dimanche, février 28, 2016

Tout va plus que bien

AFP :

L'homme soupçonné d'avoir volé un véhicule puis renversé et grièvement blessé un enfant à Paris hier était sorti de prison depuis quelques jours et porte douze condamnations à son casier judiciaire, a appris l'AFP aujourd'hui de source judiciaire.

Cet homme de 35 ans a été arrêté pendant sa fuite, sur l'autoroute A3 au niveau d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), après avoir tenté de braquer un fast-food. En état d'alcoolémie, "il a foncé en direction des policiers" lors de son interpellation, des faits qui pourraient être qualifiés de tentative d'homicide sur policier s'il est mis en examen à l'issue de sa garde à vue, a expliqué la source judiciaire.

Le mec a un casier judiciaire, il faut un semi-remorque pour le transporter et il sortait de prison. Tout va plus que bien.

samedi, février 27, 2016

Salon de l'Agriculture : le naufrage d'un pouvoir ayant perdu toute légitimité est aussi celui de la France



Pour une analyse avec laquelle je suis entièrement d'accord (à part l'histoire stupide d'autosuffisance), voir Eric Verheaghe : Agriculture: une première jacquerie contre le roi Hollande.

Ce qui arrive à la paysannerie française est un drame dont on ne peut minimiser la portée politique au sens le plus lourd. Il s'agit tout simplement d'éradiquer ce qui fait de la France un pays et non un territoire administratif indifférencié.

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Les européistes béats touchent ici au paradoxe qu’ils n’expliquent jamais.

À les entendre, l’Europe, c’est forcément la prospérité, le progrès, la paix, le bonheur des peuples. Au nom de cette idéologie bêlante, toujours présentée de façon péremptoire et méprisante comme le seul discours sérieux qui puisse être tenu quand on est intelligent et responsable, une intégration renforcée dans l’Union est la seule façon de retrouver la croissance. En dehors de l’Europe, point de salut.

Dans le même temps, toutes les statistiques publiques produites depuis l’avénement de l’euro montrent le contraire : la croissance est plus faible dans la zone euro que dans le reste du monde, et la France reste accrochée à un chômage de masse, avec des armées d’exclus et des marges dégradées pour les entreprises. Des difficultés sociales sérieuses apparaissent. La désindustrialisation galope.

Il y a bien entendu un paradoxe caché derrière l’idéologie européiste, qu’aucun de ses défenseurs ne prend le temps d’éclaircir: l’Europe, c’est la prospérité assurée pour certains Européens, mais pas pour tous. Et c’est le progrès pour certains, mais pas pour tous.

L’agriculture: dernière spécificité nationale à éradiquer Dans le « pas pour tous »… il faut comprendre que l’Europe, telle qu’elle est conçue par les europhiles français, a une utilité première : débarrasser la France de ses spécificités nationales, qui sont autant de freins dans la course à une intégration au coeur d’un monde atlantiste.

Parmi ces freins, notre agriculture constitue un mets de choix. Avec nos petites exploitations plus ou moins rétrogrades, souvent subventionnées, chouchoutées, nous disposons d’une sorte de réduit national qui fait horreur au grand monde lisse rêvé par les adeptes de l’Europe mondialisée. La passivité de Le Foll depuis début 2015 sur la disparition des quotas laitiers en est une preuve : au-delà de la posture de regret, pourquoi se battre contre un mouvement historique souhaitable ? Et qu’y a-t-il de plus souhaitable que de voir la France débarrassée de cette vieille scorie que sont ses paysans ?

Tout dépend, évidemment, de nos options politiques. Voulons-nous une France intégrée à une irréversible division européenne du travail, ou nous dépendrons, pour notre suffisance alimentaire, de nos voisins ? Et où nos vieilles exploitations personnelles disparaîtront au profit d’une industrie de la terre? Ou voulons-nous garder notre indépendance régaliennes en subventionnant une agriculture moins rentable que celle de nos voisins, plus chère, mais qui nous garantira notre suffisance alimentaire le jour venu ?

C’est ce débat-à qu’il nous faut avoir, et notre naufrage politique, c’est que ce sujet-là est tabou. ***********

Nicolas Sarkozy et François Hollande devraient être fusillés ou exilés en Terre Adélie pour trahison (je n'écris pas cela à la légère : si, par un  coup de baguette magique, je me retrouvais président de la république, j'hésiterais réellement entre l'exécution et l'exil pour ces deux-là, pour bien marquer que le renoncement, la trahison et l'irresponsabilité s'arrêtent).

Un président hué au salon de l'agriculture, ce n'est pas tout à fait une première. Ce qui est nouveau, c'est le sentiment partagé que le pouvoir, à force de faillir et de trahir, a perdu toute légitimité et ne s'impose plus que par la force de la police.

Je me moquais récemment des généraux français qui font mine de ne pas comprendre la différence fondamentale entre légalité et légitimité. La légitimité est ce qui fait qu'on consent positivement à obéir à la loi et non pas négativement, par peur du gendarme. Eternelle opposition entre l'autorité et le pouvoir.

Les Français d'en bas la comprennent de plus en plus clairement. Je suis étonné du nombre de réflexions que j'entends en ce sens, spécialement de gens que je ne classe pas parmi les rebelles.

Il faut en revenir à la sagesse gaullienne. La raison d'être de l'Etat est la défense de la nation. S'il manque à cette mission, pire, s'il trahit sciemment cette mission (c'est le cas de toutes les Collaborations), il n'y a plus de raisons de consentir à lui obéir. Il perd sa légitimité. Et peu importent les autres mission subalternes qu'il peut accomplir.

La défense ne se limite pas au militaire. D'une manière ou d'une autre, elle recouvre toutes les fonctions régaliennes. Or, nous avons depuis quarante ans un Etat qui délaisse ses missions régaliennes au profit de missions accessoires, plus payantes électoralement.

Les Français malheureux sont en train de présenter la facture de ces errements clientélistes et idéologiques. Et il n'est pas sûr du tout que le peuple sorte vainqueur de cette confrontation. Mais les années à venir vont être intéressantes. Pour moi, le pivot de tout cela, c'est la banqueroute. Est-ce qu'elle aura lieu ou non ?


Le drame paysan français

La France est un pays à la culture profondément paysanne, même s'il n'y a presque plus de paysans, comme c'est un pays chrétien, même s'il n'y a presque plus de chrétiens.

La destruction de la paysannerie française fait pleinement partie du projet de destruction de la France qui est la ligne directrice de notre technocratie depuis les années 70.

Le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend fou absolument . Pourquoi détruire la France ? Parce que nos technocrates, à force de pouvoir sans contrôle ni contrepoids, ont la tête qui a enflé au point d'exploser. La France n'est pas assez grande, pas assez ouverte, pas assez tout, pour Leurs Majestés Technocratiques. La France, au fond, n'a qu'un défaut : c'est d'être seulement la France. Seuls l'Europe ou, mieux encore, le Monde, sont à l'échelle qui convient à Leurs Majestés Technocratiques. Et ça donne les Christine Lagarde, les Pascal Lamy, les Moscou-Vichy, etc. Il faut donc renier leurs petites origines françaises pour accéder à l'échelle du Monde et de l'Humanité.

Maintenant qu'on a compris pourquoi Leurs Majestés Technocratiques veulent détruire la France, on comprend aussi sans difficulté pourquoi ces petits marquis gonflés de vanité n'ont eu de cesse de saper la paysannerie, qui en est un pilier.

On peut examiner les mécanismes qui leur ont permis d'atteindre la victoire.

La phrase de Pompidou « Arrêtez d'emmerder les Français ! » est très profonde sous ses allures triviales. C'est bien en emmerdant constamment les Français par mille piqures d'épingle réglementaires, dont aucune individuellement n'est mortelle, que la technostructure a réussi, comme dans le supplice chinois des mille entailles, à réduire les Français, et au premier rang desquels les paysans, à l'état de loques abouliques, encore capables de protester mais plus de se révolter. Et puis, il y a les subventions, qui est comme la drogue un moyen de mettre en état de dépendance, et donc de contrôler.

Petite histoire de la politique agricole commune

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Fait sans précédent dans les négociations internationales , l'Europe ( et spécialement la technocratie française) réformèrent la PAC en 1992 pour anticiper les demandes de la partie adverse : remplacement les soutien des prix agricole par des subventions, système jugé plus moderne parce qu'il était américain. Ce fut pour la vieille France paysanne le «coup du lapin» : la déconnection prix-revenu les frappa dans leur honneur , ce système beaucoup plus cher pour les finances publiques, les faisant apparaître désormais, aux yeux du reste de la société, comme des assistés, avant qu'ils ne soient aussi tenus pour des pollueurs. La baisse de prix corrélative profita plus à l'industrie agro-alimentaire qu'aux consommateurs.

Le même année 1992 était votée la loi Joxe dont le but avoué était la disparition à terme des 36 000 communes rurales jugées archaïques parce qu'elles ne coûtaient pas assez cher.

Face à la complaisance des négociateurs européens, la partie américaine tordit le bras de la commission de Bruxelles pour lui faire accepter les accords de Blair House (1993) , consolidés par l'Accord de Casablanca (1995) prévoyant le démantèlement des politiques européennes de soutien ( pas plus lourdes pourtant que les américaines, moins que les suisses ou les japonaises ). L'habileté de nos adversaires fut d'introduire une «clause de paix» qui ne rendait les décisions exécutoires qu'au terme d'un délai d'environ dix ans. Etaient particulièrement touchées les céréales et l'élevage ( notamment laitier).

Le délai passé, il fallut bien appliquer l'accord . L'affaiblissement de la PAC deuxième manière qui en résulta au milieu des années deux mille coïncida avec la mise en place de l'euro où l'Allemagne se tailla d'emblée un fort avantage compétitif particulièrement sensible dans l'agriculture. La mise en valeur des anciens kolkhozes de la RDA, le recours à une main d'oeuvre bon marché venue de l'Est (pas de SMIC agricole!) , la sous-traitance polonaise et le coût plus faible des facteurs permirent très vite à l'agriculture allemande, qui avait toujours été déficitaire par rapport à la française, de devenir excédentaire, particulièrement pour le porc, la viande bovine et le lait. Quand les taux de change avaient désavantagé l'Allemagne, la France était venue à son secours par les «montants compensatoires» (1969-1986) ; aucun geste en sens inverse cette fois de la part de l'Allemagne; il est vrai que les gouvernements français ne lui ont rien demandé ! Les prix tirés comme jamais vers le bas provoquent le désespoir de nombreux éleveurs (un suicide tous les deux jours ! ), par ailleurs harcelés par des contrôle sanitaires et environnementaux de plus en plus tatillons et, pour les plus endettés, un Crédit agricole impitoyable.
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Tyrannie des normes : les agriculteurs disent «foutez nous la paix»

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Quels sont les exemples de normes les plus délirants ?

