Suite aux fortes turbulences à sa tête, à des choix peu judicieux et à ses défauts d'organisation (pour le dire gentiment), EADS se trouve endetté jusqu'au cou.
On peut espérer que les nouveaux modèles, A380 et, surtout, A350, lui permettront d'assainir sa situation financière.
Pourtant, on voit déjà deux conséquences de cette dette excessive fort dommageables à long terme :
> une plus grande vulnérabilité au retournement de cycle aéronautique qui ne pourra manquer de survenir.
> une incapacité à investir massivement aux USA, alors que l'Euro au plus haut en offre l'occasion. EADS subit les inconvénients de l'Euro fort sans pouvoir profiter de ses avantages.
Ces deux effets se combinent : le fait de ne pas avoir de pied à terre aux Etats-Unis accroit la vulnérabilité d'EADS.
Heureusement, les contribuables paieront (je précise pour les naïfs qui croient qu'EADS est une entreprise privée).
mercredi, novembre 28, 2007
Les incohérences économiques du gouvernement
Nous le constatons chaque jour, le gouvernement n'a pas de politique économique. Cela se traduit par des incohérences manifestes :
> En Chine, N. Sarkozy demande une réévaluation du Yuan pour faciliter les exportations françaises. Mais, en France, il défend le pouvoir d'achat. Or, si le Yuan augmente, le pouvoir d'achat des Français en produits chinois diminuera.
> Le gouvernement a compris que les PMEs étaient pourvoyeuses d'emplois. Grande découverte ! Aussitôt, il met en place des systèmes, détaxation des heures supplémentaires, crédits d'impot-recherche, que leur complexité rend totalement inaccessibles aux PMEs. Il faut vraiment être un bureaucrate pour pondre des horreurs pareilles et croire qu'elles seront utilisées dans une petite boite.
> Le candidat Sarkozy a insisté pendant la campagne électorale sur «travailler plus» mais au pouvoir, il s'engage dans la politique de la demande, qui échoue depuis trente ans, contraire à son analyse de candidat.
> Le gouvernement baisse certains impots. Pourquoi pas ? Mais, en même temps, revient sur ces engagements de baisse des dépenses. Va-t-on encore creuser le déficit ? Oui, bien sûr. Alors, où est la rupture tant vantée ?
> Le gouvernement nous parle «d'économie de la connaissance», ce qui est louable, mais, en pratique, subventionne les emplois les moins qualifiés par la détaxation des bas salaires. Politique folle, qui tord vers le bas les choix économiques des entreprises et enferme les gens dans une «trappe à pauvreté». 15 % des salariés Français sont entre le salaire minimum et le salaire minmum + 10 %. C'est un chiffre unique en Europe. Si baisse des charges salariales il ya, elle doit être uniforme, de manière à ne pas coincer les gens près du SMIC.
Vous connaissez mon opinion. Dans notre situation, le gouvernement ne peut faire qu'une seule chose bénéfique pour l'économie : ne pas s'en mêler. Les gouvernements successifs ont déjà fait assez de conneries.
En s'abstenant, avec les ressources dégagées à ne plus s'occuper d'économie, le gouvernement trouverait peut-être le temps de travailler sérieusement à tailler dans l'Etat-mammouth, qui ne dépense «que» 55 % du PIB.
Mais, évidemment, c'est plus rigolo d'aller faire le guignol en Chine pour nousconvaincre qu'on a vendu trois Airbus qui se seraient vendus de toute façon.
Notre cornichon-ministre Christine Lagarde nous a dit qu'il fallait arrêter de penser et se mettre au travail. Phrase malheureuse. Ne s'agirait-il pas plutôt pour ceux dont le travail est de penser, notamment au gouvernement, de travailler plus ?
Même ainsi, nous ne serions pas sauvés. On peut penser beaucoup et cependant penser mal : c'est une spécialité de technocrate français.
Si il pouvait y avoir un ingénieur au pouvoir ... Pas un Polytechnicien, haut fonctionnaire à 30 ans, parachuté PDG ou ministre à 40. Non, un vrai ingénieur, qui a débuté dans une usine, est passé par un bureau d'étude puis a monté sa boite la quarantaine venue.
Mais, allons, je délire : d'une part, un homme avec un tel profil n'a aucune chance en politique, il sera «obstaclé» avant (comme dirait Churchill) ; d'autre part, ce type d'hommes a tendance à considérer la politique comme un métier nécessaire mais sale et malhonnête.
> En Chine, N. Sarkozy demande une réévaluation du Yuan pour faciliter les exportations françaises. Mais, en France, il défend le pouvoir d'achat. Or, si le Yuan augmente, le pouvoir d'achat des Français en produits chinois diminuera.
> Le gouvernement a compris que les PMEs étaient pourvoyeuses d'emplois. Grande découverte ! Aussitôt, il met en place des systèmes, détaxation des heures supplémentaires, crédits d'impot-recherche, que leur complexité rend totalement inaccessibles aux PMEs. Il faut vraiment être un bureaucrate pour pondre des horreurs pareilles et croire qu'elles seront utilisées dans une petite boite.
> Le candidat Sarkozy a insisté pendant la campagne électorale sur «travailler plus» mais au pouvoir, il s'engage dans la politique de la demande, qui échoue depuis trente ans, contraire à son analyse de candidat.
> Le gouvernement baisse certains impots. Pourquoi pas ? Mais, en même temps, revient sur ces engagements de baisse des dépenses. Va-t-on encore creuser le déficit ? Oui, bien sûr. Alors, où est la rupture tant vantée ?
> Le gouvernement nous parle «d'économie de la connaissance», ce qui est louable, mais, en pratique, subventionne les emplois les moins qualifiés par la détaxation des bas salaires. Politique folle, qui tord vers le bas les choix économiques des entreprises et enferme les gens dans une «trappe à pauvreté». 15 % des salariés Français sont entre le salaire minimum et le salaire minmum + 10 %. C'est un chiffre unique en Europe. Si baisse des charges salariales il ya, elle doit être uniforme, de manière à ne pas coincer les gens près du SMIC.
Vous connaissez mon opinion. Dans notre situation, le gouvernement ne peut faire qu'une seule chose bénéfique pour l'économie : ne pas s'en mêler. Les gouvernements successifs ont déjà fait assez de conneries.
En s'abstenant, avec les ressources dégagées à ne plus s'occuper d'économie, le gouvernement trouverait peut-être le temps de travailler sérieusement à tailler dans l'Etat-mammouth, qui ne dépense «que» 55 % du PIB.
Mais, évidemment, c'est plus rigolo d'aller faire le guignol en Chine pour nousconvaincre qu'on a vendu trois Airbus qui se seraient vendus de toute façon.
Notre cornichon-ministre Christine Lagarde nous a dit qu'il fallait arrêter de penser et se mettre au travail. Phrase malheureuse. Ne s'agirait-il pas plutôt pour ceux dont le travail est de penser, notamment au gouvernement, de travailler plus ?
Même ainsi, nous ne serions pas sauvés. On peut penser beaucoup et cependant penser mal : c'est une spécialité de technocrate français.
Si il pouvait y avoir un ingénieur au pouvoir ... Pas un Polytechnicien, haut fonctionnaire à 30 ans, parachuté PDG ou ministre à 40. Non, un vrai ingénieur, qui a débuté dans une usine, est passé par un bureau d'étude puis a monté sa boite la quarantaine venue.
Mais, allons, je délire : d'une part, un homme avec un tel profil n'a aucune chance en politique, il sera «obstaclé» avant (comme dirait Churchill) ; d'autre part, ce type d'hommes a tendance à considérer la politique comme un métier nécessaire mais sale et malhonnête.
Vu à la télé : émeutes à Villiers-le-Bel
Pour une fois que la télé est allumée, je vois passer les images de policiers dans un quartier où il y a eu les émeutes.
Ca me fait plus penser à la progression d'une section d'infanterie en combat urbain qu'à une opération de maintien de l'ordre. Mais c'est surement du à mon mauvais esprit.
La France est un pays merveilleux et ceux qui pourraient penser que l'immigration et l'assistanat posent problème sont d'affreux racistes et de sataniques ultra-libéraux.
Il y a en France des territoires hors la République et hors la loi. Nous avons déguisé notre indifférence sous de beaux termes, «travail social» et «respect des cultures», pour pouvoir regarder ailleurs. Mais, il ne faut pas en parler. La France est un pays merveilleux, vous dis-je.
Il y a quelques semaines, à Marseille, un accident de la circulation dont des policiers sont responsables a tué un adolescent. Il n'y a pas eu d'émeutes. Un accident comme celui de Villiers-le-Bel dans le 16ème arrondissement aurait-il donné lieu à un holocauste de Mercedes et de Jaguars ? Bien sûr que non. Mais il ne faut pas en parler. La France est un pays merveilleux.
Ca me fait plus penser à la progression d'une section d'infanterie en combat urbain qu'à une opération de maintien de l'ordre. Mais c'est surement du à mon mauvais esprit.
La France est un pays merveilleux et ceux qui pourraient penser que l'immigration et l'assistanat posent problème sont d'affreux racistes et de sataniques ultra-libéraux.
Il y a en France des territoires hors la République et hors la loi. Nous avons déguisé notre indifférence sous de beaux termes, «travail social» et «respect des cultures», pour pouvoir regarder ailleurs. Mais, il ne faut pas en parler. La France est un pays merveilleux, vous dis-je.
Il y a quelques semaines, à Marseille, un accident de la circulation dont des policiers sont responsables a tué un adolescent. Il n'y a pas eu d'émeutes. Un accident comme celui de Villiers-le-Bel dans le 16ème arrondissement aurait-il donné lieu à un holocauste de Mercedes et de Jaguars ? Bien sûr que non. Mais il ne faut pas en parler. La France est un pays merveilleux.
mardi, novembre 27, 2007
dimanche, novembre 25, 2007
Les contredanses de New York
Pour comparer le civisme de différents pays, des chercheurs ont compté les contraventions des diplomates à NewYork : tous les pays y sont représentés à l'ONU et, les diplomates étant couverts par l'immunité diplomatique, le fait de se mettre ou non en infraction n'a aucune conséquence.
Le choix de respecter ou non la loi est donc seulement affaire de conscience.
Bon premier (je n'en suis pas étonné) : le Koweit, avec 246 contraventions par diplomate en 5 ans. 21 pays pays dont tous les pays scandinaves et la majeure partie des pays anglo-saxons n'ont aucune contravention sur cette période.
Sur 146 pays, la France est 78ème, avec l'Inde et le Laos, et un score de 6.1 contraventions par diplomate.
