samedi, février 23, 2019

Les Gilets jaunes, les juifs et la manipulation médiatique du pouvoir


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A quoi sert le CRIF ?

22 février 2019

Par Yves MAMOU (une tribune refusée par deux grands médias )


Dans un entretien accordé au Parisien le 18 février, Francis Kalifat, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a appelé Emmanuel Macron à « prendre des mesures drastiques pour faire cesser ces manifestations (de gilets jaunes), qui ne servent plus à revendiquer sur le pouvoir d’achat, mais à exprimer la haine des institutions, de la République et des juifs ».

Tous les observateurs du fait social ont remarqué que le mouvement des gilets jaunes est aujourd’hui gravement infiltré par différentes organisations de la droite et de la gauche extrêmes, dont bon nombre sont ouvertement antisémites. Il est aussi évident que le climat social incite à une libre expression de la haine du juif : l’agression dont a été victime l’académicien Alain Finkielkraut par des pro palestiniens d’obédience salafiste revêtus d’un gilet jaune, la profanation du cimetière juif de Quatzenheim en Alsace, le tir à la carabine de jeunes de Sarcelles contre les juifs sortant de la synagogue, la publication de statistiques récentes sur la hausse importante des délits antisémites sont les signes les plus manifestes d’une dégradation de la situation.

Cette même situation autorise-t-elle le président du CRIF à réclamer bille en tête l’interdiction d’un mouvement social qui s’en prend à la personne même du président de la République ? Est-il du rôle du président d’une institution juive d’instrumentaliser l’antisémitisme à des fins politiques ? Est-il du rôle du président du CRIF de participer à l’instrumentalisation de l’antisémitisme par le pouvoir politique ? Surgit alors la question : de qui le CRIF sert-il les intérêts ? Ceux des Français juifs ? Ou ceux du pouvoir politique ?

Au printemps 2017, au cœur de la campagne présidentielle, quand Sarah Halimi a été assassinée et défenestrée par un islamiste malien, le CRIF n’a pas bougé. Pas publiquement du moins – ses dirigeants ont agi comme à leur habitude, en exprimant leur inquiétude auprès des autorités… qui ont répondu par des paroles rassurantes qui n’engagent que celui qui les reçoit. Dénoncer publiquement le risque islamiste avec Marine Le Pen donnée présente au second tour de l’élection présidentielle aurait été interprété comme un soutien au FN. Et quand finalement une marche blanche a été organisée, le CRIF a été suiviste plutôt que moteur. Ses représentants ne voulaient pas gêner la candidature d’Emmanuel Macron. Tout comme ils n’ont guère insisté – publiquement – auprès de l’institution judiciaire pour que le crime commis par Kobili Traoré contre Sarah Halimi soit qualifié de crime antisémite. Aujourd’hui encore, le juge hésite à qualifier le crime de Kobili Traore de crime antisémite sans que les dirigeants du CRIF s’en émeuvent. Publiquement du moins.

En mars 2018, quand Mireille Knoll a été sauvagement assassinée à son domicile par un islamiste, le CRIF s’est réveillé et a accaparé la mobilisation. Il a, le 28 mars 2018, organisé une « marche blanche » – comme si la vieille dame avait été frappée par la foudre et non sauvagement poignardée – et le ralliement rapide de LREM à cette marche silencieuse, tout comme le refus d’inviter le FN, laissent penser que les choix politiques du CRIF sont ceux qui arrangent le pouvoir, celui d’Emmanuel Macron en particulier.

En ayant pris l’habitude de parader aux côtés d’officiels musulmans, généralement à la demande du pouvoir politique, en laissant entendre que le danger pour les juifs en France continue de venir de l’extrême droite, en appelant à la répression contre les gilets jaunes pour satisfaire le président de la République, le CRIF brouille les cartes. Sa proximité avec le pouvoir politique satisfait sans doute l’ego des dirigeants du CRIF, mais en agissant par complaisance, le CRIF prive les juifs d’un authentique porte-voix autant qu’il prive le pouvoir politique d’un point de repère.

