Une adolescente entendante dans une famille de paysans sourds découvre sa propre voix et l'amour.
Anecdote : le père, bien que sourd, se lance en campagne municipale pour combattre le maire véreux. Il se forme en lisant les oeuvres complètes de François Hollande ! Au cours d'une réunion électorale plus vraie que nature, qui rappellera des souvenirs à ceux qui ont déjà vécu la chose, il traite ses (futurs) électeurs d'assistés et de geignards en langage des signes, mais il finit par être élu.
Le critique du Figaro s'en donne à coeur joie : La presse qui pense va sûrement détester cette comédie optimiste, joyeuse et sans prétention. Et les spectateurs la plébisciter. Bien entendu.
Il pousse même plus loin l'analyse : Le triomphe de La famille Bélier ou la revanche de la France périphérique.
Il reste que l'actrice principale, Louana Emera, est touchante et juste. Si sa carrière n'est pas écrasée par ce film, on devrait en reparler.
Comme le note encore avec justesse le critique du Figaro, c'est plus une histoire d'émancipation réussie que d'handicapés.
mercredi, décembre 31, 2014
L'Arabie Saoudite annonce-t-elle la fin de l'ère du pétrole ?
Il y a quelques années, des imbéciles nous annonçaient le baril de pétrole à 300 $. Les mêmes abrutis, excités et motivés par leurs propres erreurs à répétition, nous l'annoncent à 20 $. Passons.
Toujours est-il que les Saoudiens ont entrepris de faire chuter le cours du pétrole. Au delà des raisons de court terme, c'est une claque à tous les fous alarmistes qui nous effraient depuis des années avec un «peak oil» qui n'arrive jamais. Et, c'est encore plus important, qui n'arrivera jamais.
J'ai déjà écrit plusieurs articles sur le sujet, dont beaucoup de 2008 auxquels je ne changerais pas une virgule aujourd'hui (je suis assez content de moi !) :
Non, le pétrole ne va pas manquer et il ne va pas continuer à augmenter
Une réponse à Pedro à propos du pétrole
The bottomless well
Je vous rappelle brièvement mon raisonnement, que j'ai hérité du regretté Julian Simon :
Dans le cas du pétrole, sans même tenir compte des éventuelles découvertes scientifiques et techniques, les sources alternatives (gaz de schiste, schistes bitumineux) et les substituts (nucléaire, hydrogène, voitures électriques) existent déjà mais ils ne sont pas rentables.
Prenons l'exemple de la voiture électrique. Son principal problème est l'autonomie. Or, il existe deux solutions qui ne nécessitent aucun progrès, juste des investissements : des stations de recharge aussi fréquentes que les stations-service actuelles et des stations de changement de batteries robotisées (on échange une batterie vide contre une batterie pleine : avec une standardisation des batteries, on a montré que cela ne prenait pas plus de temps qu'un plein d'essence). Vous vous doutez bien que si les prix du pétrole augmentaient, ces investissements deviendraient rentables, ils seraient donc faits, la consommation et les prix du pétrole baisseraient de nouveau.
N'oublions pas que les prix se font à la marge : quelques pourcents de variation de l'offre ou de la demande se traduisent par des quelques dizaines de pourcents des prix. Il n'y a pas besoin que toutes les voitures deviennent électriques, il suffit que la proportion d'hybrides augmente fortement.
On comprend alors la fameuse phrase d'un ancien ministre saoudien du pétrole : l'âge de pierre n'a pas fini par manque de silex, l'âge du pétrole ne finira pas par manque de pétrole.
Il semblerait que les Saoudiens connaissent bien mieux l'économie du pétrole que nos crétins d'écolos alarmistes. Ce n'est pas surprenant : pour les Saoudiens, c'est vital, alors que, pour nos crétins d'écolos, c'est juste un moyen de se faire mousser et de montrer leur belle âme à peu de frais.
Depuis quelques années, nous sentons bien monter à la fois les nouvelles sources et les substituts. Pas d'avancée spectaculaire mais des briques qui s'assemblent, des habitudes qui changent. L'hypothèse que l'équipement automobile des pays émergents compensera, en matière de consommation pétrolière, les efforts des pays riches n'est peut-être plus si assurée que cela.
Maintenant que le cadre est posé, il reste une question : quand ?
La récente réaction des Saoudiens pourrait bien ressembler à de la panique et la réponse être : bientôt.
Je serais saoudien, mon ennemi, mon cauchemar de toutes les nuits, ça serait ça :
Si BMW arrive à rendre sexy une voiture hybride électrique, combien temps faudra-t-il aux Saoudiens pour être forcés de retourner au cul des dromadaires ? Trente ans ? Cinquante ans ?
Toujours est-il que les Saoudiens ont entrepris de faire chuter le cours du pétrole. Au delà des raisons de court terme, c'est une claque à tous les fous alarmistes qui nous effraient depuis des années avec un «peak oil» qui n'arrive jamais. Et, c'est encore plus important, qui n'arrivera jamais.
J'ai déjà écrit plusieurs articles sur le sujet, dont beaucoup de 2008 auxquels je ne changerais pas une virgule aujourd'hui (je suis assez content de moi !) :
Non, le pétrole ne va pas manquer et il ne va pas continuer à augmenter
Une réponse à Pedro à propos du pétrole
The bottomless well
Je vous rappelle brièvement mon raisonnement, que j'ai hérité du regretté Julian Simon :
- la notion de ressources naturelles est trompeuse, elle est fausse. Il n'y a pas de ressources naturelles. Dès qu'une matière ou un objet de la nature devient une ressource, elle n'est plus naturelle, elle intègre la vie des hommes et, notamment, l'économie. Elle est donc soumise au signal prix. Si elle se raréfie, les prix augmentent et les incitations à trouver des substituts et des nouvelles sources augmentent. Ceci fait qu'elle n'est jamais épuisée : si elle était épuisée, son prix serait infini et les incitations à trouver des substituts et des nouvelles sources seraient aussi infinies (on peut citer l'exemple du diamant et l'invention du diamant artificiel).
Dans le cas du pétrole, sans même tenir compte des éventuelles découvertes scientifiques et techniques, les sources alternatives (gaz de schiste, schistes bitumineux) et les substituts (nucléaire, hydrogène, voitures électriques) existent déjà mais ils ne sont pas rentables.
Prenons l'exemple de la voiture électrique. Son principal problème est l'autonomie. Or, il existe deux solutions qui ne nécessitent aucun progrès, juste des investissements : des stations de recharge aussi fréquentes que les stations-service actuelles et des stations de changement de batteries robotisées (on échange une batterie vide contre une batterie pleine : avec une standardisation des batteries, on a montré que cela ne prenait pas plus de temps qu'un plein d'essence). Vous vous doutez bien que si les prix du pétrole augmentaient, ces investissements deviendraient rentables, ils seraient donc faits, la consommation et les prix du pétrole baisseraient de nouveau.
N'oublions pas que les prix se font à la marge : quelques pourcents de variation de l'offre ou de la demande se traduisent par des quelques dizaines de pourcents des prix. Il n'y a pas besoin que toutes les voitures deviennent électriques, il suffit que la proportion d'hybrides augmente fortement.
