Sur le prétendu débat sur l'identité nationale
Je souscris à chaque mot. Je suis particulièrement scandalisé par la réduction de la France au républicanisme et au droit-de-l'hommisme.
samedi, octobre 31, 2009
vendredi, octobre 30, 2009
Ma pierre au débat sur l'identité nationale
Un gouvernement français qui invite les Allemands aux cérémonies du 11 novembre est depuis longtemps dénationalisé.
Le 11 novembre, c'est une cérémonie intime, entre membres de la famille française. Les morts qu'on y honore sont les nôtres. Les noms qui sont sur les monuments aux morts, ce sont nos noms.
Les Allemands, on les aime bien, mais les cérémonies du 11 novembre, ce n'est ni le lieu ni le moment pour le leur montrer.
Voilà ma pierre (jetée sur le gouvernement) au débat sur l'identité nationale.
Le 11 novembre, c'est une cérémonie intime, entre membres de la famille française. Les morts qu'on y honore sont les nôtres. Les noms qui sont sur les monuments aux morts, ce sont nos noms.
Les Allemands, on les aime bien, mais les cérémonies du 11 novembre, ce n'est ni le lieu ni le moment pour le leur montrer.
Voilà ma pierre (jetée sur le gouvernement) au débat sur l'identité nationale.
De la tenue
Extrait du site dédié à Jean Raspail
DE LA TENUE
Un grand merci à Christophe Vannier, qui nous a communiqué ce texte
S'il existe en français, pour s’adresser à autrui, deux pronoms personnels de la deuxième personne, l’un au singulier, TU, l’autre où pluriel, VOUS, appelé pluriel de politesse, c’est que notre langue se plaît à certaines nuances qui sont les bases de la civilité. Il ne s’agit pas là de code, de formalisme de classe, de snobisme, de règles mondaines, mais simplement d’usages naturels, qui se perdent et qui faisaient, entre autres, le charme et l’équilibre de la France et le plaisir d’être Français.
Ce plaisir-là s’émousse. On me dira que d’autres motifs plus graves et plus irritants y concourent, d’autres lésions de civilisation, et que c’est considérer les choses par le petit bout de la lorgnette, mais dans ce seul domaine de la civilité, de petites causes peuvent entraîner de grands effets dévastateurs.
La Révolution française, jusqu’à l’avènement du Directoire, savait ce qu’elle faisait en imposant le tutoiement général et en interdisant l’emploi des vocables Monsieur et Madame qui marquaient au moins une déférence réciproque : elle égalisait au plus bas niveau, celui du plus grand dénominateur commun de la familiarité.
Aujourd’hui, ce sont d’abord nos enfants que nous voyons condamnés à être partout tutoyés, comme sous la Révolution. Je ne m’en prends point au tutoiement naturel d’affection et d’intimité (la famille, les amis), ou de solidarité (les copains, les camarades,), mais à celui que leur infligent systématiquement les adultes, comme si l’enfant n’avait pas droit au respect et à la liberté de choisir selon son coeur et ses humeurs qui a, ou qui n’a pas, le loisir de le tutoyer.
D’une façon significative, et qui ne doit rien au hasard, cela commence dès l’école, où plus un instituteur ne prend la peine de vouvoyer (ou voussoyer) un enfant. Au premier jour de classe, l’ex-maître devenu enseignant par banalisation de la fonction et refus de cette sorte de sacerdoce qu’elle représentait autrefois, ne demande plus à l’enfant dont il fait connaissance: « Comment vous appelez-vous ? », ce qui serait au moins du bon français, mais : « C’est quoi, ton nom ? »
Sans que l’enfant en ait conscience, le voilà déjà rabaissé, marqué comme un élément de troupeau. On lui eût dit « vous » d’emblée, ainsi qu’à ses camarades, qu’ils en auraient retiré, tous ensemble, l’impression d’être considérés et appelés à de grands destins, ce qui est faux, naturellement, pour la plus grande partie d’entre eux, mais représente quand même un meilleur départ dans la vie que d’être ravalés dès l’enfance au matricule du tutoiement.
Le jeune élève va être vite conditionné. Dès qu’il saura lire et écrire, ses premiers livres « d’éveil » lui poseront leurs premières questions sous la forme autoritaire du tutoiement : « Dessine ici un arbre, une vache.... » ou encore : « Ecris les noms des fleurs que tu connais… » Ce n’est pas bien méchant, mais c’est ainsi que le pli se prend.
Au catéchisme, devenu catéchèse, l’accueil en TU n’es pas différent, mais ses effets en sont plus marquants, car il s’agit de choses plus graves : c’est l’âme qui se fait tutoyer d’entrée. L’ouvrage « Pierres vivantes » qui fit couler tant d’encre à cause de certaines énormités qu’il contient, distille son enseignement par le biais d’une complicité, et non d’un magistère, que le tutoiement impose à l’enfant.
Tout cela semble si bien admis, que c’est un aspect des choses que personne, à ma connaissance n’a jusqu’à présent souligné. On pose pour principe que l’enfant s’y trouve plus à l’aise. C’est sans doute vrai eu premier degré. Cette pente-là est facile et semble toute naturelle C’est justement pourquoi l’on devrait s’en méfier...
Car dans cet immense combat de société qui divise le pays depuis déjà longtemps, et qui est loin d’être terminé, quelles que soient ses péripéties politiques, nos enfants sont un enjeu formidable : ils représentent l’avenir. Tout se tient et c'est au nom de l'égalitarisme et de l'uniformité larvée qu'on prive ainsi l'enfant de la déférence élémentaire et du respect qu'on lui doit.
Le tutoiement qui sort de la bouche d'un instituteur, fût-il de l'enseignement privé, et de la plupart de ceux qui font profession de s'occuper des enfants, est d'abord un acte politique, même s'il est inconscient. Cela fait partie du dressage, et cela donne des résultats. Déjà, une bonne partie de la France adulte, et toute la France juvénile, se tutoient, dans un grand dégoulinement de familiarité, qu'on appelle aujourd'hui la CONVIVIALITÉ, mot de cuistre, alibi de cuistre, camouflage de cuistre. De la convivialité à la vulgarité, le pas est vite franchi.
Dans de nombreux milieux du travail, le tutoiement devient un passeport obligatoire, dont on ne saurait se passer sous peine de déviationnisme bourgeois, alors que, chez les compagnons d'autrefois, c'était le vouvoiement qui marquait l'esprit de caste. De CASTE, pas de classe.
Au sein du parti communiste, comme du parti socialiste, dans la "République des camarades", le tutoiement est de rigueur. Seul François Mitterrand y faisait exception lorsqu'il était premier secrétaire de son parti. Il détestait qu'on le tutoie, et allait jusqu'à l'interdire, ce qui montre assez bien, à mon sens, que son socialisme était seulement d'ambition et non de conviction...
Mais, pour le commun des Français, aujourd'hui, il importe de ne pas être FIER, car ce mot-là, justement, par ce qu'il entraîne de dignité et de sentiment élevés, est devenu l'un des nouveaux parias de notre vocabulaire.
Cela peut paraître sympathique, amical, empreint de simplicité. En réalité, ce n'est qu'un piège. Quand les convenances du langage tombent, l'individu perd ses défenses naturelles, rabaissé au plus bas niveau de la civilité. N'a pas d'autre but non plus la destruction de la langue française préparée dans les laboratoires subversifs de l'Education nationale, et dont on mesure déjà les effets...
Pour ma part, j'ai été dressé autrement. Je me souviens de la voix du maître qui tombait de l'estrade : «Raspail! Vous me copierez cent fois...» ou : «Raspail! Sortez!»
J'avais neuf ans. C'était juste avant la guerre, dans une école laïque de village. Plus tard, au lycée (et ce n’est pas pour rien qu’on a cassé certaines façons, là aussi), les professeurs nous donnaient naturellement du MONSIEUR sans la moindre dérision : « Monsieur Raspail, au tableau ! » On se vouvoyait entre condisciples, réservant le tutoiement à un nombre restreint de camarades choisis.
Choisir, tout est là ! Ne rien se laisser imposer sur plan des usages, ni le tutoiement d’un égal, ni à plus forte raison celui d’un supérieur.
Il y avait une exception, de ce temps-là : le scoutisme. Je me souviens de ma surprise quand je m’étais aperçu, à onze ans, qu’il me fallait tutoyer cet imposant personnage en culottes courtes qui devait bien avoir trente ans, et qui s’appelait le scoutmestre, et qu’à l’intérieur de la troupe tout le monde se tutoyait aussi avec une sorte de gravité. Mais il s’agissait là d’une coutume de caste, d’un signe de reconnaissance réservé aux seuls initiés, comme la poignée de main gauche, l’engagement sur l’honneur, et les scalps de patrouille, car le scoutisme avait alors le génie de l’originalité, une soif de singularité forcenée, dont nous n’étions pas peu fiers. On se distinguait nettement de la masse, on s’élevait par degrés à l’intérieur de cette nouvelle chevalerie, mais il fallait s’en montrer digne.
En revanche, on vouvoyait Dieu. Cela nous semblait l’évidence même. La prière scoute chantée commençait ainsi: « Seigneur Jésus, apprenez-moi à être généreux, à Vous servir comme Vous le méritez... » C’est la plus belle prière que je connaisse. Il m’arrive encore de m’en servir. Voit-on comme la musique des mots eût été différente à la seconde personne du singulier, et comme elle parlerait autrement à l’âme: « ... A Te servir comme Tu le mérites. » ? C’est sec, cela n’a pas de grandeur, cela ne marque aucune distance, on dirait une formalité. Et cependant, aujourd’hui, c’est ainsi que l’on s’adresse à la Divinité, on lui applique le tutoiement le plus commun en français. Et le reste a capoté en série: la liturgie, le vocabulaire religieux, la musique sacrée, le comportement de la hiérarchie, la laïcisation du clergé, la banalisation du mystère, si l’on s’en tient aux seules lésions apparentes. Dieu est devenu membre du parti socialiste. L’usage est de le tutoyer.
Au chapitre des habitudes, ou plutôt des attitudes, j’ai conservé celle de vouvoyer aussi les enfants qui ne me sont pas familiers, et d’appeler Monsieur ou Mademoiselle les jeunes gens que je rencontre pour la première fois. La surprise passé, ils me considèrent avec beaucoup plus de sympathie, et j’ai même l’impression qu’ils m’en sont reconnaissants. Nous tenons des conversations de bien meilleure venue, et les voilà qui se mettent à surveiller leur langage, c’est-à-dire à s’exprimer correctement en français, comme si d’avoir été traités avec déférence leur donnait des obligations nouvelles et salutaires. Les négations et les liaisons réapparaissent miraculeusement dans la phrase (je n’ai pas, au lieu de j’ai pas, c’est-t-un an lieu de c’est-h-un, etc.), la prononciation se redresse (je suis pour chuis, je ne sais pas pour chais pas, etc.), le goût de l’élégance verbale ressuscite. Faites vous-même l’essai, vous verrez. La dignité du langage et la dignité de la personne se confondent le plus souvent. Voilà pourquoi l’on parle si mal en ce moment…
Oserai-je avouer ici que mes enfants me vouvoient, et vouvoient également leur mère ? Cela depuis leur plus jeune âge, et sans aucun traumatisme. Sans vouloir convertir personne à ce qui peut paraître une ostentation, là aussi il faut constater que le langage courant au sein de la famille s’en trouve naturellement affiné. Et même dans les affrontements, qui ne manquent pas, un jour ou l’autre, vers la fin de l’adolescence, d’opposer les enfants à leurs parents, le vouvoiement tempère l’insolence et préserve de bien des blessures. Il en va de même entre époux, encore que ce vouvoiement-là soi devenu aujourd’hui une sorte de curiosité ethnographique, et Dieu sait pourtant les services de toutes sortes qu’il rend. Je le pratique depuis trente-cinq ans que je suis marié. C’est un jeu divertissant, dont on ne se lasse jamais. Même dans le langage le plus routinier, l’oreille est toujours agréablement surprise. Les scènes dites de ménage, fussent-elles conduites avec vigueur, s’en trouvent haussées à du joli théâtre. On a envie de s’applaudir et de souper ensemble au champagne après le spectacle. Toutes les femmes qui ont compté dans ma vie, je les ai toujours voussoyées, et réciproquement, pour l’honneur de l’amour en quelque sorte. Puis-je espérer, sans trop, y croire, que, tombant sur cette chronique, un jeune couple s’en trouvera convaincu, au moins curieux de tenter l’expérience ? En public, ils étonneront les autres, ce qui est déjà une satisfaction en ces temps d’uniformité où se nivellent médiocrement les convenances sociales. En privé, ils s’amuseront beaucoup aux mille et une subtilités, du vous, et je prends le pari qu’ils ne rebrousseront pas chemin de sitôt.
Dans un tout autre domaine, j’assistais récemment aux obsèques d’un ami cher, Christian, de son prénom, mais il avait aussi un nom, fort joli nom d’ailleurs. Eh bien, le prêtre, qui l’avait jamais vu vivant, qui ne l’avait même jamais vu du tout, le trairait à tu et à toi, selon les piètres dispositions du nouvel office des morts : « Christian, toi qui.. Christian, toi que... Christian, Dieu te... et ta famille... » Exactement comme pour les enfants sans défense ! En vertu de quoi, au nom de quoi, la familiarité doit-elle répandre ses flots visqueux jusque sur les cercueils ? Bossuet tutoyait-il les princes en prononçant leurs oraisons funèbres ? Or chaque défunt est un roi, enfin couronné, et sacré à jamais. Quant au nom patronymique de Christian, celui sans lequel le prénom de baptême n’est rien, il ne fut pas une seule fois prononcé ! Et pourquoi pas la fosse commune obligatoire, dans la même foulée...
Car me frappe tout autant, l’emploi généralisé du prénom seul, en lieu et place du patronyme précédé on non du prénom, et cela dans toutes les circonstances de la vie où il n’est pas nécessaire de présenter une carte d’identité : « C’est quoi, ton nom? Serge. Moi, c’est Jocelyne... » Serge qui ? Jocelyne qui ? Les intéressés eux-mêmes semblent ne plus, s’en soucier. Il y a des dizaines de milliers de Serge, des dizaines de milliers de Jocelyne, alors qu’il n’existe qu’un seul Serge X., qu’une seule Jocelyne Z. Mais on se complaît dans l’anonymat. On y nage à l’aise, on s’y coule avec délices, on n’y fait pas de vague, semblable aux milliers de milliers, on n’éprouve pas le besoin de faire claquer son nom comme un drapeau et de brandir ce drapeau au dessus de la mêlée.
Qu’on se rassure, toutefois. Il nous restera au moins à chacun, le numéro matricule de la Sécurité sociale. Celui-là, on y tient.
J’en connais même qui se battront pour ça...
Jean Raspail
***********
Nota : je vous ai déjà parlé de l'orthocivisme, le civisme qui consiste à se tenir droit.
Vous ne serez donc pas étonnés que j'apprécie ce texte.
FB
DE LA TENUE
Un grand merci à Christophe Vannier, qui nous a communiqué ce texte
S'il existe en français, pour s’adresser à autrui, deux pronoms personnels de la deuxième personne, l’un au singulier, TU, l’autre où pluriel, VOUS, appelé pluriel de politesse, c’est que notre langue se plaît à certaines nuances qui sont les bases de la civilité. Il ne s’agit pas là de code, de formalisme de classe, de snobisme, de règles mondaines, mais simplement d’usages naturels, qui se perdent et qui faisaient, entre autres, le charme et l’équilibre de la France et le plaisir d’être Français.
Ce plaisir-là s’émousse. On me dira que d’autres motifs plus graves et plus irritants y concourent, d’autres lésions de civilisation, et que c’est considérer les choses par le petit bout de la lorgnette, mais dans ce seul domaine de la civilité, de petites causes peuvent entraîner de grands effets dévastateurs.
La Révolution française, jusqu’à l’avènement du Directoire, savait ce qu’elle faisait en imposant le tutoiement général et en interdisant l’emploi des vocables Monsieur et Madame qui marquaient au moins une déférence réciproque : elle égalisait au plus bas niveau, celui du plus grand dénominateur commun de la familiarité.
Aujourd’hui, ce sont d’abord nos enfants que nous voyons condamnés à être partout tutoyés, comme sous la Révolution. Je ne m’en prends point au tutoiement naturel d’affection et d’intimité (la famille, les amis), ou de solidarité (les copains, les camarades,), mais à celui que leur infligent systématiquement les adultes, comme si l’enfant n’avait pas droit au respect et à la liberté de choisir selon son coeur et ses humeurs qui a, ou qui n’a pas, le loisir de le tutoyer.
D’une façon significative, et qui ne doit rien au hasard, cela commence dès l’école, où plus un instituteur ne prend la peine de vouvoyer (ou voussoyer) un enfant. Au premier jour de classe, l’ex-maître devenu enseignant par banalisation de la fonction et refus de cette sorte de sacerdoce qu’elle représentait autrefois, ne demande plus à l’enfant dont il fait connaissance: « Comment vous appelez-vous ? », ce qui serait au moins du bon français, mais : « C’est quoi, ton nom ? »
Sans que l’enfant en ait conscience, le voilà déjà rabaissé, marqué comme un élément de troupeau. On lui eût dit « vous » d’emblée, ainsi qu’à ses camarades, qu’ils en auraient retiré, tous ensemble, l’impression d’être considérés et appelés à de grands destins, ce qui est faux, naturellement, pour la plus grande partie d’entre eux, mais représente quand même un meilleur départ dans la vie que d’être ravalés dès l’enfance au matricule du tutoiement.
Le jeune élève va être vite conditionné. Dès qu’il saura lire et écrire, ses premiers livres « d’éveil » lui poseront leurs premières questions sous la forme autoritaire du tutoiement : « Dessine ici un arbre, une vache.... » ou encore : « Ecris les noms des fleurs que tu connais… » Ce n’est pas bien méchant, mais c’est ainsi que le pli se prend.
Au catéchisme, devenu catéchèse, l’accueil en TU n’es pas différent, mais ses effets en sont plus marquants, car il s’agit de choses plus graves : c’est l’âme qui se fait tutoyer d’entrée. L’ouvrage « Pierres vivantes » qui fit couler tant d’encre à cause de certaines énormités qu’il contient, distille son enseignement par le biais d’une complicité, et non d’un magistère, que le tutoiement impose à l’enfant.
Tout cela semble si bien admis, que c’est un aspect des choses que personne, à ma connaissance n’a jusqu’à présent souligné. On pose pour principe que l’enfant s’y trouve plus à l’aise. C’est sans doute vrai eu premier degré. Cette pente-là est facile et semble toute naturelle C’est justement pourquoi l’on devrait s’en méfier...
Car dans cet immense combat de société qui divise le pays depuis déjà longtemps, et qui est loin d’être terminé, quelles que soient ses péripéties politiques, nos enfants sont un enjeu formidable : ils représentent l’avenir. Tout se tient et c'est au nom de l'égalitarisme et de l'uniformité larvée qu'on prive ainsi l'enfant de la déférence élémentaire et du respect qu'on lui doit.
Le tutoiement qui sort de la bouche d'un instituteur, fût-il de l'enseignement privé, et de la plupart de ceux qui font profession de s'occuper des enfants, est d'abord un acte politique, même s'il est inconscient. Cela fait partie du dressage, et cela donne des résultats. Déjà, une bonne partie de la France adulte, et toute la France juvénile, se tutoient, dans un grand dégoulinement de familiarité, qu'on appelle aujourd'hui la CONVIVIALITÉ, mot de cuistre, alibi de cuistre, camouflage de cuistre. De la convivialité à la vulgarité, le pas est vite franchi.
Dans de nombreux milieux du travail, le tutoiement devient un passeport obligatoire, dont on ne saurait se passer sous peine de déviationnisme bourgeois, alors que, chez les compagnons d'autrefois, c'était le vouvoiement qui marquait l'esprit de caste. De CASTE, pas de classe.
Au sein du parti communiste, comme du parti socialiste, dans la "République des camarades", le tutoiement est de rigueur. Seul François Mitterrand y faisait exception lorsqu'il était premier secrétaire de son parti. Il détestait qu'on le tutoie, et allait jusqu'à l'interdire, ce qui montre assez bien, à mon sens, que son socialisme était seulement d'ambition et non de conviction...
Mais, pour le commun des Français, aujourd'hui, il importe de ne pas être FIER, car ce mot-là, justement, par ce qu'il entraîne de dignité et de sentiment élevés, est devenu l'un des nouveaux parias de notre vocabulaire.
Cela peut paraître sympathique, amical, empreint de simplicité. En réalité, ce n'est qu'un piège. Quand les convenances du langage tombent, l'individu perd ses défenses naturelles, rabaissé au plus bas niveau de la civilité. N'a pas d'autre but non plus la destruction de la langue française préparée dans les laboratoires subversifs de l'Education nationale, et dont on mesure déjà les effets...
Pour ma part, j'ai été dressé autrement. Je me souviens de la voix du maître qui tombait de l'estrade : «Raspail! Vous me copierez cent fois...» ou : «Raspail! Sortez!»
J'avais neuf ans. C'était juste avant la guerre, dans une école laïque de village. Plus tard, au lycée (et ce n’est pas pour rien qu’on a cassé certaines façons, là aussi), les professeurs nous donnaient naturellement du MONSIEUR sans la moindre dérision : « Monsieur Raspail, au tableau ! » On se vouvoyait entre condisciples, réservant le tutoiement à un nombre restreint de camarades choisis.
Choisir, tout est là ! Ne rien se laisser imposer sur plan des usages, ni le tutoiement d’un égal, ni à plus forte raison celui d’un supérieur.
Il y avait une exception, de ce temps-là : le scoutisme. Je me souviens de ma surprise quand je m’étais aperçu, à onze ans, qu’il me fallait tutoyer cet imposant personnage en culottes courtes qui devait bien avoir trente ans, et qui s’appelait le scoutmestre, et qu’à l’intérieur de la troupe tout le monde se tutoyait aussi avec une sorte de gravité. Mais il s’agissait là d’une coutume de caste, d’un signe de reconnaissance réservé aux seuls initiés, comme la poignée de main gauche, l’engagement sur l’honneur, et les scalps de patrouille, car le scoutisme avait alors le génie de l’originalité, une soif de singularité forcenée, dont nous n’étions pas peu fiers. On se distinguait nettement de la masse, on s’élevait par degrés à l’intérieur de cette nouvelle chevalerie, mais il fallait s’en montrer digne.
