Dialogue en Islam
Quand le pape propose un dialogue avec l'islam, il se trouve des organisations musulmanes ou prétendues telles , pour protester de par le monde ; mais quand des musulmans tuent d'autres musulmans , en nombre , de préférence devant des mosquées , en Irak , en Afghanistan et au Soudan , il ne se trouve nulle organisation musulmane pour crier d'indignation. Pour le Darfour , génocide intra-islamique , seuls les occidentaux , en particulier des organisations humanitaires américaines , s'inquiètent. Les musulmans , que disent-ils ? Le dialogue entre Islam et Christianisme est beaucoup moins urgent qu'un dialogue entre les musulmans . Mais comment dit-on Benoit XVI en arabe ?
[J'ajoute : où sont passés les pétitionnaires compulsifs, ? Je ne les vois pas se hâter pour défendre Robert Redeker, "condamné à mort", obligé de vivre en errant sous protection policière, pour avoir écrit dans le Figaro ce qu'il pense de l'Islam. Il semble plus aisé de s'offusquer des propos de Benoit XVI. Principes à deux vitesses ou simple lâcheté ? Il est vrai que le troupeau des intellectuels nous a surtout appris qu'il méritait le mépris, alors je ne suis pas surpris.]
Guy Sorman, New York , 29 septembre 2006
29 septembre 2006 à 17:37
Aux Etats-Unis , la civilisation recule
Profitant de l’assemblée générale de l’ONU, les ministres français se succèdent à New York. Leurs propos et leurs commentaires sur les Etats-Unis ravissent les délégués des kleptocraties, majoritaires : sans doute le gouvernement français en retire-t-il le sentiment exaltant de conserver une clientèle mondiale. Mais est-ce la bonne ?
Pour avoir rencontré certains de ces ministres, on est frappé par leur ignorance innocente des Etats-Unis. Selon l’un d’entre eux, « la civilisation américaine recule ». Certes, mais comment expliquer que les meilleurs étudiants, artistes, entrepreneurs français et autres souhaitent travailler aux Etats-Unis ? Selon une autre de nos éminences, « il faut que les Européens sauvent l’Amérique contre elle-même ». C’est-à-dire, après explication de texte, contre les électeurs américains qui ont le mauvais goût de voter pour le Parti républicain et les conservateurs.
Ce que les visiteurs pressés, qui ne quittent pas les bons quartiers de Manhattan, ne voient pas, c’est combien les Etats-Unis ne ressemblent plus à leur rêve. Ce pays est de moins en moins européen : l’immigration, depuis quarante ans, en a fait une nation plus à l’image du monde qu’une copie conforme de la vieille Europe. La religiosité américaine, qui n’est pas neuve, mais s’amplifie et devient de plus en plus mystique , est incompréhensible aux Européens.
Pour les Français particulièrement, civilisation et religion sont antinomiques : un préjugé Voltairien qui ne fonctionne pas aux Etats-Unis. La démocratie américaine est aussi trop démocratique au regard de la corporation politique française. Un troisième de ces ministres trouve « indigne » la classe politique américaine qui ne fait que refléter la volonté du peuple, au lieu de le guider. « Les politiciens américains n’ont pas le sens des responsabilités », commentait notre homme.
Il existe mille raisons d’être antiaméricain : c’est facile, c’est sans risque, il n’est pas même nécessaire de s’en justifier. Mais la plus mauvaise raison, c’est de ne rien comprendre à ce pays et de ne surtout pas vouloir comprendre. Un antiaméricanisme qui serait fondé sur la connaissance reste à inventer : mais il exigerait de se renseigner, ce qui est très fatiguant et n’entre pas dans l’agenda du ministre.
Guy Sorman, New York , 29 septembre 2006
29 septembre 2006 à 16:16
samedi, septembre 30, 2006
jeudi, septembre 28, 2006
A part ça, l'islam n'est pas violent
TOULOUSE, 27 sept 2006 (AFP) - Un professeur menacé après avoir publié une tribune sur l'islam
Un professeur de philosophie, exerçant dans un lycée près de Toulouse, a été menacé et placé sous protection après avoir publié mi-septembre une tribune dans Le Figaro, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le proviseur a réuni tous les enseignants vendredi matin, il a expliqué que l'enseignant était menacé de mort et qu'il était provisoirement remplacé dans l'établissement et placé sous protection", a indiqué à l'AFP un membre de l'équipe éducative de ce lycée de la banlieue de Toulouse.
Selon cette source, qui a souhaité conserver l'anonymat, le proviseur a souligné que "le lycée n'était pas menacé et qu'il y aurait un filtrage un peu plus pointu à la porte".
Les forces de l'ordre ont également confirmé que le professeur de philosophie, Robert Redeker, avait été menacé. Cependant, elles ont refusé de divulguer la moindre précision supplémentaire "pour des raisons de sécurité".
Dans une page débats de son édition du 19 septembre, le journal Le Figaro avait publié un long article de M. Redecker intitulé "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre?".
L'enseignant y évoquait notamment la polémique suscitée par les propos du Pape Benoît XVI sur l'islam ainsi que la "haine et (la) violence" qui habitent le texte du Coran.
*******
Oui, je sais, on va encore me dire qu'il ne faut pas généraliser. Mais enfin, quand on pense que qu'une représentation d'Idoménée a été annulée en Allemagne par peur de "choquer" les musulmans, on se dit qu'il y a qu'une chose dont il faut avoir peur : la peur elle-même.
Alors, redisons le sans peur et sans reproche : il y a dans le Coran des recommandations barbares et primitives et chacun est libre d'en discuter, on est même libre de dire que le Coran c'est de la merde, si on en ressent l'envie.
Un professeur de philosophie, exerçant dans un lycée près de Toulouse, a été menacé et placé sous protection après avoir publié mi-septembre une tribune dans Le Figaro, a-t-on appris de sources concordantes.
"Le proviseur a réuni tous les enseignants vendredi matin, il a expliqué que l'enseignant était menacé de mort et qu'il était provisoirement remplacé dans l'établissement et placé sous protection", a indiqué à l'AFP un membre de l'équipe éducative de ce lycée de la banlieue de Toulouse.
Selon cette source, qui a souhaité conserver l'anonymat, le proviseur a souligné que "le lycée n'était pas menacé et qu'il y aurait un filtrage un peu plus pointu à la porte".
Les forces de l'ordre ont également confirmé que le professeur de philosophie, Robert Redeker, avait été menacé. Cependant, elles ont refusé de divulguer la moindre précision supplémentaire "pour des raisons de sécurité".
Dans une page débats de son édition du 19 septembre, le journal Le Figaro avait publié un long article de M. Redecker intitulé "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre?".
L'enseignant y évoquait notamment la polémique suscitée par les propos du Pape Benoît XVI sur l'islam ainsi que la "haine et (la) violence" qui habitent le texte du Coran.
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Oui, je sais, on va encore me dire qu'il ne faut pas généraliser. Mais enfin, quand on pense que qu'une représentation d'Idoménée a été annulée en Allemagne par peur de "choquer" les musulmans, on se dit qu'il y a qu'une chose dont il faut avoir peur : la peur elle-même.
Alors, redisons le sans peur et sans reproche : il y a dans le Coran des recommandations barbares et primitives et chacun est libre d'en discuter, on est même libre de dire que le Coran c'est de la merde, si on en ressent l'envie.
Les méthodes de lecture : globalement, ça bouge !
Méthode globale : les parents font pression sur les enseignants
C'est un peu dur, me direz vous, que les enseignants soient assaillis par les parents au nom d'une directive ministérielle.
A cela, je fais deux réponses :
> L'utilisation de méthodes globales plus ou moins déguisées n'a pas des fondements pédagogiques mais des fondements idéologiques, même si on peut soupçonner que cette origine idéologique paraît tellement naturelle qu'elle en est devenue inconsciente chez certains.
De toute façon, la résistance à la méthode syllabique est, elle, consciemment politique : le ministre a dit, donc je résiste. Il est en conséquence normal que la réaction soit elle aussi politique.
> De plus, il faut être cohérent : les enseignants arguent de la liberté pédagogique, or ce sont les mêmes qui tiennent à tout prix à ce que l'éducation reste nationale et centralisée. Il faut choisir : soit l'éducation est nationale et c'est le ministre qui décide, soit on décentralise et chacun est libre.
En fait, l'idéal professoral qui transparaît est : la nation paye mais les profs font ce qu'ils veulent et n'ont de comptes à rendre qu'à leurs pairs, indulgents sauf quand on est de droite.
Parce que la lâcheté coupable de gouvernements successifs a laissé trop longtemps la syndicalocratie FSU diriger l'éducation nationale, les profs ont pu croire que qui ne dit mot consent et que leur revendication d'irresponsabilité aux frais du contribuable était légitime.
Elle ne l'est pas. Et comme cette revendication d'irresponsabilité est consubstantielle à toute administration mammouthesque, il faut tuer le mammouth éducationnel, le dépecer et vendre les morceaux aux collectivités locales ou au privé. Et vivent les chèques-éducation.
C'est un peu dur, me direz vous, que les enseignants soient assaillis par les parents au nom d'une directive ministérielle.
A cela, je fais deux réponses :
> L'utilisation de méthodes globales plus ou moins déguisées n'a pas des fondements pédagogiques mais des fondements idéologiques, même si on peut soupçonner que cette origine idéologique paraît tellement naturelle qu'elle en est devenue inconsciente chez certains.
De toute façon, la résistance à la méthode syllabique est, elle, consciemment politique : le ministre a dit, donc je résiste. Il est en conséquence normal que la réaction soit elle aussi politique.
> De plus, il faut être cohérent : les enseignants arguent de la liberté pédagogique, or ce sont les mêmes qui tiennent à tout prix à ce que l'éducation reste nationale et centralisée. Il faut choisir : soit l'éducation est nationale et c'est le ministre qui décide, soit on décentralise et chacun est libre.
En fait, l'idéal professoral qui transparaît est : la nation paye mais les profs font ce qu'ils veulent et n'ont de comptes à rendre qu'à leurs pairs, indulgents sauf quand on est de droite.
Parce que la lâcheté coupable de gouvernements successifs a laissé trop longtemps la syndicalocratie FSU diriger l'éducation nationale, les profs ont pu croire que qui ne dit mot consent et que leur revendication d'irresponsabilité aux frais du contribuable était légitime.
Elle ne l'est pas. Et comme cette revendication d'irresponsabilité est consubstantielle à toute administration mammouthesque, il faut tuer le mammouth éducationnel, le dépecer et vendre les morceaux aux collectivités locales ou au privé. Et vivent les chèques-éducation.
mercredi, septembre 27, 2006
C'est une révolte ? Non sire, c'est une révolution (Charles Gave)
Charles Gave est un gestionnaire de fonds basé à Hong-Kong qui a écrit quelques livres pour se délasser.
Il doit être adepte de l'axiome selon lequel le grand art est atteint, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorqu'il n'y a plus rien à retirer.
En économie, cela me semble particulièrement vrai : les complexités économiques sont des rideaux de fumée émis par des experts auto-proclamés ou cooptés pour masquer qui obtient de l'argent de qui et pour quoi.
Gave considère trois acteurs fondamentaux de l'économie :
> l'entrepreneur, il risque beaucoup, il échoue, il a une espérance de vie réduite (hé oui : un patron de 40 ans a moins d'espérance de vie qu'un fonctionnaire) mais, si il gagne, il gagne beaucoup. L'entrepreneur, si tout va bien, touche les profits.
> le rentier cherche à placer son épargne avec peu de risques. Il touche la rente.
> le banquier fait l'intermédiaire entre les deux catégories précédentes en mutualisant les risques. Il touche sa commission.
Pour l'instant, nous sommes dans le schéma de Guizot, tant moqué par les imbéciles : "Enrichissez vous, par le travail et par l'épargne."
Interviennent deux autres acteurs, illégitimes ceux-là :
> le banquier central qui est inutile et qui peut perturber gravement le système en fixant les taux au jour le jour.
> L'Etat, qui prend à Paul pour habiller Pierre. Ce qui, selon Mark Twain, est une politique assurée du soutien de Pierre.
L'économie va bien quand les profits rapportent plus que la rente. Et, inversement, elle va mal quand la rente rapporte plus que les profits. En effet, les profits sont l'encouragement au risque et à l'innovation.
Comme de bien entendu, les pays où profits > rente sont les USA, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, etc. Les pays où rente > profits sont, vous l'avez deviné, la France, l'Italie, l'Allemagne, etc.
Cette explication est très solide pour une raison simple : elle repose sur la nature humaine. Pourquoi prendre le risque d'innover si ça ne paye pas ? Il ne faudrait tout de même pas prendre les gens pour des cons.
Or, plusieurs évolutions sont arrivées qui, convergeant, ont fait une révolution :
1) Le modèle technocratique issu de la révolution française est mort avec l'URSS qui en était l'héritière. Restent face à face les USA (primauté de la liberté, innovation et common law) et l'islam (primauté de la soumission, temps immobile et loi divine). Le champ de bataille est l'Europe et l'issue est incertaine.
2) Certains secteurs sont porteurs : l'éducation, la santé, l'épargne, la logistique et la recherche. Or, en Europe, et spécialement en France, ces secteurs sont partiellement ou complètement étatisés, ce qui est la voie la plus sûre vers le gaspillage et la non-rentabilité. Or, si, par la faute de l'Etat, nous ne sommes pas compétitifs dans les secteurs porteurs, comment allons nous nous en sortir ? L'exemple de la Finlande qui est en tête des classements OCDE (auxquels la France refuse de participer) depuis qu'elle a libéralisé son système éducatif devrait faire réfléchir (mais je s ne suis pas naïf : la plupart cherchent à être renforcés dans leurs opinions, non à réfléchir).
3) La mobilité des capitaux et de l'information renforce la spécialisation (théorie des "avantages comparatifs" : si Pierre est 10 fois plus rentable que Paul en fabrication de chapeaux et seulement 2 fois plus rentable en fabrication de chaussures, Pierre aura intérêt à se concentrer sur les chapeaux et à laisser la fabrication des chaussures à Paul, bien que Pierre soit plus fort dans les deux domaines.)
De plus, la concurrence fiscale est accrue par la mobilité des capitaux et des hommes, d'où la croissance de l'impôt volontaire : l'impot ici ne me plaît pas ? Je vais voir ailleurs. Déjà pratiqué par les sportifs et les artistes, ce consumérisme fiscal ne peut que s'accroitre.
Cette mise en concurrence des Etats est primordiale pour comprendre le monde qui vient. Je m'intéresse à l'éducation, mais, en France, l'Etat a quasiment le monopole de l'éducation ou du moins y exerce une concurrence déloyale. Si un jour je décide de gagner ma vie en créant mon école, ce n'est pas en France que je le ferai. De même si ma vocation est de construire une clinique.
4) Les entreprises s'organisent en "plate-formes" : elles gardent chez eux ce qui rapporte et est récurrent (la conception et la commercialisation) et font faire à l'étranger ce qui a peu de marges et est risqué (la production). C'est ce qui explique que ceux qui croient que le déficit commercial américain est grave ont tort (1).
5) Quand on met tout ensemble, on obtient un résultat simple : les Etats dinosaures et les technocraties sont condamnées.
6) La France a beaucoup de mal avec cette nouvelle donne : en 20 ans, l'économie communiste (étatique) y a grandi au détriment de l'économie capitaliste.
Toutes les histoires sur l' "ultralibéralisme" source des maux de la France sont de la foutaise destinée à masquer le fait l'Etat et ses protégés se gobergent au détriment des l'économie marchande.
Les calembredaines gauchistes ont bien du mal à cacher un fait simplissime : la part du PNB de la dépense collectiviste a grimpé régulièrement ces dernières décennies.
7) Or, en France, le système est verrouillé : les entrepreneurs, qui seraient leur véritables concurrents pour le pouvoir, sont poussés à l'exil par les technocrates. Maragaret Thatcher n'était pas une énarque, mais un professeur de chimie, fille d'épiciers.
De plus, à chaque échéance électorale, nous n'avons le choix qu'entre un fonctionnaire de gauche et un fonctionnaire de droite.
8) L'euro est aussi condamné (je m'en suis suffisamment expliqué, je prévois une sortie de l'euro vers 2012).
9) Bref, la dette publique va augmenter, le changement est pourtant inévitable et, comme le système est verrouillé, ce changement sera violent.
La France a le choix entre le scénario canadien (on se bat pour réformer) et les scénario argentin (on spolie les créanciers). Il y a quelques raisons de penser que le deuxième scénario sera choisi.
Conclusion : n'investissez pas en obligations de l'Etat français, pas d'assurance-vie en euros, même si il y a des avantages fiscaux (d'ailleurs, cela devrait mettre la puce à l'oreille : si c'était naturellement si avantageux, pourquoi donner un avantage fiscal ?), les obligations publiques sont beaucoup plus risquées qu'on croit couramment.
Je partage complètement cette analyse.
(1) Dell vend un ordinateur à 1000 $, dedans il y a :
> Conception Dell (100 $ sont 50 $ de marge)
> Logiciels Microsoft (200 $ dont 150 $ de marge)
> Puce Intel (200 $ dont 100 $ de marge)
> "Hard" fabriqué en Chine (500 $ dont 50 $ de marge)
Calcul économiste :
USA a exporté : logiciel + puce : 400 $
USA a importé : "hard" chinois : 500 $
Conclusion : 100 $ de déficit commercial : catastrophe.
Calcul analyste financier :
Marge USA : 300 $
Marge Chine : 50 $
Conclusion : les Chinois ont intérêt à investir aux USA qui font plus de marge. Tout va bien, les bénéfices des Chinois grimpent et ceux des Américains s'envolent. L'économiste a juste fait l'erreur de considérer que les marges sont en moyenne les mêmes partout.
Il doit être adepte de l'axiome selon lequel le grand art est atteint, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorqu'il n'y a plus rien à retirer.
En économie, cela me semble particulièrement vrai : les complexités économiques sont des rideaux de fumée émis par des experts auto-proclamés ou cooptés pour masquer qui obtient de l'argent de qui et pour quoi.
Gave considère trois acteurs fondamentaux de l'économie :
> l'entrepreneur, il risque beaucoup, il échoue, il a une espérance de vie réduite (hé oui : un patron de 40 ans a moins d'espérance de vie qu'un fonctionnaire) mais, si il gagne, il gagne beaucoup. L'entrepreneur, si tout va bien, touche les profits.
> le rentier cherche à placer son épargne avec peu de risques. Il touche la rente.
> le banquier fait l'intermédiaire entre les deux catégories précédentes en mutualisant les risques. Il touche sa commission.
Pour l'instant, nous sommes dans le schéma de Guizot, tant moqué par les imbéciles : "Enrichissez vous, par le travail et par l'épargne."
Interviennent deux autres acteurs, illégitimes ceux-là :
> le banquier central qui est inutile et qui peut perturber gravement le système en fixant les taux au jour le jour.
> L'Etat, qui prend à Paul pour habiller Pierre. Ce qui, selon Mark Twain, est une politique assurée du soutien de Pierre.
L'économie va bien quand les profits rapportent plus que la rente. Et, inversement, elle va mal quand la rente rapporte plus que les profits. En effet, les profits sont l'encouragement au risque et à l'innovation.
Comme de bien entendu, les pays où profits > rente sont les USA, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, etc. Les pays où rente > profits sont, vous l'avez deviné, la France, l'Italie, l'Allemagne, etc.
Cette explication est très solide pour une raison simple : elle repose sur la nature humaine. Pourquoi prendre le risque d'innover si ça ne paye pas ? Il ne faudrait tout de même pas prendre les gens pour des cons.
Or, plusieurs évolutions sont arrivées qui, convergeant, ont fait une révolution :
1) Le modèle technocratique issu de la révolution française est mort avec l'URSS qui en était l'héritière. Restent face à face les USA (primauté de la liberté, innovation et common law) et l'islam (primauté de la soumission, temps immobile et loi divine). Le champ de bataille est l'Europe et l'issue est incertaine.
2) Certains secteurs sont porteurs : l'éducation, la santé, l'épargne, la logistique et la recherche. Or, en Europe, et spécialement en France, ces secteurs sont partiellement ou complètement étatisés, ce qui est la voie la plus sûre vers le gaspillage et la non-rentabilité. Or, si, par la faute de l'Etat, nous ne sommes pas compétitifs dans les secteurs porteurs, comment allons nous nous en sortir ? L'exemple de la Finlande qui est en tête des classements OCDE (auxquels la France refuse de participer) depuis qu'elle a libéralisé son système éducatif devrait faire réfléchir (mais je s ne suis pas naïf : la plupart cherchent à être renforcés dans leurs opinions, non à réfléchir).
3) La mobilité des capitaux et de l'information renforce la spécialisation (théorie des "avantages comparatifs" : si Pierre est 10 fois plus rentable que Paul en fabrication de chapeaux et seulement 2 fois plus rentable en fabrication de chaussures, Pierre aura intérêt à se concentrer sur les chapeaux et à laisser la fabrication des chaussures à Paul, bien que Pierre soit plus fort dans les deux domaines.)
De plus, la concurrence fiscale est accrue par la mobilité des capitaux et des hommes, d'où la croissance de l'impôt volontaire : l'impot ici ne me plaît pas ? Je vais voir ailleurs. Déjà pratiqué par les sportifs et les artistes, ce consumérisme fiscal ne peut que s'accroitre.
Cette mise en concurrence des Etats est primordiale pour comprendre le monde qui vient. Je m'intéresse à l'éducation, mais, en France, l'Etat a quasiment le monopole de l'éducation ou du moins y exerce une concurrence déloyale. Si un jour je décide de gagner ma vie en créant mon école, ce n'est pas en France que je le ferai. De même si ma vocation est de construire une clinique.
4) Les entreprises s'organisent en "plate-formes" : elles gardent chez eux ce qui rapporte et est récurrent (la conception et la commercialisation) et font faire à l'étranger ce qui a peu de marges et est risqué (la production). C'est ce qui explique que ceux qui croient que le déficit commercial américain est grave ont tort (1).
5) Quand on met tout ensemble, on obtient un résultat simple : les Etats dinosaures et les technocraties sont condamnées.
6) La France a beaucoup de mal avec cette nouvelle donne : en 20 ans, l'économie communiste (étatique) y a grandi au détriment de l'économie capitaliste.
Toutes les histoires sur l' "ultralibéralisme" source des maux de la France sont de la foutaise destinée à masquer le fait l'Etat et ses protégés se gobergent au détriment des l'économie marchande.
Les calembredaines gauchistes ont bien du mal à cacher un fait simplissime : la part du PNB de la dépense collectiviste a grimpé régulièrement ces dernières décennies.
7) Or, en France, le système est verrouillé : les entrepreneurs, qui seraient leur véritables concurrents pour le pouvoir, sont poussés à l'exil par les technocrates. Maragaret Thatcher n'était pas une énarque, mais un professeur de chimie, fille d'épiciers.
De plus, à chaque échéance électorale, nous n'avons le choix qu'entre un fonctionnaire de gauche et un fonctionnaire de droite.
8) L'euro est aussi condamné (je m'en suis suffisamment expliqué, je prévois une sortie de l'euro vers 2012).
9) Bref, la dette publique va augmenter, le changement est pourtant inévitable et, comme le système est verrouillé, ce changement sera violent.
La France a le choix entre le scénario canadien (on se bat pour réformer) et les scénario argentin (on spolie les créanciers). Il y a quelques raisons de penser que le deuxième scénario sera choisi.
Conclusion : n'investissez pas en obligations de l'Etat français, pas d'assurance-vie en euros, même si il y a des avantages fiscaux (d'ailleurs, cela devrait mettre la puce à l'oreille : si c'était naturellement si avantageux, pourquoi donner un avantage fiscal ?), les obligations publiques sont beaucoup plus risquées qu'on croit couramment.
Je partage complètement cette analyse.
(1) Dell vend un ordinateur à 1000 $, dedans il y a :
> Conception Dell (100 $ sont 50 $ de marge)
> Logiciels Microsoft (200 $ dont 150 $ de marge)
> Puce Intel (200 $ dont 100 $ de marge)
> "Hard" fabriqué en Chine (500 $ dont 50 $ de marge)
Calcul économiste :
USA a exporté : logiciel + puce : 400 $
USA a importé : "hard" chinois : 500 $
Conclusion : 100 $ de déficit commercial : catastrophe.
Calcul analyste financier :
Marge USA : 300 $
Marge Chine : 50 $
Conclusion : les Chinois ont intérêt à investir aux USA qui font plus de marge. Tout va bien, les bénéfices des Chinois grimpent et ceux des Américains s'envolent. L'économiste a juste fait l'erreur de considérer que les marges sont en moyenne les mêmes partout.
mardi, septembre 26, 2006
New Oriental Education
Quoi ? Vous ne connaissez pas New Oriental Education ?
C'est une boite d'enseignement privé à but très lucratif chinoise qui a trois millions (3 000 000) d'élèves.
Elle vient de s'introduire à la bourse de New-York : EDU
Bon, nous en étions où de la discussion sur la "carte scolaire" et de celle sur l'autonomie des universités ?
Pour les calmer, on va leur envoyer Gérard Aschieri et et nos apparatchiks d'IUFM !!!
C'est une boite d'enseignement privé à but très lucratif chinoise qui a trois millions (3 000 000) d'élèves.
Elle vient de s'introduire à la bourse de New-York : EDU
Bon, nous en étions où de la discussion sur la "carte scolaire" et de celle sur l'autonomie des universités ?
Pour les calmer, on va leur envoyer Gérard Aschieri et et nos apparatchiks d'IUFM !!!
lundi, septembre 25, 2006
Qui gouverne le monde?
Je me suis permis de copier le ce message du blog de Guy Sorman.
J'avoue que le juridisme onusien à la française promu par le duo villepino-chiraquien m'inspire honte et dépit. Et le fait qu'il semble soutenu par une majorité de Français accroit mon désarroi.
C'est donc avec joie que j'ai accueilli ce texte, dont je me suis contenté de mettre en évidence les passages les plus significatifs pour les pressés et pour les paresseux.
J'avoue éprouver un plaisir certain à savoir que je suis du bon coté du manche, je veux dire, du bon coté de la morale. Car, si il m'arrive de douter de bien des choses, il y a du moins une chose dont je suis sûr : je me sens plus près de Bush et de Blair que de Ahmadinejad, de Poutine, de Khadafi et de Hu Jintao.
Que ceux qui font objectivement le jeu de ces derniers y réfléchissent à deux fois : rien ne nous sera épargné au nom de je ne sais quelle complaisance pour tel ou tel dictateur, aucune compromission n'éloignera de nous le calice quand viendra l'épreuve.
Car l'épreuve viendra, l'histoire est tragique, faut-il que nous l'ayons oublié ?
Bien trop tard, les artisans du désastre regretteront-ils de s'être rués à la servitude, suivant l'expression de Tacite ?
Car, il faut être bien naïf ou bien lâche pour ne pas comprendre que tous ces gestes onusiens que nous croyons si raisonnables, si intelligents (mais nous tromponns nous vraiment nous-mêmes ?) sont interprétés par ceux qui se considèrent comme nos ennemis comme autant d'aveux de faiblesse, de symptomes de soumission.
Qui gouverne le monde?
Le gouvernement mondial n’est pas pour demain, Dieu merci. Assemblée générale annuelle de l’ONU : me trouvant à New York, aux premières loges, pour écouter tous les chefs d’Etat pérorer à la tribune, je me réjouis du peu de pouvoir de cette assemblée.
Mon regard serait-il superficiel ? Certains, dans la diplomatie française en particulier, pratiquent une vision transcendantale de l’ONU : oui, ces chefs d’Etat sont pour la plupart des tyrans et des kleptocrates, mais tous ensemble, leurs vices particuliers se métamorphoseraient en une sagesse générale.
En ce moment, à New York, les vices sont tout de même plus évidents que la sagesse : en profitent directement les hôtels, restaurants, boîtes de nuit et services d’escorte payés par les impôts , les razzias et la confiscation de l’aide internationale. Ces exactions sont infligées par les kleptocrates aux peuples les plus pauvres ; le président de la Banque mondiale a dénoncé la facture d’hôtel d’un million de dollars du président du Congo , pays qui ne parvient pas à rembourser ses dettes. Mais il y a pire que la corruption.
À la tribune de l’ONU, la palme de la clownerie et du mensonge aura cette année été fort disputée. On s’attendait à ce que le président iranien l’emporte ; mais, malgré un regard quelque peu allumé, sa dénonciation lancinante, répétitive de l’injustice de l’ordre mondial, anesthésia la salle et la presse. La surprise vint donc de Chavez, le Vénézuélien, qui, grimaces à l’appui, dénonça l’odeur de soufre qui planait encore sur l’estrade où le diable Bush avait parlé la veille. On sait aussi que converti en agent littéraire, il brandit un livre de Noam Chomsky qui, selon Chavez, révélait bien le complot de l’Amérique contre le monde. Les ouvrages délirants de Chomsky sont à peu près aussi scientifiques que le fut en son temps le Protocole des sages de Sion, qui dénonce l’emprise juive sur la planète. Mais Chomsky étant juif lui-même, c’est à l’Iranien Ahmadinejad que revient le prix spécial de l’antisémitisme.
S’étonnant de l’importance excessive que l’on accorde à l’extermination des Juifs d’Europe, Ahmadinejad a demandé la création d’une instance indépendante pour vérifier l’existence ou non de l’Holocauste ! S’il est prouvé qu’elle a eu lieu, ajoute le Président iranien, les Européens en sont responsables et il convient que les Israéliens s’en retournent en Europe, où ils seront logés et nourris. Inutile de se demander pourquoi le gouvernement iranien cherche à se doter d’une bombe atomique ? Sinon pour rayer Israël de la carte du Proche-Orient : nul d’ailleurs dans les couloirs de l’ONU ne doute de ce projet iranien . Comme l’a observé l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU , l’Iran disposant de quatre siècles de réserve de pétrole et de gaz, n’a aucun besoin de centrales nucléaires pour produire de l’énergie.
Face au délire et plus grave, face à la détermination de ce gouvernement iranien, Jacques Chirac aura aussi créé une surprise qui mérite une mention spéciale du jury. Alors que la France, jusque-là, était d’accord avec les Etats-Unis pour sanctionner l’Iran et bloquer, si faire se peut, son programme nucléaire, le Président français annonça à la tribune qu’il ne croyait pas aux sanctions ; si le Conseil de sécurité en adoptait, précisa Chirac , il fallait qu’elles soient douces.
Les Américains , apparemment pas prévenus de ce volte-face, ont fait bonne figure, considérant sans doute que Chirac, en fin de parcours, était « irrelevant » et les Français de vrais faux alliés.
La presse américaine en conclut que des entreprises françaises, soutenues par Jacques Chirac, devaient réaliser de bonnes affaires en Iran : une interprétation quelque peu superficielle – à mon sens – qui sous-estime le désir véritable de Jacques Chirac de se poser en leader des pays non alignés et en défenseur des grandes civilisations menacées par l’américanisation culturelle. Chirac fut d’ailleurs, pour son ultime prestation à l’ONU, aussi chaleureusement applaudi que Chavez et Ahmadinejad.
La réception la plus glaciale, on le devine, fut réservée au Président des Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont tout pour déplaire à l’assemblée des kleptocrates. Tout d’abord, le contribuable américain paye l’essentiel des frais de fonctionnement de l’ONU et de la réception à New York. Nul invité n’a le désir de remercier son hôte. Ensuite, les Américains n’ont que le mot démocratie à la bouche, une insulte permanente pour les trois quarts des délégués. Enfin, George W. Bush a fait appel à l’ONU pour une mission concrète et urgente : stopper le génocide au Darfour . Un massacre qui bouleverse actuellement l’opinion publique américaine mais a laissé l’Assemblée générale des Nations Unies totalement indifférente. Les représentants russes et chinois au Conseil de sécurité s’opposent d’ailleurs à une intervention au Darfour ; perpétuant leurs propres massacres contre les Tchétchènes, les Tibétains et les Ouïgours , ils ne veulent pas créer de précédent humanitaire . Chacun ne doit-il pas rester boucher chez lui ?
Cette passivité de l’ONU face au Darfour ou à l’Iran se drape dans les deux alibis majeurs de la communauté internationale : souveraineté nationale et respect des civilisations. La plupart des génocides sont conduits sous couvert de la souveraineté nationale, exercée par des tyrans, à l’abri des frontières arbitraires. Mais ces tyrans sont maintenant confrontés au droit d’ingérence humanitaire qui conteste la souveraineté nationale.
C’est là qu’intervient la Civilisation. Cet alibi, plus chic, a pris le relais de la souveraineté. Au nom de la Civilisation ( en général définie , proclamée et incarnée par des personnages peu civilisés eux-même), on va refuser la liberté d’expression (Chine) ou la liberté religieuse (Arabie, Soudan ) . Paradoxe des paradoxes : l’ONU, qui est en principe l’assemblée de l’humanité, dénie aux peuples leur appartenance à la nature humaine. Vu de l’ONU , un Chinois est chinois avant d’être un homme doté de droits naturels.
Les Américains sont à peu près les seuls, en compagnie de quelques Anglo-saxons, à estimer qu’il existe, par-delà les frontières et les civilisations, une humanité qui a droit – entre autres – à la liberté. Mais, par chance, l’ONU n’est pas le gouvernement du monde : dans la mesure où ce gouvernement existe, il est américain.
C’est un fait , que l’on aime ou non... Même Chavez, Ahmadinejad, les Chinois, les Russes et les Français sont – de fait – des sujets involontaires de la Pax Americana.Chavez ? Il traite les Américains de fascistes mais à qui vend-il le pétrole du Venezuela ,sinon aux Etats-Unis ? Les Chinois ? Si la flotte américaine disparaissait de l’Océan Pacifique, combien de containers d’exportations chinoise atteindraient-ils, sans être piratés, les côtes de Californie et les consommateurs américains ? Et combien de tankers pétroliers navigueraient-ils sans obstacle des côtes iraniennes aux ports chinois ? Tout le système mondial de communication et d’échanges est, en réalité, garanti par la présence physique des forces américaines sur l’ensemble de la planète.
Ce qui vaut pour les communications physiques est tout aussi vérifiable pour la circulation de la monnaie , le Dollar ( géré par le Federal Board ), des capitaux (régulés par Wall Street) ou des informations (Internet géré aux Etats-Unis ).Mais une lourde menace pèse sur la Pax americana : Chavez ? Non. Ahmadinejad ? Pas plus. La menace véritable vient du contribuable américain. Imaginons que celui-ci fasse ses comptes et en déduise que la Pax americana lui coûte plus qu’elle ne rapporte aux Etats-Unis : il apparaîtrait alors que pire que la Pax Americana, bien pire que l’impérialisme américain, serait leur disparition. Imaginez un monde dirigé depuis l’ONU !
Guy Sorman, New York 25 septembre 2006
J'avoue que le juridisme onusien à la française promu par le duo villepino-chiraquien m'inspire honte et dépit. Et le fait qu'il semble soutenu par une majorité de Français accroit mon désarroi.
C'est donc avec joie que j'ai accueilli ce texte, dont je me suis contenté de mettre en évidence les passages les plus significatifs pour les pressés et pour les paresseux.
J'avoue éprouver un plaisir certain à savoir que je suis du bon coté du manche, je veux dire, du bon coté de la morale. Car, si il m'arrive de douter de bien des choses, il y a du moins une chose dont je suis sûr : je me sens plus près de Bush et de Blair que de Ahmadinejad, de Poutine, de Khadafi et de Hu Jintao.
Que ceux qui font objectivement le jeu de ces derniers y réfléchissent à deux fois : rien ne nous sera épargné au nom de je ne sais quelle complaisance pour tel ou tel dictateur, aucune compromission n'éloignera de nous le calice quand viendra l'épreuve.
Car l'épreuve viendra, l'histoire est tragique, faut-il que nous l'ayons oublié ?
Bien trop tard, les artisans du désastre regretteront-ils de s'être rués à la servitude, suivant l'expression de Tacite ?
Car, il faut être bien naïf ou bien lâche pour ne pas comprendre que tous ces gestes onusiens que nous croyons si raisonnables, si intelligents (mais nous tromponns nous vraiment nous-mêmes ?) sont interprétés par ceux qui se considèrent comme nos ennemis comme autant d'aveux de faiblesse, de symptomes de soumission.
Qui gouverne le monde?
Le gouvernement mondial n’est pas pour demain, Dieu merci. Assemblée générale annuelle de l’ONU : me trouvant à New York, aux premières loges, pour écouter tous les chefs d’Etat pérorer à la tribune, je me réjouis du peu de pouvoir de cette assemblée.
Mon regard serait-il superficiel ? Certains, dans la diplomatie française en particulier, pratiquent une vision transcendantale de l’ONU : oui, ces chefs d’Etat sont pour la plupart des tyrans et des kleptocrates, mais tous ensemble, leurs vices particuliers se métamorphoseraient en une sagesse générale.
En ce moment, à New York, les vices sont tout de même plus évidents que la sagesse : en profitent directement les hôtels, restaurants, boîtes de nuit et services d’escorte payés par les impôts , les razzias et la confiscation de l’aide internationale. Ces exactions sont infligées par les kleptocrates aux peuples les plus pauvres ; le président de la Banque mondiale a dénoncé la facture d’hôtel d’un million de dollars du président du Congo , pays qui ne parvient pas à rembourser ses dettes. Mais il y a pire que la corruption.
À la tribune de l’ONU, la palme de la clownerie et du mensonge aura cette année été fort disputée. On s’attendait à ce que le président iranien l’emporte ; mais, malgré un regard quelque peu allumé, sa dénonciation lancinante, répétitive de l’injustice de l’ordre mondial, anesthésia la salle et la presse. La surprise vint donc de Chavez, le Vénézuélien, qui, grimaces à l’appui, dénonça l’odeur de soufre qui planait encore sur l’estrade où le diable Bush avait parlé la veille. On sait aussi que converti en agent littéraire, il brandit un livre de Noam Chomsky qui, selon Chavez, révélait bien le complot de l’Amérique contre le monde. Les ouvrages délirants de Chomsky sont à peu près aussi scientifiques que le fut en son temps le Protocole des sages de Sion, qui dénonce l’emprise juive sur la planète. Mais Chomsky étant juif lui-même, c’est à l’Iranien Ahmadinejad que revient le prix spécial de l’antisémitisme.
S’étonnant de l’importance excessive que l’on accorde à l’extermination des Juifs d’Europe, Ahmadinejad a demandé la création d’une instance indépendante pour vérifier l’existence ou non de l’Holocauste ! S’il est prouvé qu’elle a eu lieu, ajoute le Président iranien, les Européens en sont responsables et il convient que les Israéliens s’en retournent en Europe, où ils seront logés et nourris. Inutile de se demander pourquoi le gouvernement iranien cherche à se doter d’une bombe atomique ? Sinon pour rayer Israël de la carte du Proche-Orient : nul d’ailleurs dans les couloirs de l’ONU ne doute de ce projet iranien . Comme l’a observé l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU , l’Iran disposant de quatre siècles de réserve de pétrole et de gaz, n’a aucun besoin de centrales nucléaires pour produire de l’énergie.
Face au délire et plus grave, face à la détermination de ce gouvernement iranien, Jacques Chirac aura aussi créé une surprise qui mérite une mention spéciale du jury. Alors que la France, jusque-là, était d’accord avec les Etats-Unis pour sanctionner l’Iran et bloquer, si faire se peut, son programme nucléaire, le Président français annonça à la tribune qu’il ne croyait pas aux sanctions ; si le Conseil de sécurité en adoptait, précisa Chirac , il fallait qu’elles soient douces.
Les Américains , apparemment pas prévenus de ce volte-face, ont fait bonne figure, considérant sans doute que Chirac, en fin de parcours, était « irrelevant » et les Français de vrais faux alliés.
La presse américaine en conclut que des entreprises françaises, soutenues par Jacques Chirac, devaient réaliser de bonnes affaires en Iran : une interprétation quelque peu superficielle – à mon sens – qui sous-estime le désir véritable de Jacques Chirac de se poser en leader des pays non alignés et en défenseur des grandes civilisations menacées par l’américanisation culturelle. Chirac fut d’ailleurs, pour son ultime prestation à l’ONU, aussi chaleureusement applaudi que Chavez et Ahmadinejad.
La réception la plus glaciale, on le devine, fut réservée au Président des Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont tout pour déplaire à l’assemblée des kleptocrates. Tout d’abord, le contribuable américain paye l’essentiel des frais de fonctionnement de l’ONU et de la réception à New York. Nul invité n’a le désir de remercier son hôte. Ensuite, les Américains n’ont que le mot démocratie à la bouche, une insulte permanente pour les trois quarts des délégués. Enfin, George W. Bush a fait appel à l’ONU pour une mission concrète et urgente : stopper le génocide au Darfour . Un massacre qui bouleverse actuellement l’opinion publique américaine mais a laissé l’Assemblée générale des Nations Unies totalement indifférente. Les représentants russes et chinois au Conseil de sécurité s’opposent d’ailleurs à une intervention au Darfour ; perpétuant leurs propres massacres contre les Tchétchènes, les Tibétains et les Ouïgours , ils ne veulent pas créer de précédent humanitaire . Chacun ne doit-il pas rester boucher chez lui ?
Cette passivité de l’ONU face au Darfour ou à l’Iran se drape dans les deux alibis majeurs de la communauté internationale : souveraineté nationale et respect des civilisations. La plupart des génocides sont conduits sous couvert de la souveraineté nationale, exercée par des tyrans, à l’abri des frontières arbitraires. Mais ces tyrans sont maintenant confrontés au droit d’ingérence humanitaire qui conteste la souveraineté nationale.
C’est là qu’intervient la Civilisation. Cet alibi, plus chic, a pris le relais de la souveraineté. Au nom de la Civilisation ( en général définie , proclamée et incarnée par des personnages peu civilisés eux-même), on va refuser la liberté d’expression (Chine) ou la liberté religieuse (Arabie, Soudan ) . Paradoxe des paradoxes : l’ONU, qui est en principe l’assemblée de l’humanité, dénie aux peuples leur appartenance à la nature humaine. Vu de l’ONU , un Chinois est chinois avant d’être un homme doté de droits naturels.
Les Américains sont à peu près les seuls, en compagnie de quelques Anglo-saxons, à estimer qu’il existe, par-delà les frontières et les civilisations, une humanité qui a droit – entre autres – à la liberté. Mais, par chance, l’ONU n’est pas le gouvernement du monde : dans la mesure où ce gouvernement existe, il est américain.
C’est un fait , que l’on aime ou non... Même Chavez, Ahmadinejad, les Chinois, les Russes et les Français sont – de fait – des sujets involontaires de la Pax Americana.Chavez ? Il traite les Américains de fascistes mais à qui vend-il le pétrole du Venezuela ,sinon aux Etats-Unis ? Les Chinois ? Si la flotte américaine disparaissait de l’Océan Pacifique, combien de containers d’exportations chinoise atteindraient-ils, sans être piratés, les côtes de Californie et les consommateurs américains ? Et combien de tankers pétroliers navigueraient-ils sans obstacle des côtes iraniennes aux ports chinois ? Tout le système mondial de communication et d’échanges est, en réalité, garanti par la présence physique des forces américaines sur l’ensemble de la planète.
Ce qui vaut pour les communications physiques est tout aussi vérifiable pour la circulation de la monnaie , le Dollar ( géré par le Federal Board ), des capitaux (régulés par Wall Street) ou des informations (Internet géré aux Etats-Unis ).Mais une lourde menace pèse sur la Pax americana : Chavez ? Non. Ahmadinejad ? Pas plus. La menace véritable vient du contribuable américain. Imaginons que celui-ci fasse ses comptes et en déduise que la Pax americana lui coûte plus qu’elle ne rapporte aux Etats-Unis : il apparaîtrait alors que pire que la Pax Americana, bien pire que l’impérialisme américain, serait leur disparition. Imaginez un monde dirigé depuis l’ONU !
Guy Sorman, New York 25 septembre 2006
Répression jusque dans le bac à sable
Quatre garçons de cinq ans jouent au docteur avec une petite fille du même âge et la déshabillent.
C'est le drame : sans témoignage direct, le directeur de l'école s'empresse de punir et d'exclure.
Laurent Greilsamer, chroniqueur du Monde, journal connu pour son esprit pondéré, non-partisan et nuancé, fait aussitôt le parallèle avec la répression sarkozienne.
Quelles foutaises ! Cependant cette anecdote m'inquiète à cause des éléments suivants :
> absence de sens de la hiérarchie des choses, de recul, de responsabilité.
> peur du sexe (plus le sexe s'étale, moins on sait y faire sa place)
> sacralisation des enfants, qui est antinomique de l'idée même d'éducation.
C'est le drame : sans témoignage direct, le directeur de l'école s'empresse de punir et d'exclure.
Laurent Greilsamer, chroniqueur du Monde, journal connu pour son esprit pondéré, non-partisan et nuancé, fait aussitôt le parallèle avec la répression sarkozienne.
Quelles foutaises ! Cependant cette anecdote m'inquiète à cause des éléments suivants :
> absence de sens de la hiérarchie des choses, de recul, de responsabilité.
> peur du sexe (plus le sexe s'étale, moins on sait y faire sa place)
> sacralisation des enfants, qui est antinomique de l'idée même d'éducation.
vendredi, septembre 22, 2006
Suède : quand la bien-pensance gauchiste est désarçonnée
La bien-pensance gauchiste pensait avoir trouvé en Suède, un paradis, un modèle, comment concilier collectivisme et économie de marché ; je m'y suis aussi laissé aller. Le rêve, le pied, le bonheur : l'économie de marché et ses richesses sans l'affreux, l'horrible, le terrible libéralisme (car chaque bien-pensant aime sa liberté mais pas celle des autres).
Seulement voilà : les électeurs suédois n'ont pas "bien" voté, ils ont voté libéral. Alors que fait Le Monde ? Avec un culot qui laisse pantois, il explique que les Suédois n'ont pas voté si libéral que ça, qu'ils en avaient ras-le-bol du sortant et que leur vote témoigne surtout de leur envie de nouveauté (bref, qu'ils ne savaient pas bien pour qui ils votaient).
Et si, au contraire, les électeurs suédois savaient parfaitement ce qu'ils faisaient ? Si ils en avaient eu marre qu'une fraction de plus en plus réduite de la population soit obligée par l'Etat de payer pour une fraction de plus en plus grande de profiteurs, d'oisifs, de subventionnés et d'assistés de toutes sortes ?
Un mouvement analogue se dessine en Grande-Bretagne où David Cameron pourrait avoir ses chances contre Gordon Brown.
Or, quand on y regarde, l'Etat suédois est beaucoup plus efficace que l'Etat français et l'Etat britannique beaucoup moins présent. On pourrait donc imaginer que les Français auraient depuis longtemps demandé à leur Etat de se remettre en cause, dans ses missions, dans ses procédures et dans son comportement.
Le seul rempart de l'Etat contre une plus grande exigence de la part des citoyens-contribuables-administrés français est la croyance étatique, largement répandue et entretenue. La croyance étatique s'énonce comme suit : sans l'Etat, la France serait en guerre civile, l'Etat est le garant de l'égalité et de la paix entre les Français et peut être considéré, de ce fait, comme d'essence supérieure. En conséquence, il n'est pas sage de le contester au delà de détails et encore moins d'en exiger une réduction de son emprise sur la société.
Bien sûr, il s'agit d'une pétition de principe (encore !). Rien ne démontre que la France exploserait sans l'Etat. Au contraire, de nombreux indices indiquent que c'est l'impostion de directives administratives à tous, nécessairement inadaptées à chacun, vrais lits de Procuste, qui est génératrice de tensions.
Telle la mère abusive, la tutelle administrative infantilise les Français en un cercle vicieux : les Français dépendent en tout ou presque de l'administration, ont pris de ce fait la mauvaise habitude d'en attendre beaucoup, et l'administration prend prétexte de cette dépendance pour renforcer son emprise, se payant le luxe au passage d'ironiser sur le peuple qui la critique tout en en attendant trop ; schéma bien connu des parents toxiques : je ne te laisse pas la liberté et les moyens de l'expérimenter et j'argue de cette inexpérience de la liberté pour t'en laisser encore moins.
L'homme qui vit encore chez ses parents à 40 ans encourt le ridicule. Il peut se révolter par bouffées pour relâcher la pression puis retomber dans la routine, vieille tradition française, ou sombrer dans la neurasthénie et l'auto-dénigrement, également vieille tradition française ou s'émanciper, calmement mais fermement. La France pour diverses raisons n'est parvenue à ce dernier stade que temporairement, sous l'Ancien Régime et sous la IIIème République.
Mais il se pourrait bien qu'on arrive à un moment décisif. Par exemple, le début de remise en cause de la "carte scolaire" est significatif : y a-t-il plus infantilisant pour des parents que l'administration considèrant qu'elle sait mieux qu'eux où leurs enfants doivent aller à l'école ?
Bien sûr, je ne m'attends pas un sursaut thatcherien, il n'est probablement pas né l'homme politique français qui parviendra à la présidence avec le slogan de Ronald Reagan : "L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème."
Néanmoins, à défaut d'une révolution, une nette évolution est possible, peut-être même probable : en effet, par son comportement, l'Etat mérite de moins en moins le respect, perd son caractère sacré ; de plus en plus de Français comprennent que l'Etat est d'abord au service de lui-même et de ses personnels, et, seulement en deuxième intention, au service du pays.
J'ai été surpris par les réactions plutôt positives à l'évocation de la réforme des "régimes spéciaux" (c'est-à-dire privilégiés) de retraite. Il est vrai que certaines situations, "roulants" de la SNCF par exemple, atteignent de tels sommets d'iniquité par rapport au régime général qu'il faut la plus extrême mauvaise foi ou un égoïsme opiniatre (1), denrées abondantes, pour ne point convenir qu'il y a effectivement une injustice.
(1) : je me souviens d'un conducteur de train marseillais gréviste qu'on interrogeait sur le fait de savoir s'il n'avait pas quelques remords à gravement emmerder dans leurs déplacements des gens qui travaillaient plus que lui, gagnaient moins et partaient à la retraite plus tard. Réponse sans complexe : "Putè ! Ils ont leurs problèmes, moi j'ai les miens."
Seulement voilà : les électeurs suédois n'ont pas "bien" voté, ils ont voté libéral. Alors que fait Le Monde ? Avec un culot qui laisse pantois, il explique que les Suédois n'ont pas voté si libéral que ça, qu'ils en avaient ras-le-bol du sortant et que leur vote témoigne surtout de leur envie de nouveauté (bref, qu'ils ne savaient pas bien pour qui ils votaient).
Et si, au contraire, les électeurs suédois savaient parfaitement ce qu'ils faisaient ? Si ils en avaient eu marre qu'une fraction de plus en plus réduite de la population soit obligée par l'Etat de payer pour une fraction de plus en plus grande de profiteurs, d'oisifs, de subventionnés et d'assistés de toutes sortes ?
Un mouvement analogue se dessine en Grande-Bretagne où David Cameron pourrait avoir ses chances contre Gordon Brown.
Or, quand on y regarde, l'Etat suédois est beaucoup plus efficace que l'Etat français et l'Etat britannique beaucoup moins présent. On pourrait donc imaginer que les Français auraient depuis longtemps demandé à leur Etat de se remettre en cause, dans ses missions, dans ses procédures et dans son comportement.
Le seul rempart de l'Etat contre une plus grande exigence de la part des citoyens-contribuables-administrés français est la croyance étatique, largement répandue et entretenue. La croyance étatique s'énonce comme suit : sans l'Etat, la France serait en guerre civile, l'Etat est le garant de l'égalité et de la paix entre les Français et peut être considéré, de ce fait, comme d'essence supérieure. En conséquence, il n'est pas sage de le contester au delà de détails et encore moins d'en exiger une réduction de son emprise sur la société.
Bien sûr, il s'agit d'une pétition de principe (encore !). Rien ne démontre que la France exploserait sans l'Etat. Au contraire, de nombreux indices indiquent que c'est l'impostion de directives administratives à tous, nécessairement inadaptées à chacun, vrais lits de Procuste, qui est génératrice de tensions.
Telle la mère abusive, la tutelle administrative infantilise les Français en un cercle vicieux : les Français dépendent en tout ou presque de l'administration, ont pris de ce fait la mauvaise habitude d'en attendre beaucoup, et l'administration prend prétexte de cette dépendance pour renforcer son emprise, se payant le luxe au passage d'ironiser sur le peuple qui la critique tout en en attendant trop ; schéma bien connu des parents toxiques : je ne te laisse pas la liberté et les moyens de l'expérimenter et j'argue de cette inexpérience de la liberté pour t'en laisser encore moins.
L'homme qui vit encore chez ses parents à 40 ans encourt le ridicule. Il peut se révolter par bouffées pour relâcher la pression puis retomber dans la routine, vieille tradition française, ou sombrer dans la neurasthénie et l'auto-dénigrement, également vieille tradition française ou s'émanciper, calmement mais fermement. La France pour diverses raisons n'est parvenue à ce dernier stade que temporairement, sous l'Ancien Régime et sous la IIIème République.
Mais il se pourrait bien qu'on arrive à un moment décisif. Par exemple, le début de remise en cause de la "carte scolaire" est significatif : y a-t-il plus infantilisant pour des parents que l'administration considèrant qu'elle sait mieux qu'eux où leurs enfants doivent aller à l'école ?
Bien sûr, je ne m'attends pas un sursaut thatcherien, il n'est probablement pas né l'homme politique français qui parviendra à la présidence avec le slogan de Ronald Reagan : "L'Etat n'est pas la solution, c'est le problème."
Néanmoins, à défaut d'une révolution, une nette évolution est possible, peut-être même probable : en effet, par son comportement, l'Etat mérite de moins en moins le respect, perd son caractère sacré ; de plus en plus de Français comprennent que l'Etat est d'abord au service de lui-même et de ses personnels, et, seulement en deuxième intention, au service du pays.
J'ai été surpris par les réactions plutôt positives à l'évocation de la réforme des "régimes spéciaux" (c'est-à-dire privilégiés) de retraite. Il est vrai que certaines situations, "roulants" de la SNCF par exemple, atteignent de tels sommets d'iniquité par rapport au régime général qu'il faut la plus extrême mauvaise foi ou un égoïsme opiniatre (1), denrées abondantes, pour ne point convenir qu'il y a effectivement une injustice.
(1) : je me souviens d'un conducteur de train marseillais gréviste qu'on interrogeait sur le fait de savoir s'il n'avait pas quelques remords à gravement emmerder dans leurs déplacements des gens qui travaillaient plus que lui, gagnaient moins et partaient à la retraite plus tard. Réponse sans complexe : "Putè ! Ils ont leurs problèmes, moi j'ai les miens."
En lisant Commentaire, le turban, le voile et la galanterie
Ca y est, la livraison de Commentaire automne 2006 est arrivée ; comme d'habitude, avec son lot d'articles qui changent de la bouillie médiatique quotidienne.
Une féministe fait l'éloge de la galanterie. Ses collègues féministes ont eu tort de considérer la galanterie comme un symbole d'infériorité : c'est aux femmes d'apprendre la galanterie aux hommes, c'est un moyen de signifier qu'elles ne sont pas qu'une proie du désir masculin.
La galanterie sous-entend que les hommes sont capables d'être apprivoisés, civilisés, par les femmes.
Notre galant auteur remarque très justement, je le constate tous les jours, que les jeunes filles d'aujourd'hui, ayant perdu toute notion de ce qu'est la galanterie et ne l'apprenant donc plus aux garçons, perdent ainsi un instrument de pacification et de contrôle des relations avec les garçons.
Je suis étonné de la violence, de la brutalité des relations entre les jeunes gens que je vois autour de moi, le mot le plus doux que j'ai entendu récemment étant "connard".
Ce détour par la galanterie m'a permis de comprendre pourquoi je ne suis absolument pas dérangé par le turban sikh ou la kippa juive mais que je suis choqué par le voile musulman : le voile signifie que toute femme est potentiellement une proie pour les hommes, qui ne sont pas capables de maîtriser leurs pulsions, d'où le besoin d'une protection symbolique.
Le voile est donc l'opposé de la galanterie. Or, contrairement à tout ce qu'on nous raconte sur l'oppression des femmes en Occident, il y a dans la culture occidentale une veine courtoise très ancienne et très ancrée (ce qui ne veut pas dire que tous les Français sont galants !)
Je me sens insulté à juste raison par le symbole du voile : je ne suis pas un satyre, même potentiel !
Enfin, est-ce un hasard si gallant signifie courageux en Anglais ?
Une féministe fait l'éloge de la galanterie. Ses collègues féministes ont eu tort de considérer la galanterie comme un symbole d'infériorité : c'est aux femmes d'apprendre la galanterie aux hommes, c'est un moyen de signifier qu'elles ne sont pas qu'une proie du désir masculin.
La galanterie sous-entend que les hommes sont capables d'être apprivoisés, civilisés, par les femmes.
Notre galant auteur remarque très justement, je le constate tous les jours, que les jeunes filles d'aujourd'hui, ayant perdu toute notion de ce qu'est la galanterie et ne l'apprenant donc plus aux garçons, perdent ainsi un instrument de pacification et de contrôle des relations avec les garçons.
Je suis étonné de la violence, de la brutalité des relations entre les jeunes gens que je vois autour de moi, le mot le plus doux que j'ai entendu récemment étant "connard".
Ce détour par la galanterie m'a permis de comprendre pourquoi je ne suis absolument pas dérangé par le turban sikh ou la kippa juive mais que je suis choqué par le voile musulman : le voile signifie que toute femme est potentiellement une proie pour les hommes, qui ne sont pas capables de maîtriser leurs pulsions, d'où le besoin d'une protection symbolique.
Le voile est donc l'opposé de la galanterie. Or, contrairement à tout ce qu'on nous raconte sur l'oppression des femmes en Occident, il y a dans la culture occidentale une veine courtoise très ancienne et très ancrée (ce qui ne veut pas dire que tous les Français sont galants !)
Je me sens insulté à juste raison par le symbole du voile : je ne suis pas un satyre, même potentiel !
Enfin, est-ce un hasard si gallant signifie courageux en Anglais ?
Tempête dans un verre d'eau trouble
Il y a une chose qu'on ne pourra pas reprocher à Nicolas Sarkozy : faire sauter les tabous de la bien-pensance. Evidemment, il s'attaque à ceux qu'il veut bien mettre en cause ; par exemple, il n'évoque pas la montée des violences ou le fait que la police travaille autant d'heures au total qu'en 1950 avec un effectif double.
Néanmoins, les réactions initiales à sa critique contre les juges pour enfants de Bobigny ont été affligeantes : on lui a dénié le droit de critiquer au nom de "la séparation des pouvoirs". Bien étonnante conception de la séparation des pouvoirs qui garantirait aux juges impunité, irresponsabilité et louanges obligatoires ; réponse d'autant plus ridicule que si il y a bien une démocratie au monde qui n'a jamais rien compris à la séparation des pouvoirs, c'est la patrie de Montesquieu.
Comme sur la "carte scolaire", c'est seulement dans un deuxième temps que sont venus les arguments un peu intelligents.
Nous tombons vraiment bien bas de ne pouvoir supporter une parole qui dérange qu'en excommuniant, qu'en criaillant.
Peut-être mon "nous" est-il excessif : après tout, ne sont vraiment choqués par les propos sarkoziens que des magistrats dont le corporatisme tient lieu de culture, de passé, de présent et d'avenir, d'air qu'ils respirent, de substrat aux relations mondaines, de pierre de touche de l'avancement.
Quant aux autres, humbles citoyens, il ne semble pas considérer comme inconvenant d'exprimer un avis sur tel ou tel tribunal dont on sait bien qu'il ne sont pas tous également sévères ou indulgents.
La même remarque peut d'ailleurs s'appliquer à la "carte scolaire" ou aux régimes "spéciaux" (comprendre : outrageusement avantageux, ce qui est "spécial", c'est la dérogation au droit commun) de retraite : la France étant une société à statuts, mosaïque de corporatismes, briser un tabou, c'est presque immanquablement mettre en cause une corporation, et vice-versa.
Peu importe le fond du propos (je donnerais en l'occurence tort à NS), le simple fait de vouloir mettre en cause, bousculer, changer est, indépendamment de la direction du mouvement, vécu comme une aggression.
Encore plus symptomatique de cette hypersensibilité au mouvement, les profs : à peine avez-vous articulé "ré" que certains sont déjà en train de hurler à l'assassinat de l'éducation et de la république avant que vous n'ayez pu dire "forme" ! Ridicule. Alors même que certains profs font à leur niveau de gros efforts pour faire évoluer la situation, toute idée venue "d'en haut" est frappée d'anathème.
On trouve là encore un symptôme de la relation des citoyens à la mère abusive étatique : on a avec elle non pas des comportements d'adultes mais d'adolescents rebelles.
Enfin, qui va profiter de tout ce ramdam ? NS et SR, ceux qui "parlent vrai" ceux qui ont compris que "populiste" est une insulte pour 20 % des Français et un compliment pour les 80 % qui restent.
**************************
Addendum du 25/09/2006 : un sondage du Figaro dit que 77 % des Français approuvent les déclarations de NS. Mon 80 % n'était pas si mal estimé !
Nicolas Baverez, "déclinologue" célèbre, considère que la réunification de la France avec ses quartiers pourris est un défi du même ordre que la réunification allemande, à la fois économique et morale (comment réapprendre à des assistés, vivant de petits et de gros trafics, à travailler ?)
Quant à Jacques Chirac posant au défenseur de l'indépendance de la justice, c'est à mourir de rire.
Néanmoins, les réactions initiales à sa critique contre les juges pour enfants de Bobigny ont été affligeantes : on lui a dénié le droit de critiquer au nom de "la séparation des pouvoirs". Bien étonnante conception de la séparation des pouvoirs qui garantirait aux juges impunité, irresponsabilité et louanges obligatoires ; réponse d'autant plus ridicule que si il y a bien une démocratie au monde qui n'a jamais rien compris à la séparation des pouvoirs, c'est la patrie de Montesquieu.
Comme sur la "carte scolaire", c'est seulement dans un deuxième temps que sont venus les arguments un peu intelligents.
Nous tombons vraiment bien bas de ne pouvoir supporter une parole qui dérange qu'en excommuniant, qu'en criaillant.
Peut-être mon "nous" est-il excessif : après tout, ne sont vraiment choqués par les propos sarkoziens que des magistrats dont le corporatisme tient lieu de culture, de passé, de présent et d'avenir, d'air qu'ils respirent, de substrat aux relations mondaines, de pierre de touche de l'avancement.
Quant aux autres, humbles citoyens, il ne semble pas considérer comme inconvenant d'exprimer un avis sur tel ou tel tribunal dont on sait bien qu'il ne sont pas tous également sévères ou indulgents.
La même remarque peut d'ailleurs s'appliquer à la "carte scolaire" ou aux régimes "spéciaux" (comprendre : outrageusement avantageux, ce qui est "spécial", c'est la dérogation au droit commun) de retraite : la France étant une société à statuts, mosaïque de corporatismes, briser un tabou, c'est presque immanquablement mettre en cause une corporation, et vice-versa.
Peu importe le fond du propos (je donnerais en l'occurence tort à NS), le simple fait de vouloir mettre en cause, bousculer, changer est, indépendamment de la direction du mouvement, vécu comme une aggression.
Encore plus symptomatique de cette hypersensibilité au mouvement, les profs : à peine avez-vous articulé "ré" que certains sont déjà en train de hurler à l'assassinat de l'éducation et de la république avant que vous n'ayez pu dire "forme" ! Ridicule. Alors même que certains profs font à leur niveau de gros efforts pour faire évoluer la situation, toute idée venue "d'en haut" est frappée d'anathème.
On trouve là encore un symptôme de la relation des citoyens à la mère abusive étatique : on a avec elle non pas des comportements d'adultes mais d'adolescents rebelles.
Enfin, qui va profiter de tout ce ramdam ? NS et SR, ceux qui "parlent vrai" ceux qui ont compris que "populiste" est une insulte pour 20 % des Français et un compliment pour les 80 % qui restent.
**************************
Addendum du 25/09/2006 : un sondage du Figaro dit que 77 % des Français approuvent les déclarations de NS. Mon 80 % n'était pas si mal estimé !
Nicolas Baverez, "déclinologue" célèbre, considère que la réunification de la France avec ses quartiers pourris est un défi du même ordre que la réunification allemande, à la fois économique et morale (comment réapprendre à des assistés, vivant de petits et de gros trafics, à travailler ?)
Quant à Jacques Chirac posant au défenseur de l'indépendance de la justice, c'est à mourir de rire.
jeudi, septembre 21, 2006
Iran : une seule solution, la vitrification ?
Vous lirez l'article suivant :
L'inspirateur caché d'Ahmadinejad
Il ne fait que renforcer les questions que je me pose depuis quelques temps. Je ne crois pas que le monde puisse s'accomoder d'un Iran, avec ses dirigeants actuels, doté de la bombe atomique.
L'inspirateur caché d'Ahmadinejad
Il ne fait que renforcer les questions que je me pose depuis quelques temps. Je ne crois pas que le monde puisse s'accomoder d'un Iran, avec ses dirigeants actuels, doté de la bombe atomique.
Réforme de l'école : peut-on croire Nicolas Sarkozy ?
Cet article des Echos fait écho à mes doutes : les ministres passent et les pédagogistes qui dirigent le mammouth restent. J'ai une solution radicale : vendre les écoles et les enseignants qui vont avec à qui en voudra,essentiellement les collectivités localres, et distribués des chèques éducation aux parents. Simple, non ?
Réforme de l'école : peut-on croire Nicolas Sarkozy ?
[ 21/09/06 ]
Nicolas Sarkozy a compris que l'école va mal et qu'il faut de toute urgence rassurer les parents d'élèves et enseignants déboussolés. C'est ce qu'il a essayé de faire le 3 septembre dernier à l'université des jeunes populaires UMP : critique de la méthode globale et des expérimentations pédagogiques, remise en question du passage automatique des élèves dans la classe supérieure, promesse de lutte contre les incivilités à l'école, revalorisation de la transmission des connaissances et de l'apprentissage des métiers.
Nicolas Sarkozy veut donner à tout prix l'image de quelqu'un qui parle vrai, sans langue de bois. Mais, en réalité, il ne fait que dresser un constat désormais largement partagé, à droite comme à gauche. Et, puisque le consensus existe, le problème n'est plus de savoir ce qu'il faut faire, mais comment mettre en oeuvre les solutions sur lesquelles la majorité des citoyens s'accorde pour sauver l'école.
Or, à aucun moment, Nicolas Sarkozy n'annonce qu'il compte s'attaquer au problème de gouvernance de l'Education nationale. Comment fera-t-il appliquer les nouvelles directives s'il était élu en mai prochain ? Car la question est : qui détient le pouvoir à l'Education nationale ? Qui est capable d'insuffler le changement dans l'état actuel des choses ?
La vérité, c'est que la plus grande administration de notre pays n'est pas contrôlée par le ministre qui est à sa tête. Elle est contrôlée par les pédagogistes, et par les réseaux syndicaux qui les soutiennent, y compris les fédérations de parents d'élèves inféodées aux syndicats.
A l'heure où la réforme des méthodes de lecture est censée être mise en place, ces puissants réseaux diffusent dans toutes les écoles des brochures pour expliquer aux parents combien il serait mauvais que leur enfant apprenne à lire avec des méthodes syllabiques... Est-il utile de préciser que cette résistance est financée avec l'argent public ? Et les enseignants de continuer dans leur grande majorité à utiliser les mêmes méthodes semi-globales comme si de rien n'était, avec l'aval de leur hiérarchie.
Lorsque Gilles de Robien annonce le 4 septembre dans « Le Figaro » qu'il va s'attaquer à la réforme de l'enseignement de la grammaire et du calcul en primaire, et notamment que les quatre opérations devront être apprises le plus tôt possible, les mêmes pédagogistes répliquent le lendemain que le ministre ne comprend décidément rien et que, selon leurs études, l'apprentissage précoce de la division est néfaste. Et l'on peut compter sur leur force d'inertie pour que jamais la réforme du calcul ne se mette en place. Ces pédagogistes, soutenus par les inspecteurs et les syndicats majoritaires de l'Education nationale, sont peu nombreux. Mais ce sont eux qui empêchent l'application de toute réforme.
Dans l'état actuel des choses, l'Education nationale est ingouvernable. Nicolas Sarkozy gagnera à coup sûr de la popularité à bon compte en se déclarant favorable aux réformes souhaitées par 80 % des Français. Mais ses paroles ne sont que poudre aux yeux, car il se garde bien de s'attaquer au vrai problème, auquel se heurtent tous les ministres de l'Education depuis vingt ans : vaincre la résistance acharnée des inspecteurs, des forteresses syndicales, des « pédagogistes », et aujourd'hui aussi des maîtres d'IUFM.
Pour être crédible, Nicolas Sarkozy doit remettre en cause les structures et l'organisation de notre système éducatif. Il doit toucher aux subventions versées par le ministère aux associations satellites des syndicats qui font la promotion des « nouvelles » théories pédagogiques. Il doit réduire les mises à disposition d'enseignants aux syndicats. Il doit revoir le fonctionnement, et le pouvoir, des commissions paritaires dominées par les syndicats, qui font la pluie et le beau temps dans les nominations et les mutations du personnel.
Pour l'instant, il n'a pas risqué le moindre mot à ce sujet.
ISABELLE HANNART est secrétaire générale de SOS Education.
Réforme de l'école : peut-on croire Nicolas Sarkozy ?
[ 21/09/06 ]
Nicolas Sarkozy a compris que l'école va mal et qu'il faut de toute urgence rassurer les parents d'élèves et enseignants déboussolés. C'est ce qu'il a essayé de faire le 3 septembre dernier à l'université des jeunes populaires UMP : critique de la méthode globale et des expérimentations pédagogiques, remise en question du passage automatique des élèves dans la classe supérieure, promesse de lutte contre les incivilités à l'école, revalorisation de la transmission des connaissances et de l'apprentissage des métiers.
Nicolas Sarkozy veut donner à tout prix l'image de quelqu'un qui parle vrai, sans langue de bois. Mais, en réalité, il ne fait que dresser un constat désormais largement partagé, à droite comme à gauche. Et, puisque le consensus existe, le problème n'est plus de savoir ce qu'il faut faire, mais comment mettre en oeuvre les solutions sur lesquelles la majorité des citoyens s'accorde pour sauver l'école.
Or, à aucun moment, Nicolas Sarkozy n'annonce qu'il compte s'attaquer au problème de gouvernance de l'Education nationale. Comment fera-t-il appliquer les nouvelles directives s'il était élu en mai prochain ? Car la question est : qui détient le pouvoir à l'Education nationale ? Qui est capable d'insuffler le changement dans l'état actuel des choses ?
La vérité, c'est que la plus grande administration de notre pays n'est pas contrôlée par le ministre qui est à sa tête. Elle est contrôlée par les pédagogistes, et par les réseaux syndicaux qui les soutiennent, y compris les fédérations de parents d'élèves inféodées aux syndicats.
A l'heure où la réforme des méthodes de lecture est censée être mise en place, ces puissants réseaux diffusent dans toutes les écoles des brochures pour expliquer aux parents combien il serait mauvais que leur enfant apprenne à lire avec des méthodes syllabiques... Est-il utile de préciser que cette résistance est financée avec l'argent public ? Et les enseignants de continuer dans leur grande majorité à utiliser les mêmes méthodes semi-globales comme si de rien n'était, avec l'aval de leur hiérarchie.
Lorsque Gilles de Robien annonce le 4 septembre dans « Le Figaro » qu'il va s'attaquer à la réforme de l'enseignement de la grammaire et du calcul en primaire, et notamment que les quatre opérations devront être apprises le plus tôt possible, les mêmes pédagogistes répliquent le lendemain que le ministre ne comprend décidément rien et que, selon leurs études, l'apprentissage précoce de la division est néfaste. Et l'on peut compter sur leur force d'inertie pour que jamais la réforme du calcul ne se mette en place. Ces pédagogistes, soutenus par les inspecteurs et les syndicats majoritaires de l'Education nationale, sont peu nombreux. Mais ce sont eux qui empêchent l'application de toute réforme.
Dans l'état actuel des choses, l'Education nationale est ingouvernable. Nicolas Sarkozy gagnera à coup sûr de la popularité à bon compte en se déclarant favorable aux réformes souhaitées par 80 % des Français. Mais ses paroles ne sont que poudre aux yeux, car il se garde bien de s'attaquer au vrai problème, auquel se heurtent tous les ministres de l'Education depuis vingt ans : vaincre la résistance acharnée des inspecteurs, des forteresses syndicales, des « pédagogistes », et aujourd'hui aussi des maîtres d'IUFM.
Pour être crédible, Nicolas Sarkozy doit remettre en cause les structures et l'organisation de notre système éducatif. Il doit toucher aux subventions versées par le ministère aux associations satellites des syndicats qui font la promotion des « nouvelles » théories pédagogiques. Il doit réduire les mises à disposition d'enseignants aux syndicats. Il doit revoir le fonctionnement, et le pouvoir, des commissions paritaires dominées par les syndicats, qui font la pluie et le beau temps dans les nominations et les mutations du personnel.
Pour l'instant, il n'a pas risqué le moindre mot à ce sujet.
ISABELLE HANNART est secrétaire générale de SOS Education.
mercredi, septembre 20, 2006
Etiemble (les entretiens de Bernard Pivot)
Ce DVD d'un entretien réalisé en 1988 pour Apostrophes est un régal. Etiemble est essayiste, éditeur, poète, etc. mais le titre qu'il préfère est emmerdeur.
Il est surtout connu pour Parlez vous franglais ? , publié en 1966. C'est très réducteur pour cet homme maniant quinze langues (Turc, Chinois, etc.).
En tous les cas, il disait "fin de semaine" et "bonne vente". Cet homme très droit n'hésitait pas à appeler un con par son nom et estimait qu'un écrivain devait savoir mourir pour un imparfait du subjonctif raté.
Je ne dis pas qu'il fût facile à vivre et que j'eusse été d'accord en tout avec lui : je me méfie des idéalistes, je ne suis point si droit. Mais il était doté d'un humour pince-sans-rire et avait le goût de Montaigne, il ne se peut qu'il fût totalement infréquentable.
La droiture n'a pas que des inconvénients : il s'est vite éloigné des séductions communistes et ne se réfugiait pas dans des distinguos d'entomologiste, contrairement à tant d'autres encore aujourd'hui, pour dénoncer une barbarie quand il en voyait une. Il était suffisamment sensible pour saisir l'indécence qu'il y a en de certaines polémiques sur le point de savoir ce qui sépare nazisme et communisme, quand c'est dans le but de "sauver ce qui peut être sauvé" du communisme : si une idéologie aboutit à des dizaines de millions de morts, on ne sauve rien, on jette tout le fourbi et on garde juste une image pour effrayer les petits enfants (je n'ai jamais bien compris au nom de quelle indulgence "communiste" n'est pas une insulte à l'égal de "fasciste".)
Enfin, en nos temps où l'éducation fait débat, il n'est pas inutile de signaler ce qu'Etiemble, né en 1909, raconte : à la sortie du collège, il connaissait par coeur intégralement une dizaine de pièces classiques et était prêt à jurer que c'était le cas pour l'ensemble, ou presque, de ses condisciples.
"Par coeur ? Quelle horreur ! C'est bête !" diront nos modernes. C'est mécanique d'apprendre par coeur, mais est-ce bête ?
Qu'on en juge : cela fait travailler la mémoire et donne le goût de l'effort, ce n'est déjà pas si mal, mais, surtout, ce qui est su à quinze ans est un précieux bagage pour le restant de ses jours, qu'on l'enrichisse au lycée ou qu'on le réveille bien plus tard, ou même qu'on l'oublie (ce n'est pas pareil d'avoir l'outil et de ne pas s'en servir que de ne pas l'avoir). Qui n'a éprouvé satisfaction à tirer de son cerveau la citation appropriée, le vers qui foudroie ? J'en connais qui cite Clausewitz à tout propos, je me demande même si, lui soumettant un problème de mécanique automobile, il ne trouverait pas la citation clauswitzienne adaptée.
Il est surtout connu pour Parlez vous franglais ? , publié en 1966. C'est très réducteur pour cet homme maniant quinze langues (Turc, Chinois, etc.).
En tous les cas, il disait "fin de semaine" et "bonne vente". Cet homme très droit n'hésitait pas à appeler un con par son nom et estimait qu'un écrivain devait savoir mourir pour un imparfait du subjonctif raté.
Je ne dis pas qu'il fût facile à vivre et que j'eusse été d'accord en tout avec lui : je me méfie des idéalistes, je ne suis point si droit. Mais il était doté d'un humour pince-sans-rire et avait le goût de Montaigne, il ne se peut qu'il fût totalement infréquentable.
La droiture n'a pas que des inconvénients : il s'est vite éloigné des séductions communistes et ne se réfugiait pas dans des distinguos d'entomologiste, contrairement à tant d'autres encore aujourd'hui, pour dénoncer une barbarie quand il en voyait une. Il était suffisamment sensible pour saisir l'indécence qu'il y a en de certaines polémiques sur le point de savoir ce qui sépare nazisme et communisme, quand c'est dans le but de "sauver ce qui peut être sauvé" du communisme : si une idéologie aboutit à des dizaines de millions de morts, on ne sauve rien, on jette tout le fourbi et on garde juste une image pour effrayer les petits enfants (je n'ai jamais bien compris au nom de quelle indulgence "communiste" n'est pas une insulte à l'égal de "fasciste".)
Enfin, en nos temps où l'éducation fait débat, il n'est pas inutile de signaler ce qu'Etiemble, né en 1909, raconte : à la sortie du collège, il connaissait par coeur intégralement une dizaine de pièces classiques et était prêt à jurer que c'était le cas pour l'ensemble, ou presque, de ses condisciples.
"Par coeur ? Quelle horreur ! C'est bête !" diront nos modernes. C'est mécanique d'apprendre par coeur, mais est-ce bête ?
Qu'on en juge : cela fait travailler la mémoire et donne le goût de l'effort, ce n'est déjà pas si mal, mais, surtout, ce qui est su à quinze ans est un précieux bagage pour le restant de ses jours, qu'on l'enrichisse au lycée ou qu'on le réveille bien plus tard, ou même qu'on l'oublie (ce n'est pas pareil d'avoir l'outil et de ne pas s'en servir que de ne pas l'avoir). Qui n'a éprouvé satisfaction à tirer de son cerveau la citation appropriée, le vers qui foudroie ? J'en connais qui cite Clausewitz à tout propos, je me demande même si, lui soumettant un problème de mécanique automobile, il ne trouverait pas la citation clauswitzienne adaptée.
dimanche, septembre 17, 2006
Pétitions de principe
J'ai déjà parlé des pétitions de principe : il s'agit de propositions tenues pour évidentes, et sur lesquelles on batit souvent des raisonnements, alors qu'en réalité elles ne sont pas démontrées voire sont complètement fausses.
Voici trois exemples de pétitions de principe de gauche, pour que vous compreniez bien la chose :
L'Etat sait mieux que les citoyens ce qui est bon pour eux.
La dépense est bonne et l'épargne mauvaise.
La justice sociale existe et l'Etat en est le gardien.
Or je tombe régulièrement dans les journaux sur des pétitions de principe au point que je devrais en faire un catalogue.
Voici par exemple une trouvée récemment dans Le Monde :
La part du capital dans le revenu augmente au détriment du travail.
A supposer que cette distinction entre revenus du capital et revenus du travail ait un sens, ce qui est loin d'être évident (1), l'affirmation ci-dessus est au mieux une pétition de principe, au pire un mensonge : ceux qui entreprennnent à leurs risques et périls de différencier revenus du travail et revenus du capital (2) prétendent que cette répartition est à peu près stable sur un siècle et, si il ya une évolution, elle est plutôt en faveur du travail.
Pourquoi alors cette pétition de principe ? Tout simplement parce qu'elle répond au schéma marxiste si ancré "Patrons méchants exploiteurs capitalistes, ouvriers gentils exploités".
(1) a-t-on déjà vu un capital rapporter sans travail et un travail rapporter sans capital ?
(2) distinction qui n'a par ailleurs aucun intérêt économique : quand on a une somme à investir, on ne se dit pas "Combien vais-je en mettre dans le travail et combien dans le capital ?" mais "comment vais-je équilibrer revenus et risques ?"
Voici trois exemples de pétitions de principe de gauche, pour que vous compreniez bien la chose :
L'Etat sait mieux que les citoyens ce qui est bon pour eux.
La dépense est bonne et l'épargne mauvaise.
La justice sociale existe et l'Etat en est le gardien.
Or je tombe régulièrement dans les journaux sur des pétitions de principe au point que je devrais en faire un catalogue.
Voici par exemple une trouvée récemment dans Le Monde :
La part du capital dans le revenu augmente au détriment du travail.
A supposer que cette distinction entre revenus du capital et revenus du travail ait un sens, ce qui est loin d'être évident (1), l'affirmation ci-dessus est au mieux une pétition de principe, au pire un mensonge : ceux qui entreprennnent à leurs risques et périls de différencier revenus du travail et revenus du capital (2) prétendent que cette répartition est à peu près stable sur un siècle et, si il ya une évolution, elle est plutôt en faveur du travail.
Pourquoi alors cette pétition de principe ? Tout simplement parce qu'elle répond au schéma marxiste si ancré "Patrons méchants exploiteurs capitalistes, ouvriers gentils exploités".
(1) a-t-on déjà vu un capital rapporter sans travail et un travail rapporter sans capital ?
(2) distinction qui n'a par ailleurs aucun intérêt économique : quand on a une somme à investir, on ne se dit pas "Combien vais-je en mettre dans le travail et combien dans le capital ?" mais "comment vais-je équilibrer revenus et risques ?"
samedi, septembre 16, 2006
Réchauffement climatique, j'en repasse une couche
Je ne raconte rien de nouveau, mais la propagande officielle sur le sujet est si présente que j'éprouve le besoin d'une piqure de rappel.
Voici le point de vue de Guy Sorman.
Sur le réchauffement , pour faire vite :
1 / Sans doute , le climat se réchauffe-t-il , mais pas de manière uniforme sur toute la planéte , ni constante ; les mesures sont difficiles , le mouvement trés lent.
2 / Le réchauffement a des effets positifs ( agriculture en Russie et au Canada ) et négatifs.
3 / L'activité humaine contribue au réchauffement , mais sans doute trés peu .
4 / Toute action sur le réchauffement sera donc marginale. L'effet du traité de Kyoto s'il était appliqué serait non quantifiable parce qu'insignifiant .
5 / Il faut comparer les bénéfices escomptés d'une lutte contre les gaz à effet de serre avec les conséquences négatives , en particulier sur le développement ( voir Inde et Chine ) .
6 / La plupart des postures sur le climat sont... des postures : idéologie , quête de pouvoir ( Al Gore ) et d'argent. Pourquoi pas ? Toute idéologie avance masquée par la pseudo -science .
7 / Toute recherche sur des énergies nouvelles est justifiée.
Mon propre point de vue est très proche : cette histoire de réchauffement climatique est un assemblage de pétitions de principe :
1 / On me dit "La terre se réchauffe." Je dis "Peut-être, mais les preuves en sont assez évanescentes."
2 / On me dit "L'homme est responsable de ce réchauffement." Je dis : "Les modèles climatiques sont rudimentaires. On ne m'a absolument rien prouvé jusqu'à maintenant." Par exemple, on me dit que l'homme dégage du CO2 et que le CO2 est un gaz à effet de serre, donc que l'homme réchauffe la planète. Si c'est vrai, cette contribution est-elle significative ? En réalité, on ne connaît pas assez bien le cycle naturel du carbone pour pouvoir dire quoi que ce soit sérieusement.
3 / On me dit "Le réchauffement est une catastrophe." Je dis : "Ah bon ? Pourquoi ? Là encore, vous ne m'avez rien prouvé." L'idée même qu'un phénomène puisse être uniformément bon ou mauvais est certainement idiote. Si réchauffement il y a, il sera bon à certains endroits et mauvais à d'autres, et l'homme s'adaptera comme il l'a toujours fait.
4 / On me dit "Puisqu'il y a réchauffement, qu'il est catastrophique et que l'homme est responsable, il faut faire quelque chose." Je dis "Votre raisonnement repose sur du sable et il est hors de question d'agir à partir de raisonnements qui n'en sont pas, il y a d'autres priorités dans le monde bien plus importantes, SIDA, éducation, etc."
Bref, on me fait 4 affirmations péremptoires et, après examen, je me retrouve avec 4 doutes et 1 certitude : il est urgent de consacrer ses ressources à des sujets plus prioritaires.
Voici le point de vue de Guy Sorman.
Sur le réchauffement , pour faire vite :
1 / Sans doute , le climat se réchauffe-t-il , mais pas de manière uniforme sur toute la planéte , ni constante ; les mesures sont difficiles , le mouvement trés lent.
2 / Le réchauffement a des effets positifs ( agriculture en Russie et au Canada ) et négatifs.
3 / L'activité humaine contribue au réchauffement , mais sans doute trés peu .
4 / Toute action sur le réchauffement sera donc marginale. L'effet du traité de Kyoto s'il était appliqué serait non quantifiable parce qu'insignifiant .
5 / Il faut comparer les bénéfices escomptés d'une lutte contre les gaz à effet de serre avec les conséquences négatives , en particulier sur le développement ( voir Inde et Chine ) .
6 / La plupart des postures sur le climat sont... des postures : idéologie , quête de pouvoir ( Al Gore ) et d'argent. Pourquoi pas ? Toute idéologie avance masquée par la pseudo -science .
7 / Toute recherche sur des énergies nouvelles est justifiée.
Mon propre point de vue est très proche : cette histoire de réchauffement climatique est un assemblage de pétitions de principe :
1 / On me dit "La terre se réchauffe." Je dis "Peut-être, mais les preuves en sont assez évanescentes."
2 / On me dit "L'homme est responsable de ce réchauffement." Je dis : "Les modèles climatiques sont rudimentaires. On ne m'a absolument rien prouvé jusqu'à maintenant." Par exemple, on me dit que l'homme dégage du CO2 et que le CO2 est un gaz à effet de serre, donc que l'homme réchauffe la planète. Si c'est vrai, cette contribution est-elle significative ? En réalité, on ne connaît pas assez bien le cycle naturel du carbone pour pouvoir dire quoi que ce soit sérieusement.
3 / On me dit "Le réchauffement est une catastrophe." Je dis : "Ah bon ? Pourquoi ? Là encore, vous ne m'avez rien prouvé." L'idée même qu'un phénomène puisse être uniformément bon ou mauvais est certainement idiote. Si réchauffement il y a, il sera bon à certains endroits et mauvais à d'autres, et l'homme s'adaptera comme il l'a toujours fait.