Ils sont tous un peu fous. Je me souviens de l'un d'entre eux où un éleveur de moutons de prés salés a dû choisir entre garder son âne ou enlever une dizaine de brebis du champ pour respecter la norme sur densité d'animaux dans les champs car un âne équivalait à 8 brebis. Pourtant il protégeait les agneaux des chiens errants et des renards. Autre exemple, il a fallu deux ans à un éleveur pour obtenir l'agrément de son abattoir high tech car lors du contrôle, il y avait trop de bottes dans le vestiaire, un clou dépassait du mur et le ventilateur était à une mauvaise place. Les scolaires pouvaient visiter sa ferme mais à la cantine du village ils ne pouvaient manger que du poulet brésilien faute d'agréments pour son abattoir. Je reçois encore beaucoup de témoignages. Je pourrais faire un tome 2 et un tome 3 de Foutez nous la paix. Vive l'agriculture, vive l'agro écologie. J'ai croisé des personnages formidables.

Comment expliquez-vous ces situations grotesques ?

En France, rien ne part d'en bas, toutes les réglementations partent d'en haut sans concertation avec les intéressés. L'Etat ne leur fait pas confiance. Il faudrait organiser un grenelle de la bonne chère c'est-à-dire que l'on mette autour de la table, les grands chefs, les politiques, les agriculteurs et les représentants de la charcuterie, pour simplifier les normes. Mais attention pas celles sur l'emploie des pesticides mais sur le lait cru ou sur les questions de l'agriculture de proximité. Les personnes que j'ai vues étaient en grande partie syndiquées à la FNSEA. Ils ont quitté le syndicat majoritaire car ils ne comprenaient pourquoi ce dernier ne s'intéressait pas aussi à eux. Il peut défendre aussi cette agriculture alternative. Sans nos élevages, on n'aura plus nos paysages.
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Propagande hollywoodienne

Hollywood a toujours été un instrument de propagande.

On le sait mais il est quelquefois bon de le rappeler. Et ce n'est pas le cas seulement des mauvais films.

Puisque la guerre de 14 est d'actualité, prenons Les sentiers de la gloire, de Stanley Kubrick / Kirk Douglas. C'est un bon film.

En quelques mots, le synopsis :

Après une attaque infructueuse de l'armée française, un général sanguinaire exige que l'on exécute quelques hommes pour l'exemple, un courageux colonel se fait leur avocat mais trois sont fusillés.

La propagande est flagrante.

Propagande anti-militariste d'abord. L'épisode choisi est à l'inverse de la première guerre mondiale dont le fait saillant est tout de même que des millions d'hommes sont restés pendant quatre ans dans des tranchés sans se révolter, sauf en Russie (rappelons que les mutins de 17 ne refusaient pas la guerre). Sans compter le titre.

De plus, les sentiments des soldats sont caricaturés à l'extrême. Il est impossible de comprendre le début d'un commencement de motivation des combattants. Non seulement, c'est un film qui n'aide pas à comprendre l'histoire, mais on comprend moins bien l'histoire quand on l'a vu.

L'autre propagande est plus subtile. Elle est anti-française. Autant les méchants généraux ont des allures très françaises, autant on ne peut rater que, malgré son uniforme, le gentil colonel est américain.








vendredi, février 26, 2016

Donald fait du Gérard

Je n’ai pas parlé beaucoup de Donald Trump, mais je m’y intéresse.

Donald Trump fait du Gérard Depardieu (restons français, que diable) en beaucoup mieux.

Quand on ne pense pas comme le Système, il y a une seule manière d’intéresser les medias du Système, la provocation (ainsi, le Système laisse le choix aux opposants entre le silence et l'extravagance : le Système exclut ses opposants du sérieux). C’est facile, puisque le simple fait de penser différemment du Système est considéré comme une provocation intolérable qui déclenche le tir de barrage automatique : « nauséabond », « HLPSDNH », « rance », « pas bisou » etc.

Le point de décision, c’est la suite. Est-ce qu’on s’excuse, c’est-à-à-dire qu’on rentre dans le rang et qu’on valide le Système, ou est-ce qu’on assume et qu’on en rajoute une louche ? Le comportement classique est de faire carpette. Il y a la variante Marine Le Pen : ne plus faire de provocation en comptant sur l’aura provocatrice laissée par son père.

Et puis il y a la technique Gérard : on remet les pieds dans le plat.

Le danger, c’est la lassitude du provocateur (ça demande de l’énergie d’aller contre le Système) et l’indifférence des medias et des spectateurs par mithridatisation.

C’est ce qui arrive à Depardieu parce qu’il parle sans réfléchir.

Mais Donald Trump, lui, pense stratégie (il faut arrêter de le prendre pour un crétin. Un provocateur, oui. Un crétin, non). Il a compris qu’il y a un électorat anti-Système qui est peut-être majoritaire, il a donc bâti un discours et un comportement en adéquation avec cette analyse.

Je souhaite la victoire de Donald Trump, dont je sais qu’elle est peut-être illusoire (il n’y a peut-être rien derrière la façade Trump) mais il faut tenter le coup, en transposant aux Etats-Unis des quelques lignes de Cyril Bennassar : «En politique, j’ai pris l’habitude de me méfier de ceux qui rassurent l’opinion pour m’intéresser à ceux qui l’inquiètent. Souvent dans l’histoire de France, les visionnaires excentriques ont concentré les méfiances et les moqueries pendant que les gestionnaires à courte vue ramassaient les suffrages. On se souvient qu’en juin 1940, Pétain était plus acclamé que de Gaulle, qu’en 2002, Jacques Chirac mit le pays dans sa poche face à Jean-Marie Le Pen et, comme on n’apprend jamais rien, il se pourrait qu’en 2017, les mêmes trouilles et les mêmes paresses nous condamnent à perdre cinq longues années avec Alain Juppé. La tentation du centre est le recours des Français qui ne comprennent rien et qui ont peur de tout, de ceux qui préfèrent s’endormir avec Alain Duhamel plutôt que réfléchir avec Alain Finkielkraut. »

Comme chez nous, mais moins que chez nous j’espère, Trump aura contre lui les éternels mous, les centristes, les peureux, les fatalistes. Le grand atout du Système, c’est l’inertie. Il est installé et les gens ont peur du changement, même quand ils sont insatisfaits de leur situation.

Tout cela concerne les Américains. Et Trump, que pourrait-il faire pour nous ? C’est très simple : tuer l’OTAN. Il nous rendrait un immense service en nous redonnant, bien malgré nous, notre souveraineté militaire. Est-ce que nous en ferions bon usage ? Est-ce que nous saurions l’assumer ? Je ne sais pas. Mais c’est comme la souveraineté monétaire et toutes les autres souverainetés, si on ne l’a pas, on ne risque pas d’en faire bon usage.

Enfin, y a-t-il possibilité d’un Trump en France ? Très difficile, à cause des lois totalitaires (Pleven, Gayssot, Taubira) très dissuasives, à la fois pour l’émergence d’une personnalité, la construction de son entourage et la diffusion de sa parole. La seule personnalité comparable est celle de Jean-Marie Le Pen et il a été très efficacement cantonné (je n'insiste pas sur sa fille, je dirais des choses pas très galantes). Comme d’habitude, la république gouverne mal mais se défend bien.


mercredi, février 24, 2016

Mac Laren 570 GT

Il faut voir ce que ça donne en vrai, mais je la trouve, en photo, bien plus élégante, moins tape-à-l'oeil, que la Ferrari 488. Et en plus, elle est moins chère.





La jungle de Calais ? De la rigolade à coté de ce qui nous attend.

Le pire n’est jamais sûr et faire des prévisions est difficile, surtout lorsqu’elles concernent le futur.
Mais le scénario terrifiant (ou un scenario proche) décrit dans cet article :

Boualem Sansal : «Un scénario syrien est possible en Algérie»

est une quasi-certitude, pour les mêmes raisons qui justifiaient en 2011 que certains crient aux fous lors de l’intervention française en Libye et on sait aujourd’hui qu’ils étaient dans le vrai.

Le problème de notre côté (les problèmes de l’autre côté de la Méditerranée regardent les gens qui y habitent, chacun chez soi et les veaux seront bien gardés) est que nous avons oublié que l'histoire est tragique, et que le seul garant de notre liberté est l'épée, nous croyons vivre dans un monde de bisounours où l’alternative de toujours, tuer ou être tué, soumettre ou être soumis, aurait disparu. D’ailleurs, nous ne savons même plus ce qui vaudrait le coup d’être défendu.

Malheureusement, la nature humaine n’ayant pas changé récemment (ou alors, on a oublié de m’en informer), nous avons le choix entre le courage d’être impitoyables ou la résignation à devenir pauvres. Ne pas choisir, rester riches sans être impitoyables, c’est du rêve, de jolies histoires qu’on se raconte.

Heureusement, il n'y a pas que des mauvaises nouvelles. L'UERSS se meurt :

Rétablissement des contrôles aux frontières belges : la solidarité européenne n'existe pas

Mais elle se défend encore et nous sommes aussi emmerdés par les lobbys de crétins :

Pourquoi le rapport d'Amnesty International sur les migrants est malhonnête

Certes, le Système met toutes ses ressources, qui sont immenses, à empêcher les peuples de poser les bonnes questions et les bons débats et à paralyser les nations. Mais la réalité crie trop fort, même les cons l'entendent.

Est-ce que cela sera suffisant ? Je n'en sais fichtre rien.

Je ne méconnais pas les séductions et les forces de l'islam. Après tout, c'est la seule mondialisation qui s'oppose avec succès à la mondialisation occidentale matérialiste. Mais c'est une religion qui fait appel aux bas instincts, la violence, la haine, la concupiscence, comme aucune autre. C'est pourquoi je crois fermement qu'elle finira par échouer.

Mais nous allons beaucoup souffrir avant d'être délivrés.



La bombe algérienne

L'Algérie est au bord de l'explosion à la suite de la chute du prix des hydrocarbures et nous risquons un raz-de-marée supplémentaire d'invasion migratoire.

Ne revenons pas sur les causes de cette situation catastrophique, elles sont connues de tous et disent des choses très peu flatteuses sur les Algériens.

La question est : qu'allons nous faire ?

La réponse la plus probable : nos autorités vont laisser faire et même encourager la submersion. Ali Juppé, dont certains croient qu'il est bien placé pour la présidentielle, est allé récemment faire sa soumission à Alger. Quant au bord prétendument opposé, ce n'est pas la peine d'en parler, la soumission est dans leur être, le PS est le parti musulman imaginé par Houellebecq.

Nous sommes dans le Camp des Saints.

Tout espoir est-il perdu ? Non, mais il est ténu. Depuis quelques temps, on sent que la trouille de nos politiciens s'accroît. Pas au point de leur faire faire des choses intelligentes, faut pas pousser, mais un miracle est possible. L'histoire n'est pas écrite.

Certains vont me trouver naïf. Peut-être, nous verrons.

lundi, février 22, 2016

La RAF en couleurs en Birmanie et au Canada en 1942

Il n'y pas de son mais ces images rares valent le détour :

Monseigneur Aillet brûlé en effigie à Saint-Jean de Luz : une dérision significative !

Lu sur le Salon Beige :

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Monseigneur Aillet brûlé en effigie à Saint-Jean de Luz : une dérision significative !