Seules en Europe de l'ouest l'Italie (14,6 46è), l'Espagne (52è) et le Portugal (68è) font un meilleur score, donc sont moins civiques, que la France.
Le choix de respecter ou non la loi est donc seulement affaire de conscience.
Bon premier (je n'en suis pas étonné) : le Koweit, avec 246 contraventions par diplomate en 5 ans. 21 pays pays dont tous les pays scandinaves et la majeure partie des pays anglo-saxons n'ont aucune contravention sur cette période.
Sur 146 pays, la France est 78ème, avec l'Inde et le Laos, et un score de 6.1 contraventions par diplomate.
Seules en Europe de l'ouest l'Italie (14,6 46è), l'Espagne (52è) et le Portugal (68è) font un meilleur score, donc sont moins civiques, que la France.
La société de défiance (Y. Algan et P. Cahuc)
Les auteurs de ce petit livre montrent que :
1) Parmi les pays comparables, la France est celui où les citoyens ont le moins confiance dans leurs institutions, dans l'économie de marché et où les relations sociales (non seulement institutionnelles mais aussi individuelles) sont les plus empreintes de méfiance et d'incivisme (1).
2) Que cette situation n'est pas due à un vague atavisme culturel mais à des causes précises : le corporatisme et l'étatisme. Le corporatisme, qui lie le statut social et ses avantages à la profession, entraine la méfiance entre les groupes sociaux et l'étatisme, en établissant une relation verticale quasi-exclusive avec le citoyen, appauvrit les relations sociales.
Il n'y a pas là grand'chose de neuf : n'importe quel penseur libéral peut vous expliquer comment l'étatisme infantilise le citoyen, le rendant égoïste, capricieux et irresponsable (conducteur de TGV, quoi).
Mais c'est intéressant qu'à l'aide de nombreux tableaux et études, ce qui était une évidence générale soit précisé dans le cas français.
Comme n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre, nos bien-pensants continueront d'accuser de l'égoïsme et de l'incivilité des Français un «ultra-libéralisme» dont je me demande bien où il le voit, dans notre beau pays où les hommes de l'Etat se sentent vocation à se mêler de tout et du reste.
La société de défiance
(1) : test qui serait comique si il n'était tragique : dans chaque ville choisie pour le test, 20 portefeuilles contenant l'équivalent de 50 $ en monnaie locale et l'adresse du propriétaire ont été égarés. 100 % ont été rapportés en Suède et 28 % en Italie, la France fait 61 %. La France se classe 11 ème sur 15.
1) Parmi les pays comparables, la France est celui où les citoyens ont le moins confiance dans leurs institutions, dans l'économie de marché et où les relations sociales (non seulement institutionnelles mais aussi individuelles) sont les plus empreintes de méfiance et d'incivisme (1).
2) Que cette situation n'est pas due à un vague atavisme culturel mais à des causes précises : le corporatisme et l'étatisme. Le corporatisme, qui lie le statut social et ses avantages à la profession, entraine la méfiance entre les groupes sociaux et l'étatisme, en établissant une relation verticale quasi-exclusive avec le citoyen, appauvrit les relations sociales.
Il n'y a pas là grand'chose de neuf : n'importe quel penseur libéral peut vous expliquer comment l'étatisme infantilise le citoyen, le rendant égoïste, capricieux et irresponsable (conducteur de TGV, quoi).
Mais c'est intéressant qu'à l'aide de nombreux tableaux et études, ce qui était une évidence générale soit précisé dans le cas français.
Comme n'est pire sourd que celui qui ne veut entendre, nos bien-pensants continueront d'accuser de l'égoïsme et de l'incivilité des Français un «ultra-libéralisme» dont je me demande bien où il le voit, dans notre beau pays où les hommes de l'Etat se sentent vocation à se mêler de tout et du reste.
La société de défiance
(1) : test qui serait comique si il n'était tragique : dans chaque ville choisie pour le test, 20 portefeuilles contenant l'équivalent de 50 $ en monnaie locale et l'adresse du propriétaire ont été égarés. 100 % ont été rapportés en Suède et 28 % en Italie, la France fait 61 %. La France se classe 11 ème sur 15.
Le pouvoir d'achat n'est pas un problème en France
Avant que Sarkozy nous annonce des folies concernant le pouvoir d'achat, je vous renvoie à un précédent message :
Pouvoir d'achat
On voit déjà le coup venir : l'Etat accorde des «sarkozettes», qui permettront d'acheter des écrans plats chinois et des voitures allemandes.
Ca creusera les déficits publics, qui n'en ont vraiment pas besoin, sans améliorer d'un iota le pouvoir d'achat, puisque celui-ci dépend directement de la compétitivité et de la productivité (1) de l'économie, et que le gouvernement n'a aucune opinion, aucun avis et aucune politique sur ces questions.
(1) : l'Etat et ses filiales représentent la moitié de l'économie française, et comme leur productivité est très basse, il est illusoire d'espérer améliorer le pouvoir d'achat sans réformer l'Etat.
Mais il est vrai que je n'ai pas la prodigieuse intelligence du président Sarkozy et que je ne comprends rien à ces affaires.
Pouvoir d'achat
On voit déjà le coup venir : l'Etat accorde des «sarkozettes», qui permettront d'acheter des écrans plats chinois et des voitures allemandes.
Ca creusera les déficits publics, qui n'en ont vraiment pas besoin, sans améliorer d'un iota le pouvoir d'achat, puisque celui-ci dépend directement de la compétitivité et de la productivité (1) de l'économie, et que le gouvernement n'a aucune opinion, aucun avis et aucune politique sur ces questions.
(1) : l'Etat et ses filiales représentent la moitié de l'économie française, et comme leur productivité est très basse, il est illusoire d'espérer améliorer le pouvoir d'achat sans réformer l'Etat.
Mais il est vrai que je n'ai pas la prodigieuse intelligence du président Sarkozy et que je ne comprends rien à ces affaires.
samedi, novembre 24, 2007
La politique française, esclave du mensonge
La politique française vit depuis des décennies dans le mensonge.
Ce mensonge a des traductions comptables :
> déficits publics : nous dépensons des richesses que nous n'avons pas créées
> retraite par répartition : nous nous tirons des créances de retraite non financées
et des traductions politiques :
> «le modèle social français» : nous sommes seulement un modèle de ce qu'il ne faut pas faire.
> «la réforme des régimes spéciaux» : c'est une mesure de justice, certes, mais c'est, économiquement et politiquement, une anecdote, non la «mère de toutes les réformes».
> «l'autre politique» : il n'existe aucune politique qui fasse que dépenser plus qu'on ne crée de richesses ne soit pas un problème.
Et ainsi du reste.
Le mensonge est si présent dans la politique française que nous ne le voyons même plus : alors que les gouvernements américain et chinois ne taisent pas leur inquiétude face à la situation économique, Christine Lagarde, cornichon trois étoiles, maintient ses prévisions de croissance ridicules.
Pourquoi cette accoutumance au mensonge ?
Bien sûr, il y a le terrorisme intellectuel de la gauche, aujourd'hui foyer du mensonge, car elle le nie que le monde a changé : parler de la compétitivité de la France passe pour une obscénité alors que c'est justement la question qui dissipe toutes les finasseries, les arguties, les tergiversations, les louvoiements.
Mais il ne devrait pas y avoir que la gauche faisant de la politique en France. Alors ?
Simplement, un mensonge, bien rond, bien rassurant, quel confort, quel aisance ! Surtout quand une inculture économique crasse empêche qu'il soit trop voyant.
Et nous roulons vers l'abime !
Ce mensonge a des traductions comptables :
> déficits publics : nous dépensons des richesses que nous n'avons pas créées
> retraite par répartition : nous nous tirons des créances de retraite non financées
et des traductions politiques :
> «le modèle social français» : nous sommes seulement un modèle de ce qu'il ne faut pas faire.
> «la réforme des régimes spéciaux» : c'est une mesure de justice, certes, mais c'est, économiquement et politiquement, une anecdote, non la «mère de toutes les réformes».
> «l'autre politique» : il n'existe aucune politique qui fasse que dépenser plus qu'on ne crée de richesses ne soit pas un problème.
Et ainsi du reste.
Le mensonge est si présent dans la politique française que nous ne le voyons même plus : alors que les gouvernements américain et chinois ne taisent pas leur inquiétude face à la situation économique, Christine Lagarde, cornichon trois étoiles, maintient ses prévisions de croissance ridicules.
Pourquoi cette accoutumance au mensonge ?
Bien sûr, il y a le terrorisme intellectuel de la gauche, aujourd'hui foyer du mensonge, car elle le nie que le monde a changé : parler de la compétitivité de la France passe pour une obscénité alors que c'est justement la question qui dissipe toutes les finasseries, les arguties, les tergiversations, les louvoiements.
Mais il ne devrait pas y avoir que la gauche faisant de la politique en France. Alors ?
Simplement, un mensonge, bien rond, bien rassurant, quel confort, quel aisance ! Surtout quand une inculture économique crasse empêche qu'il soit trop voyant.
Et nous roulons vers l'abime !
vendredi, novembre 23, 2007
Décidément le «Grenelle de l'environnement», ça pue
Le diable se niche dans les détails, comme on dit.
Les ONGs écologistes ont demandé lors du «Grenelle de l'environnement» à pouvoir censurer les publicités dont le discours ayant trait à l'écologie, genre EDF, GDF ou Total, ne leur convenait pas.
Les lecteurs réguliers de ce blog, prévenus contre le fond férocement liberticide des écolos, ne seront pas surpris.
Les ONGs écologistes ont demandé lors du «Grenelle de l'environnement» à pouvoir censurer les publicités dont le discours ayant trait à l'écologie, genre EDF, GDF ou Total, ne leur convenait pas.
Les lecteurs réguliers de ce blog, prévenus contre le fond férocement liberticide des écolos, ne seront pas surpris.
jeudi, novembre 22, 2007
L'actualité dans Les Echos et à RTL
Dans Les Echos :
Qu'est-ce que l'Université ?
La France de l'égalité et des privilèges vue d'Italie
Et voici le commentaire de JM Aphatie, journaliste à RTL :
Le propos est de François Fillon.
Il faut réformer les régimes spéciaux de retraites, a-t-il dit, car le déséquilibre entre actifs et inactifs, travailleurs et pensionnés, coûte cinq milliards d'euros chaque année au régime général. L'intention de départ risque fort d'être oubliée sous la pression de la grève.
Au cœur des discussions qui s'ouvrent figure notamment la revalorisation des fins de carrières à la RATP comme à la SNCF. Une revalorisation importante sera imputée sur les comptes de l'entreprise.
