jeudi, avril 30, 2009
Le pays saura qu'il est défendu
L'origine de l'immigrationnisme
Dans son plus célèbre discours de guerre, Clemenceau a prononcé cette phrase qui a marqué les esprits : «le pays saura qu'il est défendu».
Aujourd'hui, c'est au contraire le sentiment d'abandon qui domine : le pays sait qu'il n'est pas défendu, quand il n'est pas trahi. Nos politiciens et nos médiatiques considèrent que tout ce qui est français, «franchouillard» dans leur langue, ne mérite pas d'être défendu, et ce n'est pas plus mal si c'est détruit. On peut épiloguer sur la haine des élites pour leur peuple, au point qu'elles participent activement à l'extinction de sa culture.
Cette haine des élites pour le peuple est à l'origine de l'immigrationnisme, cette politique qui consiste à considérer que tout ce qui vient de l'étranger est bien et tout ce qui vient de chez nous est mal (un Arabe fier de ses racines, c'est bien ; un Français fier de ses racines, c'est un beauf). On assiste à une véritable tentative de substitution de population et de culture.
C'est ainsi que les professeurs en viennent, exemple entre mille, à expliquer, sans crainte d'un cuisant ridicule, que l'Europe doit énormément à l'Islam médiéval et a des racines musulmanes. Qu'on parle d'Averroes ne me choquerait pas, si on ne cessait dans le même temps d'enseigner Chrétien de Troyes.
Sur le long terme, je ne suis pas trop inquiet : partout où la question d'une invasion étrangère (appelons les choses par leur nom) s'est posée, les cultures ont montré une résistance tout à fait étonnantes. Songez aux Juifs, aux Grecs et aux Arméniens sous domination ottomane.
Et, puisqu'on en est aux vérités, la culture musulmane n'a rien de si séducteur (qu'a-t-elle apporté au progrès de l'humanité depuis six ou sept siècles ?) que l'on puisse croire qu'elle a la capacité d'attirer au point d'éteindre la culture européenne. Nous ne sommes pas vis-à-vis des musulmans dans la posture des Gaulois vis-à-vis des Romains.
Mais, tout cela, c'est à long terme. Or, c'est bien connu, nous serons tous morts.
A court terme, il reste à comprendre, pour en combattre les effets, la racine du mal : la haine des élites françaises pour leur peuple. Pourquoi ces «collabos» de l'immigrationnisme (1) ?
La haine des élites pour le peuple : le cas de Rachida Dati
Cette haine est particulièrement frappante chez les gens de gauche, parce qu'ils posent comme défenseurs de ce peuple. Or, je suis bien sûr que tous les bobos que je connais vivraient très mal une soirée chez des gens du peuple, chez des smicards franchouillards, qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas et évitent soigneusement (il est toujours amusant de constater que ces amoureux du peuple et des immigrés vivent dans des quartiers où il n'y a ni immigrés ni gens du peuple).
On peut juger que la dernière fois que la gauche s'est intéressée aux préoccupations du peuple, c'est quand un maire communiste a fait raser au bulldozer un foyer de travailleurs immigrés !
Un des exemples les plus illustratifs, d'un comique savoureux et navrant, de cette haine des élites pour le peuple est l'histoire de Rachida Dati. Au début, tout allait bien, un vrai conte de fées immigrationniste, un petit bonheur pour les degôches multiculturalistes.
Quand les choses ont-elles commencé à se dégrader ? Quand les critiques permanentes ont elles pris leur essor ? Quand la chasse à la Dati a-t-elle été ouverte ? Quand elle a commencé à se comporter en nouvelle riche, c'est-à-dire en ancienne pauvre. Il faut faire partie de la haute, être bourré d'argent, avoir vécu dès sa plus tendre enfance dans l'aisance (il y a des fosses pour cela), pour afficher son mépris de l'argent.
Mépriser l'argent, c'est un truc de type qui n'a jamais eu de souci d'argent. Le code est subtil : il faut afficher son mépris de l'argent. Mais, en même temps, l'étaler discrètement pour bien faire voir qu'on en a ; le tout sans avoir l'air d'y toucher, et cependant y penser toujours. Bref, être faux cul avec le fric, ça s'apprend. Je constate que les plus rapiats dans les aéroclubs sont ceux qui ont le plus d'argent. Ils sont aussi les plus prêts à déclarer qu'ils ne comptent pas et sont généreusement de gauche.
Rachida Dati ne savait pas tout cela, ne connaissait pas les usages de la caste. Elle s'est comportée, ô horreur, ô abomination, comme une fille du peuple qui a gagné au Loto. Et on ne lui reproche pas d'avoir gagné au Loto politique, d'avoir intrigué et magouillé, tous le font. On lui reproche d'avoir agi benoîtement en fille du peuple, d'avoir déclaré qu'elle aimait les belles robes et les bijoux. Les autres aussi, ils ne s'habillent pas chez Tati et leur bijoux ne sont pas en toc, mais ils savent qu'ils ne faut pas s'en vanter.
Ils ont découvert avec autant d'horreur une fille du peuple en leur sein que des bonnes sœurs découvriraient une hardeuse dans leurs rangs et l'ont rejetée encore plus vite (les bonnes soeurs auraient fait preuve de charité chrétienne).
Pourquoi tant de haine ?
Question difficile : pourquoi les élites détestent-elles leur peuple ? Le snobisme a toujours existé et est naturel.
La Révolution Française a créé une peur du peuple qui a plus ou moins subi un coup d'arrêt avec la Commune, mais le changement fondamental me semble dans les conditions de vie : on peut désormais vivre dans des beaux quartiers totalement aseptisés, débarrassés des RMIstes et des smicards. Allez à Auteuil, Neuilly, Boulogne-Billancourt pour voir.
Les progrès techniques font que les élites peuvent désormais vivre avec le minimum de contact avec le peuple, la domesticité a quasiment disparu, les organisations modernes sont telles que les rapports avec la base passent par des intermédiaires.
Ce mouvement technique a coïncidé avec un mouvement historique. Deux guerres mondiales en trente ans, ça fait beaucoup. Le peuple, qui s'est fait hacher menu, était le coupable tout trouvé. N'est-ce pas lui qui a braillé comme un con en 1914 «A Berlin !» ou «Nach Paris !» ?
Bien entendu, les élites étaient aussi responsables, mais comme elles désignaient les coupables, elles ont pris soin de s'éviter trop de désagréments. On a donc honni le nationalisme populaire, celui qui défile en chantant, en oubliant les motivations guerrières spécifiques à la haute, comme l'intérêt ou le goût de la distinction ou l'ennui.
Mai 68 a été l'épiphanie de ce snobisme : quoi de plus snob que de revendiquer la licence des mœurs ? Il y a là un trait commun avec les nobles d'Ancien Régime dont l'ironie semble avoir échappé à beaucoup.
On remarquera qu'aux Etats-Unis, qui n'ont pas de raison de culpabiliser à propos des deux guerres mondiales, cette haine des élites pour le peuple est nettement moins prononcée, «mainstream» n'y est pas infamant comme «populaire» chez nous.
Les «zartistes» en première ligne
Dans cette haine du peuple, les «zartistes» sont en première ligne. Quand je vois Pierre Arditi, Fanny Ardant ou Emmanuelle Béart faire leur numéro de groupies gauchistes des immigrés illégaux (sous-entendu, la France est peuplée d'affreux franchouillards racistes), je me demande quelle est leur légitimité et quelle est leur compétence. Pourquoi écouterai-je quelqu'un qui, comme Emmanuelle Béart, revendique son inculture ? (Elle a quitté l'école tôt et s'en glorifie).
Si ils ont quelque chose à dire, qu'ils fassent comme tout le monde : qu'ils tiennent un blog ! Personne ne sera obligé d'aller y voir et de les subir.
Tous ces gens se contenteraient de faire leur métier, nous n'en serions que mieux. Est-ce que je vais à la télé et à la radio donner mes opinions sur ceci ou cela ?
Les élites parlent entre elles et parlent d'elles-mêmes avec grandiose nombrilisme et se félicitent mutuellement de leurs belles âmes. Grand bien leur fasse. Mais pourquoi sommes nous astreints à nous faire tympaniser de leurs bavardages ?
Que faire ?
La réponse individuelle est simple : transmettre, sans haine sans crainte ni remords, la culture française. On peut préférer sans culpabiliser Piaf à Diams, l'andouillette au kebab, les femmes en mini-jupe aux femmes en tchador, le christianisme à l'islam et la France à l'Algérie.
J'ose à peine évoquer le rôle du système éducatif dans cette transmission de la culture. Cependant, tout espoir n'est pas perdu : les profs ont été et sont encore les fourriers du multiculturalisme, mais ils en sont aussi les premières victimes donc les premiers à être forcés de se remettre en question, soit en tombant carrément du coté de la soumission (2), soit en résistant (voir le succès parmi les enseignants du film La journée de la jupe).
Par contre, la réponse collective, c'est-à-dire politique, est nettement plus problématique. J'ai peur de violences.
Les fauteurs de troubles n'inspirent la crainte que parce qu'ils ne rencontrent pas d'opposition. Ce sont des tigres de papier. Je vous ai raconté cette histoire de touristes russes qui ont cassé la gueule dans le métro de «jeunes issus de l'immigration» qui les provoquaient.
Or, on ne bande pas à fond le ressort de l'ego d'un peuple en l'humiliant constamment sans risquer d'en prendre un bon coup quand il se détendra.
Je ne sais pas comment ça se passera, peut-être qu'il y aura une émeute de banlieue de trop.
Les immigrés qui se voient comme des conquérants risquent alors de découvrir qu'ils sont très faibles, qu'ils ont contre eux l'appareil de l'Etat, l'armée et la police, sans compter que les «de souche», tout soumis et veules qu'ils paraissent aujourd'hui, seraient tout à fait capables de s'organiser.
Et si en plus on ajoute par là-dessus une possible tension économique, on n'est pas sorti de l'auberge.
Le malheur dans tout cela, c'est que même les immigrés intégrés, pour peu qu'ils se repèrent facilement à leur couleur de peau, risqueraient de ne pas être épargnés. La colère populaire, c'est comme le dentifrice : allez donc la faire rentrer dans le tube une fois qu'elle est sortie.
Je ne suis pas sûr que nos immigrationnistes réalisent à quel point ils jouent avec le feu.
Nota : j'ai découvert récemment le sigle CPF. J'ai mis un certain temps à comprendre ce que ça signifiait : Chance Pour la France. Evidemment, c'est une manière de tourner en dérision le discours des immigrationnistes qui nous expliquent que l'immigration est une chance pour la France. Application du jour : Youssouf Fofana, qui a torturé Ilan Halimi comme un SS, avec l'aide 26 (26 !!!)complices est un CPF.
(1) : ceux qui nous expliquent qu'il faut s'adapter au fait accompli de la présence d'immigrés (en modifiant nos comportements -l'habillement des femmes, par exemple, pour ne pas «provoquer») sont-il si différents de ceux qui nous expliquaient qu'il fallait s'adapter au fait accompli de la présence de beaux guerriers blonds parlant Germain ?
(2) : dans La journée de la jupe, un prof soumis se fait casser la gueule par ses élèves et explique qu'il faut les comprendre. Le flic répond sobrement : «Après tout, si ça vous plaît de prendre des pains dans la tronche ...».
Dans son plus célèbre discours de guerre, Clemenceau a prononcé cette phrase qui a marqué les esprits : «le pays saura qu'il est défendu».
Aujourd'hui, c'est au contraire le sentiment d'abandon qui domine : le pays sait qu'il n'est pas défendu, quand il n'est pas trahi. Nos politiciens et nos médiatiques considèrent que tout ce qui est français, «franchouillard» dans leur langue, ne mérite pas d'être défendu, et ce n'est pas plus mal si c'est détruit. On peut épiloguer sur la haine des élites pour leur peuple, au point qu'elles participent activement à l'extinction de sa culture.
Cette haine des élites pour le peuple est à l'origine de l'immigrationnisme, cette politique qui consiste à considérer que tout ce qui vient de l'étranger est bien et tout ce qui vient de chez nous est mal (un Arabe fier de ses racines, c'est bien ; un Français fier de ses racines, c'est un beauf). On assiste à une véritable tentative de substitution de population et de culture.
C'est ainsi que les professeurs en viennent, exemple entre mille, à expliquer, sans crainte d'un cuisant ridicule, que l'Europe doit énormément à l'Islam médiéval et a des racines musulmanes. Qu'on parle d'Averroes ne me choquerait pas, si on ne cessait dans le même temps d'enseigner Chrétien de Troyes.
Sur le long terme, je ne suis pas trop inquiet : partout où la question d'une invasion étrangère (appelons les choses par leur nom) s'est posée, les cultures ont montré une résistance tout à fait étonnantes. Songez aux Juifs, aux Grecs et aux Arméniens sous domination ottomane.
Et, puisqu'on en est aux vérités, la culture musulmane n'a rien de si séducteur (qu'a-t-elle apporté au progrès de l'humanité depuis six ou sept siècles ?) que l'on puisse croire qu'elle a la capacité d'attirer au point d'éteindre la culture européenne. Nous ne sommes pas vis-à-vis des musulmans dans la posture des Gaulois vis-à-vis des Romains.
Mais, tout cela, c'est à long terme. Or, c'est bien connu, nous serons tous morts.
A court terme, il reste à comprendre, pour en combattre les effets, la racine du mal : la haine des élites françaises pour leur peuple. Pourquoi ces «collabos» de l'immigrationnisme (1) ?
La haine des élites pour le peuple : le cas de Rachida Dati
Cette haine est particulièrement frappante chez les gens de gauche, parce qu'ils posent comme défenseurs de ce peuple. Or, je suis bien sûr que tous les bobos que je connais vivraient très mal une soirée chez des gens du peuple, chez des smicards franchouillards, qu'ils ne connaissent d'ailleurs pas et évitent soigneusement (il est toujours amusant de constater que ces amoureux du peuple et des immigrés vivent dans des quartiers où il n'y a ni immigrés ni gens du peuple).
On peut juger que la dernière fois que la gauche s'est intéressée aux préoccupations du peuple, c'est quand un maire communiste a fait raser au bulldozer un foyer de travailleurs immigrés !
Un des exemples les plus illustratifs, d'un comique savoureux et navrant, de cette haine des élites pour le peuple est l'histoire de Rachida Dati. Au début, tout allait bien, un vrai conte de fées immigrationniste, un petit bonheur pour les degôches multiculturalistes.
Quand les choses ont-elles commencé à se dégrader ? Quand les critiques permanentes ont elles pris leur essor ? Quand la chasse à la Dati a-t-elle été ouverte ? Quand elle a commencé à se comporter en nouvelle riche, c'est-à-dire en ancienne pauvre. Il faut faire partie de la haute, être bourré d'argent, avoir vécu dès sa plus tendre enfance dans l'aisance (il y a des fosses pour cela), pour afficher son mépris de l'argent.
Mépriser l'argent, c'est un truc de type qui n'a jamais eu de souci d'argent. Le code est subtil : il faut afficher son mépris de l'argent. Mais, en même temps, l'étaler discrètement pour bien faire voir qu'on en a ; le tout sans avoir l'air d'y toucher, et cependant y penser toujours. Bref, être faux cul avec le fric, ça s'apprend. Je constate que les plus rapiats dans les aéroclubs sont ceux qui ont le plus d'argent. Ils sont aussi les plus prêts à déclarer qu'ils ne comptent pas et sont généreusement de gauche.
Rachida Dati ne savait pas tout cela, ne connaissait pas les usages de la caste. Elle s'est comportée, ô horreur, ô abomination, comme une fille du peuple qui a gagné au Loto. Et on ne lui reproche pas d'avoir gagné au Loto politique, d'avoir intrigué et magouillé, tous le font. On lui reproche d'avoir agi benoîtement en fille du peuple, d'avoir déclaré qu'elle aimait les belles robes et les bijoux. Les autres aussi, ils ne s'habillent pas chez Tati et leur bijoux ne sont pas en toc, mais ils savent qu'ils ne faut pas s'en vanter.
Ils ont découvert avec autant d'horreur une fille du peuple en leur sein que des bonnes sœurs découvriraient une hardeuse dans leurs rangs et l'ont rejetée encore plus vite (les bonnes soeurs auraient fait preuve de charité chrétienne).
Pourquoi tant de haine ?
Question difficile : pourquoi les élites détestent-elles leur peuple ? Le snobisme a toujours existé et est naturel.
