Je ne parlerai pas d'esprit munichois, le terme a été tellement galvaudé. Pourtant, l'attitude des socialistes français me met très mal à l'aise.
En Afghanistan (ailleurs dans le monde aussi), il y a des hommes qui nous considèrent comme leurs ennemis,
que nous soyions chez eux ou non, et qui sont même prêts à mourir pour nous tuer.
De fait, ils sont en guerre contre nous. Nous pouvons choisir de ne pas nous défendre, ça ne les empêchera pas de nous attaquer.
Il se trouvent que ces hommes, qui, pour la plupart ne sont pas Afghans, trouvent refuge en Afghanistan, en Iran, au Pakistan, au Yemen, peut-être dans une moindre mesure en Syrie et en Arabie Saoudite.
Nous avons choisi en 2001 d'attaquer leur sanctuaire principal, qui était l'Afghanistan, (et, sans le dire, de laisser les Américains tenter de controler le Pakistan).
Tout cela, nos socialistes semblent l'avoir oublié, obnubilés qu'ils sont par le désir de contredire Nicolas Sarkozy. Puéril ? Mesquin ? Idiot ? Criminel ? Lâche ? Probablement un peu de tout cela.
**********************
Afghanistan : le PS peu résistant face aux djihadistes
Yan Rioufol 22 septembre
Le
parti socialiste a prévenu: il ne validera pas, ce lundi après-midi, la stratégie de
Nicolas Sarkozy en
Afghanistan, à l'issue des débats parlementaires. Hier,
Arnaud Montebourg laissait présager un vote négatif. Ce matin,
Bruno Le Roux suggérait une abstention. Pour autant, le PS ne devrait pas plaider pour un retrait immédiat des troupes françaises. Bref, un grand flou enveloppe les positions de la gauche, prioritairement soucieuse de coller à une opinion majoritairement hostile à un engagement militaire de la France. Or, ce peu de goût du PS pour une résistance face au djihadisme international laisse voir une démobilisation et un manque de solidarité avec les démocraties, qui risque d'être perçue comme une première victoire pour les
talibans.
"La guerre contre le terrorisme ne peut être gagnée", répètent les socialistes qui oublient que
Barack Obama, leur modèle, appelle à le "combattre" et à "éradiquer les terroristes qui mettent en péril notre sécurité en Afghanistan". Il est évident que la guerre n'est pas une fin en soi et qu'une telle option doit aussi développer des soutiens aux populations et engager des reconstructions. C'est cette stratégie qui est en train de porter ses fruits en
Irak, où 79 milliards de dollars vont être consacrés à la reconstruction en 2009, grâce aux hausses du pétrole. Hier, un appel aux investisseurs a même été lancé pour construire, à Bagdad, le premier complexe touristique de luxe avec golf, spas et hôtel six étoiles.
George W. Bush peut réussir son pari d'un Irak démocratique [Etant favorable initialement à l'intervention américaine en Irak, j'ai eu ensuite beaucoup de doutes, maintenat, j'en viens à croire que j'avais peut-être raison].
Ce que je dis là est inaudible, je le sais. D'autant que la situation irakienne est encore fragile. Il n'empêche : c'est bien la poursuite de la guerre engagée par Bush contre les "islamo-fascistes", après le 11 septembre 2001, qui est de plus en plus comprise comme une évidence par les dirigeants européens. Aussi, quand le PS refuse de voir la France devenir le "supplétif des Américains" et cautionner encore davantage l'Otan, le parti persiste à juger ce conflit à travers un anti-atlantisme qui n'a plus de sens, à l'heure où l'Occident est appelé à faire front commun pour défendre ses valeurs. Cette guerre passe actuellement par l'Afghanistan. Le monde libre, auquel aspirent nombre de musulmans, ne peut se permettre de la perdre.
**********************
Afghanistan, la fin de l'unité
L'éditorial du Figaro, Paul-Henri du Limbert, 23 septembre.
«Dans les circonstances présentes, nous devons veiller plus que jamais à maintenir notre unité nationale autour des valeurs du pacte républicain. Ce sont précisément ces valeurs que le terrorisme veut nier.» C'était le 3 octobre 2001 à l'Assemblée nationale, et l'orateur s'appelait Lionel Jospin, alors premier ministre de Jacques Chirac. Sept semaines plus tard, les premières troupes françaises étaient envoyées en Afghanistan. Sept ans plus tard, c'en est donc terminé de l'«unité nationale».
Pour justifier leur non à la prolongation du mandat des forces françaises en Afghanistan, les socialistes ont usé d'arguments qui n'ont rien d'anodin et que chacun a bien en tête, à gauche comme à droite. Les risques d'engrenage ? Les risques d'enlisement ? Bien entendu qu'ils existent. Comme ils existaient lorsque François Mitterrand, jugeant que la France ne pouvait pas «être le faux frère de l'Occident», avait décidé que le pays serait de la première guerre du Golfe et que ses soldats agiraient sous commandement américain. Personne à gauche - à part le fracassant Jean-Pierre Chevènement - n'avait alors parlé de «dérive atlantiste». L'«insulte», si c'en est une, est aujourd'hui lancée à la tête de Nicolas Sarkozy.
Mais peut-on parler de «dérive atlantiste» lorsque des soldats de trente-neuf pays, dont vingt-cinq de l'Union européenne, sont engagés sur le théâtre afghan ? Au nom de quelle logique condamnable faudrait-il, comme l'a souligné François Fillon, «laisser à nos partenaires le soin de combattre pour nous» ? Parmi ces pays, beaucoup ont un avis très négatif sur les deux mandats de George Bush, mais ça ne les empêche pas de participer à l'«effort de guerre» contre le terrorisme international. Surtout, ils ont entendu John McCain et Barack Obama annoncer qu'en cas de victoire en novembre prochain la politique américaine en Afghanistan serait maintenue, voire amplifiée. Eux savent que le problème, ce n'est pas George Bush, mais bien les talibans.
Les socialistes répondent à tous ces arguments en expliquant qu'ils ne demandent pas un retrait immédiat des troupes françaises, mais un calendrier sur la durée de leur mission. Certes, mais, dans une guerre, doit-on annoncer à l'ennemi à quel moment on cessera de le combattre ?
Dans cette affaire, qui est une affaire grave puisqu'il s'agit de la guerre, les socialistes agissent avec un brin de légèreté. Lucides, quelques-uns parmi eux ont tenté de mettre en garde contre une position qui «ferait la part belle» aux talibans. Ils n'ont malheureusement pas été entendus par leurs camarades qui, comme souvent depuis mai 2007, ont trouvé dans ce débat une nouvelle mauvaise raison de cibler Nicolas Sarkozy. Oubliant au passage les appels à l'«unité nationale» lancés par Lionel Jospin il y a sept ans dans ce même Hémicycle. La situation en Afghanistan a changé depuis ? Peut-être, mais, malheureusement, la guerre contre le terrorisme n'est pas encore finie.