On comprend alors la fameuse phrase d'un ancien ministre saoudien du pétrole : l'âge de pierre n'a pas fini par manque de silex, l'âge du pétrole ne finira pas par manque de pétrole.
Il semblerait que les Saoudiens connaissent bien mieux l'économie du pétrole que nos crétins d'écolos alarmistes. Ce n'est pas surprenant : pour les Saoudiens, c'est vital, alors que, pour nos crétins d'écolos, c'est juste un moyen de se faire mousser et de montrer leur belle âme à peu de frais.
Depuis quelques années, nous sentons bien monter à la fois les nouvelles sources et les substituts. Pas d'avancée spectaculaire mais des briques qui s'assemblent, des habitudes qui changent. L'hypothèse que l'équipement automobile des pays émergents compensera, en matière de consommation pétrolière, les efforts des pays riches n'est peut-être plus si assurée que cela.
Maintenant que le cadre est posé, il reste une question : quand ?
La récente réaction des Saoudiens pourrait bien ressembler à de la panique et la réponse être : bientôt.
Je serais saoudien, mon ennemi, mon cauchemar de toutes les nuits, ça serait ça :
Si BMW arrive à rendre sexy une voiture hybride électrique, combien temps faudra-t-il aux Saoudiens pour être forcés de retourner au cul des dromadaires ? Trente ans ? Cinquante ans ?
mardi, décembre 30, 2014
Que la décadence est pénible !
Soljenitsyne disait qu'à la longue, le plus pénible en URSS, ce n'était pas la police, la répression, le goulag, mais le mensonge permanent, le fait que tous les mots disaient le contraire de leur vraie signification.
Il aurait pu ajouter, avec le mensonge, la bêtise crasse de l'idéologie, mais c'est pareil. Nous aussi, en France, nous avons une classe dirigeante complètement azimuthée par l'idéologie. Elle s'ébat dans le mensonge et dans la bêtise comme un pourceau dans sa bauge.
Deux exemples, cette grande bourgeoise abrutie et vaniteuse de Marisol Touraine, qui se soucie du genre humain mais ne dit même pas bonjour aux employés de son ministère :
Le technocrate bellâtre, cynique et «brillant» (cette qualité de cireur de pompes) Macron, il sait tout, ne comprend rien et prétend résoudre tous nos problèmes :
Il aurait pu ajouter, avec le mensonge, la bêtise crasse de l'idéologie, mais c'est pareil. Nous aussi, en France, nous avons une classe dirigeante complètement azimuthée par l'idéologie. Elle s'ébat dans le mensonge et dans la bêtise comme un pourceau dans sa bauge.
Deux exemples, cette grande bourgeoise abrutie et vaniteuse de Marisol Touraine, qui se soucie du genre humain mais ne dit même pas bonjour aux employés de son ministère :
Le technocrate bellâtre, cynique et «brillant» (cette qualité de cireur de pompes) Macron, il sait tout, ne comprend rien et prétend résoudre tous nos problèmes :
Tous ces gens manquent d'intelligence. Ils méprisent les «sans dents», mais qu'ont-ils de plus qu'eux, à part cette intelligence de petits magouilleurs qui ne casse pas trois pattes à un canard et une absence de scrupules qui fait passer le vide intersidéral pour un trop-plein ?
En réalité, les «sans dents» sont plus intelligents qu'eux car ils ont gardé le bon sens populaire, qui, s'il n'est pas infaillible, dit encore quelques vérités, que les autres, à force d'abrutissement idéologique, ont perdues.
Qu'il est pénible de devoir supporter à longueur de médias ces paons incapables et débiles, depuis des années, jour après jour, sans qu'une lueur d'intelligence n'illumine, de loin en loin, ce cloaque ! Depuis quand un politicien n'a-t-il pas fait une déclaration dont on puisse se dire «c'est clair, précis, courageux et intelligent (et en bon français)» ?
Qu'il est pénible de devoir supporter à longueur de médias ces paons incapables et débiles, depuis des années, jour après jour, sans qu'une lueur d'intelligence n'illumine, de loin en loin, ce cloaque ! Depuis quand un politicien n'a-t-il pas fait une déclaration dont on puisse se dire «c'est clair, précis, courageux et intelligent (et en bon français)» ?
lundi, décembre 29, 2014
Paddington
Ce n'est pas le film du siècle, ça manque un peu de pêche mais l'histoire se déroule dans une Angleterre de rêve et Paddington est touchant.
Le plaidoyer de Goldnadel : face à la menace terroriste, l'occident perd la raison
Le plaidoyer de Goldnadel : face à la menace terroriste, l'occident perd la raison
Le plaidoyer de M. Goldnadel est bel et bon. Pourtant, une chose me chiffonne : ce monsieur n'est-il pas à la direction l'UMP, parti qui comprend à son sommet plus que sa dose d'islamo-soumis ?
Par exemple, un Alain Juppé, dès qu'il croise un imam, se vautre sur le dos, les quatre fers en l'air, agite la queue de chiennine manière et pousse des petits cris enamourés pour signifier au maître son admiration et sa soumission.
Pour ceux qui n'auraient pas compris :
Le plaidoyer de M. Goldnadel est bel et bon. Pourtant, une chose me chiffonne : ce monsieur n'est-il pas à la direction l'UMP, parti qui comprend à son sommet plus que sa dose d'islamo-soumis ?
Par exemple, un Alain Juppé, dès qu'il croise un imam, se vautre sur le dos, les quatre fers en l'air, agite la queue de chiennine manière et pousse des petits cris enamourés pour signifier au maître son admiration et sa soumission.
Pour ceux qui n'auraient pas compris :
Libellés :
Armagnacs et Bourguignons,
fausse droite,
terr
"Les faits contre le ressenti" ? ... Plutôt le ressentiment des "fact checkers" contre les faits ! (Christophe de Voogd)
Un thème gagne chaque jour en force dans le débat national : les "faits" observables divergeraient du "ressenti" de la population. Des "fact-checkers" qui donnent le "la" de la vérité dans tant de médias, au "bingo" de Noël (pardon, des "fêtes de fin d’année") du gouvernement, en passant par la polémique Caron/Polony à la télévision sur les chiffres de la délinquance, tous les sujets économiques et sociaux donnent matière à opposer "la vérité des chiffres et des faits" au "sentiment" de la population.
A priori, il y aurait de quoi se réjouir de cette protestation légitime de l’esprit d’une nation glorieusement cartésienne et toujours "à la poursuite du mensonge et de l’erreur".
Hélas, rien n’est moins sûr. L’on pourrait paradoxalement assister ici à l’une des manifestations les plus éclatantes de la dérive totale de notre esprit critique… au nom même de ce dernier ! Car, si les plus dangereuses perversions religieuses sont celles qui se réclament de la fidélité absolue aux textes sacrés, les plus inquiétantes manipulations intellectuelles sont celles qui se parent des atours de la raison pure. Les sophistes se font toujours passer pour des philosophes.