La Révolution Française a créé une peur du peuple qui a plus ou moins subi un coup d'arrêt avec la Commune, mais le changement fondamental me semble dans les conditions de vie : on peut désormais vivre dans des beaux quartiers totalement aseptisés, débarrassés des RMIstes et des smicards. Allez à Auteuil, Neuilly, Boulogne-Billancourt pour voir.
Les progrès techniques font que les élites peuvent désormais vivre avec le minimum de contact avec le peuple, la domesticité a quasiment disparu, les organisations modernes sont telles que les rapports avec la base passent par des intermédiaires.
Ce mouvement technique a coïncidé avec un mouvement historique. Deux guerres mondiales en trente ans, ça fait beaucoup. Le peuple, qui s'est fait hacher menu, était le coupable tout trouvé. N'est-ce pas lui qui a braillé comme un con en 1914 «A Berlin !» ou «Nach Paris !» ?
Bien entendu, les élites étaient aussi responsables, mais comme elles désignaient les coupables, elles ont pris soin de s'éviter trop de désagréments. On a donc honni le nationalisme populaire, celui qui défile en chantant, en oubliant les motivations guerrières spécifiques à la haute, comme l'intérêt ou le goût de la distinction ou l'ennui.
Mai 68 a été l'épiphanie de ce snobisme : quoi de plus snob que de revendiquer la licence des mœurs ? Il y a là un trait commun avec les nobles d'Ancien Régime dont l'ironie semble avoir échappé à beaucoup.
On remarquera qu'aux Etats-Unis, qui n'ont pas de raison de culpabiliser à propos des deux guerres mondiales, cette haine des élites pour le peuple est nettement moins prononcée, «mainstream» n'y est pas infamant comme «populaire» chez nous.
Les «zartistes» en première ligne
Dans cette haine du peuple, les «zartistes» sont en première ligne. Quand je vois Pierre Arditi, Fanny Ardant ou Emmanuelle Béart faire leur numéro de groupies gauchistes des immigrés illégaux (sous-entendu, la France est peuplée d'affreux franchouillards racistes), je me demande quelle est leur légitimité et quelle est leur compétence. Pourquoi écouterai-je quelqu'un qui, comme Emmanuelle Béart, revendique son inculture ? (Elle a quitté l'école tôt et s'en glorifie).
Si ils ont quelque chose à dire, qu'ils fassent comme tout le monde : qu'ils tiennent un blog ! Personne ne sera obligé d'aller y voir et de les subir.
Tous ces gens se contenteraient de faire leur métier, nous n'en serions que mieux. Est-ce que je vais à la télé et à la radio donner mes opinions sur ceci ou cela ?
Les élites parlent entre elles et parlent d'elles-mêmes avec grandiose nombrilisme et se félicitent mutuellement de leurs belles âmes. Grand bien leur fasse. Mais pourquoi sommes nous astreints à nous faire tympaniser de leurs bavardages ?
Que faire ?
La réponse individuelle est simple : transmettre, sans haine sans crainte ni remords, la culture française. On peut préférer sans culpabiliser Piaf à Diams, l'andouillette au kebab, les femmes en mini-jupe aux femmes en tchador, le christianisme à l'islam et la France à l'Algérie.
J'ose à peine évoquer le rôle du système éducatif dans cette transmission de la culture. Cependant, tout espoir n'est pas perdu : les profs ont été et sont encore les fourriers du multiculturalisme, mais ils en sont aussi les premières victimes donc les premiers à être forcés de se remettre en question, soit en tombant carrément du coté de la soumission (2), soit en résistant (voir le succès parmi les enseignants du film La journée de la jupe).
Par contre, la réponse collective, c'est-à-dire politique, est nettement plus problématique. J'ai peur de violences.
Les fauteurs de troubles n'inspirent la crainte que parce qu'ils ne rencontrent pas d'opposition. Ce sont des tigres de papier. Je vous ai raconté cette histoire de touristes russes qui ont cassé la gueule dans le métro de «jeunes issus de l'immigration» qui les provoquaient.
Or, on ne bande pas à fond le ressort de l'ego d'un peuple en l'humiliant constamment sans risquer d'en prendre un bon coup quand il se détendra.
Je ne sais pas comment ça se passera, peut-être qu'il y aura une émeute de banlieue de trop.
Les immigrés qui se voient comme des conquérants risquent alors de découvrir qu'ils sont très faibles, qu'ils ont contre eux l'appareil de l'Etat, l'armée et la police, sans compter que les «de souche», tout soumis et veules qu'ils paraissent aujourd'hui, seraient tout à fait capables de s'organiser.
Et si en plus on ajoute par là-dessus une possible tension économique, on n'est pas sorti de l'auberge.
Le malheur dans tout cela, c'est que même les immigrés intégrés, pour peu qu'ils se repèrent facilement à leur couleur de peau, risqueraient de ne pas être épargnés. La colère populaire, c'est comme le dentifrice : allez donc la faire rentrer dans le tube une fois qu'elle est sortie.
Je ne suis pas sûr que nos immigrationnistes réalisent à quel point ils jouent avec le feu.
Nota : j'ai découvert récemment le sigle CPF. J'ai mis un certain temps à comprendre ce que ça signifiait : Chance Pour la France. Evidemment, c'est une manière de tourner en dérision le discours des immigrationnistes qui nous expliquent que l'immigration est une chance pour la France. Application du jour : Youssouf Fofana, qui a torturé Ilan Halimi comme un SS, avec l'aide 26 (26 !!!)complices est un CPF.
(1) : ceux qui nous expliquent qu'il faut s'adapter au fait accompli de la présence d'immigrés (en modifiant nos comportements -l'habillement des femmes, par exemple, pour ne pas «provoquer») sont-il si différents de ceux qui nous expliquaient qu'il fallait s'adapter au fait accompli de la présence de beaux guerriers blonds parlant Germain ?
(2) : dans La journée de la jupe, un prof soumis se fait casser la gueule par ses élèves et explique qu'il faut les comprendre. Le flic répond sobrement : «Après tout, si ça vous plaît de prendre des pains dans la tronche ...».
mercredi, avril 29, 2009
Chéri
Inspiré d'un roman de Colette. Un fils de demi-mondaine s'éprend d'une collègue de sa mère plus âgée que lui et se cabre dans le mariage arrangé qu'on lui a préparé. On se retrouve devant le problème classique et très actuel du fifils à sa maman qui n'a jamais connu d'obstacle à ses volontés et qui se retrouve comme un couillon à l'âge adulte quand il doit affronter les contrariétés de la vraie vie. Il reste un éternel adolescent mal dans sa peau (mais bon, fidèles lecteurs, ce discours vous est familier, je vous l'ai assez seriné).
J'apprécie particulièrement dans les films et les livres de la Belle Epoque et du Beau Dix-hutième Siècle, c'est que les mœurs et les manières y sont plus raffinées. Ca change de la brutalité de notre sale temps.
A noter que les tenues de Michelle Pfeiffer sont superbes.
J'apprécie particulièrement dans les films et les livres de la Belle Epoque et du Beau Dix-hutième Siècle, c'est que les mœurs et les manières y sont plus raffinées. Ca change de la brutalité de notre sale temps.
A noter que les tenues de Michelle Pfeiffer sont superbes.
Immigration : il n'y a qu'à demander au Wall Street Journal
Il y a quelquefois des coïncidences. Je tombe dans le Wall Street Journal, sur cet article qui concerne le sujet dont nous débattons depuis quelques jours.
Heirs to Fortyun ?
Heirs to Fortyun ?
mardi, avril 28, 2009
Necker ou Turgot ?
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais nous vivons une crise économique.
Aussi sûrement que le beau temps succède à l'orage, une reprise aura lieu un jour. Je ne puis vous dire ni quand ni comment, mais cela arrivera.
L'Etat, au sens large, sera devant une montagne de dettes. Se posera alors la question récurrente à la politique économique française : Necker ou Turgot ?
Necker : les ingénieux montages, l'acrobatie comptable, pour continuer à profiter des délices de l'endettement, la popularité, le tout finissant en catastrophe.
Turgot : l'effort, la réforme difficile, la lutte contre les corporatismes et les avantages exquis, l'impopularité chez les bruyants, la responsabilisation et l'espoir d'un avenir meilleur qu'on ne doit qu'à soi. Et la dette éteinte par la croissance (1).
La question des finances publiques n'est pas, contrairement aux apparences, seulement un problème économique, mais, surtout, une question morale.
Car tracer les frontières entre ce qui relève de l'individuel, c'est-à-dire de la responsabilité et de la liberté, et du collectif, c'est-à-dire de l'irresponsabilité et de la contrainte, est un choix moral.
Le financement n'est ensuite que la traduction de ce choix en termes comptables.
On ne peut savoir si la politique tombera coté Necker ou coté Turgot à la sortie de la crise.
En effet, tous nos politiciens depuis trente ans sont des super-Necker, mais l'histoire a oscillé de l'un à l'autre, De Gaulle, toujours supérieur en tout, a réussi à faire Necker à la sortie de la guerre et Turgot à son retour au pouvoir.
Le temps de la décision n'est pas encore là. Espérons que nous choisirons Turgot. Les Français n'ont pas tous comme idéal le fonctionnariat et l'assistanat. Les Français ne sont pas tous rétifs à l'effort et à la responsabilité.
Pendant qu'on y est, on rappellera la divergence entre Condorcet et Turgot : Condorcet, le théoricien, préconisait une réforme qui frappe comme la foudre, pour prendre de vitesse les oppositions, qu'elles n'aient pas le temps de s'organiser. Turgot, l'homme pratique, préféra le pas à pas.
Avec le recul, on sait que Condorcet avait raison : les réformes décisives, celles qui frappent les conservatismes au coeur de leur puissance, doivent être immédiates.
Dans la France d'aujourd'hui, ça serait une limitation très sévère, voire une interdiction, du droit de grève des fonctionnaires (contrepartie logique du fait qu'ils assument, ils le revendiquent assez fort, des missions de service public) et l'obligation pour les organisations syndicales de publier des comptes certifiés sous peine de poursuites.
(1) : bien sûr, les esprits chagrins me répondront que, Turgot ayant été viré, on ne se sait pas si ses réformes auraient eu de si bons effets. Admettons que, si l'on regarde la suite de l'histoire économique, il est permis de le supposer.
Aussi sûrement que le beau temps succède à l'orage, une reprise aura lieu un jour. Je ne puis vous dire ni quand ni comment, mais cela arrivera.
L'Etat, au sens large, sera devant une montagne de dettes. Se posera alors la question récurrente à la politique économique française : Necker ou Turgot ?
Necker : les ingénieux montages, l'acrobatie comptable, pour continuer à profiter des délices de l'endettement, la popularité, le tout finissant en catastrophe.
Turgot : l'effort, la réforme difficile, la lutte contre les corporatismes et les avantages exquis, l'impopularité chez les bruyants, la responsabilisation et l'espoir d'un avenir meilleur qu'on ne doit qu'à soi. Et la dette éteinte par la croissance (1).
La question des finances publiques n'est pas, contrairement aux apparences, seulement un problème économique, mais, surtout, une question morale.
Car tracer les frontières entre ce qui relève de l'individuel, c'est-à-dire de la responsabilité et de la liberté, et du collectif, c'est-à-dire de l'irresponsabilité et de la contrainte, est un choix moral.
Le financement n'est ensuite que la traduction de ce choix en termes comptables.
On ne peut savoir si la politique tombera coté Necker ou coté Turgot à la sortie de la crise.
En effet, tous nos politiciens depuis trente ans sont des super-Necker, mais l'histoire a oscillé de l'un à l'autre, De Gaulle, toujours supérieur en tout, a réussi à faire Necker à la sortie de la guerre et Turgot à son retour au pouvoir.
Le temps de la décision n'est pas encore là. Espérons que nous choisirons Turgot. Les Français n'ont pas tous comme idéal le fonctionnariat et l'assistanat. Les Français ne sont pas tous rétifs à l'effort et à la responsabilité.
Pendant qu'on y est, on rappellera la divergence entre Condorcet et Turgot : Condorcet, le théoricien, préconisait une réforme qui frappe comme la foudre, pour prendre de vitesse les oppositions, qu'elles n'aient pas le temps de s'organiser. Turgot, l'homme pratique, préféra le pas à pas.
Avec le recul, on sait que Condorcet avait raison : les réformes décisives, celles qui frappent les conservatismes au coeur de leur puissance, doivent être immédiates.
Dans la France d'aujourd'hui, ça serait une limitation très sévère, voire une interdiction, du droit de grève des fonctionnaires (contrepartie logique du fait qu'ils assument, ils le revendiquent assez fort, des missions de service public) et l'obligation pour les organisations syndicales de publier des comptes certifiés sous peine de poursuites.
(1) : bien sûr, les esprits chagrins me répondront que, Turgot ayant été viré, on ne se sait pas si ses réformes auraient eu de si bons effets. Admettons que, si l'on regarde la suite de l'histoire économique, il est permis de le supposer.
Le tout-marché contre le capitalisme
Le tout-marché contre le capitalisme
Le capitalisme, c'est-à-dire l'accumulation de capital, permettra de sortir de la crise actuelle. Or, nous en sommes encore loin, les gouvernements continuant de favoriser l'accumulation de dettes.
Le capitalisme, c'est-à-dire l'accumulation de capital, permettra de sortir de la crise actuelle. Or, nous en sommes encore loin, les gouvernements continuant de favoriser l'accumulation de dettes.
L'autombile US : le retour des morts-vivants
Soyons clairs : les Big Three sont en faillite.
Seules les interventions de l'Etat les ont maintenus à flots.
Voici maintenant que le syndicat d'ouvriers prend des participations. Or, c'est une voie très sûre vers la faillite comme l'ont prouvé certaines compagnies aériennes à forte participation salariée, tout simplement parce que la priorité des salariés n'est pas la survie de l'entreprise, mais le maintien des salaires et des emplois.
Bref, pour quelques mois de survie confortable, on obère de plus en plus les maigres chances d'un véritable rétablissement.
Seules les interventions de l'Etat les ont maintenus à flots.
Voici maintenant que le syndicat d'ouvriers prend des participations. Or, c'est une voie très sûre vers la faillite comme l'ont prouvé certaines compagnies aériennes à forte participation salariée, tout simplement parce que la priorité des salariés n'est pas la survie de l'entreprise, mais le maintien des salaires et des emplois.
Bref, pour quelques mois de survie confortable, on obère de plus en plus les maigres chances d'un véritable rétablissement.
lundi, avril 27, 2009
Les Arabes vus par un Amazighe
A coté de ces articles, j'ai l'air d'un enfant de choeur avec mes précautions de langage et mes tortillements du cul :
Les Arabes dans l'impasse de la chaussure
L'arabo-islamo-intégrisme, une culture de la haine
Les Arabes dans l'impasse de la chaussure
L'arabo-islamo-intégrisme, une culture de la haine
«Tu ne m'as jamais fait jouir»
Allant au cinéma ce dimanche, j'ai vu les bandes-annonces. Dans l'une d'elles, Romaine par moins 30, le principal argument du personnage principal pour quitter son compagnon de trois ans semble être «Tu ne m'as jamais fait jouir». C'est censé être drôle.
On voit là la profondeur des sentiments, l'hyper-sensibilité et le raffinement des relations sentimentales, si l'on peut dire, qui y ont cours.
Le pire est que ce film est peut-être bien et qu'il se pourrait que j'aille le voir.
Mais tout de même, résumer trois ans de vie commune à «Tu ne m'as jamais fait jouir» méritait de figurer dans l'ample catégorie «Le monde moderne ne sera pas châtié : il est le châtiment».
Mais bon, les mélomanes ne semblent pas moins cons que les cinéastes : Purée musicale
On voit là la profondeur des sentiments, l'hyper-sensibilité et le raffinement des relations sentimentales, si l'on peut dire, qui y ont cours.
Le pire est que ce film est peut-être bien et qu'il se pourrait que j'aille le voir.
Mais tout de même, résumer trois ans de vie commune à «Tu ne m'as jamais fait jouir» méritait de figurer dans l'ample catégorie «Le monde moderne ne sera pas châtié : il est le châtiment».
Mais bon, les mélomanes ne semblent pas moins cons que les cinéastes : Purée musicale
dimanche, avril 26, 2009
L'agression du Noctilien par Bercoff
Ca fera plaisir à Bob de voir que tout le monde n'est pas couché :
J'ai un collègue qui a une excellente, et lamentable , explication de la soumission femelle de la victime à ses agresseurs : elle s'est fait voler ses papiers, les voleurs ont donc toutes ses coordonnées. Ainsi pourvu, elles peuvent venir lui casser la gueule si ses propos leur déplaisent.
Bien sûr, ça ne retire rien au fait que Sciences Po est un haut lieu de l'endoctrinement à la soumission au multiculturalisme, c'est-à-dire à la dhimmitude..