Communiqué de Bernard Antony :
"L’acte perpétré lors du carnaval de Saint Jean de Luz consistant à brûler en effigie l’évêque du diocèse ne relève pas d’une mascarade de mauvais goût qu’auraient perpétrée d’imbéciles potaches. Il a été idéologiquement préparé et d’ailleurs approuvé par le parti socialiste et les groupuscules d’extrême-gauche. Il s’inscrit dans la séquence actuelle d’usage systématique de la dérision contre le christianisme que les tribunaux ne condamnent jamais si elle est dirigée contre certaines religions, constituant un moyen de dénigrement préalable aux phases de persécution.
L’histoire vérifie cela. Ainsi Jean Jaurès, dans son Histoire socialiste de la Révolution, rapporte-t-il avec une grasse délectation que le 5 mai 1791, dans le jardin du Palais Royal, devant la foule révolutionnaire : « Le feu est mis à un mannequin représentant le pape Pie VI ». Jaurès décrit cela sous le titre : «L’insolent mufti au bûcher ».
Moins de deux ans plus tard, c’est par milliers que, selon les cas, on brûla, égorgea, noya, guillotina des milliers de religieux et de fidèles, hommes, femmes, enfants. La mise au bûcher des effigies des personnes haïes fut une pratique fréquente dans les moments préparatoires des monstruosités nazies ou communistes, et particulièrement dans les manifestations de haine des Espagnols fanatiques, rouges ou noirs, avant la guerre civile de 1936.
On pouvait penser que dans un régime de démocratie moderne on ne réanimerait pas de pareilles scènes d’exécration du bouc émissaire rappelant des pratiques cruelles et barbares de jadis. Il convient, cela dit, de rappeler que les auteurs du triste fait de Saint Jean de Luz ne suscitent que la condamnation du pays basque unanime, attaché à son âme chrétienne, à sa culture, à son identité, à ses traditions de solidarité avec son clergé. L’AGRIF présente à Mgr Marc Aillet l’expression de son profond respect."
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Pour tout vous dire, j'ai commencé par prendre cela à la rigolade. C'est la tradition du carnaval de déconner, d'en faire trop, de ne pas être très fin.

Puis, je me suis rappelé qu'il n'y avait plus de déconnade populaire en France, à part celle des footeux et des pochetrons de fêtes taurines, toisée et réprimée avec la morgue qui convient par les snobs bobos prolophobes.

Il n'y a plus que de la déconnade pseudo-populaire, folklorisée, subventionnée, organisée, surveillée, garde-chiourmisée, licratisée, mrapisée, étatisée, ministèredelaculturisée.

D'ailleurs, on ne me fera pas croire que bruler Mgr Aillet pour ses positions sur l'avortement et la dénaturation du mariage est un thème populaire. C'est typiquement un thème de grognasse féministe subventionnée. De vrais thèmes populaires auraient été de brûler en effigie François Hollande pour l'ensemble de son oeuvre ou Christiane Taubira pour sa complaisance envers les déliquants. C'est justement ce qu'on n'a pas vu.

Bref, nous ne sommes pas dans la déconnade populaire mais dans la Minute de Haine organisée par le Parti. Et oui, vu comme cela, c'est grave.

dimanche, février 21, 2016

Transformation 1916-Le processus d'innovation de l'armée française de l'hiver 1915 à la bataille de la Somme

Transformation 1916-Le processus d'innovation de l'armée française de l'hiver 1915 à la bataille de la Somme

Je vous renvoie vers cet article où l'on voit que l'armée française a tenté de tirer les leçons de ses échecs. Car le mythe des Poilus pauvres victimes de généraux sanguinaires et incompétents m'insupporte. Ce mythe est une mensonge pour justifier notre lâcheté vis-à-vis de la guerre et de nos aïeux guerriers.

J'ai écrit un billet sur la question il y a six ans que je relis sans regret ni remords :

Les généraux français de la première guerre mondiale étaient-ils des idiots sanguinaires ?

Maintenant, dès que j'entends « les généraux français étaient des salauds », je me bats suivant les lignes de ce billet en commençant par « D'accord, c'était des salauds. Et toi, qu'est-ce que tu aurais fait à leur place ? ».

Il ne faut pas longtemps pour constater que mon interlocuteur a parlé sans y avoir réfléchi.


La dernière bataille de France (V. Desportes)

Je suis d'accord avec Zemmour (Servitudes et grandeur militaires). Le général Desportes fait un constat accablant, de lecture agréable : l'armée française peut encore gagner des batailles mais pas des guerres, notre indépendance est perdue,  les politiciens nous mentent, l'Etat-providence est un boulet et l'OTAN une prison, la défense européenne une excuse qu'on se donne pour ne pas faire d'efforts etc.

Mais, à la fin, il fait exactement ce qu'il reproche aux politiciens : il ne va pas jusqu'au bout. Il montre la même pusillanimité. Il fuit devant les tabous. Presque rien sur la guerre civile, ethnico-religieuse, qui menace la France du fait de la cinquième colonne musulmane.

Alors, évidemment, cela diminue de beaucoup la force et l'intérêt du livre. D'ailleurs, vous avez entendu ? Le silence, pas de buzz, pas de critique assassine à coups de « dérapage » et de « nauséabond» ... bref, il ne dérange personne et surtout pas le Système.

Suivant la tradition désormais classique des militaires français, il a une guerre de retard. Allez, on va être gentil : il n' a pas une guerre complète de retard, juste une demi-guerre.

Et, comme d'habitude, les erreurs des généraux seront payées du sang des hommes. Il n'y a pas de quoi être fier.


Pourquoi les Poilus de Verdun nous parlent encore

Pourquoi les Poilus de Verdun nous parlent encore

Il y a cent ans, commençait la bataille de Verdun.

Vous savez que je suis très irrité par notre propension à considérer les Poilus comme des victimes. C'est une forme d'irrespect navrante.

Oh, il ne faut pas en chercher l'explication bien loin : si nous les considérions pour ce qu'ils furent, acteurs, adultes, patriotes, tenaces et héroïques, nous verrions tout ce que nous ne sommes pas et nous refusons ce miroir accusateur. Alors ce sont des victimes, nous pouvons nous reconnaître dans ce miroir là. Le seul problème, c'est qu'il est faux.

Le bois des Caures

Le jour baisse et il commence à neiger. Pas plus d’un quart des chasseurs a survécu au bombardement, mais ils s’accrochent au terrain. Les Allemands réussissent malgré tout à se rendre maîtres de quelques positions en première ligne. Les chasseurs de lieutenant ROBIN contre-attaquent pendant la nuit pour reprendre un poste perdu. Quelques autres tirent jusqu’à ce qu’ils n’aient plus de munitions.

[…]

Le colonel marche calmement, le dernier, sa canne à la main. Il vient de faire un pansement provisoire à un chasseur blessé, dans un trou d’obus, et continue seul sa progression lorsqu’une balle l’atteint à la tempe. Les chasseurs ont perdu 90 pour 100 de leurs effectifs, mais leur résistance a retardé de façon décisive la progression allemande. 

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Les lettres de Poilus expriment des sentiments complexes, contradictoires qui varient au fil du temps et des phases de la guerre. Reste le fait : des hommes se sont maintenus dans des conditions effroyables sur la ligne de feu, d'autres non, qui se sont dérobés ou ont jeté leurs armes prématurément. Les premiers ont été infiniment plus nombreux que les autres, et c'est pour cela que Verdun n'a pas été pris, et c'est aussi pour cela que la bataille de 300 jours fut si longue et si meurtrière.

On a parfois l'impression que les Poilus de la guerre de 14 étaient faits d'une autre humanité que la nôtre …

Beaucoup des combattants étaient des paysans, ce qui accrédite le lieu commun que la résistance des Poilus à des conditions de vie extrêmement pénibles tenait à leur rusticité. En réalité, si les ouvriers qualifiés avaient tôt été retirés du front pour servir dans les usines qui produisaient le matériel nécessaire à la guerre, de nombreux combattants étaient instituteurs, domestiques, fonctionnaires, artisans, commerçants, et, dans la tranchée, les lieutenants et les capitaines étaient exposés de façon comparable à leurs hommes, les responsabilités et le devoir d'exemplarité en plus. Les contemporains ont eux-mêmes été surpris par la résistance d'une génération de Français éduqués et déjà bénéficiaires de conditions de vie meilleures, présumés amollis. On a aussi pensé que ces hommes étaient moins sensibles à la peur, à la vue du sang, à la blessure et à la perspective de la mort. C'est faux et injuste. La volonté des familles et des camarades de conserver aux tués leur identité de personne et de citoyen jusque dans la mort, même en masse, révèle une sensibilité identique à la nôtre. Il y a sans doute, à cette époque, une pudeur plus grande dans l'expression du sentiment, une réserve virile valorisée contre la sentimentalité supposée féminine, mais l'étendue des traumatismes psychologiques de la guerre et leurs longues résonances témoignent d'une guerre qui atteint les âmes, jusque dans les petites fermes des endroits les plus reculés du pays, autant que les corps. C'est vrai aussi, évidemment, des combattants venus des colonies. Le nombre des stèles individuelles qui portent le nom et le prénom de soldats venus d'Afrique en atteste.
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Jean Birnbaum : « On ne vaincra pas les djihadistes en les traitant de salopards »

Jean Birnbaum : « On ne vaincra pas les djihadistes en les traitant de salopards »

Je ne m'attendais pas à trouver de tels propos dans la bouche d'un tel homme. Il est vrai que les intellectuels de gauche bénéficient d'une présomption de légitimité, contrairement aux intellectuels de droite. Il sont donc plus libres de s'exprimer sans tabous.

L'article démarre très bien. Il a des grosses faiblesses au milieu (voir Zemmour) mais c'est déjà un bel effort de la part d'un gauchiste.

Je souligne en bleu.

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LE FIGARO. - Dans Un silence religieux. La gauche face au djihadisme, vous vous moquez du «rien à voir avec l'islam» venu des plus hautes autorités de l'État et de la propension de la gauche à trouver des justifications sociales ou économiques aux assassins des attentats de janvier et du Bataclan…

Ce qui m'intéresse, au fond, c'est moins la «justification» ou l'«excuse» que le déni ou le refoulement de la question religieuse. Car la gauche française hérite d'une longue cécité en la matière. Le plus souvent, elle a réduit la croyance spirituelle à un simple archaïsme, une illusion appelée à être dissipée par le progrès technique et l'émancipation sociale. Elle a largement oublié Marx, qui prenait la question spirituelle au sérieux, lui, pour n'en retenir que des formules réductrices qui font de la religion «l'opium du peuple» ou le «soupir de la créature opprimée». Dès lors, dans l'imaginaire de cette gauche, tout croyant tend à être assimilé à une créature opprimée... Ce préjugé a des conséquences directes sur la façon d'aborder le djihadisme: aux origines du destin terroriste, il y aurait forcément la frustration sociale et la misère intellectuelle.