A plus ou moins brève échéance, c'est l'usager qui finira par l'acquitter en même temps que son titre de transports. Et puis, les retraites dans les entreprises publiques étant calculés sur les six derniers mois de salaires, c'est le calcul des pensions elles mêmes qui s'en trouvera modifié, à la hausse bien sûr, ce qui pèsera alors sur le régime général.
Au final, il est très probable, sinon déjà presque certain, que la suppression des régimes spéciaux de retraites entraînera peu d'économies, voire suscitera des dépenses supplémentaires.
En France, ce genre de pratique porte un nom.
On appelle cela des réformes, et après tout, on comprend pourquoi nous avons tant tardé à en faire.
Je ne suis visiblement pas le seul à considérer que le gouvernement est inférieur à sa tâche.
Mais pouvait-il en être autrement ? Souvenons nous que la dernière campagne électorale a été globalement médiocre. Il ne pouvait donc s'en dégager une politique claire. Et comme nous avons un dirigeant qui n'a pas les idées claires (sur le plan politique ; au plan électoraliste, c'est autre chose), l'Etat n'est pas dirigé.
Qu'est-ce que l'Université ?
La France de l'égalité et des privilèges vue d'Italie
Et voici le commentaire de JM Aphatie, journaliste à RTL :
Le propos est de François Fillon.
Il faut réformer les régimes spéciaux de retraites, a-t-il dit, car le déséquilibre entre actifs et inactifs, travailleurs et pensionnés, coûte cinq milliards d'euros chaque année au régime général. L'intention de départ risque fort d'être oubliée sous la pression de la grève.
Au cœur des discussions qui s'ouvrent figure notamment la revalorisation des fins de carrières à la RATP comme à la SNCF. Une revalorisation importante sera imputée sur les comptes de l'entreprise.
A plus ou moins brève échéance, c'est l'usager qui finira par l'acquitter en même temps que son titre de transports. Et puis, les retraites dans les entreprises publiques étant calculés sur les six derniers mois de salaires, c'est le calcul des pensions elles mêmes qui s'en trouvera modifié, à la hausse bien sûr, ce qui pèsera alors sur le régime général.
Au final, il est très probable, sinon déjà presque certain, que la suppression des régimes spéciaux de retraites entraînera peu d'économies, voire suscitera des dépenses supplémentaires.
En France, ce genre de pratique porte un nom.
On appelle cela des réformes, et après tout, on comprend pourquoi nous avons tant tardé à en faire.
Je ne suis visiblement pas le seul à considérer que le gouvernement est inférieur à sa tâche.
Mais pouvait-il en être autrement ? Souvenons nous que la dernière campagne électorale a été globalement médiocre. Il ne pouvait donc s'en dégager une politique claire. Et comme nous avons un dirigeant qui n'a pas les idées claires (sur le plan politique ; au plan électoraliste, c'est autre chose), l'Etat n'est pas dirigé.
mardi, novembre 20, 2007
Politique française : plus ça change, plus c'est la même chose
Le gouvernement Sarkozy semblait bizarrement engagé quand il a fait voter une loi sur le service minimum ne garantissant rien du tout, ou presque.
Il s'est encore plus mal engagé de faire la (pseudo-) réforme des «régimes spéciaux» avant que le peu de loi sur le service minimum n'entre en vigueur.
Le jusqu'au boutisme des corpo-gauchistes ne change pas, et comme ce qui est dur vainc ce qui est mou, les privilégiés de la gabegie étatique préservent leurs avantages exquis.
Maintenant, le gouvernement recule pas à pas face aux cheminots. Il préserve la victoire symbolique en laissant tout le terrain, c'est-à-dire des avantages bien réels, à ses adversaires.
Ensuite, le gouvernement, fatigué de naissance, déjà épuisé par si peu d'efforts et aucun résultat positif tangible, ouvrira les vannes de la dépense publique, en tout cas autant qu'il est en son pouvoir, pour se faire pardonner sa maigre victoire, toute en symbole, sur «les forces de progrès».
Et les médias de louer le pragmatisme, l'absence d'idéologie, comprenez «d'idéologie libérale», de ce gouvernement si plaisant.
Et les vraies réformes attendront.
Pauvre France !
Le sarkozysme est un chiraquisme.
Il s'est encore plus mal engagé de faire la (pseudo-) réforme des «régimes spéciaux» avant que le peu de loi sur le service minimum n'entre en vigueur.
Le jusqu'au boutisme des corpo-gauchistes ne change pas, et comme ce qui est dur vainc ce qui est mou, les privilégiés de la gabegie étatique préservent leurs avantages exquis.
Maintenant, le gouvernement recule pas à pas face aux cheminots. Il préserve la victoire symbolique en laissant tout le terrain, c'est-à-dire des avantages bien réels, à ses adversaires.
Ensuite, le gouvernement, fatigué de naissance, déjà épuisé par si peu d'efforts et aucun résultat positif tangible, ouvrira les vannes de la dépense publique, en tout cas autant qu'il est en son pouvoir, pour se faire pardonner sa maigre victoire, toute en symbole, sur «les forces de progrès».
Et les médias de louer le pragmatisme, l'absence d'idéologie, comprenez «d'idéologie libérale», de ce gouvernement si plaisant.
Et les vraies réformes attendront.
Pauvre France !
Le sarkozysme est un chiraquisme.
dimanche, novembre 18, 2007
Les Corses m'emmmerdent ...
Avec un titre pareil, si je ne me fais pas plastiquer ma voiture, c'est à désespérer du respect des traditions.
Plus sérieusement, je suis de très loin le procès d'Yvan Colonna sur le blog de Pascale Rober-Diard.
Et les Corses, avec leur susceptibilité, leur «langue», tout leur folklore et leur prétention, ne me dérangeraient pas si, comble de l'hypocrisie, ils ne vivaient pas en grande partie de subventions venues du «continent» honni. Mordre la main qui vous nourrit, on a déjà fait mieux, dans le genre digne et droit.
Je n'ai jamais eu tellement de goût pour les «gens qui sont nés quelque part» (1), mais, les Corses, tout du moins ceux qu'on entend, sont particulièrement insupportables.
(1) :
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c'est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
C'est pas un lieu commun celui de leur naissance
Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
G. Brassens
samedi, novembre 17, 2007
«Guaino est déconnecté»
Le point de vue du libéral Nicolas Baverez
«Guaino est déconnecté»
L'auteur de «la France qui tombe» critique l'idéologie «volontariste» du conseiller spécial
Le Nouvel Observateur. - On dit qu'Henri Guaino est un des inspirateurs de la politique économique et de ses ratés. Ne lui prête-t-on pas trop de pouvoir ?
Nicolas Baverez. - Il serait absurde d'en faire un bouc émissaire, et je déteste personnaliser les choses. Mais dans notre système, en dernier ressort, c'est le président qui décide, qui tranche. Et Henri Guaino, dans la construction originelle du cabinet présidentiel où la libération économique et sociale devait se faire sous l'égide d'Emmanuelle Mignon, incarne la réassurance nationale. Il a un rôle éminent. Homme des discours, il a le monopole du verbe, et il verrouille.
N. O. - Du coup, il est au coeur du débat sur le bon usage du volontarisme... [Je vous rappelle que «volontariste», si l'on s'en tient à la définition du dictionnaire, est très loin d'être un compliment.]
N. Baverez. - Aujourd'hui, la grande question pour la France est de savoir si elle est disposée, avec vingt ans de retard, à s'adapter à la mondialisation. Nicolas Sarkozy doit choisir entre protectionnisme et ouverture. Henri Guaino pousse Sarkozy au volontarisme. Mais tout dépend de ce qu'on met sous ce mot. Dire que la situation de la France, affectée d'un chômage structurel de 8,5%, d'une croissance bloquée à 2% et d'une dette qui lui coûte un point de PIB chaque année, relève d'une action volontaire est une tautologie. L'Allemagne de Schröder, la Grande-Bretagne de Thatcher ou les Etats-Unis de Reagan ont tous fait l'expérience du volontarisme. La question est donc de définir ce que doit être le rôle pilote, directeur de l'Etat dans une stratégie de changement. Or Henri Guaino est déconnecté. Il ne connaît rien à l'entreprise [inversement, on peut très bien connaître l'entreprise, et avoir de très mauvaises conceptions mais c'est plus rare] et rien à la globalisation; du coup, le discours sur l'insertion dans le grand marché européen et dans la globalisation souffre d'un certain nombre d'ambiguïtés.
N. O.- Quelles sont-elles ?
N. Baverez. - Il y a d'abord la petite musique protectionniste que l'on a entendue dans les discours de campagne, quand Sarkozy a parlé de préférence communautaire. Une maladresse sans portée pratique. On est en revanche dans l'ambiguïté dans d'autres discours. Alors qu'Hubert Védrine, dans le rapport que lui a demandé le président de la République, recommande clairement de se positionner dans la mondialisation, de l'accepter, Guaino-Sarko ne donnent jamais l'impression de l'assumer. On a l'impression qu'Henri Guaino a revendu à Sarkozy ce qu'il avait déjà vendu à Chirac : l'idée que la politique n'a que faire d'un raisonnement comptable. C'est une erreur, il faut un raisonnement comptable pour rétablir l'équilibre de nos finances publiques et restaurer notre crédibilité auprès de nos partenaires européens.
Autre ambiguïté : Henri Guaino croit en l'Etat; pour lui, la société française s'organise autour de l'Etat. Vendre l'idée d'une sorte de troc - laxisme sur la réforme de l'Etat contre feu vert de la réforme dans les autres domaines - serait un marché de dupes, car la réforme de l'Etat est au coeur de la réforme. [Vous imaginez bien que je suis en complet accord]
N. O. - Ces ambiguïtés ont un prix. Aujourd'hui, les nuages s'amoncellent...
N. Baverez. - Initialement, la stratégie implicite de Sarkozy était le contournement : heures supplémentaires défiscalisées pour éviter un clash sur la suppression des 35 heures, bouclier fiscal pour ne pas avoir à supprimer l'ISF, ouverture aux changements sociaux. Mais Guaino a maintenu le chef de l'Etat dans une posture de campagne - la rupture et, avec le changement de conjoncture internationale, la méthode de contournement est en train d'échouer. On s'achemine vers un durcissement, une situation conflictuelle. Dans ce moment de vérité, l'épreuve de force peut encore tourner à l'avantage de Sarkozy. Mais, dans le rapport de force qui l'oppose à des corporatismes qui adorent le goût du sang et qui sont convaincus de surcroît qu'il est prenable, Sarkozy est seul.
