dimanche, janvier 16, 2011

Alexandre Jardin, pourriture gauchiste

Alexandre Jardin écrit un livre pour dire pis-que-pendre de son grand-père, Jean Jardin, collaborateur. Je trouve que ce comportement est à vomir :

> on ne juge pas nos prédécesseurs. Seuls les contemporains, dans le contexte, avaient légitimité à le faire. Je déteste ces Justes-avec-soixante-dix-ans-de-retard.

> on ne juge pas ses ascendants car, quoi qu'ils aient pu faire, sans eux on ne serait pas de ce monde. D'autant plus quand ils ne sont plus là pour se défendre.

> on ne s'exhibe pas. Si il a des comptes à régler, qu'il le le fasse en famille. Je sais, les écrivains sont des exhibitionnistes, une bonne part de la littérature est occupée par les règlements de compte nombrilistes des écrivassiers. Mais les précédents n'en font pas pour autant une attitude respectable.

Je trouve vraiment ignobles les procédés de ce triste sire. Mais, hélas, il porte les «valeurs» d'une certaine gauche : morale rétrospective impitoyable vis-à-vis du passé et aucune morale pour soi-même pour le présent, haine de la famille.

Bref, ce minus est bien dans l'air du temps de l'émeute contre les morts dénoncée par Finkielkraut.

On ne peut pas juger nos prédécesseurs, mais on peut juger nos contemporains : je classe Alexandre Jardin parmi les pauvres types.

10 commentaires:

  1. J'espère pour vous que vous ne l'avez pas lu.

    Cf. http://www.mediapart.fr/club/blog/francois-delpla/150111/alexandre-jardin-lacunaire-sur-vichy-peut-etre-eclairant-sur-lapres

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  2. Je suis toujours ravie de vous entendre dire qu'on n'a aucune légitimité à juger ses prédécesseurs. M'est avis que beaucoup de nos contemporains qui sont très prompts à juger les collaborateurs du passés n'auraient pas forcément les couilles de défendre réellement leurs positions morales. Cette tendance à jouer les moralisateurs quand il n'y a plus aucun danger à le faire est insupportable.

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  3. Ce qui est assez cocasse c'est lorsque A.Jardin raconte que F.Mitterrand ayant signé la postface du dernier roman de Pascal Jardin, son père, ils avaient considéré ça comme une reconnaissance, un adoubement de la gauche, pour apprendre, plus tard, les accointances de Mitterrand avec le régime de Vichy (francisque) et ses amitiés avec Bousquet.

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  4. D'accord avec vous, sauf sur un point "on ne juge pas nos prédécesseurs". Il me semble au contraire que l'une des taches les plus nobles et les plus nécessaires de l'historien est de nous mettre à même de juger les actions de nos prédécesseurs. Si Plutarque et Thucydide continuent à être lus et étudiés encore aujourd'hui, c'est bien précisément parce qu'ils nous donnent les éléments pour comprendre les actions des grands hommes des siècles passés et pour les évaluer. Bien évidemment cela n'a rien à voir avec ce facile sentiment de supériorité que recherchent la plupart de nos contemporains lorsqu'ils se tournent vers le passé.

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  5. François,

    Comme je l'ai écrit, les procédés d'Alexandre Jardin me semblent détestables et indignes (voir le lien dans l'article). Cracher dans la soupe ou sur son grand-père ne passe généralement pas pour un signe de grandeur d'âme.

    Je n'ai pas lu ce livre (et je ne le lirai pas) mais j'ai vu les entretiens disponibles sur internet qui ont suffi à provoquer mon mépris.


    Aristide,

    Vous faites de vous-mêmes la distinction entre juger et comprendre.

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  6. Non, aucune distinction. Comprendre pleinement c'est en même temps juger ou, si vous préférez un terme moins judiciaire, évaluer. Mais je crois que dans le fond nous ne sommes pas en désaccord et que ce qui vous dérange dans le "jugement" est la position de supériorité que se donne un Alexandre Jardin. Sur ce point nous sommes d'accord : la plupart des intellectuels aujourd'hui se tournent vers le passé uniquement pour le plaisir de se sentir tellement plus "éclairés" et "moraux" que nos prédécesseurs.

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  7. J'ai adhéré au propos d'AJ dès les premières lignes, au nom de tout mon bagage d'historien.

    Il est faux et, si on l'a lu, ignoble de prétendre qu'il crache sur son grand-père pour se faire une santé, étant donné qu'il crache aussi sur lui-même et ne s'en tire pas de faraude manière.

    Les historiens étaient passés à côté de Jean Jardin, en donnant dans son jeu d'"éminence grise". Ils ne le pourront plus.

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  8. Ce qui est très rigolo (et très révélateur), c'est la façon dont Jardin passe en mode hystérique, lors d'une émission de télévision, quand Elkabbach lui pose une question qui le titille un peu sur son livre, qui se fait l'avocat du diable. Exercice parfaitement normal dans une interview, question pas du tout agressive.

    Alors, Jardin se met carrément en colère, et s'adresse à Elkabbach (Elkabbach !...) comme s'il était lui-même un collabo ou un nazi. Il monte sur ses grands chevaux, s'indigne, pointe l'index, etc.

    Même passage en mode hystérique-Degauche d'Edgar Morin, tout récemment, lors d'une émission où fut abordé le procès fait à Zemmour.

    Il y avait là 4 invités opposés à Zemmour, et un seul qui le défendait, Elisabeth Lévy. A un moment, Edgar Morin, invité d'honneur, soi-disant grand sage, le plus gradé de tous, bientôt 90 ans, n'ayant plus rien à prouver en termes de notoriété, pète carrément les plombs, se met à hurler d'une voix suraigüe, à sauter sur son fauteuil, à taper la table de ses mains pour empêcher Elisabeth Lévy de parler.

    On n'avait pas le droit de dire ce qui venait d'être dit. On n'avait pas le droit de se demander si Zemmour n'avait pas dit la vérité en pointant la sur-criminalité des Noirs et des Arabes.

    Ces gens-là sont d'authentiques malades mentaux.

    Ils jouent la comédie, aussi. Edgar Morin avait un petit sourire en coin après son pétage de plombs. Hypocrites et pervers.

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  9. Dans le mode hystérique indigné qui frappe du poing sur la table vous avez aussi Dominique Wolton, Jacques Weber ou Christine Angot.

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  10. C'est la question de l'oeuf et de la poule :

    est-ce qu'être de gauche rend con ou est-ce qu'être con rend de gauche ?

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