dimanche, novembre 04, 2012

Quelles leçons de la Résistance pour aujourd'hui ?

Depuis Jacques Chirac, notre classe jacassante est officiellement pétainiste, puisqu'elle fait sienne, à travers la repentance, l'interprétation pétainiste de l'histoire : le gouvernement de Vichy représentait et engageait la France, toute entière et légitimement. Donc la France est responsable de la déportation des juifs et de la rafle du Vel d'Hiv.

Cette ligne politique a été poursuivie par Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Cela faisait longtemps que ça la démangeait, notre classe jacassante.

Les gaullistes et leur fierté hautaine, il fallait les supporter, parce qu'ils avaient eu la bonne idée d'être du coté des vainqueurs.

Mais, enfin, avec leurs croquenots boueux sur les tapis épais des institutions, ça faisait tache. Ils n'avaient pas faits les Grandes Ecoles et les Grands Corps. Ils méprisaient ostensiblement les petits jeux parlementaires si délicieux et les mondanités parisiennes si agréables. Ils ne s'étaient pas compromis comme tout le monde. Quelle faute de goût, cette pureté ! Et puis, toute cette exaltation, tout ce patriotisme, comme c'est bruyant ! Cette exigence perpétuelle, comme c'est pénible ! Et quel ennui ! Qu'ils nous laissent un peu nous affaisser dans la soie et le mohair des beaux quartiers, c'est si doux ...

Heureusement, le dernier politicien gaulliste, Philippe Seguin, est mort et bien mort. On se retrouve enfin entre nous. François hollande est, par ses idées, par son parcours et par son caractère, le président de coeur de ces pétainistes, des amis du désastre, des docteurs "sans nous, ça serait pire" du naufrage, de ceux qui tirent toujours profit des choses qui adviennent, qui n'essaient jamais d'en retourner le cours, au prix du malheur de la France. François Hollande n'aurait pas fait tache à Vichy.

La France moisie que dénonçait Philippe Sollers, ce n'est pas tant au Front National qu'il faut la chercher que chez les Joffrin, les Demorand, les Pigasse. Bien sûr, les mots ont changé, ils sont même parfois à l'opposé, pour donner le change (ils s'y connaissent, ces gens-là, en change, en argent). Mais le fond ? Le caractère ? C'est toujours le même : il ne faut pas que le fatigant devoir de se tenir droit et de viser haut perturbe les douillets arrangements entre amis, surtout quand ces amis amis sont financiers, l'argent, c'est sacré, il ne faut pas le laisser à des amateurs.

Et nous, qui ne nous résolvons pas au pétainisme de coeur, que nous reste-il ?

Il nous reste l'exemple de la première Résistance, celle de 1940. Celle qu'il est impossible de soupçonner du moindre calcul d'intérêt.

 La composition en était très diverse, mais c'était plutôt des jeunes, voire des très jeunes, et des hommes. De la classe moyenne à moyenne supérieure éduquée. Pas du tout de notables ou de classe dirigeante. Souvent des individus en porte-à-faux social. Ils avaient souvent manifesté un intérêt précoce pour la politique. En revanche difficile de les classer sur l'axe droite-gauche, il y a de tout, à cet égard.

Qu'est-ce que cela nous enseigne pour aujourd'hui ?

Suivant le précepte évident mais qu'il est si facile de perdre de vue qu'il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre, inutile d'attendre les notables et les bien installés.

Restent les jeunes (je crois dans le changement politique permis par le changement de génération) et les vieux irascibles. Ce n'est déjà pas si mal. Les grandes choses n'ont jamais été faites par les foules.

Macte animo, generose puer.

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