En revanche, on vouvoyait Dieu. Cela nous semblait l’évidence même. La prière scoute chantée commençait ainsi: « Seigneur Jésus, apprenez-moi à être généreux, à Vous servir comme Vous le méritez... » C’est la plus belle prière que je connaisse. Il m’arrive encore de m’en servir. Voit-on comme la musique des mots eût été différente à la seconde personne du singulier, et comme elle parlerait autrement à l’âme: « ... A Te servir comme Tu le mérites. » ? C’est sec, cela n’a pas de grandeur, cela ne marque aucune distance, on dirait une formalité. Et cependant, aujourd’hui, c’est ainsi que l’on s’adresse à la Divinité, on lui applique le tutoiement le plus commun en français. Et le reste a capoté en série: la liturgie, le vocabulaire religieux, la musique sacrée, le comportement de la hiérarchie, la laïcisation du clergé, la banalisation du mystère, si l’on s’en tient aux seules lésions apparentes. Dieu est devenu membre du parti socialiste. L’usage est de le tutoyer.
Au chapitre des habitudes, ou plutôt des attitudes, j’ai conservé celle de vouvoyer aussi les enfants qui ne me sont pas familiers, et d’appeler Monsieur ou Mademoiselle les jeunes gens que je rencontre pour la première fois. La surprise passé, ils me considèrent avec beaucoup plus de sympathie, et j’ai même l’impression qu’ils m’en sont reconnaissants. Nous tenons des conversations de bien meilleure venue, et les voilà qui se mettent à surveiller leur langage, c’est-à-dire à s’exprimer correctement en français, comme si d’avoir été traités avec déférence leur donnait des obligations nouvelles et salutaires. Les négations et les liaisons réapparaissent miraculeusement dans la phrase (je n’ai pas, au lieu de j’ai pas, c’est-t-un an lieu de c’est-h-un, etc.), la prononciation se redresse (je suis pour chuis, je ne sais pas pour chais pas, etc.), le goût de l’élégance verbale ressuscite. Faites vous-même l’essai, vous verrez. La dignité du langage et la dignité de la personne se confondent le plus souvent. Voilà pourquoi l’on parle si mal en ce moment…
Oserai-je avouer ici que mes enfants me vouvoient, et vouvoient également leur mère ? Cela depuis leur plus jeune âge, et sans aucun traumatisme. Sans vouloir convertir personne à ce qui peut paraître une ostentation, là aussi il faut constater que le langage courant au sein de la famille s’en trouve naturellement affiné. Et même dans les affrontements, qui ne manquent pas, un jour ou l’autre, vers la fin de l’adolescence, d’opposer les enfants à leurs parents, le vouvoiement tempère l’insolence et préserve de bien des blessures. Il en va de même entre époux, encore que ce vouvoiement-là soi devenu aujourd’hui une sorte de curiosité ethnographique, et Dieu sait pourtant les services de toutes sortes qu’il rend. Je le pratique depuis trente-cinq ans que je suis marié. C’est un jeu divertissant, dont on ne se lasse jamais. Même dans le langage le plus routinier, l’oreille est toujours agréablement surprise. Les scènes dites de ménage, fussent-elles conduites avec vigueur, s’en trouvent haussées à du joli théâtre. On a envie de s’applaudir et de souper ensemble au champagne après le spectacle. Toutes les femmes qui ont compté dans ma vie, je les ai toujours voussoyées, et réciproquement, pour l’honneur de l’amour en quelque sorte. Puis-je espérer, sans trop, y croire, que, tombant sur cette chronique, un jeune couple s’en trouvera convaincu, au moins curieux de tenter l’expérience ? En public, ils étonneront les autres, ce qui est déjà une satisfaction en ces temps d’uniformité où se nivellent médiocrement les convenances sociales. En privé, ils s’amuseront beaucoup aux mille et une subtilités, du vous, et je prends le pari qu’ils ne rebrousseront pas chemin de sitôt.
Dans un tout autre domaine, j’assistais récemment aux obsèques d’un ami cher, Christian, de son prénom, mais il avait aussi un nom, fort joli nom d’ailleurs. Eh bien, le prêtre, qui l’avait jamais vu vivant, qui ne l’avait même jamais vu du tout, le trairait à tu et à toi, selon les piètres dispositions du nouvel office des morts : « Christian, toi qui.. Christian, toi que... Christian, Dieu te... et ta famille... » Exactement comme pour les enfants sans défense ! En vertu de quoi, au nom de quoi, la familiarité doit-elle répandre ses flots visqueux jusque sur les cercueils ? Bossuet tutoyait-il les princes en prononçant leurs oraisons funèbres ? Or chaque défunt est un roi, enfin couronné, et sacré à jamais. Quant au nom patronymique de Christian, celui sans lequel le prénom de baptême n’est rien, il ne fut pas une seule fois prononcé ! Et pourquoi pas la fosse commune obligatoire, dans la même foulée...
Car me frappe tout autant, l’emploi généralisé du prénom seul, en lieu et place du patronyme précédé on non du prénom, et cela dans toutes les circonstances de la vie où il n’est pas nécessaire de présenter une carte d’identité : « C’est quoi, ton nom? Serge. Moi, c’est Jocelyne... » Serge qui ? Jocelyne qui ? Les intéressés eux-mêmes semblent ne plus, s’en soucier. Il y a des dizaines de milliers de Serge, des dizaines de milliers de Jocelyne, alors qu’il n’existe qu’un seul Serge X., qu’une seule Jocelyne Z. Mais on se complaît dans l’anonymat. On y nage à l’aise, on s’y coule avec délices, on n’y fait pas de vague, semblable aux milliers de milliers, on n’éprouve pas le besoin de faire claquer son nom comme un drapeau et de brandir ce drapeau au dessus de la mêlée.
Qu’on se rassure, toutefois. Il nous restera au moins à chacun, le numéro matricule de la Sécurité sociale. Celui-là, on y tient.
J’en connais même qui se battront pour ça...
Jean Raspail
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Nota : je vous ai déjà parlé de l'orthocivisme, le civisme qui consiste à se tenir droit.
Vous ne serez donc pas étonnés que j'apprécie ce texte.
FB
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vie française
L'occupation du 18ème
On n'est plus en France mais ce traitre d'Hervé Le Bras reste négationniste (1) : il nie que l'immigration soit un problème.
Il se trouve que je connais la rue Myrha : j'ai un ami breton, peut-être le seul blanc de la rue, qui y habite.
La rue Myrha, c'est un rêve de multiculturaliste : il n'y a qu'un blanc au milieu de noirs !
C'est pittoresque (sauf pour les femmes non voilées) quand tout va bien, mais ce n'est pas la France. Et, souvent, ça va mal : batailles de gangs, agressions par des junkies, vols. Sans compter les petits désagréments du quotidien, le bruit et l'odeur pour reprendre le mot d'un ancien président de la république.
Et si il se trouve des belles âmes qui s'offusquent, qu'elles aillent d'abord passer quelques jours, pas quelques heures, rue Myrha.
**********
(1) : cette allégation de négationnisme est une plaisanterie : un clin d'oeil aux méthodes de débat des réchauffistes.
Il se trouve que je connais la rue Myrha : j'ai un ami breton, peut-être le seul blanc de la rue, qui y habite.
La rue Myrha, c'est un rêve de multiculturaliste : il n'y a qu'un blanc au milieu de noirs !
C'est pittoresque (sauf pour les femmes non voilées) quand tout va bien, mais ce n'est pas la France. Et, souvent, ça va mal : batailles de gangs, agressions par des junkies, vols. Sans compter les petits désagréments du quotidien, le bruit et l'odeur pour reprendre le mot d'un ancien président de la république.
Et si il se trouve des belles âmes qui s'offusquent, qu'elles aillent d'abord passer quelques jours, pas quelques heures, rue Myrha.
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(1) : cette allégation de négationnisme est une plaisanterie : un clin d'oeil aux méthodes de débat des réchauffistes.
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jeudi, octobre 29, 2009
Uzbin : le pourrissement moral est fort avancé
Les familles de deux des soldats tombés dans l'embuscade d'Uzbin ont porté plainte contre les officiers.
Heureusement, cette plainte a peu de chances d'aboutir.
Car il faut bien comprendre ce que cette plainte signifie dans l'ordre symbolique et pratique :
> symboliquement, la mort au combat est traitée un accident comme un autre. Le sacrifice pour la patrie n'a plus de valeur supérieure.
> par cette plainte, est niée la spécificité du métier de soldat, qui implique l'acceptation de la mort au combat - et les circonstances de toute mort au combat sont toujours un peu idiotes et auraient pu être évitées avec des si. Il y a dans la plainte des parents un irrespect profond pour l'engagement de leurs fils. Tout le sentimentalisme et toute l'empathie mi-larmoyante mi-vengeresse à la mode ne me feront pas taire cette vérité.
> et en pratique, on coupe les jambes, et même les c..illes, de tous les officiers. Qui prendra le risque d'envoyer quelqu'un à la mort en sachant qu'un procès l'attend à son retour ?
Ce comportement, qui consiste pour les parents à renier l'engagement militaire professionnel de leurs enfants, porte en lui ni plus ni moins que la fin de l'armée française : si les officiers ne peuvent pas librement envoyer les soldats se faire tuer, il n'y a plus d'armée. C'est rude, c'est ainsi, c'est la vie.
On en revient à mon dada : un pays où plus rien, même pas la défense, ne vaut qu'on sacrifie sa vie est un pays mourant, ou déjà mort.
Vous imaginez les héritiers de Saint-Exupéry portant plainte contre l'US Army Air Corps ?
Heureusement, cette plainte a peu de chances d'aboutir.
Car il faut bien comprendre ce que cette plainte signifie dans l'ordre symbolique et pratique :
> symboliquement, la mort au combat est traitée un accident comme un autre. Le sacrifice pour la patrie n'a plus de valeur supérieure.
> par cette plainte, est niée la spécificité du métier de soldat, qui implique l'acceptation de la mort au combat - et les circonstances de toute mort au combat sont toujours un peu idiotes et auraient pu être évitées avec des si. Il y a dans la plainte des parents un irrespect profond pour l'engagement de leurs fils. Tout le sentimentalisme et toute l'empathie mi-larmoyante mi-vengeresse à la mode ne me feront pas taire cette vérité.
> et en pratique, on coupe les jambes, et même les c..illes, de tous les officiers. Qui prendra le risque d'envoyer quelqu'un à la mort en sachant qu'un procès l'attend à son retour ?
Ce comportement, qui consiste pour les parents à renier l'engagement militaire professionnel de leurs enfants, porte en lui ni plus ni moins que la fin de l'armée française : si les officiers ne peuvent pas librement envoyer les soldats se faire tuer, il n'y a plus d'armée. C'est rude, c'est ainsi, c'est la vie.
On en revient à mon dada : un pays où plus rien, même pas la défense, ne vaut qu'on sacrifie sa vie est un pays mourant, ou déjà mort.
Vous imaginez les héritiers de Saint-Exupéry portant plainte contre l'US Army Air Corps ?
Education Nationale : à quand une vraie réforme ?
Education Nationale : à quand une vraie réforme ? C'est très simple : jamais.
Du moins à l'échelle humaine. L'EN a l'éternité devant elle (à moins que l'Etat français fasse faillite), mais on s'en fiche qu'elle saméliore, peut-être, dans cent ou deux cents ans.
La réforme en question serait en réalité une révolution. C'est pourquoi elle n'aura pas lieu de si tôt.
Les organisations naissent, se développent, vivent et éventuellement meurent. Mais elles ne changent quasiment jamais, sauf sous un très forte pression extérieure.
C'est d'autant plus vrai des organisations structurées autour d'une idéologie ou d'une religion. L'URSS fonctionnait la veille de son écroulement sur les mêmes principes qu'en 1917.
Les idéologues ayant appris une rhétorique leur permettant se voiler la face (pour l'EN, c'est le discours autour du «manque de moyens»), aucune réalité ne peut les déstabiliser, les pousser au changement. Jusqu'à l'écroulement.
L'EN se fait grignoter, les parents d'élèves responsables la fuient, mais le système continue à fonctionner comme aux premiers jours de l'enthousiasme pédagogiste, comme si l'école avait une mission sociale, comme si mettre l'élève «au centre du système» était une bonne idée, comme si la «non-discrimnation» était le critère principal pour juger de la qualité d'un enseignement, comme si mieux valait un échec collectif qu'une réussite individuelle, etc.
La solution pour améliorer l'instruction en France consiste à favoriser et encourager toutes les solutions de contournement de l'EN, pour qu'elle fasse le moins de victimes possible. Ensuite, vidée de ses élèves, qu'elle change ou qu'elle meurt n'aurait plus d'importance.
Du moins à l'échelle humaine. L'EN a l'éternité devant elle (à moins que l'Etat français fasse faillite), mais on s'en fiche qu'elle saméliore, peut-être, dans cent ou deux cents ans.
La réforme en question serait en réalité une révolution. C'est pourquoi elle n'aura pas lieu de si tôt.
Les organisations naissent, se développent, vivent et éventuellement meurent. Mais elles ne changent quasiment jamais, sauf sous un très forte pression extérieure.
C'est d'autant plus vrai des organisations structurées autour d'une idéologie ou d'une religion. L'URSS fonctionnait la veille de son écroulement sur les mêmes principes qu'en 1917.
Les idéologues ayant appris une rhétorique leur permettant se voiler la face (pour l'EN, c'est le discours autour du «manque de moyens»), aucune réalité ne peut les déstabiliser, les pousser au changement. Jusqu'à l'écroulement.
L'EN se fait grignoter, les parents d'élèves responsables la fuient, mais le système continue à fonctionner comme aux premiers jours de l'enthousiasme pédagogiste, comme si l'école avait une mission sociale, comme si mettre l'élève «au centre du système» était une bonne idée, comme si la «non-discrimnation» était le critère principal pour juger de la qualité d'un enseignement, comme si mieux valait un échec collectif qu'une réussite individuelle, etc.
La solution pour améliorer l'instruction en France consiste à favoriser et encourager toutes les solutions de contournement de l'EN, pour qu'elle fasse le moins de victimes possible. Ensuite, vidée de ses élèves, qu'elle change ou qu'elle meurt n'aurait plus d'importance.
Les Français n'ont pas de problème d'identité nationale
Les Français n'ont pas de problème d'identité nationale. Par «Français», j'entends les vrais Français, ceux qui se considèrent comme tels et en adoptent les us et coutumes, et la langue, pas ceux qui en ont seulement les papiers.
Ceux qui ont un problème d'identité nationale en France sont les étrangers. Si ce malaise les dérange, qu'ils retournent chez eux.
Doit-on en conclure, puisqu'ils lancent ce débat, que Sarkozy et Besson sont des étrangers ? En quelque sorte, oui. Ils appartiennent à cette élite mondialisée qui voue un culte à la dénationalisation.
Ceux qui ont un problème d'identité nationale en France sont les étrangers. Si ce malaise les dérange, qu'ils retournent chez eux.
Doit-on en conclure, puisqu'ils lancent ce débat, que Sarkozy et Besson sont des étrangers ? En quelque sorte, oui. Ils appartiennent à cette élite mondialisée qui voue un culte à la dénationalisation.
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Je copie sur SOS Education ! Zéro pointé !
Boizard, vous me ferez trois heures de colle. Je copie sur SOS Education, c'est mal, mais c'est si bon.
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mercredi, octobre 28, 2009
Les ravages de l'assistanat
Bon, c'est en anglais. Mais Dalrymple dissèque avec précision et tranche net, au bistouri. Normal, c'est un médecin.
What is poverty ?
Quand on a lu cela, on ne peut s'empêcher de haïr les socialistes, français ou anglais, avoués ou honteux.
Je ne peux pas dire que je découvre : j'ai donné des cours en prison et ma curiosité m'a souvent poussé à visiter les bas-quartiers (je ne le ferai plus, c'est trop dangereux et je vieillis).
What is poverty ?
Quand on a lu cela, on ne peut s'empêcher de haïr les socialistes, français ou anglais, avoués ou honteux.
Je ne peux pas dire que je découvre : j'ai donné des cours en prison et ma curiosité m'a souvent poussé à visiter les bas-quartiers (je ne le ferai plus, c'est trop dangereux et je vieillis).
Ecole : pour une fois, la vérité sortirait de la bouche du Figaro ?
Je me permets de copier cet article en entier (aïe, aïe, c'est illégal) tant il est significatif (le bleu est de moi) :
L'école n'est plus le creuset des valeurs françaises
Natacha Polony
26/10/2009 | Mise à jour : 22:49
Malgré la place accordée aux symboles de la république dans les programmes scolaires, certains élèves préfèrent afficher le détachement.
Ils ont passé douze ou treize ans sur les bancs de l'école et, malgré leur carte d'identité française, préfèrent se dire sénégalais ou algérien que français. Le creuset républicain pensé par Condorcet et conçu par Jules Ferry ne remplit plus son rôle, et l'on n'en finit pas de se demander pourquoi.
Les récents programmes, pourtant, ceux du primaire comme ceux du collège, ont pris en compte ce rôle intégrateur de l'école et l'importance dans la formation des citoyens d'une instruction civique et d'une culture historique commune. La Marseillaise, qu'Éric Besson voudrait entendre chantée une fois par an dans les écoles, est déjà présente dans les programmes, notamment de CP et CE1 où les élèves «apprennent à reconnaître et à respecter les emblèmes et les symboles de la République (La Marseillaise, drapeau tricolore, buste de Marianne et devise “Liberté, Égalité, Fraternité”)». Des valeurs qui sont ensuite approfondies, particulièrement en 4e et 3e. Les programmes d'histoire, quant à eux, déclinent la construction, l'invention de la France depuis la Gaule romaine jusqu'au XXe siècle, en passant par la monarchie centralisatrice et la Révolution, les plus petits ayant désormais des dates-clés à mémoriser.
«Les programmes sont finalement très riches, analyse Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie et auteur de Tableau noir, la défaite de l'école (Denoël). Mais il y a les programmes et ceux qui les appliquent. J'entendais l'autre jour une collègue dire : “La Marseillaise, je m'en fous, et le drapeau français, je le brûlerais.” Ils ne savent pas ce que signifie être un représentant de l'État. Les élèves, pourtant, adorent apprendre La Marseillaise. Ils se croient au Stade de France. Certains mettent même la main sur le cœur, comme les footballeurs.» Claire Mazeron, également professeur d'histoire-géographie, et vice-présidente du Snalc, déplore pour sa part «l'instrumentalisation de l'histoire de France qui peut inciter certains collègues à la présenter systématiquement comme une longue succession d'oppressions contre les étrangers». Géographe de formation, elle souligne à quel point cette discipline, fondamentale pour l'apprentissage de ce qu'est la France, ses paysages et ses produits, est le parent pauvre du système ; et la géographie française noyée dans les chapitres sur la mondialisation, les grands ensembles planétaires… «Mes élèves ne savent pas situer Saint-Denis par rapport à Paris, confirme Iannis Roder. Ils n'ont jamais vu la campagne.Comment voulez-vous qu'ils aiment un pays qu'ils ne connaissent pas ?»
Cours de civisme
Et telle est bien la nature d'une confusion qui incite à multiplier les cours de civisme, quand le problème est visiblement ailleurs. Pour Alain Finkielkraut, «cette insistance mise sur l'hymne national a quelque chose de dérisoire et relève d'un alignement sur un modèle qui n'est pas le nôtre, car la France, contrairement aux États-Unis, ne s'est pas construite autour de cet hymne.» D'autant que la connaissance des règles et des rites ne signifie pas qu'on se les approprie. «Les élèves, souligne Claire Mazeron, intègrent très vite qu'il y a un gouffre entre ce qu'on leur enseigne, les droits et les devoirs, et la réalité du collège où ils n'ont que des droits.»
«Plutôt que par des symboles, plaide Alain Finkielkraut, l'amour de la France s'acquiert par la familiarité avec la langue portée par la littérature française. L'amour de la France n'est pas un but, il est une conséquence possible de la connaissance de la civilisation française.» Et cette civilisation française se nourrit de la précision des mots et de la fréquentation des œuvres.
L'école n'est plus le creuset des valeurs françaises
Natacha Polony
26/10/2009 | Mise à jour : 22:49
Malgré la place accordée aux symboles de la république dans les programmes scolaires, certains élèves préfèrent afficher le détachement.
Ils ont passé douze ou treize ans sur les bancs de l'école et, malgré leur carte d'identité française, préfèrent se dire sénégalais ou algérien que français. Le creuset républicain pensé par Condorcet et conçu par Jules Ferry ne remplit plus son rôle, et l'on n'en finit pas de se demander pourquoi.
Les récents programmes, pourtant, ceux du primaire comme ceux du collège, ont pris en compte ce rôle intégrateur de l'école et l'importance dans la formation des citoyens d'une instruction civique et d'une culture historique commune. La Marseillaise, qu'Éric Besson voudrait entendre chantée une fois par an dans les écoles, est déjà présente dans les programmes, notamment de CP et CE1 où les élèves «apprennent à reconnaître et à respecter les emblèmes et les symboles de la République (La Marseillaise, drapeau tricolore, buste de Marianne et devise “Liberté, Égalité, Fraternité”)». Des valeurs qui sont ensuite approfondies, particulièrement en 4e et 3e. Les programmes d'histoire, quant à eux, déclinent la construction, l'invention de la France depuis la Gaule romaine jusqu'au XXe siècle, en passant par la monarchie centralisatrice et la Révolution, les plus petits ayant désormais des dates-clés à mémoriser.
«Les programmes sont finalement très riches, analyse Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie et auteur de Tableau noir, la défaite de l'école (Denoël). Mais il y a les programmes et ceux qui les appliquent. J'entendais l'autre jour une collègue dire : “La Marseillaise, je m'en fous, et le drapeau français, je le brûlerais.” Ils ne savent pas ce que signifie être un représentant de l'État. Les élèves, pourtant, adorent apprendre La Marseillaise. Ils se croient au Stade de France. Certains mettent même la main sur le cœur, comme les footballeurs.» Claire Mazeron, également professeur d'histoire-géographie, et vice-présidente du Snalc, déplore pour sa part «l'instrumentalisation de l'histoire de France qui peut inciter certains collègues à la présenter systématiquement comme une longue succession d'oppressions contre les étrangers». Géographe de formation, elle souligne à quel point cette discipline, fondamentale pour l'apprentissage de ce qu'est la France, ses paysages et ses produits, est le parent pauvre du système ; et la géographie française noyée dans les chapitres sur la mondialisation, les grands ensembles planétaires… «Mes élèves ne savent pas situer Saint-Denis par rapport à Paris, confirme Iannis Roder. Ils n'ont jamais vu la campagne.Comment voulez-vous qu'ils aiment un pays qu'ils ne connaissent pas ?»
