jeudi, novembre 15, 2018

Un discours de trahison

J’ai l’impression que le mot « trahison » est plus fréquent pour parler de nos politiciens et hauts fonctionnaires, qu’il remplace petit à petit « incompétence ».

Comme cela fait déjà longtemps que je pense que notre classe dirigeante trahit, au plein sens du terme, je suis peut-être victime d’un biais de confirmation.

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Peut-on parler d'une faillite des élites ? Et comment en sortir ?

Eric Verhaeghe : C'est un joli débat. Je crains que le sujet ne soit pas la faillite des élites, mais la trahison des élites pour paraphraser Julien Benda. Nos élites sont toutes des produits du système républicain. Elles devraient toutes chérir la démocratie, le peuple comme corps social maître de son destin, et le rayonnement universel de la France comme objectif. Au lieu de cela, nos élites n'ont jamais de mots assez durs pour stigmatiser le populisme du peuple français, pour le rabaisser. Ecoutez Macron parler des Gaulois réfractaires. On croirait entendre le grand bourgeois parisien qui a honte de ses cousins de province. Macron a profité du système public pour s'élever dans la hiérarchie sociale. Il a fait l'ENA, école payée par les contribuables français. De quel droit méprise-t-il aujourd'hui ceux qui lui ont permis d'être là ? Nos élites n'ont jamais de mots assez durs pour la France elle-même. Leur leitmotiv est de répéter en boucle que la France est une puissance moyenne, que son destin solitaire est fini, qu'elle doit désormais se fondre dans une entité supra-nationale pour exister. Je ne pense pas que ce défaitisme corresponde à un mandat donné par le peuple français. Je ne pense pas non plus qu'il contribue à relever le pays de ses ruines industrielles.

Ce discours-là est, de mon point de vue, un discours de trahison dans la mesure où il valide, il assume, la désindustrialisation du pays.
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Pour ma part, j'entends cette trahison dans un sens plus concret : je pense que nos politiciens servent véritablement des intérêts différents et opposés à ceux de la France et en tirent personnellement des avantages (comme des conférences internationales grassement payées ou des sinécures rémunératrices, qu'on ne propose pas aux « populistes »).

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