Et le piège est si efficace que les défenseurs du sens commun se croient réduit à entrer dans le jeu, en se faisant (y compris dans les colonnes d’Atlantico…) les champions du "ressenti" contre les "chiffres" !
Mais justement : avant de se réclamer "des chiffres et des faits", encore faudrait-il que ceux-ci soient correctement établis et correctement interprétés. Et il y a des règles pour cela, qui sont celles de l’analyse statistique, que l’on apprenait naguère dans toutes les formations en sciences sociales. Car contrairement à un adage suspect, qui masque une véritable paresse de l’esprit, on ne fait pas "dire aux chiffres ce que l’on veut".
Dans tous les cas, je dis bien dans tous, qui ont fait polémique récemment, force est de constater la légèreté de tant de "fact checkers" improvisés qui s’assoient tout simplement sur ces règles élémentaires.
En voici 4 illustrations
1/ Le déni pur et simple : "cachons ces chiffres que nous ne saurions voir !" Cette volonté d’ignorance de données politiquement ennuyeuses a été bien illustrée par Aymeric Caron qui n’a rien dit des presque 100 000 peines de prison qui ne sont pas exécutées en France ni de la nouvelle politique pénale en matière de courtes peines (qui remonte à 2009 !). Il est vrai que Natacha Polony n’a pas su le lui rappeler… Mais, des deux, qui était le vrai "menteur" ?
2/ La disqualification des sources gênantes : ainsi de celles qui montrent une surreprésentation très forte de la population d’origine immigrée dans la population pénitentiaire : chiffres "partiels", "controversés" et de toutes façons "illégaux" ("pas de statistiques ethniques !"). On ne manquera de même jamais de rappeler – à tort ou à raison- que telle ou telle source ou tel ou tel think tank sont "proches du patronat ou de l’UMP" ; mais l’on se gardera bien de rappeler la proximité de telle ou telle publication ou fondation avec le PS ou les Verts…
3/ La confusion de données hétérogènes : sur une question concernant les immigrés (donnée sociologique), on donnera des statistiques concernant les étrangers (donnée juridique). Sans compter les aléas de la définition de l’immigré : né à l’étranger exclusivement ou né en France de parents étrangers ? Avant de conclure à "l’immigration chance pour la France" ou à la nécessité de "l’immigration zéro", il serait bon de préciser les choses…
4/ La contradiction interne du raisonnement : ainsi l’on opposera aux tenants du "lien" entre immigration et délinquance, l’absence de statistiques ethniques en France ; pour en conclure que ce lien relève donc du fantasme (fasciste bien sûr). Or en bonne logique, si "les chiffres n’existent pas", cette conclusion-là est aussi impossible que l’inverse ! Mais ici encore la droite aurait tort de se réjouir trop tôt : corrélation entre deux phénomènes ne signifie pas causalité. Le travail d’interprétation des données, indispensable pour mettre à jour les vraies causalités, toujours plurielles, ne fait que commencer !
Plutôt donc que d’opposer les "vrais chiffres" et les "vrais faits" au ressenti populaire, il serait temps de s’aviser que le peuple d’un vieux pays démocratique comme le nôtre mérite mieux que ces tours de passe-passe . Il dispose d’une certaine "compétence morale", comme disait Raymond Boudon, qui l’empêche de prendre sans cesse des vessies pour des lanternes : quand les tarifs de la SNCF augmentent près de 5 fois plus que ceux des autoroutes, il n’est pas sûr qu’il soit convaincu par une même ministre (Ségolène Royal) qui approuve la première hausse et se scandalise bruyamment de la seconde ! Quand trois attentats sont commis en trois jours, il n’est pas sûr qu’il se contente d’y voir autant d’ "actes isolés de déséquilibrés" : Adolf Hitler était-il si "équilibré" ? Inversement, face à deux grèves apparemment semblables dans les transports aériens, il fait très bien la différence entre égoïsme corporatiste (Air France) et revendications légitimes (Easyjet).
Les analyses trompeuses de nos fact-checkers s’expliquent à partir de deux considérations de fond: ni la droite ni la gauche (encore moins l’extrême droite et l’extrême gauche !) n’ont intérêt à faire état de chiffres et de faits qui risquent fort de déranger leurs certitudes. Notre culture dominante - tant pis pour Descartes - est fondamentalement littéraire et politique (au mauvais sens des deux termes). Opinion plus qu’investigation, court terme plus que longue durée, nombrilisme hexagonal plus que comparaison internationale. Nous n’en prendrons qu’un exemple : l’enquête de l’OCDE de 2013 sur le rapport coûts / bénéfices de l’immigration montre que celle-ci présente un solde négatif pour les comptes publics de 2000 euros par ménage et par an. Pire encore, le différentiel avec la contribution nette d’un ménage natif (+ 2000 euros par an et par ménage). Et pan sur "l’immigration chance pour la France" ! Mais les ménages qui dégagent le solde le plus positif sont les ménages mixtes (un Français de souche, un/une immigré(e). Et pan sur "l’immigration zéro" !
En fait, ce à quoi nous assistons c’est à l’expression, non pas d’un divorce entre les "chiffres vrais" et "le ressenti populaire", mais entre le ressenti de certaines élites et les réalités, heureusement surprenantes et complexes, de notre société.
Libellés :
classe jacassante,
trahison de la classe dirigeante
La maladie française de la réforme ratée : comment 30 ans de politiques mal inspirées ont abîmé la France (Roland Hureaux)
A part sur des ponts de détail, je suis d'accord avec cet article : on ne touche pas à ce qui fonctionne et la France ne fonctionnait pas si mal jusqu'en 1973 et, surtout, en 1981.
Alors que le gouvernement s'enorgueillit d'engager le pays dans la réforme, il convient de s'interroger sur le sens réel de ces dernières. Réforme territoriale, suppression du département, regroupement de la police et de la gendarmerie... Autant de dispositifs qui s'attaquent chaque fois à de faux problèmes, quitte à en créer de nouveaux.
Au temps du communisme triomphant, les soviétologues disaient qu’à la différence d'un régime politique classique, les idéologues réformaient, généralement pour le détruire, ce qui allait bien et ne touchaient pas à ce qui allait mal. C'est même à cela qu'on les reconnaissait !
L'exemple le plus notoire est la fin de la NEP (nouvelle politique économique) décrétée en 1929 par Staline. De 1921 à 1929, la nouvelle Union soviétique s’était, par un certain retour au libéralisme économique, relevée des terribles destructions entraînées tant par la guerre avec l'Allemagne que par la guerre civile de 1917-1920. A partir de 1929, Staline, au travers de la collectivisation intégrale cassa tout : les plus productifs des paysans furent massacrés, leurs biens spoliés, les ingénieurs et les chefs d'entreprise envoyés au goulag etc.
L'armée, elle aussi s'était reconstituée au cours des années trente. En 1936, Le même Staline entreprit les grandes purges qui entrainèrent la liquidation non seulement d'une grande partie du parti mais de l'état-major des armées, cela à la veille de la guerre de 1940.