Or ce cliché a été maintes fois démenti par les faits. Les jeunes gens qui rejoignent le combat djihadiste sont loin d'être tous des déshérités et des ignares. Parmi eux, il y a des fils de nantis et des gens très savants. Dès les années 1990, en Algérie, la présence des scientifiques étaient si forte, parmi les islamistes, qu'on a pu parler d'«islam des ingénieurs». Quant à Mohamed Belhoucine, le jeune homme charismatique lié à Amedy Coulibaly et qui a organisé la fuite de sa compagne vers la Syrie après l'attentat contre l'Hypercacher, il est diplômé de l'École des mines d'Albi. On pourrait aussi citer des figures moins connues, surgies à l'occasion de tel ou tel attentat, et qui nous mettent toutes devant nos propres préjugés. Ainsi, le jour de Noël 2010, un homme voulut faire exploser un vol entre Amsterdam et Detroit. Très vite, on apprit que l'auteur de l'attentat manqué, Umar Farouk Abdulmutallab, 23 ans, fils d'un riche banquier nigérian, avait fréquenté les écoles les plus prestigieuses, depuis la British International School de Lomé, au Togo, jusqu'à l'University College de Londres.

Ce qui rassemble les djihadistes par-delà leurs origines et leurs itinéraires, à Paris comme à Alep ou à Nairobi, c'est une même énergie religieuse, une même attente messianique, une communauté de gestes et textes. Dans la bibliothèque des frères Kouachi, comme dans celle d'Amedy Coulibaly, du reste, se trouvaient des livres qui font référence pour les djihadistes de tous les pays, et cette bibliothèque idéale du djihadiste est moins constituée de guides pratiques du terrorisme que de traités érudits, mobilisant moult commentaires du Coran. Si on écoute le discours des djihadistes, si on regarde leurs vidéos, on constate qu'ils passent leur temps à se réclamer de versets coraniques, de révélations prophétiques, d'anges protecteurs... Mais plus les djihadistes invoquent le ciel, plus la gauche tombe des nues. Ainsi, à l'Élysée puis au Quai d'Orsay, on s'est empressé de marteler une seule et même idée: non, non et non, ces attentats n'avaient «rien à voir» avec l'islam. Les djihadistes avaient beau se réclamer d'Allah, leurs actions ne devaient en aucun cas être reliées à quelque passion religieuse que ce fût. «Barbares», «Terroristes», «Déséquilibrés»: tous les qualificatifs étaient bons pour écarter la moindre référence à la foi, comme si cette causalité était la seule qu'il fallait escamoter.

Comme le répète Alain Finkielkraut citant Péguy, «Il faut voir ce que l'on voit». Partagez-vous désormais le constat des «néoréacs» que vous fustigiez jadis ?

Je connais bien l'œuvre d'Alain Finkielkraut dont j'ai lu tous les livres, mais aussi les articles parus dans les revues les plus confidentielles... J'ai été marqué par son rapport aux textes et par sa façon de penser la fragilité d'une transmission, d'un héritage intellectuel. Récemment, j'ai effectivement été amené à souligner son glissement pour le moins périlleux de la scène «républicaine» à la scène «identitaire». C'est un débat, on doit pouvoir le mener sans être accusé de tous les maux… Mais pour notre sujet, l'essentiel est ailleurs : Finkielkraut demeure largement étranger au fait religieux, cela ne l'intéresse guère, en réalité. Son approche de l'islam, tout comme celle du judaïsme, est plus culturelle que spirituelle. Il parle du voile ou des boucheries halal comme autant de traces identitaires ou d'indices de «communautarisation» présumée... Alors, il faut voir ce que l'on voit, sans doute, mais encore faut-il avoir l'oeil spirituel: or dès qu'il est question de religion, Finkielkraut n'y voit que du feu. [Finkielkraut a réussi l'exploit d'écrire tout un livre sur Péguy en évoquant son retour au catholicisme au détour d'une seule phrase. C'est pourquoi j'ai plus d'affection pour l'homme que d'admiration pour sa pensée, que je trouve manquer d'ampleur. Je respecte son sens de la formule mais ça ne fait pas tout.]Il n'aborde jamais la religion comme mode d'être au monde, comme rapport intime à des textes, comme espérance vécue. De même, sa grille de lecture demeure très franco-française, voilà pourquoi à mon sens elle ne permet pas de comprendre le problème du djihadisme, un phénomène sans frontières par nature, et dont la force tient justement à la dimension transnationale. Les djihadistes ne sont pas tous des déshérités, comme veut le croire une certaine gauche marxisante. Mais les djihadistes ne sont non plus tous des «immigrés» ou des «étrangers», comme le prétend une certaine droite nationaliste. Pour comprendre cette puissance d'aimantation, les causes sociales et les enjeux nationaux doivent être pris en compte, bien sûr, mais si on évacue la force propre du religieux, on passe à côté d'un aspect essentiel.
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Et le Zemmour peut se laisser aller à une rafraichissante ironie :

Session de rattrapage

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Heureux comme un intellectuel de gauche en France. Pendant des années, vous dites n'importe quoi : les pays communistes sont des paradis ; l'immigration est une chance pour la France ; l'islam est une religion de paix et d'amour. Vous mettez tout votre art de sophiste à maquiller le réel comme une voiture volée : les démocraties libérales sont des dictatures ; il n'y a pas plus d'étrangers que dans les années 1930 ; ce n'est pas l'islam qui se radicalise, mais la radicalisation qui s'islamise.

Et tous ceux qui essayent, les méchants, de décrire le réel sans fard, vous les couvrez d'opprobre, d'injures, vous les ostracisez, les diabolisez, réactionnaires, fascistes, racistes, font le jeu de qui vous savez, sont la France du repli, la France rance.

Et puis, un jour, vous avez une révélation divine : l'homme qui tue en criant «Allah Akhbar!» a peut-être un vague rapport avec l'islam. Alors, Paris vous fête comme si vous aviez découvert la théorie de la relativité : quelle audace ! Quel courage! Quelle subtilité ! Cette histoire sempiternelle est celle du dernier livre de Jean Birnbaum. L'auteur est une figure du Landernau médiatico-intellectuel. Il dirige Le Monde des livres, et a transformé, depuis des années, sa colonne éditoriale en chaire de la bien-pensance, du haut de laquelle, en Torquemada de sous-préfecture, il tance les mécréants et excommunie les hérétiques.

Que nous dit-il ? « Là où il y a de la religion, la gauche ne voit pas trace de politique. Dès qu'il est question de politique, elle évacue la religion. » On remarquera que notre prophète ne s'adresse qu'à la gauche, et non au reste du pays, et encore moins au monde. Mais la gauche française, depuis 1789, se prend pour la France et le monde ; et ne supporte d'entendre la vérité que de la bouche de l'un des siens : c'est la définition même du sectarisme. Notre auteur se moque, dans l'une de ses meilleures pages, du «rien à voir avec l'islam» venu des plus hautes autorités de l'État ; et de la propension de la gauche à trouver des justifications sociologiques, économiques, psychologiques, voire psychiatriques, aux assassins de Charlie et du Bataclan. Dommage qu'on ait déjà lu cela sous des plumes réactionnaires qu'il n'a cessé de vouer aux gémonies !

[…]

Birnbaum ne serait pas de gauche s'il ne prétendait pas que la bataille se déroule d'abord au sein de l'islam entre libéraux et littéralistes, entre ceux en quête de spiritualité et les adeptes d'un rigorisme juridique. Or, cette querelle entre mystiques et légalistes, entre «modérés» et «extrémistes», n'existe que dans les têtes occidentales. Les rares personnalités qui souhaitent arracher l'islam à la rigueur de la lettre, favoriser l'interprétation sur l'application, sont des individus esseulés, et souvent menacés de mort. Dans l'histoire de l'islam, ces réformateurs ont perdu toutes les batailles. Ils perdront encore cette guerre qu'ils n'ont même pas les moyens de mener. Que Birnbaum le veuille ou non, l'islam n'est pas une religion de l'Alliance, mais une loi. L'islam est un Droit qui ne supporte pas d'interprétation, puisque sorti de la bouche de Dieu. Un judaïsme sans Talmud.

En lisant Birnbaum, on se dit que l'art indépassable d'un intellectuel de gauche est d'arriver après la bataille, comme la cavalerie américaine dans les westerns, mais de faire croire qu'on a gagné la guerre. Dans un an, dans cinq ans, Jean Birnbaum découvrira peut-être que l'islamisme est bien «le véritable islam, l'islam en mouvement» (Bernard Lewis), «l'islam des musulmans impatients» (Boualem Sansal), qu'il n'est pas un danger pour la gauche, mais pour la France, parce qu'il est une identité, une nation, une civilisation, qui ne supporte pas de se soumettre à une autre ni même de cohabiter à égalité avec une autre ; que le rêve d'Andalousie que la gauche nous a imposé se transformera en cauchemar [notons que l'Andalousie arabe et heureuse est un mythe au sens péjoratif du terme. La charia y était appliquée comme ailleurs avec ce que cela suppose]. Bref, il découvrira tout ce qu'il repousse encore avec hauteur. Et son livre sera accueilli avec enthousiasme. «Il paraît que Sylvie Vartan a fait des progrès! Encore? s'exclamait Coluche. J'attendrai la fin des progrès.» J'attendrai moi aussi la fin des progrès de notre Sylvie Vartan à nous.

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Être de droite a-t-il encore un sens ?

Être de droite a-t-il encore un sens ?

J'ai toujours été très prudent concernant ce mythe de la droitisation des Français car une droitisation qui se traduit par toujours plus de politiques de gauche, c'est tout de même suspect.

Le noeud, ce sont les alliances avec le Front National. Tant que la droite refuse ces alliances, elle se soumet de fait au magistère moral de la gauche, elle se place en position subordonnée, soumise. Elle accepte implicitement que le mot « droite » n'est pas très propre. D'où l'importance soulignée par Crapez de l'expression « de la droite et du centre », qui est un signal d'abdication devant la gauche.

Autrement dit, tant que la droite refuse les alliances avec le FN, elle se condamne à être une fausse droite. Mais, ne nous leurrons pas, je pense que c'est le désir profond de ses leaders qui ne désirent rien tant que de plaire aux mondains parisiens et ils se trouvent qu'ils sont de gauche.

Donc les Français ont le choix entre la gauche, qui est de gauche, et la droite, qui est de gauche aussi. Autant pour la droitisation.

Je souligne en bleu

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Le coeur des débats s'est-il droitisé ? Vous semblez le réfuter dans votre livre Eloge de la pensée de droite…

Oui, c'est vrai. Je consacre un chapitre à réfuter l'idée que le centre de gravité des débats se serait droitisé. Le terme de droitisation est issu du langage du Politburo sous Staline, destiné à stigmatiser le déviationnisme de Boukharine. Il sous-entend, au fond, une glissade vers l'extrême-droite. Il s'agit d'une escroquerie intellectuelle pour six raisons: elle ne correspond pas aux tendances observables dans la vie politique française, elle est inférée par des sondeurs à partir de questions biaisées, elle est certifiée sans qu'il soit jamais question de la gauchisation son contraire, elle traduit en fait l'épuisement du processus de gauchisation structurelle qui nourrit chez les élites une impression subjective de droitisation conjoncturelle, c'est une arme idéologique destinée à relancer le moteur de la gauchisation en culpabilisant l'adversaire, c'est enfin une stratégie qui déplace subrepticement les pions sur l'échiquier afin de dissimuler une droitisation circonstancielle du parti socialiste.