Cours de civisme
Et telle est bien la nature d'une confusion qui incite à multiplier les cours de civisme, quand le problème est visiblement ailleurs. Pour Alain Finkielkraut, «cette insistance mise sur l'hymne national a quelque chose de dérisoire et relève d'un alignement sur un modèle qui n'est pas le nôtre, car la France, contrairement aux États-Unis, ne s'est pas construite autour de cet hymne.» D'autant que la connaissance des règles et des rites ne signifie pas qu'on se les approprie. «Les élèves, souligne Claire Mazeron, intègrent très vite qu'il y a un gouffre entre ce qu'on leur enseigne, les droits et les devoirs, et la réalité du collège où ils n'ont que des droits.»
«Plutôt que par des symboles, plaide Alain Finkielkraut, l'amour de la France s'acquiert par la familiarité avec la langue portée par la littérature française. L'amour de la France n'est pas un but, il est une conséquence possible de la connaissance de la civilisation française.» Et cette civilisation française se nourrit de la précision des mots et de la fréquentation des œuvres.
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Malaise enseignant ?
D'après Le Monde (c'est moi qui graisse):
"Les professeurs en ont assez, et ça ne s'arrange pas", estime le blog Educobs à la lecture d'une imposante enquête publiée en début de semaine par la direction de l'évaluation du ministère de l'éducation."En 2005, la moitié d'entre eux déjà avouaient qu'ils n'allaient pas bien. En 2008, ce sont les deux tiers d'entre eux qui évoquent un malaise." De fait, décrypte le Café pédagogique, "plus que les conditions de rémunération ou celles de travail, c'est le manque de reconnaissance professionnelle qui est dénoncé par les enseignants des collèges et du lycée. Un prof sur trois (30%) envisage carrément de quitter le métier. La moitié souhaiterait rester dans l'éducation nationale, l'autre moitié un travail hors éducation".
Je donne aux enseignants une recette quasiment infaillible pour être respectés : bien faire leur travail.
Les programmes et les méthodes préconisés par la bureaucratie de l'EN les empêchent de faire correctement leur travail ?
Ces méthodes et ces programmes fautifs, les enseignants n'en ont-ils pas été les premiers promoteurs, en partageant les présupposés idéologiques (1) ?
Qu'ils démissionnent donc et qu'ils aillent dans le privé.
Ah oui, mais le nombre de places dans le privé est limité suite aux pressions incessantes des enseignants du public.
Bref, je compatis aux malheurs des enseignants, mais ils en ont été les artisans, alors je ne les plains pas.
On en revient décidément à Bossuet : «Dieu se rit de ceux qui déplorent des maux dont ils chérissent les causes.»
******************
(1) : En seconde, j'avais discuté en fin d'année avec mon professeur de français. Je ne me souviens pas des circonstances exactes, mais nous devions être dans les premières années des IUFMs. Après avoir râlé contre ces nouveaux bidules, il m'avait avoué qu'il trouvait ses collègues un peu mous du genou, parce qu'au fond, ils partageaient les présupposés des fondateurs d'IUFM.
"Les professeurs en ont assez, et ça ne s'arrange pas", estime le blog Educobs à la lecture d'une imposante enquête publiée en début de semaine par la direction de l'évaluation du ministère de l'éducation."En 2005, la moitié d'entre eux déjà avouaient qu'ils n'allaient pas bien. En 2008, ce sont les deux tiers d'entre eux qui évoquent un malaise." De fait, décrypte le Café pédagogique, "plus que les conditions de rémunération ou celles de travail, c'est le manque de reconnaissance professionnelle qui est dénoncé par les enseignants des collèges et du lycée. Un prof sur trois (30%) envisage carrément de quitter le métier. La moitié souhaiterait rester dans l'éducation nationale, l'autre moitié un travail hors éducation".
Je donne aux enseignants une recette quasiment infaillible pour être respectés : bien faire leur travail.
Les programmes et les méthodes préconisés par la bureaucratie de l'EN les empêchent de faire correctement leur travail ?
Ces méthodes et ces programmes fautifs, les enseignants n'en ont-ils pas été les premiers promoteurs, en partageant les présupposés idéologiques (1) ?
Qu'ils démissionnent donc et qu'ils aillent dans le privé.
Ah oui, mais le nombre de places dans le privé est limité suite aux pressions incessantes des enseignants du public.
Bref, je compatis aux malheurs des enseignants, mais ils en ont été les artisans, alors je ne les plains pas.
On en revient décidément à Bossuet : «Dieu se rit de ceux qui déplorent des maux dont ils chérissent les causes.»
******************
(1) : En seconde, j'avais discuté en fin d'année avec mon professeur de français. Je ne me souviens pas des circonstances exactes, mais nous devions être dans les premières années des IUFMs. Après avoir râlé contre ces nouveaux bidules, il m'avait avoué qu'il trouvait ses collègues un peu mous du genou, parce qu'au fond, ils partageaient les présupposés des fondateurs d'IUFM.
mardi, octobre 27, 2009
Psychodrame sécuritaire à Air France : l'énigme de l'incompétence de la direction
Les syndicats de pilotes d'Air France sont en froid avec leur direction sur les questions de sécurité des vols suite à l'accident d'AF 447 (et à d'autres, comme Toronto). Elle essaie d'imposer le silence.
J'ai beaucoup de sujets de critiques vis-à-vis des pilotes d'Air France, mais sur la sécurité des vols, le bon sens, l'expérience et les textes internationaux convergent : l'attitude recommandée est de récompenser ceux qui soulèvent les problèmes, pas de les ignorer, encore moins de les menacer ou de les sanctionner. La compagnie doit même rechercher activement et publier les problèmes.
Idéalement, cette attitude imprègne toute compagnie aérienne au point qu'elle doit pouvoir demander à être auditée par une autre compagnie ayant de meilleurs résultats de sécurité (c'est ce qu'avait fait Korean Airlines à la suite d'une série d'accidents).
Le comportement, tout contraire, de blocage et de déni de la direction d'Air France est un clair signe d'incompétence et d'absence d'esprit aéronautique.
C'est une énigme pour moi, je le dis sans aucune ironie. La direction d'Air France est issue du petit monde de l'aviation civile (avec les copinages et les petits arrangements entre amis que cela suppose). Ce sont des gens qui toute leur vie se sont occupés d'avions et de lignes aériennes.
Je sais bien, par expérience, qu'il y a de nombreux (majoritaires ?) salariés de la DGAC ou d'EADS qui n'ont aucune culture aéronautique, qui s'en foutent des avions. Je suppose qu'il y en a aussi chez AF. Mais j'ai du mal à imaginer que ça soit cette mentalité qui domine la haute direction des avions à codes barres.
Je cherche donc des explications. Avez vous des idées ?
J'ai beaucoup de sujets de critiques vis-à-vis des pilotes d'Air France, mais sur la sécurité des vols, le bon sens, l'expérience et les textes internationaux convergent : l'attitude recommandée est de récompenser ceux qui soulèvent les problèmes, pas de les ignorer, encore moins de les menacer ou de les sanctionner. La compagnie doit même rechercher activement et publier les problèmes.
Idéalement, cette attitude imprègne toute compagnie aérienne au point qu'elle doit pouvoir demander à être auditée par une autre compagnie ayant de meilleurs résultats de sécurité (c'est ce qu'avait fait Korean Airlines à la suite d'une série d'accidents).
Le comportement, tout contraire, de blocage et de déni de la direction d'Air France est un clair signe d'incompétence et d'absence d'esprit aéronautique.
C'est une énigme pour moi, je le dis sans aucune ironie. La direction d'Air France est issue du petit monde de l'aviation civile (avec les copinages et les petits arrangements entre amis que cela suppose). Ce sont des gens qui toute leur vie se sont occupés d'avions et de lignes aériennes.
Je sais bien, par expérience, qu'il y a de nombreux (majoritaires ?) salariés de la DGAC ou d'EADS qui n'ont aucune culture aéronautique, qui s'en foutent des avions. Je suppose qu'il y en a aussi chez AF. Mais j'ai du mal à imaginer que ça soit cette mentalité qui domine la haute direction des avions à codes barres.
Je cherche donc des explications. Avez vous des idées ?
Pompiers : les banlieues plus dangereuses que les feux de forêt ?
Banlieues : des véhicules 4x4 pour les pompiers ?
Je partage entièrement le point de vue de fdesouche sur les banlieues : les medias n'en parlent que quand ils y sont forcés par des émeutes. Mais ce qui est terrible, c'est ce qui s'y passe entre les émeutes.
Le règne de la terreur des petits merdeux et des caïds, la drogue, la police qui refuse d'y aller, les voitures brulées «juste pour le fun» et toutes ces choses qui tombent sur des vrais pauvres et que les bien-pensants refusent de connaître.
Je fais comme tous ceux qui en ont les moyens : je vis le plus éloigné possible de ces banlieues et je prie que la vie ne m'amène jamais à y vivre.
Mais, contrairement aux autres, je n'oublie pas lâchement ceszones de guerre civilebanlieues difficiles. Il se trouve que pour diverses raisons, je suis assez renseigné sur la question. Et je me fais un devoir de me rafraichir régulièrement la mémoire.
Je partage entièrement le point de vue de fdesouche sur les banlieues : les medias n'en parlent que quand ils y sont forcés par des émeutes. Mais ce qui est terrible, c'est ce qui s'y passe entre les émeutes.
Le règne de la terreur des petits merdeux et des caïds, la drogue, la police qui refuse d'y aller, les voitures brulées «juste pour le fun» et toutes ces choses qui tombent sur des vrais pauvres et que les bien-pensants refusent de connaître.
Je fais comme tous ceux qui en ont les moyens : je vis le plus éloigné possible de ces banlieues et je prie que la vie ne m'amène jamais à y vivre.
Mais, contrairement aux autres, je n'oublie pas lâchement ces
lundi, octobre 26, 2009
Les divers peuples de France
J'écoutai un vieil enregistrement de Jean Raspail sur Radio Courtoisie à la sortie de son livre Sept Cavaliers quittèrent la ville par la porte de l'ouest qui n'était plus gardée (j'aime bien ce titre à rallonge), c'est-à-dire, je traduis en novlangue pour mes amis modernes, un «facho» parlant sur une radio «facho» d'un livre «facho». Bref, vous vous doutez que c'était intéressant.
Notamment, il a eu cette réflexion que le peuple de France n'existait plus, qu'il y avait désormais des Français en grand nombre qui ne faisaient plus partie du peuple de France, au point que celui-ci avait disparu ou presque.
Bien sûr, on pense immédiatement aux Français de papiers, issus de l'immigration comme on dit hypocritement. Mais ça serait trop facile de se limiter à ceux-là.
Je pense à beaucoup Français de souche, bien blancs, propres sur eux, qui n'éprouvent plus aucun sentiment national, pour autant qu'on puisse en juger par leurs propos et leurs comportements. En général, ils se sentent vaguement «citoyens du monde», ce qui ne veut absolument rien dire.
Le patriotisme, qu'est-ce ? C'est simple : c'est ce qui résiste, c'est ce qui lutte contre la fusion, qui maintient la séparation. Hier, résister à l'invasion militaire ; aujourd'hui résister à des formes d'invasion plus subtiles mais d'autant plus pernicieuses.
Les réactions des lecteurs du Monde au chiffon rouge agité par ce salopiaud d'Eric Besson à propos d'un débat sur l'identité nationale (0) sont édifiantes : beaucoup déclarent qu'ils sont français par le hasard de la naissance, qu'ils auraient pu naître chinois, et que de ce fait ils ne ressentent aucun patriotisme, aucun attachement à la France.
Je leur réponds qu'ils sont aussi hommes ou femmes par le hasard de la naissance et que ça ne les empêche pas d'être attachés à leur virilité ou à leur féminité (quoiqu'on puisse de plus en plus en douter). Il y a une vanité odieuse à prétendre qu'on n'est engagé que par ce qu'on a choisi : Français par hasard ou non, ils ont tout de même bien profité de la France.
D'autres déclarent qu'être français, c'est respecter la constitution et être fier de la déclaration des droits de l'homme ! Ils sont vraiment trop cons pour que je me fatigue à leur adresser la parole (comme si la France avait commencé en 1789 ; ils peuvent toujours aller visiter le Louvre ou Versailles pour le vérifier). Ca prouve au moins que l'endoctrinement républicain a bien pris sur ces gens.
Les a-patriotes se recrutent un peu partout, mais surtout en haut et en bas. En haut, dans les élites mondialisées et, en bas, dans les bas-fonds abrutis par la télévision et la société de consommation.
Entre les deux, les Français moyens ont quelques restes de patriotisme. Le simple fait que leur patrimoine est pour l'essentiel constitué de leur résidence principale située en France suffirait à l'expliquer si l'on était cynique.
Cet «a-patriotisme» peut s'expliquer par des causes lointaines : essentiellement une réaction aux deux guerres mondiales. On peut également invoquer des circonstances plus proches, l'intense bourrage de crânes (1) de l'éducation nazionale (2) et la trahison des élites.
Mais il me semble qu'il y a une cause plus fondamentale et plus proche : il est plus rentable de vendre des produits standardisés et mondialisés. Dans notre société du «je consomme donc je suis», cette uniformisation consumériste est extrêmement puissante.
L'invasion immigrée, vous savez ce que j'en pense, inutile d'y revenir, Plus vicieuses sont les formes d'uniformisation commerciales et culturelles, les choses qu'on peut trouver à New-York, à Pékin et à Paris.
Je n'ai jamais mis de ma propre initiative les pieds dans un Mac Donald's : l'idée même qu'on puisse manger partout dans le monde cette nourriture insipide me dégoute, me bloque. Je préfère ne pas manger que d'aller au Mc Do. Alors que je n'ai aucune réticence pour les nourritures venues d'ailleurs, je ne supporte pas cette nourriture venue de nulle part.
L'exemple du Mc Donald's n'est pas si anecdotique qu'il y paraît :
> Mc Do est une société remarquable dans son genre.
> La France est le pays où elle a la plus grosse part de marché.
> Ca me fait un point commun avec l'autre abruti de José Bové.
Utiliser des objets et des services mondialisés est sans conséquence, tant quils n'induisent pas des comportements uniformes. Hélas, ce n'est pas toujours le cas.
C'est ainsi qu'un double mouvement, en apparence seulement paradoxal, d'uniformisation consumériste et de repli communautaire a transformé les peuples de France en une juxtaposition de tribus sans intérêt et sans goût.
Tout le monde a le droit d'avoir une identité, le Berbère, le Tibétain, le Maghrebin, tout le monde sauf le Français.
*****************
(0) : L'identité nationale devrait aller de soi. Faire de l'identité nationale un objet de débat, c'est avouer qu'on ne sait plus qui l'on est. Le gouvernement ferait bien mieux d'expulser les clandestins et d'être plus exigeant sur la culture et la maîtrise de la langue française à l'école. Mais justement, il bavarde par lacheté, pour ne pas agir, pour ne pas trop déplaire à la gauche officielle. Notre gouvernement est composé de traîtres, de gauchistes honteux.
(1) : je me souviens d'une forte incompatibilité d'humeur et d'opinion avec un professeur d'histoire au lycée (première ou terminale ?) Je me tenais au fond de la classe (un jour, j'ai eu droit à «Boizard, si vous reculez encore, vous allez traverser le mur»). Mais, du moins, acceptait-il une opinion différente de la sienne à condition qu'elle fût solidement argumentée.
Aujourd'hui, vingt ans plus tard, d'après ce que je vois, ce qu'on m'explique et ce que je comprends, les élèves sont beaucoup plus jugés sur la conformité de leurs opinions que sur la qualité de leur argumentation tout simplement parce qu'ils ne sont plus capables d'argumenter. Ils ne sont pas plus bêtes que nous (quoique l'intelligence se forme et se travaille. A force de mollesse et de paresse, il se pourrait bien qu'ils finissent plus bêtes) mais leurs connaissances ne sont plus assez structurées.
J'avais lancé un lycéen sur le thème «Les colonisateurs n'ont pas exploité les colonies, ils les ont développées». Je montrai là ma perversité, mettant un jeune innocent en porte-à-faux avec la vulgate dont on lui bourrait le crâne.
Il a eu quelques réponses intéressantes, mais, faute de maîtrise de la chronologie et de quelques faits élémentaires, et même de l'expression, il n'a pas pu les développer. C'en était pitié.
(2) : bien sûr, les enseignants comme agents, conscients ou inconscients, volontaires ou involontaires, de Moscou et du marxisme. Mais pas seulement : la première guerre mondiale fut un traumatisme pour le corps enseignant. Les «hussards noirs de la République» s'aperçurent, mais un peu tard, qu'ils avaient conditionné la bétail pour l'abattoir.
Le nouveau surhomme, c'est le métis, le mélangé, le «divers», mais on reste toujours dans cette idée pernicieuse qu'il y a une espèce de surhommes.
Notamment, il a eu cette réflexion que le peuple de France n'existait plus, qu'il y avait désormais des Français en grand nombre qui ne faisaient plus partie du peuple de France, au point que celui-ci avait disparu ou presque.
Bien sûr, on pense immédiatement aux Français de papiers, issus de l'immigration comme on dit hypocritement. Mais ça serait trop facile de se limiter à ceux-là.
Je pense à beaucoup Français de souche, bien blancs, propres sur eux, qui n'éprouvent plus aucun sentiment national, pour autant qu'on puisse en juger par leurs propos et leurs comportements. En général, ils se sentent vaguement «citoyens du monde», ce qui ne veut absolument rien dire.
Le patriotisme, qu'est-ce ? C'est simple : c'est ce qui résiste, c'est ce qui lutte contre la fusion, qui maintient la séparation. Hier, résister à l'invasion militaire ; aujourd'hui résister à des formes d'invasion plus subtiles mais d'autant plus pernicieuses.
Les réactions des lecteurs du Monde au chiffon rouge agité par ce salopiaud d'Eric Besson à propos d'un débat sur l'identité nationale (0) sont édifiantes : beaucoup déclarent qu'ils sont français par le hasard de la naissance, qu'ils auraient pu naître chinois, et que de ce fait ils ne ressentent aucun patriotisme, aucun attachement à la France.
Je leur réponds qu'ils sont aussi hommes ou femmes par le hasard de la naissance et que ça ne les empêche pas d'être attachés à leur virilité ou à leur féminité (quoiqu'on puisse de plus en plus en douter). Il y a une vanité odieuse à prétendre qu'on n'est engagé que par ce qu'on a choisi : Français par hasard ou non, ils ont tout de même bien profité de la France.
D'autres déclarent qu'être français, c'est respecter la constitution et être fier de la déclaration des droits de l'homme ! Ils sont vraiment trop cons pour que je me fatigue à leur adresser la parole (comme si la France avait commencé en 1789 ; ils peuvent toujours aller visiter le Louvre ou Versailles pour le vérifier). Ca prouve au moins que l'endoctrinement républicain a bien pris sur ces gens.
Les a-patriotes se recrutent un peu partout, mais surtout en haut et en bas. En haut, dans les élites mondialisées et, en bas, dans les bas-fonds abrutis par la télévision et la société de consommation.
Entre les deux, les Français moyens ont quelques restes de patriotisme. Le simple fait que leur patrimoine est pour l'essentiel constitué de leur résidence principale située en France suffirait à l'expliquer si l'on était cynique.
Cet «a-patriotisme» peut s'expliquer par des causes lointaines : essentiellement une réaction aux deux guerres mondiales. On peut également invoquer des circonstances plus proches, l'intense bourrage de crânes (1) de l'éducation nazionale (2) et la trahison des élites.
Mais il me semble qu'il y a une cause plus fondamentale et plus proche : il est plus rentable de vendre des produits standardisés et mondialisés. Dans notre société du «je consomme donc je suis», cette uniformisation consumériste est extrêmement puissante.
L'invasion immigrée, vous savez ce que j'en pense, inutile d'y revenir, Plus vicieuses sont les formes d'uniformisation commerciales et culturelles, les choses qu'on peut trouver à New-York, à Pékin et à Paris.
Je n'ai jamais mis de ma propre initiative les pieds dans un Mac Donald's : l'idée même qu'on puisse manger partout dans le monde cette nourriture insipide me dégoute, me bloque. Je préfère ne pas manger que d'aller au Mc Do. Alors que je n'ai aucune réticence pour les nourritures venues d'ailleurs, je ne supporte pas cette nourriture venue de nulle part.
L'exemple du Mc Donald's n'est pas si anecdotique qu'il y paraît :
> Mc Do est une société remarquable dans son genre.
> La France est le pays où elle a la plus grosse part de marché.
> Ca me fait un point commun avec l'autre abruti de José Bové.
Utiliser des objets et des services mondialisés est sans conséquence, tant quils n'induisent pas des comportements uniformes. Hélas, ce n'est pas toujours le cas.
C'est ainsi qu'un double mouvement, en apparence seulement paradoxal, d'uniformisation consumériste et de repli communautaire a transformé les peuples de France en une juxtaposition de tribus sans intérêt et sans goût.
Tout le monde a le droit d'avoir une identité, le Berbère, le Tibétain, le Maghrebin, tout le monde sauf le Français.
*****************
(0) : L'identité nationale devrait aller de soi. Faire de l'identité nationale un objet de débat, c'est avouer qu'on ne sait plus qui l'on est. Le gouvernement ferait bien mieux d'expulser les clandestins et d'être plus exigeant sur la culture et la maîtrise de la langue française à l'école. Mais justement, il bavarde par lacheté, pour ne pas agir, pour ne pas trop déplaire à la gauche officielle. Notre gouvernement est composé de traîtres, de gauchistes honteux.
(1) : je me souviens d'une forte incompatibilité d'humeur et d'opinion avec un professeur d'histoire au lycée (première ou terminale ?) Je me tenais au fond de la classe (un jour, j'ai eu droit à «Boizard, si vous reculez encore, vous allez traverser le mur»). Mais, du moins, acceptait-il une opinion différente de la sienne à condition qu'elle fût solidement argumentée.
Aujourd'hui, vingt ans plus tard, d'après ce que je vois, ce qu'on m'explique et ce que je comprends, les élèves sont beaucoup plus jugés sur la conformité de leurs opinions que sur la qualité de leur argumentation tout simplement parce qu'ils ne sont plus capables d'argumenter. Ils ne sont pas plus bêtes que nous (quoique l'intelligence se forme et se travaille. A force de mollesse et de paresse, il se pourrait bien qu'ils finissent plus bêtes) mais leurs connaissances ne sont plus assez structurées.