Jean-Gabriel Fredet
Le Nouvel Observateur
«Guaino est déconnecté»
L'auteur de «la France qui tombe» critique l'idéologie «volontariste» du conseiller spécial
Le Nouvel Observateur. - On dit qu'Henri Guaino est un des inspirateurs de la politique économique et de ses ratés. Ne lui prête-t-on pas trop de pouvoir ?
Nicolas Baverez. - Il serait absurde d'en faire un bouc émissaire, et je déteste personnaliser les choses. Mais dans notre système, en dernier ressort, c'est le président qui décide, qui tranche. Et Henri Guaino, dans la construction originelle du cabinet présidentiel où la libération économique et sociale devait se faire sous l'égide d'Emmanuelle Mignon, incarne la réassurance nationale. Il a un rôle éminent. Homme des discours, il a le monopole du verbe, et il verrouille.
N. O. - Du coup, il est au coeur du débat sur le bon usage du volontarisme... [Je vous rappelle que «volontariste», si l'on s'en tient à la définition du dictionnaire, est très loin d'être un compliment.]
N. Baverez. - Aujourd'hui, la grande question pour la France est de savoir si elle est disposée, avec vingt ans de retard, à s'adapter à la mondialisation. Nicolas Sarkozy doit choisir entre protectionnisme et ouverture. Henri Guaino pousse Sarkozy au volontarisme. Mais tout dépend de ce qu'on met sous ce mot. Dire que la situation de la France, affectée d'un chômage structurel de 8,5%, d'une croissance bloquée à 2% et d'une dette qui lui coûte un point de PIB chaque année, relève d'une action volontaire est une tautologie. L'Allemagne de Schröder, la Grande-Bretagne de Thatcher ou les Etats-Unis de Reagan ont tous fait l'expérience du volontarisme. La question est donc de définir ce que doit être le rôle pilote, directeur de l'Etat dans une stratégie de changement. Or Henri Guaino est déconnecté. Il ne connaît rien à l'entreprise [inversement, on peut très bien connaître l'entreprise, et avoir de très mauvaises conceptions mais c'est plus rare] et rien à la globalisation; du coup, le discours sur l'insertion dans le grand marché européen et dans la globalisation souffre d'un certain nombre d'ambiguïtés.
N. O.- Quelles sont-elles ?
N. Baverez. - Il y a d'abord la petite musique protectionniste que l'on a entendue dans les discours de campagne, quand Sarkozy a parlé de préférence communautaire. Une maladresse sans portée pratique. On est en revanche dans l'ambiguïté dans d'autres discours. Alors qu'Hubert Védrine, dans le rapport que lui a demandé le président de la République, recommande clairement de se positionner dans la mondialisation, de l'accepter, Guaino-Sarko ne donnent jamais l'impression de l'assumer. On a l'impression qu'Henri Guaino a revendu à Sarkozy ce qu'il avait déjà vendu à Chirac : l'idée que la politique n'a que faire d'un raisonnement comptable. C'est une erreur, il faut un raisonnement comptable pour rétablir l'équilibre de nos finances publiques et restaurer notre crédibilité auprès de nos partenaires européens.
Autre ambiguïté : Henri Guaino croit en l'Etat; pour lui, la société française s'organise autour de l'Etat. Vendre l'idée d'une sorte de troc - laxisme sur la réforme de l'Etat contre feu vert de la réforme dans les autres domaines - serait un marché de dupes, car la réforme de l'Etat est au coeur de la réforme. [Vous imaginez bien que je suis en complet accord]
N. O. - Ces ambiguïtés ont un prix. Aujourd'hui, les nuages s'amoncellent...
N. Baverez. - Initialement, la stratégie implicite de Sarkozy était le contournement : heures supplémentaires défiscalisées pour éviter un clash sur la suppression des 35 heures, bouclier fiscal pour ne pas avoir à supprimer l'ISF, ouverture aux changements sociaux. Mais Guaino a maintenu le chef de l'Etat dans une posture de campagne - la rupture et, avec le changement de conjoncture internationale, la méthode de contournement est en train d'échouer. On s'achemine vers un durcissement, une situation conflictuelle. Dans ce moment de vérité, l'épreuve de force peut encore tourner à l'avantage de Sarkozy. Mais, dans le rapport de force qui l'oppose à des corporatismes qui adorent le goût du sang et qui sont convaincus de surcroît qu'il est prenable, Sarkozy est seul.
Jean-Gabriel Fredet
Le Nouvel Observateur
vendredi, novembre 16, 2007
Et, pendant ce temps, dans le reste du monde ...
En France, nous sommes tellement imbus de notre grande «exception culturelle», qui n'est en réalité qu'un minable provincialisme, qu'il ne nous viendrait pas à l'idée de regarder un «petit» pays comme le Chili, et pourtant -qui sait ?- ça serait peut-être profitable :
La solution chilienne
La solution chilienne
jeudi, novembre 15, 2007
Gesticulation sans réformes, grèves sans revendications
Le spectacle auquel nous assistons en ce moment affligeant.
D'un coté, un gouvernement qui joue les fiers-à-bras sur un détail, les régimes spéciaux de retraite.
Certes, dans un souci d'équité, il faut régler ce problème ; encore qu'on soupçonne qu'après cette pseudo-réforme, les régimes de retraite des privilégiés seront toujours aussi spéciaux, simplement sur des points moins visibles que la durée de cotisation.
Je vous fiche mon billet que, dans les faits, les conducteurs de trains partiront à la retraite au même âge et avec la même pension qu'actuellement. Seul le calcul sera différent.
Le gouvernement nous sort le grand jeu pour un point qui n'en vaut pas la peine.
De vraies réformes auraient été le passage à la retraite par capitalisation ou la diminution des effectifs publics d'un tiers (voir Croissance, dettes, retraites).
Or, l'expérience de la douzaine de pays ayant fait des réformes de ce genre, qui se portent fort bien (ce qui montre au passage que ces idées n'ont rien d'extrême contrairement à ce que répètent à l'envi nos conservateurs) est sans ambiguité : les réformateurs authentiques se battent sur l'essentiel.
Sarkozy est un Chirac sans la tête de veau, et sans Bernadette.
De l'autre coté, les syndicats ne sont pas mieux. Que revendiquent-ils ? Que rien ne bouge, bien piètres revendications. Et avec quels effectifs ? Au grand maximum, au comble de l'optimisme, 8 % des salariés. Bien maigres troupes.
Dans ce théâtre d'ombres, l'immaturité économique des protagonistes saute au yeux de l'honnête citoyen et ne peut que le navrer.
En attendant, continuons à payer à fonds perdus impôts, taxes et charges sociales ...
D'un coté, un gouvernement qui joue les fiers-à-bras sur un détail, les régimes spéciaux de retraite.
Certes, dans un souci d'équité, il faut régler ce problème ; encore qu'on soupçonne qu'après cette pseudo-réforme, les régimes de retraite des privilégiés seront toujours aussi spéciaux, simplement sur des points moins visibles que la durée de cotisation.
Je vous fiche mon billet que, dans les faits, les conducteurs de trains partiront à la retraite au même âge et avec la même pension qu'actuellement. Seul le calcul sera différent.
Le gouvernement nous sort le grand jeu pour un point qui n'en vaut pas la peine.
De vraies réformes auraient été le passage à la retraite par capitalisation ou la diminution des effectifs publics d'un tiers (voir Croissance, dettes, retraites).
Or, l'expérience de la douzaine de pays ayant fait des réformes de ce genre, qui se portent fort bien (ce qui montre au passage que ces idées n'ont rien d'extrême contrairement à ce que répètent à l'envi nos conservateurs) est sans ambiguité : les réformateurs authentiques se battent sur l'essentiel.
Sarkozy est un Chirac sans la tête de veau, et sans Bernadette.
De l'autre coté, les syndicats ne sont pas mieux. Que revendiquent-ils ? Que rien ne bouge, bien piètres revendications. Et avec quels effectifs ? Au grand maximum, au comble de l'optimisme, 8 % des salariés. Bien maigres troupes.
Dans ce théâtre d'ombres, l'immaturité économique des protagonistes saute au yeux de l'honnête citoyen et ne peut que le navrer.
En attendant, continuons à payer à fonds perdus impôts, taxes et charges sociales ...
mercredi, novembre 14, 2007
Où est le fameux «choc de confiance» ?
On nous a tympanisé, depuis l'élection présidentielle, avec le «choc de confiance» qui aurait du, qui devrait, relancer l'économie française.
C'est un exemple de mon principal reproche au gouvernement en matière économique : ne pas avoir des idées nettes et justes.
Non seulement, la confiance ne se décrète pas, mais la confiance, au sens où l'entendent les économistes qui considèrent que c'est un élément fondamental de la prospérité d'un pays, est une manière d'être profondément ancrée dans un pays, pas le résultat de deux ou trois tours de passe-passe fiscaux.
La confiance, en ce sens, a pour condition première une stabilité fiscale, juridique et institutionnelle qui permette de se projeter dans l'avenir sans crainte de changements perpétuels, ni de l'arbitraire administratif. Et cette stabilité a elle-même pour condition des lois et une fiscalité simples et cohérentes, c'est-à-dire robustes à l'évolution des circonstances.
Ce que je viens de décrire là est exactement le contraire de ce que font les gouvernements français, gouvernement Sarkozy compris, depuis des décennies : ils empilent des lois de circonstance, générant une règlementation et une fiscalité si touffues et contradictoires qu'il est probable qu'il n'y a pas un Français, et surtout pas un employeur, qui ne soit en infraction sur un point ou sur un autre.
L'insécurité juridique est une forme d'oppression, de contrôle de la société par l'administration. Dans le maquis règlementaire, il y a toujours une loi ou un règlement qui permet à un fonctionnaire mal luné d'emmerder un citoyen contribuable. (1)
Si le gouvernement Sarkozy avait vraiment voulu provoquer un «un choc de confiance», il aurait abrogé les lois de circonstances et diminué le domaine d'intervention des administrations.
Car c'est l'Etat et l'administration qui créent l'insécurité juridique et fiscale.
La sécurité juridique ne fait pas à elle seule la confiance, mais elle en est une condition. Nous voilà bien loin de deux ou trois cadeaux fiscaux.
Mais que voulez-vous faire avec un gouvernement qui n'a que des idées tordues ?
(1) : j'en ai l'expérience dans l'aviation générale : tous les quatre matins, il sort un nouveau règlement, une nouvelle circulaire, une modification d'un règlement précédent, sans grande utilité, mais, au fond, c'est le froissement du fouet sur les épaules du cheval, ce n'est pas pour faire mal, c'est juste pour rappeler qui est le maitre, et ne pas laisser les gens se faire une illusion de liberté.
