faire mousser son ministère finalement pas si mal que cela.

    RépondreSupprimer