J'avais lancé un lycéen sur le thème «Les colonisateurs n'ont pas exploité les colonies, ils les ont développées». Je montrai là ma perversité, mettant un jeune innocent en porte-à-faux avec la vulgate dont on lui bourrait le crâne.
Il a eu quelques réponses intéressantes, mais, faute de maîtrise de la chronologie et de quelques faits élémentaires, et même de l'expression, il n'a pas pu les développer. C'en était pitié.
(2) : bien sûr, les enseignants comme agents, conscients ou inconscients, volontaires ou involontaires, de Moscou et du marxisme. Mais pas seulement : la première guerre mondiale fut un traumatisme pour le corps enseignant. Les «hussards noirs de la République» s'aperçurent, mais un peu tard, qu'ils avaient conditionné la bétail pour l'abattoir.
Le nouveau surhomme, c'est le métis, le mélangé, le «divers», mais on reste toujours dans cette idée pernicieuse qu'il y a une espèce de surhommes.
Du droit-de-lhommisme bisounours
Le procès du droit-de-lhommisme a déjà été fait et par beaucoup plus talentueux que moi : réduire le délicat tissu de la société à quelques principes abstraits jetés sur le papier par des idéologues enfiévrés (1) est ridicule dans l'esprit et peut s'avérer criminel dans l'application.
Cependant, pour paraphraser Clemenceau, l'histoire de France est un tout et il faut bien assumer cette part là aussi. La révolution réserva quelques beaux moments.
Toujours est-il que le droit-de-lhommisme pouvait être contesté.
Mais c'était un moindre mal. Le doit-de-lhommisme était déjà une réduction de la société à quelques principes, mais voilà qu'il s'avère encore trop complexe pour la consommation des masses de 2009.
On a donc inventé le droit-de-lhommisme bisounours, mieux adapté à la profonde bêtise de nos contemporains demi-savants.
Plus de principes, c'est trop compliqué. On réduit les principes à quelques réflexes manichéens :
> expulser des étrangers c'est mal (sauf si néo-nazis). D'ailleurs, les frontières c'est mal.
> accueillir des étrangers c'est bien (sauf si néo-nazis).
> renvoyer quelqu'un à ses responsabilités, c'est mal.
> assister sans conditions c'est bien.
> faire la guerre c'est mal.
> faire la paix c'est bien.
Ces réflexes sont complètement apolitiques : aucun examen des circonstances et des hommes. Qui on accueille ? Qui on expulse ? Pourquoi faire la guerre ? Pourquoi faire la paix ? Comment aider ? Etc.
Le droit-de-lhommisme bisounours est très moderne, très maternaliste : rien dans la raison, que dalle dans la réflexion, tout dans le sentiment et dans l'empathie.
On n'imagine pas les révolutionnaires, que j'ai pourtant en piètre estime, tomber dans une telle niaiserie.
C'est le danger de l'ultra-démocratie (autre appellation du fascisme mou ?). Quand on veut être compréhensible par tout le monde, il n'y a qu'un moyen : se mettre au niveau du plus con. Et Dieu sait si ce niveau est bas.
*********
(1) : la révolution française fut, quoi qu'on en dise, le triomphe de la canaille. Danton, Marat, Robespierre et leurs acolytes étaient des personnages bien peu recommandables. Quant aux révolutionnaires un peu moins cons, ils ont été rapidement éliminés.
Cependant, pour paraphraser Clemenceau, l'histoire de France est un tout et il faut bien assumer cette part là aussi. La révolution réserva quelques beaux moments.
Toujours est-il que le droit-de-lhommisme pouvait être contesté.
Mais c'était un moindre mal. Le doit-de-lhommisme était déjà une réduction de la société à quelques principes, mais voilà qu'il s'avère encore trop complexe pour la consommation des masses de 2009.
On a donc inventé le droit-de-lhommisme bisounours, mieux adapté à la profonde bêtise de nos contemporains demi-savants.
Plus de principes, c'est trop compliqué. On réduit les principes à quelques réflexes manichéens :
> expulser des étrangers c'est mal (sauf si néo-nazis). D'ailleurs, les frontières c'est mal.
> accueillir des étrangers c'est bien (sauf si néo-nazis).
> renvoyer quelqu'un à ses responsabilités, c'est mal.
> assister sans conditions c'est bien.
> faire la guerre c'est mal.
> faire la paix c'est bien.
Ces réflexes sont complètement apolitiques : aucun examen des circonstances et des hommes. Qui on accueille ? Qui on expulse ? Pourquoi faire la guerre ? Pourquoi faire la paix ? Comment aider ? Etc.
Le droit-de-lhommisme bisounours est très moderne, très maternaliste : rien dans la raison, que dalle dans la réflexion, tout dans le sentiment et dans l'empathie.
On n'imagine pas les révolutionnaires, que j'ai pourtant en piètre estime, tomber dans une telle niaiserie.
C'est le danger de l'ultra-démocratie (autre appellation du fascisme mou ?). Quand on veut être compréhensible par tout le monde, il n'y a qu'un moyen : se mettre au niveau du plus con. Et Dieu sait si ce niveau est bas.
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(1) : la révolution française fut, quoi qu'on en dise, le triomphe de la canaille. Danton, Marat, Robespierre et leurs acolytes étaient des personnages bien peu recommandables. Quant aux révolutionnaires un peu moins cons, ils ont été rapidement éliminés.
Fusion Crédit Agricole - Société Générale : les gouvernants sont cons et n'apprennent jamais rien
Tout le monde tombe d'accord que le «too big to fail» est une des causes de la crise actuelle. Il est d'ailleurs probable que la sortie de crise des USA est due en partie aux petites banques locales bien gérées.
Et voilà qu'à cause de la stupide théorie des «champions nationaux», on parle d'une fusion Crédit Agricole - Société Générale.
Le gouvernement Fillon serait compétent, responsable et courageux (tout ce qu'il n'est pas), il pousserait un long hurlement de colère et interdirait cette fusion.
Cet interventionnisme ne serait certes pas très libéral, mais quelquefois il faut juste arrêter d'être con.
Sinon, à la prochaine crise bancaire, on pourra encore ressortir la phrase de Bossuet qui me fait hélas tant d'usage : «Dieu rit de ceux qui déplorent des maux dont ils chérissent les causes».
Et voilà qu'à cause de la stupide théorie des «champions nationaux», on parle d'une fusion Crédit Agricole - Société Générale.
Le gouvernement Fillon serait compétent, responsable et courageux (tout ce qu'il n'est pas), il pousserait un long hurlement de colère et interdirait cette fusion.
Cet interventionnisme ne serait certes pas très libéral, mais quelquefois il faut juste arrêter d'être con.
Sinon, à la prochaine crise bancaire, on pourra encore ressortir la phrase de Bossuet qui me fait hélas tant d'usage : «Dieu rit de ceux qui déplorent des maux dont ils chérissent les causes».
samedi, octobre 24, 2009
Castrez les tous, Dieu reconnaitra les siennes !
Un ministre de la République, une femme bien sûr, peut envisager sérieusement la castration d'un criminel. Si ce n'est pas le triomphe triomphant du maternalisme, je veux bien me faire appeler Françoise.
Je me doutais depuis un certain temps que la virilité n'était plus en odeur de sainteté, tout juste une survivance folklorique assez désagréable et pas du tout «trendy». Mais on la tolère parce qu'elle est de toute façon destinée à disparaître, et qu'on arrive à s'en passer de mieux en mieux (ah, ces mères superbes qui «font des bébés toutes seules» ; qui nous donnent tout plein de Monchéri-Moncoeurs qui feront de beaux adultes, bien boulets, drogués, assistés, asociaux, pleurnichards, cyclothymiques et dépressifs mais «c'est pas de leur faute, c'est de la faute de la société. Méchante, méchante société»).
Il y a aussi ses familles où il y a présence physique d'un truc qui ressemble de loin (et encore ...) à un père mais qui n'est en réalité qu'une mère-bis.
Au moins, messieurs, nous savons à quoi nous en tenir. J'enfile derechef mon caleçon en acier trempé ... Et je prépare mon exil en Arabie Saoudite, où l'on respecte encore les hommes.
Ca me fout les boules.
Je me doutais depuis un certain temps que la virilité n'était plus en odeur de sainteté, tout juste une survivance folklorique assez désagréable et pas du tout «trendy». Mais on la tolère parce qu'elle est de toute façon destinée à disparaître, et qu'on arrive à s'en passer de mieux en mieux (ah, ces mères superbes qui «font des bébés toutes seules» ; qui nous donnent tout plein de Monchéri-Moncoeurs qui feront de beaux adultes, bien boulets, drogués, assistés, asociaux, pleurnichards, cyclothymiques et dépressifs mais «c'est pas de leur faute, c'est de la faute de la société. Méchante, méchante société»).
Il y a aussi ses familles où il y a présence physique d'un truc qui ressemble de loin (et encore ...) à un père mais qui n'est en réalité qu'une mère-bis.
Au moins, messieurs, nous savons à quoi nous en tenir. J'enfile derechef mon caleçon en acier trempé ... Et je prépare mon exil en Arabie Saoudite, où l'on respecte encore les hommes.
Ca me fout les boules.
Le naufrage, 16 juin 1940 (E. Roussel)
J'aime bien cette collection Les journées qui ont fait la France.
Cet ouvrage souffre du même défaut que l'indépassable L'étrange défaite : il ne fait pas assez de place aux habiles manœuvres hitlériennes.
Mais, pour ce qui est de l'analyse interne française, on est toujours frappé (on peut aussi citer les célèbres pages de Mémoires de guerre) de la médiocrité du personnel politique et militaire, des beaux parleurs, des combinards, des princes de la combinazione de couloir, mais des hommes d'action bien peu. Et les rares hommes de valeur sont piégés par un système mauvais.
L'armistice, pourquoi pas ? Mais l'armistice pour mener une politique partisane, en collaboration avec l'ennemi et au prix du malheur du pays, c'était une trahison.
Qu'un maréchal de France, qu'un commandant en chef et que plusieurs ministres se fissent les actifs promoteurs de cette trahison est révélateur de la déliquescence des hommes et des institutions. On connaît le mot terrible de Reynaud sur Pétain : «Il a bonne mine aujourd'hui. Il a du apprendre de mauvaises nouvelles.»
Le cas de Paul Reynaud est à part : plus velléitaire que réellement ferme, il fut inférieur à la situation. Le malheur de la France voulut qu'il n'y eut pas de solution de rechange.
On épiloguera encore longtemps sur le rôle néfaste de sa maitresse, Hélène de Portes, une connasse défaitiste et hystérique. Des témoins racontent leur stupéfaction devant l'attitude de cette femme se comportant comme une vice-présidente du conseil.
Mais il ne faut pas exagérer : Paul Reynaud, en ces heures tragiques se montra incapable de lui «claquer le beignet». Ca dit assez sa faiblesse : on n'imagine pas De Gaulle, Roosevelt, Churchill, Hitler ou Staline laissant leurs dames se mêler de tout.
Le pacifisme fut également une des plaies de ce gouvernement d'agonie. Il est inutile de s'étaler sur le bêtise du pacifisme : pour être en guerre, il n'y a pas besoin d'être belliqueux, il suffit que quelqu'un le soit contre vous.
Longtemps, le débat sur les causes et les circonstances de ce naufrage fut entre la carence des institutions et la médiocrité des hommes. La réponse gaulliste de 1958 fut de changer d'institutions.
En 2009, où l'on retrouve des difficultés de cette époque (naufrage annoncé que rien pourtant ne semble pouvoir éviter, invasion, médiocrité des politiciens, pacifisme bêlant), on peut être plus dubitatif : nous avons d'autres institutions que celles de 1940 et pourtant nous sommes dans la merde.
Puis vint De Gaulle. Il surgit d'un autre milieu, à part de la politique (l'armée) avec une culture, à part du républicanisme(monarchisme social). Pour se comporter différemment, il faut vivre et penser autrement.
Je me demande si notre société a encore des réservoirs de secours de vrais rebelles. On nous assomme d'un discours de «diversité» et d'«ouverture», mais la réalité est celle d'un conformisme étouffant et d'une intolérance pointilleuse à toute pensée minoritaire.
Aujourd'hui qu'une rébellion de pacotille, la «rebel attitude» (1), est à la mode, le conservatisme est insupportable et est pourchassé comme tel (systématiquement taxé de fasciste ou de réactionnaire, ou simplement de «ne pas vivre avec son temps» -comme si ce n'était pas une marque d'intelligence en des temps stupides). Cette intolérance présage mal de l'éclosion et de la survie de rebelles de secours.
Il faut dire, pour l'expliquer, que la société française de 2009, présente beaucoup plus de traits communs avec le totalitarisme (2) que la société des années 1930.
**************
(1) «A quoi reconnaît-on un rebelle sur un plateau de télévision ? Facile : tout le monde est d'accord avec lui.» E. Lévy
(2) : notamment avec le nazisme et son usage très moderne des méthodes de propagande et de création d'un unanimisme artificiel.
Cet ouvrage souffre du même défaut que l'indépassable L'étrange défaite : il ne fait pas assez de place aux habiles manœuvres hitlériennes.
Mais, pour ce qui est de l'analyse interne française, on est toujours frappé (on peut aussi citer les célèbres pages de Mémoires de guerre) de la médiocrité du personnel politique et militaire, des beaux parleurs, des combinards, des princes de la combinazione de couloir, mais des hommes d'action bien peu. Et les rares hommes de valeur sont piégés par un système mauvais.
L'armistice, pourquoi pas ? Mais l'armistice pour mener une politique partisane, en collaboration avec l'ennemi et au prix du malheur du pays, c'était une trahison.
Qu'un maréchal de France, qu'un commandant en chef et que plusieurs ministres se fissent les actifs promoteurs de cette trahison est révélateur de la déliquescence des hommes et des institutions. On connaît le mot terrible de Reynaud sur Pétain : «Il a bonne mine aujourd'hui. Il a du apprendre de mauvaises nouvelles.»
Le cas de Paul Reynaud est à part : plus velléitaire que réellement ferme, il fut inférieur à la situation. Le malheur de la France voulut qu'il n'y eut pas de solution de rechange.
On épiloguera encore longtemps sur le rôle néfaste de sa maitresse, Hélène de Portes, une connasse défaitiste et hystérique. Des témoins racontent leur stupéfaction devant l'attitude de cette femme se comportant comme une vice-présidente du conseil.
Mais il ne faut pas exagérer : Paul Reynaud, en ces heures tragiques se montra incapable de lui «claquer le beignet». Ca dit assez sa faiblesse : on n'imagine pas De Gaulle, Roosevelt, Churchill, Hitler ou Staline laissant leurs dames se mêler de tout.
Le pacifisme fut également une des plaies de ce gouvernement d'agonie. Il est inutile de s'étaler sur le bêtise du pacifisme : pour être en guerre, il n'y a pas besoin d'être belliqueux, il suffit que quelqu'un le soit contre vous.
Longtemps, le débat sur les causes et les circonstances de ce naufrage fut entre la carence des institutions et la médiocrité des hommes. La réponse gaulliste de 1958 fut de changer d'institutions.
En 2009, où l'on retrouve des difficultés de cette époque (naufrage annoncé que rien pourtant ne semble pouvoir éviter, invasion, médiocrité des politiciens, pacifisme bêlant), on peut être plus dubitatif : nous avons d'autres institutions que celles de 1940 et pourtant nous sommes dans la merde.
Puis vint De Gaulle. Il surgit d'un autre milieu, à part de la politique (l'armée) avec une culture, à part du républicanisme(monarchisme social). Pour se comporter différemment, il faut vivre et penser autrement.
Je me demande si notre société a encore des réservoirs de secours de vrais rebelles. On nous assomme d'un discours de «diversité» et d'«ouverture», mais la réalité est celle d'un conformisme étouffant et d'une intolérance pointilleuse à toute pensée minoritaire.
Aujourd'hui qu'une rébellion de pacotille, la «rebel attitude» (1), est à la mode, le conservatisme est insupportable et est pourchassé comme tel (systématiquement taxé de fasciste ou de réactionnaire, ou simplement de «ne pas vivre avec son temps» -comme si ce n'était pas une marque d'intelligence en des temps stupides). Cette intolérance présage mal de l'éclosion et de la survie de rebelles de secours.
Il faut dire, pour l'expliquer, que la société française de 2009, présente beaucoup plus de traits communs avec le totalitarisme (2) que la société des années 1930.
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(1) «A quoi reconnaît-on un rebelle sur un plateau de télévision ? Facile : tout le monde est d'accord avec lui.» E. Lévy
(2) : notamment avec le nazisme et son usage très moderne des méthodes de propagande et de création d'un unanimisme artificiel.
Trois Afghans expulsés : la gauche toujours aussi déboussolée
Trois clandestins Afghans sont expulsés. Je gueule : c'est ridicule, c'est scandaleux, on devrait expulser des centaines de milliers de clandestins, pas trois.
La gauche gueule aussi, mais pour la raison inverse : elle trouve qu'on ne devrait expulser personne.
Certains soulignent que cette protestation est d'autant plus mal venue que des soldats occidentaux meurent en Afghanistan et que la moindre des choses qu'on peut exiger des Afghans est qu'ils travaillent dans leur pays, pas chez nous.
J'ai le plus grand mal à comprendre. Des gens qui aspirent à gouverner un jour trouvent scandaleux d'appliquer une loi légitime, sauf à considérer que les frontières sont illégitimes et que la liberté d'installation est la règle.
Qu'on fût pour la libre circulation des personnes dans les brumes post-soixanthuitardes de marijuana et de LSD, je peux le comprendre même si je trouve cela idiot, mais qu'en 2009 des olibrius en soient encore là me dérange.
Je comprends l'intérêt cynique que la gauche trouve à l'invasion immigrée : elle constitue un prolétariat de substitution, le français étant trop difficile à manier et en voie de disparition. Les dirigeants de gauche le savent mais je ne suis pas sûr que le gauchiste de base en ait conscience.
Faciliter une invasion à des fins électorales, cela s'appelle une trahison, certes d'un genre particulier. Cependant j'ai peur que les chefs de la gauche la payent un jour d'un prix exorbitant : on n'agresse pas ainsi un peuple sans prendre des risques énormes.
Mais les imbéciles qui croient sincèrement que l'invasion immigrée est une bonne chose pour la France m'intriguent. Je sais, il ne faut pas chercher de raisons à la bêtise. L'endoctrinement explique sans doute une bonne part.
Mais il me semble qu'il y a aussi au fond une lâcheté vis-à-vis de la réalité. C'est vrai, je peux comprendre (même si ce n'est pas un rêve que je partage) qu'on trouve fantastique que les frontières tombent, que tous les hommes soient frères, que tout le monde accueille tout le monde dans de grandes embrassades, mais ce n'est pas ainsi qu'est la vie, que sont les hommes. Au-delà de l'âge de douze ans, de telles illusions sont grotesques.
Dans notre système actuel d'assistanat et de laxisme, les immigrés sont un boulet pour la France.
En tous les cas, en persistant dans le déni, la gauche se coupe du peuple. Remarquez bien, elle s'en fout : ça fait belle lurette que le peuple ne vote plus, ou alors FN. Tant que la clientèle fonctionnaire et stato-dépendante reste fidèle, pourquoi changer ?
Addendum du 25/10 : je ne suis pas le seul à être choqué. Vives réactions militaires
La gauche gueule aussi, mais pour la raison inverse : elle trouve qu'on ne devrait expulser personne.
Certains soulignent que cette protestation est d'autant plus mal venue que des soldats occidentaux meurent en Afghanistan et que la moindre des choses qu'on peut exiger des Afghans est qu'ils travaillent dans leur pays, pas chez nous.
J'ai le plus grand mal à comprendre. Des gens qui aspirent à gouverner un jour trouvent scandaleux d'appliquer une loi légitime, sauf à considérer que les frontières sont illégitimes et que la liberté d'installation est la règle.
Qu'on fût pour la libre circulation des personnes dans les brumes post-soixanthuitardes de marijuana et de LSD, je peux le comprendre même si je trouve cela idiot, mais qu'en 2009 des olibrius en soient encore là me dérange.
Je comprends l'intérêt cynique que la gauche trouve à l'invasion immigrée : elle constitue un prolétariat de substitution, le français étant trop difficile à manier et en voie de disparition. Les dirigeants de gauche le savent mais je ne suis pas sûr que le gauchiste de base en ait conscience.
Faciliter une invasion à des fins électorales, cela s'appelle une trahison, certes d'un genre particulier. Cependant j'ai peur que les chefs de la gauche la payent un jour d'un prix exorbitant : on n'agresse pas ainsi un peuple sans prendre des risques énormes.
Mais les imbéciles qui croient sincèrement que l'invasion immigrée est une bonne chose pour la France m'intriguent. Je sais, il ne faut pas chercher de raisons à la bêtise. L'endoctrinement explique sans doute une bonne part.
Mais il me semble qu'il y a aussi au fond une lâcheté vis-à-vis de la réalité. C'est vrai, je peux comprendre (même si ce n'est pas un rêve que je partage) qu'on trouve fantastique que les frontières tombent, que tous les hommes soient frères, que tout le monde accueille tout le monde dans de grandes embrassades, mais ce n'est pas ainsi qu'est la vie, que sont les hommes. Au-delà de l'âge de douze ans, de telles illusions sont grotesques.
Dans notre système actuel d'assistanat et de laxisme, les immigrés sont un boulet pour la France.
En tous les cas, en persistant dans le déni, la gauche se coupe du peuple. Remarquez bien, elle s'en fout : ça fait belle lurette que le peuple ne vote plus, ou alors FN. Tant que la clientèle fonctionnaire et stato-dépendante reste fidèle, pourquoi changer ?
Addendum du 25/10 : je ne suis pas le seul à être choqué. Vives réactions militaires
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vendredi, octobre 23, 2009
Une nouvelle mode : la fiscalité-spectacle
La majorité semble s'être donné pour devise «Pas un jour sans une taxe».
Voilà que les députés viennent de voter une surtaxe de 10 % sur les bénéfices des banques pour 2010.
Voter une taxe spécifique momentanée ne choque aucun député ! C'est vraiment le degré zéro de l'intelligence fiscale : soit une taxe est justifiée et elle est permanente, soit elle est injustifiée et il ne faut pas la voter.
De plus, une taxe ciblée est contraire à un principe de saine fiscalité «assiette large, taux bas», sans même parler d'un principe d'équité (pendant qu'on y est, pourquoi ne pas taxer les agents immobiliers qui ont gonflé la bulle spéculative ?).