C'est un exemple de mon principal reproche au gouvernement en matière économique : ne pas avoir des idées nettes et justes.
Non seulement, la confiance ne se décrète pas, mais la confiance, au sens où l'entendent les économistes qui considèrent que c'est un élément fondamental de la prospérité d'un pays, est une manière d'être profondément ancrée dans un pays, pas le résultat de deux ou trois tours de passe-passe fiscaux.
La confiance, en ce sens, a pour condition première une stabilité fiscale, juridique et institutionnelle qui permette de se projeter dans l'avenir sans crainte de changements perpétuels, ni de l'arbitraire administratif. Et cette stabilité a elle-même pour condition des lois et une fiscalité simples et cohérentes, c'est-à-dire robustes à l'évolution des circonstances.
Ce que je viens de décrire là est exactement le contraire de ce que font les gouvernements français, gouvernement Sarkozy compris, depuis des décennies : ils empilent des lois de circonstance, générant une règlementation et une fiscalité si touffues et contradictoires qu'il est probable qu'il n'y a pas un Français, et surtout pas un employeur, qui ne soit en infraction sur un point ou sur un autre.
L'insécurité juridique est une forme d'oppression, de contrôle de la société par l'administration. Dans le maquis règlementaire, il y a toujours une loi ou un règlement qui permet à un fonctionnaire mal luné d'emmerder un citoyen contribuable. (1)
Si le gouvernement Sarkozy avait vraiment voulu provoquer un «un choc de confiance», il aurait abrogé les lois de circonstances et diminué le domaine d'intervention des administrations.
Car c'est l'Etat et l'administration qui créent l'insécurité juridique et fiscale.
La sécurité juridique ne fait pas à elle seule la confiance, mais elle en est une condition. Nous voilà bien loin de deux ou trois cadeaux fiscaux.
Mais que voulez-vous faire avec un gouvernement qui n'a que des idées tordues ?
(1) : j'en ai l'expérience dans l'aviation générale : tous les quatre matins, il sort un nouveau règlement, une nouvelle circulaire, une modification d'un règlement précédent, sans grande utilité, mais, au fond, c'est le froissement du fouet sur les épaules du cheval, ce n'est pas pour faire mal, c'est juste pour rappeler qui est le maitre, et ne pas laisser les gens se faire une illusion de liberté.
mardi, novembre 13, 2007
Instruction : pour Maurice Genevoix
Maurice Genevoix fait partie, comme Stendhal, Péguy ou Maupassant, de ces auteurs qui n'ont pas l'heur de plaire à notre tribu enseignante.
Passons sur le fait que, le niveau baissant, les élèves sont de moins en moins capables d'apprécier des œuvres un peu fines, ironiques et complexes ; tout n'est pas perdu de ce coté.
On peut trouver Zola et Hugo, auteurs recommandés, assommants ; à condition de ne pas le dire car ce serait un blasphème.
Par dessus les auteurs bien vus, on ajoute deux louches de littérature jeunesse misérabiliste, pour achever d'orienter les élèves, et, hop, le tour est joué, voilà formés des «citoyens» (comprendre : de bons petits soldats pour les démagogues de gauche).
Mais, on ne fournira surtout pas aux élèves l'occasion de se frotter à des individualistes, qui prennent leurs distances avec le troupeau et les passions collectives, qui restent sur leur quant-à-soi, dont la fierté ne se soumet pas à l'exaltation de la «bonne cause», des sceptiques devant les enthousiasmes panurgesques. Lucien Leuwen passe ton chemin.
Le cas de Maurice Genevoix est intéressant. On ne peut pas dire que ces œuvres soient de droite, mais ne pas être de gauche suffit à le condamner aux oubliettes.
La qualité de ses écrits n'est pas en cause, elle fait l'unanimité, et l'intérêt de Raboliot ou de La boite à pêche pour des jeunes est difficilement contestable, sauf bien sûr à prendre les élèves des imbéciles capables seulement de s'intéresser à ce qui leur ressemble.
Le vrai crime de Genevoix, qui l'expédie dans l'enfer des bibliothèques scolaires, est tout entier dans ses livres :
> il a pu décrire la guerre, et de quelle façon, sans jamais en accuser la capitalisme et la lutte des classes.
> ses héros sont des paysans, des braconniers et des pêcheurs, pas des ouvriers. Raboliot n'était pas plus riche que Lantier, mais surement moins apte à éveiller la conscience de classe des élèves, à faire d'eux des «citoyens», au sens si particulier que donnent à ce mot nos servants du gauchisme.
> Genevoix, écrivain naturaliste, qui connaissait mieux la nature que tous les élus écologistes de Paris pris ensemble, n'a jamais eu un mot pour un parti politique écologiste.
> Dans Trente mille jours, il a expliqué sans équivoque son refus d'être un écrivain engagé.
Non, vraiment, Genevoix, passé aux critères de notre populace enseignante, c'est pas du monde bien.
Alors, il reste lu par les «happy few» qui ont eu la chance d'être séduits, hors de l'école, par un de ses livres. Il est ainsi dans le même cas que Stendhal, Montherlant, Morand, Maupassant, Péguy et même Proust. Fameuse compagnie, au demeurant.
Mais c'est tout de même rageant. (Ca permet des allitérations en "an" qu'aurait vigoureusement condamnées Flaubert).
(Les lecteurs de Ceux de 14 auront reconnu dans la première photo ce portrait que Genevoix s'est fait tirer en permission à Verdun avant de retourner aux Eparges.)
Passons sur le fait que, le niveau baissant, les élèves sont de moins en moins capables d'apprécier des œuvres un peu fines, ironiques et complexes ; tout n'est pas perdu de ce coté.
On peut trouver Zola et Hugo, auteurs recommandés, assommants ; à condition de ne pas le dire car ce serait un blasphème.
Par dessus les auteurs bien vus, on ajoute deux louches de littérature jeunesse misérabiliste, pour achever d'orienter les élèves, et, hop, le tour est joué, voilà formés des «citoyens» (comprendre : de bons petits soldats pour les démagogues de gauche).
Mais, on ne fournira surtout pas aux élèves l'occasion de se frotter à des individualistes, qui prennent leurs distances avec le troupeau et les passions collectives, qui restent sur leur quant-à-soi, dont la fierté ne se soumet pas à l'exaltation de la «bonne cause», des sceptiques devant les enthousiasmes panurgesques. Lucien Leuwen passe ton chemin.
Le cas de Maurice Genevoix est intéressant. On ne peut pas dire que ces œuvres soient de droite, mais ne pas être de gauche suffit à le condamner aux oubliettes.
La qualité de ses écrits n'est pas en cause, elle fait l'unanimité, et l'intérêt de Raboliot ou de La boite à pêche pour des jeunes est difficilement contestable, sauf bien sûr à prendre les élèves des imbéciles capables seulement de s'intéresser à ce qui leur ressemble.
Le vrai crime de Genevoix, qui l'expédie dans l'enfer des bibliothèques scolaires, est tout entier dans ses livres :
> il a pu décrire la guerre, et de quelle façon, sans jamais en accuser la capitalisme et la lutte des classes.
> ses héros sont des paysans, des braconniers et des pêcheurs, pas des ouvriers. Raboliot n'était pas plus riche que Lantier, mais surement moins apte à éveiller la conscience de classe des élèves, à faire d'eux des «citoyens», au sens si particulier que donnent à ce mot nos servants du gauchisme.
> Genevoix, écrivain naturaliste, qui connaissait mieux la nature que tous les élus écologistes de Paris pris ensemble, n'a jamais eu un mot pour un parti politique écologiste.
> Dans Trente mille jours, il a expliqué sans équivoque son refus d'être un écrivain engagé.
Non, vraiment, Genevoix, passé aux critères de notre populace enseignante, c'est pas du monde bien.
Alors, il reste lu par les «happy few» qui ont eu la chance d'être séduits, hors de l'école, par un de ses livres. Il est ainsi dans le même cas que Stendhal, Montherlant, Morand, Maupassant, Péguy et même Proust. Fameuse compagnie, au demeurant.
Mais c'est tout de même rageant. (Ca permet des allitérations en "an" qu'aurait vigoureusement condamnées Flaubert).
(Les lecteurs de Ceux de 14 auront reconnu dans la première photo ce portrait que Genevoix s'est fait tirer en permission à Verdun avant de retourner aux Eparges.)
Libellés :
instruction,
littérature
dimanche, novembre 11, 2007
Une conséquence immédiate des déficits publics
J'entends souvent, dans un style «après moi, le déluge», que, certes, je n'ai peut-être pas entièrement tort de penser que la dette et les déficits publics français vont avoir à terme des conséquences catastrophiques, mais que, pour l'instant, tout va bien et puis, en est-on si assuré, de ces conséquences catastrophiques ? Et Carpe diem.
Je n'insiste pas sur l'irresponsabilité de tels propos pourtant fort répandus.
Or c'est on ne peut plus faux :
1) La dette publique et ses intérêts, par l'intermédiaire des prélèvements obligatoires (impôts) et des prélèvements volontaires (bons du Trésor), assèchent les capacité de financement des entreprises françaises, notamment des PMEs, qui ont pourtant vocation à être créatrices d'emplois et de richesses.
La dette et les déficits publics sont de manière indirecte mais sûre un facteur important, et même principal, du chômage français (c'est tout à fait l'inverse du raisonnement keynésien si bien vu de nos élites).
Il me semble léger de soutenir que c'est une conséquence négligeable.
2) Comme il est plus risqué d'être créancier de l'Etat français, nos taux d'intérêts sont plus élevés que ceux de nos voisins (graphique JP Chevallier) et il n'y a pas besoin de sortir de l'ENA pour comprendre que ce n'est pas à notre avantage.
Donc, la dette et les déficits ont des conséquences néfastes immédiates. Inutile d'attendre 2020.
De plus, particularité française, cette dette et ses déficits n'ont pas de conséquences économiques favorables qui compenseraient leurs inconvénients, puisque la dette finance des dépenses courantes (en gros, nourrit des fonctionnaires inutiles) et non des investissements.
Bref, Carpe Diem, c'est très rigolo, mais ça ressemble à Pompéi la veille de l'éruption.
Je n'insiste pas sur l'irresponsabilité de tels propos pourtant fort répandus.
Or c'est on ne peut plus faux :
1) La dette publique et ses intérêts, par l'intermédiaire des prélèvements obligatoires (impôts) et des prélèvements volontaires (bons du Trésor), assèchent les capacité de financement des entreprises françaises, notamment des PMEs, qui ont pourtant vocation à être créatrices d'emplois et de richesses.