Les tendances observables dans la vie politique française indiquent depuis quarante ans un processus continu de gauchisation. Primo, il n'existe plus de personnalités aussi à droite que Poniatowski ou Pasqua. Secundo, ce sont des personnalités comme Chirac ou Juppé qui ont effectué des glissades de gauchisation (le premier était surnommé «facho-Chirac» et le second prônait le «retour au pays» des immigrés). Tertio, en dépit des accusations et procès d'intention, la question des alliances électorales avec le Front national n'a jamais été aussi peu à l'ordre du jour (même pour des personnalités considérées comme droitières, tels Xavier Bertrand et Christian Estrosi). Quarto, si la droite n'a pas bougé, le FN suit un processus de «dés-extrême-droitisation» depuis deux décennies.

Il s'agit de faire croire à une dérive vers la droite afin de mieux la contrecarrer, tout comme l'idée de montée du FN est chargée de mobiliser en sa défaveur pour le faire baisser. Et beaucoup relaient cette idée de droitisation, se faisant ainsi les «idiots utiles» de ceux qui l'utilisent pour empêcher tout correctif vers la droite.

Existe-t-il un complexe de l'homme de droite qui trancherait avec une éventuelle fierté de l'homme de gauche ?

Oui, puisque la personne de gauche se déclare plus facilement à son entourage, ou aux sondeurs, tandis que la personne de droite use volontiers de divers périphrases. Pour échapper à la stigmatisation, on prétexte souvent, à droite, que l'on n'est «pas de gauche», ou «ni de droite, ni de gauche», ou «au centre», ou «à l'écart» du clivage gauche droite.

Au sein des professions intellectuelles, la gauche s'assume comme telle, alors que la personne de droite, de peur de se retrouver isolée sinon « blacklistée », affiche souvent un souci d'ouverture afin de donner des gages. En second lieu, au sein des professions intellectuelles, la gauche s'assume comme telle, alors que la personne de droite, de peur de se retrouver isolée sinon «blacklistée», affiche souvent un souci d'ouverture afin de donner des gages. Concrètement, un éditeur peut se permettre d'avoir un catalogue d'auteurs exclusivement de gauche, mais la réciproque n'est plus possible. Autre exemple, un politologue de gauche -qui propage les idées jumelles de droitisation, de mort de la gauche et de silence des intellectuels-, va être interviewé dans des médias de droite, alors qu'il ne viendrait pas à l'idée d'un média de gauche d'interviewer un politologue de droite.

Cette question des professions intellectuelles est importante puisque celles-ci contribuent à «faire l'opinion» et qu'elles penchent nettement à gauche. Dans ces milieux, l'expression «marqué à droite» n'a pas son équivalent pour la gauche. Il est, en effet, considéré comme légitime d'être très à gauche et l'expression «extrême-gauche» est prohibée, on doit dire la «gauche de la gauche». À l'inverse, les intellectuels sont prompts à «extrême-droitiser» tout ce qui déborde «à droite du centre-droit», selon la formule de l'un d'eux.
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samedi, février 20, 2016

Mgr Pascal Roland alerte sur « l’idéologie véhiculée par l’islam »

Mgr Pascal Roland alerte sur « l’idéologie véhiculée par l’islam »

On peut conclure qu'il y a au moins deux évêques en France, Mgr Roland et Mgr Ravel, l'évêque aux armées, qui ne sont pas des débiles profonds ni des pleutres pétochards dès qu'on parle d'islam. Et si ça se trouve, il y en a d'autres.

Il n'y a pas de quoi se faire pipi dessus de joie, mais, par rapport aux déclarations affligeantes de certains évêques, cela rassure.

On remarque qu'il y aussi une bonne dose de cons parmi les curés, mais comment être surpris ?

Bien sûr, l'article se termine par le mensonge habituel : « Oui, Daech résulte bien d’une interprétation des textes sources, mais elle est contestée par la majorité des musulmans ».

En réalité, rien ne prouve la dernière partie de la phrase, ni même qu'elle ait un sens : les musulmans qui désapprouvent l'EIIL aujourd'hui quand ils sont en minorité dans un pays pourraient bien l'approuver demain s'ils étaient en majorité dans ce même pays. De plus, rien ne prouve que les musulmans hostiles à l'EIIL soient réellement majoritaires parmi leurs coreligionnaires, même aujourd'hui. Les sondages et études sur la question sont beaucoup plus inquiétants. Et puis, que signifie désapprouver ? Désapprouver le but et les méthodes ou seulement les méthodes ?

La prétendue majorité de musulmans hostiles à l'EIIL est une pétition de principe pour se rassurer à peu de frais, pour ne pas avoir le courage de regarder l'adversité en face. Tout le monde n'est pas comme Churchill, qui aimait « voir luire les yeux brillants du danger ».

En revanche, la première partie de la phrase, « Oui, Daech résulte bien d’une interprétation des textes sources » est intéressante. Voilà donc un curé chargé des relations avec les musulmans qui ne nous dit pas que l'EIIL n'est pas le vrai islam. Sa formulation est beaucoup plus prudente et c'est un progrès.

Une de mes relations qui passe beaucoup de temps sur internet (et qui se reconnaîtra sûrement) m'a un jour envoyé le magazine de l'EIIL version française à titre de curiosité (vu ses convictions, je ne doute pas qu'elle cherchait à connaître l'ennemi). J'ai été surpris de sa qualité. Qualité éditoriale : il se rapproche plus du Point ou de l'Express que d'une feuille de choux, la langue est très correcte, visiblement ce n'est pas écrit pas des z'yva de banlieue. Qualité intellectuelle aussi : un des sujets était justement de se moquer des gens qui prétendent que « DAECH n'est pas le vrai islam ». Or, l'argumentation était logique, charpentée, ça ne partait pas dans tous les sens. Pour vous dire le fond de ma pensée, c'est ce que j'ai lu de plus clair jusqu'à maintenant sur la question de savoir si l'EIIL est le vrai islam ou non. Le camp d'en face ne peut pas se contenter d'ânonner « DAECH n'est pas le vrai islam », il va falloir qu'il argumente Mais cela ne nous concerne pas vraiment, c'est le problème des musulmans, pas le nôtre.

Le nôtre est de savoir ce que nous sommes et ce que nous voulons. Je reste persuadé qu'il y a dans le christianisme tout ce qu'il faut pour adopter par rapport à l'islam l'attitude appropriée, c'est-à-dire combative.

Décès de Umberto Eco



On remarquera que le méchant s'appelle Jorge !




Immigration : les dangers d'une loi irresponsable votée en catimini

Comment Hollande prépare les Français à une arrivée massive de migrants

Immigration : les dangers d'une loi irresponsable votée en catimini

Encore une fois (c'est une habitude), on vote en catimini, dans le silence complice de la presse, une loi qui va directement à l'encontre de la fermeté que l'on affiche dans les rodomontades de l'avant-scène.

On notera la défaillance du Front National, qui ne surprendra que ceux qui n'ont pas compris ce qu'est devenu ce parti : un faire-valoir du Système, sans intention réelle de le contester.

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Dans le climat actuel, alors que la crise des migrants bat son plein en Europe, cette réforme aura forcément pour effet d'affaiblir l'Etat dans la maîtrise de l'immigration. Avec cette loi, le gouvernement donne des gages à la frange la plus idéologique du parti socialiste. L'affichage de la fermeté, à travers la constitutionnalisation de la déchéance de la nationalité, totalement inutile, cache mal une fuite en avant dans le renoncement plus général. Mais tous les partis sont concernés. La nouvelle loi a été voté dans un climat d'indifférence et de légereté qui donne le vertige. Seul un député des Républicains était présent à l'Assemblée lors du vote final, expédié en moins d'un heure. Aucun des deux députés Front national n'assistait à cette séance (ni à la précédente). Il est intéressant de voir ce parti qui a prospéré sur la provocation anti-immigrée, se montrer totalement absent dans un débat aussi stratégique. Bref, une fois encore, face à un intérêt essentiel pour l'avenir du pays, en pleine crise migatoire, la classe politique dans son ensemble, comme d'ailleurs le monde médiatique, sont surpris en pleine dérobade, en pleine dissimulation. Irresponsables et coupables.
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Pendant les gesticulations sécuritaires, la trahison des dirigeants et l'invasion migratoire continuent.

vendredi, février 19, 2016

No Brexit

Il n’y aura pas de Brexit (sortie de la Grande-Bretagne de l'UE). Deux hypothèses :

1) Les Britanniques votent en majorité pour rester dans l’UE (c’est le plus probable, vu la pression que toute la classe jacassante leur met). La question est réglée pour vingt ans. D’un coup, les oligarques bruxellois seront très démocrates. La moindre contestation d’un oukase technocratique sur la courbure des bananes sera considérée comme une horreur fascisante.

2) Les Britanniques votent en majorité, forcément petite, pour sortir de l’UE. Leur décision sera contournée par la classe mondialiste, comme le fut le referendum français de 2005 ou le referendum suisse de 2010 (renvoi des criminels étrangers).

Pour que la Grande-Bretagne sorte vraiment de l’UE, il faudrait un 60 % qui n’arrivera pas.





jeudi, février 18, 2016

L'antipape François

La messe surréaliste du pape François à la frontière entre le Mexique et les États-Unis

Le pape François confirme chaque jour les craintes de ceux qui ont connu Jose Bergoglio. Décidément, nous vivons une sombre époque.

Poutine est-il un nouvel Hitler ?

Un commentaire m’a aiguillé vers ce site où l’on n’hésite pas à comparer Poutine à un nouvel Hitler et la Turquie à une nouvelle Pologne.

Je suis perturbé par cette analyse. Poutine est retors et impérialiste. Mais des centaines de conquérants avant lui ont répondu à cette définition. Ce qui caractérise Hitler est un fanatisme idéologique dont je ne trouve pas trace chez Poutine. Je vois en Poutine un expansionniste comme un autre, ce qui veut dire que ses objectifs sont assez limités : anciennes provinces russes, accès aux mers chaudes, influence en Europe.

Ou est-ce simplement pour dire que Poutine est un danger pour la paix du monde ? Mais alors, les dirigeants américains sont bien plus dangereux.

Bref, je ne vois pas bien ce qui justifie qu’on traite Poutine de nouveau Hitler. Après tout, plus d’un opposant a traité De Gaulle de fasciste.

J'en tire qu'il faut traiter comme un dirigeant normal : lui faire comprendre les limites que l'on pose et s'allier avec lui si besoin.

Ai-je raté quelque chose ?

mercredi, février 17, 2016

En Syrie, l'heure de vérité

En Syrie, l'heure de vérité

Cela me fend le coeur. Si la France était resté aussi fidèle que la Russie à sa tradition politique en Orient, elle serait aujourd'hui un des pivots diplomatiques de cette région au lieu d'être reléguée sur la touche.

On peut aller vers l'orient compliqué avec des idées simples. Encore faut-il que ce soit les bonnes.

Merci Sarkozy et Hollande, les deux abrutis, ignares, incultes, petits magouilleurs sans vision, qui sont responsables et coupables de cette déchéance de rationalité.