J'ai un collègue qui a une excellente, et lamentable , explication de la soumission femelle de la victime à ses agresseurs : elle s'est fait voler ses papiers, les voleurs ont donc toutes ses coordonnées. Ainsi pourvu, elles peuvent venir lui casser la gueule si ses propos leur déplaisent.
Bien sûr, ça ne retire rien au fait que Sciences Po est un haut lieu de l'endoctrinement à la soumission au multiculturalisme, c'est-à-dire à la dhimmitude..
OSS 117, Rio ne répond plus
J'avoue que j'étais surpris que l'accumulation de clichés racistes de ce film ne déclenchât pas un tir de barrage de la bien-pensance. Bien sûr, il s'agit de second degré, comme la tirade de Shylock par un nazi, mais, justement, la bien pensance est fort connue pour tout prendre au premier degré dans la plus parfaite stupidité des belles âmes auto-satisfaite.
Il est vrai que Jean Dujardin est protégé par un talisman : il a fait acte d'allégeance au boboïsme en insistant sur le fait qu'il est un descendant de «l'humour canal», c'est-à-dire un humour de crétins qui croient être fins, les malheureux, mais qui sont en réalité insupportables au point de me pousser à casser les télés où ils passent, mais, ô miracle, ils sont degôches.
Cependant, la tolérance de la bien-pensance est limitée et sa patience courte (rien n'est plus intolérant que les tolérants auto-proclamés). OSS 117 ne sera pas évoqué au Festival de cannes. Et na !
Au fait, c'est un film plaisant.
Il est vrai que Jean Dujardin est protégé par un talisman : il a fait acte d'allégeance au boboïsme en insistant sur le fait qu'il est un descendant de «l'humour canal», c'est-à-dire un humour de crétins qui croient être fins, les malheureux, mais qui sont en réalité insupportables au point de me pousser à casser les télés où ils passent, mais, ô miracle, ils sont degôches.
Cependant, la tolérance de la bien-pensance est limitée et sa patience courte (rien n'est plus intolérant que les tolérants auto-proclamés). OSS 117 ne sera pas évoqué au Festival de cannes. Et na !
Au fait, c'est un film plaisant.
vendredi, avril 24, 2009
Le machisme ne passera pas
Le machisme ne passera pas
Parmi les signes de notre décadence, je suis particulièrement sensible à ceux qui ont trait à la culture.
Le metteur en scène ne veut pas monter «Dom Juan parce que cette pièce ne montre que des femmes qui souffrent». Je ne sais si c'est à rire ou à pleurer.
Parmi les signes de notre décadence, je suis particulièrement sensible à ceux qui ont trait à la culture.
Le metteur en scène ne veut pas monter «Dom Juan parce que cette pièce ne montre que des femmes qui souffrent». Je ne sais si c'est à rire ou à pleurer.
jeudi, avril 23, 2009
L'anti-France : le fétichisme des mots et les faits
Les mots ont une vie, une histoire et, de ce fait, des connotations. Forts de ce constat irréfutable, certains en tirent qu'il est juste besoin de s'attacher superficiellement aux mots pour comprendre une pensée.
Ainsi, il suffirait que j'écrive «travail, famille, patrie» ou «anti-France» pour me classer aussitôt dans les nostalgiques du pétainisme et du maurrassisme.
Mais, manque de de chance, ça ne fonctionne pas ainsi, car les mots ont également un contexte et plusieurs sens. Ainsi, que je me réfère à l'anti-France avec Super-Dupont, illustré par une superbe image, et non avec Charles Maurras, n'est peut-être pas seulement du à mon inculture crasse.
Peut-être est-ce pour moi, sait-on jamais, une manière de signaler une certaine distance.
Quant au travail, à la famille et à la patrie, ces notions, ô surprise, existaient avant que les syndics de faillite du pétainisme ne les reprennent à leur compte.
Alors pourquoi ce fétichisme, un peu ridicule, des mots ?
Essentiellement parce qu'il est une distraction : pendant qu'on titille le diptère, on ne discute pas d'autre chose, de faits douloureux et pénibles.
Le travail sur les mots est important, mais seulement si il permet de dégager du sens. J'emploie les mêmes mots que la devise du pétainisme, et alors ? J'ai des idées sur les corporations, l'économie, la vie en société, la place de l'Etat, les races, radicalement opposées aux idées de la «révolution nationale».
Je reviens donc à la discussion, je résume ma position :
1) certains Français issus de l'immigration sont perdus pour la société (si vous ne me croyez pas, je vous en présenterai). Il va bien falloir en faire quelque chose de ces gens, je ne sais pas bien quoi. Mais à choisir entre l'enfermement des fauteurs de troubles et la barricadage des honnêtes gens, je préfère encore la première solution.
2) Cet échec vient à mes yeux :
a) d'un afflux trop massif d'immigrés. Il existe un seuil au-delà duquel l'intégration est beaucoup trop difficile voire impossible. Ce seuil varie en fonction de l'origine des immigrés et de la politique du pays d'accueil.
b) La politique d'assitanat pratiquée par la France est peu propice à l'intégration car elle ne force pas les immigrés à tourner la page de l'immigration. Cette politique a été particulièrement dommageable pour les populations africaines, que j'estime plus difficiles à assimiler (je reconnais que ce point mérite discussion, mais cela me semble tout de même au premier abord une constatation d'évidence).
3) Cet échec d'assimilation a également des conséquences néfastes pour la culture du pays d'accueil, c'est-à-dire la France, qui perd son identité plutôt que de s'enrichir de ses immigrés. Rome n'est plus dans Rome.
Les politiques oscillent entre l'immigrationnisme («tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, l'immigration est une richesse et bla bla bla et bla bla bla ...») et le sécuritaire.
Ce sont les deux faces d'un même problème, on caricature les immigrés (tout blancs ou tout noirs, si je puis dire), mais on refuse de les voir tels qu'ils sont et notamment de considérer les interactions entre notre société et leur culture, les motivations et les raisons de leur immigration, leur évolution. Bien entendu, ce qui mettrait quiconque radicalement en cause est soigneusement évité : à l'immigré, on dit «ce n'est pas de ta faute mais celle de la société» et au Français, on explique que c'est la faute de son racisme atavique, ce qui, au fond, lui coûte moins que de remettre en cause l'Etat-providence.
Pourtant, on ne peut même pas dire qu'on ne sait pas ce qui marche : l'école et le travail. Mais l'école part en couille et le travail, il n'y en a pas, ou alors au noir.
Mais là encore, on retombe sur des remises en cause que nous préférons éviter.
Vous connaissez mon dada scolaire. On 'exige plus rien des élèves, donc on ne leur apprend plus rien. C'est particulièrement vrai des enfants d'immigrés : sous prétexte de respecter leur culture, on les y enferme. Le petit juif venu de Grèce Albert Cohen lisait Montaigne à dix ans. Dois-je faire la liste de tous ces immigrés qui se sont enrichis de la culture française et qui l'ont enrichie en retour parce que l'école a été exigeante avec eux et ne s'est pas occupée de «respecter leur culture» ?
Allez y traitez moi de maurrassien ou de néo-pétainiste, faites moi si ça vous fait plaisir (je ne veux pas vous en priver)votre sempiternel numéro de la supériorité morale du gauchiste, mais démontrez moi que j'ai tort.
Ainsi, il suffirait que j'écrive «travail, famille, patrie» ou «anti-France» pour me classer aussitôt dans les nostalgiques du pétainisme et du maurrassisme.
Mais, manque de de chance, ça ne fonctionne pas ainsi, car les mots ont également un contexte et plusieurs sens. Ainsi, que je me réfère à l'anti-France avec Super-Dupont, illustré par une superbe image, et non avec Charles Maurras, n'est peut-être pas seulement du à mon inculture crasse.
Peut-être est-ce pour moi, sait-on jamais, une manière de signaler une certaine distance.
Quant au travail, à la famille et à la patrie, ces notions, ô surprise, existaient avant que les syndics de faillite du pétainisme ne les reprennent à leur compte.
Alors pourquoi ce fétichisme, un peu ridicule, des mots ?
Essentiellement parce qu'il est une distraction : pendant qu'on titille le diptère, on ne discute pas d'autre chose, de faits douloureux et pénibles.
Le travail sur les mots est important, mais seulement si il permet de dégager du sens. J'emploie les mêmes mots que la devise du pétainisme, et alors ? J'ai des idées sur les corporations, l'économie, la vie en société, la place de l'Etat, les races, radicalement opposées aux idées de la «révolution nationale».
Je reviens donc à la discussion, je résume ma position :
1) certains Français issus de l'immigration sont perdus pour la société (si vous ne me croyez pas, je vous en présenterai). Il va bien falloir en faire quelque chose de ces gens, je ne sais pas bien quoi. Mais à choisir entre l'enfermement des fauteurs de troubles et la barricadage des honnêtes gens, je préfère encore la première solution.
2) Cet échec vient à mes yeux :
a) d'un afflux trop massif d'immigrés. Il existe un seuil au-delà duquel l'intégration est beaucoup trop difficile voire impossible. Ce seuil varie en fonction de l'origine des immigrés et de la politique du pays d'accueil.
b) La politique d'assitanat pratiquée par la France est peu propice à l'intégration car elle ne force pas les immigrés à tourner la page de l'immigration. Cette politique a été particulièrement dommageable pour les populations africaines, que j'estime plus difficiles à assimiler (je reconnais que ce point mérite discussion, mais cela me semble tout de même au premier abord une constatation d'évidence).
3) Cet échec d'assimilation a également des conséquences néfastes pour la culture du pays d'accueil, c'est-à-dire la France, qui perd son identité plutôt que de s'enrichir de ses immigrés. Rome n'est plus dans Rome.
Les politiques oscillent entre l'immigrationnisme («tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, l'immigration est une richesse et bla bla bla et bla bla bla ...») et le sécuritaire.
Ce sont les deux faces d'un même problème, on caricature les immigrés (tout blancs ou tout noirs, si je puis dire), mais on refuse de les voir tels qu'ils sont et notamment de considérer les interactions entre notre société et leur culture, les motivations et les raisons de leur immigration, leur évolution. Bien entendu, ce qui mettrait quiconque radicalement en cause est soigneusement évité : à l'immigré, on dit «ce n'est pas de ta faute mais celle de la société» et au Français, on explique que c'est la faute de son racisme atavique, ce qui, au fond, lui coûte moins que de remettre en cause l'Etat-providence.
Pourtant, on ne peut même pas dire qu'on ne sait pas ce qui marche : l'école et le travail. Mais l'école part en couille et le travail, il n'y en a pas, ou alors au noir.
Mais là encore, on retombe sur des remises en cause que nous préférons éviter.
Vous connaissez mon dada scolaire. On 'exige plus rien des élèves, donc on ne leur apprend plus rien. C'est particulièrement vrai des enfants d'immigrés : sous prétexte de respecter leur culture, on les y enferme. Le petit juif venu de Grèce Albert Cohen lisait Montaigne à dix ans. Dois-je faire la liste de tous ces immigrés qui se sont enrichis de la culture française et qui l'ont enrichie en retour parce que l'école a été exigeante avec eux et ne s'est pas occupée de «respecter leur culture» ?
Allez y traitez moi de maurrassien ou de néo-pétainiste, faites moi si ça vous fait plaisir (je ne veux pas vous en priver)votre sempiternel numéro de la supériorité morale du gauchiste, mais démontrez moi que j'ai tort.
mardi, avril 21, 2009
L'anti-France (2)
Je pense que la présence de plus en plus prégnante de l'anti-France nécessite l'intervention musclée de Super-Dupond.
Cette anti-France a deux origines qui confluent dans le grand fleuve de l'anti-France :
> une importante frange de la population d'origine immigrée qui est française sans se sentir française. Les gouvernements successifs n'ont pas su se montrer exigeants avec ces immigrés, notamment à l'école, et les ont habitués à l'assistanat, qui est la pire chose qui puisse arriver à une population («Si tu veux qu'il t'aime, apprends lui à pêcher. Si tu veux qu'il te haïsse, donne lui un poisson»). J'en connais : de vrais parasites de la société, connaissant toutes les arcanes et les démarches de l'assistanat, qui n'en ont jamais assez et n'apportent ni ne créent jamais rien.
> Cette frange d'origine immigrée a en miroir une frange d'origine française, qui s'est elle aussi habituée à l'assistanat comme un du, au point, là encore, de considérer que l'Etat, donc le pays, n'en fait jamais assez pour eux, sans qu'ils ne fassent jamais rien pour lui. De plus, cette frange a hérité de l'auto-dénigrement collectif provenant du traumatisme des deux guerres mondiales et des guerres coloniales.
Avant que vous ne critiquiez mes propos comme caricaturaux, réflexe de la bien-pensance sur la défensive, je précise que je connais des cas dans les catégories que je cite d'assez près pour avoir une opinion argumentée sur leur comportement et sur ses causes.
Il se peut que je me trompe, que ce que je connais autour de moi soit peu représentatif, mais je n'en vois pas les raisons éventuelles. Au contraire, j'incline à penser que, si manque de représentativité il y a, c'est que le milieu dans lequel je vis minimise, plutôt qu'exagère, les ravages de l'assistanat.
Les nationalistes ont le slogan «La France, aimez la ou quittez la !» Bien sûr, comme tout slogan, il est facile mais surtout il procède me semble-t-il d'une erreur d'analyse : tout ce que je baptise anti-France (pour les ignares : c'est une référence à Giotlieb) ne saurait pas où aller si par un coup de baguette magique ils étaient expulsés.
Regardez ces jeunes d'origine africaine qui crachent sur la France : croyez vous qu'ils se sentiraient chez eux au Maroc, au Cameroun ou au Sénégal ? Ils ne sentent pas d'ici, mais ils ne sont pas d'ailleurs non plus.
Maintenant, que faire ? D'abord dire la vérité : il y a une génération perdue, tant d'origine immigrée que française, dont l'éducation a été mal faite et dont il n'y a pas grand-chose à tirer. Si l'on coupe les vannes de l'assistanat et si on lutte contre les trafics qui font vivre ces marginaux, ils se révolteront, ils casseront, mais il ne leur viendra pas à l'idée de chercher du travail.
Pour ceux là, il y a la solution américaine : l'enfermement, soit dans des prisons, soit dans des cités ghettos. L'alternative à la solution américaine, c'est que les perturbateurs soient laissés en liberté et que ça soit les bons citoyens qui s'enferment. Les politiques françaises inclinent vers cette deuxième solution. Elle n'a pas ma préférence.
Pour les autres, c'est-à-dire pour ceux qui ne sont pas irrémédiablement perdus pour la société, une réforme énergique et profonde remplaçant l'assistanat par la responsabilisation, c'est-à-dire une libéralisation, ferait le plus grand bien.
Je suis persuadé, pour revenir au sujet initial de l'anti-France, que le patriotisme serait grandement amélioré car le syndrome consistant à attribuer au pays des problèmes qui relèvent de la responsabilité individuelle s'en trouverait amoindri.
D'ailleurs, on remarquera, les exemples viennent facilement, que ce n'est pas dans les pays réputés les plus libéraux que le patriotisme est le moins fort.
Cette anti-France a deux origines qui confluent dans le grand fleuve de l'anti-France :
> une importante frange de la population d'origine immigrée qui est française sans se sentir française. Les gouvernements successifs n'ont pas su se montrer exigeants avec ces immigrés, notamment à l'école, et les ont habitués à l'assistanat, qui est la pire chose qui puisse arriver à une population («Si tu veux qu'il t'aime, apprends lui à pêcher. Si tu veux qu'il te haïsse, donne lui un poisson»). J'en connais : de vrais parasites de la société, connaissant toutes les arcanes et les démarches de l'assistanat, qui n'en ont jamais assez et n'apportent ni ne créent jamais rien.
> Cette frange d'origine immigrée a en miroir une frange d'origine française, qui s'est elle aussi habituée à l'assistanat comme un du, au point, là encore, de considérer que l'Etat, donc le pays, n'en fait jamais assez pour eux, sans qu'ils ne fassent jamais rien pour lui. De plus, cette frange a hérité de l'auto-dénigrement collectif provenant du traumatisme des deux guerres mondiales et des guerres coloniales.
Avant que vous ne critiquiez mes propos comme caricaturaux, réflexe de la bien-pensance sur la défensive, je précise que je connais des cas dans les catégories que je cite d'assez près pour avoir une opinion argumentée sur leur comportement et sur ses causes.