La dette et les déficits publics sont de manière indirecte mais sûre un facteur important, et même principal, du chômage français (c'est tout à fait l'inverse du raisonnement keynésien si bien vu de nos élites).
Il me semble léger de soutenir que c'est une conséquence négligeable.
2) Comme il est plus risqué d'être créancier de l'Etat français, nos taux d'intérêts sont plus élevés que ceux de nos voisins (graphique JP Chevallier) et il n'y a pas besoin de sortir de l'ENA pour comprendre que ce n'est pas à notre avantage.
Donc, la dette et les déficits ont des conséquences néfastes immédiates. Inutile d'attendre 2020.
De plus, particularité française, cette dette et ses déficits n'ont pas de conséquences économiques favorables qui compenseraient leurs inconvénients, puisque la dette finance des dépenses courantes (en gros, nourrit des fonctionnaires inutiles) et non des investissements.
Bref, Carpe Diem, c'est très rigolo, mais ça ressemble à Pompéi la veille de l'éruption.
vendredi, novembre 09, 2007
Question technique
Comment passe-t-on des guillemets "" par défaut aux guillemets « » par défaut ?
Ou, sinon, quelle est la combinaison de touches permettant d'avoir les guillemets « » ?
Ou, sinon, quelle est la combinaison de touches permettant d'avoir les guillemets « » ?
La France de Vichy (R. Paxton)
FFF
Il s'agit d'une relecture (j'ai lu en parallèle le Pétain, de Marc Ferro). Ce livre du début des années 70 n'a pas mal vieilli.
Que dit-il ? Essentiellement que Vichy n'a pas agi le couteau sous la gorge, mais, au contraire, a été moteur dans la collaboration avec l'envahisseur pour des raisons idéologiques, celui-ci, dont un des objectifs était de réduire la France à pas grand'chose, n'en avait que foutre d'un partenariat, même si il en a profité pour en retirer des avantages ponctuels.
De plus, si il y a eu des défections à partir de novembre 42 parce que le vent tournait, les vichystes haut placés ont été fidèles pratiquement jusqu'au bout , alors même que les événements invalidaient leurs analyses.
C'est absolument terrible pour les hommes de Vichy, mais ça rejoint ce qu'on sait que des organisations à la fois idéologiques et technocratiques (et Vichy en était le protoype en France) : elles vont jusqu'au bout de l'erreur. A ce compte, la boutade «La différence entre un train et un Polytechnicien, c'est que le train, quand il déraille, s'arrête.» n'est qu'une demi-plaisanterie. Je vous ai déjà cité l'exemple extrême de Jean Bichelonne.
Que reste-t-il de Vichy ? Hélas, beaucoup plus qu'on ne croit.
L'héritage principal, c'est la croyance technocratique. C'est l'idée que des techniciens «apolitiques» (1) brillants, et si possible surdiplomés, aux commandes de l'Etat peuvent ordonner la société et prennent des décisions meilleures que les citoyens laissés à eux-mêmes ou que les politiciens, forcément corrompus.
Cette croyance technocratique est encore très répandue dans les classes dirigeantes, qui n'ont visiblement pas lu Taine (2). Mais qu'ont-ils lu, d'ailleurs, ces gens-là, à part d'autres étatistes ?
Le second héritage, c'est le corporatisme. On ne l'appelle plus vraiment comme cela, sauf pour en dire du mal, mais il est néanmoins très présent. C'est tout ce qui fait qu'un statut, une loi, un réglement, est lié à un métier et non à l'individu.
C'est par exemple le cas des «régimes spéciaux». Notons au passage que la lutte contre les corporations était une obsession de la révolution française. Par un paradoxe de l'histoire, qui ne s'explique que par la déliquescence intellectuelle, la gauche défend aujourd'hui aussi ardemment les corporatismes que la droite. Or, les corporatismes c'est la sclérose de l'économie : si l'on avait écouté les syndicats de cochers, il n'y aurait jamais eu de chemins de fer, ou alors réglementés, taxés, limités.
Enfin, dernier héritage, une importance disproportionnée donnée à la paysannerie, plus mythifiée que réelle.
Si Vichy marque tant notre présent, c'est aussi qu'il n'était pas une rupture complète et a servi de passerelle pour prolonger des tendances déjà présentes. Pour paraphraser Tocqueville, il y a une chose qui met tous les Français d'accord, contre lui, c'est le libéralisme.
Enfin, question primordiale : Vichy a aidé, et même devancé, les exigences alemandes dans la persécution des juifs. Jacques Chirac a officiellement déclaré que, le jour de la rafle du Vel d'Hiv,«la France commettait l'irréparable». C'est aujourd'hui la vulgate politiquement correcte.
La position gaulliste, Vichy est nul et non avenu et ne représentait pas la France, n'aurait été qu'illusionisme, certes compréhensible, mais illusion tout de même.
Je suis absolument opposé à cette vision des choses : la France, les Français, étaient assommés par la défaite, la guerre continuait. Le gouvernement pétainiste n'avait pas accédé au pouvoir de manière normale, il était illégitime, il n'était pas la France, il ne représentait pas la France. La France n'étant pas libre, elle ne pouvait être responsable. Ce n'est pas la France qui commettait l'irréparable, c'était des Français, certes trop nombreux.
Je sais qu'une telle opinion n'est pas à la mode, tant pis : la grande force de l'analyse gaulliste pendant la guerre est sa cohérence, il serait dommage de l'oublier.
S'agissant de Pétain, quand tout est dit, toutes les nuances apportées, la phrase lapidaire de Mandel tient la route : «Le défaististe de 1918 est devenu le traitre de 1940.»
L'atmosphère de Vichy étant à la longue difficilement respirable, je feuillète les Mémoires de guerre de De Gaulle et je lis sa biographie par Lacouture en même temps que La France à l'heure allemande de P. Burrin.
Philippe Burrin définit assez bien le problème des dirigeants de Vichy : pas assez visionnaires et orgueilleux pour suivre De Gaulle, pas assez modestes pour se contenter d'expédier les affaires courantes.
Je trouve que ça se transpose assez bien à nos dirigeants actuels : pas assez visionnaires pour être libéraux, pas assez modestes pour s'empêcher de fourrer leurs pattes partout. Mais je suis méchant.
(1) : sauf que, évidemment, la croyance en la technocratie est déjà en soi une idée politique.
(2) : Extrait des Origines de la France contemporaine
Il s'agit d'une relecture (j'ai lu en parallèle le Pétain, de Marc Ferro). Ce livre du début des années 70 n'a pas mal vieilli.
Que dit-il ? Essentiellement que Vichy n'a pas agi le couteau sous la gorge, mais, au contraire, a été moteur dans la collaboration avec l'envahisseur pour des raisons idéologiques, celui-ci, dont un des objectifs était de réduire la France à pas grand'chose, n'en avait que foutre d'un partenariat, même si il en a profité pour en retirer des avantages ponctuels.
De plus, si il y a eu des défections à partir de novembre 42 parce que le vent tournait, les vichystes haut placés ont été fidèles pratiquement jusqu'au bout , alors même que les événements invalidaient leurs analyses.
C'est absolument terrible pour les hommes de Vichy, mais ça rejoint ce qu'on sait que des organisations à la fois idéologiques et technocratiques (et Vichy en était le protoype en France) : elles vont jusqu'au bout de l'erreur. A ce compte, la boutade «La différence entre un train et un Polytechnicien, c'est que le train, quand il déraille, s'arrête.» n'est qu'une demi-plaisanterie. Je vous ai déjà cité l'exemple extrême de Jean Bichelonne.
Que reste-t-il de Vichy ? Hélas, beaucoup plus qu'on ne croit.
L'héritage principal, c'est la croyance technocratique. C'est l'idée que des techniciens «apolitiques» (1) brillants, et si possible surdiplomés, aux commandes de l'Etat peuvent ordonner la société et prennent des décisions meilleures que les citoyens laissés à eux-mêmes ou que les politiciens, forcément corrompus.
Cette croyance technocratique est encore très répandue dans les classes dirigeantes, qui n'ont visiblement pas lu Taine (2). Mais qu'ont-ils lu, d'ailleurs, ces gens-là, à part d'autres étatistes ?
Le second héritage, c'est le corporatisme. On ne l'appelle plus vraiment comme cela, sauf pour en dire du mal, mais il est néanmoins très présent. C'est tout ce qui fait qu'un statut, une loi, un réglement, est lié à un métier et non à l'individu.
C'est par exemple le cas des «régimes spéciaux». Notons au passage que la lutte contre les corporations était une obsession de la révolution française. Par un paradoxe de l'histoire, qui ne s'explique que par la déliquescence intellectuelle, la gauche défend aujourd'hui aussi ardemment les corporatismes que la droite. Or, les corporatismes c'est la sclérose de l'économie : si l'on avait écouté les syndicats de cochers, il n'y aurait jamais eu de chemins de fer, ou alors réglementés, taxés, limités.
Enfin, dernier héritage, une importance disproportionnée donnée à la paysannerie, plus mythifiée que réelle.
Si Vichy marque tant notre présent, c'est aussi qu'il n'était pas une rupture complète et a servi de passerelle pour prolonger des tendances déjà présentes. Pour paraphraser Tocqueville, il y a une chose qui met tous les Français d'accord, contre lui, c'est le libéralisme.
Enfin, question primordiale : Vichy a aidé, et même devancé, les exigences alemandes dans la persécution des juifs. Jacques Chirac a officiellement déclaré que, le jour de la rafle du Vel d'Hiv,«la France commettait l'irréparable». C'est aujourd'hui la vulgate politiquement correcte.
La position gaulliste, Vichy est nul et non avenu et ne représentait pas la France, n'aurait été qu'illusionisme, certes compréhensible, mais illusion tout de même.
Je suis absolument opposé à cette vision des choses : la France, les Français, étaient assommés par la défaite, la guerre continuait. Le gouvernement pétainiste n'avait pas accédé au pouvoir de manière normale, il était illégitime, il n'était pas la France, il ne représentait pas la France. La France n'étant pas libre, elle ne pouvait être responsable. Ce n'est pas la France qui commettait l'irréparable, c'était des Français, certes trop nombreux.
Je sais qu'une telle opinion n'est pas à la mode, tant pis : la grande force de l'analyse gaulliste pendant la guerre est sa cohérence, il serait dommage de l'oublier.
S'agissant de Pétain, quand tout est dit, toutes les nuances apportées, la phrase lapidaire de Mandel tient la route : «Le défaististe de 1918 est devenu le traitre de 1940.»
