samedi, février 04, 2012

La belle mort de l'athéisme moderne (P. Nemo)

C'est un recueil d'articles et de conférences.

La thèse Philippe Nemo a le mérite de la simplicité : depuis deux siècles, l'athéisme est aux commandes de la philosophie, il a eu tous les pouvoirs, tous les prestiges. Il a été incapable de donner un sens à la vie et de remplacer les religions. Il a échoué dans le programme que ces zélateurs lui avaient fixé.

Les religions, et spécialement le christianisme, peuvent retrouver leur place au soleil.

Philippe Nemo ne cache pas qu'il est chrétien et fait l'apologie du christianisme, ce chef d'oeuvre de religion, comme dit l'athée Paul Veyne. Je suis bien d'accord, toutes les autres religions m'apparaissent rustiques par rapport à cette cathédrale intellectuelle qu'est la théologie chrétienne. P. Nemo m'a donné envie de relire Saint Thomas d'Aquin et Saint Augustin, tentatives de lecture de jeunesse abandonnées en route.

Comme Alain Besançon, qui se lamente de la bêtise crasse du clergé français (ah ... les saillies droits-de-l'hommistes et bien-pensantes de Mgr 9-3), Philippe Nemo voit dans la cohérence intellectuelle et la rigueur doctrinale le salut de l'Eglise. C'est une chance inspirée que le présent pape soit un théologien.

Comment reconnaître que l'Eglise de France revient de ses errements ? Quand on dira de nouveau «péché» et non le fade, sirupeux et insignifiant «manquement à l'amour» ...

Ce petit livre résonne avec l'actualité : on sent l'énergie du désespoir dans les déclarations anti-religieuses outrancières des socialistes en campagne, qui imaginent ni plus ni moins un Etat totalitaire écrasant les religions.

Quelqu'un devrait se dévouer pour les informer que cela a déjà été tenté et que cela a échoué.

De plus, les socialistes manquent de profondeur dans leur analyse : ils ont peur de nommer l'islam, de dire que c'est lui qui pose un problème particulier. Evidemment, quand on a peur de poser le diagnostic, on ne risque pas de trouver le bon remède. Et, en plus, ils occultent le fait religieux, le réduisent à la superstition.

Il en résulte que la violence des propos est un artifice pour masquer la vacuité de la pensée.


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2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Je ne connaissais pas ce livre, je vais me jeter dessus. Nemo est un grand penseur. Merci !

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