Il se peut que je me trompe, que ce que je connais autour de moi soit peu représentatif, mais je n'en vois pas les raisons éventuelles. Au contraire, j'incline à penser que, si manque de représentativité il y a, c'est que le milieu dans lequel je vis minimise, plutôt qu'exagère, les ravages de l'assistanat.
Les nationalistes ont le slogan «La France, aimez la ou quittez la !» Bien sûr, comme tout slogan, il est facile mais surtout il procède me semble-t-il d'une erreur d'analyse : tout ce que je baptise anti-France (pour les ignares : c'est une référence à Giotlieb) ne saurait pas où aller si par un coup de baguette magique ils étaient expulsés.
Regardez ces jeunes d'origine africaine qui crachent sur la France : croyez vous qu'ils se sentiraient chez eux au Maroc, au Cameroun ou au Sénégal ? Ils ne sentent pas d'ici, mais ils ne sont pas d'ailleurs non plus.
Maintenant, que faire ? D'abord dire la vérité : il y a une génération perdue, tant d'origine immigrée que française, dont l'éducation a été mal faite et dont il n'y a pas grand-chose à tirer. Si l'on coupe les vannes de l'assistanat et si on lutte contre les trafics qui font vivre ces marginaux, ils se révolteront, ils casseront, mais il ne leur viendra pas à l'idée de chercher du travail.
Pour ceux là, il y a la solution américaine : l'enfermement, soit dans des prisons, soit dans des cités ghettos. L'alternative à la solution américaine, c'est que les perturbateurs soient laissés en liberté et que ça soit les bons citoyens qui s'enferment. Les politiques françaises inclinent vers cette deuxième solution. Elle n'a pas ma préférence.
Pour les autres, c'est-à-dire pour ceux qui ne sont pas irrémédiablement perdus pour la société, une réforme énergique et profonde remplaçant l'assistanat par la responsabilisation, c'est-à-dire une libéralisation, ferait le plus grand bien.
Je suis persuadé, pour revenir au sujet initial de l'anti-France, que le patriotisme serait grandement amélioré car le syndrome consistant à attribuer au pays des problèmes qui relèvent de la responsabilité individuelle s'en trouverait amoindri.
D'ailleurs, on remarquera, les exemples viennent facilement, que ce n'est pas dans les pays réputés les plus libéraux que le patriotisme est le moins fort.
L'anti-France
Après ses excuses à répétition, Ségolène Royal a affirmé hier sur France 2 qu'«on a quelquefois honte d'être Français».
Cela apparaît clairement comme une tactique délibérée : elle estime qu'il y a plus de voix à gagner qu'à perdre en tenant un discours anti-patriotique. On voit d'ailleurs bien à quelles franges de la population elle s'adresse.
Ce qui m'inquiète est que, parmi ses qualités, Ségolène Royal a un bon instinct électoral. Sa tactique signifie donc qu'on arrive à un moment où les Français à contre-cœur sont suffisamment nombreux pour peser sur un vote.
Rien de réjouissant ... Mais on peut quand même en rire : La France pénitente, les causes d'une femme battue
Cela apparaît clairement comme une tactique délibérée : elle estime qu'il y a plus de voix à gagner qu'à perdre en tenant un discours anti-patriotique. On voit d'ailleurs bien à quelles franges de la population elle s'adresse.
Ce qui m'inquiète est que, parmi ses qualités, Ségolène Royal a un bon instinct électoral. Sa tactique signifie donc qu'on arrive à un moment où les Français à contre-cœur sont suffisamment nombreux pour peser sur un vote.
Rien de réjouissant ... Mais on peut quand même en rire : La France pénitente, les causes d'une femme battue
lundi, avril 20, 2009
Les traders sont des salauds, mais qui les nourrit ?
L'opinion publique s'est fait, sous la houlette des politicards, une opinion : les traders sont des salauds.
Admettons. Mais quel est le plus grand marché de trading ? Les matières premières ? Les devises ? Les actions ?
Mais non, vous n'y êtes pas : le plus grand marché de trading, ce sont les obligations publiques, la dette étatique.
Je dis juste ça en passant.
Admettons. Mais quel est le plus grand marché de trading ? Les matières premières ? Les devises ? Les actions ?
Mais non, vous n'y êtes pas : le plus grand marché de trading, ce sont les obligations publiques, la dette étatique.
Je dis juste ça en passant.
La royalitude
Le comportement de Ségolène Royal est limpide : tout plutôt que l'oubli. Privée de moyens financiers par son échec à conquérir le PS, elle est condamnée à user des armes qui ne coûtent rien, la parole et le toupet.
Malheureusement, le bruit de fond médiatique est si fort que, pour se distinguer de la masse, elle est obligée à l'escalade : toujours plus provocante et choquante.
Je me demande si, son problème étant un déficit de crédibilité, elle ne ferait pas mieux de se retirer quelques temps, style «vieux sage sur la montagne».
Ca serait peut-être en 2012 plus profitable que cette course désespérée contre l'oubli.
Vous remarquerez que je ne parle là que d'image, et non du fond de ses idées et de ses convictions. En effet, celles-ci sont tout à fait secondaires pour être élu (mais pas pour gouverner, on retombe sur l'éternel paradoxe démocratique : les gens qui gagnent les élections ont peu d'aptitudes à gouverner).
Malheureusement, le bruit de fond médiatique est si fort que, pour se distinguer de la masse, elle est obligée à l'escalade : toujours plus provocante et choquante.
Je me demande si, son problème étant un déficit de crédibilité, elle ne ferait pas mieux de se retirer quelques temps, style «vieux sage sur la montagne».
Ca serait peut-être en 2012 plus profitable que cette course désespérée contre l'oubli.
Vous remarquerez que je ne parle là que d'image, et non du fond de ses idées et de ses convictions. En effet, celles-ci sont tout à fait secondaires pour être élu (mais pas pour gouverner, on retombe sur l'éternel paradoxe démocratique : les gens qui gagnent les élections ont peu d'aptitudes à gouverner).
Ponyo sur la falaise
samedi, avril 18, 2009
Les excuses de Ségolène Royal
Ségolène Royal s'excuse pour la deuxième fois auprès d'étrangers pour des propos tenus par Nicolas Sarkozy, président de la république en exercice.
Comme disent les Anglais «Right or wrong, my country». Le président de la République représente la France. Si on juge qu'il la représente mal, on est libre d'en débattre entre Français, mais y mêler les étrangers est absolument indécent. C'est une petite trahison.
Un tel comportement est indigne de quelqu'un qui aspire à ces hautes fonctions.
Comme disent les Anglais «Right or wrong, my country». Le président de la République représente la France. Si on juge qu'il la représente mal, on est libre d'en débattre entre Français, mais y mêler les étrangers est absolument indécent. C'est une petite trahison.
Un tel comportement est indigne de quelqu'un qui aspire à ces hautes fonctions.
Pourquoi tant de haine anti-papale ?
Je suis athée, mais j'ai été baptisé et même enfant de chœur (j'ai bien changé depuis). Je garde pour la religion de mon enfance du respect.
Les journaux Libération et le Monde, et à leur suite les bêlants medias et quelques politiciens, sont lancés dans une campagne anti-papale où non seulement le respect n'a pas de place, mais où la bêtise règne, Le Monde ayant été jusqu'à reprocher au pape d'affirmer sa croyance en la résurrection du Christ !
La raison alléguée pour une telle campagne est que la doctrine de l'Eglise guidée par ce pape est insupportablement arriérée.
Mais ça ne tient pas la route : l'Islam est bien plus arriéré et ne suscite pas une telle campagne (il est vrai qu'on a la trouille des musulmans, les foies, les chocottes et que, qoiqu'en disent les «multiculturalistes», cette religion n'est pas de chez nous.)
Non, la vraie raison est, à mon sens, ce que Lacan appelait la forclusion du père : le pape, le Saint Père, est la dernière grande figure paternelle. Il est le seul personnage public à énoncer sans remords des limites, à mettre des barrières au fusionnisme, à dénoncer le sentiment de toute-puissance infantile des adulescents consommateurs de biens et de sexe, à trier, à distinguer, à rappeler que la vieillesse et la mort sont au bout du chemin.
Car, enfin, la doctrine de l'Eglise n'a pas changé d'un poil entre Jean-Paul II et Benoit XVI. Ce qui a changé, c'est que Benoit XVI ne fait pas le gentil, ne sacrifie pas aux medias.
Irrésistiblement, la rage anti-papale me fait penser à la rage d'un enfant de deux ans mal élevé qui se roule par terre en hurlant quand son père lui dit non. C'est tout ausi violent, haineux et informulé.
Les journaux Libération et le Monde, et à leur suite les bêlants medias et quelques politiciens, sont lancés dans une campagne anti-papale où non seulement le respect n'a pas de place, mais où la bêtise règne, Le Monde ayant été jusqu'à reprocher au pape d'affirmer sa croyance en la résurrection du Christ !
La raison alléguée pour une telle campagne est que la doctrine de l'Eglise guidée par ce pape est insupportablement arriérée.
Mais ça ne tient pas la route : l'Islam est bien plus arriéré et ne suscite pas une telle campagne (il est vrai qu'on a la trouille des musulmans, les foies, les chocottes et que, qoiqu'en disent les «multiculturalistes», cette religion n'est pas de chez nous.)
Non, la vraie raison est, à mon sens, ce que Lacan appelait la forclusion du père : le pape, le Saint Père, est la dernière grande figure paternelle. Il est le seul personnage public à énoncer sans remords des limites, à mettre des barrières au fusionnisme, à dénoncer le sentiment de toute-puissance infantile des adulescents consommateurs de biens et de sexe, à trier, à distinguer, à rappeler que la vieillesse et la mort sont au bout du chemin.
Car, enfin, la doctrine de l'Eglise n'a pas changé d'un poil entre Jean-Paul II et Benoit XVI. Ce qui a changé, c'est que Benoit XVI ne fait pas le gentil, ne sacrifie pas aux medias.
Irrésistiblement, la rage anti-papale me fait penser à la rage d'un enfant de deux ans mal élevé qui se roule par terre en hurlant quand son père lui dit non. C'est tout ausi violent, haineux et informulé.
Lisez La lime : vous serez mieux informés, et bien avant tout le monde
Connue pour son franc parler [vous savez ce que j'en pense de son prétendu franc-parler : c'est une pose pour impressionner les crétins], NKM, n'a pas encore annoncé officiellement la bonne nouvelle. Son cabinet, lui, se refuse à commenter l'information mais ne dément pas non plus les rumeurs de grossesse. Nathalie Kosciusko-Morizet se préparait donc à pouponner. Déjà maman d'un petit garçon avec son époux Jean-Pierre Philippe, l'étoile montante de l'UMP brille sur Internet depuis janvier... Et affiche depuis quelques semaines un ventre rebondi!
Le 13 avril 2008, j'écrivais, dans NKM la démagogie à fond la caisse :
Au moins, nous aurons appris que cette petite ira loin : elle n'est pas alourdie par les scrupules et par la loyauté, il est préférable de voyager léger quand on veut atteindre les sommets.
Mais, comme c'est une polytechnicienne et une fonctionnaire, il n'y aura rien de bon à en tirer pour la France : elle est dans le moule, même son anti-conformisme est conformiste !
Si elle est cohérente avec son ambition, elle devrait tomber enceinte dans quelques mois . Un ministre enceinte, les médias adorent ça.
Et cette grossesse tombe pile-poil pour les élections européennes, assez avancée pour qu'elle se voit, mais pas au point d'être gênante. Cette remarque est sans doute un effet de mon mauvais esprit.
En tout cas, je vous annonce les nouvelles avec un an d'avance : mieux que Madame Soleil.
Le 13 avril 2008, j'écrivais, dans NKM la démagogie à fond la caisse :
Au moins, nous aurons appris que cette petite ira loin : elle n'est pas alourdie par les scrupules et par la loyauté, il est préférable de voyager léger quand on veut atteindre les sommets.
Mais, comme c'est une polytechnicienne et une fonctionnaire, il n'y aura rien de bon à en tirer pour la France : elle est dans le moule, même son anti-conformisme est conformiste !
Si elle est cohérente avec son ambition, elle devrait tomber enceinte dans quelques mois . Un ministre enceinte, les médias adorent ça.
Et cette grossesse tombe pile-poil pour les élections européennes, assez avancée pour qu'elle se voit, mais pas au point d'être gênante. Cette remarque est sans doute un effet de mon mauvais esprit.
En tout cas, je vous annonce les nouvelles avec un an d'avance : mieux que Madame Soleil.
vendredi, avril 17, 2009
La séquestration des patrons (2)
Cette histoire de séquestration des patrons est instructive. De quoi vient cette nouvelle «exception culturelle» française ?
Des preneurs de vessies pour des lanternes nous parlent du désespoir des licenciés. Allons, c'est un motif bien trop irrationnel pour expliquer ce genre d'actions, qui sont au contraire très rationnelles.
Quand on a problème en France, que fait-on ? Bien évidemment, on se tourne vers l'Etat.
Malheureusement, la concurrence est féroce parmi les solliciteurs de l'Etat. Il faut donc trouver des moyens de se faire entendre plus que les autres.
La séquestration des patrons est un de ces moyens. Vous verrez que, quand la puissance médiatique en sera émoussée par la répétition, les mécontents trouveront autre chose, d'encore plus spectaculaire, plus choquant, toujours pour attirer l'attention des hommes de l'Etat.
Que sera-ce ? Le meurtre des patrons ? Le strip-tease des ouvrières ? Peu importe, l'essentiel est de faire parler de soi pour susciter la générosité des gouvernants.
Pendant ce temps, des milliers de PMEs ferment en silence.
Des preneurs de vessies pour des lanternes nous parlent du désespoir des licenciés. Allons, c'est un motif bien trop irrationnel pour expliquer ce genre d'actions, qui sont au contraire très rationnelles.
Quand on a problème en France, que fait-on ? Bien évidemment, on se tourne vers l'Etat.
Malheureusement, la concurrence est féroce parmi les solliciteurs de l'Etat. Il faut donc trouver des moyens de se faire entendre plus que les autres.
La séquestration des patrons est un de ces moyens. Vous verrez que, quand la puissance médiatique en sera émoussée par la répétition, les mécontents trouveront autre chose, d'encore plus spectaculaire, plus choquant, toujours pour attirer l'attention des hommes de l'Etat.
Que sera-ce ? Le meurtre des patrons ? Le strip-tease des ouvrières ? Peu importe, l'essentiel est de faire parler de soi pour susciter la générosité des gouvernants.
Pendant ce temps, des milliers de PMEs ferment en silence.
Les séquestration de patrons
C'est illégal de priver quelqu'un, qu'il soit patron, ouvrier ou trapéziste volant, de liberté hors des formes prévues par la loi et de telles actions doivent être punies, et sévèrement. Point barre.
Ce qui m'énerve le plus, ce sont ces imbéciles de politiciens qui renoncent à défendre la loi et qui disent «comprendre» (la gauche) ou qui laissent faire (le gouvernement). C'est une véritable trahison de leurs devoirs les plus élémentaires.
Mais ils ne l'emporteront pas au paradis : puisqu'ils «comprennent» qu'on enferme les patrons, moi je «comprendrai» quand on baladera leurs têtes au bout d'une pique.
Ce qui m'énerve le plus, ce sont ces imbéciles de politiciens qui renoncent à défendre la loi et qui disent «comprendre» (la gauche) ou qui laissent faire (le gouvernement). C'est une véritable trahison de leurs devoirs les plus élémentaires.
Mais ils ne l'emporteront pas au paradis : puisqu'ils «comprennent» qu'on enferme les patrons, moi je «comprendrai» quand on baladera leurs têtes au bout d'une pique.
jeudi, avril 16, 2009
Nouvelle sensationnelle : le pape est chrétien
Le quotidien Le Monde publie un article stupéfiant Pour Benoît XVI, la résurrection du Christ est un évènement "réel", pas un "mythe". Depuis environ vingt siècles, avoir de telles convictions s'appelle être chrétien.
Le Monde reproche donc au pape d'être chrétien, fantastique, vous ne trouvez pas ? Et les lecteurs commentateurs de renchérir ... On aura vraiment tout vu.
Le Monde reproche donc au pape d'être chrétien, fantastique, vous ne trouvez pas ? Et les lecteurs commentateurs de renchérir ... On aura vraiment tout vu.
mercredi, avril 15, 2009
Maurice Druon est mort (2)
Je regretterai qu'il n'ait pas pu publier le quatre tomes programmés de ces mémoires car le premier était bien plaisant.
Je pense également à deux de ses citations :
«Il y a en France deux partis de gauche, dont un se nomme la droite.»
Cela correspond exactement à mon analyse de la politique en France et les agissements du gouvernement Sarkozy en confirment chaque jour la pertinence.
«François Bayrou : personnage secondaire et qui le restera.»
Cette définition lui avait valu une réplique cinglante de l'offensé. Je n'aime pas Bayrou, mais il faut bien reconnaître qu'il est le dernier polticien à écrire français correctement et avec style. Une polémique Druon-Bayrou, ça a plus de gueule qu'une polémique Royal-Sarkozy.
La réponse de Bayrou était plus dans l'air du temps, plus charmeuse, voire plus démagogue, mais je pense que c'était Druon qui avait raison.
Enfin, sa lutte contre la féminisation inappropriée de la langue française, bien que d'arrière-garde pour les avant-gardes, était de pur bon sens.
Ceux qui disent la ministre ou, encore plus horrible, la maire (de Lille), montrent trois choses :
> un goût d'égout, car existe-t-il plus disgracieux que «la maire» ?
> une ignorance crasse de la langue française. «Le ministre» n'indique pas plus le sexe du titulaire que «la sentinelle» n'indique les tendances homosexuelles des militaires en guérite.
> un sexisme réel bien qu'inconscient. Insister pour dire «la ministre» suppose que le sexe du ministre a une importance (1).
Cependant, ces calembredaines de féminisation des noms de fonction ont une grande utilité : c'est un filtre à cons rapide, efficace et peu couteux.
Tout journal écrivant «la ministre» se retrouve immédiatement au panier (cas de plus en plus fréquent du journal Le Monde), tout bonimenteur radiophonique souffrant de cette tare a la chique coupée illico presto.
De plus, il me plaît qu'après la défense héroïque des cadets de Saumur, à laquelle il participa avec Michel Debré, il se soit réfugié à Montaigne, dans la propriété de Michel (2).
Enfin, certains auteurs de merde commencent déjà à cracher sur sa tombe (3), ce qui prouve qu'il dérange encore.
(1) : quand le ministre est DSK, son sexe a une importance : il le met n'importe où et ça fait des histoires. Mais c'est un autre problème.
(2) : si vous ne le savez pas encore, apprenez que les amateurs de Montaigne forment une étrange confrérie, des fils invisibles les lient à travers l'espace et le temps, des goûts communs.
(3) : Pierre Assouline est le parfait petit scribouillard degôche, petit soldat de la bien-pensance.
Je pense également à deux de ses citations :
«Il y a en France deux partis de gauche, dont un se nomme la droite.»
Cela correspond exactement à mon analyse de la politique en France et les agissements du gouvernement Sarkozy en confirment chaque jour la pertinence.
«François Bayrou : personnage secondaire et qui le restera.»
Cette définition lui avait valu une réplique cinglante de l'offensé. Je n'aime pas Bayrou, mais il faut bien reconnaître qu'il est le dernier polticien à écrire français correctement et avec style. Une polémique Druon-Bayrou, ça a plus de gueule qu'une polémique Royal-Sarkozy.
La réponse de Bayrou était plus dans l'air du temps, plus charmeuse, voire plus démagogue, mais je pense que c'était Druon qui avait raison.
Enfin, sa lutte contre la féminisation inappropriée de la langue française, bien que d'arrière-garde pour les avant-gardes, était de pur bon sens.
Ceux qui disent la ministre ou, encore plus horrible, la maire (de Lille), montrent trois choses :
> un goût d'égout, car existe-t-il plus disgracieux que «la maire» ?
> une ignorance crasse de la langue française. «Le ministre» n'indique pas plus le sexe du titulaire que «la sentinelle» n'indique les tendances homosexuelles des militaires en guérite.
> un sexisme réel bien qu'inconscient. Insister pour dire «la ministre» suppose que le sexe du ministre a une importance (1).
Cependant, ces calembredaines de féminisation des noms de fonction ont une grande utilité : c'est un filtre à cons rapide, efficace et peu couteux.
Tout journal écrivant «la ministre» se retrouve immédiatement au panier (cas de plus en plus fréquent du journal Le Monde), tout bonimenteur radiophonique souffrant de cette tare a la chique coupée illico presto.
De plus, il me plaît qu'après la défense héroïque des cadets de Saumur, à laquelle il participa avec Michel Debré, il se soit réfugié à Montaigne, dans la propriété de Michel (2).
Enfin, certains auteurs de merde commencent déjà à cracher sur sa tombe (3), ce qui prouve qu'il dérange encore.
(1) : quand le ministre est DSK, son sexe a une importance : il le met n'importe où et ça fait des histoires. Mais c'est un autre problème.
(2) : si vous ne le savez pas encore, apprenez que les amateurs de Montaigne forment une étrange confrérie, des fils invisibles les lient à travers l'espace et le temps, des goûts communs.
(3) : Pierre Assouline est le parfait petit scribouillard degôche, petit soldat de la bien-pensance.
mardi, avril 14, 2009
Maurice Druon est mort
Quand on est co-auteur du Chant des partisans, on peut mourir heureux.
Maurice Druon, à force de classicisme, réussit à devenir profondément original dans notre époque folle. J'aimais son coté «vieux con», en toute affection, alors que tant d'hommes s'efforcent aujourd'hui de paraître de jeunes cons et ne font ainsi que révéler ce qu'ils sont, des cons, tout court, de taille monumentale.
Maurice Druon, un seigneur des lettres s'éteint
Maurice Druon, à force de classicisme, réussit à devenir profondément original dans notre époque folle. J'aimais son coté «vieux con», en toute affection, alors que tant d'hommes s'efforcent aujourd'hui de paraître de jeunes cons et ne font ainsi que révéler ce qu'ils sont, des cons, tout court, de taille monumentale.
Maurice Druon, un seigneur des lettres s'éteint
lundi, avril 13, 2009
1940-1945 Années érotiques Tome 2 La revanche des mâles (P. Buisson)
Ce deuxième tome est moins plaisant que le premier : c'est celui de la reprise en main.
Patrick Buisson continue son exploration de la sexualité (débridée) des années noires. Le thème, très iconoclaste, est réjouissant.
L'absence du père, du frère, du mari et son remplacement par les beaux guerriers blonds libèrent des énergies sexuelles habituellement bridées (n'oublions pas qu'à l'époque, la femme mariée a un statut de mineure).
Bien que le phénomène de la collaboration horizontale soit difficile à quantifier, il semble avoir touché les populations féminines vulnérables.
Notamment, les mineures, libérées par les circonstances de la tutelle paternelle (même présent, le père est un vaincu), ont difficilement résisté à l'appel du sexe. Buisson cite le journal intime d'une jeune fille de quinze ans, soeur d'un résistant, déclarant des sentiments patriotiques sans doute sincère, mais collectionnant les amants teutons.
La virilité des mâles français est bafouée, humiliée. La reprise en main est donc terrible.
La lecture des procès-verbaux et des minutes de procès révèle bien à quel point l'atteinte à l'ego du mâle national est un reproche au moins aussi fort que celui d'intelligence avec l'ennemi.
La Résistance rejoint Vichy sur la nécessité de restaurer la toute-puissance masculine et de remettre les femmes à leur «vraie» place. On notera que les femmes du Silence de la mer, livre emblématique de la résistance, sont des femmes au foyer qui se taisent.
Vichy et la résistance s'inscrivent dans une continuité familialiste : les gouvernements de la Libération développent, plutôt que de les abroger, les lois de Vichy sur la famille.
Bien sûr, cohérents dans leurs comportements de ces années-là, les plus bruyants, les plus féroces, les plus sanguinaires sont les communistes. Pour le coup, nos homosexuels de 2009 qui ont une sensibilité de rosières seraient effarés par la violence de l'homophobie des journaux communistes des années 40 (c'est une notation dans notre grande série «Non, le Bien n'est pas à gauche et le Mal à droite»).
Le puritanisme rouge ne le cède en rien au plus rigoriste des confesseurs.
On notera que le droit de vote des femmes fut octroyé non comme un droit mais comme une récompense pour les actions de femmes méritantes (c'est explicite dans les discours).
Bref, la guerre ne fut qu'une parenthèse de libération sexuelle vite et violemment refermée. Elle ne sera rouverte que vingt-cinq ans plus tard. Quant à savoir si cette réouverture fut une bonne chose, c'est une autre paire de manches : mes sentiments et analyses sont mitigés.
Addendum du 14/04 : j'ai oublié de vous parler de la conclusion de Buisson. Ce que la guerre n'a pas fait, une période de paix prolongée et de confort matériel, donnant naissance à une génération d'enfants gâtés, l'a fait : libérer la sexualité.
Mais nous avons seulement changé de prison. Les déviances ne sont plus les mêmes. Aujourd'hui ça serait presque considéré comme un honneur de prendre Cupidon à l'envers. Si tu ne t'es pas fait défoncé l'arrière-train, tu n'as pas vécu. Le «jouissez sans entraves» est une nouvelle prison, orgasme obligatoire pour tout le monde, sous peine d'être regardé de travers, ou pire. Mais les déviances sont tout autant réprimées. On ne parle plus de dénonciation, bouh le vilain mot, mais de «signalement».
Songez à la violence des réactions que suscitent ceux qui s'opposent au sexe à la télévision, prônent l'abstinence, la fidélité dans le mariage, critiquent l'homosexualité ou la débauche ou ne communient pas dans la vénération de la capote ...
Réfléchissez également à ce que signifie la pédophilie érigée en crime suprême, obsessionnellement traqué. Selon le mot extraordinaire de Philippe Muray, l'envie de pénal a remplacer l'envie de pénis.
Enfin, au poids des mots, s'ajoute le choc des chiffres. Près de la moitié des détenus en France le sont pour des crimes sexuels. Cela relativise beaucoup notre prétendue liberté sexuelle.
Patrick Buisson continue son exploration de la sexualité (débridée) des années noires. Le thème, très iconoclaste, est réjouissant.
L'absence du père, du frère, du mari et son remplacement par les beaux guerriers blonds libèrent des énergies sexuelles habituellement bridées (n'oublions pas qu'à l'époque, la femme mariée a un statut de mineure).
Bien que le phénomène de la collaboration horizontale soit difficile à quantifier, il semble avoir touché les populations féminines vulnérables.
Notamment, les mineures, libérées par les circonstances de la tutelle paternelle (même présent, le père est un vaincu), ont difficilement résisté à l'appel du sexe. Buisson cite le journal intime d'une jeune fille de quinze ans, soeur d'un résistant, déclarant des sentiments patriotiques sans doute sincère, mais collectionnant les amants teutons.
La virilité des mâles français est bafouée, humiliée. La reprise en main est donc terrible.
La lecture des procès-verbaux et des minutes de procès révèle bien à quel point l'atteinte à l'ego du mâle national est un reproche au moins aussi fort que celui d'intelligence avec l'ennemi.
La Résistance rejoint Vichy sur la nécessité de restaurer la toute-puissance masculine et de remettre les femmes à leur «vraie» place. On notera que les femmes du Silence de la mer, livre emblématique de la résistance, sont des femmes au foyer qui se taisent.
Vichy et la résistance s'inscrivent dans une continuité familialiste : les gouvernements de la Libération développent, plutôt que de les abroger, les lois de Vichy sur la famille.
Bien sûr, cohérents dans leurs comportements de ces années-là, les plus bruyants, les plus féroces, les plus sanguinaires sont les communistes. Pour le coup, nos homosexuels de 2009 qui ont une sensibilité de rosières seraient effarés par la violence de l'homophobie des journaux communistes des années 40 (c'est une notation dans notre grande série «Non, le Bien n'est pas à gauche et le Mal à droite»).
Le puritanisme rouge ne le cède en rien au plus rigoriste des confesseurs.
On notera que le droit de vote des femmes fut octroyé non comme un droit mais comme une récompense pour les actions de femmes méritantes (c'est explicite dans les discours).
Bref, la guerre ne fut qu'une parenthèse de libération sexuelle vite et violemment refermée. Elle ne sera rouverte que vingt-cinq ans plus tard. Quant à savoir si cette réouverture fut une bonne chose, c'est une autre paire de manches : mes sentiments et analyses sont mitigés.
Addendum du 14/04 : j'ai oublié de vous parler de la conclusion de Buisson. Ce que la guerre n'a pas fait, une période de paix prolongée et de confort matériel, donnant naissance à une génération d'enfants gâtés, l'a fait : libérer la sexualité.
Mais nous avons seulement changé de prison. Les déviances ne sont plus les mêmes. Aujourd'hui ça serait presque considéré comme un honneur de prendre Cupidon à l'envers. Si tu ne t'es pas fait défoncé l'arrière-train, tu n'as pas vécu. Le «jouissez sans entraves» est une nouvelle prison, orgasme obligatoire pour tout le monde, sous peine d'être regardé de travers, ou pire. Mais les déviances sont tout autant réprimées. On ne parle plus de dénonciation, bouh le vilain mot, mais de «signalement».
Songez à la violence des réactions que suscitent ceux qui s'opposent au sexe à la télévision, prônent l'abstinence, la fidélité dans le mariage, critiquent l'homosexualité ou la débauche ou ne communient pas dans la vénération de la capote ...
Réfléchissez également à ce que signifie la pédophilie érigée en crime suprême, obsessionnellement traqué. Selon le mot extraordinaire de Philippe Muray, l'envie de pénal a remplacer l'envie de pénis.
Enfin, au poids des mots, s'ajoute le choc des chiffres. Près de la moitié des détenus en France le sont pour des crimes sexuels. Cela relativise beaucoup notre prétendue liberté sexuelle.
dimanche, avril 12, 2009
Une nouvelle figure de l'anti-racisme militant : le silence gêné (mais pour la bonne cause)
Cachez nous ce bus que nous ne saurions voir
L'anti-racisme militant à sens unique est une belle saloperie comme, disons, le racisme.
L'anti-racisme militant à sens unique est une belle saloperie comme, disons, le racisme.
vendredi, avril 10, 2009
Le désarmement nucléaire, une urgence pour la planète ?
«Le désarmement nucléaire, une urgence pour la planète», c'est ce que racontent des éminences dans le Figaro. Deux remarques :
1) les vaniteux qui viennent expliquer en public qu'ils savent ce qui est «bon pour la planète» provoquent chez une moi hilarité irrépressible. Je les en remercie : cinq minutes de rire, ça vaut un steak.
2) Comme je suis bête, je m'en tiens juste à la remarque que les pays qui ont eu la bombinette sont ceux qui ont été le plus en paix ces soixante dernières années, même les rivalités les plus graves ne débouchant que sur des conflits périphériques.
1) les vaniteux qui viennent expliquer en public qu'ils savent ce qui est «bon pour la planète» provoquent chez une moi hilarité irrépressible. Je les en remercie : cinq minutes de rire, ça vaut un steak.
2) Comme je suis bête, je m'en tiens juste à la remarque que les pays qui ont eu la bombinette sont ceux qui ont été le plus en paix ces soixante dernières années, même les rivalités les plus graves ne débouchant que sur des conflits périphériques.
mercredi, avril 08, 2009
Qu'est-ce qu'une famille ? (7) Conférence du Dr Levy-Soussan sur l'adolescence des enfants adoptés
La conférence portait sur l'adolescence des enfants adoptés. Les problèmes de ceux-ci sont plus fréquents et plus graves que ceux des enfants non adoptés, mais pas différents par nature. Ces propos peuvent donc intéresser tout le monde.
Ca me permettra de rappeler quelques faits élémentaires, qui, dans le grand n'importe quoi de notre société, me paraissent oubliés.
La famille est la maison de la filiation. Un homme, une femme et un enfant sous le même toit ne font pas une famille si il n'y a pas de liens de filiation entre eux.
On remarquera que, dans le discours officiel sur l'adoption, ce point est totalement occulté, on parle d'accueil de l'adopté, mais, justement, une famille d'adoption n'est pas seulement une famille d'accueil. Venons-y immédiatement.
La filiation repose sur trois piliers :
> le pilier biologique. C'est le plus évident. La chair de ma chair, le sang de mon sang.
Ce lien biologique est valorisé à l'excès par notre société. Or, il arrive que des parents biologiques ne se comportent pas comme des parents. C'est typiquement le cas pour les enfants adoptés, dont la vie commence par un abandon (qui permet la renaissance qu'est l'adoption).
Deux exemples des conséquences néfastes de cette sur-valorisation du lien biologique : les lois facilitant la recherche des origines biologiques et la déchéance des droits parentaux.
La recherche des origines biologiques peut être dévastatrice car elle confronte le psychisme à la réalité, on imagine une mère biologique de conte de fées, et on se retrouve devant une vieille alcoolique fripée (les femmes qui abandonnent leurs enfants vivent rarement dans des palais dorés).