Dans une période où la sécurité physique des juifs est de moins en moins garantie, cette faiblesse dans la représentation est pour le moins coupable. Le souci du CRIF de ne pas déplaire au pouvoir politique n’a rien d’isolé. Les dirigeants du Mémorial de la Shoah ont pestiféré l’historien Georges Bensoussan dès lors que les islamistes du CCIF et les associations antiracistes (infiltrées par ces mêmes islamistes) avaient lancé contre lui un processus de harcèlement judiciaire. Injustement accusé de « racisme » et d’islamophobie, et bien que relaxé en première instance et en appel, Georges Bensoussan détaché par l’Education nationale au Mémorial de la Shoah depuis plus de vingt-cinq ans, fut « puni » d’avoir attiré l’attention publique sur lui. Les dirigeants du Memorial de la Shoah lui ont retiré « peu à peu ses fonctions de formateur auprès de policiers, magistrats et professeurs » et la direction du Mémorial n’a pas répondu favorablement au vœu de l’intéressé de continuer d’exercer cette fonction après sa mise en retraite automatique de l’Éducation nationale dont il dépendait.

Après sa relaxe par la cour d’appel, Georges Bensoussan a mis en cause (Causeur, 5 juin 2018) ces « notables israélites» qui se font « toujours aussi discrets dans la défense de leurs congénères depuis l’affaire Isidore Cahen en 1849, jusqu’à l’affaire Dreyfus. Pas de vagues : c’est le leitmotiv de cette grande bourgeoisie depuis deux siècles. C’était déjà vrai lors de la révolution de 1848… Mes propos “islamophobes” avaient selon [les dirigeants du Mémorial de la Shoah] heurté une population des banlieues qu’il ne fallait pas effaroucher. Comme il ne fallait pas non plus effaroucher la puissance publique, elle-même effrayée à l’idée de heurter ces milieux ».

CRIF ou Mémorial, les élites juives ont le comportement des élites modernes. Leur proximité avec le pouvoir les pousse à agir comme le pouvoir, ce qui ne rend service à personne, ni au pouvoir, ni aux juifs.

En agissant ainsi, les dirigeants de la communauté juive obéissent à un réflexe ancien : c’est le Prince qui traditionnellement protège les juifs des humeurs meurtrières de la populace. Ils oublient cependant la grande leçon du XXème siècle : c’est l’Etat (nazi) qui a exterminé six millions de juifs européens, c’est l’Etat soviétique qui a envoyé les juifs russes au Goulag par centaines de milliers. Et rien ne dit que ce tournant où l’Etat devient l’acteur principal de l’antisémitisme soit révolu. Face à un Etat qui, en France, n’a plus de républicain que le nom et qui sert les intérêts des communautés en fonction de leur importance électorale, qui peut certifier aux dirigeants du CRIF ou du Memorial que l’Etat en France protègera – autrement qu’en paroles – les Français juifs quand ils sont menacés au quotidien par l’antisémitisme d’autres communautés ?
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Les Gilets Jaunes et les juifs

par Yves Mamou

Posté le 6 janvier 2019

Il y a chez les Français juifs – notamment ashkénazes mais pas seulement – une grande réticence vis à vis des Gilets Jaunes. Dans ce bouleversement de la République qui est en cours, ils voient un bouleversement des boucliers institutionnels, ces boucliers qui protègent les juifs (laïcité, citoyenneté, lutte contre l’antisémitisme…).

Certains me disent « Mon cher Yves Mamou,nce que vous n’avez pas compris c’est qu’à terme les hommes en jaune s’attaqueront à nous les juifs, c’est ce que vous ne voulez pas voir ! »

A tous ceux-là je dis: « continuez à défendre Macron qui importe chaque année un demi million de musulmans dont la grande majorité est antisémite sur le mode pratiquant, qui vote toutes les résolutions anti-israéliennes à l’Onu et à l’Unesco, qui finance les Palestiniens et veut sauver la mise des ayatollahs en Iran. A tous ceux-là, je dis : l’antisémitisme est déjà institutionnalisé, c’est maintenant, depuis longtemps et c’est un antisémitisme de l’élite.

J’ajouterais que pour l’instant, pour moi, les gilets jaunes sont les enfants de ces braves gens du peuple français qui ont sauvé les juifs, qui les ont hébergés, cachés pendant la guerre. Et si les Gilets Jaunes sont en lutte, ce n’est pas contre les juifs mais contre les descendants de ceux qui ont vendus les juifs aux nazis.