Enfin, la notion de taxe punitive, déjà inaugurée avec pollueur-payeur, est profondément communiste. La fiscalité n'est pas une arme de moralisation, d'ailleurs l'Etat n'a pas à faire la morale à qui que ce soit, et aucune légitimité de toute façon à le faire à travers l'impôt.
Je vais même plus loin : l'incitation fiscale me choque. Les hommes de l'Etat ne sont des capitaines sur le pont d'un navire orientant une société soumise. Favoriser tel ou tel comportement à l'aide d'une incitation fiscale est un abus de pouvoir. L'imposition devrait être la plus neutre possible.
La pratique fiscale française est donc aux antipodes de celle que je considère comme bonne.
Dans ce domaine également, Nicolas Sarkozy n'a pas tenu sa promesse de rupture.
Mais, bien sûr, vous l'avez compris, en réalité, nous tombons encore plus bas.
L'actualité n'est pas celle d'un débat fiscal où des thèses opposées s'affronteraient entre gens intelligents, mais d'une course au spectacle médiatique où chacun essaie d'attirer un instant la lumière des projecteurs avec une nouvelle taxe portant son nom.
Rarement la politique, qui ne vole déjà pas bien haut en temps normal, avait été à ce point abaissée.
Voilà que les députés viennent de voter une surtaxe de 10 % sur les bénéfices des banques pour 2010.
Voter une taxe spécifique momentanée ne choque aucun député ! C'est vraiment le degré zéro de l'intelligence fiscale : soit une taxe est justifiée et elle est permanente, soit elle est injustifiée et il ne faut pas la voter.
De plus, une taxe ciblée est contraire à un principe de saine fiscalité «assiette large, taux bas», sans même parler d'un principe d'équité (pendant qu'on y est, pourquoi ne pas taxer les agents immobiliers qui ont gonflé la bulle spéculative ?).
Enfin, la notion de taxe punitive, déjà inaugurée avec pollueur-payeur, est profondément communiste. La fiscalité n'est pas une arme de moralisation, d'ailleurs l'Etat n'a pas à faire la morale à qui que ce soit, et aucune légitimité de toute façon à le faire à travers l'impôt.
Je vais même plus loin : l'incitation fiscale me choque. Les hommes de l'Etat ne sont des capitaines sur le pont d'un navire orientant une société soumise. Favoriser tel ou tel comportement à l'aide d'une incitation fiscale est un abus de pouvoir. L'imposition devrait être la plus neutre possible.
La pratique fiscale française est donc aux antipodes de celle que je considère comme bonne.
Dans ce domaine également, Nicolas Sarkozy n'a pas tenu sa promesse de rupture.
Mais, bien sûr, vous l'avez compris, en réalité, nous tombons encore plus bas.
L'actualité n'est pas celle d'un débat fiscal où des thèses opposées s'affronteraient entre gens intelligents, mais d'une course au spectacle médiatique où chacun essaie d'attirer un instant la lumière des projecteurs avec une nouvelle taxe portant son nom.
Rarement la politique, qui ne vole déjà pas bien haut en temps normal, avait été à ce point abaissée.
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Décadence de l'EN : toujours plus creux, toujours plus endoctriné
Nouveau diplôme : Gestion de l'égalité, de la non-discrimination et de la diversité
Depuis deux ou trois ans, on a franchi une étape : la bien-pensance n'hésite plus à afficher et à revendiquer sa bêtise irréelle.
Depuis deux ou trois ans, on a franchi une étape : la bien-pensance n'hésite plus à afficher et à revendiquer sa bêtise irréelle.
jeudi, octobre 22, 2009
Les gardiens de vaches diplômés
Sur Ilys, on parle de «gardiens de vache diplômés».
Depuis que quelques années que je tiens un blog, je suis effaré du nombre de commentateurs qui ont visiblement fait des études mais sont incapables de raisonner droit. On a des têtes remplies, d'ailleurs bien souvent d'un bordel innommable et inutile, mais très mal faites. Bref, des ânes savants, et vaniteux en plus.
La cause n'est pas à en chercher bien loin : le tabou démagogique de la sélection. On laisse poursuivre des études et se remplir la tête des gens qui seront incapables d'en faire bon usage.
Ce problème de l'inflation scolaire a été maintes fois analysé, mais personne n'ose s'y attaquer.
En attendant, nous sommes envahis d'une espèce qui pousse comme le chiendent : les demi-savants demi-habiles (1).
Le crâne assez bourré pour avoir perdu tout bon sens populaire, ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre leurs limites et se montrer modestes et prudents. Ils nous soulent de leurs discours, nous assènent leurs certitudes et nous assomment de leur pédanterie.
Ce sont des gibiers idéaux de propagande et d'endoctrinement, prêts à mettre la force de leur vanité au service d'une idée qu'on leur aura prémâchée, qu'on aura abaissée pour la mettre à leur portée. Il leur aura cependant fallu faire un effort pour l'absorber, car plus on a fait d'effort pour comprendre une idée plus on est ferré, plus on aura de mal à y renoncer.
On retrouve les idées de Jacques Ellul : pour qu'un peuple soit pleinement réceptif et vulnérable à la propagande, il faut qu'il ait atteint un niveau d'éducation conséquent.
Par exemple, il ne faut pas chercher plus loin que la masse des demi-savants pour expliquer le succès du réchauffisme.
Et dans ce monde où tous se croient intelligents, c'est encore plus dangereux de l'être vraiment, car on dégonfle les baudruches, fort nombreuses. Et elles se vengent.
*********************
(1) : «L’attitude des sujets est présentée dans le chapitre « Raison des effets » des Pensées. Pascal [selon Blaise Pascal -quel dommage qu'on ait si peu progressé en sagesse depuis 1660] distingue cinq catégories, selon une gradation ascendante. Au bas de l’échelle se trouve le peuple. En général, il n’entend guère finesse en politique : il croit fermement que les lois de son pays sont essentiellement justes (en général il n’en connaît pas d’autres), et que les « personnes de grande naissance » sont d’un caractère véritablement supérieur à la masse. Il est naïf au sens exact du mot, c’est-à-dire qu’il ne fait pas de différence entre les apparences et la réalité effective
Au second degré, les demi-habiles sont des « esprits déniaisés », qui ont compris qu’entre être et paraître il n’y a pas de liaison nécessaire. Persuadés que « la naissance n’est pas un avantage de la personne mais du hasard » (ce en quoi ils ont raison), ils refusent d’honorer les grands, et sont aussi portés à contester les lois établies, au nom de lois plus justes, les lois primitives et fondamentales de l’Etat, ou plutôt celles qu’ils imaginent telles : ce sont eux qui fomentent des révoltes pour renverser l’ordre politique et social. Mais ils ne sont qu’à moitié habiles, parce qu’ils ne voient qu’un côté du problème : ils ignorent ou ne veulent pas savoir que ces lois qu’ils veulent établir sont tout aussi arbitraires que celles qu’ils veulent supprimer ; et lorsqu’ils en établissent de nouvelles, le gain est la plupart du temps loin d’être évident, parce que la réalité ne se plie pas à leur fantaisie. Bref « ils jugent mal de tout », alors qu’au fond le peuple qu’ils méprisent (ceux qui prétendent guider le peuple ont pour lui le plus profond mépris dès qu’il ne suit pas leurs idées) en juge mieux, parce que son illusion sur la nature des lois préserve la paix.
Le troisième degré est celui des habiles, qui ont en commun avec les demi-habiles de savoir que les lois sont vides de justice effective, et les princes de grandeur naturelle. Mais ils savent reconnaître la force qui soutient les institutions : les demi-habiles ont beau dire qu’on n’a pas à saluer « un homme vêtu de brocatelle, et suivi de sept ou huit laquais. Eh, quoi ! Il me fera donner les étrivières, si je ne le salue. Cet habit, c’est une force » (L.89, S.123), à laquelle convient un respect extérieur. Cette concession d’établissement a l’avantage de prévenir les séditions. L’habile parle donc comme le peuple, mais par intérêt bien compris.
Quatrième degré : les dévots, des demi-habiles chrétiens, qui ont « plus de zèle que de science » (L.90, S.124). Ils méprisent les grands et sont souvent fauteurs de troubles religieux.
Enfin, au dernier degré, viennent les « Chrétiens parfaits », des habiles auxquels la foi donne une lumière supérieure : ils savent ce que valent réellement les princes et les lois ; ils leur accordent les mêmes respects que les habiles, avec cette différence qu’ils ne le font pas par intérêt, voire par égoïsme, mais parce que c’est l’ordre de Dieu qui a établi ces puissances humaines.
On reproche parfois à Pascal l’audace de sa pensée politique, qui peut le rapprocher parfois de Hobbes, mais aussi un certain conservatisme, à cause de la critique radicale qu’il oppose à la tentation révolutionnaire. Le fondement de sa doctrine est d’origine théologique : c’est parce que l’Etat a pour fin l’organisation pacifique des concupiscences que l’homme n’a pas intérêt, selon Pascal, à vouloir réaliser sur terre une société parfaite : ce serait prendre la cité terrestre pour la cité de Dieu, confusion qui conduit nécessairement tout droit à la catastrophe. Pascal aurait d’ailleurs la même hostilité envers les fanatiques qui tendraient à établir un pouvoir religieux pour faire ici-bas le salut des sujets dans l’au-delà : ce ne serait qu’une autre manière de chercher à obtenir par une voie ce qui ne peut s’obtenir que par une autre, c’est-à-dire une tyrannie. La politique de Pascal se résume au refus de la tyrannie dans un monde pourtant dominé par la concupiscence. »
Depuis que quelques années que je tiens un blog, je suis effaré du nombre de commentateurs qui ont visiblement fait des études mais sont incapables de raisonner droit. On a des têtes remplies, d'ailleurs bien souvent d'un bordel innommable et inutile, mais très mal faites. Bref, des ânes savants, et vaniteux en plus.
La cause n'est pas à en chercher bien loin : le tabou démagogique de la sélection. On laisse poursuivre des études et se remplir la tête des gens qui seront incapables d'en faire bon usage.
Ce problème de l'inflation scolaire a été maintes fois analysé, mais personne n'ose s'y attaquer.
En attendant, nous sommes envahis d'une espèce qui pousse comme le chiendent : les demi-savants demi-habiles (1).
Le crâne assez bourré pour avoir perdu tout bon sens populaire, ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre leurs limites et se montrer modestes et prudents. Ils nous soulent de leurs discours, nous assènent leurs certitudes et nous assomment de leur pédanterie.
Ce sont des gibiers idéaux de propagande et d'endoctrinement, prêts à mettre la force de leur vanité au service d'une idée qu'on leur aura prémâchée, qu'on aura abaissée pour la mettre à leur portée. Il leur aura cependant fallu faire un effort pour l'absorber, car plus on a fait d'effort pour comprendre une idée plus on est ferré, plus on aura de mal à y renoncer.
On retrouve les idées de Jacques Ellul : pour qu'un peuple soit pleinement réceptif et vulnérable à la propagande, il faut qu'il ait atteint un niveau d'éducation conséquent.
Par exemple, il ne faut pas chercher plus loin que la masse des demi-savants pour expliquer le succès du réchauffisme.
Et dans ce monde où tous se croient intelligents, c'est encore plus dangereux de l'être vraiment, car on dégonfle les baudruches, fort nombreuses. Et elles se vengent.
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(1) : «L’attitude des sujets est présentée dans le chapitre « Raison des effets » des Pensées. Pascal [selon Blaise Pascal -quel dommage qu'on ait si peu progressé en sagesse depuis 1660] distingue cinq catégories, selon une gradation ascendante. Au bas de l’échelle se trouve le peuple. En général, il n’entend guère finesse en politique : il croit fermement que les lois de son pays sont essentiellement justes (en général il n’en connaît pas d’autres), et que les « personnes de grande naissance » sont d’un caractère véritablement supérieur à la masse. Il est naïf au sens exact du mot, c’est-à-dire qu’il ne fait pas de différence entre les apparences et la réalité effective
Au second degré, les demi-habiles sont des « esprits déniaisés », qui ont compris qu’entre être et paraître il n’y a pas de liaison nécessaire. Persuadés que « la naissance n’est pas un avantage de la personne mais du hasard » (ce en quoi ils ont raison), ils refusent d’honorer les grands, et sont aussi portés à contester les lois établies, au nom de lois plus justes, les lois primitives et fondamentales de l’Etat, ou plutôt celles qu’ils imaginent telles : ce sont eux qui fomentent des révoltes pour renverser l’ordre politique et social. Mais ils ne sont qu’à moitié habiles, parce qu’ils ne voient qu’un côté du problème : ils ignorent ou ne veulent pas savoir que ces lois qu’ils veulent établir sont tout aussi arbitraires que celles qu’ils veulent supprimer ; et lorsqu’ils en établissent de nouvelles, le gain est la plupart du temps loin d’être évident, parce que la réalité ne se plie pas à leur fantaisie. Bref « ils jugent mal de tout », alors qu’au fond le peuple qu’ils méprisent (ceux qui prétendent guider le peuple ont pour lui le plus profond mépris dès qu’il ne suit pas leurs idées) en juge mieux, parce que son illusion sur la nature des lois préserve la paix.
Le troisième degré est celui des habiles, qui ont en commun avec les demi-habiles de savoir que les lois sont vides de justice effective, et les princes de grandeur naturelle. Mais ils savent reconnaître la force qui soutient les institutions : les demi-habiles ont beau dire qu’on n’a pas à saluer « un homme vêtu de brocatelle, et suivi de sept ou huit laquais. Eh, quoi ! Il me fera donner les étrivières, si je ne le salue. Cet habit, c’est une force » (L.89, S.123), à laquelle convient un respect extérieur. Cette concession d’établissement a l’avantage de prévenir les séditions. L’habile parle donc comme le peuple, mais par intérêt bien compris.
Quatrième degré : les dévots, des demi-habiles chrétiens, qui ont « plus de zèle que de science » (L.90, S.124). Ils méprisent les grands et sont souvent fauteurs de troubles religieux.
Enfin, au dernier degré, viennent les « Chrétiens parfaits », des habiles auxquels la foi donne une lumière supérieure : ils savent ce que valent réellement les princes et les lois ; ils leur accordent les mêmes respects que les habiles, avec cette différence qu’ils ne le font pas par intérêt, voire par égoïsme, mais parce que c’est l’ordre de Dieu qui a établi ces puissances humaines.
On reproche parfois à Pascal l’audace de sa pensée politique, qui peut le rapprocher parfois de Hobbes, mais aussi un certain conservatisme, à cause de la critique radicale qu’il oppose à la tentation révolutionnaire. Le fondement de sa doctrine est d’origine théologique : c’est parce que l’Etat a pour fin l’organisation pacifique des concupiscences que l’homme n’a pas intérêt, selon Pascal, à vouloir réaliser sur terre une société parfaite : ce serait prendre la cité terrestre pour la cité de Dieu, confusion qui conduit nécessairement tout droit à la catastrophe. Pascal aurait d’ailleurs la même hostilité envers les fanatiques qui tendraient à établir un pouvoir religieux pour faire ici-bas le salut des sujets dans l’au-delà : ce ne serait qu’une autre manière de chercher à obtenir par une voie ce qui ne peut s’obtenir que par une autre, c’est-à-dire une tyrannie. La politique de Pascal se résume au refus de la tyrannie dans un monde pourtant dominé par la concupiscence. »
mardi, octobre 20, 2009
Pourquoi l'écologie est importante et pourquoi je vomis les écolos
Les humains sont de plus en plus nombreux et vivent de plus en plus dans les villes.
Cette concentration et ce nombre posent évidemment des problèmes d'environnement.
L'écologie doit avoir pour objectif le bien-être des hommes. La nature, d'accord. Mais l'homme premier servi.
Prenons nous le bon chemin ?
Disons le nettement : les problèmes écologiques globaux, ça n'existe pas, ou si peu.
Je sais, cette affirmation va directement à l'encontre de la propagande médiatico-politique pour laquelle l'enjeu n'est jamais moindre que la survie de la planète elle-même.
C'est de l'enfumage politique : plus le problème est gros, étendu et global, plus les gens chargés de le résoudre ont de pouvoir. C'est pourquoi les écolos, qui cherchent l'influence et le pouvoir, ont intérêt à nous terrifier avec des apocalypses écologiques plus gigantesques et plus globales les unes que les autres.
Pour ce mensonge éhonté, martelé, crié, corné à nos oreilles nuit et jour, je vomis les écolos. Et, afin de couronner cette hypocrisie, on nous prétend que ça serait pour notre bien, mais, là-dessus, du moins, nous savons à quoi nous en tenir : «l'homme n'est ni un ange ni une bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête».
La réalité est très différente. Je le répète, les vrais problèmes écologiques sont locaux, à la dimension d'une ville, quelquefois d'une région, très rarement plus. C'est la rivière polluée, l'usine qui fume, la décharge à ciel ouvert, l'éolienne qui enlaidit le paysage, etc.
On dit souvent qu'en France il y a trop de niveaux administratifs et qu'il faudrait supprimer la région ou le département. J'ai longtemps penché naïvement du coté des politiciens pensant que «big is beautiful» (plus d'impôts, plus de pouvoir, plus de sous-fifres) et que le département devait disparaître.
J'ai changé d'avis. Ce sont désormais à mes yeux les régions qui doivent disparaître. Et l'argument de l'écologie de proximité n'est pas innocent dans ma volte-face.
Vous voyez bien que l'écologie que je dessine n'a rien à voir avec le barnum médiatique du même nom. Peut-être qu'un jour les écolos de pouvoir s'étant discrédités, elle aura droit de cité.
Cette concentration et ce nombre posent évidemment des problèmes d'environnement.
L'écologie doit avoir pour objectif le bien-être des hommes. La nature, d'accord. Mais l'homme premier servi.
Prenons nous le bon chemin ?
Disons le nettement : les problèmes écologiques globaux, ça n'existe pas, ou si peu.
Je sais, cette affirmation va directement à l'encontre de la propagande médiatico-politique pour laquelle l'enjeu n'est jamais moindre que la survie de la planète elle-même.
C'est de l'enfumage politique : plus le problème est gros, étendu et global, plus les gens chargés de le résoudre ont de pouvoir. C'est pourquoi les écolos, qui cherchent l'influence et le pouvoir, ont intérêt à nous terrifier avec des apocalypses écologiques plus gigantesques et plus globales les unes que les autres.
Pour ce mensonge éhonté, martelé, crié, corné à nos oreilles nuit et jour, je vomis les écolos. Et, afin de couronner cette hypocrisie, on nous prétend que ça serait pour notre bien, mais, là-dessus, du moins, nous savons à quoi nous en tenir : «l'homme n'est ni un ange ni une bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête».
La réalité est très différente. Je le répète, les vrais problèmes écologiques sont locaux, à la dimension d'une ville, quelquefois d'une région, très rarement plus. C'est la rivière polluée, l'usine qui fume, la décharge à ciel ouvert, l'éolienne qui enlaidit le paysage, etc.
On dit souvent qu'en France il y a trop de niveaux administratifs et qu'il faudrait supprimer la région ou le département. J'ai longtemps penché naïvement du coté des politiciens pensant que «big is beautiful» (plus d'impôts, plus de pouvoir, plus de sous-fifres) et que le département devait disparaître.
J'ai changé d'avis. Ce sont désormais à mes yeux les régions qui doivent disparaître. Et l'argument de l'écologie de proximité n'est pas innocent dans ma volte-face.
Vous voyez bien que l'écologie que je dessine n'a rien à voir avec le barnum médiatique du même nom. Peut-être qu'un jour les écolos de pouvoir s'étant discrédités, elle aura droit de cité.
Fumisterie réchauffiste : même Le Monde a failli s'en apercevoir
L'éditorial du Monde d'aujourd'hui est bien obligé d'avouer (enfin !) que le réchauffement climatique semble s'être interrompu depuis 1998.
Mais, il ne trouve rien de mieux que d'asséner, sur la base de modèles numériques toujours plus douteux, que ce n'est qu'un répit et qu'il faut en profiter pour faire tout ce que les réchauffistes préconisent.
Ouf ! On a eu chaud ! On a cru une seconde que l'éditorialiste allait être honnête et finir par concéder que le réchauffisme n'est qu'une fumisterie. Un coming out scientifique en quelque sorte.
Heureusement, l'honneur est sauf et les convictions réchauffistes du Monde toujours aussi fermes.
Bref, plus la réalité dément leurs croyances, plus ils y croient.
Avec des crétins pareils, on n'est pas sorti de l'auberge.
Mais, il ne trouve rien de mieux que d'asséner, sur la base de modèles numériques toujours plus douteux, que ce n'est qu'un répit et qu'il faut en profiter pour faire tout ce que les réchauffistes préconisent.
Ouf ! On a eu chaud ! On a cru une seconde que l'éditorialiste allait être honnête et finir par concéder que le réchauffisme n'est qu'une fumisterie. Un coming out scientifique en quelque sorte.
Heureusement, l'honneur est sauf et les convictions réchauffistes du Monde toujours aussi fermes.
Bref, plus la réalité dément leurs croyances, plus ils y croient.
Avec des crétins pareils, on n'est pas sorti de l'auberge.
lundi, octobre 19, 2009
How Rome fell (A. Goldsworthy)
Livre dense que je vous conseille.
Je ne vous parle que de la double conclusion, pour le reste lisez le.
La première conclusion, portant sur les faits précis, invite à ne pas faire de parallèles avec des situations ou des pays contemporains. Nous sommes trop éloignés de Rome par les mœurs, les coutumes et les techniques.
La deuxième, très générale, attribue la fin de Rome à l'oubli du bien public, à la priorité des empereurs de durer au détriment de tout effort pour l'intérêt général, ainsi qu'à l'atomisation (diviser pour régner) et à l'expansion (tout contrôler) de la bureaucratie qui en découlent.
Les hommes étant toujours les mêmes, pas meilleurs sous Auguste et Marc-Aurèle, Goldsworthy trouve un point de bascule dans le fait que la période de Commode et de Pertinax, vingt ans de guerre civile, habitua les Romains à une morale politique dégradée.
Notamment, avant cette période fatidique, un préjugé aristocratique faisait que les rivaux de l'empereur ne pouvaient être que de la classe sénatoriale, c'est-à-dire d'un petit groupe assez facile à contrôler. L'empereur pouvait donc se consacrer à autre chose qu'à sa propre survie.
A la suite des guerres civiles, plusieurs militaires de l'ordre équestre parvinrent à la pourpre impériale. Le groupe des rivaux potentiels s'est donc considérablement élargi et l'empereur est totalement absorbé par la préservation de son pouvoir, et de sa vie.