L'atmosphère de Vichy étant à la longue difficilement respirable, je feuillète les Mémoires de guerre de De Gaulle et je lis sa biographie par Lacouture en même temps que La France à l'heure allemande de P. Burrin.
Philippe Burrin définit assez bien le problème des dirigeants de Vichy : pas assez visionnaires et orgueilleux pour suivre De Gaulle, pas assez modestes pour se contenter d'expédier les affaires courantes.
Je trouve que ça se transpose assez bien à nos dirigeants actuels : pas assez visionnaires pour être libéraux, pas assez modestes pour s'empêcher de fourrer leurs pattes partout. Mais je suis méchant.
(1) : sauf que, évidemment, la croyance en la technocratie est déjà en soi une idée politique.
(2) : Extrait des Origines de la France contemporaine
Fonte des glaces du pôle nord : les écolos sont vraiment des guignols !
Je sais que je ne devrais pas tant mépriser les écolos que je rencontre, car ils ont beau me faire rire, ils n'en sont pas moins néfastes par les décisions mal venues qu'ils provoquent.
Je vous raconte : un écolo plus que convaincu, proche de l'endoctriné (vous voyez le genre : qui n'écoute ni n'entend rien), m'explique que la fonte des glaces du pôle nord va faire monter le niveau des océans.
Interloqué, ayant entendu parler du principe d'Archimède, j'insiste : «Les glaces du pôle nord sont flottantes. En vertu du principe d'Archimède, leur fonte (très hypothétique) ne changera pas le niveau des océans d'un millimètre. Tu es sûr que tu ne confonds pas avec le pôle sud ?»
Non, non, j'ai tort, je n'ai rien compris, il ne me traite pas de négationniste ou de «pire qu'Hitler», mais le ton y est. Je dois aussi manger des enfants au petit déjeuner.
Pas encore découragé, j'essaie une subtile analogie : «Quand tu mets un glaçon dans ton Martini, est-ce que le niveau de liquide a changé quand le glaçon a fondu ?"
Réponse : «Je n'attends jamais que le glaçon fonde.» J'aurais du m'en douter.
Découragé, je passe à autre chose.
Un peu plus tard, par quelqu'un d'autre, j'en ai entendu une excellente : «La dioxine, même à dose zéro, c'est toxique.» Un rien abattu par mon expérience précédente, j'ai aussitôt détourné la conversation en me disant que, vu le nombre de gogos qui croient aux vertus de l'homéopathie, j'allais encore m'embarquer dans une histoire sans fin.
Ca fait quand même deux capitulations face à l'obscurantisme en quelques heures, j'ai un peu honte.
Quand je vois le niveau de méconnaissance des mécanismes biologiques et écologiques les plus élémentaires de la population française, je suis terrifié par la démocratie d'opinion qui se met en place par l'intermédiaire des sondages (1). Ce sont donc les sondeurs (et les clients des sondeurs) qui orientent la politique en décidant ce qui mérite sondage et ce qui ne mérite pas sondage.
Je rappelle pour mémoire la base de la démocratie représentative : le peuple n'a ni compétence ni vocation à donner son avis sur tout, c'est pourquoi il élit des représentants qui, eux, ont la responsabilité de prendre les décisions, éventuellement en s'entourant de l'avis d'experts.
A l'inverse, la démocratie d'opinion favorise la démagogie et les peurs collectives.
Le cas des OGMs est lumineux : il y en a des millions d'hectares cultivés dans le monde, aucune toxicité sur l'homme n'a été démontrée jusqu'à maintenant, les OGMs ont des vertus certaines concernant les carences alimentaires dans les pays pauvres et l'emploi de pesticides dans les pays riches tandis que leurs dangers sont hypothétiques. De plus, on sait qu'on va importer de plus en plus de produits contenant des OGMs.
La décision rationnelle consisterait donc à en autoriser la culture et la commercialisation éventuellement avec un suivi particulier.
Il est probable qu'au fur et à mesure de leur emploi, certains dangers de OGMs apparaitront (2) et pourront être traités. Mais, au moins, nous profiterons des avantages des OGMs.
Mais, non, pas du tout. On repousse la culture des OGMs en France aux calendes grecques sur des bases purement émotionnelles.
Nota : vous me direz que le titre est un peu fort, je prends tous les écolos pour des guignols alors que je n'en cite que deux. Mais comme j'ai rarement rencontré un écolo dont les propos tenaient la route, je dois soit en conclure que je n'ai pas de chance et que j'attire les guignols, soit que les écolos ne sont pas très sérieux.
Au fait, je rassure les amis des ours, leurs problèmes n'ont pas grand rapport avec un quelconque réchauffement climatique.
(1) : 40 % des sondés ont répondu qu'ils ingèreraient des gènes de tomates si ils mangeaient des tomates OGM mais n'en ingèrent pas en mangeant des tomates "naturelles" (concept étrange puisque que toutes les tomates commercialisées sont issues de processus de sélection absolument artificiels). Je rappelle que l'on ingère des gènes chaque fois que l'on mange (sauf alimentation très particulière).
(2) : en effet, tout, absolument tout, ce que nous mangeons est dangereux, c'est une question de dose : essayer donc de boire 50 litres d'eau ou de manger 20 kg de sucre en une journée et une question de population : un kilo de sucre sera toxique pour un diabétique et bienvenu pour un hypoglicémique. Il doit donc bien se trouver une dose, un cas d'emploi et une population pour lesquels les OGMs sont toxiques. Le tout est, une fois cela découvert, de juger si c'est grave ou non.
Je vous raconte : un écolo plus que convaincu, proche de l'endoctriné (vous voyez le genre : qui n'écoute ni n'entend rien), m'explique que la fonte des glaces du pôle nord va faire monter le niveau des océans.
Interloqué, ayant entendu parler du principe d'Archimède, j'insiste : «Les glaces du pôle nord sont flottantes. En vertu du principe d'Archimède, leur fonte (très hypothétique) ne changera pas le niveau des océans d'un millimètre. Tu es sûr que tu ne confonds pas avec le pôle sud ?»
Non, non, j'ai tort, je n'ai rien compris, il ne me traite pas de négationniste ou de «pire qu'Hitler», mais le ton y est. Je dois aussi manger des enfants au petit déjeuner.
Pas encore découragé, j'essaie une subtile analogie : «Quand tu mets un glaçon dans ton Martini, est-ce que le niveau de liquide a changé quand le glaçon a fondu ?"
Réponse : «Je n'attends jamais que le glaçon fonde.» J'aurais du m'en douter.
Découragé, je passe à autre chose.
Un peu plus tard, par quelqu'un d'autre, j'en ai entendu une excellente : «La dioxine, même à dose zéro, c'est toxique.» Un rien abattu par mon expérience précédente, j'ai aussitôt détourné la conversation en me disant que, vu le nombre de gogos qui croient aux vertus de l'homéopathie, j'allais encore m'embarquer dans une histoire sans fin.
Ca fait quand même deux capitulations face à l'obscurantisme en quelques heures, j'ai un peu honte.
Quand je vois le niveau de méconnaissance des mécanismes biologiques et écologiques les plus élémentaires de la population française, je suis terrifié par la démocratie d'opinion qui se met en place par l'intermédiaire des sondages (1). Ce sont donc les sondeurs (et les clients des sondeurs) qui orientent la politique en décidant ce qui mérite sondage et ce qui ne mérite pas sondage.
Je rappelle pour mémoire la base de la démocratie représentative : le peuple n'a ni compétence ni vocation à donner son avis sur tout, c'est pourquoi il élit des représentants qui, eux, ont la responsabilité de prendre les décisions, éventuellement en s'entourant de l'avis d'experts.
A l'inverse, la démocratie d'opinion favorise la démagogie et les peurs collectives.
Le cas des OGMs est lumineux : il y en a des millions d'hectares cultivés dans le monde, aucune toxicité sur l'homme n'a été démontrée jusqu'à maintenant, les OGMs ont des vertus certaines concernant les carences alimentaires dans les pays pauvres et l'emploi de pesticides dans les pays riches tandis que leurs dangers sont hypothétiques. De plus, on sait qu'on va importer de plus en plus de produits contenant des OGMs.
La décision rationnelle consisterait donc à en autoriser la culture et la commercialisation éventuellement avec un suivi particulier.
Il est probable qu'au fur et à mesure de leur emploi, certains dangers de OGMs apparaitront (2) et pourront être traités. Mais, au moins, nous profiterons des avantages des OGMs.
Mais, non, pas du tout. On repousse la culture des OGMs en France aux calendes grecques sur des bases purement émotionnelles.
Nota : vous me direz que le titre est un peu fort, je prends tous les écolos pour des guignols alors que je n'en cite que deux. Mais comme j'ai rarement rencontré un écolo dont les propos tenaient la route, je dois soit en conclure que je n'ai pas de chance et que j'attire les guignols, soit que les écolos ne sont pas très sérieux.
Au fait, je rassure les amis des ours, leurs problèmes n'ont pas grand rapport avec un quelconque réchauffement climatique.
(1) : 40 % des sondés ont répondu qu'ils ingèreraient des gènes de tomates si ils mangeaient des tomates OGM mais n'en ingèrent pas en mangeant des tomates "naturelles" (concept étrange puisque que toutes les tomates commercialisées sont issues de processus de sélection absolument artificiels). Je rappelle que l'on ingère des gènes chaque fois que l'on mange (sauf alimentation très particulière).
(2) : en effet, tout, absolument tout, ce que nous mangeons est dangereux, c'est une question de dose : essayer donc de boire 50 litres d'eau ou de manger 20 kg de sucre en une journée et une question de population : un kilo de sucre sera toxique pour un diabétique et bienvenu pour un hypoglicémique. Il doit donc bien se trouver une dose, un cas d'emploi et une population pour lesquels les OGMs sont toxiques. Le tout est, une fois cela découvert, de juger si c'est grave ou non.
mardi, novembre 06, 2007
Un étrange blocage français
Alors que se profile la crise d'une économie française déjà fragile, le gouvernement se débat avec les histoires de pouvoir d'achat et, dans une moindre mesure, de chômage.
Yves de Kerdrel rappelle qu'Henri Guaino, le pousse-au-crime du gouvernement, avait proposé de remettre au goût du jour l'indexation des salaires sur les prix ! Pourquoi pas rétablir le contrôle des prix, pendant qu'on y est ?
Ainsi, en économie, la France essaie tout ce qui ne marche pas et rien de ce qui marche.
Car la solution des problèmes de pouvoir d'achat est absolument limpide, ne recèle aucun mystère, elle est parfaitement connue et profite d'abord aux plus pauvres :
> libérer le travail (cumul emploi-retraite, heures supp., etc ...)