Le patronat le plus anti-libéral d'Europe baise les babouches de l'Etat

Le patronat au piège des allègements de cotisations

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Le patronat français ne se guérit définitivement pas de sa maladie congénitale : demander aux pouvoirs publics de petits arrangements, des passe-droits, pour améliorer sa condition, au lieu de jouer le jeu de la concurrence ouverte.
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Ceux qui accusent le gouvernement d'être libéral (« libéral »  est une insulte dans leur bouche) sous prétexte qu'il fait des cadeaux aux patrons n'ont rien compris, ou ne veulent rien comprendre. Les patrons français ne sont pas libéraux. Hollande et son gouvernement non plus. Les patrons français, tels qu'ils s'expriment pas leurs représentants, ont une mentalité de mendiants roumains.

Je suis curieux de savoir quelle proportion du chiffre d'affaires de la société de M. Gattaz dépend de l'Etat.

Certains ne comprennent pas. Qu'ils réfléchissent donc à cette intéressante notion : le capitalisme de connivence. Ou, peut-être plus précis mais moins évident, le socialisme de marché.




Loi sur le travail, et si on commençait par l'Etat ?

Comme d'habitude, on demande au privé de s'adapter et l'Etat est toujours aussi parasite.

mardi, février 16, 2016

Piquemal et les piquent bien : pas de couilles, pas d’embrouilles

Je ne suis pas sûr que le général Piquemal ait eu raison de manifester comme il l’a fait.

En revanche, l’empressement de certains généraux à lui savonner la planche dans les medias et cette manière perfide de rappeler ses états de service pas très opérationnels (quel rapport avec la choucroute ?) font naître un sourire narquois chez le pékin désabusé que je suis. Devant cette noble attitude, notre interprétation hésite entre « Pas de couilles, pas d’embrouilles » et « Courage ! Fuyons ! ».

Cela me rappelle une blague : « Quels sont les premiers mots de russe qu’on apprend dans l’armée française ? " Ne tirez pas, on se rend " ».

Comme l’ont fait remarquer en chœur Gérard Longuet et Eric Zemmour au général Desportes, on peut être en désaccord avec Piquemal sans lui contester le droit de s’exprimer. De plus, lui demander de rester neutre à un moment où le gouvernement ne garantit pas la neutralité de l’espace politique (usage partisan de l’état d’urgence), c’est prendre parti pour le gouvernement. Les généraux qui ont tiré sur l’ambulance Piquemal ont joué dans la main du pouvoir avec une naïveté d’enfants de chœur (si ce n'est pas de l'obséquiosité courtisane).

Courir après les djihadistes dans le désert n’exige pas le même genre de courage que de s’opposer au gouvernement. On peut avoir l’un sans avoir l’autre. La république a toujours fait preuve de dextérité dans la promotion de généraux sans danger politique, quitte à ce qu’ils manquent de caractère ou de vision. C’est un problème français : le régime, mal assuré de sa légitimité depuis les origines (on ne guillotine pas un roi impunément), craint toujours les militaires. Il s’est loupé avec Bonaparte, mais il a bien réussi à éviter Boulanger. Faisons une comparaison. Croyez vous que la reine Elizabeth craigne un putsch militaire ?

A force de sélection, de formation, de re-sélection, de re-formation, on obtient des généraux terrifiés par la moindre implication politique. Ils y sont aussi à l’aise que des bonnes sœurs dans un bordel mexicain. On ne verra jamais un général français faire une carrière politique classique à la Eisenhower (1).

Et c'est bien dommage : l'armée est une des rares institutions, avec l'Académie, à tenir debout. Les académiciens sont trop vieux, mais on pourrait espérer des militaires un peu plus de ressources. Hélas, cela ne paraît pas être le cas : « Parfois, les militaires, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent de s'en servir. ».



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(1) : la carrière de De Gaulle ne fut pas classique, plus proche du coup d’Etat. Surtout, il a toujours eu la tête plus politique que militaire et il n’a du son grade de général à titre temporaire  qu'à la faveur de circonstances exceptionnelles. Bref, De Gaulle est l'exception qui confirme la règle.

De Gaulle, lui, a su très bien distinguer la différence essentielle, qui semble dépasser l'entendement de nos modernes généraux, entre légalité et légitimité.

Le pouvoir en France est frappée d'illégitimité depuis le 8 février 2008 (certains disent depuis la mort de Louis XVI), date de la ratification par voie parlementaire du traité de Lisbonne, directement contraire au vote du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen et les traitres ne peuvent se prévaloir d'aucun changement de circonstances. Tout gouvernement qui se prétend démocratique et prend des décisions sans ambigüités contraires à un vote populaire est illégitime. Tout gouvernement qui ne revient pas sur ces décisions partage cette illégitimité. Donc, tous les gouvernements français depuis le 8 février 2008 sont illégitimes.

Pêle-mêle : petites et grandes querelles

Réforme de l'orthographe : c'est un religieux qui vous le dit, n'obéissez pas !

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Le plus sidérant est l'esprit d'obéissance qui nous saisit. Nous obtempérons avec frénésie, pour ne sembler ni en retard ni afortiori réactionnaires. Les magazines rivalisent avec les documents officiels pour s'adapter les premiers. C'est donc un religieux, qui a fait voeu d'obéissance (voeu honni de notre culture laïcarde), qui vous le dit: nous obéissons trop. Nous obéissons quoi qu'il arrive, honteux de penser, de compromissions en micro-reniements, jusqu'à la bassesse. Un religieux obéit à son supérieur si celui-ci se conforme lui-même à la règle et celle-ci à la vérité divine. L'obéissance n'est pas à elle-même sa fin dernière. Au contraire, l'Histoire a montré combien l'attraction des lieux de pouvoir sécrétait un esprit de servilité.
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Serge Aurier au PSG, Emmanuelle Cosse au gouvernement : le triomphe de l'immoralité

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Pourquoi les joueurs de football ont-ils été placés sur un pareil piédestal ? Auprès des adolescents contemporains les vignettes Panini jouent le rôle des images pieuses glissées dans les missels des enfants et des adolescents d'il y a quelques décennies. La réponse fuse: ces vedettes sportives font figure non de saints laïques, certes, mais de saints de l'intégration, de saints du vivre-ensemble et de la consommation. Bref, ces joueurs de football sont à la fois des saints républicains et publicitaires, des porte-étendards de l'idéologie officielle, cette étrange religion civique qui refuse toute interrogation sur l'identité nationale, et des hommes-sandwichs au service du culte des marques, de la consommation illimitée et du bling-bling aussi vulgaire que tapageur. Ils sont, à leur insu, les fers le de lance du grand mouvement de corruption des valeurs et de destruction de la culture qui caractérise l'Europe de la modernité tardive. D'autres époques avaient Cervantès et Goya, Chateaubriand et Proust, la nôtre a Messi et Ronaldo, Benzema et Aurier.
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Quand François rencontre Cyrille

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La vision de Huntington a prévalu tout au long de la guerre froide où le monde orthodoxe s’identifiait au communisme, qui s’attachait pourtant à détruire christianisme. Dans ce contexte, pour faire bref, Wall Street ménageait Rome, même si les catholiques pouvaient se sentir au sein du bloc occidental comme des cousins de province. Depuis la chute du rideau de fer, la tournure de plus en plus libertaire du libéralisme anglo-saxon , au travers de la question du mariage homosexuel notamment, ne peut qu’aiguiser son hostilité au catholicisme que rien ne l’oblige plus à ménager.

Les intéressés le savent : l’hostilité à l’orthodoxie existe en Europe occidentale mais elle est circonscrite au milieux sous forte influence anglo-saxonne, toujours prêts à durcir les divergences théologiques entre Rome et Moscou ou à en trouver de nouvelles (on allègue par exemple l’imprégnation gnostique des grands théologies russes, comme Soloviev ou Berdiaev) . Il n’est pas exclu non plus que les Américains ou des milieux hostiles au christianisme tout court aient pénétré, dès 1990, l’église orthodoxe pour en durcir les positions anti-romaines.

Il n’est pas non plus certain qu’une grande puissance comme la Russie, en plein retour sur la scène mondiale, accepte de placer son Église sous la tutelle d’une puissance étrangère, même si le Vatican, comme le disait Staline compte bien peu de divisions. Pourtant l’Empire byzantin au faîte de sa puissance, de 395 à 1054, avec de brèves parenthèses de crise (un empereur byzantin envoya un pape aux mines de sel !), avait accepté la prééminence de Rome, il est vrai très affaiblie politiquement.

Nul ne peut dire ce que seront les suites de la rencontre de la Havane. Cela n’enlève rien à son importance spirituelle et géopolitique.
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dimanche, février 14, 2016

Mise en boite du libéralisme suisse

Trouvé ici :



@ jllm | 13 février 2016 à 19:21
Mais quel secteurs sont susceptibles d'embaucher en France quand les coûts de production restent si bas à l'étranger ?

Tous. A condition de baisser radicalement la dépense publique, et donc les impôts et les cotisations "sociales".
C'est marrant comme en France, lorsqu'on évoque les coûts de production, on ne voit que les salaires qui puissent être baissés... et non le coût de l'Etat, qui est pourtant bien supérieur !
Comment fait donc la Suisse pour embaucher dans tous les secteurs, y compris industriels, alors qu'elle a des salaires qui ne sont pas loin d'être les plus élevés du monde ? La réponse est simple : son Etat coûte presque deux fois moins que le nôtre.
Pour ranger différentes bricoles à la maison, j'achète des petites boîtes en plastique fort bien conçues, jolies et remarquablement solides. Elles coûtent une bouchée de pain, et je les trouve en hypermarché. Il ne s'agit pas d'un produit de distributeur ; c'est une marque suisse qui les fabrique. Pas en Chine : en Suisse.
Expliquez-moi donc ce qu'il y a de plus banal, de plus "à faible valeur ajoutée" qu'une boîte en plastique transparent. La "sagesse populaire" (socialiste) voudrait qu'on ne puisse faire fabriquer de tels objets que par des enfants réduits en esclavage, nourris d'épluchures et enchaînés à leurs machines dans je ne sais quel pays de miséreux.
Eh bien non. Il sont fabriqués dans l'un des pays du monde qui paye ses ouvriers le plus cher. Comment est-ce possible ? Parce que la Suisse est un pays "ultra-libéral".

Les innocentes

Excellent film sur des religieuses polonaises violées par l'armée soviétique.

Crise de l’élevage : 5 scandaleux mensonges officiels

Crise de l’élevage : 5 scandaleux mensonges officiels

La grande distribution n'apparaît pas dans cette liste de causes, tout simplement parce qu'elle n'est pas une cause essentielle des problèmes de l'élevage. Je suis une fois de plus estomaqué par la capacité du Système à détourner l'attention vers des boucs-émissaires.

Ne t’aide pas et l’Etat t’aidera (E. Verhaeghe)

Eric Verhaeghe est un énarque (personne n’est parfait), ancien représentant du MEDEF dans les négociations sociales. Je le trouve parfois un peu socialiste, mais il a quand même un côté libéral très affirmé.

Sa thèse est simple : la Sécu (santé+retraites) est une invention de la technostructure, par réaction nobiliaire, pour anesthésier les classes sociales que devrait révolter le blocage de l’ascenseur social.

