jeudi, décembre 07, 2017

Le plein midi des abrutis

Marin de Viry a écrit Le matin des abrutis. On n’en n’est plus là, on s’approche de midi.

Maxime Tandonnet s’étonne des progrès fulgurants de la bêtise au sein de notre société :

La crétinisation de la France

Cette bêtise se manifeste dans les indicateurs les plus basiques : tests d’intelligence divers et variés, maîtrise de gestes et de concepts élémentaires.

On met volontiers cette catastrophe sur le compte des « perturbateurs endocriniens ». Foutaise ! Non qu’ils ne jouent pas un rôle, mais celui-ci est mineur par rapport aux éléphants dans la pièce. C’est comme quand on attribue la baisse de la fécondité à la pollution : pour faire des enfants, il faudrait que les hommes et les femmes restent ensemble suffisamment longtemps pour avoir envie de faire des enfants et couchent sans contraception. Alors, la pollution …

De même, on sait depuis la nuit des temps, et les neurosciences le confirment tous les jours, que le cerveau humain se développe à travers des périodes de stimulation intense et puis de repos. Et que ce qui n’a pas été appris au bon moment dans l’enfance est impossible à rattraper. Autrement dit, pour développer au mieux l’intelligence d’un enfant, il faut alterner effort et ennui. Effort et ennui ? Les deux ennemis de nos contemporains. Essayez donc d’expliquer à des jeunes ou à des parents que l’effort intellectuel intense (pas le petit effort qu’on arrête, mon chéri, à la première difficulté) et l’ennui sont une bonne chose, excellents, indispensables. Plus grave, essayez d’expliquer à une institutrice (il n’y a presque plus d’instituteurs) que son travail n’est pas animatrice de classe. Vous m’en direz des nouvelles.

Le symbole de notre société d'abrutissement, c'est l'écran, télévision ou jeu video : le cerveau n'est ni stimulé de manière structurée ni au repos, le pire état qu'on puisse imaginer.

De plus, si on monte d'un niveau dans l'échelle de la complexité, les réseaux dits sociaux inventent de fausses sociabilités, des sociabilités leurres, qui se substituent aux sociabilités authentiques et empêchent leur construction.

De plus, il n’est pas sûr que nous importons les populations les plus susceptibles de donner des prix Nobel de physique (pour le dire gentiment).

Avec ces deux facteurs, je n’ai pas besoin de faire vingt ans d’études sur les perturbateurs endocriniens pour expliquer l’effondrement de l’intelligence des Français. L’ironie de l’histoire est que cette éducation sans effort qui fabrique des abrutis génère un ennui abyssal. Cet ennui qu’on veut pourtant éviter à tout prix.

Bref, l'étonnant n'est pas que nous vivions dans un monde d'abrutis, mais qu'il n'y en ait pas davantage.




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