dimanche, août 07, 2016

Martyr, c'est partir un peu

Le père Jacques Hamel ou l'héroïsme discret de la génération Vatican II

Le titre de ce billet est un calembour douteux mais j'ai une petite caution : le Christ, qui a commis au moins un calembour avec Pierre, et dont Chesterton disait que le secret est la joie.




Revenons au père Hamel :

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C'est un signe paradoxal de la Providence que le martyre soit tombé sur un prêtre aussi simple. On peut penser que du haut de sa toute puissance, Dieu a vu ce qu'avait eu d'héroïque cette génération postconciliaire que tant d'esprits forts prennent de haut. Une génération qui n'a sans doute pas fait d'éclat, qui n'a renversé aucune tendance de fond, mais qui a tenu le poste dans des temps qui furent peut-être parmi les plus difficiles de l'histoire de l'Eglise [cela me fait penser à la conclusion d'Ouragan sur le Caine (voir ci-dessous)].

Un signe pour les mauvais chrétiens que nous sommes, trop souvent portés à l'arrogance et au mépris devant la grisaille. Un signe aussi pour une population qui s'était habituée à ne pas remarquer ces curés devenus si discrets, les prenant au mieux pour les derniers des Mohicans.

Or si le djihadistes se sont attaqués à un prêtre de ce profil, de cet âge et qui ne sera probablement pas remplacé, dans un quartier où l'Eglise catholique gardait profil bas, c'est que, malgré son absence d'éclat, ce mince filet d'une Eglise catholique en crise signifiait bien plus qu'elle ne le croyait elle-même. Les djihadistes ont vu, eux, qu'il y avait là une réalité métaphysique redoutable, un symbole pour eux insupportable. Malgré sa bénignité, le père Jacques Hamel faisait encore peur à certains.

Or faire peur, c'est exister. N'en déplaise à Emmanuel Todd, l'Eglise n'est pas encore morte en France.
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