La Chine fit encore pire : en 1956 (Grand bond en avant), puis en 1966 (Révolution culturelle), Mao-tsé Toung prit un tournant de la radicalisation idéologique particulièrement destructeur, non seulement en vies humaines (des dizaines de millions chaque fois) mais du tissu économique renaissant.
En même temps, les problèmes rémanents du régime : bureaucratie, faiblesse des industries de consommation, incapacité de l'agriculture à nourrir le pays etc. Restaient, tant en URSS qu'en Chine, en suspens. Et pour cause.
Le régime communiste ne vivait que de ce qui avait été produit en dehors de l'idéologie : ingénieurs mus par le goût de leur travail, lopins individuels des paysans, marchés kolkhoziens, réseaux de solidarité parfois religieux, petites entreprises en marge du système, artisanat. Dès que ces anomalies prospéraient trop, les idéologues du partis se jetaient sur elles pour, au motif de les réformer, les détruire, jusqu'a ce que, avouant qu'on ne pourrait de passer d'elles, il faille leur laisser à nouveau la bride sur le cou.
Sans doute les logiques subtiles qui nous gouvernement aujourd'hui ne sont-elles pas de même nature que l'idéologie communiste (on aurait pu en dire autant de l'idéologie nazie). Mais de plus en plus il apparait que quand une grande réforme est mise en œuvre, il y a probabilité qu'elle ne vise à résoudre aucun problème mais à appliquer des schémas abstraits, alors que les vrais problèmes, eux, ne sont pas traités.
Des Réformes presque toujours malfaisantes
C'est dire à quel point la France d'aujourd'hui qui voit s'abattre sur elle une avalanche de réformes dont la plupart , n'en doutons pas, poseront pus de problèmes quelles ne vont en résoudre, est en dépit des apparences un pays qui marche bien. L'exemple le plus criant est celui de la réforme territoriale.
L'idée de regrouper les régions parce qu'elles ne seraient pas, dit-on, de taille "européenne", ne correspond à aucune nécessité.
Elle part d'idées fausses : nos régions sont de la même taille que dans les autres pays d'Europe : entre 2,5 et 3 millions d'habitant. Si la moyenne est plus élevée en Allemagne cause de trois gros länder (Bavière, Rhénanie Westphalie, Bade-Wurtemberg) 8 sur 15 länder, très inégaux entre eux sont au-dessous de la moyenne française comme 20 états des Etats Unis sur 50.
L'idée qu'il y ait une taille optimum de ces régions devrait être démentie par l'efficacité incontestable des cantons suisses.
Cette réforme ne mettra que du désordre : du découpage rationnel de 1964, fondé la plupart du temps sur les identités régionales historiques, on passera à un découpage artificiel où "une chatte ne reconnaîtra pas ses petits". Déraciner, affaiblir les identités, tel sera l'effet, tel est peut-être le but de cette réforme.
Comme toutes les réformes, celle là aura un coût de transition considérable : il faudra à la fois fermer le conseil régional d'Auvergne et agrandir celui de Rhône-Alpes, fermer celui de Metz. Et comme toutes les opérations de fusion concertation opérées dans les sphères publiques, celle-ci alourdira les frais généraux.
Regrouper à tout prix, au nom de l'idée fallacieuse qu'on fait ainsi des économies, tel avait été déjà le principe de la superposition au réseau communal de communautés de communes ou d'agglomération, à partir de la loi Joxe de 1992. Un système parfaitement artificiel alors que toutes les fonctions des nouvelles communautés étaient déjà remplies à moindre coût par les structures de type syndical qui s'étaient constituées auparavant, alors que personne ne se plaignait du système précédent, alors qu'il était, malgré le chiffre emblématique de 36 800 communes le moins coûteux qui soit, alors qu'il a fallu recruter 200 000 fonctionnaires de plus pour faire marcher le nouveau système. Pas de problème, une solution quand même, et une immense complication à la clef : voilà la méthode actuelle de réformer !
Même propagande absurde aujourd'hui contre le département qu'il faudrait supprimer pour lutter contre le "millefeuille français", millefeuille imaginaire : nous n'avons pas plus de niveaux administratifs locaux que les autres pays, sauf les communautés que l'on vient d’évoquer, et alors que des entités du genre du département existent chez tous nos partenaires, sous des noms différents : kreis, province, comté. Gageons que là aussi, cette réforme que, dans le public, personne ne demande et qui ne serivira à rien, mettra un immense désordre.
Le processus des reformes inutiles ou destructrices n'a pas attendu le quinquennat actuel pour se manifester.
Quinquennat ? Là aussi il s'agissait de réformer, de moderniser alors que presque tout le monde aujourd'hui réalise les inconvénients qu'il présente vis à vis de l'antique septennat.
On parle depuis 25 ans de réforme de l’Etat (un Etat qui marchait bien et avait été tenu pour un modèle dans une grand partie du monde pendant deux siècles) . Mais l'acte décisif en a été la loi organique du 1er août 2000, dite LOLF qui s'est inspirée d'un principe aussi simpliste que fallacieux: il faut gérer l'Etat comme le secteur privé. Détruire les corps de fonctionnaires, se fonder, pour qu'ils soient efficaces, sur le incitations financières et non sur leur goût de bien faire, instaurer une compétitivité en partie double, multiplier les indicateurs d'activité plus artificiels les uns que les autres et surtout regrouper, regrouper les services au motif de faire des économies alors qu'il suffisait de réduire le personnel service par service, en allégeant le procédures sans bouleverser sans cesse les organigrammes. Le résultat: une immense démobilisation de l'administration française. L’exemple de la police et de la gendarmerie que l'on veut à tout prix regrouper, au mépris de leurs traditions propres, et alors qu'il ne s'était jamais posé le moindre problème de coordination entre elles, est à cet égard emblématique.
On pourrait sortir de la sphère admistrative stricte. La superposition des ARS (agences régionales de santé) aux hôpitaux, des PRES (pôle de recherche et d'enseignement supérieur) aux universités, solution à des problèmes de gestion qui ne se posaient pas, ont abouti à une strate bureaucratique de plus.
Chaque année sur des motifs plus ou moins justifiés, une couche de réglementation supplémentaire est imposée aux entreprises.
Les réformes de l'éducation nationale (par exemple celle des rythmes scolaires) qui visent à imiter un modèle allemand dont tous les Allemands savent qu'il marche mal nous font aggraver chaque année le désastre. La cible sournoise de beaucoup de projets en cours est le système des grandes écoles, précisément ce qui marche très bien. Et que, pour cette raison on veut détruire.
Ainsi la société prétendue libérale est inspirée, sinon par une idéologie constituée, au moins par une série de schémas simplistes et répétitifs, généralement destructeurs : fusionner, se rapprocher du modèle privé, se rapprocher de modèles étrangers imaginaires dont on ne s'est même pas donné la peine de vérifier l'efficacité sur place, et surtout, quelque part, la volonté de déshumaniser. Pour cela, elle multiple les réformes qui toutes - à l'exception certaines réformes contraintes comme celles des retraites - ont l’l'effet de multiplier les problèmes là même où il n'y en avait pas.
