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"Il faut limer et frotter sa cervelle à celle d'autrui" (Montaigne)
L’épidémie de covid-19 n’a rien d’exceptionnelle contrairement à ce que les autorités et les médias n’ont cessé de répéter tout au long de la crise. La mortalité se situe entre le 9e et le 13e rang dans l’histoire sanitaire française des 70 dernières années. Quant aux « nouveaux » virus, depuis près de deux siècles, nos sociétés y ont été souvent confrontées et elles ont surmonté ces épidémies sans enfermer leurs citoyens, mettre à bas les libertés publiques ni ruiner le pays.
Le covid-19 aura tué entre 30 000 et 40 000 Français (suivant que l’on compte ou non le nombre probable de morts à domicile). C’est beaucoup comparé à la plupart des autres pays. Par exemple, proportionnellement à la population, il y a eu 4 à 5 fois plus de morts en France qu’en Allemagne alors que la population allemande est plus âgée, donc plus à risque et que, par tête d’habitant, les budgets de santé sont comparables. Avec le Portugal, le rapport est de un à trois ou quatre, avec une population âgée et un budget santé bien moindre. Le Japon, lui aussi nettement plus âgé et touché par l’épidémie avant la France, a pourtant eu cent fois moins de morts sans pratiquer le confinement obligatoire. Certes, il y a eu proportionnellement à la population, plus de morts en Belgique ou au Royaume-Uni et autant en Italie et en Espagne. Ces quatre pays ont des points communs avec la France : du fait de leur impréparation et de la crise des urgences, les autorités ont choisi un confinement dur et le pilotage administratif du système de soins. Manifestement cette voie n’était pas la bonne et l’autosatisfaction qui prévaut aujourd’hui chez les dirigeants français ne doit pas cacher des résultats très problématiques.
En 2015, personne n’a songé à déclarer : « virus inconnu : tous aux abris ». Les écoles, les entreprises, les salles de spectacles, les restaurants sont restés ouverts. Pourtant, la surmortalité finale a été équivalente à celle qui se profile avec le covid-19… La diffusion du virus a été limitée grâce à des précautions de routine dans le secteur hospitalier et surtout grâce au « confinement » des malades chez eux jusqu’à ce qu’ils ne soient plus contagieux. Pendant ce temps, la vie culturelle, sociale et économique continuait et les libertés civiles et publiques étaient préservées. Ces malades ont accepté de rester « confinés » chez eux parce qu’ils avaient confiance dans leur médecin et qu’ils étaient convaincus qu’on les soignait correctement. Dans cet équilibre difficile entre la lutte contre l’épidémie, le respect des libertés individuelles et les nécessités de la vie collective, le « médecin de famille » a joué le rôle principal, de manière assez efficace parce qu’il était investi de la confiance des malades sinon de celle des autorités sanitaires et des pouvoirs publics.
Ce fragile équilibre a été rompu en 2020. Les autorités publiques se sont emparées du dossier et elles ont ouvertement déclaré que le covid-19 était une chose trop sérieuse pour laisser les médecins de ville s’en occuper. On les a bombardés de directives inapplicables puis on les a carrément mis sur la touche en les menaçant des plus graves sanctions s’ils persistaient à vouloir soigner.
Dans son discours du 17 mars 2020, le président de la République a utilisé plusieurs fois le mot « guerre ». Avec son état-major « scientifique » et les autorités de santé, croyant sans doute faire le bien, il a désarmé la première ligne de défense, laissé l’ennemi se répandre librement dans la population française et s’emparer des endroits stratégiques où il n’aurait jamais dû pénétrer.