Autre exemple, au nom du maintien des liens biologiques, suivant en cela la mode de notre époque, les juges rechignent de plus en plus à prononcer la déchéance des droits parentaux et gardent dans des familles maltraitantes des enfants plus qu'il n'est raisonnable.
Cette survalorisation du lien biologique est revendiquée par certaines associations qui réclament la suppression de l'adoption et de l'accouchement sous X. Elles oublient qu'il n'y a pas que la viande dans l'être humain, il y a aussi l'esprit (1).
> le pilier juridique. Sont père, mère et enfant ceux qui sont reconnus comme tels par la loi, donc par la société. Levy-Soussan fait un détour par le droit romain (vous imaginez que ça m'a fait plaisir).
L'adoption est une invention très forte : le lien juridique remplace la filiation biologique, le droit a la force de créer une filiation fictive. C'est un tour de force conceptuel propre aux Romains, par exemple, le droit coranique ne connaît pas l'adoption.
Mais le droit romain stipule, c'est là son intelligence, que cette filiation fictive doit être «vraisemblable et raisonnable». En droit romain, au nom de cette vraisemblance, on n'a pas le droit d'adopter plus âgé que soi. Evidemment, cet argument élimine l'adoption par des couples homosexuels, des couples trop âgés ou des célibataires ; qui sont tous, entre nous, à classer dans le domaine des adultes assouvissant leurs désirs sur le dos des enfants (comme l'est également la garde alternée en cas de divorce).
Le grand avantage de cette condition de vraisemblance est qu'elle favorise la construction psychique de l'enfant : il sait que ses parents adoptifs ne sont pas ses parents biologiques mais il peut faire comme si.
Dans cette construction, on constate que les différences ethniques de l'enfant ne sont pas un obstacle de vraisemblance : un enfant noir peut se sentir l'enfant de parents blancs.
Cette filiation fictive est poussée jusqu'au bout, puisqu'un enfant adopté est inscrit dans le carnet de famille sous la rubrique «né de».
Notre société récuse ce lien juridique, comme elle récuse tout formalisme et toute abstraction.
On se retrouve alors avec le lamentable cas Yves Montand, qu'on déterre pour vérifier son ADN, c'est-à-dire établir un lien biologique, alors que de son vivant, il avait toujours refusé de reconnaître cet enfant, c'est-à-dire d'établir un lien juridique et psychique avec lui.
Le fait que le lien biologique ait été réfuté par l'analyse est secondaire par rapport au refus répété d'Yves Montand, qui aurait du suffire à arrêter le débat.
> le pilier psychique. Le psychisme, c'est être intégré à une histoire familiale. A l'adolescence, l'enfant, adopté ou non, éprouve la force de ce lien psychique, met cette histoire à l'épreuve, argumente, contredit, s'oppose. Les parents doivent résister à l'épreuve, ne jamais lâcher prise (2), avoir, suivant l'heureuse expression de Marcel Rufo, une attitude de syndicaliste SNCF : fermes, voire butés, mais tout de même prêts à quelques concessions.
Les parents en crise, qui ne veulent pas vieillir, qui veulent faire copain-copain avec leurs enfants ou pire, leur faire concurrence (Carla Bruni a été la maîtresse du grand-père de son fils, autrement dit elle s'est fait le père après le fils (3) ) font des adolescents en crise.
Avec humour, Levy-Soussan dit d'une adoption est réussie lorsqu'un parent peut dire à un enfant dans un moment d'énervement «Tu es un abruti, fils d'abruti, c'est donc de ma faute.»
L'adolescence n'est que la résultante de l'enfance. Si l'enfant a été à la fois protégé et élevé (mes fidèles lecteurs retrouvent mon discours habituel !), c'est-à-dire qu'il a pu à la fois construire son narcissisme, son estime de soi, et être guéri de son sentiment infantile de toute-puissance, il n'y a pas de raison que l'adolescence se passe mal.
Evidemment, les parents ne peuvent élever un enfant que si ils sont bien dans leur tête, clairs sur leurs motivations, leur histoire familiale.
Combien vois-je de parents qui éprouvent un grand malaise à dire non à leur enfant ? Ils sont la plupart du temps victimes du syndrome de l'enfant précieux. «Le pauvre petit chéri, avec tout ce qu'on a investi comme amour sur lui (ou tout ce qu'il a vécu comme malheurs, suivant les cas), on ne va tout de même pas lui dire non.»
Cette attitude de séduction par rapport à l'enfant (on ne veut pas lui déplaire) révèle une insécurité dans le lien de filiation, on ne sent pas tout à fait légitime comme parent, ou dans le couple, on recherche dans l'enfant une sécurité affective qu'on ne trouve plus avec son conjoint.
Bien entendu, les situations que je qualifie, ne vous en déplaise, d'anormales, c'est-à-dire hors du schéma de la famille trinitaire (père, mère, enfant), sont risquées. Levy-Soussan a une dent contre les sociologues : ce n'est pas parce qu'ils constatent et mesurent que certaines situations déviantes existent qu'il faut leur donner la force la loi, qu'il faut à tout prix que la loi donne un statut a tout ce qui se fait.
On peut avoir un problème d'autorité quand soi-même on a été victime d'un manque ou d'un excès d'autorité.
Ce qui suit est un complément de mon cru, hors de la conférence, mais qui n'est pas en contradiction.
En théorie, le bon niveau d'autorité est facile à définir : c'est celui qui, sur la distance, indépendemment des contrariétés passagères, sécurise l'enfant, notamment en lui apprenant des règles de comportement qui lui permettent de s'aventurer petit à petit dans le monde en confiance.
Au-delà de ces règles de comportement, un parent qui sait dire non sereinement, sans changer d'avis en cas de chantage, est un parent solide, sur qui on peut compter. Mettez vous à la place d'un enfant : si il suffit à un faible gosse, moi, de se rouler par terre en hurlant pour le faire changer d'avis, comment puis-je me sentir protégé par cet adulte ?
En pratique, il est beaucoup moins facile de déterminer la frontière entre juste autorité, laxisme et autoritarisme, c'est tout un art. Là réside aussi un des avantages du couple : on y arrive mieux à deux.
Il y a des signes, mais c'est à chacun de voir in vivo : un enfant menteur, dissimulateur, souffre peut-être de peur et donc d'un excès d'autorité. Inversement, un enfant à la fois capricieux et séducteur (j'en vois beaucoup) teste des limites qu'il ne rencontre peut-être pas assez fermes et qu'il croit pouvoir repousser par la séduction.
L'enfant est un beau projet commun. Pour tenir ensemble, il faut avoir des projets communs, les couples qui ne vivent que d'amour et d'eau fraîche ne sont pas très durables (mais ils ont la ligne, ils ne risquent pas l'obésité).
Encore faut-il être au clair avec soi-même, car n'ayez aucun doute, les questions que vous ne voulez surtout pas qu'on vous pose, l'enfant aura le chic pour les poser.
(1) : c'est une thèse que je vous ai déjà soutenue : la surabondance de biens matériels et les progrès de la médecine ont changé notre rapport au monde et, en particulier, à la morale. On en vient à oublier des choses élémentaires sur la condition humaine, comme la mort. La sur-évaluation du lien biologique fait partie des turpitudes modernes : je pense à ce philosophe antique, à qui on parle de son fils, qui crache par terre et dit «Cela aussi est sorti de moi». Lui, il n'était pas dans la sur-évaluation du lien biologique !
(2) : soit en lâchant tout («puisque c'est comme ça, fais ce que tu veux» sous-entendu, je m'en fous, tu n'es plus mon fils), soit en interdisant tout (sous-entendu «je n'ai pas suffisamment confiance en toi pour te croire capable de prendre ton autonomie»).
Ca me permettra de rappeler quelques faits élémentaires, qui, dans le grand n'importe quoi de notre société, me paraissent oubliés.
La famille est la maison de la filiation. Un homme, une femme et un enfant sous le même toit ne font pas une famille si il n'y a pas de liens de filiation entre eux.
On remarquera que, dans le discours officiel sur l'adoption, ce point est totalement occulté, on parle d'accueil de l'adopté, mais, justement, une famille d'adoption n'est pas seulement une famille d'accueil. Venons-y immédiatement.
La filiation repose sur trois piliers :
> le pilier biologique. C'est le plus évident. La chair de ma chair, le sang de mon sang.
Ce lien biologique est valorisé à l'excès par notre société. Or, il arrive que des parents biologiques ne se comportent pas comme des parents. C'est typiquement le cas pour les enfants adoptés, dont la vie commence par un abandon (qui permet la renaissance qu'est l'adoption).
Deux exemples des conséquences néfastes de cette sur-valorisation du lien biologique : les lois facilitant la recherche des origines biologiques et la déchéance des droits parentaux.
La recherche des origines biologiques peut être dévastatrice car elle confronte le psychisme à la réalité, on imagine une mère biologique de conte de fées, et on se retrouve devant une vieille alcoolique fripée (les femmes qui abandonnent leurs enfants vivent rarement dans des palais dorés).
Autre exemple, au nom du maintien des liens biologiques, suivant en cela la mode de notre époque, les juges rechignent de plus en plus à prononcer la déchéance des droits parentaux et gardent dans des familles maltraitantes des enfants plus qu'il n'est raisonnable.
Cette survalorisation du lien biologique est revendiquée par certaines associations qui réclament la suppression de l'adoption et de l'accouchement sous X. Elles oublient qu'il n'y a pas que la viande dans l'être humain, il y a aussi l'esprit (1).
> le pilier juridique. Sont père, mère et enfant ceux qui sont reconnus comme tels par la loi, donc par la société. Levy-Soussan fait un détour par le droit romain (vous imaginez que ça m'a fait plaisir).
L'adoption est une invention très forte : le lien juridique remplace la filiation biologique, le droit a la force de créer une filiation fictive. C'est un tour de force conceptuel propre aux Romains, par exemple, le droit coranique ne connaît pas l'adoption.
Mais le droit romain stipule, c'est là son intelligence, que cette filiation fictive doit être «vraisemblable et raisonnable». En droit romain, au nom de cette vraisemblance, on n'a pas le droit d'adopter plus âgé que soi. Evidemment, cet argument élimine l'adoption par des couples homosexuels, des couples trop âgés ou des célibataires ; qui sont tous, entre nous, à classer dans le domaine des adultes assouvissant leurs désirs sur le dos des enfants (comme l'est également la garde alternée en cas de divorce).
Le grand avantage de cette condition de vraisemblance est qu'elle favorise la construction psychique de l'enfant : il sait que ses parents adoptifs ne sont pas ses parents biologiques mais il peut faire comme si.
Dans cette construction, on constate que les différences ethniques de l'enfant ne sont pas un obstacle de vraisemblance : un enfant noir peut se sentir l'enfant de parents blancs.
Cette filiation fictive est poussée jusqu'au bout, puisqu'un enfant adopté est inscrit dans le carnet de famille sous la rubrique «né de».
Notre société récuse ce lien juridique, comme elle récuse tout formalisme et toute abstraction.
On se retrouve alors avec le lamentable cas Yves Montand, qu'on déterre pour vérifier son ADN, c'est-à-dire établir un lien biologique, alors que de son vivant, il avait toujours refusé de reconnaître cet enfant, c'est-à-dire d'établir un lien juridique et psychique avec lui.
Le fait que le lien biologique ait été réfuté par l'analyse est secondaire par rapport au refus répété d'Yves Montand, qui aurait du suffire à arrêter le débat.
> le pilier psychique. Le psychisme, c'est être intégré à une histoire familiale. A l'adolescence, l'enfant, adopté ou non, éprouve la force de ce lien psychique, met cette histoire à l'épreuve, argumente, contredit, s'oppose. Les parents doivent résister à l'épreuve, ne jamais lâcher prise (2), avoir, suivant l'heureuse expression de Marcel Rufo, une attitude de syndicaliste SNCF : fermes, voire butés, mais tout de même prêts à quelques concessions.
Les parents en crise, qui ne veulent pas vieillir, qui veulent faire copain-copain avec leurs enfants ou pire, leur faire concurrence (Carla Bruni a été la maîtresse du grand-père de son fils, autrement dit elle s'est fait le père après le fils (3) ) font des adolescents en crise.
Avec humour, Levy-Soussan dit d'une adoption est réussie lorsqu'un parent peut dire à un enfant dans un moment d'énervement «Tu es un abruti, fils d'abruti, c'est donc de ma faute.»
L'adolescence n'est que la résultante de l'enfance. Si l'enfant a été à la fois protégé et élevé (mes fidèles lecteurs retrouvent mon discours habituel !), c'est-à-dire qu'il a pu à la fois construire son narcissisme, son estime de soi, et être guéri de son sentiment infantile de toute-puissance, il n'y a pas de raison que l'adolescence se passe mal.
Evidemment, les parents ne peuvent élever un enfant que si ils sont bien dans leur tête, clairs sur leurs motivations, leur histoire familiale.
Combien vois-je de parents qui éprouvent un grand malaise à dire non à leur enfant ? Ils sont la plupart du temps victimes du syndrome de l'enfant précieux. «Le pauvre petit chéri, avec tout ce qu'on a investi comme amour sur lui (ou tout ce qu'il a vécu comme malheurs, suivant les cas), on ne va tout de même pas lui dire non.»
Cette attitude de séduction par rapport à l'enfant (on ne veut pas lui déplaire) révèle une insécurité dans le lien de filiation, on ne sent pas tout à fait légitime comme parent, ou dans le couple, on recherche dans l'enfant une sécurité affective qu'on ne trouve plus avec son conjoint.
Bien entendu, les situations que je qualifie, ne vous en déplaise, d'anormales, c'est-à-dire hors du schéma de la famille trinitaire (père, mère, enfant), sont risquées. Levy-Soussan a une dent contre les sociologues : ce n'est pas parce qu'ils constatent et mesurent que certaines situations déviantes existent qu'il faut leur donner la force la loi, qu'il faut à tout prix que la loi donne un statut a tout ce qui se fait.
On peut avoir un problème d'autorité quand soi-même on a été victime d'un manque ou d'un excès d'autorité.
Ce qui suit est un complément de mon cru, hors de la conférence, mais qui n'est pas en contradiction.
En théorie, le bon niveau d'autorité est facile à définir : c'est celui qui, sur la distance, indépendemment des contrariétés passagères, sécurise l'enfant, notamment en lui apprenant des règles de comportement qui lui permettent de s'aventurer petit à petit dans le monde en confiance.
Au-delà de ces règles de comportement, un parent qui sait dire non sereinement, sans changer d'avis en cas de chantage, est un parent solide, sur qui on peut compter. Mettez vous à la place d'un enfant : si il suffit à un faible gosse, moi, de se rouler par terre en hurlant pour le faire changer d'avis, comment puis-je me sentir protégé par cet adulte ?
En pratique, il est beaucoup moins facile de déterminer la frontière entre juste autorité, laxisme et autoritarisme, c'est tout un art. Là réside aussi un des avantages du couple : on y arrive mieux à deux.
Il y a des signes, mais c'est à chacun de voir in vivo : un enfant menteur, dissimulateur, souffre peut-être de peur et donc d'un excès d'autorité. Inversement, un enfant à la fois capricieux et séducteur (j'en vois beaucoup) teste des limites qu'il ne rencontre peut-être pas assez fermes et qu'il croit pouvoir repousser par la séduction.
L'enfant est un beau projet commun. Pour tenir ensemble, il faut avoir des projets communs, les couples qui ne vivent que d'amour et d'eau fraîche ne sont pas très durables (mais ils ont la ligne, ils ne risquent pas l'obésité).
Encore faut-il être au clair avec soi-même, car n'ayez aucun doute, les questions que vous ne voulez surtout pas qu'on vous pose, l'enfant aura le chic pour les poser.
(1) : c'est une thèse que je vous ai déjà soutenue : la surabondance de biens matériels et les progrès de la médecine ont changé notre rapport au monde et, en particulier, à la morale. On en vient à oublier des choses élémentaires sur la condition humaine, comme la mort. La sur-évaluation du lien biologique fait partie des turpitudes modernes : je pense à ce philosophe antique, à qui on parle de son fils, qui crache par terre et dit «Cela aussi est sorti de moi». Lui, il n'était pas dans la sur-évaluation du lien biologique !
(2) : soit en lâchant tout («puisque c'est comme ça, fais ce que tu veux» sous-entendu, je m'en fous, tu n'es plus mon fils), soit en interdisant tout (sous-entendu «je n'ai pas suffisamment confiance en toi pour te croire capable de prendre ton autonomie»).
Qu'est-ce qu'une famille ? (6) «Votre Solidité»
Paraît-il que Louis XIV appelait dans son privé Mme de Maintenon Votre Solidité.
