lundi, avril 03, 2017

4 des 10 premières fortunes de France soutiennent Macron, c’est beau le progrès ploutocratique !

Dans l’ordre : Bernard Arnault (n° 1), François Pinault (n° 4), Patrick Drahi (n° 5), Xavier Niel (n° 9). Serge Dassault (n° 3) ne se prononce pas mais dit le plus grand bien d’Yves Le Drian qui soutient Emmanuel Macron. On peut y ajouter Pierre Bergé propriétaire de presse.

Comment dit-on ? Ah oui, ploutocratie : la ploutocratie (du grec ploutos : richesse et kratos : pouvoir) consiste en un système de gouvernement où la richesse constitue la base principale du pouvoir politique.

Pourquoi cette intervention explicite des ploutocrates dans le processus électoral, ils sont d'habitude plus discrets ?

Pour une raison fort simple : tous ces gens ont besoin que le capitalisme de connivence continue (attribution des fréquences de téléphone, facilités pour les fusions-acquisitions, circuits mondialisés, contrats d’armements, subventions à la presse, arrangements fiscaux, …). Ce mouvement démarre avec le « tournant de la rigueur » en 1983. Il est intimement lié à l’européisme.

Le problème pour les ploutocrates est que l’inverse est vrai. Toute régression de l’européisme et tout retour du protectionnisme mettent à mal leur construction pour pomper les peuples occidentaux. Je ne vous fais pas un dessin : Trump, Brexit, ça chauffe pour eux. Panique à bord. Adieu discrétion. Il y a donc une alliance assez voyante, profitable pour les deux parties, entre les politiciens européistes (« l’européisme est la dernière conviction des politiciens qui ne croient plus à rien ») à la Hollande et les ploutocrates.

Le scénario idéal pour ces gens est évidemment de gagner cinq ans en poussant au pouvoir leur marionnette Macron, jeune et immature, manipulable à souhait (plus que le pourtant pas très farouche Fillon).

Pourquoi cette manœuvre cousue de fil blanc ne rencontre-t-elle que peu d’opposition ?

1) Marine Le Pen espérant affronter Macron au second tour, elle n’a pas intérêt à sortir l’artillerie tout de suite. Elle ne veut pas mouiller sa poudre.

2) La droite molle trempant dans ce système (voire espérant le prolonger à son profit), elle est peu crédible pour le dénoncer. Au besoin, quelques dossiers envoyés au Canard Enchainé calmeraient le jeu. D’ailleurs ça n’est même pas nécessaire, l’auto-censure suffit.

3) Les journalistes sont en-dessous de tout.

Bref, comme d’habitude, le peuple français est seul, abandonné par sa classe dirigeante.

Cependant, les ploutocrates ont trois ennemis. Je ne suis pas sûr qu’ils parviennent à les vaincre : l’usure (ça fait maintenant 35 ans que la politique les favorise, j’ai cru comprendre que les peuples n’en étaient pas entièrement satisfaits), la mode (qui est au changement, conséquence de l’usure), la défiance (les peuples obéissent de moins en moins aux prescriptions de ceux qui parlent dans le poste).

Bien sûr, les ploutocrates comptent sur l’apathie : peu importe que les gens soient désespérés si cela les incite à s’abstenir, l’abstention joue pour la continuation de leur système. Mais les sondeurs voient apparaître les « plus rien à foutre » : les gens prêts à voter aux extrêmes en se foutant de conséquences immédiates.

Qui sème le vent récolte la tempête. Depuis le référendum de 2005, la politique française devrait être à la re-nationalisation. Par divers artifices, la ploutocratie alliée à la technocratie européiste a empêché cette expression démocratique, en arguant plus ou moins ouvertement que le peuple était con de vouloir ce qu’il voulait et qu’on allait continuer à faire comme avant. Si ça lui pète à la gueule, qui la plaindra ?

Là où ça devient marrant, c’est que les riches se sortent toujours des changements de politique, alors qu’ils ne se sortent pas toujours des révolutions. Pour éviter un changement de politique, ils prennent le risque d’une révolution, ça n’est pas très rationnel de leur part. Il est vrai que la culture historique ne doit pas faire partie des choses qui alourdissent un Arnault ou un Drahi.

Mais, bon, s’il y a deux ou trois ploutocrates pendus au réverbère, je n’irai pas les pleurer.

De saines lectures :

Macron, Estrosi, Unedic: les élites françaises au bord de la crise de nerf

Le vrai scandale Macron : l’argent sale des inspecteurs des finances, par Sébastien Laye

François-Xavier Bellamy: « Le discours inquiétant de Macron à Marseille »


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire