A l'occasion du meurtre de Marie-Christine Hodeau par un violeur récidiviste libéré avant d'avoir effectué la totalité de sa peine, on rentre dans les discussions techniques. Pourtant, je ne crois pas que le problème soit dans la technique du droit.
En entendant les magistrats s'exprimer sur cette affaire, on en tire l'impression que lorsqu'on commet un crime, c'est qu'on est plus ou moins fou et donc irresponsable (sauf le Français blanc catholique père de famille qui tue un cambrioleur. C'est un fasciste et donc passible des punitions les plus sévères).
A ce compte, mieux vaut commettre un crime bien horrible : on aura d'autant plus de chances d'être jugé fou donc irresponsable.
Je résume la situation du criminel :
> soit il est fou et il est irresponsable.
> soit il n'est pas fou, son crime est du à la société qui le maltraite et il est irresponsable (1).
Dans tous les cas, l'ombre de l'irresponsabilité et de l'innocence plane sur lui.
On est en plein maternalisme : Monchéri-Moncoeur n'est jamais coupable et maman le console (2).
Alors rappelons ce qui fut naguère une évidence : la société a le droit et le devoir de se défendre contre les individus dangereux (3).
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(1) : une magistrate, degôche évidemment, expliquait cela à la télévision. La même, qui excusait les voleurs au nom de la faute de la société coupable, forcément coupable, déconseillait formellement la légitime défense, qui, elle, est inexcusable, aux honnêtes gens,.
(2) : ne croyez pas que j'exagère, j'ai entendu une mère justifier les agissements de son fils violent, drogué, voleur et qui la bat. Il a fait de la prison pour s'être bagarré avec un policier mais celui-ci «l'avait provoqué» !
(3) : Romain Gary pensait qu'une société qui n'avait plus le courage d'exécuter les individus dangereux, quitte à faire une erreur, était perdue par sa lâcheté. Mais avant de rétablir la peine de mort, cessons déjà l'habitude imbécile de l'indulgence outrancière.
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Ce qui est proscrit dans la légitime défense, c'est la concurrence faite au « monopole de la violence physique légitime » de l'État. Qui n'a plus de sens quand ce dernier n'assume plus vraiment son rôle (dans les banlieues notamment). Heureusement, des milices privées sont en train de se former. Mais dans l'intervalle, combien de victimes évitables et irréparables...
RépondreSupprimer"Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, puisque ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie, éléments qui se complètent l'un par l'autre et ne se peuvent comprendre l'un sans l'autre. Car que sont nos Facultés, sinon un prolongement de notre Personnalité, et qu'est-ce que la Propriété si ce n'est un prolongement de nos Facultés?
RépondreSupprimerSi chaque homme a le droit de défendre, même par la force, sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, plusieurs hommes ont le Droit de se concerter, de s'entendre, d'organiser une Force commune pour pourvoir régulièrement à cette défense.
Le Droit collectif a donc son principe, sa raison d'être, sa légitimité dans le Droit individuel; et la Force commune ne peut avoir rationnellement d'autre but, d'autre mission que les forces isolées auxquelles elle se substitue.
Ainsi, comme la Force d'un individu ne peut légitimement attenter à la Personne, à la Liberté, à la Propriété d'un autre individu, par la même raison la Force commune ne peut être légitimement appliquée à détruire la Personne, la Liberté, la Propriété des individus ou des classes.
Car cette perversion de la Force serait, en un cas comme dans l'autre, en contradiction avec nos prémisses. Qui osera dire que la Force nous a été donnée non pour défendre nos Droits, mais pour anéantir les Droits égaux de nos frères? Et si cela n'est pas vrai de chaque force individuelle, agissant isolément, comment cela serait-il vrai de la force collective, qui n'est que l'union organisée des forces isolées?
Donc, s'il est une chose évidente, c'est celle-ci: La Loi, c'est l'organisation du Droit naturel de légitime défense; c'est la substitution de la force collective aux forces individuelles, pour agir dans le cercle où celles-ci ont le droit d'agir, pour faire ce que celles-ci ont le droit de faire, pour garantir les Personnes, les Libertés, les Propriétés, pour maintenir chacun dans son Droit, pour faire régner entre tous la Justice.
Et s'il existait un peuple constitué sur cette base, il me semble que l'ordre y prévaudrait dans les faits comme dans les idées. Il me semble que ce peuple aurait le gouvernement le plus simple, le plus économique, le moins lourd, le moins senti, le moins responsable, le plus juste, et par conséquent le plus solide qu'on puisse imaginer, quelle que fût d'ailleurs sa forme politique.
Car, sous un tel régime, chacun comprendrait bien qu'il a toute la plénitude comme toute la responsabilité de son Existence. Pourvu que la personne fût respectée, le travail libre et les fruits du travail garantis contre toute injuste atteinte, nul n'aurait rien à démêler avec l'État. Heureux, nous n'aurions pas, il est vrai, à le remercier de nos succès; mais malheureux, nous ne nous en prendrions pas plus à lui de nos revers que nos paysans ne lui attribuent la grêle ou la gelée. Nous ne le connaîtrions que par l'inestimable bienfait de la Sûreté." (Frédéric Bastiat, La Loi)
À propos de votre note (2), une anecdote espagnole:
RépondreSupprimerDans une épicerie, une mère avec son môme de 12 ans, insupportable; "faut lui mettre des baffes" que j'lui dis... "vous croyez que je l'ai pas tenté ? Le soir même j'avais les flics à la maison..."
En effet, le gosse l'avait dit à sa maîtresse, qui n'écoutant que sa conscience, a balancé l'affaire à la police...
Pour une autre affaire de baffe, en Espagne, une femme a été condamné à 2 mois de prison ferme...
Ici aussi tout va bien.