Je me demande dans quelle mesure la solidité du conjoint est de nos jours un critère d'appréciation.
Si je regarde autour de moi, les exemples varient (et bien fol est qui s'y fie).
J'ai des couples dont la solidité des conjoints ne fait guère de doutes, avec cette éternelle restriction concernant l'infinie muabilité des choses humaines, d'autres où une solidité apparente s'est révélée cacher une grande fragilité, d'autres encore où il était évident qu'un des deux risquait de ne pas être fiable, d'autres enfin où il était difficile de se faire une idée.
Je ne reviendrai pas sur cette idée de Montaigne que le mariage d'amour est contre nature, parce que la solidité du mariage ne doit pas être corrompue pas la fragilité de l'amour. Mais elle mérite considération.
Je me demande dans quelle mesure la solidité du conjoint est de nos jours un critère d'appréciation.
Si je regarde autour de moi, les exemples varient (et bien fol est qui s'y fie).
J'ai des couples dont la solidité des conjoints ne fait guère de doutes, avec cette éternelle restriction concernant l'infinie muabilité des choses humaines, d'autres où une solidité apparente s'est révélée cacher une grande fragilité, d'autres encore où il était évident qu'un des deux risquait de ne pas être fiable, d'autres enfin où il était difficile de se faire une idée.
Je ne reviendrai pas sur cette idée de Montaigne que le mariage d'amour est contre nature, parce que la solidité du mariage ne doit pas être corrompue pas la fragilité de l'amour. Mais elle mérite considération.
Instruction : l'esprit cartésien français en action, remplacer ce qui marche par ce qui ne marche pas
Dans le désastre éducatif que vit la France, deux filière fonctionnaient: celle des classes prépas et grandes écoles et celle des IUTs.
Ces deux filières à succès sont victimes de manœuvres de rattachement à l'université.
Les universités étant ce qu'elles sont, elles saperont les clés même de cette réussite : sélectivité et adaptation au marché du travail. Il n'y a absolument aucun espoir que cela se passe autrement.
Au lieu de tirer tout le monde vers le haut, on tire tout le monde vers le bas.
L'égalité dans la médiocrité, quel bel idéal pour l'école de la République !
Restera le privé pour ceux qui en ont les moyens. Voilà où on en arrive après quarante ans de co-gestion de l'EN par des syndicats gauchistes et des gouvernements démissionnaires.
Mais croyez vous que ces messieurs se remettront en cause ? Que nenni, ils accuseront toujours «le manque de moyens», c'est-à-dire d'argent. Curieux, tout de même, cette obsession pécuniaire, chez des gens qui professent mépriser le matérialisme capitaliste, vous ne trouvez pas ?
Ces deux filières à succès sont victimes de manœuvres de rattachement à l'université.
Les universités étant ce qu'elles sont, elles saperont les clés même de cette réussite : sélectivité et adaptation au marché du travail. Il n'y a absolument aucun espoir que cela se passe autrement.
Au lieu de tirer tout le monde vers le haut, on tire tout le monde vers le bas.
L'égalité dans la médiocrité, quel bel idéal pour l'école de la République !
Restera le privé pour ceux qui en ont les moyens. Voilà où on en arrive après quarante ans de co-gestion de l'EN par des syndicats gauchistes et des gouvernements démissionnaires.
Mais croyez vous que ces messieurs se remettront en cause ? Que nenni, ils accuseront toujours «le manque de moyens», c'est-à-dire d'argent. Curieux, tout de même, cette obsession pécuniaire, chez des gens qui professent mépriser le matérialisme capitaliste, vous ne trouvez pas ?
dimanche, avril 05, 2009
La journée de la jupe
Dans un collège de bannlieue, un pistolet tombe du sac d'un élève, la prof de Français s'en empare et prend la classe en otage.
Cela lui permet de se faire justice de toutes les frustrations, en commençant ô miracle, par faire un vrai cours de français.
Le titre du film vient de ce qu'elle revendique une journée de la jupe «où les femmes pourraient venir en jupe dans les collèges de France sans se faire traiter de putes.»
Je ne vous étonnerais pas en disant que Le Monde n'a pas du tout aimé : il trouve ce film simplificateur. Un film qui présente la banlieue et ses habitants sous un jour positif est toujours un chef d'œuvre ou une graine de chef d'œuvre. Un film dans le sens contraire est systématiquement simplificateur et caricatural, ainsi va (droit dans le mur) la bien-pensance. Evidemment, les gauchistes n'aiment pas les vérités qui démasquent leurs mensonges.
N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir : tant que ces gens-là vivent entre eux et n'envahissent pas les beaux quartiers où les bobos habitent, c'est si bon de s'acheter une belle âme à pas cher en prônant, pour les autres, le multi-culturalisme et la mixité sociale.
Le Figaro a adoré.
Sur le plan cinématographique, c'est un excellent film (le critique du Monde est en service de dénigrement commandé) : Adjani est toujours très bonne en excité, le huis-clos est propice à une forte tension dramatique et le réalisateur ménage des moments de relaxation pour mieux faire remonter la pression.
Quant au message, c'est l'anti-Entre les murs, l'anti-confusionnisme, l'anti«les gosses sont géniaux», forcément géniaux, du démagogue.
Quand je lis des témoignages de profs, il m'est très difficile de croire que ce film est caricatural. La phrase du provisieur justifiant son inaction face aux violences «Si je chasse un taré, on me le remplacera par un autre taré, je préfère garder les tarés que je connais», je l'ai entendue de mes propres oreilles d'un prof.
J'ai une opinion très ambivalente de ces profs de banlieue : d'un coté, je les plains ; de l'autre, ils sont les premiers responsables de cette situation puisqu'ils soutiennent le pouvoir des syndicats qui promeuvent l'idéologie et la pédagogie qui aboutissent à ce résultat (puisqu'on parle d'école au cinéma, une chose, trop peu remarquée par les critiques, m'avait frappé dans Etre et avoir : jamais on ne voit les élèves travailler et on serait bien en peine de dire si seulement ils ont acquis un savoir un peu ferme au cours de cette année scolaire. Dan Etre et avoir, l'école primaire ressemble à une garde d'enfants améliorée).
Nota : La journée de la jupe n'est pas diffusée en banlieue, officiellement parce que ça n'y intéresserait pas le public. Je pense à d'autres raisons que je vous laisse imaginer.
Cela lui permet de se faire justice de toutes les frustrations, en commençant ô miracle, par faire un vrai cours de français.
Le titre du film vient de ce qu'elle revendique une journée de la jupe «où les femmes pourraient venir en jupe dans les collèges de France sans se faire traiter de putes.»
Je ne vous étonnerais pas en disant que Le Monde n'a pas du tout aimé : il trouve ce film simplificateur. Un film qui présente la banlieue et ses habitants sous un jour positif est toujours un chef d'œuvre ou une graine de chef d'œuvre. Un film dans le sens contraire est systématiquement simplificateur et caricatural, ainsi va (droit dans le mur) la bien-pensance. Evidemment, les gauchistes n'aiment pas les vérités qui démasquent leurs mensonges.
N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir : tant que ces gens-là vivent entre eux et n'envahissent pas les beaux quartiers où les bobos habitent, c'est si bon de s'acheter une belle âme à pas cher en prônant, pour les autres, le multi-culturalisme et la mixité sociale.
Le Figaro a adoré.
Sur le plan cinématographique, c'est un excellent film (le critique du Monde est en service de dénigrement commandé) : Adjani est toujours très bonne en excité, le huis-clos est propice à une forte tension dramatique et le réalisateur ménage des moments de relaxation pour mieux faire remonter la pression.
Quant au message, c'est l'anti-Entre les murs, l'anti-confusionnisme, l'anti«les gosses sont géniaux», forcément géniaux, du démagogue.
Quand je lis des témoignages de profs, il m'est très difficile de croire que ce film est caricatural. La phrase du provisieur justifiant son inaction face aux violences «Si je chasse un taré, on me le remplacera par un autre taré, je préfère garder les tarés que je connais», je l'ai entendue de mes propres oreilles d'un prof.
J'ai une opinion très ambivalente de ces profs de banlieue : d'un coté, je les plains ; de l'autre, ils sont les premiers responsables de cette situation puisqu'ils soutiennent le pouvoir des syndicats qui promeuvent l'idéologie et la pédagogie qui aboutissent à ce résultat (puisqu'on parle d'école au cinéma, une chose, trop peu remarquée par les critiques, m'avait frappé dans Etre et avoir : jamais on ne voit les élèves travailler et on serait bien en peine de dire si seulement ils ont acquis un savoir un peu ferme au cours de cette année scolaire. Dan Etre et avoir, l'école primaire ressemble à une garde d'enfants améliorée).
Nota : La journée de la jupe n'est pas diffusée en banlieue, officiellement parce que ça n'y intéresserait pas le public. Je pense à d'autres raisons que je vous laisse imaginer.
Les musées gratuits (sauf pour ceux qui payent)
Encore un petit pas de plus vers la décadence : les musées deviennent gratuits pour les moins de 26 ans et les enseignants.
Je ne vois pas bien ce que les enseignants ont fait pour mériter cela, mais enfin, il n'est pas illogique que leurs droits se rapprochent de ceux des chômeurs, ils travaillent presque autant, sont beaucoup plus couteux et presque aussi inutiles (ils font juste un peu de gardiennage d'enfants). Les chômeurs ont au moins la décence de ne pas ramener bruyamment leur fraise tous les quatre matins. (1)
Par contre, pour les moins de 26 ans, je ne comprends pas : les musées ont une valeur, pourquoi la dissimuler à ces gens qui ont tout à apprendre ? (2)
En France, vous avez droit à tout, sauf si vous avez entre 26 et 55 ans et que vous travaillez dans le privé, c'est-à-dire si vous êtes productif, auquel cas vous avez uniquement le droit de fermer votre gueule et de payer beaucoup d'impôts pour financer tous les jolis droits des parasites et autres assistés.
(1) : J'exagère parce que je suis en veine de méchanceté. Mais les enseignants pourraient également s'interroger sur l'image absolument déplorable que renvoie leur comportement. Mais, d'après ce que j'ai compris, la capacité à se remettre en question n'est pas la principale qualité de ce corps.
(2) : toutes les études prouvent qu'après une augmentation initiale de la fréquentation due à la nouveauté, la gratuité n'attire pas de nouveaux publics. Ce n'est pas le manque d'argent qui empêche d'aller au musée. Et les gens qui vont de manière habituelle au musée n'ont dans leur vaste majorité pas de problèmes d'argent. La gratuité est donc un avantage inutile consenti à des gens qui n'en ont pas besoin (les enseignants par exemple).
Je ne vois pas bien ce que les enseignants ont fait pour mériter cela, mais enfin, il n'est pas illogique que leurs droits se rapprochent de ceux des chômeurs, ils travaillent presque autant, sont beaucoup plus couteux et presque aussi inutiles (ils font juste un peu de gardiennage d'enfants). Les chômeurs ont au moins la décence de ne pas ramener bruyamment leur fraise tous les quatre matins. (1)
Par contre, pour les moins de 26 ans, je ne comprends pas : les musées ont une valeur, pourquoi la dissimuler à ces gens qui ont tout à apprendre ? (2)
En France, vous avez droit à tout, sauf si vous avez entre 26 et 55 ans et que vous travaillez dans le privé, c'est-à-dire si vous êtes productif, auquel cas vous avez uniquement le droit de fermer votre gueule et de payer beaucoup d'impôts pour financer tous les jolis droits des parasites et autres assistés.
(1) : J'exagère parce que je suis en veine de méchanceté. Mais les enseignants pourraient également s'interroger sur l'image absolument déplorable que renvoie leur comportement. Mais, d'après ce que j'ai compris, la capacité à se remettre en question n'est pas la principale qualité de ce corps.
(2) : toutes les études prouvent qu'après une augmentation initiale de la fréquentation due à la nouveauté, la gratuité n'attire pas de nouveaux publics. Ce n'est pas le manque d'argent qui empêche d'aller au musée. Et les gens qui vont de manière habituelle au musée n'ont dans leur vaste majorité pas de problèmes d'argent. La gratuité est donc un avantage inutile consenti à des gens qui n'en ont pas besoin (les enseignants par exemple).
samedi, avril 04, 2009
Si il n'y avait pas Angela Merkel ...
Piqué chez Tropical Bear :
J'ai déjà eu l'occasion de dire ici toute l'estime que j'avais pour Angela Merkel, et je vais donc continuer.
Pour la première fois, une dirigeante d'un pays très influent vient de détailler la vraie cause de la crise (lire l'interview dans le Financial Times), et la technique de fuite en avant dans le crédit qui était jusqu'ici la pensée unique des dirigeants du G20 (depuis bien trop longtemps) :
"La crise ne s'est pas produite parce que nous avons distribué trop peu d'argent, mais parce que nous avons créé de la croissance économique avec trop d'argent et que ce n'était pas une croissance durable. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse n'est pas de répéter les erreurs du passé ».
"Nous devons regarder en face les causes de cette crise. Elle s'est produite parce que nous vivions au dessus de nos moyens ».
« La responsabilité repose sur des efforts de relance inadaptés aux USA, conduits par le gouvernement et la FED, visant à faire redémarrer artificiellement l'économie (...) en injectant des liquidités toujours moins chères dans le système financier. »
Interrogée sur l'échec d'un placement de bons du trésor anglais auprès des investisseurs cette semaine, elle a répondu : « Cela nous montre que les états ne peuvent pas éternellement vivre à crédit".
Tout est dit, et nous voyons bien ici la différence de vision entre des dirigeants « boomers-euphoriques » intoxiqués par une mentalité générationnelle de l'expansion infinie de la dette, de la consommation et de la vie à crédit aux crochets des autres, et une dirigeante qui a connu un vrai environnement de crise et un système en faillite (l'ex-RDA), et qui n'a pas du tout la même façon de penser.
La présidente Allemande ne prend pas non plus ses électeurs pour des idiots qu'il faudrait flatter ou de rassurer gentiment avec des discours creux, et n'hésite pas à parler sans langue de bois de la situation de son pays :
« Germany, she says, is an over-indebted, export-oriented economy with an ageing, shrinking population. It cannot boost consumption at the expense of exports"
Et cette petite phrase pour finir :
« It isn't just that the banks took over too many risks. Governments allowed them to do so by neglecting to set the necessary [financial market] rules and, for instance in the US, by increasing the money supply too much"
Inutile de dire qu'un tel discours, émanant d'une dirigeante de premier plan et très influente au niveau européen, représente une excellente nouvelle et un vrai espoir de changement : la pensée unique basée sur la fuite en avant keynésienne commence à se fissurer sérieusement.
Je ne peux vraiment pas mieux dire.
J'ai déjà eu l'occasion de dire ici toute l'estime que j'avais pour Angela Merkel, et je vais donc continuer.
Pour la première fois, une dirigeante d'un pays très influent vient de détailler la vraie cause de la crise (lire l'interview dans le Financial Times), et la technique de fuite en avant dans le crédit qui était jusqu'ici la pensée unique des dirigeants du G20 (depuis bien trop longtemps) :
"La crise ne s'est pas produite parce que nous avons distribué trop peu d'argent, mais parce que nous avons créé de la croissance économique avec trop d'argent et que ce n'était pas une croissance durable. Si nous voulons en tirer des leçons, la réponse n'est pas de répéter les erreurs du passé ».
"Nous devons regarder en face les causes de cette crise. Elle s'est produite parce que nous vivions au dessus de nos moyens ».
« La responsabilité repose sur des efforts de relance inadaptés aux USA, conduits par le gouvernement et la FED, visant à faire redémarrer artificiellement l'économie (...) en injectant des liquidités toujours moins chères dans le système financier. »
Interrogée sur l'échec d'un placement de bons du trésor anglais auprès des investisseurs cette semaine, elle a répondu : « Cela nous montre que les états ne peuvent pas éternellement vivre à crédit".
Tout est dit, et nous voyons bien ici la différence de vision entre des dirigeants « boomers-euphoriques » intoxiqués par une mentalité générationnelle de l'expansion infinie de la dette, de la consommation et de la vie à crédit aux crochets des autres, et une dirigeante qui a connu un vrai environnement de crise et un système en faillite (l'ex-RDA), et qui n'a pas du tout la même façon de penser.