Il serait facile de montrer que tous les travers de la société française actuelle ne résultent pas d'une évolution spontanée mais viennent de réformes mal conçues effectuées au cours des trente dernières années.
Nous avions un Etat exemplaire, une des meilleures écoles du monde, une administration territoriale particulièrement humaine parce que près du terrain et peu coûteuse grâce à l'esprit d'économie des maires et conseillers généraux à la mode d'autrefois, et grâce à eux, le meilleur réseau routier secondaire qui soit, nous avions un ministère des finances particulièrement efficace, un contrôle des comptes publics sas faille grâce à la séparation des ordonnateurs et des comptables.
Tout cela nous l'avons consciencieusement déconstruit en faisant au fil des ans des réformes dont rien ne démontrait la nécessité et que personne ne demandait.
Nous nous portons fort de démontrer que si on n'avait fait aucune réforme en France de puis 25 ans, le déficit des finances publiques serait moitié moindre.
Aujourd'hui on veut faire un "big bang territorial", c'est la meilleure preuve, selon le modèle soviétique que nous avons évoqué au début de cet article que notre administration territoriale est excellente. Ses effectifs sont il est vrai excessifs, mais depuis quand le son-ils ? Depuis qu'on a commencé à la réformer, notamment au travers des intercommunalités !
Beaucoup d'autres réformes ont été entreprises par le présent gouvernement: Là aussi ne cherchez pas : la France va mieux qu'on croit puisque plusieurs domaines attirent la hargne des nouveaux idéologues. Ainsi la distribution des médicaments set à la fois permanente et sous contrôle grâce à un réseau de pharmacies couvrant tout le territoire. On veut le bousculer. Pourquoi ? Il coûterait trop cher : qu'on nous dise alors les économies escomptées. On ne nous le dit pas. La vraie raison de ce prurit de réformes est que le système marche trop bien !
Et qu'en est-il de l'avenir ? Alors là nous vient l’idée que tout va vraiment très bien chez nous puisque Nicolas Sarkozy, nouveau président de l'UMP, envisage de revenir en nous disant qu'il va "tout changer" !
dimanche, décembre 28, 2014
How to be a conservative (R. Scruton)
On décrit à tort Roger Scruton comme le Finkielkraut anglais, alors qu'il est limpide, léger et précis, là où notre Finkie est abscons, brouillon et obscur.
Son livre est une sorte d'anti-Zemmour libéral-conservateur.
Ce n'est pas Scruton qui se laisserait aller à des nostalgies napoléoniennes qu'il faut bien qualifier de ridicules.
Il reprend l'idée de Burke de démocratie totale, impliquant non seulement les vivants mais aussi les morts et les hommes pas encore nés.
Idée que Chesterton a rendue, concernant les morts, avec la force qu'on lui connaît : «[La tradition] est la démocratie des morts. La tradition refuse de se soumettre à l'oligarchie étroite et arrogante de ceux qui ne font rien de plus que se trouver en vie. [...] La tradition proteste contre le fait que les gens soient disqualifiés par un accident, leur mort. La démocratie nous demande de ne pas négliger l'opinion de quelqu'un de bien même si c'est notre valet ; la tradition nous demande de ne pas négliger l'opinion de quelqu'un de bien, même si c'est notre père. En tout cas, je n'arrive pas à séparer les deux idées de démocratie et de tradition : il me semble évident qu'il s'agit d'une seule et même idée.»
La nation est le seul espace où cette démocratie totale est possible, car elle crée un lien territorial permettant de dire «nous», alors que les autres liens humains envisageables, ethniques ou religieux, ne permettent pas cette démocratie totale.
C'est pourquoi le projet européiste de dissolution des nations dans un Moloch technocratique bruxellois est fondamentalement anti-démocratique et porteur de chaos.
Scruton articule de manière élégante la nécessité pour les conservateurs d'être aussi, dans certaines limites, libéraux. Et justifie aussi de ne pas transformer le libéralisme en libertarisme.
Il classe les associations suivant deux axes : droits/devoirs et volontaires/involontaires.
Adhérer à une association de rolleristes en tutus roses est un acte volontaire qui crée plus de droits que de devoirs. Inversement, recevoir une nationalité, c'est adhérer de manière involontaire (le bébé ne choisit pas sa nationalité) à une association (la nation), qui crée plus de devoirs que de droits (dans une vraie nation, pas dans les supermarchés de prestations sociales et de clientélismes que sont devenues les nations contemporaines).
Scruton reproche aux libertariens et aux libéraux non-conservateurs de négliger toutes les associations qui ne sont pas du premier type, volontaires et créatrices de droits. Or, l'homme n'est pas un être déraciné flottant dans l'espace et vivant dans l'instant. Son être est aussi constitué par des associations involontaires créatrices de devoirs (nation, famille, etc.)
La vision des libertariens d'un homme totalement soumis à sa propre volonté entraine la marchandisation de tout. En effet, si je suis maître de moi à 100 % sans devoirs extérieurs, je peux vendre tout ce qui est à moi : mes biens, mon travail, mon corps, mes organes, mes sentiments.
Or, suivant l'excellent mot de Wilde, «le cynique est celui qui connaît le prix de tout et la valeur de rien». L'essentiel pour les hommes est ce qui a une valeur mais pas de prix : l'amour, l'amitié, la connaissance ... Autrement dit, l'homme n'est pas réductible, contrairement aux visions socialiste ou libertarienne, à l'homo oeconomicus.
Pour Scruton, les choses sont claires : il y a l'espace où les choses ont un prix, elles sont soumises au marché et, dans ce domaine, il faut être libéral sans retenue puisque on est dans le domaine de l'homme déraciné et instantané. Et il y a l'espace où les choses ont une valeur qu'il est hors de question de soumettre à des transactions, le guide est la tradition, l'usage.
Il y a donc, contrairement à ce que prétend Zemmour (1) une barrière possible entre libéralisme économique et foutoir sociétal, l'un n'entraîne pas mécaniquement l'autre.
Scruton entonne le couplet habituel sur la religion et la famille, bases d'une société cohérente et harmonieuse.
Il prend acte du fait que les lois étatiques modelant la famille (l'Etat est sorti de son rôle), spécialement celles facilitant le divorce, ont détruit la famille.
Son point de vue est intéressant : il déconseille aux conservateurs de continuer à demander à l'Etat de modeler la famille suivant leurs souhaits, à l'ancienne. Car ces revendications valident le fait que l'Etat doit se mêler de modeler la famille, dans un sens ou un autre, ce qui est, à son avis, le coeur du problème.
Les conservateurs doivent vivre une vie de famille à l'ancienne, sans divorcer, et quand leur exemple fera tache d'huile, l'Etat rétablira naturellement les lois anciennes. Je soupçonne qu'il y a, derrière ce raisonnement au premier abord irénique, bien qu'il ne le dise pas, l'idée que les familles post-modernes sont quasi-stériles tandis que les familles traditionnelles sont plus prolifiques et, que, une fois épuisés les charmes de la post-modernité, le temps travaillera pour la famille traditionnelle.