Et si l’antisémitisme surgit en jaune demain, il sera toujours temps d’aviser.

Est ce que c’est clair ?
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Ce qu'on peut compléter par :

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D’Anne Mansouret, via David Duquesne :

« Pour avoir très attentivement et très objectivement observé et analysé l’antisémitisme sur plus d’un demi-siècle, à Paris dans les milieux populaires et bourgeois (pendant 20 ans), en banlieue dans les « quartiers », en province dans les campagnes et les zones dites périphériques (où j’habite depuis 20 ans), je peux faire deux constats :

1/ Il n’y a pas d’antisémitisme aujourd’hui dans ce qu’il est convenu d’appeler les classes moyennes et moyennes inférieures, ni dans les catégories les plus modestes, où se trouve le cœur du mouvement des Gilets Jaunes...

Pour l’excellente raison qu’il n’y a pas de juifs dans leur environnement social et géographique. On perçoit encore quelques sous-entendus discrètement antisémites dans certaines catégories bourgeoises de province, mâtinées d’aristocratie « rurale ». Regrettable, bien sûr, mais pas vraiment préoccupant.

2/ L’antisionisme et l’antisémitisme sont extrêmement violents dans les « quartiers » même lorsqu’il n’y a pas le moindre embryon de communauté juive, comme c’est le cas à Évreux par exemple. Dans ces quartiers situés à la lisière des grandes villes (Bordeaux) et des villes moyennes du 92/93/95 la haine du « feuj » est viscérale. Elle émane des jeunes (d’origines principalement maghrébines) via la désinformation des fake news propagée par les médias, les réseaux sociaux et la rumeur islamique. La propagation de cette forme d’antisémitisme est récente ; elle n’a rien à voir avec l’antisémitisme du début du XXème siècle. Né à la fin des années 1990 et au début de notre siècle, au lendemain des conflits israélo-palestiniens au Moyen-Orient, cet antisémitisme a prospéré dans les quartiers depuis les attentats du 11 septembre et tout au long des années 2010.

Utiliser la recrudescence de l’antisémitisme à des fins politiciennes, manipuler cyniquement l’opinion publique en mettant de l’huile sur le feu pour aviver l’indignation dans les cénacles de l’intelligentsia médiatique parisienne qui a attrapé la jaunisse anti-ploucs...

C’est, à mes yeux, profondément INDIGNE. »
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Pour qui connaît la France et les Français (précaution réthorique que je prends, car, à lire certains commentateurs de l'actualité, j'ai l'impression qu'ils vivent sur la planète Mars), la question de la judéophobie en France en 2019 est limpide.

La vieille judéophobie française (parfois virulente mais jamais au point de donner du poids à un parti politique s'en réclamant) a été éradiquée par le choc du judéocide hitlérien (et peut-être aussi par l'insistance catholique sur nos frères juifs). Elle subsiste à l'état de traces (hélas renaissantes à force de laxisme et d'instrumentalisation) dans l'anticapitalisme.

A cela, vient s'ajouter une nouvelle judéophobie, celle des musulmans (sur ce sujet comme sur bien d'autres, la distinction entre musulmans et islamistes est spécieuse).

On voit bien là l'hypocrisie de la « lutte contre l'antisémitisme » officielle : elle est promue par ceux-là mêmes qui font s'installer en France, tous les ans, des centaines de milliers d'étrangers à la culture et la religion violemment judéophobes (comme le rappelait récemment GW Goldnadel, tous les meurtriers de juifs en France de la dernière décennie sont musulmans).

Quant aux Gilets jaunes, c'est là aussi très clair : ils n'ont pas la sociologie urbaine des judéophobes, que ceux-ci soient anticapitalistes ou musulmans. Les juifs ne sont tout simplement pas une préoccupation de la France des ronds-points.

Bref, la « lutte contre l'antisémitisme » officielle n'est qu'un prétexte pour réprimer les Gilets jaunes, ce qu'applaudissent bien fort les victimes de la Grande Trouille Bourgeoise.






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