Cela prouve, une fois de plus, Venise en est un autre exemple, qu'une bonne dose d'aristocratie fait peut-être hurler les égalitaristes obsessionnels mais n'est pas forcément mauvais pour la longévité.
Bien sûr, il faut posséder un esprit tordu comme le mien pour voir dans les politiciens modernes,développant des bureaucraties tentaculaires, obsédés de sondages, achetant les électorats à coups de déficits, leur vie rythmée par les mascarades électorales qui sont autant de menaces, vivant dans un luxe inouï, entourés d'une cour obséquieuse, de lointains héritiers des empereurs décadents.
Je ne vous parle que de la double conclusion, pour le reste lisez le.
La première conclusion, portant sur les faits précis, invite à ne pas faire de parallèles avec des situations ou des pays contemporains. Nous sommes trop éloignés de Rome par les mœurs, les coutumes et les techniques.
La deuxième, très générale, attribue la fin de Rome à l'oubli du bien public, à la priorité des empereurs de durer au détriment de tout effort pour l'intérêt général, ainsi qu'à l'atomisation (diviser pour régner) et à l'expansion (tout contrôler) de la bureaucratie qui en découlent.
Les hommes étant toujours les mêmes, pas meilleurs sous Auguste et Marc-Aurèle, Goldsworthy trouve un point de bascule dans le fait que la période de Commode et de Pertinax, vingt ans de guerre civile, habitua les Romains à une morale politique dégradée.
Notamment, avant cette période fatidique, un préjugé aristocratique faisait que les rivaux de l'empereur ne pouvaient être que de la classe sénatoriale, c'est-à-dire d'un petit groupe assez facile à contrôler. L'empereur pouvait donc se consacrer à autre chose qu'à sa propre survie.
A la suite des guerres civiles, plusieurs militaires de l'ordre équestre parvinrent à la pourpre impériale. Le groupe des rivaux potentiels s'est donc considérablement élargi et l'empereur est totalement absorbé par la préservation de son pouvoir, et de sa vie.
Cela prouve, une fois de plus, Venise en est un autre exemple, qu'une bonne dose d'aristocratie fait peut-être hurler les égalitaristes obsessionnels mais n'est pas forcément mauvais pour la longévité.
Bien sûr, il faut posséder un esprit tordu comme le mien pour voir dans les politiciens modernes,développant des bureaucraties tentaculaires, obsédés de sondages, achetant les électorats à coups de déficits, leur vie rythmée par les mascarades électorales qui sont autant de menaces, vivant dans un luxe inouï, entourés d'une cour obséquieuse, de lointains héritiers des empereurs décadents.
dimanche, octobre 18, 2009
«18 ans, pas assez vieux pour boire de l'alcool, mais assez pour mourir»
«18 ans, pas assez vieux pour boire de l'alcool, mais assez pour mourir», c'est par cette critique totalement idiote, mais si française, si européenne, qu'un lecteur du Figaro commente une série d'articles sur Ian Fisher, un jeune engagé américain.
Vous me permettrez de prendre cette phrase à rebours de son auteur et de la considérer comme un compliment.
Je trouve ce jeune homme plus émouvant que ces étudiants français branleurs, assistés, couvés, choyés, «engagés dans des luttes» où ils ne risquent au pire que d'être un peu rudoyés par les CRS, risque d'ailleurs minime vu la peur qu'inspire la «bavure» aux forces très peu de l'ordre.
Et puis, un pays où les jeunes qui estiment honorable de mourir pour lui ne sont qu'une infime fraction, quelques pour-cents à peine, existe-t-il encore vraiment ? N'est-il pas déjà mort ?
Vous me permettrez de prendre cette phrase à rebours de son auteur et de la considérer comme un compliment.
Je trouve ce jeune homme plus émouvant que ces étudiants français branleurs, assistés, couvés, choyés, «engagés dans des luttes» où ils ne risquent au pire que d'être un peu rudoyés par les CRS, risque d'ailleurs minime vu la peur qu'inspire la «bavure» aux forces très peu de l'ordre.
Et puis, un pays où les jeunes qui estiment honorable de mourir pour lui ne sont qu'une infime fraction, quelques pour-cents à peine, existe-t-il encore vraiment ? N'est-il pas déjà mort ?
La décadence européenne : le dur et le mou
A decadent Nobel
Article terrible dans le Wall Street Journal qui voit dans l'attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama le symbole d'une Europe décadente.
Il parle de cette Europe qui préfère les questions, molles, consensuelles, qui n'avancent à rien (l'environnementalisme et le réchauffisme (1), par exemple) et fuit les questions dures, difficiles (que faire en Irak ? Que faire en Afghanistan ? Que faire des terroristes capturés ?)
On est dans ce cliché américain de l'Europe femelle. Mais n'est-il pas hélas un peu vrai ?
**************
(1) : vous ne trouverez personne,à part quelques salauds dans mon genre, pour dire qu'il n'en a rien à faire de sauver la planète. C'est bisounours d'être écolo, on se fâche avec personne, cool.
Article terrible dans le Wall Street Journal qui voit dans l'attribution du prix Nobel de la paix à Barack Obama le symbole d'une Europe décadente.
Il parle de cette Europe qui préfère les questions, molles, consensuelles, qui n'avancent à rien (l'environnementalisme et le réchauffisme (1), par exemple) et fuit les questions dures, difficiles (que faire en Irak ? Que faire en Afghanistan ? Que faire des terroristes capturés ?)
On est dans ce cliché américain de l'Europe femelle. Mais n'est-il pas hélas un peu vrai ?
**************
(1) : vous ne trouverez personne,à part quelques salauds dans mon genre, pour dire qu'il n'en a rien à faire de sauver la planète. C'est bisounours d'être écolo, on se fâche avec personne, cool.
samedi, octobre 17, 2009
Rigolons un bon coup avec le réchauffisme (comique de répétition)
Sky Fall ressort un article de 2007, réchauffiste, avec toute la rigueur scientifique que ce terme suppose, annonçant («Tremblez, mortels. La fin du monde approche») un réchauffement spectaculaire en 2009. L'année 2009 fatidique est presque finie et je n'ai vu de spectaculaire réchauffement. Et vous ?
J'avais moi aussi gardé sournoisement sous le coude cet article, prévoyant déjà à l'époque son potentiel humoristique mais Sky Fall a dégainé le premier.
Les réchauffistes ont été assez cons pour annoncer leurs prévisions, ça les perdra : les hommes n'ont pas de mémoire, mais internet en a pour eux. Cela va être une rigolade récurrente dans les prochaines années de ressortir leurs cris d'alarme hystériques et de les comparer à la réalité.
Al Gore, Hansen, Hulot, courez vous cacher au fond des bois.
J'avais moi aussi gardé sournoisement sous le coude cet article, prévoyant déjà à l'époque son potentiel humoristique mais Sky Fall a dégainé le premier.
Les réchauffistes ont été assez cons pour annoncer leurs prévisions, ça les perdra : les hommes n'ont pas de mémoire, mais internet en a pour eux. Cela va être une rigolade récurrente dans les prochaines années de ressortir leurs cris d'alarme hystériques et de les comparer à la réalité.
Al Gore, Hansen, Hulot, courez vous cacher au fond des bois.
vendredi, octobre 16, 2009
A quand un quota de femmes dans les équipes de foot ?
J'entends parler de quotas de femmes dans les conseils d'administration.
On se dispute sur les modalités mais personne n'ose remettre en cause l'axiome fondamental (les adversaires des quotas sont donc handicapés pour les contester) qu'il serait bénéfique d'avoir plus de femmes dans les conseils d'administration.
Pourtant, c'est une pétition de principe.
Si plus de femmes, c'est bénéfique, pourquoi pas plus de nains ? Plus de noirs (ah merde, on y vient aussi) ? Plus de jeunes ? Plus de vieux ? Les femmes ont des spécificités que n'ont pas les nains ? Les noirs ? Les jeunes ? Les vieux ?
Reprenons le raisonnement des partisans des quotas.
La sous-représentation des femmes aux CA est injuste car les femmes sont des hommes comme les autres.
Plus de femmes est bénéfique car elles apportent des qualités féminines (gros bon sens, etc ...).
Maintenant, poursuivons la réflexion un peu plus loin que les féministes.
S'il existe des qualités spécifiquement féminines, les femmes ne sont plus vraiment des hommes comme les autres. Le décryptage de la publicité, qui cherche l'efficacité, nous dit la vérité : les publicités qui s'adressent aux femmes sont radicalement différentes de celles qui s'adressent aux hommes.
On ne peut arguer à la fois que les femmes sont des hommes comme les autres et que leurs spécificités nécessitent un traitement particulier.
Bon, maintenant qu'on sait que les pro-quotas sont incohérents, revenons sur cette question de l'apport des femmes aux conseils d'administration.
Les qualités féminines sont-elles nécessaires aux conseils d'administration, qui ont très bien su s'en passer jusque-là ? Observe-t-on que les sociétés avec un CA féminisé sont de manière évidente plus performantes que leurs concurrentes ?
Non. Si il n'y a pas plus de femmes dans les conseils d'administration, c'est qu'on n'en a pas besoin.
L'idée des quotas féminins, comme toutes les idées de quotas, est stupide.
Il y aura plus de femmes dans les conseils quand elles ressembleront plus aux hommes. Et il n'y aura pas besoin de quotas.
En attendant, elles essaient d'arriver au pouvoir en prenant un raccourci par le biais de l'endoctrinement bien-pensant et de la propagande étatique parce qu'elles n'y arrivent pas en grimpant les marches. Dans la conquête du pouvoir, tous les coups sont permis, mais on n'est pas obligé de tomber dans le panneau.
On se dispute sur les modalités mais personne n'ose remettre en cause l'axiome fondamental (les adversaires des quotas sont donc handicapés pour les contester) qu'il serait bénéfique d'avoir plus de femmes dans les conseils d'administration.
Pourtant, c'est une pétition de principe.
Si plus de femmes, c'est bénéfique, pourquoi pas plus de nains ? Plus de noirs (ah merde, on y vient aussi) ? Plus de jeunes ? Plus de vieux ? Les femmes ont des spécificités que n'ont pas les nains ? Les noirs ? Les jeunes ? Les vieux ?
Reprenons le raisonnement des partisans des quotas.
La sous-représentation des femmes aux CA est injuste car les femmes sont des hommes comme les autres.
Plus de femmes est bénéfique car elles apportent des qualités féminines (gros bon sens, etc ...).
Maintenant, poursuivons la réflexion un peu plus loin que les féministes.
S'il existe des qualités spécifiquement féminines, les femmes ne sont plus vraiment des hommes comme les autres. Le décryptage de la publicité, qui cherche l'efficacité, nous dit la vérité : les publicités qui s'adressent aux femmes sont radicalement différentes de celles qui s'adressent aux hommes.
On ne peut arguer à la fois que les femmes sont des hommes comme les autres et que leurs spécificités nécessitent un traitement particulier.
Bon, maintenant qu'on sait que les pro-quotas sont incohérents, revenons sur cette question de l'apport des femmes aux conseils d'administration.
Les qualités féminines sont-elles nécessaires aux conseils d'administration, qui ont très bien su s'en passer jusque-là ? Observe-t-on que les sociétés avec un CA féminisé sont de manière évidente plus performantes que leurs concurrentes ?
Non. Si il n'y a pas plus de femmes dans les conseils d'administration, c'est qu'on n'en a pas besoin.
L'idée des quotas féminins, comme toutes les idées de quotas, est stupide.
Il y aura plus de femmes dans les conseils quand elles ressembleront plus aux hommes. Et il n'y aura pas besoin de quotas.
En attendant, elles essaient d'arriver au pouvoir en prenant un raccourci par le biais de l'endoctrinement bien-pensant et de la propagande étatique parce qu'elles n'y arrivent pas en grimpant les marches. Dans la conquête du pouvoir, tous les coups sont permis, mais on n'est pas obligé de tomber dans le panneau.
La résistance française à la crise : une légende urbaine propagée par Nicolas Sarkozy
Dans son entretien d'aujourd'hui dans la Pravda Le Figaro, notre bien-aimé président affirme que la France résiste mieux à la crise que les autres pays.
C'est bien entendu absolument faux.
Ce mensonge, censé prouver l'excellence du pseudo-modèle social français et complaisamment propagé par les journaleux, n'est pas anodin .
Les pays qui résistent vraiment, comme l'Australie ou le Canada, auront une croissance très légèrement positive en 2009 (contre -2 % en France). Ils ont une politique économique exactement inverse de la France : finances publiques à l'équilibre avant la crise, peu ou pas de relance, liberté économique.
Autant pour la validation du fameux modèle français.
De plus, si on regarde sur quelques décennies, c'est encore plus flagrant : l'Irlande présentée comme une grande victime de la crise a une croissance supérieure à la France sur vingt ans.
Vraiment, pas de quoi faire trop de cocoricos.
Ainsi nous demeurons égaux à nous-mêmes : vaniteux et aveugles, les pieds dans la merde, nous chantons nos propres louanges devant un monde cruel ricanant de ce triste spectacle. Et quelques Français baissent le front et avalent leur honte.
C'est bien entendu absolument faux.
Ce mensonge, censé prouver l'excellence du pseudo-modèle social français et complaisamment propagé par les journaleux, n'est pas anodin .
Les pays qui résistent vraiment, comme l'Australie ou le Canada, auront une croissance très légèrement positive en 2009 (contre -2 % en France). Ils ont une politique économique exactement inverse de la France : finances publiques à l'équilibre avant la crise, peu ou pas de relance, liberté économique.
Autant pour la validation du fameux modèle français.
De plus, si on regarde sur quelques décennies, c'est encore plus flagrant : l'Irlande présentée comme une grande victime de la crise a une croissance supérieure à la France sur vingt ans.
Vraiment, pas de quoi faire trop de cocoricos.
Ainsi nous demeurons égaux à nous-mêmes : vaniteux et aveugles, les pieds dans la merde, nous chantons nos propres louanges devant un monde cruel ricanant de ce triste spectacle. Et quelques Français baissent le front et avalent leur honte.
De dangereux criminels ces baby-sitters (ou l'Etat moderne en pleine action)
Dalrymple raconte cette histoire édifiante dans le City Journal.
Deux fliquettes anglaises travaillant en équipes décalées s'échangent des services de baby-sitting : quand l'une travaille, l'autre garde les enfants.
Vous n'y trouvez rien à redire ? Vous êtes même assez bête pour vous féliciter de cette entraide ? On voit bien que vous n'êtes pas mûr pour être bureaucrate.
Voici ce que l'administration leur a reproché :
> le nombre d'heures de baby-sitting qu'elles font dépassent un seuil qui oblige à avoir un diplôme, qu'elles n'ont pas bien entendu.
> cet échange de service en nature est soumis à l'impôt.
Cerise sur le gâteau : elles ont été dénoncées par des voisins. Un Etat vil suscite des comportements vils.
Quelqu'un peut il me jurer que ce genre de choses ne pourrait pas se produire en France ?
Deux fliquettes anglaises travaillant en équipes décalées s'échangent des services de baby-sitting : quand l'une travaille, l'autre garde les enfants.
Vous n'y trouvez rien à redire ? Vous êtes même assez bête pour vous féliciter de cette entraide ? On voit bien que vous n'êtes pas mûr pour être bureaucrate.
Voici ce que l'administration leur a reproché :
> le nombre d'heures de baby-sitting qu'elles font dépassent un seuil qui oblige à avoir un diplôme, qu'elles n'ont pas bien entendu.
> cet échange de service en nature est soumis à l'impôt.
Cerise sur le gâteau : elles ont été dénoncées par des voisins. Un Etat vil suscite des comportements vils.
Quelqu'un peut il me jurer que ce genre de choses ne pourrait pas se produire en France ?
jeudi, octobre 15, 2009
Les ressorts de l'affaire Jean Sarkozy
Du point de vue des élus des Hauts de Seine : ils sont dépendants du «chateau» pour leurs investitures. De plus, être à proximité du fils de Sa Majesté facilite certaines choses. Leur intérêt bien compris est non seulement d'accepter mais de favoriser ce cas de népotisme. Patrick Devedjian se les est mis à dos en serrant les dépenses. Ils n'auront pas ce problème avec Jean Sarkozy.
Du point de vue des affairistes de la Défense : confrontés à un oiseau tombé du nid, ils peuvent espérer avoir les coudées franches.
Du point de vue de Nicolas Sarkozy : dans la forme, il a singulièrement manqué d'habileté. Mais sur le fond, il a placé son fils et que risque-t-il ? Absolument rien : 2012 est loin.
Bref, les intérêts concourent à ce que Jean Sarkozy soit élu président de l'EPAD. J'ai une pensée compatissante pour tous les gens qui seront sous les ordres de ce freluquet.
Au fait, du point de vue du peuple français, au nom de qui tout se fait ? Bah, on s'en fout. Il n'a pas plus de mémoire qu'un cochon. A la fin du journal télévisé il a du mal à se souvenir du début. Il oubliera, comme le reste.
Et puis, au fond, n'avons nous pas les politiciens que nous méritons ? Oui, je sais, le système est bloqué, les crapules (1) se cooptent.
Mais cela serait-il possible sans notre complaisance de bétail ? Nous sommes comme ces veaux qui ont quelquefois des mouvements d'humeur mais retrouvent vite leur placidité.
Regardez, l'affaire Mitterrand est déjà de l'histoire ancienne qu'on regarde avec la nostalgie des vieilles choses.
Les Français ont un peu grogné en apprenant les turpitudes du ministre de la culculture mais on leur a foutu une bonne claque sur le museau (même Rioufol et Finkielkraut s'y sont mis) : leurs maîtres ont fait les gros yeux, les ont traités d'affreux fachisses faisant le jeu du FN et se livrant à une indigne chasse à l'homme. Et les Français ont obéi. Ils sont retournés piteusement coucouche-panier.
***************
(1) : on peut entrer en politique française sans être une crapule, mais y rester, certainement pas. Montrez moi n'importe quel politicien de plus de quarante ans, et je vous expliquerais qui il a trahi, quelle promesse il a oubliée, quand il a menti, quelle règle déontologique il a transgressée.
Du point de vue des affairistes de la Défense : confrontés à un oiseau tombé du nid, ils peuvent espérer avoir les coudées franches.
Du point de vue de Nicolas Sarkozy : dans la forme, il a singulièrement manqué d'habileté. Mais sur le fond, il a placé son fils et que risque-t-il ? Absolument rien : 2012 est loin.
Bref, les intérêts concourent à ce que Jean Sarkozy soit élu président de l'EPAD. J'ai une pensée compatissante pour tous les gens qui seront sous les ordres de ce freluquet.
Au fait, du point de vue du peuple français, au nom de qui tout se fait ? Bah, on s'en fout. Il n'a pas plus de mémoire qu'un cochon. A la fin du journal télévisé il a du mal à se souvenir du début. Il oubliera, comme le reste.
Et puis, au fond, n'avons nous pas les politiciens que nous méritons ? Oui, je sais, le système est bloqué, les crapules (1) se cooptent.
Mais cela serait-il possible sans notre complaisance de bétail ? Nous sommes comme ces veaux qui ont quelquefois des mouvements d'humeur mais retrouvent vite leur placidité.
Regardez, l'affaire Mitterrand est déjà de l'histoire ancienne qu'on regarde avec la nostalgie des vieilles choses.
Les Français ont un peu grogné en apprenant les turpitudes du ministre de la culculture mais on leur a foutu une bonne claque sur le museau (même Rioufol et Finkielkraut s'y sont mis) : leurs maîtres ont fait les gros yeux, les ont traités d'affreux fachisses faisant le jeu du FN et se livrant à une indigne chasse à l'homme. Et les Français ont obéi. Ils sont retournés piteusement coucouche-panier.
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(1) : on peut entrer en politique française sans être une crapule, mais y rester, certainement pas. Montrez moi n'importe quel politicien de plus de quarante ans, et je vous expliquerais qui il a trahi, quelle promesse il a oubliée, quand il a menti, quelle règle déontologique il a transgressée.
De la mode dans les medias
Didier Lombard, PDG de France Telecom, avait eu le malheur de dire une vérité. C'est un comportement très mal vu, presque obscène, pour les medias français. Il avait dit que le suicide était une mode chez France Telecom (1).
Mais les journaux, qui ont la critique si prompte qui font état ce soir d'un nouveau suicide à FT, ne sont-ils pas également victimes d'une mode «suicide à France Telecom» ? Ha oui. Mais eux, c'est bien. C'est pour l'intérêt général qu'ils cèdent à la mode. C'est pour la plus grande gloire de l'information.
****************
(1) : pour choquant que ça puisse paraître à des gens qui se servent dans les choses humaines plus de leurs affects que leur intelligence, le suicide a effectivement une dimension épidémiologique, bien connue et documentée. La phrase de Didier Lombard était certes malheureuse mais ceux qui ont hurlé contre ont prouvé leur parti-pris ou leur ignorance (ou les deux).
Mais les journaux, qui ont la critique si prompte qui font état ce soir d'un nouveau suicide à FT, ne sont-ils pas également victimes d'une mode «suicide à France Telecom» ? Ha oui. Mais eux, c'est bien. C'est pour l'intérêt général qu'ils cèdent à la mode. C'est pour la plus grande gloire de l'information.
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(1) : pour choquant que ça puisse paraître à des gens qui se servent dans les choses humaines plus de leurs affects que leur intelligence, le suicide a effectivement une dimension épidémiologique, bien connue et documentée. La phrase de Didier Lombard était certes malheureuse mais ceux qui ont hurlé contre ont prouvé leur parti-pris ou leur ignorance (ou les deux).
mercredi, octobre 14, 2009
Journée d'étude Blériot
Hier, au CNAM, il y avait une journée d'étude sur Blériot, pour le centenaire du transfert du Blériot XI au conservatoire des arts et métiers (programme joint).
Les interventions étaient assez inégales, mais l'ensemble était fort intéressant, les points saillants et les questions que j'en ai retenus :
> Blériot a monté l'entreprise de phares à acétylène qui allait faire sa fortune seulement deux ans après sa sortie de l'école. Comment a-t-il obtenu l'exclusivité pour le carbure de calcium, vitale pour son commerce ? (1)
> Quel a été exactement le rôle de sa femme, visiblement primordial mais sans qu'on ait les détails ?
> les comptes de la société Blériot ayant été perdus, il est difficile de connaître précisément certaines étapes. On ne peut se fier qu'à des sources indirectes, correspondance, témoignages.