L'Etat, de son point de vue, doit se contenter de prendre acte de la tradition.
Scruton, qui ne rejette pas la technique moderne, parle longuement d'internet. Il craint la virtualisation des relations humaines avec la déresponsabilisation qui l'accompagne.
Pour lui comme pour moi, une vraie conversation ne peut avoir lieu qu'en chair et en os, ni par téléphone, ni par «tchat», ni par SMS.
Quand je vois des jeunes qui n'arrêtent pas de pianoter sur leur portable, je suis terrifié et ils me font pitié : ils sont pris en tenaille, d'une part, ils ne savent pas débrancher, d'autre part, ils n'ont pas une vraie conversation. Autrement dit, ils sont accros à des ersatz de relations humaines. Ils sont accros à de la camelote.
Et qu'on ne me dise pas que je suis un vieux crouton qui n'a rien compris à la modernité, que les jeunes sont merveilleux, qu'ils s'adaptent et inventent des modes de communication dignes d'extase, ce sont des histoires que des adultes qui ont failli à leur mission d'éducation se racontent pour se rassurer et se justifier : ce que les jeunes ne savent pas parce qu'on ne le leur a pas appris, ça leur manque, point barre. Je suis sûr qu'au fond de sa caverne, M. Cro Magnon organisait un diner aux chandelles avec steak de mammouth et vins fins pour conquérir sa dulcinée, il ne lui envoyait pas des signaux de fumée.
Scruton invite les conservateurs à ne pas hésiter à entrer dans les détails techniques de ces sujets tant ils lui semblent importants.
En bon Anglais, Scruton consacre du temps au rire et à l'humour. Ce n'est pas un socialiste (sauf Alfred Sauvy) qui ferait ça (2). Il fait un parallèle intéressant entre l'humour et l'art, qui permet au passage de juger l'«art» contemporain.
L'art et l'humour remplissent deux fonctions sociales importantes, sont le propre de l'homme.
En art comme en humour, il peut y avoir un jugement, qui, s'il ne se met pas en équations, n'est pas pour autant totalement subjectif. On peut argumenter de façon objective sur les qualités et les défauts d'un tableau et d'une blague.
En art comme en humour, il y a le bon goût et le mauvais goût, et, au sein d'une communauté, les critères de bon goût et de mauvais goût sont assez clairs, même s'il y a des cas litigieux.
Vous avez compris : Scruton assassine la fumisterie de l'«art» contemporain qui consiste à prétendre à la subjectivité complète. Il suffirait que le premier connard étale de la merde sur une toile en criant «c'est de l'art» pour que personne, au nom de la subjectivité et de «tout se vaut», ne puisse le contester. Hé bien non !
De l'«art» contemporain, qui n'est qu'une affaire de gros sous entre ploutocrates incultes, Scruton passe à l'économisme. Il insiste sur le fait que l'économie est devenue une idéologie, l'économisme, le jour où les économistes ont oublié leur place et cessé de penser que l'économie n'était, suivant l'étymologie, que le soin des choses de la maison. Quand les gens ont été déracinés par la modernité, ils ont perdu leur maison symbolique, l'économie a été déracinée elle aussi et est devenue l'économisme. Des penseurs mauvais, bientôt relayés par les politiciens, les ont encouragé à penser que le plus important dans la vie étaient les choses qui avaient un prix alors que l'être humain étant spirituel, son besoin fondamental, une fois qu'il est nourri et logé, ce sont les choses qui ont une valeur et pas de prix.
Les politiciens ont été complètement conquis par l'économisme. Ils ne savent parler de rien d'autre que de courbes du chômage et taux de croissance. L'immigrationisme vient aussi de l'économisme : l'homo oeconomicus vit tout entier dans le présent, sans racines, sans culture, sans histoire, sans rien de toutes ces choses qui, justement, posent problème dans l'immigration de masse.
Comment en est-on arrivé là ? Pour les gauchistes, c'est clair : on milite dans une ONG, puis on devient fonctionnaire et on finit politicien véreux et incompétent en ayant passer sa vie à distribuer l'argent des autres. On fait toute une carrière sans avoir jamais accompli ce que les gens ordinaires appellent un jour de travail. Dans ces conditions, nul mystère a ce qu'on n'ait aucune épaisseur ni aucune valeur et qu'on ne croit qu'à l'économie. Je vous décris là tous nos gauchos: de Hollande à Vallaud-Belmachin.
Mais pour les droitiers ? Problème qui n'existe pas en France, puisqu'il n'y a plus de droitiers depuis longtemps, le dernier ayant été, malgré tout, Pompidou. Scruton rappelle que Margaret Thatcher a été virée par la jeune garde du parti tory pour avoir refusé l'économisme. C'est assez clair dans ses discours qu'elle avait des valeurs et qu'elle les défendait. La poll tax qui a servi de prétexte pour la renverser n'obéissait pas qu'à une logique économique.
Les droitiers viennent beaucoup du milieu des consultants, qui n'ont ni âme ni scrupules (j'en connais : s'ils ont une âme, elle est vachement bien planquée). Or, le conservatisme est justement fondé sur la préservation des choses qui ont une âme.
La soumission aux journalistes, de gauche (pléonasme), fait le reste.
Pour inverser ce mouvement destructeur, la bonne stratégie de conquête conservatrice est de s'attacher à toutes les choses qui ont une valeur et pas de prix, autrement dit, de prendre en charge toutes les dimensions de l'homo sapiens que n'a pas l'homo oeconomicus et qui sont négligées par nos salopards de politiciens modernes (Juppé et Hollande en sont des exemples si caricaturaux qu'on les croirait inventés pour justifier le conservatisme politique). C'est un boulevard politique pour qui aura l'originalité de le prendre.
Par exemple, la beauté. On peut imaginer une écologie conservatrice au nom de la beauté des paysages, un urbanisme conservateur au nom de la beauté des villes. Il est très facile de faire les mêmes raisonnements pour la connaissance, la reconnaissance, la nation, la culture, la tradition, la gastronomie, etc.
Cela n'a rien d'abstrait : mes fidèles lecteurs connaissent cette superbe lettre de George Pompidou sur la préservation des arbres au bord des routes. Au nom de l'amitié et de la vie de famille, la question du travail du dimanche est vite tranchée.
Pour conclure, Scruton pense que la déchristianisation est une catastrophe, mais cela ne sert à rien de le regretter, il faut en prendre son parti. Le christianisme nous a appris que les pertes et les douleurs sont, à l'image de la Passion de Jésus-Christ, des sacrifices fertiles, contrairement aux philosophies orientales, où la douleur est une motivation pour se retirer du monde.
C'est pourquoi, en se déchristianisant, les occidentaux fuient les douleurs de la vie (le deuil, l'amour, ...). Ils risquent (c'est déjà en cours), par sécheresse d'âme, de créer une société très dure, où on nie ses propres douleurs, mais, surtout celles des autres. D'où la popularité de l'euthanasie : il n'y a vraiment pas loin, en pratique, de la mort pour soi à la mort des autres, qui nous dérangent par leur agonie, fort couteuse qui plus est.
Pour conclure, Scruton invite les conservateurs à ne pas oublier qu'en occident la beauté est liée à la grandeur du sacrifice salvateur. Je vous laisse méditer ces belles paroles.
*********************
(1) : j'en veux à Zemmour de son manque de finesse parce qu'il est intelligent. Les autres journalistes prétendus de droite, c'est différent. Finalement, parmi les journalistes, il n'y a qu'Ivan Rioufol qui ait une vision globale qui m'agrée.
(2) : Jean Raspail : «Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu’ils savent qu’ils vont mourir pour quelque chose d’impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l’humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d’homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d’un sacrifice pour carnaval. C’est ce que la gauche n’a jamais compris et c’est pourquoi elle n’est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, urine sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnoques à béret et crie « Woman’s lib ! » à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d’une façon épouvantablement sérieuse, « conne » dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie droite n’est pas sérieuse. C’est pourquoi la gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu’un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée.»
Son livre est une sorte d'anti-Zemmour libéral-conservateur.
Ce n'est pas Scruton qui se laisserait aller à des nostalgies napoléoniennes qu'il faut bien qualifier de ridicules.
Il reprend l'idée de Burke de démocratie totale, impliquant non seulement les vivants mais aussi les morts et les hommes pas encore nés.
Idée que Chesterton a rendue, concernant les morts, avec la force qu'on lui connaît : «[La tradition] est la démocratie des morts. La tradition refuse de se soumettre à l'oligarchie étroite et arrogante de ceux qui ne font rien de plus que se trouver en vie. [...] La tradition proteste contre le fait que les gens soient disqualifiés par un accident, leur mort. La démocratie nous demande de ne pas négliger l'opinion de quelqu'un de bien même si c'est notre valet ; la tradition nous demande de ne pas négliger l'opinion de quelqu'un de bien, même si c'est notre père. En tout cas, je n'arrive pas à séparer les deux idées de démocratie et de tradition : il me semble évident qu'il s'agit d'une seule et même idée.»
La nation est le seul espace où cette démocratie totale est possible, car elle crée un lien territorial permettant de dire «nous», alors que les autres liens humains envisageables, ethniques ou religieux, ne permettent pas cette démocratie totale.
C'est pourquoi le projet européiste de dissolution des nations dans un Moloch technocratique bruxellois est fondamentalement anti-démocratique et porteur de chaos.
Scruton articule de manière élégante la nécessité pour les conservateurs d'être aussi, dans certaines limites, libéraux. Et justifie aussi de ne pas transformer le libéralisme en libertarisme.
Il classe les associations suivant deux axes : droits/devoirs et volontaires/involontaires.
Adhérer à une association de rolleristes en tutus roses est un acte volontaire qui crée plus de droits que de devoirs. Inversement, recevoir une nationalité, c'est adhérer de manière involontaire (le bébé ne choisit pas sa nationalité) à une association (la nation), qui crée plus de devoirs que de droits (dans une vraie nation, pas dans les supermarchés de prestations sociales et de clientélismes que sont devenues les nations contemporaines).
Scruton reproche aux libertariens et aux libéraux non-conservateurs de négliger toutes les associations qui ne sont pas du premier type, volontaires et créatrices de droits. Or, l'homme n'est pas un être déraciné flottant dans l'espace et vivant dans l'instant. Son être est aussi constitué par des associations involontaires créatrices de devoirs (nation, famille, etc.)
La vision des libertariens d'un homme totalement soumis à sa propre volonté entraine la marchandisation de tout. En effet, si je suis maître de moi à 100 % sans devoirs extérieurs, je peux vendre tout ce qui est à moi : mes biens, mon travail, mon corps, mes organes, mes sentiments.
Or, suivant l'excellent mot de Wilde, «le cynique est celui qui connaît le prix de tout et la valeur de rien». L'essentiel pour les hommes est ce qui a une valeur mais pas de prix : l'amour, l'amitié, la connaissance ... Autrement dit, l'homme n'est pas réductible, contrairement aux visions socialiste ou libertarienne, à l'homo oeconomicus.
Pour Scruton, les choses sont claires : il y a l'espace où les choses ont un prix, elles sont soumises au marché et, dans ce domaine, il faut être libéral sans retenue puisque on est dans le domaine de l'homme déraciné et instantané. Et il y a l'espace où les choses ont une valeur qu'il est hors de question de soumettre à des transactions, le guide est la tradition, l'usage.
Il y a donc, contrairement à ce que prétend Zemmour (1) une barrière possible entre libéralisme économique et foutoir sociétal, l'un n'entraîne pas mécaniquement l'autre.
Scruton entonne le couplet habituel sur la religion et la famille, bases d'une société cohérente et harmonieuse.
Il prend acte du fait que les lois étatiques modelant la famille (l'Etat est sorti de son rôle), spécialement celles facilitant le divorce, ont détruit la famille.
Son point de vue est intéressant : il déconseille aux conservateurs de continuer à demander à l'Etat de modeler la famille suivant leurs souhaits, à l'ancienne. Car ces revendications valident le fait que l'Etat doit se mêler de modeler la famille, dans un sens ou un autre, ce qui est, à son avis, le coeur du problème.
Les conservateurs doivent vivre une vie de famille à l'ancienne, sans divorcer, et quand leur exemple fera tache d'huile, l'Etat rétablira naturellement les lois anciennes. Je soupçonne qu'il y a, derrière ce raisonnement au premier abord irénique, bien qu'il ne le dise pas, l'idée que les familles post-modernes sont quasi-stériles tandis que les familles traditionnelles sont plus prolifiques et, que, une fois épuisés les charmes de la post-modernité, le temps travaillera pour la famille traditionnelle.
L'Etat, de son point de vue, doit se contenter de prendre acte de la tradition.
Scruton, qui ne rejette pas la technique moderne, parle longuement d'internet. Il craint la virtualisation des relations humaines avec la déresponsabilisation qui l'accompagne.
Pour lui comme pour moi, une vraie conversation ne peut avoir lieu qu'en chair et en os, ni par téléphone, ni par «tchat», ni par SMS.
Quand je vois des jeunes qui n'arrêtent pas de pianoter sur leur portable, je suis terrifié et ils me font pitié : ils sont pris en tenaille, d'une part, ils ne savent pas débrancher, d'autre part, ils n'ont pas une vraie conversation. Autrement dit, ils sont accros à des ersatz de relations humaines. Ils sont accros à de la camelote.
Et qu'on ne me dise pas que je suis un vieux crouton qui n'a rien compris à la modernité, que les jeunes sont merveilleux, qu'ils s'adaptent et inventent des modes de communication dignes d'extase, ce sont des histoires que des adultes qui ont failli à leur mission d'éducation se racontent pour se rassurer et se justifier : ce que les jeunes ne savent pas parce qu'on ne le leur a pas appris, ça leur manque, point barre. Je suis sûr qu'au fond de sa caverne, M. Cro Magnon organisait un diner aux chandelles avec steak de mammouth et vins fins pour conquérir sa dulcinée, il ne lui envoyait pas des signaux de fumée.
