Je qualifierais ce livre de jubilatoire si ce mot n'était pas à ce point connoté gauche festiviste.
Brunet est déchainé.
Dans sa critique, l'UNI cite à propos Jean Raspail :
« Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu’ils savent qu’ils vont mourir pour quelque chose d’impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l’humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d’homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d’un sacrifice pour carnaval. C’est ce que la Gauche n’a jamais compris et c’est pourquoi elle n’est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, pisse sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnoques à béret et crie « woman’s lib ! » à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d’une façon épouvantablement sérieuse, « conne » dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie Droite n’est pas sérieuse. C’est pourquoi la Gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La Gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu’un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La Droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée. »
En lisant Brunet, j'ai moi aussi pensé à cette citation de Jean Raspail, extraite du Camp des Saints (excellente lecture, je ne saurais trop y insister). Ce n'est évidemment pas un hasard si mon reproche le plus viscéral à la gauche est de se prendre au sérieux. L'humour «Canal +» ne me fait pas rire du tout : l'humour est avant tout un outil de connaissance de soi, alors que la gauche l'utilise comme une arme contre ses ennemis -ce qui fait que ce n'est plus vraiment de l'humour.
Il est aisé de paraître intelligent et spirituel aux dépens de la gauche : le gauchisme est devenu l'idéologie officielle, suivie par tous les moutons du pays, avec ses slogans, ses rites et ses codes, souvent grotesques à force de tenter de séduire le vulgaire. Brunet se laisse aller quelquefois à cette facilité de la moquerie : c'est un journaliste, pas un écrivain.
Cependant, tout cela est bien plaisant. Il y a de vrais morceaux de bravoure, comme cette descente en flammes du carriériste déçu Hugo, Victor.
Brunet est à juste titre très mal à l'aise avec la fausse droite qui, depuis Giscard, prétend porter les couleurs de la droite, mais en cédant au diktat de la gauche moralisatrice, les salit et les décridibilise. Nicolas Sarkozy est, hélas, issu de cette lignée de fausse droite. Contrairement à ses prétentions, il n'est en rien «décomplexé». Si il l'était, il n'aurait pas choisi comme épouse une demi-mondaine gauchiste, il aurait pris une grenouille de bénitier qu'il aurait assumée à la face du microcosme médiatico-politico-bobo.
Dédicace
vendredi, octobre 15, 2010
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la descente en flamme de Victor Hugo, c'est fait depuis Muray et le XIX ème mais assez parlé de ce livre...Cpendant, vous avez raison la vraie droite, c'est celle qui se moque pique, à la blondin, d'artagnan...c'est le panache, la fidélité et nos pantins en sont très loin....
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