> Blériot ne reçoit pas un sou d'argent public (on le sait par recoupements). Tout l'argent des accessoires automobiles est investi dans l'aviation presque jusqu'à la ruine. Pour donner un ordre de grandeur, un avion lui coutait autour de 150 000 francs de l'époque, c'est-à-dire environ 800 000 € (c'était de la haute technologie), et il en a cassé plusieurs dizaines avant d'arriver au Blériot XI.
> Blériot est très bien implanté en Angleterre, bien que parlant Allemand (ces relations en Allemagne avec Continental, qui fournit la toile caoutchoutée de ses avions, restent un mystère). C'était un homme de commerce, il saura très bien communiquer (pas besoin d'internet ! Le lendemain soir de son exploit, un premier film est déjà diffusé à Londres).
> Le premier avion de Blériot est à ailes battantes (!). Quelques années plus tard, le Blériot XI a une configuration très moderne. Blériot savait partager les risques en s'associant et aussi rompre une association non profitable sans se faire d'ennemis. Cela l'a assurément aidé dans ses choix, sautant de cheval en cheval, prenant le meilleur de chacun. Il reste des zones d'ombre sur cette évolution fulgurante.
> En décembre 1908, Blériot a la réputation d'être l'aviateur qui tombe, plusieurs dizaines de chutes à son actif. Il ne vend pas un avion, il est au bord de la ruine. Sept mois plus tard, le 25 juillet 1909, il réussit la traversée de la Manche et devient le premier industriel aéronautique français, donc mondial.
Ces quelques mois cruciaux ont fait l'objet de travaux mais ne sont pas entièrement connus. Il change de moteur, il change d'hélice, il modifie le profil de son aile, il pilote lui-même pour éviter de se faire bourrer le mou par les essayeurs, il commence la construction de l'usine comme s'il était sûr de vendre ses avions comme des petits pains.
Parmi les zones d'ombres, il y a le réseau centralien : les centraliens de l'époque occupent des postes clés dans les industries naissantes automobiles et aéronautiques. On se doute bien par certains recoupements et quelques coïncidences qu'ils ne furent pas innocents dans la réussite de Blériot.
Une question porte notamment ses relations avec Eiffel. La soufflerie Eiffel voit passer le Blériot XI en août 1909, c'est-à-dire après l'exploit. Etrange.
Sachant que Eiffel était tenu par des accords d'exclusivité, a-t-il aidé Blériot discrètement avant et comment ? On sait grâce à la correspondance qu'ils se sont vus, mais pour quoi ?
Enfin, une remarque au passage : le public sait qu'Eiffel a été centralien alors qu'on l'ignore de Blériot. Cela tient me semble-t-il au fait que les premiers aviateurs ont été présentés pour les besoins de la propagande comme des aventuriers un peu chanceux. En réalité, ceux qui réussirent, à commencer par les frères Wright, furent les entrepreneurs méthodiques.
A été aussi évoquée la carrière ultérieure de Blériot, moins rose dans l'après-guerre.
En tant que plus gros industriel de l'aéronautique militaire, il a particulièrement souffert de cette fameuse réunion d'avril 1918 où l'état-major a dit aux industriels : «La guerre va encore durer des années. Produisez, produisez.» Evidemment, six mois plus tard, il se retrouvait avec des montagnes d'invendus sur les bras.
De plus, il a eu le malencontreuse idée de protester publiquement contre l'impot de guerre, se faisant rouler dans la boue par les politiciens sur le thème de Blériot l'escroc, Blériot l'accapareur. Cet impot lui a retiré les moyens de bâtir les routes aériennes qu'il envisageait comme suite naturelle pour l'aviation.
Des politiciens français qui insultent les industriels tout en les rançonnant et en leur ôtant les moyens de leur développement, ce n'est pas aujourd'hui que ça arriverait.
Mais, comme toujours, les vrais héros savent à quoi s'en tenir : le premier homme que Lindbergh a demandé à rencontrer en arrivant au Bourget, c'est Blériot.
Ensuite, on connaît le chant du malheur de l'industrie aéronautique française de l'entre-deux-guerres : budgets en chute libre, tissu industriel disparate, interventions étatiques brouillonnes, recherche fondamentale faible et incohérente (2).
***********************
(1) : les phares à acétylène fonctionnent ainsi : on verse de l'eau sur du carbure de calcium la réaction produit de l'acétylène qu'on peut employer soit pour sa lumière, soit pour sa chaleur. Une fois la réaction lancée, il est difficile de l'interrompre, mieux vaut la laisser aller jusqu'au bout. Ce n'est pas très souple, mais il faudra attendre les années 20 pour que les phares électriques supplantent ce système.
(2) : ces mots ne pourraient-ils d'ailleurs pas s'appliquer en 2009 ? Bernard Chabbert avait intitulé son éditorial dans Aviasport de juin ou juillet «La France n'est plus une nation aéronautique». C'est vraiement l'impression que l'on a quand s'intéresse à ces choses. Mon sentiment est qu'après le cataclysme de l'été 40, la France a décidé d'être intelligente et de laisser faire ceux qui savent, industriels et fonctionnaires. Ca a donné l'aéronautique des années 50 à 70. Nous vivons là-dessus. Et depuis les années 90-2000, le naturel revient au galop, nous retombons dans notre tracassin bureaucratique, dans les querelles mesquines, dans les petits gains, les petits pas, les satisfactions de peu, les «tant qu'on ne recule pas, c'est déjà bien», les «Ouh, là, là, mon bon monsieur, c'est trop risqué».
Les interventions étaient assez inégales, mais l'ensemble était fort intéressant, les points saillants et les questions que j'en ai retenus :
> Blériot a monté l'entreprise de phares à acétylène qui allait faire sa fortune seulement deux ans après sa sortie de l'école. Comment a-t-il obtenu l'exclusivité pour le carbure de calcium, vitale pour son commerce ? (1)
> Quel a été exactement le rôle de sa femme, visiblement primordial mais sans qu'on ait les détails ?
> les comptes de la société Blériot ayant été perdus, il est difficile de connaître précisément certaines étapes. On ne peut se fier qu'à des sources indirectes, correspondance, témoignages.
> Blériot ne reçoit pas un sou d'argent public (on le sait par recoupements). Tout l'argent des accessoires automobiles est investi dans l'aviation presque jusqu'à la ruine. Pour donner un ordre de grandeur, un avion lui coutait autour de 150 000 francs de l'époque, c'est-à-dire environ 800 000 € (c'était de la haute technologie), et il en a cassé plusieurs dizaines avant d'arriver au Blériot XI.
> Blériot est très bien implanté en Angleterre, bien que parlant Allemand (ces relations en Allemagne avec Continental, qui fournit la toile caoutchoutée de ses avions, restent un mystère). C'était un homme de commerce, il saura très bien communiquer (pas besoin d'internet ! Le lendemain soir de son exploit, un premier film est déjà diffusé à Londres).
> Le premier avion de Blériot est à ailes battantes (!). Quelques années plus tard, le Blériot XI a une configuration très moderne. Blériot savait partager les risques en s'associant et aussi rompre une association non profitable sans se faire d'ennemis. Cela l'a assurément aidé dans ses choix, sautant de cheval en cheval, prenant le meilleur de chacun. Il reste des zones d'ombre sur cette évolution fulgurante.
> En décembre 1908, Blériot a la réputation d'être l'aviateur qui tombe, plusieurs dizaines de chutes à son actif. Il ne vend pas un avion, il est au bord de la ruine. Sept mois plus tard, le 25 juillet 1909, il réussit la traversée de la Manche et devient le premier industriel aéronautique français, donc mondial.
Ces quelques mois cruciaux ont fait l'objet de travaux mais ne sont pas entièrement connus. Il change de moteur, il change d'hélice, il modifie le profil de son aile, il pilote lui-même pour éviter de se faire bourrer le mou par les essayeurs, il commence la construction de l'usine comme s'il était sûr de vendre ses avions comme des petits pains.
Parmi les zones d'ombres, il y a le réseau centralien : les centraliens de l'époque occupent des postes clés dans les industries naissantes automobiles et aéronautiques. On se doute bien par certains recoupements et quelques coïncidences qu'ils ne furent pas innocents dans la réussite de Blériot.
Une question porte notamment ses relations avec Eiffel. La soufflerie Eiffel voit passer le Blériot XI en août 1909, c'est-à-dire après l'exploit. Etrange.
Sachant que Eiffel était tenu par des accords d'exclusivité, a-t-il aidé Blériot discrètement avant et comment ? On sait grâce à la correspondance qu'ils se sont vus, mais pour quoi ?
Enfin, une remarque au passage : le public sait qu'Eiffel a été centralien alors qu'on l'ignore de Blériot. Cela tient me semble-t-il au fait que les premiers aviateurs ont été présentés pour les besoins de la propagande comme des aventuriers un peu chanceux. En réalité, ceux qui réussirent, à commencer par les frères Wright, furent les entrepreneurs méthodiques.
A été aussi évoquée la carrière ultérieure de Blériot, moins rose dans l'après-guerre.
En tant que plus gros industriel de l'aéronautique militaire, il a particulièrement souffert de cette fameuse réunion d'avril 1918 où l'état-major a dit aux industriels : «La guerre va encore durer des années. Produisez, produisez.» Evidemment, six mois plus tard, il se retrouvait avec des montagnes d'invendus sur les bras.
De plus, il a eu le malencontreuse idée de protester publiquement contre l'impot de guerre, se faisant rouler dans la boue par les politiciens sur le thème de Blériot l'escroc, Blériot l'accapareur. Cet impot lui a retiré les moyens de bâtir les routes aériennes qu'il envisageait comme suite naturelle pour l'aviation.
Des politiciens français qui insultent les industriels tout en les rançonnant et en leur ôtant les moyens de leur développement, ce n'est pas aujourd'hui que ça arriverait.
Mais, comme toujours, les vrais héros savent à quoi s'en tenir : le premier homme que Lindbergh a demandé à rencontrer en arrivant au Bourget, c'est Blériot.
Ensuite, on connaît le chant du malheur de l'industrie aéronautique française de l'entre-deux-guerres : budgets en chute libre, tissu industriel disparate, interventions étatiques brouillonnes, recherche fondamentale faible et incohérente (2).
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(1) : les phares à acétylène fonctionnent ainsi : on verse de l'eau sur du carbure de calcium la réaction produit de l'acétylène qu'on peut employer soit pour sa lumière, soit pour sa chaleur. Une fois la réaction lancée, il est difficile de l'interrompre, mieux vaut la laisser aller jusqu'au bout. Ce n'est pas très souple, mais il faudra attendre les années 20 pour que les phares électriques supplantent ce système.
(2) : ces mots ne pourraient-ils d'ailleurs pas s'appliquer en 2009 ? Bernard Chabbert avait intitulé son éditorial dans Aviasport de juin ou juillet «La France n'est plus une nation aéronautique». C'est vraiement l'impression que l'on a quand s'intéresse à ces choses. Mon sentiment est qu'après le cataclysme de l'été 40, la France a décidé d'être intelligente et de laisser faire ceux qui savent, industriels et fonctionnaires. Ca a donné l'aéronautique des années 50 à 70. Nous vivons là-dessus. Et depuis les années 90-2000, le naturel revient au galop, nous retombons dans notre tracassin bureaucratique, dans les querelles mesquines, dans les petits gains, les petits pas, les satisfactions de peu, les «tant qu'on ne recule pas, c'est déjà bien», les «Ouh, là, là, mon bon monsieur, c'est trop risqué».
lundi, octobre 12, 2009
L'affaire Mitterrand et l'antisémitisme ?
Voilà un développement de l'affaire Mitterrand qui me cueille à froid. Je vous livre ci-dessous un dialogue sur I like your style.
Tout cela me plonge dans une grande perplexité : comme je l'écris dans le fil ci-dessous, associer la réprobation d'un ministre soupçonné de pédophilie et l'antisémitisme me semble le fait d'esprits malades.
Je ne suis pas antisémite pour deux sous (on m'a assez reproché de soutenir Bush et la politique israélienne) et pourtant je pense que plus tôt Frédéric Mitterrand démissionnera, mieux ça sera.
Il y a vraiment dans ce rapprochement entre deux domaines totalement déconnectés à mes yeux un mystère.
********************
Aquinus
A mon avis ça n’est pas tant la peur d’être aligné sur les positions du FN (les précédents Finkilkraut, Zemmour et surtout Sarkozy ont démontré que cette fable ne tenait plus – seuls le parti lui-même et le nom de Le Pen sont encore diabolisés, mais plus les idées) qu’une peur réelle d’une vague antisémite. Une peur panique, provoquant chez les intéressés des réactions sans queue ni tête qui risquent bien d’entraîner un effet désastreux. A long terme.
********************
Le 12/10/09 à 17:40
Franck Boizard
J’ai peut-être raté quelque chose, mais je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.
Je crois surtout que l’analyse de Cyrano34 est juste. Ou pour le dire plus méchamment : les journalistes de Causeur restent tout de même des journalistes, avec tout ce que cela suppose de conformisme.
********************
Le 12/10/09 à 17:53
SK
“je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.”
Non, non. La réaction débraillée de Finkie, le lien avec Polanski, le sketch attendu de BHL, le délire de Bénichou, le silence de Causeur etc… non rien.
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Le 12/10/09 à 18:18
Franck Boizard
SK,
Justement, je ne comprends pas.
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Le 12/10/09 à 19:05
Cyrano34
Je crois qu’Aquinus a raison. Parmi les “patates chaudes” j’ai oublié celle concernant Polanski et l’antisémitisme. Ce que semblent confirmer certaines interventions dans le débat qui se développe sur le texte de J. Leroy.
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Le 12/10/09 à 19:37
Mike Steve Donovan
Je n’arrive plus à accéder à Causeur, mais, par contre, sur le blog de Jérôme Leroy, oui, je m’aperçois avec stupeur que la question de l’antisémitisme est posée.
Je ne comprends toujours pas comment ils en sont arrivés là, mais, manifestement, eux, si.
********************
Le 12/10/09 à 19:50
Vertumne
“Mystère… ”
Oh que non, tout devient très clair bien au contraire. Les foules hargneuses et vengeresses d’Européens, torches et fourches à la main, sont LA terreur des Juifs, même intellectuels, même de droite, même “intégrés”. Les souvenirs de pogroms, chasses aux sorcières, et autres lynchages populaires sont encore bien vivaces, en particulier chez les Ashkénazes. D’ailleurs, ceux qui s’en sont pris à Mitterrand s’étaient attaqués initialement à Polanski, les deux affaires sont liées. Je ne vois aucune autre raison pour expliquer le soutien enfiévré et décousu de Finkielkraut à Polanski. La trouille, le vent du boulet.
Et tout cela, malgré le fait que Marine le Pen n’ait jamais fait preuve du moindre antisémitisme! En tout cas, il ne faudra pas oublier que TOUS les Juifs médiatiques (à l’exception du formidable Eric Zemmour), ainsi que tous les philosémites d’internet ou d’ailleurs se sont systématiquement rangés du côté de Polanski/Mitterrand. Aucune espèce d’exception. Comme un grand naïf, je pensai que nous pourrions, nous, Européens et Juifs de droite, nous réunir sur un certain nombre de valeurs mais je vois que les natios Européens ont été bel et bien lâchés par pur réflexe ethnocentrique de nos “amis”. On n’oubliera pas. On ne pardonnera pas.
********************
Le 12/10/09 à 19:58
Nicolas
“je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.”
Parce qu’il existe toute une imagerie, encore très vivace chez les antisémites américains par exemple, qui a été importante en Europe, de juifs tripotant des petites filles. Tailleurs à la main baladeuse, dentistes à gros nez chloroformant les très jeunes filles, médecins introduisant leurs clystères sans raison dans les jeunes postérieurs innocents, etc. Il n’est pas si rare, même dans la bourgeoisie instruite mais un peu réac, d’entendre encore dire que Freud était un vieux dégoûtant obsédé.
La liaison et la réaction qu’elle entraine, est donc en elle même compréhensible : c’est une crainte, sans doute, de voir ressurgir ces stéréotypes à la faveur de ce fait, difficilement niable, que Polanski est juif.
Ce qui est incompréhensible c’est l’aveuglement sur le fait qu’ici leur attitude même ne peut qu’alimenter ces stéréotypes. Le seul résultat de cela quant à l’antisémitisme c’est que le pékin de base aura vu défendre Mitterrand et Polanski le plus nauséeusement essentiellement par :
- Kouchner,
- Benichou,
- Lévy,
- Levaï,
- Finkielkraut,
et je dois en oublier un autre bien en vue. Ne pas comprendre que cela va exactement produire l’effet qu’ils redoutent, ou du moins le renforcer chez des gens qui y sont prédisposés, c’est curieux de la part de personnes professionnellement rompues à la communication.
********************
Le 12/10/09 à 20:03
Franck Boizard
J’en suis comme deux ronds de flan.
Il faut vraiment être tordu pour associer réprobation de Frédéric Mitterrand et antisémitisme. C’est le fait d’esprits malades.
Je comprends l’association foule = pogroms mais elle est totalement infondée. Heureusement que la foule ne sort pas de chez elle que pour bruler des juifs.
Les foules de la révolution, c’était de l’antisémitisme ? Les foules de l’été 1944, c’était de l’antisémitisme ? etc …
Tout cela me plonge dans une grande perplexité : comme je l'écris dans le fil ci-dessous, associer la réprobation d'un ministre soupçonné de pédophilie et l'antisémitisme me semble le fait d'esprits malades.
Je ne suis pas antisémite pour deux sous (on m'a assez reproché de soutenir Bush et la politique israélienne) et pourtant je pense que plus tôt Frédéric Mitterrand démissionnera, mieux ça sera.
Il y a vraiment dans ce rapprochement entre deux domaines totalement déconnectés à mes yeux un mystère.
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Aquinus
A mon avis ça n’est pas tant la peur d’être aligné sur les positions du FN (les précédents Finkilkraut, Zemmour et surtout Sarkozy ont démontré que cette fable ne tenait plus – seuls le parti lui-même et le nom de Le Pen sont encore diabolisés, mais plus les idées) qu’une peur réelle d’une vague antisémite. Une peur panique, provoquant chez les intéressés des réactions sans queue ni tête qui risquent bien d’entraîner un effet désastreux. A long terme.
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Le 12/10/09 à 17:40
Franck Boizard
J’ai peut-être raté quelque chose, mais je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.
Je crois surtout que l’analyse de Cyrano34 est juste. Ou pour le dire plus méchamment : les journalistes de Causeur restent tout de même des journalistes, avec tout ce que cela suppose de conformisme.
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Le 12/10/09 à 17:53
SK
“je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.”
Non, non. La réaction débraillée de Finkie, le lien avec Polanski, le sketch attendu de BHL, le délire de Bénichou, le silence de Causeur etc… non rien.
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Le 12/10/09 à 18:18
Franck Boizard
SK,
Justement, je ne comprends pas.
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Le 12/10/09 à 19:05
Cyrano34
Je crois qu’Aquinus a raison. Parmi les “patates chaudes” j’ai oublié celle concernant Polanski et l’antisémitisme. Ce que semblent confirmer certaines interventions dans le débat qui se développe sur le texte de J. Leroy.
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Le 12/10/09 à 19:37
Mike Steve Donovan
Je n’arrive plus à accéder à Causeur, mais, par contre, sur le blog de Jérôme Leroy, oui, je m’aperçois avec stupeur que la question de l’antisémitisme est posée.
Je ne comprends toujours pas comment ils en sont arrivés là, mais, manifestement, eux, si.
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Le 12/10/09 à 19:50
Vertumne
“Mystère… ”
Oh que non, tout devient très clair bien au contraire. Les foules hargneuses et vengeresses d’Européens, torches et fourches à la main, sont LA terreur des Juifs, même intellectuels, même de droite, même “intégrés”. Les souvenirs de pogroms, chasses aux sorcières, et autres lynchages populaires sont encore bien vivaces, en particulier chez les Ashkénazes. D’ailleurs, ceux qui s’en sont pris à Mitterrand s’étaient attaqués initialement à Polanski, les deux affaires sont liées. Je ne vois aucune autre raison pour expliquer le soutien enfiévré et décousu de Finkielkraut à Polanski. La trouille, le vent du boulet.
Et tout cela, malgré le fait que Marine le Pen n’ait jamais fait preuve du moindre antisémitisme! En tout cas, il ne faudra pas oublier que TOUS les Juifs médiatiques (à l’exception du formidable Eric Zemmour), ainsi que tous les philosémites d’internet ou d’ailleurs se sont systématiquement rangés du côté de Polanski/Mitterrand. Aucune espèce d’exception. Comme un grand naïf, je pensai que nous pourrions, nous, Européens et Juifs de droite, nous réunir sur un certain nombre de valeurs mais je vois que les natios Européens ont été bel et bien lâchés par pur réflexe ethnocentrique de nos “amis”. On n’oubliera pas. On ne pardonnera pas.
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Le 12/10/09 à 19:58
Nicolas
“je ne vois pas bien le rapport entre désapprobation de la pédophilie et crainte d’une poussée d’antisémitisme.”
Parce qu’il existe toute une imagerie, encore très vivace chez les antisémites américains par exemple, qui a été importante en Europe, de juifs tripotant des petites filles. Tailleurs à la main baladeuse, dentistes à gros nez chloroformant les très jeunes filles, médecins introduisant leurs clystères sans raison dans les jeunes postérieurs innocents, etc. Il n’est pas si rare, même dans la bourgeoisie instruite mais un peu réac, d’entendre encore dire que Freud était un vieux dégoûtant obsédé.
La liaison et la réaction qu’elle entraine, est donc en elle même compréhensible : c’est une crainte, sans doute, de voir ressurgir ces stéréotypes à la faveur de ce fait, difficilement niable, que Polanski est juif.
Ce qui est incompréhensible c’est l’aveuglement sur le fait qu’ici leur attitude même ne peut qu’alimenter ces stéréotypes. Le seul résultat de cela quant à l’antisémitisme c’est que le pékin de base aura vu défendre Mitterrand et Polanski le plus nauséeusement essentiellement par :
- Kouchner,
- Benichou,
- Lévy,
- Levaï,
- Finkielkraut,
et je dois en oublier un autre bien en vue. Ne pas comprendre que cela va exactement produire l’effet qu’ils redoutent, ou du moins le renforcer chez des gens qui y sont prédisposés, c’est curieux de la part de personnes professionnellement rompues à la communication.
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Le 12/10/09 à 20:03
Franck Boizard
J’en suis comme deux ronds de flan.
Il faut vraiment être tordu pour associer réprobation de Frédéric Mitterrand et antisémitisme. C’est le fait d’esprits malades.
Je comprends l’association foule = pogroms mais elle est totalement infondée. Heureusement que la foule ne sort pas de chez elle que pour bruler des juifs.
