Éric Zemmour : « Winston Churchill, héros de la lutte contre l'oligarchie »
Je me fais un délice de cet article. Pour la raison suivante :
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C'est une tradition britannique bien ancrée : l'oligarchie locale finit toujours par
s'incliner devant la volonté populaire. Peut-être parce qu'au contraire de son homologue
française, elle ne doit pas tout à la seule méritocratie et ne méconnaît pas la fragilité - la
naissance et l'héritage - de ses privilèges. On le voit aujourd'hui avec Theresa May qui, en
dépit de tout et de ses propres convictions, met en œuvre le Brexit décidé par la majorité
des électeurs britanniques.
[…]
Le paradoxe amusant est que les mêmes qui aujourd'hui glorifient le héros Churchill
conspuent le Brexit de Theresa May. Churchill en aurait sûrement fait un bon mot
railleur dont il avait le secret.
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Miam. Je vois déjà les arguments : l'anachronisme, WSC pas rebelle : rejeton de l'aristocratie, député depuis des décennies, plusieurs fois ministres ...
En fait, si. Comme De Gaulle, Churchill vis-à-vis de l'Allemagne de Hitler est un rebelle, un grand minoritaire.
Alors, Zemmour a-t-il raison de dire que Churchill a joué le peuple contre l'oligarchie ? Oui :
1) Opposé à l'oligarchie : oui, aucun doute n'est possible. La carrière des années 30 à l'été 1940 (et même un peu après) de Winston Churchill fut une lutte solitaire contre l'opinion dominante de la classe dirigeante, aussi dominante que peuvent l'être aujourd'hui, dans la même classe, le réchauffisme, l'immigrationnisme ou l'européisme. Aucun doute.
2) Le peuple avec lui : c'est plus problématique. Les sondages du printemps 1940 donnent une population plus belliqueuse que son élite (1), mais aussi moins bien informée.
Il n'en demeure pas moins que c'est cela aussi la politique : de même que la science ne se décide pas à la majorité, la bonne analyse ne se fait pas à la majorité. Un politicien seul dans son coin peut avoir raison contre tous. C'est une autre affaire de conquérir le pouvoir et de l'exercer correctement.
Anyway :
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One's admiration for the film is tempered by a terrible profound sadness - for a people who "won the war, and lost their country anyway": the "long island story" is ending, and without anyone feeling the need to lie choking on the ground over it. To anyone old enough to remember an England where one could "walk into any pub in the country and ask with perfect confidence if the major had been in", that sense of loss can bring tears to the eye.
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Au fond, je me demande si le seul mouvement raisonnable n'est pas d'émigrer en Nouvelle-Zélande ou aux Malouines, seuls endroits de la terre où on trouve encore de vrais pubs.
Addendum :
Les Heures sombres Publié le 8 janvier 2018 par Jean Paul Brighelli
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(1) : je ne me souviens plus où j'ai lu ça. Five days, Those angry days, ailleurs ? Je n'ai pas trouvé, après une recherche rapide, d'étude d'opinion britannique de 1940 sur internet.
dimanche, janvier 07, 2018
Décidément, c'est la fête à Churchill
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