J'ai parcouru les commentaires du journal l'imMonde et j'ai oscillé entre le chagrin et la pitié.
Si il faut en croire ces commentaires, voter Hollande serait «faire barrage au fascisme».
C'est tellement grotesque, détaché de toute réalité, que j'hésite à prendre ces commentaires au sérieux. On peut ne pas aimer Nicolas Sarkozy, on peut ne pas aimer sa politique, mais le traiter de fasciste relève d'une méconnaissance de l'histoire et d'une pauvreté de l'analyse (et du vocabulaire (1)) qui font pitié.
Puis, je me dis que le bulletin de ce genre d'imbéciles compte autant que le mien et je pleure.
Depuis quatre-vingt ans que la gauche traite de fascistes tous ses adversaires, aussi divers qu'ils soient, on devrait être rodé, on devrait à la longue avoir compris que c'est une grosse ficelle qui ne mérite que le rire.
Hé bien non, pas du tout, il se trouve toujours de nouveaux neuneus pour tomber dans le panneau et ça fait les élections.
Finalement, la gauche, dans son cynisme, a peut-être raison : les cons sont majoritaires et il faut prendre les gens pour des cons pour gagner les élections. Prendre les gens par les mauvais sentiments, envie, jalousie, ressentiment, instinct grégaire, est dans sa culture.
Notons toutefois, par souci d'équité, que Nicolas Sarkozy est aussi très fort pour se foutre de la gueule des électeurs.
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(1) : le traiter de «Naboléon» est plus rigolo, ça varie les références, qui sont d'une monotonie lassante. On pourrait aussi le traiter de carliste, mais là, la référence est trop subtile.
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