Cette débâcle interroge aussi une organisation sanitaire très centralisée, le mépris des autorités publiques pour les médecins généralistes, le manque de confiance de l’Etat dans la société civile mais aussi le modèle économique de l’industrie pharmaceutique, dont l’existence dépend du remplacement rapide des médicaments existants par de nouveaux produits17. Pour toute une série de raisons – d’emploi mais aussi de prestige national – les gouvernements sont évidemment sensibles aux demandes et aux découvertes de cette industrie. Les médicaments anciens, malgré leur efficacité, sont peu rentables pour leurs fabricants puisqu’ils sont tombés dans le domaine public. Ils sont donc régulièrement remplacés, voire retirés du marché. Cela peut désarmer les médecins lorsque l’efficacité des nouveaux médicaments reste douteuse, sans parler du coût qui se trouve démultiplié pour la Sécurité sociale, les mutuelles et les patients.
Enfin et surtout, cette politique, outre qu’elle n’a pas évité une surmortalité importante, a engendré une régression démocratique – privilégiant pendant plusieurs semaines une société de surveillance et de punition18. – puis la crise économique la plus grave depuis les années 1930 et la Seconde guerre mondiale19. Le nombre de chômeurs est en train d’augmenter dramatiquement tandis que le déficit de la Sécurité sociale – et plus largement de l’Etat social – est devenu abyssal, comme jamais auparavant.
Lors de son troisième voyage, Gulliver découvre Balnibarbes, pays dirigé selon les préceptes d’une académie pléthorique et richement dotée. Pourtant, sous ce gouvernement « éclairé », le pays est pauvre et misérable car les recommandations de l’académie sont toujours absurdes, à l’opposé de la logique et de l’expérience. Du coup, les champs sont stériles, les maisons délabrées, l’était sanitaire déplorable, rien ne fonctionne. Face au covid-19, la France aurait-elle ressemblé à Balnibarbes ?
Dominique Andolfatto, professeur de science politique, Credespo, Université de Bourgogne Franche-Comté (Dominique.Andolfatto@u-bourgogne.fr)
Dominique Labbé, chercheur associé en science politique, Pacte-CNRS, Université de Grenoble-Alpes (dominique.labbe@umrpacte.fr)
La République historique a été fondée sur un mensonge consistant à passer pour un régime d’ordre alors qu’elle est de nature révolutionnaire et donc insurrectionnelle, affirme Guilhem Golfin, docteur en philosophie et auteur de Babylone et l'effacement de César (L'Homme Nouveau, 2019). Tribune.
Le quinquennat en cours se révèle chaque jour davantage une suite continuelle de crises. En quelques mois, nous sommes passés de l’Etat court-circuité par les cellules de l’Elysée à l’Etat répresseur de la France périphérique, à l’Etat désarmé devant une crise sanitaire sérieuse mais qui ne fut pas l’apocalypse prédite, à l’Etat démissionnaire devant les manifestations ethno-gauchistes importées d’Amérique et enfin à l’Etat impuissant face à des bandes de gangsters étrangers qu’il a laissées s’implanter sur le territoire. Avec cela, ce même Etat se fait comme jamais censeur de l’expression publique en rognant sur la loi de 1881. Le dévoiement des pouvoirs publics semble ainsi à son comble, et l’on attend avec crainte et tremblement les prochains événements.
Face à un tel désastre, le réflexe est de se tourner contre les dirigeants en fonction et d’incriminer leur incompétence, ainsi que leur corruption. Mais, aussi scandaleuse que soit l’actuelle gestion des affaires publiques, elle ne saurait tout expliquer. Nous sommes à tout le moins devant le résultat de décennies d’errements, qui ont conduit à un désordre sans précédent. Encore faut-il prendre la mesure exacte de ces errements. Et pour commencer, en sont-ils vraiment, ou bien au contraire une évolution en quelque sorte logique du régime républicain ?
La thèse qui prévaut largement chez les commentateurs de la vie politique est que les évolutions auxquelles nous assistons sont un dévoiement de la démocratie et de l’esprit républicain. Mai 68 est aussitôt mis en avant, comme déclencheur d’une post-modernité individualiste dans laquelle serait venu s’abîmer l’ordre antérieur.