> diminuer les impôts grâce àune diminution proportionnelle des dépenses et des effectifs publics
Quelquefois, on nous dit savoir quelle réforme il faut faire mais pas comment la faire. Dans le cas présent, la question ne se pose même pas : une loi pour abroger les articles du code du travail qui gênent et le non-remplacement des départs à la retraite de fonctionnaires suffisent.
Alors pourquoi continue-t-on à se trifouiller la cervelle pour trouver des idées tordues qui ne résoudront pas un problème dont la solution est simple et universellement connue ?
Tout simplement parce que la solution en question a deux graves défauts :
> elle revient à constater que, oui, nous vivons dans une économie de marché
> l'Etat ne fait plus, ne touche plus à tout, mais se retire
Bref, la France préfère vivre dans l'illusion d'une «autre politique» et du maternage étatique. Peu importe que cette illusion soit payée au prix du chomâge et d'une économie stagnante.
Qui a dit que les Français étaient matérialistes ? Pour entretenir un mirage, ils sont prêts à subir des déboires bien réels.
J'ironise, car le mécanisme est lui aussi connu et un rien sordide : chacun refuse que l'Etat, qui nous conduit à la faillite collective, recule car chacun espère en profiter et «après moi, le déluge».
Certains vont même jusqu'à affirmer, au nom d'une vision du monde dont, je le dis gentiment, la pertinence reste à démontrer, que le vrai coupable est le capitalisme et non pas l'Etat français. Ben voyons ! Et en attendant que cette proposition indémontrable soit démontrée, on ne touche à rien. Grandiose !
samedi, novembre 03, 2007
«La catastrophe de Seveso n'a tué que le directeur de l'usine : il a été assassiné par les Brigades Rouges»
La phrase titre de ce message introduit Les Prêcheurs de l'apocalypse (Pour en finir avec les délires écologiques et sanitaires), de Jean de Kervasdoué.
Je vous fais le compte-rendu quand je l'ai lu.
Je n'en suis qu'au début, mais ce que demande l'auteur n'est qu'un peu plus de raison pour ne pas dire d'intelligence. Il prend l'exemple de la circulation à Paris :
> les travaux delanoesques n'ont pas permis à Paris d'améliorer sa qualité de l'air plus que les grandes métropoles comparables. On peut même se demander si le bilan global de ces travaux n'est pas négatif.
> Les sommes ainsi consacrées pour des profits très incertains auraient permis à coup sûr de transformer l'accès à cette ville pour les handicapés.
> on a peut-être remplacé des morts statistiques par pollution par des morts réelles par accidents de la route.
> la consommation d'énergie d'une ville étant inversement proportionnelle à sa densité de population, il est plus cohérent de travailler sur l'habitat que sur le plan de circulation, d'où l'idée de Delanoe des tours à Paris (1), rejetées par ses bobos ayatollahs verts, qui sont pires que des cons, qui sont profondément néfastes.
> l'électricité française étant produite à 95 % sans pollution atmosphérique (barrages + nucléaire), il aurait été plus judicieux de promouvoir à Paris scooters et voiturettes électriques, qui sont plus pratiques que les vélos et auraient donc été plus utilisés, que Vélib. Mais voilà, l'idéologie, la verte comme les autres, consiste justement à nier les faits et les raisonnements.
(1) : je précise que j'ai vécu dans une tour de Beaugrenelle, dans le 15ème, et que c'est tout ce qu'il y a d'agréable, j'y retournerais avec plaisir. Paris n'est pas Sarcelles.
Je vous fais le compte-rendu quand je l'ai lu.
Je n'en suis qu'au début, mais ce que demande l'auteur n'est qu'un peu plus de raison pour ne pas dire d'intelligence. Il prend l'exemple de la circulation à Paris :
> les travaux delanoesques n'ont pas permis à Paris d'améliorer sa qualité de l'air plus que les grandes métropoles comparables. On peut même se demander si le bilan global de ces travaux n'est pas négatif.
> Les sommes ainsi consacrées pour des profits très incertains auraient permis à coup sûr de transformer l'accès à cette ville pour les handicapés.
> on a peut-être remplacé des morts statistiques par pollution par des morts réelles par accidents de la route.
> la consommation d'énergie d'une ville étant inversement proportionnelle à sa densité de population, il est plus cohérent de travailler sur l'habitat que sur le plan de circulation, d'où l'idée de Delanoe des tours à Paris (1), rejetées par ses bobos ayatollahs verts, qui sont pires que des cons, qui sont profondément néfastes.
> l'électricité française étant produite à 95 % sans pollution atmosphérique (barrages + nucléaire), il aurait été plus judicieux de promouvoir à Paris scooters et voiturettes électriques, qui sont plus pratiques que les vélos et auraient donc été plus utilisés, que Vélib. Mais voilà, l'idéologie, la verte comme les autres, consiste justement à nier les faits et les raisonnements.
(1) : je précise que j'ai vécu dans une tour de Beaugrenelle, dans le 15ème, et que c'est tout ce qu'il y a d'agréable, j'y retournerais avec plaisir. Paris n'est pas Sarcelles.
vendredi, novembre 02, 2007
Ecologie : quand on voit ce qu'on voit ...
Vu sur les commentaires du journal Le Monde, «Le nucléaire est le plus grand danger qui menace l'humanité. Souvenons nous de Tchernobyl.»
Très bonne idée, souvenons nous en : les bilans sont très variés, les estimations les plus raisonnables font état de quelques milliers de morts et les plus catastrophistes de quelques dizaines de milliers de morts. La pollution des centrales au charbon fait sans doute plus de morts annuelles en Chine.
De plus, Tchernobyl est le pire cas possible : technologie du réacteur dangereuse et absence d'enceinte de confinement.
Si le plus grand danger qui menace l'humanité fait quelques dizaines de milliers de morts en 50 ans, je signe des deux mains.
J'ai une nette tendance à prendre les écolos pour des cons (je vous prie de m'en excuser), mais il faut avouer qu'ils le cherchent !
Ajout du 3/11 : Kervasdoué (voir message suivant) évalue le nombre de décès directs dus à la catastrophe de Tchernobyl à 56 et le nombre de décès indirects, avec toutes les précautions que cette notion nécessite, au pire à quelques centaines.
Puisque Tchernobyl est la plus grosse catastrophe nucléaire à ce jour, on est très loin du «nucléaire, le plus grand danger qui menace l'humanité».
Il faudrait des milliers de Tchernobyl pour que le nucléaire prenne rang au sein des fléaux de l'humanité. Le paludisme (mais il est vrai que c'est une maladie de pauvres, donc sans intérêt) fait des millions de morts tous les ans, pas des morts statistiques ou fantasmés par des calculs bidons, mais des vrais morts, qui ne se relèvent pas à la fin du spectacle (1).
Je ne dis d'ailleurs pas que le nucléaire est sans danger.
Je dis juste, mais c'est primordial, que quand on verse dans le fantasme, il n'y a plus d'évaluations des risques possibles ni de décisions rationnelles.
La hiérarchie des peurs remplace la hiérarchie des rapports gains/risques mesurés, c'est le retour au moyen-âge.
(1) : c'est ce qui me fait penser quelquefois que les écolos sont des salauds : le DDT, qui éradiquait le paludisme et sauvait des millions de vies (de pauvres), a été interdit sous la pression des (riches) ornithologues de Long Island. Ca ne vous donne pas envie de vomir ?
Les OGMs, c'est la même histoire : si un certain niveau de toxicité à des doses absorbées réalistes était prouvée (ce qui n'est même pas le cas), faudrait-il les interdire si ils permettent de sauver des millions d'hommes de la malnutrition ?
Les écolos sont trop souvent des nombrilistes.
jeudi, novembre 01, 2007
Les progrès inexistants des modélisations climatiques
Qu'est-ce que la sensibilité climatique ?
Cet article explique que, malgré la multiplication des crédits, des chercheurs, du raffinement des modèles et de la puissance des ordinateurs, les modèles climatiques ont fait très peu de progrès depuis 30 ans.
Ca ne m'étonne pas, vu que je pense, à l'instar de Marcel Leroux, de Claude Allègre et de beaucoup d'autres climatologues, que la modélisation climatique est une impasse conceptuelle, pour les mêmes raisons qu'on sait que, quelle que soit la puissance des ordinateurs, on n'arrivera jamais à modéliser la météo au-delà de trois semaines (1).
Cet engouement pour les modèles numériques repose sur de mauvaises raisons :
> c'est spectaculaire et médiatique, c'est donc vendeur. Ca fait de jolies couleurs et tout le monde croit, à tort, pouvoir comprendre.
> on le fait non pas parce que c'est la meilleure voie, mais parce que c'est la plus familière, exactement comme l'ivrogne qui cherche ses clés sous le lampadaire parce que c'est là qu'il y a de la lumière alors qu'il a perdu ses clés devant la porte.
Ca ne serait pas bien grave si la climatologie n'était qu'une querelle entre climatologues (2), malheureusement, ce n'est pas le cas, ce qui entraine deux conséquences très néfastes :
> un abondant gaspillage de crédits de recherche sur des modèles climatiques qui ne progressent pas aussi vite que leur coût.
> des décisions politiques gravissimes sont prises ou fortement conseillées sur la base de ces modèles, qui, pour le dire gentiment, reposent sur du sable. Nous aurons l'air bien bête aux yeux de nos descendants si nous nous engageons dans les voies pénibles promues par les écolos sur des bases si fragiles (3).
(1) : l'analogie entre météo et climatologie tient la route, contrairement à ce qu'écrivent certains mal informés et, de toute façon, les différences sont au détriment de la climatologie, qui est encore plus complexe que la météo.
(2) : d'ailleurs, je soupçonne que si la climatologie était restée entre climatologues, les modèles numériques n'auraient pas une telle faveur : c'est leur coté grand public, donc pourvoyeur d'abondants crédits, qui les maintient sur le devant de la scène malgré leur absence de solidité scientifique.
(3) : et qu'on ne me sorte pas le principe pour les couillons, pardon, de précaution : si on ne sait pas, on ne sait pas (tant qu'à ne pas savoir, on peut imaginer qu'une réduction du CO2 entraine un catastrophique refroidissement : les gens se polarisent sur le réchauffement et trouvent que c'est une précaution de réduire les émissions de CO2, même sans savoir, parce que c'est la peur du moment. Sans en savoir plus, si ils avaient peur du refroidissement, ils trouveraient que c'est une précaution d'augmenter le CO2. Le principe de précaution est fondamentalement irrationnel.)
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