La présidente Allemande ne prend pas non plus ses électeurs pour des idiots qu'il faudrait flatter ou de rassurer gentiment avec des discours creux, et n'hésite pas à parler sans langue de bois de la situation de son pays :
« Germany, she says, is an over-indebted, export-oriented economy with an ageing, shrinking population. It cannot boost consumption at the expense of exports"
Et cette petite phrase pour finir :
« It isn't just that the banks took over too many risks. Governments allowed them to do so by neglecting to set the necessary [financial market] rules and, for instance in the US, by increasing the money supply too much"
Inutile de dire qu'un tel discours, émanant d'une dirigeante de premier plan et très influente au niveau européen, représente une excellente nouvelle et un vrai espoir de changement : la pensée unique basée sur la fuite en avant keynésienne commence à se fissurer sérieusement.
Je ne peux vraiment pas mieux dire.
vendredi, avril 03, 2009
La lâcheté des politiques
Pour une fois, je suis d'accord avec Marc Fiorentino :
La lâcheté des politiques
Crise, le G 20 a trouvé le coupable
La lâcheté des politiques
Crise, le G 20 a trouvé le coupable
Ce que je pense du G 20
Par inclination, par méfiance et aussi par snobisme, je n'accorde pas une grande importance à ces barnums médiatiques.
Ils sont principalement destinés à impressionner les gogos, ce que, bien entendu, j'essaie de ne pas être.
Tous les médias célèbrent le G20 comme un grand événement positif de portée mondiale.
Revenons un peu sur terre :
> le G20 n'a fait que des promesses. Certaines deviendront réalité, d'autres non.
> une part s'égare dans des domaines sans importance, comme les paradis fiscaux (1).
> il reste des idées intéressantes, comme sur certaines règles comptables.
Bref, au-delà du symbole, pas vraiment de quoi fouetter un chat.
On peut m'accuser de courte vue : «Quoi ? Les vingt dirigeants les plus puissants de la planète se réunissent et se mettent d'accord. Pour toi, c'est un non-événement ?»
Nous en reparlons dans quelques mois ou quelques années : si la crise se résout rapidement, on dira que le G20 a été un tournant, même si en réalité il n'a eu aucun effet. Sinon, il sera oublié.
Maintenant, si ça fait plaisir aux gogos de croire à la toute-puissance des dieux médiatico-politiques,je ne vais pas gâcher leur plaisir.
Addedum du 4 avril : Marc Fiorentino sur le G20
(1) : la nécessité créant l'organe, tant qu'il n'y a aura des pays, comme la France ou l'Allemagne, avec des taux d'imposition spoliateurs, il y aura des paradis fiscaux. Et ce ne sont pas eux qui ont créé la crise.
Ils sont principalement destinés à impressionner les gogos, ce que, bien entendu, j'essaie de ne pas être.
Tous les médias célèbrent le G20 comme un grand événement positif de portée mondiale.
Revenons un peu sur terre :
> le G20 n'a fait que des promesses. Certaines deviendront réalité, d'autres non.
> une part s'égare dans des domaines sans importance, comme les paradis fiscaux (1).
> il reste des idées intéressantes, comme sur certaines règles comptables.
Bref, au-delà du symbole, pas vraiment de quoi fouetter un chat.
On peut m'accuser de courte vue : «Quoi ? Les vingt dirigeants les plus puissants de la planète se réunissent et se mettent d'accord. Pour toi, c'est un non-événement ?»
Nous en reparlons dans quelques mois ou quelques années : si la crise se résout rapidement, on dira que le G20 a été un tournant, même si en réalité il n'a eu aucun effet. Sinon, il sera oublié.
Maintenant, si ça fait plaisir aux gogos de croire à la toute-puissance des dieux médiatico-politiques,je ne vais pas gâcher leur plaisir.
Addedum du 4 avril : Marc Fiorentino sur le G20
(1) : la nécessité créant l'organe, tant qu'il n'y a aura des pays, comme la France ou l'Allemagne, avec des taux d'imposition spoliateurs, il y aura des paradis fiscaux. Et ce ne sont pas eux qui ont créé la crise.
jeudi, avril 02, 2009
L'évasion fiscale est-elle un devoir moral ?
A contre-courant des cris d'allégresse totalement disproportionnés qu'on entend ce soir suite au G20 (1) :
L'évasion fiscale est-elle un devoir moral ?
(1) : les même couillons qui n'avaient pas vu venir la crise nous expliquent maintenant que grâce au G20, elle est en bonne voie d'être résolue. Je ne sais pas ce que ça vous inspire, mais moi, c'est de la méfiance.
L'évasion fiscale est-elle un devoir moral ?
(1) : les même couillons qui n'avaient pas vu venir la crise nous expliquent maintenant que grâce au G20, elle est en bonne voie d'être résolue. Je ne sais pas ce que ça vous inspire, mais moi, c'est de la méfiance.
mercredi, avril 01, 2009
Ceci n'est pas une crise (juste la fin d'un monde) (P. Dessertine)
En préliminaire, précisons que P. Dessertine est de ces économistes qui avaient prévu la crise. Il avait décrit ses causes avant qu'elle ne survienne.
Pour lui, le fondement de la crise, son ultima ratio, est que les pays occidentaux ont essayé d'entretenir des déséquilibres financiers mondiaux pour maintenir artificiellement leur niveau de vie aux dépens des pays montants.
Un Chinois travaille deux fois plus qu'un Français ou qu'un Américain et gagne dix fois moins. A l'ère de la mondialisation, ce n'est pas tenable très longtemps.
Pour vivre au-dessus de leurs moyens, les USA ont utilisé les taux d'intéret bas, le dollar haut et l'endettement privé, les Européens l'endettement public (quand on ne paye pas la médecine ou l'éducation à leurs justes prix grâce aux déficits publics, on vit au-dessus de ses moyens).
Nous sommes tous coupables, même le «baby-boomer» français honnête travailleur qui a profité des taux d'intérêt bas pour s'acheter résidence principale et résidence secondaire, car si il avait vraiment du payer les services publics, il n'aurait pas pu s'offrir tout cela .
Trois remarques intermédiaires iconoclastes (par rapport aux images pieuses des medias) :
> Dessertine renvoie Américains et Européens dos à dos comme fauteurs de la crise, ce qui me semble justifié, et libéraux et socialistes, ce qui me semble nettement moins justifié (il suffit d'écouter les discours de Ron Paul ou de lire les écrits de Pascal Salin d'avant la crise pour s'apercevoir qu'il y avait des libéraux qui criaient aux fous.)
> les banquiers n'ont été que les instruments consentants de cette tentative de maintenir des déséquilibres financiers (1). Ils ne sont pas très reluisants, pas très recommandables, mais en faire les responsables de la crise relève de la myopie.
> le monde a vraiment frôlé la catatrophe en septembre-octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers. On était au bord du précipice. Une destruction du tissu économique, façon Argentine des années 90 ou Amérique des années 30, était possible (pour que cette catastrophe ne vous semble pas abstraite, souvenez vous que le chomage atteint alors un quart à un tiers de la population, que certains meurent de faim et qu'on manque tellement de monnaie que le troc refait son apparition). Dessertine donne acte aux dirigeants d'avoir à peu près réussi à cacher au grand public la panique qui s'est emparée d'eux durant ces folles semaines.
Les plans de relance sont tous condamnés à l'échec car ils prolongent la tentative de maintenir artificiellement le niveau de vie occidental qui est justement la cause de la crise (fidèles lecteurs de mon blog, vous n'êtes pas surpris : cela fait des mois que je répète que guérir le mal, une crise d'endettement, par le mal, encore plus de dette, est parfaitement idiot).
Pour Dessertine, la sortie de crise prendra des décennies de mutation.
Mais nous ne sommes pas encore à l'abri de l'explosion sociale. Certains irresponsables, Besancenot, Fabius, la souhaitent, mais ils se trompent : elle serait si destructrice et nihiliste que personne ne pourrait réellement l'utiliser pour prendre le pouvoir, et tout cas, personne du monde «d'avant».
Elle viendrait des banlieues. Or, on sait bien depuis les dernières émeutes que cette violence est stérile, sans but, qu'on ne peut rien en tirer de positif. Ceux qui croient à un nouveau 1789 ou 1917 se fourvoient : si cette explosion survenait, nous assisterions plutôt à la chute de l'empire romain. Chacun se replie sur soi, sur son quartier son village, avec police privée, éventuellement soumis au tribut d'un seigneur ou d'une mafia locale.
Pour éviter cette explosion, Dessertine conseille un rééquilibrage des termes de l'échange.
Derrière cette expression abstraite, il met plusieurs choses :
> une hausse vertigineuse des impots. Les taux d'imposition restent stables, mais les services publics ne sont plus rendus, ce qui oblige à payer une deuxième fois le privé pour ces services. Ce mouvement est déjà en marche depuis quelques années dans l'instruction : l'EN coûte une fortune, rend un service lamentable, les cours et les écoles privés prolifèrent. C'est une augmentation des impots déguisée mais bien réelle (2).
> sortir de l'assistanat. Une frange de la population est payée pour ne pas en ramer une. Ils devront faire des travaux d'inérêt général.
> aider beaucoup plus les pays du tier-monde et payer les marchandises plus cher.
Toutes ces mesures sont cohérentes avec l'analyse de Dessertine, mettant la crise sur le dos d'un maintien artificiel du niveau de vie occidental : elles ont pour effet d'abaisser le niveau de vie en Europe et aux USA.
Cependant, je ne comprends pas bien en quoi elles évitent une explosion sociale.
L'analyse de P. Dessertine est très partagée en Asie. Je suis enclin à être d'accord.
Cela ne veut pas dire qu'il faut sombrer dans un noir pessimisme. D'une part, chacun est maitre de sa vie, dans un pays en déclin , on peut avoir de très beaux éclairs ; d'autre part, je ne peux pas m'empêcher de me réjouir que des millions d'hommes sortent de la pauvreté, même si c'est à nos dépens.
Enfin, ne croyez pas que cette mutation sera une descente aux enfers ininterrompue, il y aura des moments de rémission. Le dynamisme du privé (3) n'est pas à négliger. Les mentalités peuvent évoluer, le goût du travail revenir. Une des conséquences de la crise des années 30 est l'éclosion de cette génération, que S. Ambrose a baptisé «the greatest generation», d'Américains travailleurs, durs au mal, ne comptant que sur eux-mêmes (4).
(1) : l'auteur reproche aux Américains de laisser leurs décisions de politique économique à une dizaine de personnes qui ont tous fait les mêmes écoles et leurs carrières dans les mêmes banques. Ce reproche s'applique très bien à la France. Plus sur ce sujet dans le prochain billet.
(2) autre exemple tout frais, de dernière minute : des restrictions dans les soins aux personnes âgées, une circulaire modifiant leur financement va contraindre des centaines d'établissements à limiter leur budget.
(3) : le public peut être ponctuellement dynamique, mais pas sur la durée, parce qu'il lui manque un mécanisme d'élimination des pratiques les moins adaptées.
(4) : l'exact opposé de nos «adulescents».
Pour lui, le fondement de la crise, son ultima ratio, est que les pays occidentaux ont essayé d'entretenir des déséquilibres financiers mondiaux pour maintenir artificiellement leur niveau de vie aux dépens des pays montants.
Un Chinois travaille deux fois plus qu'un Français ou qu'un Américain et gagne dix fois moins. A l'ère de la mondialisation, ce n'est pas tenable très longtemps.
Pour vivre au-dessus de leurs moyens, les USA ont utilisé les taux d'intéret bas, le dollar haut et l'endettement privé, les Européens l'endettement public (quand on ne paye pas la médecine ou l'éducation à leurs justes prix grâce aux déficits publics, on vit au-dessus de ses moyens).
Nous sommes tous coupables, même le «baby-boomer» français honnête travailleur qui a profité des taux d'intérêt bas pour s'acheter résidence principale et résidence secondaire, car si il avait vraiment du payer les services publics, il n'aurait pas pu s'offrir tout cela .
Trois remarques intermédiaires iconoclastes (par rapport aux images pieuses des medias) :
> Dessertine renvoie Américains et Européens dos à dos comme fauteurs de la crise, ce qui me semble justifié, et libéraux et socialistes, ce qui me semble nettement moins justifié (il suffit d'écouter les discours de Ron Paul ou de lire les écrits de Pascal Salin d'avant la crise pour s'apercevoir qu'il y avait des libéraux qui criaient aux fous.)
> les banquiers n'ont été que les instruments consentants de cette tentative de maintenir des déséquilibres financiers (1). Ils ne sont pas très reluisants, pas très recommandables, mais en faire les responsables de la crise relève de la myopie.
> le monde a vraiment frôlé la catatrophe en septembre-octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers. On était au bord du précipice. Une destruction du tissu économique, façon Argentine des années 90 ou Amérique des années 30, était possible (pour que cette catastrophe ne vous semble pas abstraite, souvenez vous que le chomage atteint alors un quart à un tiers de la population, que certains meurent de faim et qu'on manque tellement de monnaie que le troc refait son apparition). Dessertine donne acte aux dirigeants d'avoir à peu près réussi à cacher au grand public la panique qui s'est emparée d'eux durant ces folles semaines.
Les plans de relance sont tous condamnés à l'échec car ils prolongent la tentative de maintenir artificiellement le niveau de vie occidental qui est justement la cause de la crise (fidèles lecteurs de mon blog, vous n'êtes pas surpris : cela fait des mois que je répète que guérir le mal, une crise d'endettement, par le mal, encore plus de dette, est parfaitement idiot).
Pour Dessertine, la sortie de crise prendra des décennies de mutation.
Mais nous ne sommes pas encore à l'abri de l'explosion sociale. Certains irresponsables, Besancenot, Fabius, la souhaitent, mais ils se trompent : elle serait si destructrice et nihiliste que personne ne pourrait réellement l'utiliser pour prendre le pouvoir, et tout cas, personne du monde «d'avant».
Elle viendrait des banlieues. Or, on sait bien depuis les dernières émeutes que cette violence est stérile, sans but, qu'on ne peut rien en tirer de positif. Ceux qui croient à un nouveau 1789 ou 1917 se fourvoient : si cette explosion survenait, nous assisterions plutôt à la chute de l'empire romain. Chacun se replie sur soi, sur son quartier son village, avec police privée, éventuellement soumis au tribut d'un seigneur ou d'une mafia locale.
Pour éviter cette explosion, Dessertine conseille un rééquilibrage des termes de l'échange.
Derrière cette expression abstraite, il met plusieurs choses :
> une hausse vertigineuse des impots. Les taux d'imposition restent stables, mais les services publics ne sont plus rendus, ce qui oblige à payer une deuxième fois le privé pour ces services. Ce mouvement est déjà en marche depuis quelques années dans l'instruction : l'EN coûte une fortune, rend un service lamentable, les cours et les écoles privés prolifèrent. C'est une augmentation des impots déguisée mais bien réelle (2).
> sortir de l'assistanat. Une frange de la population est payée pour ne pas en ramer une. Ils devront faire des travaux d'inérêt général.
> aider beaucoup plus les pays du tier-monde et payer les marchandises plus cher.
Toutes ces mesures sont cohérentes avec l'analyse de Dessertine, mettant la crise sur le dos d'un maintien artificiel du niveau de vie occidental : elles ont pour effet d'abaisser le niveau de vie en Europe et aux USA.
Cependant, je ne comprends pas bien en quoi elles évitent une explosion sociale.
L'analyse de P. Dessertine est très partagée en Asie. Je suis enclin à être d'accord.
Cela ne veut pas dire qu'il faut sombrer dans un noir pessimisme. D'une part, chacun est maitre de sa vie, dans un pays en déclin , on peut avoir de très beaux éclairs ; d'autre part, je ne peux pas m'empêcher de me réjouir que des millions d'hommes sortent de la pauvreté, même si c'est à nos dépens.
Enfin, ne croyez pas que cette mutation sera une descente aux enfers ininterrompue, il y aura des moments de rémission. Le dynamisme du privé (3) n'est pas à négliger. Les mentalités peuvent évoluer, le goût du travail revenir. Une des conséquences de la crise des années 30 est l'éclosion de cette génération, que S. Ambrose a baptisé «the greatest generation», d'Américains travailleurs, durs au mal, ne comptant que sur eux-mêmes (4).
(1) : l'auteur reproche aux Américains de laisser leurs décisions de politique économique à une dizaine de personnes qui ont tous fait les mêmes écoles et leurs carrières dans les mêmes banques. Ce reproche s'applique très bien à la France. Plus sur ce sujet dans le prochain billet.
(2) autre exemple tout frais, de dernière minute : des restrictions dans les soins aux personnes âgées, une circulaire modifiant leur financement va contraindre des centaines d'établissements à limiter leur budget.
(3) : le public peut être ponctuellement dynamique, mais pas sur la durée, parce qu'il lui manque un mécanisme d'élimination des pratiques les moins adaptées.
(4) : l'exact opposé de nos «adulescents».
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