Les foules de la révolution, c’était de l’antisémitisme ? Les foules de l’été 1944, c’était de l’antisémitisme ? etc …
dimanche, octobre 11, 2009
Negative gravity, the life of Beatrice Shilling
Une monographie comme on en trouve à profusion. Quelquefois, on y pêche des histoires passionnantes.
Beatrice Shilling est née en 1909 et morte en 1990. Elle était une des rares femmes ingénieurs à don époque.
Elle est connue (des initiés) pour avoir conçu le dispositif (baptisé «Ms Shilling's orifice» !) permettant au moteur Merlin, celui du Spitfire, de prendre des Gs négatifs, malgré son carburateur, chose que ses adversaires allemands, dotés d'injection, faisaient sans problèmes.
La manœuvre d'évasion des chasseurs consistant à pousser sur le manche pour plonger, c'était une question de vie ou de mort que le moteur ne coupe pas à ce moment crucial.
B. Shilling s'est intéressée très jeune à la mécanique et a participé à des courses de motos. Je n'insisterai jamais assez sur la valeur pédagogique de la mécanique. PG de Gennes préconisait que chaque collégien fasse un stage dans un garage automobile (1).
Plutôt que d'acheter des ordinateurs (quelle connerie de pignoufs incompétents!), l'éducation nazionale ferait bien mieux d'acheter des mobylettes, et pas seulement pour les lycées professionnels.
Revenons à nos carburateurs et à miss Shilling. Elle a du surmonter bien des difficultés pour devenir ingénieur (2). Je suis partagé : j'applaudis les exploits des pionnières et, en même temps, je ne peux que constater que le féminisme outrancier est devenu un de ces poisons qui dissolvent notre société, en la faisant sortir hors des gonds de la raison et du bon sens.
La réponse est peut-être que B. Shilling ne revendiquait rien pour elle qui ne fût bon pour la société : elle excellait comme ingénieur.
Elle n'a sans doute pas eu la carrière qu'elle méritait : la diplomatie n'était pas son fort et il faut un peu de souplesse pour monter dans la hiérarchie des grosses organisations. De plus, elle s'habillait comme l'as de pique, ce qui ne pouvait que susciter des résistances, finalement assez légitimes (3).
Que les féministes ne me sautent pas trop vite sur le poil : vu l'indépendance d'esprit et l'alacrité de la dame, nul doute qu'elle aurait su pointer leurs ridicules.
Le livre en profite pour aborder les problèmes de son mari, pilote de Lancaster. On est loin de l'image du héros en acier inoxydable : sans doute usé par 36 missions de combat, il passa par une période de doute, évitant de peu l'étiquette infamante de «lack of moral fiber» (expression officielle de la lâcheté).
Enfin, Ms Shilling, tenant la paperasse en horreur, avait un commentaire que méditeront avec une certaine amertume tous ceux qui travaillent dans les grands groupes français de défense et d'aéronautique : «La Grande-Bretagne a gagné la guerre parce qu'il y avait pénurie de papier». (4)
**************
(1) : je regrette de ne pas en avoir bénéficié. Je me rattrape en m'intéressant à la mécanique aéronautique, mais c'est difficile quand on a une famille et qu'on n'est pas rentier. Dans l'école qui m'a généreusement donné mon diplôme, il y avait un garage où les élèves et le personnel entretenaient leurs véhicules (existe-t-il encore ? Tout s'est tellement aseptisé en quinze ans) mais, à l'époque, j'étais trop occupé à parcourir Paris, ses musées, ses monuments.
(2) : bien entendu, je vous fais grâce de l'horrible «ingénieure» que pratiquent des massacreurs de la langue française, comme les journalistes de Libé ou du Monde.
(3) : est-il illégitime d'attendre des hommes de la virilité et des femmes de la féminité ?
(4) : on notera cet autre commentaire, à la question d'un visiteur «Combien de personnes travaillent dans cet établissement ?», elle a répondu : «Environ 50 %». Avec un franc-parler pareil, on ne s'étonne guère de sa difficulté à avoir de la promotion.
Beatrice Shilling est née en 1909 et morte en 1990. Elle était une des rares femmes ingénieurs à don époque.
Elle est connue (des initiés) pour avoir conçu le dispositif (baptisé «Ms Shilling's orifice» !) permettant au moteur Merlin, celui du Spitfire, de prendre des Gs négatifs, malgré son carburateur, chose que ses adversaires allemands, dotés d'injection, faisaient sans problèmes.
La manœuvre d'évasion des chasseurs consistant à pousser sur le manche pour plonger, c'était une question de vie ou de mort que le moteur ne coupe pas à ce moment crucial.
B. Shilling s'est intéressée très jeune à la mécanique et a participé à des courses de motos. Je n'insisterai jamais assez sur la valeur pédagogique de la mécanique. PG de Gennes préconisait que chaque collégien fasse un stage dans un garage automobile (1).
Plutôt que d'acheter des ordinateurs (quelle connerie de pignoufs incompétents!), l'éducation nazionale ferait bien mieux d'acheter des mobylettes, et pas seulement pour les lycées professionnels.
Revenons à nos carburateurs et à miss Shilling. Elle a du surmonter bien des difficultés pour devenir ingénieur (2). Je suis partagé : j'applaudis les exploits des pionnières et, en même temps, je ne peux que constater que le féminisme outrancier est devenu un de ces poisons qui dissolvent notre société, en la faisant sortir hors des gonds de la raison et du bon sens.
La réponse est peut-être que B. Shilling ne revendiquait rien pour elle qui ne fût bon pour la société : elle excellait comme ingénieur.
Elle n'a sans doute pas eu la carrière qu'elle méritait : la diplomatie n'était pas son fort et il faut un peu de souplesse pour monter dans la hiérarchie des grosses organisations. De plus, elle s'habillait comme l'as de pique, ce qui ne pouvait que susciter des résistances, finalement assez légitimes (3).
Que les féministes ne me sautent pas trop vite sur le poil : vu l'indépendance d'esprit et l'alacrité de la dame, nul doute qu'elle aurait su pointer leurs ridicules.
Le livre en profite pour aborder les problèmes de son mari, pilote de Lancaster. On est loin de l'image du héros en acier inoxydable : sans doute usé par 36 missions de combat, il passa par une période de doute, évitant de peu l'étiquette infamante de «lack of moral fiber» (expression officielle de la lâcheté).
Enfin, Ms Shilling, tenant la paperasse en horreur, avait un commentaire que méditeront avec une certaine amertume tous ceux qui travaillent dans les grands groupes français de défense et d'aéronautique : «La Grande-Bretagne a gagné la guerre parce qu'il y avait pénurie de papier». (4)
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(1) : je regrette de ne pas en avoir bénéficié. Je me rattrape en m'intéressant à la mécanique aéronautique, mais c'est difficile quand on a une famille et qu'on n'est pas rentier. Dans l'école qui m'a généreusement donné mon diplôme, il y avait un garage où les élèves et le personnel entretenaient leurs véhicules (existe-t-il encore ? Tout s'est tellement aseptisé en quinze ans) mais, à l'époque, j'étais trop occupé à parcourir Paris, ses musées, ses monuments.
(2) : bien entendu, je vous fais grâce de l'horrible «ingénieure» que pratiquent des massacreurs de la langue française, comme les journalistes de Libé ou du Monde.
(3) : est-il illégitime d'attendre des hommes de la virilité et des femmes de la féminité ?
(4) : on notera cet autre commentaire, à la question d'un visiteur «Combien de personnes travaillent dans cet établissement ?», elle a répondu : «Environ 50 %». Avec un franc-parler pareil, on ne s'étonne guère de sa difficulté à avoir de la promotion.
L'orthocivisme
Philippe Bilger, dont je recommande le blog, définit l'orthocivisme comme le civisme consistant à se tenir droit.
J'aime beaucoup cette idée. Elle a du charme et du style. J'apprécie ce parfum suranné des choses que le temps a éprouvées et qui ont résisté.
Bien peu de parents ont encore le bon goût de répéter à leurs enfants «Tiens toi droit !» Sûrement ont-ils peur de les traumatiser. On leur a tellement seriné que le traumatisme était pire que la mauvaise éducation ... Voyez le résultat. De belles filles, qui seraient magnifiques si elles avaient des ports de reines, sombrent dans la banalité à force de mollesse et d'avachissement.
Du physique, il est aisé de passer au moral. C'est pourquoi l'orthocivisme est si séduisant.
L'actualité fournit de nombreux exemples où l'orthocivisme ferait du bien. L'affaire Mitterrand vient à l'esprit. Mais il en est d'autres plus généraux : l'expression de notre président de la république est particulièrement basse et vulgaire, dans le ton, dans la syntaxe et dans le vocabulaire.
Si de temps en temps il daignait utiliser une langue qui tienne debout, ça nous ferait du bien. Aujourd'hui, seuls parmi les politiciens Jean-Marie Le Pen et François Bayrou s'expriment dans un Français droit, qui fait plaisir à entendre. C'est peu.
Il y a deux cas d'orthocivisme auxquels j'aimerais rendre hommage : c'est celui de Marie-Christine Hodeau et de Anne-Lorraine Schmitt. Ces deux femmes, agressées par des détraqués sexuels, se sont défendus au prix de leur vie. Elles auraient pu tenter de se sauver au risque de leur dignité en se soumettant. Elles ont fait un autre choix, un choix que j'ai entendu déconseillé par une magistrate syndicaliste de gauche («Surtout, en cas d'agression, ne vous défendez pas, faites confiance à la police»). On a le droit d'avoir d'autres valeurs.
J'aime beaucoup cette idée. Elle a du charme et du style. J'apprécie ce parfum suranné des choses que le temps a éprouvées et qui ont résisté.
Bien peu de parents ont encore le bon goût de répéter à leurs enfants «Tiens toi droit !» Sûrement ont-ils peur de les traumatiser. On leur a tellement seriné que le traumatisme était pire que la mauvaise éducation ... Voyez le résultat. De belles filles, qui seraient magnifiques si elles avaient des ports de reines, sombrent dans la banalité à force de mollesse et d'avachissement.
Du physique, il est aisé de passer au moral. C'est pourquoi l'orthocivisme est si séduisant.
L'actualité fournit de nombreux exemples où l'orthocivisme ferait du bien. L'affaire Mitterrand vient à l'esprit. Mais il en est d'autres plus généraux : l'expression de notre président de la république est particulièrement basse et vulgaire, dans le ton, dans la syntaxe et dans le vocabulaire.
Si de temps en temps il daignait utiliser une langue qui tienne debout, ça nous ferait du bien. Aujourd'hui, seuls parmi les politiciens Jean-Marie Le Pen et François Bayrou s'expriment dans un Français droit, qui fait plaisir à entendre. C'est peu.
Il y a deux cas d'orthocivisme auxquels j'aimerais rendre hommage : c'est celui de Marie-Christine Hodeau et de Anne-Lorraine Schmitt. Ces deux femmes, agressées par des détraqués sexuels, se sont défendus au prix de leur vie. Elles auraient pu tenter de se sauver au risque de leur dignité en se soumettant. Elles ont fait un autre choix, un choix que j'ai entendu déconseillé par une magistrate syndicaliste de gauche («Surtout, en cas d'agression, ne vous défendez pas, faites confiance à la police»). On a le droit d'avoir d'autres valeurs.
samedi, octobre 10, 2009
Créteil Bebel fait vraiment très fort
Encore un prix d'humour post moderne pour Créteil, c'est vraiment très fort.
Finalement, ils joueront contre Paris Foot Gay : ils avaient refuser «par crainte de subir une instrumentalisation». Ce n'est pas vraiment ce qu'on avait compris.
A moins bien sûr qu'ils craignissent une instrumentalisation comme objets sexuels !
Finalement, ils joueront contre Paris Foot Gay : ils avaient refuser «par crainte de subir une instrumentalisation». Ce n'est pas vraiment ce qu'on avait compris.
A moins bien sûr qu'ils craignissent une instrumentalisation comme objets sexuels !
Pas d'argent pour l'école (2)
Plus il agit, plus je méprise Martin Hirsh. C'est l'homme des fausses bonnes idées dévastatrices et immmorales (comme l'abbé Pierre ?).
Un reflet du désespoir qui règne à l'école
09/10/2009 Le Figaro Pour Chantal Delsol, philosophe, l'État n'a pas à récompenser et à punir à la place des parents.
Devenus impuissants à lutter contre l'absentéisme scolaire, quelques lycées ont pris la décision de récompenser les classes assidues en leur consentant des «cagnottes» permettant de financer des projets comme l'obtention de permis de conduire ou des voyages. L'affaire fait grand bruit. Affaire de détail, mais si révélatrice de l'état où se trouve l'institution scolaire.
Ceux qui considèrent l'enfant comme un citoyen à part entière, autonome par nature, nanti de toutes sortes de droits (dont le droit de grève) qu'il peut revendiquer avec véhémence, devraient juger la chose normale : l'enfant est aussi un travailleur comme un autre, susceptible de recevoir des émoluments pour sa présence et son labeur.
Naturellement, les défenseurs de cette mesure arguent qu'il ne s'agit pas de rétribuer l'élève personnellement, mais de financer toute une classe pour son assiduité. En quoi serait-ce plus justifiable ? L'idée de «cagnotte» suppose une responsabilité collective. Ce qui est parfaitement injuste. La responsabilité collective ne s'entend que dans un groupe communautaire, c'est-à-dire réuni par des liens de sang, de croyance ou d'affection indélébile, ou à la limite, dans un groupe menacé en situation exceptionnelle. Une classe n'est pas une communauté, mais un ensemble de personnes réunies par un but commun, qui peuvent être solidaires, mais ne répondent pas les unes des autres. On imagine la pression des bons élèves sur les habitués de l'école buissonnière… La rétribution a clairement été collectivisée pour échapper au reproche de l'individualisme marchand. Car il est bien curieux de voir sortir cette mesure dans une société où toute relation d'argent est vilipendée à temps et à contretemps. Autrement dit : l'argent doit vous paraître détestable, sauf à être remis au groupe tout entier. Quelle hypocrisie.
Pantalonnade
La mesure, qui sera tentée à titre d'essai dans quelques lycées, traduit, au-delà de son aspect de pantalonnade, le désespoir qui règne dans l'école. Elle nous apprend (cela n'est pas clamé sur les toits, naturellement), que l'absentéisme est devenu monnaie courante au lycée. On peut comprendre que beaucoup d'élèves multiredoublants, qui ne restent là que par obligation de présence avant d'avoir le droit légal de travailler, s'ennuient mortellement et préfèrent tâter des petits boulots au lieu d'écouter à longueur de journée des cours qui ne les concernent plus. Il faut comprendre aussi que l'on ne peut plus punir les absences, et il faut comprendre que les parents n'ont plus l'autorité suffisante pour persuader un adolescent de 15 ans d'aller à l'école.
L'Éducation nationale finira-t-elle par se rendre compte qu'il serait préférable pour certains enfants de commencer un apprentissage plus tôt, et que son patron en lui imposant de venir travailler le matin, le construira au lieu de le détruire (les patrons sont tous des exploiteurs, comme on sait) ? Finira-t-elle par saisir que des punitions justifiées construisent l'adolescent en même temps qu'elles le contraignent (la contrainte est fasciste, comme on sait) ? Les parents finiront-ils par saisir que surveiller et punir un enfant n'est pas un délit foucaldien, mais un geste de construction de la personnalité ?
Des générations de petits tyrans
Nous nous trouvons là devant l'impuissance affichée d'adultes terrorisés par des enfants-rois : lesquels, en conséquence, ne deviendront pas des adultes, puisque personne n'ose leur fixer des limites. Nous fabriquons des générations de petits tyrans, qui continueront de se croire tout permis, exhiberont un ego surdimensionné, et se prétendront victimes des moindres déboires de la vie, à moins qu'ils ne deviennent tout simplement des flambeurs criminels.
En même temps, cette méthode proprement incroyable pour répondre au problème de l'absentéisme scolaire signe le caractère décidément maternel, et despotique au sens littéral, de l'État français. Au même moment, on nous annonce l'installation de brigades de sécurité scolaire qui pourront intervenir dans les lycées menacés de violences. C'est dire que l'État se donne pour mission d'éduquer lui-même les enfants, à savoir à la fois de punir et de récompenser. Ce qui revient aux familles, si elles veulent, du moins, façonner des enfants autonomes, c'est-à-dire capables d'intérioriser les normes morales pour pouvoir ensuite se les donner à soi-même.
L'État qui récompense et punit à la place des parents, méprise les groupes intermédiaires, ignore tout ce qui peut se glisser entre lui et l'individu solitaire, et finit par devenir le maître des esprits et des cœurs. Le rôle de l'État, dans la situation présente, serait davantage d'inciter les parents à remplir leur mission, de les y aider, et éventuellement de les priver d'allocations familiales s'ils négligent de s'acquitter de leurs devoirs légitimes. Sans groupes intermédiaires conscients de leur rôle et même jaloux de leur rôle, l'État devient le directeur d'un immense jardin d'enfants qui tape sur les doigts et distribue des sucettes. Parce qu'il n'a pas les moyens d'éduquer à l'autonomie, il peut seulement répondre en aval aux conséquences des sottises enfantines.
Devoir payer quelqu'un pour qu'il accomplisse son simple devoir, c'est légitimer l'émergence d'une société à la fois irresponsable et matérialiste.
Un reflet du désespoir qui règne à l'école
09/10/2009 Le Figaro Pour Chantal Delsol, philosophe, l'État n'a pas à récompenser et à punir à la place des parents.
Devenus impuissants à lutter contre l'absentéisme scolaire, quelques lycées ont pris la décision de récompenser les classes assidues en leur consentant des «cagnottes» permettant de financer des projets comme l'obtention de permis de conduire ou des voyages. L'affaire fait grand bruit. Affaire de détail, mais si révélatrice de l'état où se trouve l'institution scolaire.
Ceux qui considèrent l'enfant comme un citoyen à part entière, autonome par nature, nanti de toutes sortes de droits (dont le droit de grève) qu'il peut revendiquer avec véhémence, devraient juger la chose normale : l'enfant est aussi un travailleur comme un autre, susceptible de recevoir des émoluments pour sa présence et son labeur.
Naturellement, les défenseurs de cette mesure arguent qu'il ne s'agit pas de rétribuer l'élève personnellement, mais de financer toute une classe pour son assiduité. En quoi serait-ce plus justifiable ? L'idée de «cagnotte» suppose une responsabilité collective. Ce qui est parfaitement injuste. La responsabilité collective ne s'entend que dans un groupe communautaire, c'est-à-dire réuni par des liens de sang, de croyance ou d'affection indélébile, ou à la limite, dans un groupe menacé en situation exceptionnelle. Une classe n'est pas une communauté, mais un ensemble de personnes réunies par un but commun, qui peuvent être solidaires, mais ne répondent pas les unes des autres. On imagine la pression des bons élèves sur les habitués de l'école buissonnière… La rétribution a clairement été collectivisée pour échapper au reproche de l'individualisme marchand. Car il est bien curieux de voir sortir cette mesure dans une société où toute relation d'argent est vilipendée à temps et à contretemps. Autrement dit : l'argent doit vous paraître détestable, sauf à être remis au groupe tout entier. Quelle hypocrisie.
Pantalonnade
La mesure, qui sera tentée à titre d'essai dans quelques lycées, traduit, au-delà de son aspect de pantalonnade, le désespoir qui règne dans l'école. Elle nous apprend (cela n'est pas clamé sur les toits, naturellement), que l'absentéisme est devenu monnaie courante au lycée. On peut comprendre que beaucoup d'élèves multiredoublants, qui ne restent là que par obligation de présence avant d'avoir le droit légal de travailler, s'ennuient mortellement et préfèrent tâter des petits boulots au lieu d'écouter à longueur de journée des cours qui ne les concernent plus. Il faut comprendre aussi que l'on ne peut plus punir les absences, et il faut comprendre que les parents n'ont plus l'autorité suffisante pour persuader un adolescent de 15 ans d'aller à l'école.
L'Éducation nationale finira-t-elle par se rendre compte qu'il serait préférable pour certains enfants de commencer un apprentissage plus tôt, et que son patron en lui imposant de venir travailler le matin, le construira au lieu de le détruire (les patrons sont tous des exploiteurs, comme on sait) ? Finira-t-elle par saisir que des punitions justifiées construisent l'adolescent en même temps qu'elles le contraignent (la contrainte est fasciste, comme on sait) ? Les parents finiront-ils par saisir que surveiller et punir un enfant n'est pas un délit foucaldien, mais un geste de construction de la personnalité ?
Des générations de petits tyrans
Nous nous trouvons là devant l'impuissance affichée d'adultes terrorisés par des enfants-rois : lesquels, en conséquence, ne deviendront pas des adultes, puisque personne n'ose leur fixer des limites. Nous fabriquons des générations de petits tyrans, qui continueront de se croire tout permis, exhiberont un ego surdimensionné, et se prétendront victimes des moindres déboires de la vie, à moins qu'ils ne deviennent tout simplement des flambeurs criminels.
En même temps, cette méthode proprement incroyable pour répondre au problème de l'absentéisme scolaire signe le caractère décidément maternel, et despotique au sens littéral, de l'État français. Au même moment, on nous annonce l'installation de brigades de sécurité scolaire qui pourront intervenir dans les lycées menacés de violences. C'est dire que l'État se donne pour mission d'éduquer lui-même les enfants, à savoir à la fois de punir et de récompenser. Ce qui revient aux familles, si elles veulent, du moins, façonner des enfants autonomes, c'est-à-dire capables d'intérioriser les normes morales pour pouvoir ensuite se les donner à soi-même.
L'État qui récompense et punit à la place des parents, méprise les groupes intermédiaires, ignore tout ce qui peut se glisser entre lui et l'individu solitaire, et finit par devenir le maître des esprits et des cœurs. Le rôle de l'État, dans la situation présente, serait davantage d'inciter les parents à remplir leur mission, de les y aider, et éventuellement de les priver d'allocations familiales s'ils négligent de s'acquitter de leurs devoirs légitimes. Sans groupes intermédiaires conscients de leur rôle et même jaloux de leur rôle, l'État devient le directeur d'un immense jardin d'enfants qui tape sur les doigts et distribue des sucettes. Parce qu'il n'a pas les moyens d'éduquer à l'autonomie, il peut seulement répondre en aval aux conséquences des sottises enfantines.
Devoir payer quelqu'un pour qu'il accomplisse son simple devoir, c'est légitimer l'émergence d'une société à la fois irresponsable et matérialiste.
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