lundi, novembre 18, 2019

Gilets Jaunes : préférer l'injustice au désordre ?

Pour ceux qui ont le courage de voir ce qu'ils voient, il est évident que :

1) le gouvernement a choisi la répression politique des Gilets Jaunes.

2) des policiers sadiques, du haut (1) en bas (2) de la hiérarchie, sont complètement hors de contrôle, sûrs de l'impunité, voire de la récompense.

Certains ont bien compris : Face aux Gilets jaunes, «une dictature se met en place», selon l’écrivain Philippe Pascot, qui charge Macron.

Mais, d'autres, à droite notamment, ferment les yeux, ne veulent pas comprendre.

J'ai entendu, lors d'une réunion de quartier, ces enculés de Pécresse et de Devedjian ironiser sur les Gilets Jaunes dans une sordide connivence avec les électeurs du département le plus riche de France. C'était écoeurant de mépris social.

Ils croient malin de ne pas voir. Ils se pensent supérieurement intelligents de préférer, selon le mot de Goethe,  « une injustice à un désordre ».

C'est une vision à très courte vue.

Préférer une injustice à un désordre ? Pourquoi pas ? Le monde est plein de mille petites injustices et on deviendrait fou à toutes les combattre. Mais, à force de trop tolérer, on finit par tout accepter. Alors, ce n'est plus une injustice que l'on tolère, mais l'injustice, au sens large, envahissante, effrayante, qui pourrit toute vie sociale.

La grande leçon de Péguy sur l'affaireDreyfus, c'est qu'une trop grande injustice devient en soi un désordre.

Mais allez expliquer ça à des bourgeois crispés sur leurs avoirs.

L'alternative qui se présente à nous n'est pas folichonne :

1) soit les Français désespèrent, à coup de télévision, de jeux videos et de psychotropes. Mais ce n'est pas le pays dans lequel j'ai envie de vivre (les urbains qui vivent dans leur bulle s'en foutent, des Français qui désespèrent).

2) soit les Français se révoltent et j'ai peur des violences qui suivront.

Aujourd'hui, nous lisons des condamnations ravageuses de l'étroitesse d'esprit (pas seulement vis-à-vis de la montée du nazisme) de la bourgeoisie française des années 30 mais je ne doute pas que les historiens futurs condamnent avec une égale sévérité notre bourgeoisie des années 2000-2020.

Nous avons vraiment la droite la plus bête du monde : les Gilets Jaunes lui ouvrent un boulevard et ces cons font la fine bouche, par lâcheté, par pusillanimité, par bêtise. On imagine sans peine ce qu'un Johnson, un Trump, un Salvini, feraient des Gilets Jaunes.

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(1) : le préfet Lallement (le bien nommé) dans ses oeuvres : ici et .

(2)  : ici. Comprenez bien ce que signifie qu'un policier cherche (les témoignages de policiers sur la précision des LBDs ne laissent aucun doute : c'est délibéré) à éborgner un type qui discute. On n'est plus du tout dans le maintien de l'ordre. On est dans le terrorisme (au sens propre : on cherche à terroriser) vis-à-vis des opposants. C'est la même logique que les escadrons de la mort sud-américains, seul le degré de violence diffère. Et encore, mutiler, éborgner, ce n'est pas anodin. J'ai honte de la police française.

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