Il est indéniable qu’il s’est produit en 68 une rupture sociologique. Mais cette rupture ne revêtait-elle pas une forme de nécessité ? Et les évolutions auxquelles nous assistons n’obéissent-elles pas en quelque sorte à une fatalité de la République ? Or, tel est à l’évidence le cas. Ce que vise la République, en effet, c’est l’émancipation intégrale de l’individu, sa libération la plus complète de tout ce qu’il perçoit comme une contrainte. C’est donc la désagrégation du corps social comme tel. Le but ultime qui anime la République est par nature anarchique : telle est la réalité de l’anthropologie qui le sous-tend. L’individualisme qui a gagné les mœurs n’est pas le fruit de circonstances malheureuses. L’effondrement du sens de l’Etat qui ne peut que s’en suivre non plus, par conséquent.
En vérité, la République historique a été fondée sur un mensonge : celui qui a consisté à passer pour un régime d’ordre, brevet acquis sur les morts de la Commune de 1870 et qui était nécessaire à son acceptation par les Français, alors qu’elle est de nature révolutionnaire et donc insurrectionnelle. L’un des pères spirituels de la République, le marquis de Sade, le disait déjà : « L’insurrection […] n’est point un état moral ; elle doit être pourtant l’état permanent d’une république ; il serait donc aussi absurde que dangereux d’exiger que ceux qui doivent maintenir le perpétuel ébranlement immoral de la machine fussent eux-mêmes des êtres très moraux, parce que l’état moral d’un homme est un état de paix et de tranquillité, au lieu que son état immoral est un état de mouvement perpétuel qui le rapproche de l’insurrection nécessaire, dans laquelle il faut que le républicain tienne toujours le gouvernement dont il est membre. »
Nous sommes désormais au bout de cette logique républicaine qui conduit à la démoralisation du peuple et donc à l’affaissement des institutions publiques au moment où l’absence de morale même élémentaire et l’incompétence qui ne peut que s’en suivre ont atteint le sommet de l’Etat et sans doute une large part de ses rouages. C’est pourquoi le désordre permanent auquel nous assistons n’a rien d’accidentel, car il est en vérité consubstantiel au régime républicain.
On voit aujourd’hui plus que jamais ce que cela signifie. Mais on se demande alors ce qui retient encore attachés à ce régime les Français, même les plus avisés et les plus lucides sur la débâcle actuelle.
Passe d'armes entre Ankara et Paris : Le Courbet, un navire français déployé au large de la Libye pour identifier un cargo suspecté d'être impliqué dans un trafic d'armes, a fait l'objet le 10 juin dernier de trois «illuminations radar», équivalant à un marquage de cible, de la part d'une frégate turque, a révélé ce mercredi le ministère français des Armées.
«Selon les règles d'engagement de l'Otan, un tel acte est considéré comme hostile», a indiqué au Figaro le ministère des Armées.
«Cette affaire est à nos yeux très grave. On ne peut pas accepter qu'un allié se comporte de cette façon contre un navire de l'Otan, sous commandement Otan, menant une mission de l'Otan», a-t-on précisé du côté du ministère de l'Intérieur. Les navires turcs utilisent d'ailleurs «des indicatifs Otan» pour s'identifier lors de leurs missions d'escorte.
Une manœuvre «agressive» qui a poussé Paris à dénoncer la «politique de l'autruche» de l'Otan face à la Turquie, la confrontant à ses agissements au sein de l'Alliance, en Libye ou en Irak. «On a déjà connu des passes compliquées dans l'Alliance, il y a des moyens de les surmonter mais on ne peut pas faire la politique de l'autruche et on ne peut pas prétendre qu'il n'y a pas un problème turc actuellement à l'Otan. Il faut le voir, le dire et le traiter», a précisé auprès de Reuters un responsable du ministère français des Armées.
On dirait un convoi de l’État islamique #Dijon pic.twitter.com/FDa3NJ0A55
— Millennial Micron (@Micron2017) June 14, 2020
Man removes some of the defacement from Churchill’s statue; UK police are after him like a shot. pic.twitter.com/FKLv9MqZrQ
— Keith Miller Mort (@KeithMillerMor1) June 8, 2020
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