Développons :

1) La Sécu est une création de Vichy et non de la Libération. C’est important, parce que dès qu’on met en cause la Sécu, il y a toujours un Mélenchon pour faire un chantage aux « acquis du Conseil National de la Résistance ». L’implication est claire : le point Godwin. Etre contre la Sécu, c’est au minimum être un nostalgique de Vichy, plus probablement un nazi qui pousse les enfants juifs dans les fours.

Les bases de la Sécu ont été jetées en 1940 par René Belin, syndicaliste de la CGT-U, l'ancêtre de FO, ministre du travail du premier gouvernement Laval/Pétain.

J'en profite pour rappeler qu'il y avait plus de socialistes, en proportion et dans l'absolu, à Vichy qu'à Londres. C'est une évidence pour les familiers de la période mais je suppose que tous mes lecteurs ne le sont pas et que certains se laissent prendre aux sornettes contemporaines « résistance à gauche et collaboration à droite» dont l'utilité politique pour la gauche saute aux yeux. Je suis toujours surpris de la passivité de la droite face à ce mensonge partisan éhonté. La réalité est un peu plus compliquée.

Cela me fait d'ailleurs penser que vient d'être publié un livre sur les FTP, les maquis communistes,  dans lequel l'auteur a l'idée toute simple de faire le bilan de ce que fut leur action et ça décape : la conclusion est que les FTP ont tué beaucoup moins d'Allemands et ont eu beaucoup moins de morts dans leurs rangs qu'ils l'ont prétendu mais qu'en revanche ils s'en donné à coeur joie pendant l'épuration.

Rappelons que la seule femme chef de réseau, Marie-Madeleine Fourcade (bien plus importante que Lucie Aubrac qui n'avait qu'un rôle subalterne et fut montée en épingle à partir des années 90 parce qu'elle était du camp du Bien c'est-à-dire la gauche) venait de l'extrême-droite. Sur ces questions, lire Un paradoxe français, de Simon Epstein (qu'on ne peut guère accuser d'être un nostalgique de Vichy !) dont le sous-titre explicite est Antiracistes dans la Collaboration, antisémites dans la Résistance.

George Orwell explique finement qu'il y a chez les pacifistes une fascination latente pour la violence extrême. Nous ne sommes donc pas surpris de les trouver grenouillant à Vichy. Nous savons aussi, pour la subir tous les jours, qu'il y a chez les antiracistes une obsession de la race qui, hélas, ne reste pas latente.

Il ne faut jamais oublier que c'est la chambre des députés du Front Populaire qui a voté à 87 % pour les pleins pouvoirs à Pétain le 11 juillet 1940 (certes dans des conditions illégales, mais les manœuvres de Laval expliquant aux députés que s'ils votaient bien, ils conserveraient leur retraites et leur droit d'affranchissement gratuit, montrent l'élévation des pensées et des motivations (1)).

Il est dommage que Simon Epstein n'ait pas continué son livre à la Libération. On se serait sans doute aperçu que l'épuration a surtout touché les lampistes mais que les bien connectés, les bons bourgeois de toujours, sont passés à travers les gouttes, mis à part quelques cas symboliques pour amuser la galerie.

Revenons à la Sécu.

2) Avant la Sécu, la France n’était pas un désert social. Les Français ne mouraient pas de vieillesse ou de maladie sur les trottoirs. Il y avait des assurances sociales par branches, des caisses professionnelles et des fonds de secours. Il y avait même des retraites, horresco referens, par capitalisation.

La Sécu n’était pas du tout le passage de l’ombre à la lumière. Pour beaucoup, la Sécu était une régression. Par exemple, dans la plupart des mutuelles, il n’y avait pas de plafonds de retraite et de remboursement des frais médicaux, contrairement à la Sécu. La meilleure preuve que la Sécu fut vécu comme une régression par certains est que, dès sa création, des gens se sont battu pour y échapper. Cela a donné les régimes spéciaux et les complémentaires.

3) Le système de santé français se retrouve entre la 7ème et la 10ème place dans la plupart des classements (OCDE et compagnie). C’est honorable mais c’est à mettre en perspective avec le fait que notre système est structurellement déficitaire. Les systèmes en tête du classement, comme le suisse, sont eux financièrement sains. Nous sommes donc loin du « système que le monde entier nous envie ». D’ailleurs, le fait que personne ne copie ce système génial devrait éveiller quelques doutes sur son excellence.

4) Les défenseurs les plus bruyants de la Sécu n’y sont pas affiliés et bénéficient de régimes spéciaux.

Cela devrait éveiller la suspicion, même des abrutis. Verhaeghe explique très bien que la Sécu joue contre les classes sociales les plus fragiles en les enfermant dans leur condition. La Sécu est le moyen qu’a trouvé la haute noblesse administrative pour faire se tenir tranquilles les classes qu’on appelait jadis dangereuses, aux frais des classes moyennes.

5) La grande caractéristique de notre Sécu, ce qui la rend unique au monde, ce n'est pas du tout ses prestations ou son coût, c’est la déresponsabilisation des assurés.

Dans aucun autre système, il n’y a une telle déconnection entre le comportement des assurés et leurs remboursements. Vous pouvez aller voir le médecin dix fois pour rien ou l’appeler juste quand vous êtes à l’article de la mort, vous serez remboursé pareil. Vous pouvez être tous les jours soûl comme un mineur chinois le jour de la paye (être breton, quoi) ou abstinent, vous serez soigné pareil et sans coût supplémentaire.

La déresponsabilisation et l’infantilisation des citoyens sur des sujets aussi intimes que la santé et la retraite conduisent à un affaiblissement de la démocratie. Quand vous pouvez choisir l’assureur de votre maison et de votre voiture mais pas de votre santé et de votre retraite, êtes-vous encore un citoyen adulte, libre et responsable ? Les Français ont perdu le goût de la responsabilité, du risque, de la liberté, de l’effort collectif et de l’aventure et c’est en grande partie la faute de la Sécu.

Cet affaiblissement de la démocratie est plus ou moins consciemment le but recherché. Depuis la création du groupe X-crise dans les années 30 (les polytechniciens font un concours avec les énarques pour savoir qui fera le plus de mal à la France, à force de cathédrales intellectuelles abstraites, cette ingénierie sociale qui mène aux grandes catastrophes et que Hayek nommait, en français dans le texte, « l’esprit de Polytechnique » ) s’est développé un courant de réflexion, qu’on a appelé par la suite « technocratique », soutenant que la démocratie était un moyen inadaptée pour gérer une société moderne et qu’il fallait laisser cette noble tâche à des techniciens prétendument apolitiques (bien sûr, cette prétention à l’apolitisme est elle-même une position politique).

Ce courant est toujours vivace (dernier exemple : Emmanuel Macron). C’est ce qu’Alain Minc désigne comme « le cercle de la raison » : il y a une seule bonne politique (il faut être pour « l’Europe », l'euro, l’immigration, les « réformes » et « l’ouverture »). Etre contre n’est pas une opposition politique comme il est normal en démocratie, c’est une preuve de bêtise, voire de méchanceté.

S’il n’y a plus qu’une seule politique possible (dont la Sécu fait partie) et que les gens de la haute la connaissent, pourquoi organiser des élections, si ce n’est pour amuser les crétins du bas peuple ? La plèbe a d'ailleurs compris qu’on se foutait de sa gueule : seuls 35 à 40 % des Français adultes votent pour des partis dits de gouvernement. Et le referendum de 2005 sera probablement le seul du XXIème siècle en France : c'est trop dangereux de demander son avis à cet abruti de peuple, il a la fâcheuse habitude de ne pas voter comme on lui dit.

Avec Alain le-meilleur-d'entre-nous Juppé, on est en train de nous jouer la énième version de cette sinistre comédie : l'intello prétendument supérieur, qui lui a tout compris, et qui va nous sortir de la merde à coups de « mesures » et de « réformes » prétendument techniques et les seules possibles. Tout cela n'est que de la prétention, de la vanité, de la poudre aux yeux pour les gogos. En politique, les mesures seulement techniques et apolitiques, qui feraient consensus mou, ça n'existe pas. La politique est par essence conflictuel. Et quand on essaie de dissimuler les conflits sous le tapis plutôt que les assumer, il y a un loup.

6) Les Français se plaignent d’un excès d’individualisme sans comprendre que la Sécu en est la source. Pourquoi m’occuper de mon voisin ou de mes parents puisque je paye une cotisation pour que l’Etat le fasse à ma place ? Ce n’est pas une vue de l’esprit, ce sont des propos que j’ai entendus. Les comportements des Français parlent d'eux-mêmes.

7) Ce système bancal est impossible à réformer parce que ceux qui y trouvent leur intérêt sont au pouvoir.

Des dizaines de milliers (pas un ou deux par ci par là, des milliers) de syndicalistes vivent dans les dorures de la république sous prétexte de gestion paritaire de la Sécu. C’est tout de même mieux que de distribuer des tracts dans le petit matin frisquet à l’entrée de l’usine. Ils n’ont pas intérêt à ce que cela change.

Auttre exemple. La CSG comporte une part de financement des retraites. Contrairement aux cotisations, la CSG n'ouvre aucun droit à la retraite à ceux qui la payent. Il y a donc des gens qui payent pour le système de retraite et n'ont aucun droit ni prestation à mettre en face. Qui paye ? Les classes moyennes et moyennes supérieures. Qui en bénéficie ? Mécaniquement, les régimes les plus déficitaires, comme par hasard les régimes spéciaux et de la fonction publique.

Aucune raison technique ou économique ne justifie le régime de retraite de fonctionnaires et les régimes spéciaux. La seule raison est politique : les bénéficiaires ont une position de force dont ils usent et ils abusent pour tyranniser ceux qui sont en position de faiblesse, la classe moyenne du privé. On remarquera que les hauts fonctionnaires et les syndicalistes qui décident du régime général n'y sont pas affiliés. Le salarié du public dit au salarié du privé : « C'est moi qui décide et tu vas raquer pour moi, charogne ». On est donc forcé de payer beaucoup trop cher une protection imparfaite pour le bénéfice de quelques uns. La seule différence avec la mafia, c'est que la violence de la Sécu est légale. Mais il n'y a guère de doute que si les mafieux avaient le pouvoir de faire des lois, ils rendraient leur violence légale.

La Sécu est un système de racket de la classe moyenne en faveur de la fonction publique et des bons à rien. Tout le reste est littérature, brouillard de mots, bruit avec la bouche.

Les débats sur la Sécu sont biaisés. Ceux qui les mènent mentent sur leur but.

Si le but des débats était d’avoir le meilleur système d’assurances sociales possible, avec de bons résultats sanitaires, des retraites confortables, et financièrement sain, la réponse serait simple, il suffirait de regarder à l’étranger (comment font les Allemands, qui sont plus vieux, aussi bien soignés et dont le sytème est positif ce que le nôtre est négatif ?) ou dans notre passé : des assurances privées largement mutualisées. On ajouterait, comme le propose Verhaeghe, un chèque-santé payé égal pour tous payé par les impôts comme d’autres proposent un chèque-éducation.

Mais le but de ceux qui causent dans le poste n’est pas du tout celui-ci : il est de préserver un système qui leur permet un contrôle social de la population et de perpétuer leur pouvoir. Il n’est pas anecdotique que la Sécu soit née à une époque où l’on pensait que la démocratie était une idée dépassée. D'ailleurs, ceux qui défendent bruyamment la Sécu ont une culture plus proche du Goulag que de l'habeas corpus.