4 / On me dit "Puisqu'il y a réchauffement, qu'il est catastrophique et que l'homme est responsable, il faut faire quelque chose." Je dis "Votre raisonnement repose sur du sable et il est hors de question d'agir à partir de raisonnements qui n'en sont pas, il y a d'autres priorités dans le monde bien plus importantes, SIDA, éducation, etc."
Bref, on me fait 4 affirmations péremptoires et, après examen, je me retrouve avec 4 doutes et 1 certitude : il est urgent de consacrer ses ressources à des sujets plus prioritaires.
Il me plaît pas mal, ce Benoit XVI
Etre athée ne m'empêche pas d'avoir un avis sur le pape et celui-ci ne déplaît pas pour l'instant :
> il a rappelé que l'Eglise avait une mission spirituelle avant d'avoir une mission sociale ; cela n'est pas inutile quand on voit l'égarement des évêques de France dans les questions d'immigration illégale. (1)
> il a aussi rappelé, peut-être maladroitement, que l'Islam avait un problème avec la violence et avec la raison (l'Eglise catholique aussi, mais elle y a sérieusement travaillé). C'est une évidence, mais il était bon de la rappeler. (2) D'ailleurs l'hystérie qui s'empare de l'Islam médiatisé sur ce sujet me confirme que la vérité blesse, ce qui n'est pas une raison pour la taire.
Il se trouve des musulmans prêts à se battre jusqu'au dernier chrétien pour prouver que l'Islam est une religion de paix.
"Demande pardon au monsieur..."
(1) un évêque qui dit qu'un chrétien doit accueillir l'étranger fait son boulot de pasteur ; un évêque qui déclare urbi et orbi que 60 millions de Français doivent régulariser 200 000 immigrés illégaux fait de la politique, sans en avoir ni la compétence, ni la légitimité (Rendez à César ...).
(2) : les cris d'orfraie de notre pleutre bien pensance n'empêchent le bon gros sens commun de se manifester, il suffit de discuter autour de soi : l'Islam a des préceptes violents, comme toutes les religions, mais, contrairement aux autres religions dominantes, il n'a pas (ou pas encore) maitrisé cette violence.
Le problème est que le bon gros sens commun, laissé à lui-même par la désertion de l'élite face à la vérité, peut fort bien dériver vers le racisme. Encore une trahison des clercs.
Du rififi chez les donneurs de leçons
On savait depuis longtemps que les dirigeants d'ATTAC étaient des escrocs intellectuels, voilà qu'ils se révèlent des escrocs tout court.
Schadenfreude
Ca ne vous étonnera pas que je n'en sois pas étonné ! En effet, anti-libéralisme et mépris de la démocratie sont frères.
ATTAC, c'est les matons s'entretuant pour garder la clé d'une prison qui ne sera jamais construite.
Schadenfreude
Ca ne vous étonnera pas que je n'en sois pas étonné ! En effet, anti-libéralisme et mépris de la démocratie sont frères.
ATTAC, c'est les matons s'entretuant pour garder la clé d'une prison qui ne sera jamais construite.
vendredi, septembre 15, 2006
Ca fout les jetons
J'ai relevé ce scénario catastrophe (avec quelques corrections) dans un commentaire du blog de Guy Sorman, c'est à peu prés ce que je pense quand j'ai le cafard. Heureusement que je n'ai pas souvent le cafard !
2031...
L'UE dissloquée, les Etats-nations ont repris leur rôle. Se forme une alliance atlantiste avec l'Allemagne, l'Angleterre et la Pologne, qui défendent les valeurs démocratiques de l'Occident sur le continent.
Les pays islamiques tels que la France, la Hollande, la Belgique, l'Espagne et l'Italie se rebellent et deviennent les principales bases terroristes du monde. Ruinée par l'assistanat et les privilèges d'Etat, la France devient une bande de Gaza géante où la liberté d'expression s'éteint au nom "du respect des croyances". Une guerre européenne éclate entre l'alliance islamique et l'alliance atlantiste en 2025.
Les pays scandinaves ferment leurs frontières à tous les musulmans, ce qui est également le cas de la Suisse et de l'Autriche, préférant miser sur une immigration massive d'Européens fuyant les pays islamiques cités.
Vaincue par les forces américaines, allemandes, polonaises et britanniques, l'extrémité ouest du continent européen est occupée pendant toute la durée du XXIe siècle.
Dans le même temps, le conflit européen s'élargit à un quatrième conflit mondial où Israël utilise l'arme atomique pour se défendre des tirs de l'Iran et renverse le régime des mollahs. Un corps expéditionnaire américain envahit le Liban, alors que les forces américaines de l'Irak renversent le régime Assad en Syrie.
A terme, les dictatures moyen-orientales épuisées sont renversées, le pétrole saoudien est en mains américaines. Les musulmans sont étroitement surveillés et l'accès à la Mecque est interdit pendant dix ans.
Profitant du conflit mondial, la Chine tente d'envahir le Japon en décrépitude, lequel répond en lançant une attaque nucléaire qui raye Shangaï de la carte. Soutenu par l'Australie, la Corée du Sud et l'Indonésie, le Japon contre-attaque. En même temps, une crise économique fait imploser le régime chinois, et Hong-Kong se rebelle. Le régime chinois s'effondre et ses leaders sont pendues place Tiananmen par la foule hystérique. Un nouveau régime chinois démocratique, avec pour capitale Hong-Kong, renait des cendres de l'ancien empire.
L'humanité sort de la quatrième guerre mondiale en ayant perdu le septième de sa population, soit un milliard de personnes, l'Europe est exsangue et sous tutelle, la Chine ectoplasmique, le Moyen Orient hors jeu, et les Etats-Unis sont, encore et toujours, la première puissance du monde dans tous les domaines.
On parle de modifications génétiques pour rendre l'homme non-violent.
2031...
L'UE dissloquée, les Etats-nations ont repris leur rôle. Se forme une alliance atlantiste avec l'Allemagne, l'Angleterre et la Pologne, qui défendent les valeurs démocratiques de l'Occident sur le continent.
Les pays islamiques tels que la France, la Hollande, la Belgique, l'Espagne et l'Italie se rebellent et deviennent les principales bases terroristes du monde. Ruinée par l'assistanat et les privilèges d'Etat, la France devient une bande de Gaza géante où la liberté d'expression s'éteint au nom "du respect des croyances". Une guerre européenne éclate entre l'alliance islamique et l'alliance atlantiste en 2025.
Les pays scandinaves ferment leurs frontières à tous les musulmans, ce qui est également le cas de la Suisse et de l'Autriche, préférant miser sur une immigration massive d'Européens fuyant les pays islamiques cités.
Vaincue par les forces américaines, allemandes, polonaises et britanniques, l'extrémité ouest du continent européen est occupée pendant toute la durée du XXIe siècle.
Dans le même temps, le conflit européen s'élargit à un quatrième conflit mondial où Israël utilise l'arme atomique pour se défendre des tirs de l'Iran et renverse le régime des mollahs. Un corps expéditionnaire américain envahit le Liban, alors que les forces américaines de l'Irak renversent le régime Assad en Syrie.
A terme, les dictatures moyen-orientales épuisées sont renversées, le pétrole saoudien est en mains américaines. Les musulmans sont étroitement surveillés et l'accès à la Mecque est interdit pendant dix ans.
Profitant du conflit mondial, la Chine tente d'envahir le Japon en décrépitude, lequel répond en lançant une attaque nucléaire qui raye Shangaï de la carte. Soutenu par l'Australie, la Corée du Sud et l'Indonésie, le Japon contre-attaque. En même temps, une crise économique fait imploser le régime chinois, et Hong-Kong se rebelle. Le régime chinois s'effondre et ses leaders sont pendues place Tiananmen par la foule hystérique. Un nouveau régime chinois démocratique, avec pour capitale Hong-Kong, renait des cendres de l'ancien empire.
L'humanité sort de la quatrième guerre mondiale en ayant perdu le septième de sa population, soit un milliard de personnes, l'Europe est exsangue et sous tutelle, la Chine ectoplasmique, le Moyen Orient hors jeu, et les Etats-Unis sont, encore et toujours, la première puissance du monde dans tous les domaines.
On parle de modifications génétiques pour rendre l'homme non-violent.
jeudi, septembre 14, 2006
La France, patrie du marxisme triomphant, épisode 123 987
Mes commentaires en rouge gras
PHILIPPE HERZOG : PREMIER PRÉSIDENT DE L’INSTITUT POUR L'ÉDUCATION FINANCIÈRE DU PUBLIC
Philippe Herzog, Président de Confrontations Europe, ancien député COMMUNISTE européen et membre du Conseil d’Analyse Economique, "machin" étatique créé pour founir une sinécure aux frais du contribuable à quelques parasites bien connectés, auprès du Premier ministre, a accepté (il est trop bon : c'est nous qui payons) de présider l’Institut pour l'éducation financière du public, nouvellement créé.
Si "l'éducation financière du public" à coups de faucille et de marteau a un quelconque résultat positif, je fais don d'un mois de salaire au PCF.
Nous aurions été le 1er avril, ma réaction eut été différente ! En effet, le cocasse de la situation est tout de même qu'un communiste, par définition, est quelqu'un qui s'est trompé du tout au tout en économie.
PHILIPPE HERZOG : PREMIER PRÉSIDENT DE L’INSTITUT POUR L'ÉDUCATION FINANCIÈRE DU PUBLIC
Philippe Herzog, Président de Confrontations Europe, ancien député COMMUNISTE européen et membre du Conseil d’Analyse Economique, "machin" étatique créé pour founir une sinécure aux frais du contribuable à quelques parasites bien connectés, auprès du Premier ministre, a accepté (il est trop bon : c'est nous qui payons) de présider l’Institut pour l'éducation financière du public, nouvellement créé.
Si "l'éducation financière du public" à coups de faucille et de marteau a un quelconque résultat positif, je fais don d'un mois de salaire au PCF.
Nous aurions été le 1er avril, ma réaction eut été différente ! En effet, le cocasse de la situation est tout de même qu'un communiste, par définition, est quelqu'un qui s'est trompé du tout au tout en économie.
Autant donner la présidence du Comité pour le développement de la viande chevaline à un végétarien ou la présidence du Conservatoire à Madonna.
La France est ce pays extraordinaire où les gouvernants ne sont pas effrayés par la moindre connerie, ne sont pas retenus par le moindre scrupule, où la décence est une notion inconnue ; où la mesure, l'intelligence, la modestie apparaissent, en matière de gouvernement, comme des fautes de goût infamantes.
Liban : la victoire en trompe l'oeil
Je vous mets cet article des Echos pour mémoire, car ceux qui lisent ce blog régulièrement ont eu droit il y a un mois à la même analyse (défaite militaire du Hezbollah, situation politique du Hezb à l'intérieur du Liban fragilisée) à contre-courant des approximations partisanes pro-Hezbollah de nos journaux de bien-pensance. Mieux vaut tard que jamais. Cocorico !
La victoire en trompe l'oeil
Ca me confirme dans l'idée qu'avec de bonnnes sources, en recoupant les informations, et en ayant une grille de lecture des événements pas trop bête (1), on peut arriver grâce à internet à se faire une image de la situation.
(1) : c'est ce qui a le plus manqué aux journaux français, obnubilés par l'émotionel, le "massacre des civils" et la réponse "disproportionnée" d'Israel.
La victoire en trompe l'oeil
Ca me confirme dans l'idée qu'avec de bonnnes sources, en recoupant les informations, et en ayant une grille de lecture des événements pas trop bête (1), on peut arriver grâce à internet à se faire une image de la situation.
(1) : c'est ce qui a le plus manqué aux journaux français, obnubilés par l'émotionel, le "massacre des civils" et la réponse "disproportionnée" d'Israel.
mercredi, septembre 13, 2006
Un petit moment de fatigue
Ce soir, je suis las. Je vous fais donc un collage de citations de JF Revel, qui me remonte le moral face à la bêtise ambiante (aujourd'hui encore, un communiste -un des derniers- m'a raconté qu'il voulait la retraite après 37.5 années de cotisation pour tout le monde -pourquoi 25 tant qu'on y est ? - et que les riches paieraient. Affligeant !)
J'ai déjà utilisé certaines de ces citations :
> Pourquoi, en vertu de quels raisonnements, certains rédempteurs du genre humain se sont-ils mis en tête que la société ne deviendrait juste que du jour ou aucun individu ne pourrait plus se lancer pour son propre compte dans une entreprise économique, d’abord comme producteur, ensuite comme consommateur ? J’abandonne aux psychologues des profondeurs la tâche de nous éclairer sur ce sujet.
> Il y a une xénophobie généralisée chez les Irakiens, comme dans beaucoup de pays arabes. (...) nous nous trouvons devant un peuple incapable de se gouverner lui-même et qui, en même temps, ne veut pas que les autres s’occupent de lui : la situation est quasi insoluble. Cette contradiction est typiquement arabo-musulmane, c’est un trait de civilisation (Le Figaro, 8 septembre 2003)
> le mensonge idéologique consiste (dans les pays developpés) a poursuivre les vieilles diatribes contre le capitalisme, tout en sachant… que l’on n’a rien pour le remplacer.
> L’utopie n’est astreinte à aucune obligation de résultats. Sa seule fonction est de permettre à ses adeptes de condamner ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas.
> Rappelons-le: dans l’acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n’est point d’indifférence, elle n’est point de s’abstenir d’exprimer sa penseé pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l’usage de toute autre arme que l’expression de la pensée.
> Ce que les Français détestent, ce ne sont pas les inégalités, ce sont les inégalités autres que celles qui sont octroyées par l'Etat.
> Le plus piquant est que l'Etat, quand il veut corriger - lisez : escamoter - ses erreurs économiques, les aggrave. Il peut se comparer à une ambulance qui, appelée sur les lieux d'un accident de la route, foncerait dans le tas et tuerait les derniers survivants.
> La France n'a pas moins de cinq cent trente-deux régimes de retraite spéciaux, qui sont autant de privilèges octroyés. Touchante réhabilitation de l'Ancien Régime, dans les actes, sinon dans les mots!
> Nous n'avons peut-être pas de cour, mais nous avons des courtisans. Nous n'avons peut-être pas de monarque, mais nous avons des sujets. Est-ce là un jugement trop sévère ? Je ne le crois pas. La tyranie se définit depuis toujours comme le système dans lequel les pièces dépendent d'un seul homme. Elle peut être débonnaire, elle n'en est pas moins la tyrannie.
> La liberté selon les socialistes se définit comme la participation au pouvoir collectif et non plus comme l'extension du choix et de la responsabilité individuels, avec ses risques et ses récompenses, ses victoires et ses défaites, ses triomphes et ses humiliations. On a beau vouloir se distinguer des communistes, se laver du soupçon d'acheminer la France vers un Etat totalitaire larvé, se draper dans l'autre tradition, celle du socialisme de la liberté ou des courants qui, depuis la Renaissance, luttent pour la conquête d'une autonomie croissante de l'individu : il n'en reste pas moins que, tant dans leurs textes théoriques que dans leurs réformes ou actes de gouvernement, les socialistes préconisent des mesures qui conduisent infailliblement à la consécration d'une tradition où, comme disait Rousseau, tout citoyen se voit contraint d'être libre.
> La libido sciendi n’est pas, contrairement à ce que dit Pascal, le principal moteur de l’intelligence humaine. Elle n’en est qu’une inspiratrice accessoire, et chez un tout petit nombre d’entre nous. L’homme normal ne recherche la vérité qu’après avoir épuisé toutes les autres possibilités.
> Pourquoi les français qui en ont les moyens seraient-ils généreux, alors que la société les condamne précisément pour avoir acquis ces moyens ? La générosité n'est-elle pas à double tranchant dans un pays où l'argent doit se cacher et où, par conséquent, l'évergétisme est voué à l'exécration, sauf dans quelques rares cas, comme dans l'entretien d'une équipe de ballon rond ? Comment espérer s'attirer la reconnaissance de ses compatriotes en tant que bienfaiteur public, si le don a pour premier effet de signaler le donateur comme un être immoral, puisque possesseur d'une grande fortune ? La haine "chrétienne et révolutionnaire" de l'argent engendre ainsi une société non moins inégalitaire que d'autres, mais notablement plus avare, plus égoïste, plus hypocrite. [où sont les Bill Gates et les Warren Buffett français ?]
> En terre démocratique, l'esprit islamique se révèle réfractaire à la civilisation du pluralisme que nous avons mis des siècles à construire, une civilisation où la religion est une affaire privée, où aucune religion ne jouit d'un privilège par rapport aux autres, où aucune ne peut exiger l'appui de la force publique en fonction de son dogme et en dehors de ce qui découle du droit commun, une civilisation, enfin, où c'est l'opinion qui tient en échec la violence, et non la violence qui tient en échec l'opinion
J'ai déjà utilisé certaines de ces citations :
> Pourquoi, en vertu de quels raisonnements, certains rédempteurs du genre humain se sont-ils mis en tête que la société ne deviendrait juste que du jour ou aucun individu ne pourrait plus se lancer pour son propre compte dans une entreprise économique, d’abord comme producteur, ensuite comme consommateur ? J’abandonne aux psychologues des profondeurs la tâche de nous éclairer sur ce sujet.
> Il y a une xénophobie généralisée chez les Irakiens, comme dans beaucoup de pays arabes. (...) nous nous trouvons devant un peuple incapable de se gouverner lui-même et qui, en même temps, ne veut pas que les autres s’occupent de lui : la situation est quasi insoluble. Cette contradiction est typiquement arabo-musulmane, c’est un trait de civilisation (Le Figaro, 8 septembre 2003)
> le mensonge idéologique consiste (dans les pays developpés) a poursuivre les vieilles diatribes contre le capitalisme, tout en sachant… que l’on n’a rien pour le remplacer.
> L’utopie n’est astreinte à aucune obligation de résultats. Sa seule fonction est de permettre à ses adeptes de condamner ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas.
> Rappelons-le: dans l’acception du dictionnaire, on est intolérant quand on combat des idées contraires aux siennes par la force, et par des pressions, au lieu de se borner à des arguments. La tolérance n’est point d’indifférence, elle n’est point de s’abstenir d’exprimer sa penseé pour éviter de contredire autrui, elle est le scrupule moral qui se refuse à l’usage de toute autre arme que l’expression de la pensée.
> Ce que les Français détestent, ce ne sont pas les inégalités, ce sont les inégalités autres que celles qui sont octroyées par l'Etat.
> Le plus piquant est que l'Etat, quand il veut corriger - lisez : escamoter - ses erreurs économiques, les aggrave. Il peut se comparer à une ambulance qui, appelée sur les lieux d'un accident de la route, foncerait dans le tas et tuerait les derniers survivants.
> La France n'a pas moins de cinq cent trente-deux régimes de retraite spéciaux, qui sont autant de privilèges octroyés. Touchante réhabilitation de l'Ancien Régime, dans les actes, sinon dans les mots!
> Nous n'avons peut-être pas de cour, mais nous avons des courtisans. Nous n'avons peut-être pas de monarque, mais nous avons des sujets. Est-ce là un jugement trop sévère ? Je ne le crois pas. La tyranie se définit depuis toujours comme le système dans lequel les pièces dépendent d'un seul homme. Elle peut être débonnaire, elle n'en est pas moins la tyrannie.
> La liberté selon les socialistes se définit comme la participation au pouvoir collectif et non plus comme l'extension du choix et de la responsabilité individuels, avec ses risques et ses récompenses, ses victoires et ses défaites, ses triomphes et ses humiliations. On a beau vouloir se distinguer des communistes, se laver du soupçon d'acheminer la France vers un Etat totalitaire larvé, se draper dans l'autre tradition, celle du socialisme de la liberté ou des courants qui, depuis la Renaissance, luttent pour la conquête d'une autonomie croissante de l'individu : il n'en reste pas moins que, tant dans leurs textes théoriques que dans leurs réformes ou actes de gouvernement, les socialistes préconisent des mesures qui conduisent infailliblement à la consécration d'une tradition où, comme disait Rousseau, tout citoyen se voit contraint d'être libre.
> La libido sciendi n’est pas, contrairement à ce que dit Pascal, le principal moteur de l’intelligence humaine. Elle n’en est qu’une inspiratrice accessoire, et chez un tout petit nombre d’entre nous. L’homme normal ne recherche la vérité qu’après avoir épuisé toutes les autres possibilités.
> Pourquoi les français qui en ont les moyens seraient-ils généreux, alors que la société les condamne précisément pour avoir acquis ces moyens ? La générosité n'est-elle pas à double tranchant dans un pays où l'argent doit se cacher et où, par conséquent, l'évergétisme est voué à l'exécration, sauf dans quelques rares cas, comme dans l'entretien d'une équipe de ballon rond ? Comment espérer s'attirer la reconnaissance de ses compatriotes en tant que bienfaiteur public, si le don a pour premier effet de signaler le donateur comme un être immoral, puisque possesseur d'une grande fortune ? La haine "chrétienne et révolutionnaire" de l'argent engendre ainsi une société non moins inégalitaire que d'autres, mais notablement plus avare, plus égoïste, plus hypocrite. [où sont les Bill Gates et les Warren Buffett français ?]
> En terre démocratique, l'esprit islamique se révèle réfractaire à la civilisation du pluralisme que nous avons mis des siècles à construire, une civilisation où la religion est une affaire privée, où aucune religion ne jouit d'un privilège par rapport aux autres, où aucune ne peut exiger l'appui de la force publique en fonction de son dogme et en dehors de ce qui découle du droit commun, une civilisation, enfin, où c'est l'opinion qui tient en échec la violence, et non la violence qui tient en échec l'opinion
mardi, septembre 12, 2006
Education Nationale, le niveau baisse, en voici une preuve
Tout le monde sait que le niveau scolaire baisse car tout le monde a dans son entourage un ou plusieurs élèves face auxquels on a éprouvé un malaise en présence de manifestations d'ignorance de choses élémentaires (classer dans l'ordre chronologique Louis XIV et Napoléon en 1ère S ... )
Le problème est d'en apporter la preuve dans le cas général et d'en analyser les causes car les pédagogistes qui contrôlent le mammouth sont experts en rideaux de fumée, sophismes et rhétorique jésuitique.
Néanmoins, voici un document qui vous éclairera :
Connaissances en français et en calcul des élèves des années 20 et d'aujourd'hui
Ecrit par un professeur de mathématiques, il concerne cette matière, mais il n'est guère douteux qu'on peut en extrapoler les résultats aux autres matières, la réduction des horaires pour matières fondamentales et les procédés destructeurs étant partout les mêmes.
Le document étant long, je vous le résume :
> même en sélectionnant des exercices de 1920 qui sont les plus favorables aux élèves de 1995, ceux ci se révèlent largement inférieurs à leurs ainés (1) ; on n'ose imaginer le désastre pour des exercices plus déroutants.
> la différence de résultat est encore plus accentuée dans la moitié la plus faible de l'effectif.
Autrement dit, l'argument "oui mais nous avons 'démocratisé' l'école" tombe (sans compter qu'on peut attraper une méningite en essayant de donner un sens précis à l'expression "démocratiser l'école"). On s'en doutait.
Les causes de ce désastre sont connues, de même que le nom des responsables les plus en vue. J'en ai suffisamment parlé, n'y revenons pas.
Maintenant, que faire ?
Il me semble que la priorité est non pas de de dégraisser le mammouth mais de le tuer carrément et de le découper en quartiers, qui seraient vendus aux collectivités locales.
Que l'école redeviennent locale, ce qu'elle n'aurait jamais due cesser d'être : la nationalisation de l'éécole était un programme politique, nullement éducatif.
(1) exemple :
Problème n° 1
En travaillant 8 heures par jour, un ouvrier ferait un travail en 15 jours. S'il veut le faire en 10
jours, combien doit-il travailler d'heures par jour ?
Problème n° 2
On fait polir un bloc de pierre cubique sur toutes ses faces à raison de 1,75 F le dm². Les
arêtes mesurent 1,30 m. Quelle sera la dépense ?
1920 1995
Echec complet 25 % 61 %
Réussite complète 61 % 21 %
Le problème est d'en apporter la preuve dans le cas général et d'en analyser les causes car les pédagogistes qui contrôlent le mammouth sont experts en rideaux de fumée, sophismes et rhétorique jésuitique.
Néanmoins, voici un document qui vous éclairera :
Connaissances en français et en calcul des élèves des années 20 et d'aujourd'hui
Ecrit par un professeur de mathématiques, il concerne cette matière, mais il n'est guère douteux qu'on peut en extrapoler les résultats aux autres matières, la réduction des horaires pour matières fondamentales et les procédés destructeurs étant partout les mêmes.
Le document étant long, je vous le résume :
> même en sélectionnant des exercices de 1920 qui sont les plus favorables aux élèves de 1995, ceux ci se révèlent largement inférieurs à leurs ainés (1) ; on n'ose imaginer le désastre pour des exercices plus déroutants.
> la différence de résultat est encore plus accentuée dans la moitié la plus faible de l'effectif.
Autrement dit, l'argument "oui mais nous avons 'démocratisé' l'école" tombe (sans compter qu'on peut attraper une méningite en essayant de donner un sens précis à l'expression "démocratiser l'école"). On s'en doutait.
Les causes de ce désastre sont connues, de même que le nom des responsables les plus en vue. J'en ai suffisamment parlé, n'y revenons pas.
Maintenant, que faire ?
Il me semble que la priorité est non pas de de dégraisser le mammouth mais de le tuer carrément et de le découper en quartiers, qui seraient vendus aux collectivités locales.
Que l'école redeviennent locale, ce qu'elle n'aurait jamais due cesser d'être : la nationalisation de l'éécole était un programme politique, nullement éducatif.
(1) exemple :
Problème n° 1
En travaillant 8 heures par jour, un ouvrier ferait un travail en 15 jours. S'il veut le faire en 10
jours, combien doit-il travailler d'heures par jour ?
Problème n° 2
On fait polir un bloc de pierre cubique sur toutes ses faces à raison de 1,75 F le dm². Les
arêtes mesurent 1,30 m. Quelle sera la dépense ?
1920 1995
Echec complet 25 % 61 %
Réussite complète 61 % 21 %
Pétitionnez pour l'école
Appel pour la refondation de l'école
Je ne suis pas un pro de la pétition et je soupçonne que celle-ci n'aura pas grand succès : trop de raison, pas assez d'émotion ; il ne s'agit de sauver les enfants du Sahel mais plus modestement l'instruction des enfants de France.
Je ne suis pas un pro de la pétition et je soupçonne que celle-ci n'aura pas grand succès : trop de raison, pas assez d'émotion ; il ne s'agit de sauver les enfants du Sahel mais plus modestement l'instruction des enfants de France.
Nolwenn, nouvelle star de la Prés' Ac' ?
Je vous résume, pour ceux qui, comme moi, n'auraient appris l'épisode que partiellement ou tardivement.
Une Jeune Socialiste (je sais, c'est un oxymore), Nolwenn, a essayé de piéger Ségolène Royal lors d'une réunion publique avec une question cousue de fil blanc sur le clivage gauche-droite. La Royal lui demandant de préciser la question, l'apparatchik en herbe s'est tournée vers le garçon qui la téléguidait (1), ce qui a provoqué quelques phrases ironiques de l'intérrogée sur l'indépendance féminine. Pas de quoi fouetter un chat.
Sur ce, on apprend que la Nolwenn, pôve choutte, en est toute traumatisée, et c'est tout juste si elle ne va pas demander arrêt de travail et assistance psychologique.
Pour conclure sur cette affaire, il suffit de citer Julien Dray, ségoléniste vous l'aurez compris : "Le Mouvement des Jeunes Socialistes est l'école du vice (2), il forme des apparatchiks."
Ce qui m'intéresse, ce sont les doctes interrogations des commentateurs médiatiques : les éléphants auraient-ils enfin trouvé l'angle d'attaque contre SR, en la présentant comme Cruella ?
L'incident est très léger, mais de tels commentaires sont encore plus légers : car, enfin, c'est d'une banalité affligeante, c'est un épisode comme il en arrive des milliers en campagne électorale, un candidat qu'on essaie de piéger évite de répondre à la question et s'en sort par une pirouette signifiant "Retourne jouer dans ton bac à sable, il faudra encore que tu manges beaucoup de soupe avant de me coincer."
Par contre, que les commentateurs éprouvent le besoin de gloser sur ce micro-incident en dit fort long sur le vide de la campagne électorale qui s'approche.
En effet, tous les tabous de la société française sont évoqués les uns après les autres, agités comme des épouvantails pour effrayer les conservateurs, et pour donner aux autres l'impression qu'on va enfin s'y attaquer ; le tout dans le but de s'acheter à peu de frais une image flatteuse de "parler vrai". Mais aucun n'est poussé à bout au point de donner lieu à débat.
Ainsi de l'épisode de la "carte scolaire" : en entendant Sarko et Ségo, on se réjouit ; enfin on va discuter de l'éducation en France, tout mettre sur la table : les méthodes, la philosophie, les effectifs, les horaires de travail, l'organisation, etc. Bien sûr, on va en profiter pour aller voir ailleurs : la décentralisation, les chèques-éducation, le "busing", etc.
Il y aurait à dire, et des choses fort intéressantes, et qui concernent tout le monde, bref, un vrai, un grand sujet de débat pour une campagne présidentielle.
Hé bien, pas du tout, l'un a dit tout le mal qu'il pense de "l'esprit de mai 68", l'autre a dit qu'il fallait tout changer sans rien toucher, et on est passé à autre chose.
Alors, finalement, dans ce vide inter sidéral, je comprends que le duel Nolwenn-Ségolène est peut-être "super important".
(1) : la folie "anti-sexiste" atteint un tel ridicule qu'on considère qu'une question vache à une femme ne peut être posée que par une autre femme; ce qui, quand on y réfléchit, est la forme la plus aboutie du sexisme.
(2) à mon avis, il aurait du pousser le raisonnement plus loin et s'apercevoir enfin, il n'est jamais trop tard pour bien faire, que le socialisme, étant la politique de l'envie et de la contrainte, est la politique du vice.
Une Jeune Socialiste (je sais, c'est un oxymore), Nolwenn, a essayé de piéger Ségolène Royal lors d'une réunion publique avec une question cousue de fil blanc sur le clivage gauche-droite. La Royal lui demandant de préciser la question, l'apparatchik en herbe s'est tournée vers le garçon qui la téléguidait (1), ce qui a provoqué quelques phrases ironiques de l'intérrogée sur l'indépendance féminine. Pas de quoi fouetter un chat.
Sur ce, on apprend que la Nolwenn, pôve choutte, en est toute traumatisée, et c'est tout juste si elle ne va pas demander arrêt de travail et assistance psychologique.
Pour conclure sur cette affaire, il suffit de citer Julien Dray, ségoléniste vous l'aurez compris : "Le Mouvement des Jeunes Socialistes est l'école du vice (2), il forme des apparatchiks."
Ce qui m'intéresse, ce sont les doctes interrogations des commentateurs médiatiques : les éléphants auraient-ils enfin trouvé l'angle d'attaque contre SR, en la présentant comme Cruella ?
L'incident est très léger, mais de tels commentaires sont encore plus légers : car, enfin, c'est d'une banalité affligeante, c'est un épisode comme il en arrive des milliers en campagne électorale, un candidat qu'on essaie de piéger évite de répondre à la question et s'en sort par une pirouette signifiant "Retourne jouer dans ton bac à sable, il faudra encore que tu manges beaucoup de soupe avant de me coincer."
Par contre, que les commentateurs éprouvent le besoin de gloser sur ce micro-incident en dit fort long sur le vide de la campagne électorale qui s'approche.
En effet, tous les tabous de la société française sont évoqués les uns après les autres, agités comme des épouvantails pour effrayer les conservateurs, et pour donner aux autres l'impression qu'on va enfin s'y attaquer ; le tout dans le but de s'acheter à peu de frais une image flatteuse de "parler vrai". Mais aucun n'est poussé à bout au point de donner lieu à débat.
Ainsi de l'épisode de la "carte scolaire" : en entendant Sarko et Ségo, on se réjouit ; enfin on va discuter de l'éducation en France, tout mettre sur la table : les méthodes, la philosophie, les effectifs, les horaires de travail, l'organisation, etc. Bien sûr, on va en profiter pour aller voir ailleurs : la décentralisation, les chèques-éducation, le "busing", etc.
Il y aurait à dire, et des choses fort intéressantes, et qui concernent tout le monde, bref, un vrai, un grand sujet de débat pour une campagne présidentielle.
Hé bien, pas du tout, l'un a dit tout le mal qu'il pense de "l'esprit de mai 68", l'autre a dit qu'il fallait tout changer sans rien toucher, et on est passé à autre chose.
Alors, finalement, dans ce vide inter sidéral, je comprends que le duel Nolwenn-Ségolène est peut-être "super important".
(1) : la folie "anti-sexiste" atteint un tel ridicule qu'on considère qu'une question vache à une femme ne peut être posée que par une autre femme; ce qui, quand on y réfléchit, est la forme la plus aboutie du sexisme.
(2) à mon avis, il aurait du pousser le raisonnement plus loin et s'apercevoir enfin, il n'est jamais trop tard pour bien faire, que le socialisme, étant la politique de l'envie et de la contrainte, est la politique du vice.
Défense des privilèges : ça sent le gaz
Les gaziers manifestent pour défendre leurs privilèges (régimes sociaux, salaires, sécurité de l'emploi, ...), obtenus par extorsion de fonds aux contribuables sous la menace de nuisances, tout en essayant de nous faire gober que non, non, ils ne "luttent" pas pour des intérêts mesquinement corporatistes mais, au contraire, avec un altruisme admirable, pour le bien de la collectivité, qui ne leur a rien démandé.
Inutile d'épiloguer, cette hypocrisie, dégueulasse quand on sait pour quoi et pour qui et aux dépens de qui elle se fait, est largement connue et pour ainsi dire rituelle, pratiquée par tous les fonctionnaires et assimilés, des profs aux électriciens.
Ce qui m'étonne, mais peut-être suis je naïf, est qu'il y ait des gens pour s'y laisser encore prendre.
Inutile d'épiloguer, cette hypocrisie, dégueulasse quand on sait pour quoi et pour qui et aux dépens de qui elle se fait, est largement connue et pour ainsi dire rituelle, pratiquée par tous les fonctionnaires et assimilés, des profs aux électriciens.
Ce qui m'étonne, mais peut-être suis je naïf, est qu'il y ait des gens pour s'y laisser encore prendre.
lundi, septembre 11, 2006
Instruction : le début de solution de tous les maux
La solution élégante (en ce sens que d'un seul geste bien placé, comme en Haikido, elle vient à bout de tous les blocages en faisant perdre l'équilibre à l'adversaire) aux problèmes de l'éducation nationale existe.
Bien sûr, il ne s'agit nullement d'une solution miracle, elle a des inconvénients, mais comme toute décision dans le monde réel. Je ne ne suis pas socialiste, je ne compare utopie et réalité.
Je me suis contenté de faire des copier-coller de l'IFRAP.
Pourquoi cette solution de bon sens n'était-elle pas appliquée en France ?
> par bigoterie étatiste. Les Français sont tellement imprégnés du dogme étatiste qu'ils sont induits à imaginer tout domaine dont se retire l'Etat comme aussitôt à feu et à sang. Pourtant, comme diraient les Chinois, peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris.
> par intérêts corporatistes bien compris : la compétition améliore le résultat d'ensemble mais nuit à la quiétude, à la sieste et aux grasses matinées, aux habitudes, aux croyances et aux avantages aexquis de ceux qu'elle épargnait auparavant.
CARTE SCOLAIRE Le "chèque éducation" comme solution
Alors que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal s’expriment désormais ouvertement en faveur de la suppression de la carte scolaire, d’autres ténors politiques, notamment au sein des partis de droite, émettent quelques réserves.
C’est ainsi que l’on apprend avec regret, dans les colonnes du journal Le Monde (édition des 10 et 11 septembre 2006), que Dominique de Villepin écarterait "la suppression définitive" de la carte scolaire. Plutôt partisan d’un aménagement à la mode étatiste il ajoute : "Maintenant, s’il y a un remède miracle, une idée géniale, nous l’étudierons, mais méfions-nous des approches trop générales ou trop idéologiques". Et si notre Premier ministre et ses Hauts Conseils et autres Comités Théodules se penchaient enfin sur ces "vouchers", ou chèques éducation, adoptés avec succès depuis maintenant 10 ans dans un nombre toujours croissant de pays (Nouvelle Zélande, Etats-Unis mais aussi Suède, Danemark…).
Ce chèque éducation, financé en totalité ou en partie par l’Etat, permet aux parents de placer leurs enfants dans l’établissement de leur choix. Conjugué à une véritable autonomie des établissements, condition de la responsabilité de leurs directeurs, cette liberté de choisir rendue aux parents garantit alors un système scolaire plus équitable et efficace. En effet, en permettant une saine concurrence, ce système favorise les meilleurs établissements et pousse les plus mauvais à s’améliorer au bénéfice de l’ensemble des élèves. [J'ajoute que ce mécanisme n'a rien de théorique : c'est exactement ce qui s'est pasé en Suède]
Notre Premier ministre a désormais entre les mains cette "recette miracle", qui favoriserait cette mystérieuse "égalité des chances" dont il émaille sans cesse ses discours. A moins que s’inspirer des recettes fonctionnant partout dans le monde ne soit trop idéologique ? JuL
Et quelques compléments :
Les chèques-éducation
Un tabou en France
Bien sûr, il ne s'agit nullement d'une solution miracle, elle a des inconvénients, mais comme toute décision dans le monde réel. Je ne ne suis pas socialiste, je ne compare utopie et réalité.
Je me suis contenté de faire des copier-coller de l'IFRAP.
Pourquoi cette solution de bon sens n'était-elle pas appliquée en France ?
> par bigoterie étatiste. Les Français sont tellement imprégnés du dogme étatiste qu'ils sont induits à imaginer tout domaine dont se retire l'Etat comme aussitôt à feu et à sang. Pourtant, comme diraient les Chinois, peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu'il attrape les souris.
> par intérêts corporatistes bien compris : la compétition améliore le résultat d'ensemble mais nuit à la quiétude, à la sieste et aux grasses matinées, aux habitudes, aux croyances et aux avantages aexquis de ceux qu'elle épargnait auparavant.
CARTE SCOLAIRE Le "chèque éducation" comme solution
Alors que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal s’expriment désormais ouvertement en faveur de la suppression de la carte scolaire, d’autres ténors politiques, notamment au sein des partis de droite, émettent quelques réserves.
C’est ainsi que l’on apprend avec regret, dans les colonnes du journal Le Monde (édition des 10 et 11 septembre 2006), que Dominique de Villepin écarterait "la suppression définitive" de la carte scolaire. Plutôt partisan d’un aménagement à la mode étatiste il ajoute : "Maintenant, s’il y a un remède miracle, une idée géniale, nous l’étudierons, mais méfions-nous des approches trop générales ou trop idéologiques". Et si notre Premier ministre et ses Hauts Conseils et autres Comités Théodules se penchaient enfin sur ces "vouchers", ou chèques éducation, adoptés avec succès depuis maintenant 10 ans dans un nombre toujours croissant de pays (Nouvelle Zélande, Etats-Unis mais aussi Suède, Danemark…).
Ce chèque éducation, financé en totalité ou en partie par l’Etat, permet aux parents de placer leurs enfants dans l’établissement de leur choix. Conjugué à une véritable autonomie des établissements, condition de la responsabilité de leurs directeurs, cette liberté de choisir rendue aux parents garantit alors un système scolaire plus équitable et efficace. En effet, en permettant une saine concurrence, ce système favorise les meilleurs établissements et pousse les plus mauvais à s’améliorer au bénéfice de l’ensemble des élèves. [J'ajoute que ce mécanisme n'a rien de théorique : c'est exactement ce qui s'est pasé en Suède]
Notre Premier ministre a désormais entre les mains cette "recette miracle", qui favoriserait cette mystérieuse "égalité des chances" dont il émaille sans cesse ses discours. A moins que s’inspirer des recettes fonctionnant partout dans le monde ne soit trop idéologique ? JuL
Et quelques compléments :
Les chèques-éducation
Un tabou en France
samedi, septembre 09, 2006
André Glucksmann : «Mes années maoïstes me font toujours honte»
Cet article me plaît d'autant plus qu'il commence par une citation de Montaigne et qu'il continue en évoquant l'école de Palo Alto !
André Glucksmann : «Mes années maoïstes me font toujours honte»
André Glucksmann : «Mes années maoïstes me font toujours honte»
vendredi, septembre 08, 2006
Les tabous de l'EN se meurent
Par paresse, je me suis contenté de reproduire des articles des Echos et du Figaro que j'approuve en en soulignant certains passages. Mea culpa.
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Education : vrais et faux débats [ 08/09/06 ] Les Echos
Comme de coutume, la rentrée scolaire sera marquée par une grève, prévue pour le 28 septembre. Elle sera motivée cette fois par une mesure de simple gestion : la suppression programmée de 8.500 postes d'enseignant du second degré, soit moins de 1 % des effectifs, qui ont augmenté de 5 % depuis dix ans, alors que ceux des élèves diminuaient de 6 %. Aux indignations qui s'annoncent sur la « casse de l'Education nationale », on est tenté de faire le point sur les moyens de notre système éducatif, sur la base des dernières statistiques internationales disponibles. En résumé : avec 12 à 19 élèves par enseignant (secondaire-primaire) la France se situe dans l'honnête moyenne des pays développés ; sa dépense d'éducation, d'un peu plus de 6 % du PIB, lui vaut la médaille de bronze mondiale, et d'argent pour le secondaire. La rémunération de ses enseignants reste une des plus faibles en début de carrière, mais parmi les meilleures à l'échelon maximal. En face de ces moyens, les résultats sont pour le moins décevants : le primaire délivre à la classe de sixième un trop grand nombre d'élèves qui ne maîtrisent pas la lecture et l'écriture, le secondaire conduit à un baccalauréat - ticket d'entrée automatique aux universités - des cohortes promises à la décimation. A cet échec collectif, les gouvernements successifs répondent par des projets de réforme, dont les syndicats ne veulent pas. Et les syndicats réclament toujours plus de moyens, auxquels les gouvernements les plus courageux jugent inutile d'en rajouter. Ainsi s'enchaînent les rentrées françaises. Pendant ce temps l'enseignement privé est contraint de refuser du monde, y compris de nombreux enfants d'enseignants du secteur public désireux d'assurer l'avenir de leur progéniture. Cette schizophrénie entre le statut et le marché répond à celle entre les moyens et les résultats.
Là-dessus, l'approche de la présidentielle a inspiré à Ségolène Royal, désireuse de bien faire, une remise en question du système de la carte scolaire. Elle enferme en effet les établissements publics dans leur petit monopole géographique, interdit aux parents la liberté de choix et se trouve d'ailleurs facilement contournée par les plus ingénieux et les plus aisés. Cette suggestion, par ailleurs sarkozienne, a déclenché une manière d'émeute Rue de Solferino. Le marché politique du Parti socialiste, il est vrai (près de 900.000 enseignants, avec leurs familles et leurs proches), ne lui autorise pas de telles intrépidités. La candidate, à qui ses rivaux reprochent volontiers de ne rien dire, sera condamnée cette fois pour avoir dit quelque chose. Et les défilés, comme d'habitude, continueront à réclamer plus de moyens pour toujours aussi peu de résultats. Le (la) futur(e) titulaire de l'Elysée sera jugé(e) aussi sur son aptitude à mettre fin à la lancinante stérilité des rentrées françaises.
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Bloc-notes : Vérités sur le désastre éducatif
Ivan Rioufol (irioufol@lefigaro.fr).
Publié le 08 septembre 2006
Actualisé le 08 septembre 2006 : 07h53
A qui le tour ? L’école. Dans la série Les trompe-l’œil qui s’effondrent (bloc-notes de la semaine dernière), le désastre éducatif s’est imposé cette semaine comme une urgence. Aux sornettes jurant : « Le niveau monte », Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont commencé à dresser, à l’occasion de la rentrée, l’inventaire des dégradations d’un système qui renâcle à transmettre le savoir et qui fait fuir les élèves vers le privé. Toutes les vérités seront- elles dites ?
Que l’école devienne un enjeu, dans la compétition que se livrent les deux possibles candidats à l’Élysée, est une bonne nouvelle. Elle annonce la fin du consensuel statu quo autour d’un naufrage occulté. Reste à en mesurer l’étendue et les causes. Dans cet exercice de lucidité, qui oblige à passer outre aux injonctions idéologiques accumulées par la gauche depuis 1968, Sarkozy a pris l’avantage, lors de l’université d’été de l’UMP.
C’est une révolution conservatrice qu’il propose, en mettant en cause le dogme égalitariste et festif qui « demande aux enfants ce qu’ils ont envie d’apprendre, qui dit à l’élève qu’il est l’égal du maître, qui part en guerre contre l’élitisme républicain ». Gilles de Robien, ministre de l’Éducation, a d’ailleurs déjà entamé ce retour en arrière, en imposant la lecture syllabique, la dictée, l’apprentissage du calcul mental et de la grammaire.
Cet hommage au passé n’est vraisemblablement pas pour effrayer Royal. Dimanche, devant la fédération PS de Florac (Lozère), elle a laissé comprendre, voulant « restaurer l’ordre juste à l’école », son désir de se démarquer des diafoirus qui marchent sur la tête. Mais sa réticence à défendre, ce jour-là, l’aménagement de la carte scolaire laisse deviner d’autres timidités. Son souci de ne pas brusquer son camp dans l’autocritique pourrait l’inciter à baisser le ton.
À la droite d’enfoncer le clou. À elle de désigner les pédants pédagogues comme responsables de la destruction de l’instruction publique. À elle de dénoncer, comme le font des enseignants, l’endoctrinement des instituts de formation des maîtres. À elle de refuser d’avaliser la perte d’exigence, qui semble signifier, comme le remarque le mathématicien Laurent Lafforgue, que « les enfants des milieux défavorisés sont des petits malheureux intellectuellement déficients ». Allez ! Encore quelques efforts !
Hypocrisie
Il faudra bien en finir, aussi, avec cette autre hypocrisie, qui feint de ne pas comprendre pourquoi la mixité sociale est en panne et pourquoi l’Éducation nationale n’arrive plus à faire respecter une identité commune. Oui, l’asphyxie de l’école est due à une immigration massive et incessante. Ce phénomène oblige des enseignants à faire apprendre à de plus en plus d’enfants étrangers une langue et une culture qu’ils ne connaissent pas, que parfois leurs parents n’admirent pas, voire qu’ils détestent pour une minorité d’entre eux. Il faudra bien ressortir des tiroirs le rapport Obin de juillet 2004 qui décrivait, parlant de l’islam à l’école, « la montée en puissance du phénomène religieux dans les quartiers, notamment chez les jeunes ». Il faudra bien prendre la dimension ethnique de la violence scolaire (82 000 actes recensés en 2005), qui affecte de plus en plus d’« établissements difficiles ».Ceux-là sont le résultat de ces données qui s’additionnent, sans qu’elles soient jamais nommées.
Éloge du réactionnaire
Je les entends déjà : « Réactionnaire ! » Ainsi bêlent les mutins de Panurge (Philippe Muray), qui tremblent que les choses soient dites. Ils ne sont qu’une même plainte, ces jours-ci. Porte-parole du PS, Julien Dray qualifie Nicolas Sarkozy de « vrai réactionnaire ». Jugement repris par le syndicat étudiant Unef. « Réactionnaire » est aussi le mot qui vient à Eddie Aït, responsable des Radicaux de gauche « pour les questions LGBT (lesbiens, gays, bi, trans) », pour commenter l’opposition du président de l’UMP au mariage homosexuel. « Réactionnaire » dit le PS parlant de la réforme du droit de grève. « Réactionnaire », reprend Act Up pour critiquer l’hommage rendu dimanche à Jean-Paul II par la Ville de Paris.
La Grosse Berta du bien pensisme pilonnait pareillement les opposants à la Constitution européenne. Autant dire que cette insulte n’effraye plus les gens. Mieux : le qualificatif est devenu un compliment, puisqu’il désigne de plus en plus « l’aptitude à résister au conformisme du temps » (Marc Fumaroli). Si le réactionnaire est celui qui ne se résout plus aux mensonges des politiques, aux tours de passe-passe des statisticiens, à la bonne conscience des donneurs de leçons, aux intimidations des idéologues, il est urgent de se revendiquer réac.
C’est ce mouvement qui s’observe en Europe, en réaction à l’angélisme du « vivrensemblisme ». Alors que Renaud, fier de faire rimer Sarko avec facho dans une chanson, louait, mardi dans Le Parisien, l’Espagne et l’Italie, qui ont régularisé respectivement 700 000 et 350 000 clandestins, un sondage faisait apparaître, mercredi, que 89 % des Espagnols estiment que trop d’immigrés arrivent chez eux. Plus de la moitié des Britanniques pensent que l’Islam constitue une menace pour le monde occidental. 48 % des Danois (contre 34 %) jugent l’islam incompatible avec la démocratie. Les Hollandais n’en pensent pas moins. L’idée d’une impossible coexistence avec des arrivants envahissants s’installe dans des esprits. Qui s’en alarme ?
11 Septembre
11 Septembre : il y a cinq ans, l’islamisme déclarait la guerre au monde libre, et certains en sont encore à ergoter sur la menace de ce nouveau totalitarisme. C’est pourquoi le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme continuera, lundi (19 h-21 h) sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris, à sonner le tocsin.
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Education : vrais et faux débats [ 08/09/06 ] Les Echos
Comme de coutume, la rentrée scolaire sera marquée par une grève, prévue pour le 28 septembre. Elle sera motivée cette fois par une mesure de simple gestion : la suppression programmée de 8.500 postes d'enseignant du second degré, soit moins de 1 % des effectifs, qui ont augmenté de 5 % depuis dix ans, alors que ceux des élèves diminuaient de 6 %. Aux indignations qui s'annoncent sur la « casse de l'Education nationale », on est tenté de faire le point sur les moyens de notre système éducatif, sur la base des dernières statistiques internationales disponibles. En résumé : avec 12 à 19 élèves par enseignant (secondaire-primaire) la France se situe dans l'honnête moyenne des pays développés ; sa dépense d'éducation, d'un peu plus de 6 % du PIB, lui vaut la médaille de bronze mondiale, et d'argent pour le secondaire. La rémunération de ses enseignants reste une des plus faibles en début de carrière, mais parmi les meilleures à l'échelon maximal. En face de ces moyens, les résultats sont pour le moins décevants : le primaire délivre à la classe de sixième un trop grand nombre d'élèves qui ne maîtrisent pas la lecture et l'écriture, le secondaire conduit à un baccalauréat - ticket d'entrée automatique aux universités - des cohortes promises à la décimation. A cet échec collectif, les gouvernements successifs répondent par des projets de réforme, dont les syndicats ne veulent pas. Et les syndicats réclament toujours plus de moyens, auxquels les gouvernements les plus courageux jugent inutile d'en rajouter. Ainsi s'enchaînent les rentrées françaises. Pendant ce temps l'enseignement privé est contraint de refuser du monde, y compris de nombreux enfants d'enseignants du secteur public désireux d'assurer l'avenir de leur progéniture. Cette schizophrénie entre le statut et le marché répond à celle entre les moyens et les résultats.
Là-dessus, l'approche de la présidentielle a inspiré à Ségolène Royal, désireuse de bien faire, une remise en question du système de la carte scolaire. Elle enferme en effet les établissements publics dans leur petit monopole géographique, interdit aux parents la liberté de choix et se trouve d'ailleurs facilement contournée par les plus ingénieux et les plus aisés. Cette suggestion, par ailleurs sarkozienne, a déclenché une manière d'émeute Rue de Solferino. Le marché politique du Parti socialiste, il est vrai (près de 900.000 enseignants, avec leurs familles et leurs proches), ne lui autorise pas de telles intrépidités. La candidate, à qui ses rivaux reprochent volontiers de ne rien dire, sera condamnée cette fois pour avoir dit quelque chose. Et les défilés, comme d'habitude, continueront à réclamer plus de moyens pour toujours aussi peu de résultats. Le (la) futur(e) titulaire de l'Elysée sera jugé(e) aussi sur son aptitude à mettre fin à la lancinante stérilité des rentrées françaises.
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Bloc-notes : Vérités sur le désastre éducatif
Ivan Rioufol (irioufol@lefigaro.fr).
Publié le 08 septembre 2006
Actualisé le 08 septembre 2006 : 07h53
A qui le tour ? L’école. Dans la série Les trompe-l’œil qui s’effondrent (bloc-notes de la semaine dernière), le désastre éducatif s’est imposé cette semaine comme une urgence. Aux sornettes jurant : « Le niveau monte », Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont commencé à dresser, à l’occasion de la rentrée, l’inventaire des dégradations d’un système qui renâcle à transmettre le savoir et qui fait fuir les élèves vers le privé. Toutes les vérités seront- elles dites ?
Que l’école devienne un enjeu, dans la compétition que se livrent les deux possibles candidats à l’Élysée, est une bonne nouvelle. Elle annonce la fin du consensuel statu quo autour d’un naufrage occulté. Reste à en mesurer l’étendue et les causes. Dans cet exercice de lucidité, qui oblige à passer outre aux injonctions idéologiques accumulées par la gauche depuis 1968, Sarkozy a pris l’avantage, lors de l’université d’été de l’UMP.
C’est une révolution conservatrice qu’il propose, en mettant en cause le dogme égalitariste et festif qui « demande aux enfants ce qu’ils ont envie d’apprendre, qui dit à l’élève qu’il est l’égal du maître, qui part en guerre contre l’élitisme républicain ». Gilles de Robien, ministre de l’Éducation, a d’ailleurs déjà entamé ce retour en arrière, en imposant la lecture syllabique, la dictée, l’apprentissage du calcul mental et de la grammaire.
Cet hommage au passé n’est vraisemblablement pas pour effrayer Royal. Dimanche, devant la fédération PS de Florac (Lozère), elle a laissé comprendre, voulant « restaurer l’ordre juste à l’école », son désir de se démarquer des diafoirus qui marchent sur la tête. Mais sa réticence à défendre, ce jour-là, l’aménagement de la carte scolaire laisse deviner d’autres timidités. Son souci de ne pas brusquer son camp dans l’autocritique pourrait l’inciter à baisser le ton.
À la droite d’enfoncer le clou. À elle de désigner les pédants pédagogues comme responsables de la destruction de l’instruction publique. À elle de dénoncer, comme le font des enseignants, l’endoctrinement des instituts de formation des maîtres. À elle de refuser d’avaliser la perte d’exigence, qui semble signifier, comme le remarque le mathématicien Laurent Lafforgue, que « les enfants des milieux défavorisés sont des petits malheureux intellectuellement déficients ». Allez ! Encore quelques efforts !
Hypocrisie
Il faudra bien en finir, aussi, avec cette autre hypocrisie, qui feint de ne pas comprendre pourquoi la mixité sociale est en panne et pourquoi l’Éducation nationale n’arrive plus à faire respecter une identité commune. Oui, l’asphyxie de l’école est due à une immigration massive et incessante. Ce phénomène oblige des enseignants à faire apprendre à de plus en plus d’enfants étrangers une langue et une culture qu’ils ne connaissent pas, que parfois leurs parents n’admirent pas, voire qu’ils détestent pour une minorité d’entre eux. Il faudra bien ressortir des tiroirs le rapport Obin de juillet 2004 qui décrivait, parlant de l’islam à l’école, « la montée en puissance du phénomène religieux dans les quartiers, notamment chez les jeunes ». Il faudra bien prendre la dimension ethnique de la violence scolaire (82 000 actes recensés en 2005), qui affecte de plus en plus d’« établissements difficiles ».Ceux-là sont le résultat de ces données qui s’additionnent, sans qu’elles soient jamais nommées.
Éloge du réactionnaire
Je les entends déjà : « Réactionnaire ! » Ainsi bêlent les mutins de Panurge (Philippe Muray), qui tremblent que les choses soient dites. Ils ne sont qu’une même plainte, ces jours-ci. Porte-parole du PS, Julien Dray qualifie Nicolas Sarkozy de « vrai réactionnaire ». Jugement repris par le syndicat étudiant Unef. « Réactionnaire » est aussi le mot qui vient à Eddie Aït, responsable des Radicaux de gauche « pour les questions LGBT (lesbiens, gays, bi, trans) », pour commenter l’opposition du président de l’UMP au mariage homosexuel. « Réactionnaire » dit le PS parlant de la réforme du droit de grève. « Réactionnaire », reprend Act Up pour critiquer l’hommage rendu dimanche à Jean-Paul II par la Ville de Paris.
La Grosse Berta du bien pensisme pilonnait pareillement les opposants à la Constitution européenne. Autant dire que cette insulte n’effraye plus les gens. Mieux : le qualificatif est devenu un compliment, puisqu’il désigne de plus en plus « l’aptitude à résister au conformisme du temps » (Marc Fumaroli). Si le réactionnaire est celui qui ne se résout plus aux mensonges des politiques, aux tours de passe-passe des statisticiens, à la bonne conscience des donneurs de leçons, aux intimidations des idéologues, il est urgent de se revendiquer réac.
C’est ce mouvement qui s’observe en Europe, en réaction à l’angélisme du « vivrensemblisme ». Alors que Renaud, fier de faire rimer Sarko avec facho dans une chanson, louait, mardi dans Le Parisien, l’Espagne et l’Italie, qui ont régularisé respectivement 700 000 et 350 000 clandestins, un sondage faisait apparaître, mercredi, que 89 % des Espagnols estiment que trop d’immigrés arrivent chez eux. Plus de la moitié des Britanniques pensent que l’Islam constitue une menace pour le monde occidental. 48 % des Danois (contre 34 %) jugent l’islam incompatible avec la démocratie. Les Hollandais n’en pensent pas moins. L’idée d’une impossible coexistence avec des arrivants envahissants s’installe dans des esprits. Qui s’en alarme ?
11 Septembre
11 Septembre : il y a cinq ans, l’islamisme déclarait la guerre au monde libre, et certains en sont encore à ergoter sur la menace de ce nouveau totalitarisme. C’est pourquoi le Mouvement pour la paix et contre le terrorisme continuera, lundi (19 h-21 h) sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris, à sonner le tocsin.
jeudi, septembre 07, 2006
Les terroristes intellectuels en action
Le CRAN et le MRAP menacent le Petit Robert d'un procès pour une de ses définitions du mot colonisation (2° Mise en valeur, exploitation des pays colonisés - c'est moi qui souligne). Pour l'anecdote, on remarquera que mon édition de 1972 donne déjà cette définition et qu'elle ne paraît pas avoir bouleversé grand'monde jusqu'ici.
Bien sûr, prise au premier degré, cette cagade est parfaitement stupide et la réponse du Petit Robert recevable (ce n'est qu'une acception parmi d'autres, de plus il faut tenir compte des renvois). En fait, la question ne devrait même pas avoir été posée tellement elle est conne.
Mais, l'intérêt n'est pas de gagner, ni même de faire un procès, il est d'installer des peurs, des tabous, des interdits.
Désormais, le Petit Robert ne considérera plus les mots immigré et colonisation avec le même détachement que casserole et maréchal-ferrant. On incite les gens à mettre un boeuf sur leur langue.
C'est une manoeuvre terroriste de minoritaires pour imposer leur loi à la majorité.
Pourtant, c'est perdu d'avance, le seul résultat étant de pourrir le débat.
Aujourd'hui, il est devenu tabou de dire "Il y a trop d'immigrés en France et les musulmans s'intègrent moins bien que les autres.", mais combien le pensent d'autant plus fort qu'ils s'interdisent de l'exprimer, sauf dans l'isoloir ?
Une chose m'inquiète, c'est que la liberté d'expression est si peu protégée en France qu'on peut faire ce genre de procès. Le "politiquement correct" a été inventée par les Anglo-saxons justement parce qu'il ne pouvait être imposé par la loi. Hélas, en France, nous sommes menacés d'un "politiquement correct" ayant force de loi (voir par ailleurs le procès Pétré-Grenouilleau et les scélérates lois "mémorielles", qui instituent des délits d'opinion).
Une chose rassure, et explique les offensives médiatiques du CRAN et du MRAP, il est de moins en moins tabou de dire et d'écrire que le multiculturalisme est une escroquerie, qu'il n'est pas vrai que des populations d'origines différentes vivent dans une harmonie spontanée pour le plus grand bonheur de tous.
Néanmoins, le discrédit du multiculturalisme (s'il eût jamais du crédit ailleurs que dans les cercles radicaux gauchistes) est un fait ponctuel.
La possibilité d'attaquer la liberté d'expression est, elle, généralisée. On sent poindre l'accusation d'homophobie contre ceux, dont je suis, qui refusent la légalisation de l'adoption par des couples homosexuels ; or l'homophobie est punie par la loi.
Heureusement, nous sommes encore en démocratie. Parmi les composantes du "combat pour les valeurs" dont nous tympanisent les candidats Sarkozy et Royal, il y a le ras-le-bol du Français moyen, baguette et béret, de ces communautarismes bruyants qui entendent faire la loi contre le voeu sourd mais persistant de la majorité.
Enfin, je regrette d'avoir fait de la publicité au MRAP et au CRAN (à quand le CRAB ?).
Bien sûr, prise au premier degré, cette cagade est parfaitement stupide et la réponse du Petit Robert recevable (ce n'est qu'une acception parmi d'autres, de plus il faut tenir compte des renvois). En fait, la question ne devrait même pas avoir été posée tellement elle est conne.
Mais, l'intérêt n'est pas de gagner, ni même de faire un procès, il est d'installer des peurs, des tabous, des interdits.
Désormais, le Petit Robert ne considérera plus les mots immigré et colonisation avec le même détachement que casserole et maréchal-ferrant. On incite les gens à mettre un boeuf sur leur langue.
C'est une manoeuvre terroriste de minoritaires pour imposer leur loi à la majorité.
Pourtant, c'est perdu d'avance, le seul résultat étant de pourrir le débat.
Aujourd'hui, il est devenu tabou de dire "Il y a trop d'immigrés en France et les musulmans s'intègrent moins bien que les autres.", mais combien le pensent d'autant plus fort qu'ils s'interdisent de l'exprimer, sauf dans l'isoloir ?
Une chose m'inquiète, c'est que la liberté d'expression est si peu protégée en France qu'on peut faire ce genre de procès. Le "politiquement correct" a été inventée par les Anglo-saxons justement parce qu'il ne pouvait être imposé par la loi. Hélas, en France, nous sommes menacés d'un "politiquement correct" ayant force de loi (voir par ailleurs le procès Pétré-Grenouilleau et les scélérates lois "mémorielles", qui instituent des délits d'opinion).
Une chose rassure, et explique les offensives médiatiques du CRAN et du MRAP, il est de moins en moins tabou de dire et d'écrire que le multiculturalisme est une escroquerie, qu'il n'est pas vrai que des populations d'origines différentes vivent dans une harmonie spontanée pour le plus grand bonheur de tous.
Néanmoins, le discrédit du multiculturalisme (s'il eût jamais du crédit ailleurs que dans les cercles radicaux gauchistes) est un fait ponctuel.
La possibilité d'attaquer la liberté d'expression est, elle, généralisée. On sent poindre l'accusation d'homophobie contre ceux, dont je suis, qui refusent la légalisation de l'adoption par des couples homosexuels ; or l'homophobie est punie par la loi.
Heureusement, nous sommes encore en démocratie. Parmi les composantes du "combat pour les valeurs" dont nous tympanisent les candidats Sarkozy et Royal, il y a le ras-le-bol du Français moyen, baguette et béret, de ces communautarismes bruyants qui entendent faire la loi contre le voeu sourd mais persistant de la majorité.
Enfin, je regrette d'avoir fait de la publicité au MRAP et au CRAN (à quand le CRAB ?).
Nicolas Sarkozy n'est pas libéral
La question "Sarkozy est-il libéral ?" se posait et lui-même entretenait une ambiguité.
Je me doutais bien depuis un certain temps que la réponse était négative.
Ne voilà-t-il pas que j'apprends que son discours d'Agen a été écrit par Henri Guiano.
Qui est Henri Guiano ? Un technocrate étatiste de la tête aux pieds, ex commissaire au Plan, rien que ce CV soviétisant est risible (imagine-t-on un titre plus ridicule, plus arriéré, que "Commissaire au Plan" ?).
M. Guiano est notamment l'auteur d'un article honteux dans les Echos, expliquant que la dette publique n'est pas grave puisque les Français, eux, épargnent. Confondre ainsi argent public et argent privé en dit long sur le libéralisme du personnage.
C'est d'autant plus condamnable que, pour une grande part, les Français épargnent à cause de risques introduits dans leur vie, directement ou indirectement, par l'irresponsabilité étatique (Impôts imprévisibles du fait d'une dette hors de contrôle, futur krach des retraites, etc.).
Bref, avec un tel nègre, qui peut encore croire que Sarkozy est libéral ?
Bien sûr, il n'échappera pourtant pas à l'accusation infamante de libéraisme (ultra, forcément ultra) par et pour les imbéciles qui n'ont aucune idée de ce qu'est le libéralisme.
Mais peut-on empêcher les cons d'être cons ?
Lorsque je glisse de temps à autre que le libéralisme est une philosophie du droit, je reçois des regards d'yeux ronds comme des soucoupes volantes.
Bref, savoir si Sarko est libéral ou non intéressera seulement ceux qui savent ce qu'est le libéralisme, représentant au fond une infime minorité.
Je me doutais bien depuis un certain temps que la réponse était négative.
Ne voilà-t-il pas que j'apprends que son discours d'Agen a été écrit par Henri Guiano.
Qui est Henri Guiano ? Un technocrate étatiste de la tête aux pieds, ex commissaire au Plan, rien que ce CV soviétisant est risible (imagine-t-on un titre plus ridicule, plus arriéré, que "Commissaire au Plan" ?).
M. Guiano est notamment l'auteur d'un article honteux dans les Echos, expliquant que la dette publique n'est pas grave puisque les Français, eux, épargnent. Confondre ainsi argent public et argent privé en dit long sur le libéralisme du personnage.
C'est d'autant plus condamnable que, pour une grande part, les Français épargnent à cause de risques introduits dans leur vie, directement ou indirectement, par l'irresponsabilité étatique (Impôts imprévisibles du fait d'une dette hors de contrôle, futur krach des retraites, etc.).
Bref, avec un tel nègre, qui peut encore croire que Sarkozy est libéral ?
Bien sûr, il n'échappera pourtant pas à l'accusation infamante de libéraisme (ultra, forcément ultra) par et pour les imbéciles qui n'ont aucune idée de ce qu'est le libéralisme.
Mais peut-on empêcher les cons d'être cons ?
Lorsque je glisse de temps à autre que le libéralisme est une philosophie du droit, je reçois des regards d'yeux ronds comme des soucoupes volantes.
Bref, savoir si Sarko est libéral ou non intéressera seulement ceux qui savent ce qu'est le libéralisme, représentant au fond une infime minorité.
L'anti-pédagogie économique
Les Français, et plus encore leurs dirigeants, issus du Levaithan bureaucratique, sont d'une ignorance crasse et, hélas, néfaste en économie.
Ainsi, rares sont ceux qui paraissent être accessibles à cette pensée, pourtant simplissime : les Français ont un problème de pouvoir d'achat, pas la France.
La France a un problème d'offre : économie trop rigide, produits mal adaptés, réputation en baisse ...
Il y a des tas de moyens simples de résoudre le problème d'offre de la France tout en résolvant le problème de pouvoir d'achat des Français : débloquer le contingent d'heures supplémentaires (la notion même de durée légale du travail est idiote), réduire les impots en supprimant quelques réglements et les cohortes de fonctionnaires qui vont avec, etc.
Seulement voilà : l'intérêt de l'Etat et l'obsession de son omniprésence prévaudront.
Quand on prend cinq minutes pour y réfléchir, le mythe comme quoi la nation sombrerait dans la pire anarchie si l'Etat se retirait en dit long sur le manque de confiance en soi de la société civile.
C'est le contraire qui est vrai : l'application de diktats administratifs uniformes sur tout le territoire, ignorant les contraintes locales, toujours mal taillées et inadpatées provoquel'anarchie.
Une fois qu'on a compris cela, mille événements s'expliquent. Par exemple, le dernier sujet de débat à la mode, la "carte scolaire", c'est-à-dire en clair la privation de la liberté de choix de l'école de ses enfants, en est une parfaite illustration.
Comme toutes les contraintes illégitimes, elle est contournée par les plus motivés, les mieux renseignés, les mieux connectés, à commencer par les enseignants.
Bien sûr, nos marxistes, qui sont fondamentalement des éradicateurs, n'ayant rien compris (ou, au contraire, pour certains, ayant parfaitement compris la remise en cause de leurs sinécures que la liberté provoquerait) proposent encore plus de contraintes.
Mais pour revenir à des idées plus sérieuses, la liberté totale de choix par les parents entrainerait probablement le sursaut éducatif tant recherché : les établissements voyant fuir en masse les élèves seraient bien obligés de s'interroger sur leur pédagogie et sur leur recrutement.
L'antipédagogie économique
Ainsi, rares sont ceux qui paraissent être accessibles à cette pensée, pourtant simplissime : les Français ont un problème de pouvoir d'achat, pas la France.
La France a un problème d'offre : économie trop rigide, produits mal adaptés, réputation en baisse ...
Il y a des tas de moyens simples de résoudre le problème d'offre de la France tout en résolvant le problème de pouvoir d'achat des Français : débloquer le contingent d'heures supplémentaires (la notion même de durée légale du travail est idiote), réduire les impots en supprimant quelques réglements et les cohortes de fonctionnaires qui vont avec, etc.
Seulement voilà : l'intérêt de l'Etat et l'obsession de son omniprésence prévaudront.
Quand on prend cinq minutes pour y réfléchir, le mythe comme quoi la nation sombrerait dans la pire anarchie si l'Etat se retirait en dit long sur le manque de confiance en soi de la société civile.
C'est le contraire qui est vrai : l'application de diktats administratifs uniformes sur tout le territoire, ignorant les contraintes locales, toujours mal taillées et inadpatées provoquel'anarchie.
Une fois qu'on a compris cela, mille événements s'expliquent. Par exemple, le dernier sujet de débat à la mode, la "carte scolaire", c'est-à-dire en clair la privation de la liberté de choix de l'école de ses enfants, en est une parfaite illustration.
Comme toutes les contraintes illégitimes, elle est contournée par les plus motivés, les mieux renseignés, les mieux connectés, à commencer par les enseignants.
Bien sûr, nos marxistes, qui sont fondamentalement des éradicateurs, n'ayant rien compris (ou, au contraire, pour certains, ayant parfaitement compris la remise en cause de leurs sinécures que la liberté provoquerait) proposent encore plus de contraintes.
Mais pour revenir à des idées plus sérieuses, la liberté totale de choix par les parents entrainerait probablement le sursaut éducatif tant recherché : les établissements voyant fuir en masse les élèves seraient bien obligés de s'interroger sur leur pédagogie et sur leur recrutement.
L'antipédagogie économique
mercredi, septembre 06, 2006
L'islamisme est il un problème sexuel ?
C'est ce que suggère John Vinocur dans le Herald Tribune. Ca me paraît un peu court, mais il y a dans l'islamisme pire qu'un rejet, une hantise, une terreur, de tout ce qui est féminin qu'on peut à bon droit s'interroger?
Qu'en pensez-vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Retour sur la maolâtrie
Ils ont tant aimé Mao
Je me pose souvent la question suivante : à peine sorti de l'enfance, dans les années 80, je préférérais déjà Camus à Sartre, à quoi dois-je cette bonne fortune ? Education ? Saines lectures ?
Aujourd'hui, après réflexion et maturation , les Sartre, July, Aragon et leur clique me semblent odieux, mais à l'époque où j'ai penché du coté que je sais aujourd'hui être le bon, qu'est-ce qui m'a décidé ?
Je me souviens de polémiques avec un camarade sartrien et c'est vrai, je l'admets, Jean-Paul me paraissait plus brillant qu'Albert.
Mais justement, je crois que c'est le talent de Sartre pour les jeux intellectuels qui m'a repoussé : il jongle avec les mots et les idées, mais ça sonnait creux.
Aujourd'hui, je trouve Sartre odieux, mais à l'époque, je crois que je le trouvais simplement ridicule, sans bien réaliser pourquoi.
Je me pose souvent la question suivante : à peine sorti de l'enfance, dans les années 80, je préférérais déjà Camus à Sartre, à quoi dois-je cette bonne fortune ? Education ? Saines lectures ?
Aujourd'hui, après réflexion et maturation , les Sartre, July, Aragon et leur clique me semblent odieux, mais à l'époque où j'ai penché du coté que je sais aujourd'hui être le bon, qu'est-ce qui m'a décidé ?
Je me souviens de polémiques avec un camarade sartrien et c'est vrai, je l'admets, Jean-Paul me paraissait plus brillant qu'Albert.
Mais justement, je crois que c'est le talent de Sartre pour les jeux intellectuels qui m'a repoussé : il jongle avec les mots et les idées, mais ça sonnait creux.
Aujourd'hui, je trouve Sartre odieux, mais à l'époque, je crois que je le trouvais simplement ridicule, sans bien réaliser pourquoi.
mardi, septembre 05, 2006
Un monde toujours plus dangereux
Nous avions déjà depuis quelques temps le scénario catastrophe d'une bombe atomique ou bactériologique introduite par des terroristes dans une métropole.
Depuis les événements au Liban, d'autres scénarios catastrophe s'ouvrent.
Déjà, les morts français en Cote d'Ivoire du fait de Su-25 pilotés par des Ukrainiens auraient du nous mettre la puce à l'oreille : si les Français n'avaient pas le matériel pour se défendre, c'est que la menace aérienne avait été jugée, à tort, nulle.
Nous avons depuis découvert qu'une organisation terroriste, le Hezbollah, était capable de tirer des roquettes en salves coordonnées, d'utiliser habilement des missiles anti-chars sophistiqués, de dézinguer le navire-amiral d'une flotte occidentale et même de faire usage de dispositifs de vision nocturne et de drones.
Certes, ce sont des équipements assez classiques pour une armée, mais, justement, ce n'est pas une armée qui les a utilisés, c'est-à-dire que la philosophie diffère : si le Hezbollah avait eu deux ou trois hélicoptères ou quelques chars, ce qui est très loin d'être impossible, quel usage suicidaire et spectaculaire aurait-il pu en faire ?
Au final, sur le strict plan militaire, le Hezbollah s'est pris une raclée, mais ce n'est pas du tout ce que les medias racontent, alors les tactiques du Hezbollah n'ont-elles pas atteints leur but politique ?
Imaginez qu'un groupe somalien à la corne de l'Afrique se mette à tirer comme à la foire les navires, pétroliers et autres, passant à portée de missiles anti-navires. Ne serait-ce pas un magnifique bordel ?
Autrement dit, l'idée classique opposant armée sophistiquée contre groupe terroriste rudimentaire apparaît dépassée.
La conséquence ? Il se pourrait bien qu'une des seules initiatives chiraquiennes finisse par être vue avec le recul comme à contretemps : la professionalisation des armées et l'abandon du service militaire.
En effet, pour contrer un groupe terroriste usant de matériels modernes, il faut de gros effectifs, des "boots on the ground", comme disent nos amis anglo-saxons, afin de pouvoir quadriller et occuper le terrain. Il faudrait donc envisager une armée à deux étages : les pros pour la frappe, les appelés pour l'occupation.
Finalement, on serait plus du coté de l'armée suisse ou de l'armée israelienne.
C'est aussi la fin de la doctrine "zéro mort" (de notre coté, s'entend). Même les Américains reviennent à petits pas sur cette doctrine qui fait que l'essentiel des forces est employé à protéger les forces.
Là encore, imaginez le Hezbollah avec un seul hélicoptère armé judicieusement utilisé, quitte à ce qu'il ne revienne jamais. Avec les plus grandes précautions, on ne pourrait l'empêcher de faire des ravages avant d'être abattu.
Tout ce que j'évoque devrait rappeler quelque chose aux amateurs d'histoire militaire : la reconqête du Pacifique par les Marines contre les Japonais : même dédain des pertes, même utilisation habile du terrain et du matériel, même acharnement.
Et vous savez quoi ? L'armée américaine est très attachée à l'histoire militaire (1) et la comparaison qui revient le plus souvent dans les blogs et dans les journaux de soldats ou d'officiers en Irak est justement la guerre du Pacifique.
Bienvenu dans un monde d'amour et de paix.
(1) : "La culture générale est l'école du commandement." (C. De Gaulle)
Depuis les événements au Liban, d'autres scénarios catastrophe s'ouvrent.
Déjà, les morts français en Cote d'Ivoire du fait de Su-25 pilotés par des Ukrainiens auraient du nous mettre la puce à l'oreille : si les Français n'avaient pas le matériel pour se défendre, c'est que la menace aérienne avait été jugée, à tort, nulle.
Nous avons depuis découvert qu'une organisation terroriste, le Hezbollah, était capable de tirer des roquettes en salves coordonnées, d'utiliser habilement des missiles anti-chars sophistiqués, de dézinguer le navire-amiral d'une flotte occidentale et même de faire usage de dispositifs de vision nocturne et de drones.
Certes, ce sont des équipements assez classiques pour une armée, mais, justement, ce n'est pas une armée qui les a utilisés, c'est-à-dire que la philosophie diffère : si le Hezbollah avait eu deux ou trois hélicoptères ou quelques chars, ce qui est très loin d'être impossible, quel usage suicidaire et spectaculaire aurait-il pu en faire ?
Au final, sur le strict plan militaire, le Hezbollah s'est pris une raclée, mais ce n'est pas du tout ce que les medias racontent, alors les tactiques du Hezbollah n'ont-elles pas atteints leur but politique ?
Imaginez qu'un groupe somalien à la corne de l'Afrique se mette à tirer comme à la foire les navires, pétroliers et autres, passant à portée de missiles anti-navires. Ne serait-ce pas un magnifique bordel ?
Autrement dit, l'idée classique opposant armée sophistiquée contre groupe terroriste rudimentaire apparaît dépassée.
La conséquence ? Il se pourrait bien qu'une des seules initiatives chiraquiennes finisse par être vue avec le recul comme à contretemps : la professionalisation des armées et l'abandon du service militaire.
En effet, pour contrer un groupe terroriste usant de matériels modernes, il faut de gros effectifs, des "boots on the ground", comme disent nos amis anglo-saxons, afin de pouvoir quadriller et occuper le terrain. Il faudrait donc envisager une armée à deux étages : les pros pour la frappe, les appelés pour l'occupation.
Finalement, on serait plus du coté de l'armée suisse ou de l'armée israelienne.
C'est aussi la fin de la doctrine "zéro mort" (de notre coté, s'entend). Même les Américains reviennent à petits pas sur cette doctrine qui fait que l'essentiel des forces est employé à protéger les forces.
Là encore, imaginez le Hezbollah avec un seul hélicoptère armé judicieusement utilisé, quitte à ce qu'il ne revienne jamais. Avec les plus grandes précautions, on ne pourrait l'empêcher de faire des ravages avant d'être abattu.
Tout ce que j'évoque devrait rappeler quelque chose aux amateurs d'histoire militaire : la reconqête du Pacifique par les Marines contre les Japonais : même dédain des pertes, même utilisation habile du terrain et du matériel, même acharnement.
Et vous savez quoi ? L'armée américaine est très attachée à l'histoire militaire (1) et la comparaison qui revient le plus souvent dans les blogs et dans les journaux de soldats ou d'officiers en Irak est justement la guerre du Pacifique.
Bienvenu dans un monde d'amour et de paix.
(1) : "La culture générale est l'école du commandement." (C. De Gaulle)
lundi, septembre 04, 2006
Témoignage d'une prof de français
Elle ne m'en voudra pas, je lui conserve l'anonymat.
Je viens seulement de lire de vieux articles de ton blog sur la querelle du pédagogisme, encore une bonne analyse [c'est trop gentil, j'en rosis] ... j'en suis à ma 10ème rentrée (incroyable ! ) [ça ne nous rajeunit pas] et confirme qu'on perd beaucoup de temps à toujours tout vouloir faire deviner ... et qu'au bout du compte il reste qand même à apprendre.
Bien plus, il y a 5 ans, passant d'une ZEP, où toutes les collègues de français sont (étaient ? ) persuadées que seule la découverte par l'élève était la bonne méthode, je suis arrivée en "non-ZEP" à la tête d'une classe de 5ème, où la moitié faisait option "latin grec" J'ai vite compris que ces bons élèves attendaient gentiment que la "fausse" découverte soit faite pour se mettre au travail une fois la règle énoncée, il n'y avait plus qu'à l'appliquer et ça allait aussi bien (donc ils restaient à peu près 1/2h à ne pas utiliser leur cerveau)
Quant aux autres, plus à la traîne, je ne suis même pas persuadée que le fait d'avoir découvert tout seul était efficace, car après avoir fait cette découverte, ils ne semblaient plus très motivés pour la mettre en application avec des exercices et l'apprendre. Ils passaient la 2ème 1/2 heure à ne plus utiliser leur cerveau ... (finalement ça permet de travailler en 1/2 groupe !!)
Sinon, la même méthode est appliquée en math [ben, voyons, pourquoi changer une méthode qui perd ?] ..
Bon c'est pas tout ça, mais j'ai une grève à préparer, moi !! (euh, non, simplement l'accueil des 3ème) mais je crois avoir effectivement entendu en juin qu'une date était prise pour une grève contre, forcément contre.
A +
Je viens seulement de lire de vieux articles de ton blog sur la querelle du pédagogisme, encore une bonne analyse [c'est trop gentil, j'en rosis] ... j'en suis à ma 10ème rentrée (incroyable ! ) [ça ne nous rajeunit pas] et confirme qu'on perd beaucoup de temps à toujours tout vouloir faire deviner ... et qu'au bout du compte il reste qand même à apprendre.
Bien plus, il y a 5 ans, passant d'une ZEP, où toutes les collègues de français sont (étaient ? ) persuadées que seule la découverte par l'élève était la bonne méthode, je suis arrivée en "non-ZEP" à la tête d'une classe de 5ème, où la moitié faisait option "latin grec" J'ai vite compris que ces bons élèves attendaient gentiment que la "fausse" découverte soit faite pour se mettre au travail une fois la règle énoncée, il n'y avait plus qu'à l'appliquer et ça allait aussi bien (donc ils restaient à peu près 1/2h à ne pas utiliser leur cerveau)
Quant aux autres, plus à la traîne, je ne suis même pas persuadée que le fait d'avoir découvert tout seul était efficace, car après avoir fait cette découverte, ils ne semblaient plus très motivés pour la mettre en application avec des exercices et l'apprendre. Ils passaient la 2ème 1/2 heure à ne plus utiliser leur cerveau ... (finalement ça permet de travailler en 1/2 groupe !!)
Sinon, la même méthode est appliquée en math [ben, voyons, pourquoi changer une méthode qui perd ?] ..
Bon c'est pas tout ça, mais j'ai une grève à préparer, moi !! (euh, non, simplement l'accueil des 3ème) mais je crois avoir effectivement entendu en juin qu'une date était prise pour une grève contre, forcément contre.
A +
Notre jeunesse
Je vous retranscris verbatim le dialogue que j'ai eu cet été avec une stagiaire de vingt ans :
moi : Qu'est-ce que tu vas faire à la rentrée ?
elle : Une fac de socio, sûrement, ou sinon de psycho.
moi : Tu sais, sans vouloir te décourager, c'est un ticket pour l'ANPE.
elle : C'est pas grave, je voudrais faire prof.
moi : pourquoi ?
elle : ... ou être fonctionnaire. Le travail, c'est pas trop mon truc.
Promis, craché, juré, ce dialogue est absolument authentique.
J'en resté comme deux ronds de flan.
Au même âge, je disais : "Je serai maître du monde avant 31 ans, c'est l'âge où est mort Alexandre le grand." Maintenant, je dis plutôt : "Bah, avant 40 ans, Jules César était un inconnu ou presque."
Cette jeune femme était elle représentative ? Si l'on croit les sondages et l'affluence dans les facs-impasses, hélas oui.
J'en tire plusieurs remarques.
1) Alfred Sauvy avait raison. L'âge dans la tête ne dépend pas que de l'âge du corps. Des jeunes dans une vieille société (c'est-à-dire rétive au risque, conservatrice, à statuts) peuvent avoir une mentalité de vieux.
2) Pour que les entreprises provoquent ainsi le désir de fuite, il faut bien qu'elles en portent une responsabilité.
3) Cette attitude est immorale : on doit à la société sa part de travail. Envisager le fonctionnariat comme une sinécure financée gracieusement par le contribuable est malhonnête. Quelles valeurs a-t-on transmis à ces jeunes pour qu'ils pensent ainsi ? Et qui ? Les parents ? Les profs ? La télé ?
4) Enfin, cette idée comme quoi "fonction publique = planque" ne démonte-t-elle pas tous les discours fallacieux sur les "fonctionnaires-dévoués-au-service-du-public-qui-méritent-bien-leurs-privilèges" ? A moins bien entendu que cette future fonctionnaire par vocation soit fort mal renseignée.
moi : Qu'est-ce que tu vas faire à la rentrée ?
elle : Une fac de socio, sûrement, ou sinon de psycho.
moi : Tu sais, sans vouloir te décourager, c'est un ticket pour l'ANPE.
elle : C'est pas grave, je voudrais faire prof.
moi : pourquoi ?
elle : ... ou être fonctionnaire. Le travail, c'est pas trop mon truc.
Promis, craché, juré, ce dialogue est absolument authentique.
J'en resté comme deux ronds de flan.
Au même âge, je disais : "Je serai maître du monde avant 31 ans, c'est l'âge où est mort Alexandre le grand." Maintenant, je dis plutôt : "Bah, avant 40 ans, Jules César était un inconnu ou presque."
Cette jeune femme était elle représentative ? Si l'on croit les sondages et l'affluence dans les facs-impasses, hélas oui.
J'en tire plusieurs remarques.
1) Alfred Sauvy avait raison. L'âge dans la tête ne dépend pas que de l'âge du corps. Des jeunes dans une vieille société (c'est-à-dire rétive au risque, conservatrice, à statuts) peuvent avoir une mentalité de vieux.
2) Pour que les entreprises provoquent ainsi le désir de fuite, il faut bien qu'elles en portent une responsabilité.
3) Cette attitude est immorale : on doit à la société sa part de travail. Envisager le fonctionnariat comme une sinécure financée gracieusement par le contribuable est malhonnête. Quelles valeurs a-t-on transmis à ces jeunes pour qu'ils pensent ainsi ? Et qui ? Les parents ? Les profs ? La télé ?
4) Enfin, cette idée comme quoi "fonction publique = planque" ne démonte-t-elle pas tous les discours fallacieux sur les "fonctionnaires-dévoués-au-service-du-public-qui-méritent-bien-leurs-privilèges" ? A moins bien entendu que cette future fonctionnaire par vocation soit fort mal renseignée.
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