Je connais 5 hypothèses et je n'ai aucun élément pour décider entre elles. :
1) V. Poutine a ordonné cet empoisonnement.
2) Un clan ou une mafia russes ont voulu mouiller Poutine.
3) Les services secrets anglais ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise en suivant les voies hiérarchiques.
4) Les services secrets anglais ou américains ont voulu accuser Poutine, décision prise sans suivre les voies hiérarchiques. La haine anti-russe est si forte dans l'Etat profond anglais ou américain que cette hypothèse est aussi vraisemblable que les autres.
5) Un accident.
Mon mépris d’airain pour les dirigeants occidentaux m’incline à pencher vers les hypothèses 3 et 4 mais c’est seulement une intuition : quand May, Macron et Merkel sont en cause, c’est souvent une option raisonnable de prendre l’hypothèse la plus idéologique, la plus conne et la plus vicieuse, mais je n’ai aucune preuve. J'ai toujours cette sale impression de voir des gamins abrutis jouer avec des allumettes au-dessus d'un baril de poudre. Ca peut aussi être l'hypothèse 5 maquillé en assassinat poutinien.
Bref, je ne sais pas.
Le brouillard ne m'empêche pas de me poser des questions :
1) Pourquoi n’entend-t-on plus parler de Skripal et de sa fille ? Sont-ils morts ? Vivants ? Dans quel état ? Si l’agent chimique est si virulent qu’on nous le dit, pourquoi ne sont-ils pas encore morts ?
2) Pourquoi avoir utilisé un agent chimique qui signe la provenance russe (si ce qu’on nous dit est vrai) alors qu’il y a des méthodes d’assassinat plus efficaces et plus discrètes ? Si on veut faire passer un message, lequel, de qui et pour qui ?
3) Salisbury est proche (20 minutes en voiture d’après Google Maps) du centre de guerre nucléaire, chimique et bactériologique anglais de Porton Down (Wikipedia). Il y a donc une source de produits nucléaires, bactériologiques et chimiques beaucoup plus près de Salisbury que la poutinienne Russie. Simple coïncidence ? En tout cas, les journalistes, d'une pudeur de rosières, sont muets comme des carpes sur ce curieux hasard.
Quelles que soient les interrogations, plus nombreuses que les réponses, on peut tenir une chose pour certaine : nos dirigeants ne jouent pas cette actualité avec la retenue de bon aloi qui siérait.
Sherlock, reviens, tes compatriotes ne savent plus mener une enquête !
La tactique habituelle, surjouer la tension extérieure pour détourner l’attention des problèmes intérieurs (Brexit et compagnie), ne peut être exclue. Ce n’est pas glorieux, c’est petit magouilleur genre Hollande, c’est risqué, mais on doit avoir l’honnêteté de reconnaître que ça peut marcher, en tout cas pour un temps.
Peter Hitchens croit même voir dans cette affaire une montée à la guerre comme au temps de Bush Jr (vous savez, la fiole de produit chimique très très dangereux agitée sous le nez de l'ONU) :
Espérons qu'Hitchens se trompe. Mais êtes vous prêts à le parier ?
En tout cas, je suis, comme Hitchens, très inquiet de cette atmosphère de chasse aux sorcières des opinions dissidentes.
Addendum :
Je trouve cet article intéressant bien que trop pro-russe (dans une affaire de ce genre, personne ne dit la vérité, personne n'est objectif, c'est à vous de vous faire une idée à l'aide de données incertaines et biaisées) :
Affaire Skripal, analyse d’un potentiel bobard de guerre
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