Au-delà des considérations techniques (résultats, coûts), la catastrophe de la Sécu est donc morale.

Je partage l’opinion de Verhaeghe et ce depuis une date précise : la canicule de 2003. Le cri, puéril et pourtant unanime, « Il fait chaud, que fait l’Etat ? » m’avait laissé sur le cul, avec l’envie de répondre « Hé, dis, coco, c’est quand même à toi de t’occuper de tes vieux et de tes voisins ! ». J’en avais conclu, comme Verhaeghe, qu’il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond dans la tête des Français et l’idée m’était venue d’un lien avec la Sécu.

Le fond de l’affaire, c’est la religion de l’Etat. La révolution française a combattu l’Eglise et a voulu instaurer une religion de l’Etat (Robespierre et le culte de l’être suprême). La république s’est peu à peu substituée à l’Eglise dans les écoles et les hôpitaux (Verhaeghe en profite pour remarquer qu'aucune raison ne justifie que le personnel des hôpitaux publics ait le statut de fonctionnaires).

Cela n’est pas neutre car l’Eglise apportait avec elle une vision du monde. Aux angoisses de toujours sur la maladie, la vieillesse et la mort, l’Eglise avait des réponses et l’une de celles-ci était « Aide toi et le ciel t’aidera ». L’Etat-providence a remplacé tout cela et a dit « Ne t'aide pas et l’Etat t’aidera ».

Dans aucun autre pays au monde, la religion de l'Etat n'est aussi prégnante, aussi ancrée dans la culture et les moeurs. C'est ce qui explique que, dans aucun autre pays au monde, il y ait un système copié sur la Sécu. Le Sécu, avec toutes ses iniquités, serait insupportable s'il n'y avait pas dans la tête d'une majorité de Français l'idée que ce qui vient de l'Etat est par essence bon (même s'il peut y avoir du mauvais par accident) et ce qui vient du privé est par essence mauvais (même s'il peut y avoir du bon par accident).

Seulement, l'avenir est sombre pour la Sécu. L'information gratuite ou quasi-gratuite fait que l'avenir économique est aux petites entités agiles capables d'exploiter rapidement cette information abondante (Suisse, Singapour, chauffeurs de VTC, auto-entrepreneurs divers et variés etc.). Ce nouveau paradigme, comme on dit pompeusement, condamne à mort un brontosaure bureaucratique comme la Sécu.

Renflouer la Sécu est aussi vain que d'essayer de sauver du naufrage le Titanic après sa collision avec l'iceberg. En plus, on ne peut pas dire que les ministres de la santé aient la plastique avantageuse de Kate Winslet (désolé, Marisol).

Bien sûr, on va faire ça à la française : on va ajouter des lois aux lois, des décrets aux décrets, des règlements aux règlements, on va construire de usines à gaz de classe mondiale (tant que nous ne nous serons pas décidés à fusiller les énarques dans les fossés de Vincennes), telles la brillante réussite du RSI, par un gouvernement dit de droite s'iou plaît. On va donc verrouiller le système, souquer les écoutilles, fermer les sabords, attacher la classe moyenne au radiateur, pour empêcher la fuite des prisonniers (les moutontribuables) et les racketter comme avant.

Puis, le système s'écroulera quand même et nous ferons dans la panique et dans le drame, probablement dans le sang, ce que nous aurions pu faire en douceur si nous avions été collectivement intelligents et prévoyants.

Nous nous préparons un destin à la grecque. Ils manquent d'Etat, nous en avons trop, mais le résultat sera le même : une paralysie de la politique qui nous fait subir les événements plutôt que de les anticiper.

On vit bien en France (si l'on oublie un quart de la population). Jusqu'à quand ?

Préface  du livre de Verhaeghe


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(1) : selon Simon Epstein : « Le groupe qui domine le Sénat est en effet le Parti radical, et celui-ci fait intégralement partie de la coalition du Front populaire [...] Le Sénat ajoute donc de très nombreux radicaux [...] aux députés élus en 1936. [...] La réalité est, on le sait, moins exaltante : 36 parlementaires de la SFIO votent contre Pétain, mais 90 parlementaires de la même SFIO votent pour le même Pétain, [...]. Dans leur grande majorité (90 contre 36), les socialistes ont voté, comme les autres, comme l'ensemble des antifascistes du Front populaire, comme les partis du centre et de droite, la fin de la République. »

Concernant l'attitude des parlementaires issus du Front populaire :

Léon Blum a eu ce commentaire : « Tel camarade qui, à mon entrée dans la salle, s'était précipité vers moi la main tendue, m'évitait visiblement au bout d'une heure. [...] De moment en moment, je me voyais plus seul, je me sentais plus suspect. Il ne surnageait plus que quelques débris intacts à la surface de la cuve dissolvante. [...] Le sentiment cruel de ma solitude ne m'avait pas trompé ; j'avais bien eu raison de me juger désormais comme un étranger, comme un suspect au sein de mon propre parti. »

Vincent Auriol a eu ce commentaire :

« Voici Léon Blum. Quelques rares et fidèles amis autour de lui. Où sont les 175 parlementaires socialistes ? Quelques-uns sans doute n'ont pu venir... mais les autres ? [...] Sur 150 députés et 17 sénateurs socialistes nous ne sommes que trente-six fidèles à la glorieuse et pure mémoire de Vaillant, de Guesde, de Jaurès. »

vendredi, février 12, 2016

Tout en haut du monde

Excellent film d’animation français, avec un graphisme original et plaisant.

Seul regret : pourquoi faut-il absolument que le héros soit une héroïne ? Ce conformisme vis-à-vis du préjugé féministe de l’époque est regrettable.




mercredi, février 10, 2016

Etat d'urgence : la route de la servitude

La situation est simple à définir.

Le gouvernement utilise le prétexte de la sécurité comme moyen de réduire la liberté.

Il le fait de telle façon qu'un débat clair ne puisse pas être posé sur ces questions et l'opposition est trop complice pour contrecarrer cette manoeuvre (preuve supplémentaire que l'UMPS est une réalité).

L'arsenal juridique est déjà bien pourvu, il suffit de l'appliquer sans faiblir.

L'état d'urgence n'est pas nécessaire, la modification de la constitution est absurde et contre-productive.

En revanche, on nous aurait dit quelque chose comme : « On constate que les liens entre délinquance et terrorisme sont de plus en plus étroits, les passages de l'un à l'autre sont courants. Nous allons donc construire 40 000 places de prison pour lutter contre la délinquance, et, indirectement, contre le terrorisme », tout le monde aurait compris et approuvé.

Sur tous les sujets touchant au terrorisme, intégration, immigration, relations avec les pétromonarchies, écoles, police etc. un tel discours de vérité était possible et n'a pas été tenu.

On nous a amusés avec une question subalterne (déchéance de nationalité) et le résultat est là : notre sécurité n'a pas progressé d'un pouce puisqu'aucun des sujets de fond n'a fait l'objet de décisions appropriées, en revanche notre liberté a sacrement diminué (par exemple, l'état d'urgence a servi à interdire une manifestation écologiste dont on chercherait en vain le lien avec le terrorisme islamique).

Il faut dire la cruelle vérité telle qu'elle est. Nos politiciens et les terroristes islamistes sont d'accord sur un point : réduire la liberté des Français. Oui, ils sont des alliés objectifs. Chaque attentat est l'occasion de renforcer les pouvoirs des politiciens et chaque privation de liberté est un dopant pour le recrutement des islamistes.

Nos gouvernants ne vont probablement pas jusqu'à espérer un attentat mais je suis certain qu'ils sont persuadés que, s'il s'en produit un, ils sauront l'utiliser à leur profit et qu'ils s'y sont préparés.

Deux articles :

Le gouvernement par la peur : comment Manuel Valls est devenu expert en manipulation de lʼopinion par lʼagitation de menaces terroristes

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De l'avis des spécialistes, ces nouvelles armes juridiques ne sont pas vraiment utiles pour lutter contre le terrorisme. Personne n'a même dit que les attentats étaient imputables à des lacunes de notre législation. Ce que demandent les policiers concernés est d'abord un meilleur contrôle aux frontières. Certes, à l'occasion de la COP 21, avec l'autorisation de Bruxelles, des contrôles ont été instaurés aux frontières - qui perdurent aujourd'hui. Mais les moyens manquent pour les faire sérieusement. Pour être vraiment efficace, il faudrait sans doute envisager une suspension du traité de Schengen, suspension que Valls n'a pas mise à l'ordre du jour.

Surtout, comment ne pas voir que ces nouveaux moyens répressifs sont utilisés ici et là pour contrôler des prétendues menaces d'extrême droite ou encore pour combattre les ultra-écologistes qui risquaient de manifester durant la COP 21. Il y a là un vrai détournement de procédure qui ne saurait que nous inquiéter pour l'avenir de nos libertés. Qui ne se sent aujourd'hui pas mal à l'aise pour parler au téléphone ou envoyer des courriels ? Comment faire confiance à quelqu'un comme Valls pour ne pas abuser de ces lois d'exception quand on se souvient de la manière odieuse dont le même Valls rafla et ficha des centaines de manifestants de la Manif' pour tous parfaitement pacifiques.

La France est-elle encore pour longtemps une société libre ?
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Déchéance de nationalité : la grande comédie indigne

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A travers cette opération, le pouvoir politique, au sens large, porte atteinte à deux principes sacrés. D'une part, la Constitution, qui est la loi suprême, la règle du jeu supérieure de la communauté nationale, garante de son unité, de sa cohésion, de la démocratie. En la modifiant sans la moindre utilité, les autorités politiques du pays, majorité comme opposition en font un simple enjeu politicien et contribuent à la banaliser et à la fragiliser. D'autre part, il joue avec la sécurité des Français.

Les manoeuvres en cours sont censées être la réponse essentielle au massacre du 13 novembre 2015. Or, elles se présentent comme un écran de fumée sans la moindre perspective d'effet concret dans la luttre contre le terrorisme. Pendant ce temps, où en est le contrôle des frontières et des visas ? Le suivi des 8000 djihadistes français ? La protection des sites menacés?  La surveillance des banlieues sensibles ? La lutte contre Daesh au Moyen-Orient et en Libye ? La maîtrise du flux migratoire sur l'Europe? La révision en cours n'a plus qu'une seule dimension: politicienne. Pour le chef de l'État et le Premier Ministre, l'objectif est de ne pas perdre la face, quitte à neutraliser le projet initial.


[…]

Le chiffon rouge que le pouvoir socialiste agite en ce moment n'est pas anodin: celui de la déchéance de la nationalité, de la nationalité, au coeur du pacte national. En en faisant ainsi un simple objet de manoeuvres intéressées, la classe politique dans sa majorité se rallie les yeux fermées, autant gauche que droite, à des méthodes qu'elle qualifie volontiers d'extrémiste ou de «populiste». Dans un climat de déchéance démocratique, la débâcle politique se poursuit, tous les repères volent en éclats. Que peut-t-il sortir de ce champ de ruine ?
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