Scruton invite les conservateurs à ne pas hésiter à entrer dans les détails techniques de ces sujets tant ils lui semblent importants.
En bon Anglais, Scruton consacre du temps au rire et à l'humour. Ce n'est pas un socialiste (sauf Alfred Sauvy) qui ferait ça (2). Il fait un parallèle intéressant entre l'humour et l'art, qui permet au passage de juger l'«art» contemporain.
L'art et l'humour remplissent deux fonctions sociales importantes, sont le propre de l'homme.
En art comme en humour, il peut y avoir un jugement, qui, s'il ne se met pas en équations, n'est pas pour autant totalement subjectif. On peut argumenter de façon objective sur les qualités et les défauts d'un tableau et d'une blague.
En art comme en humour, il y a le bon goût et le mauvais goût, et, au sein d'une communauté, les critères de bon goût et de mauvais goût sont assez clairs, même s'il y a des cas litigieux.
Vous avez compris : Scruton assassine la fumisterie de l'«art» contemporain qui consiste à prétendre à la subjectivité complète. Il suffirait que le premier connard étale de la merde sur une toile en criant «c'est de l'art» pour que personne, au nom de la subjectivité et de «tout se vaut», ne puisse le contester. Hé bien non !
De l'«art» contemporain, qui n'est qu'une affaire de gros sous entre ploutocrates incultes, Scruton passe à l'économisme. Il insiste sur le fait que l'économie est devenue une idéologie, l'économisme, le jour où les économistes ont oublié leur place et cessé de penser que l'économie n'était, suivant l'étymologie, que le soin des choses de la maison. Quand les gens ont été déracinés par la modernité, ils ont perdu leur maison symbolique, l'économie a été déracinée elle aussi et est devenue l'économisme. Des penseurs mauvais, bientôt relayés par les politiciens, les ont encouragé à penser que le plus important dans la vie étaient les choses qui avaient un prix alors que l'être humain étant spirituel, son besoin fondamental, une fois qu'il est nourri et logé, ce sont les choses qui ont une valeur et pas de prix.
Les politiciens ont été complètement conquis par l'économisme. Ils ne savent parler de rien d'autre que de courbes du chômage et taux de croissance. L'immigrationisme vient aussi de l'économisme : l'homo oeconomicus vit tout entier dans le présent, sans racines, sans culture, sans histoire, sans rien de toutes ces choses qui, justement, posent problème dans l'immigration de masse.
Comment en est-on arrivé là ? Pour les gauchistes, c'est clair : on milite dans une ONG, puis on devient fonctionnaire et on finit politicien véreux et incompétent en ayant passer sa vie à distribuer l'argent des autres. On fait toute une carrière sans avoir jamais accompli ce que les gens ordinaires appellent un jour de travail. Dans ces conditions, nul mystère a ce qu'on n'ait aucune épaisseur ni aucune valeur et qu'on ne croit qu'à l'économie. Je vous décris là tous nos gauchos: de Hollande à Vallaud-Belmachin.
Mais pour les droitiers ? Problème qui n'existe pas en France, puisqu'il n'y a plus de droitiers depuis longtemps, le dernier ayant été, malgré tout, Pompidou. Scruton rappelle que Margaret Thatcher a été virée par la jeune garde du parti tory pour avoir refusé l'économisme. C'est assez clair dans ses discours qu'elle avait des valeurs et qu'elle les défendait. La poll tax qui a servi de prétexte pour la renverser n'obéissait pas qu'à une logique économique.
Les droitiers viennent beaucoup du milieu des consultants, qui n'ont ni âme ni scrupules (j'en connais : s'ils ont une âme, elle est vachement bien planquée). Or, le conservatisme est justement fondé sur la préservation des choses qui ont une âme.
La soumission aux journalistes, de gauche (pléonasme), fait le reste.
Pour inverser ce mouvement destructeur, la bonne stratégie de conquête conservatrice est de s'attacher à toutes les choses qui ont une valeur et pas de prix, autrement dit, de prendre en charge toutes les dimensions de l'homo sapiens que n'a pas l'homo oeconomicus et qui sont négligées par nos salopards de politiciens modernes (Juppé et Hollande en sont des exemples si caricaturaux qu'on les croirait inventés pour justifier le conservatisme politique). C'est un boulevard politique pour qui aura l'originalité de le prendre.
Par exemple, la beauté. On peut imaginer une écologie conservatrice au nom de la beauté des paysages, un urbanisme conservateur au nom de la beauté des villes. Il est très facile de faire les mêmes raisonnements pour la connaissance, la reconnaissance, la nation, la culture, la tradition, la gastronomie, etc.
Cela n'a rien d'abstrait : mes fidèles lecteurs connaissent cette superbe lettre de George Pompidou sur la préservation des arbres au bord des routes. Au nom de l'amitié et de la vie de famille, la question du travail du dimanche est vite tranchée.
Pour conclure, Scruton pense que la déchristianisation est une catastrophe, mais cela ne sert à rien de le regretter, il faut en prendre son parti. Le christianisme nous a appris que les pertes et les douleurs sont, à l'image de la Passion de Jésus-Christ, des sacrifices fertiles, contrairement aux philosophies orientales, où la douleur est une motivation pour se retirer du monde.
C'est pourquoi, en se déchristianisant, les occidentaux fuient les douleurs de la vie (le deuil, l'amour, ...). Ils risquent (c'est déjà en cours), par sécheresse d'âme, de créer une société très dure, où on nie ses propres douleurs, mais, surtout celles des autres. D'où la popularité de l'euthanasie : il n'y a vraiment pas loin, en pratique, de la mort pour soi à la mort des autres, qui nous dérangent par leur agonie, fort couteuse qui plus est.
Pour conclure, Scruton invite les conservateurs à ne pas oublier qu'en occident la beauté est liée à la grandeur du sacrifice salvateur. Je vous laisse méditer ces belles paroles.
*********************
(1) : j'en veux à Zemmour de son manque de finesse parce qu'il est intelligent. Les autres journalistes prétendus de droite, c'est différent. Finalement, parmi les journalistes, il n'y a qu'Ivan Rioufol qui ait une vision globale qui m'agrée.
(2) : Jean Raspail : «Les vrais amateurs de traditions sont ceux qui ne les prennent pas au sérieux et se marrent en marchant au casse-pipe, parce qu’ils savent qu’ils vont mourir pour quelque chose d’impalpable jailli de leurs fantasmes, à mi-chemin entre l’humour et le radotage. Peut-être est-ce un peu plus subtil : le fantasme cache une pudeur d’homme bien né qui ne veut pas se donner le ridicule de se battre pour une idée, alors il l’habille de sonneries déchirantes, de mots creux, de dorures inutiles, et se permet la joie suprême d’un sacrifice pour carnaval. C’est ce que la gauche n’a jamais compris et c’est pourquoi elle n’est que dérision haineuse. Quand elle crache sur le drapeau, urine sur la flamme du souvenir, ricane au passage des vieux schnoques à béret et crie « Woman’s lib ! » à la sortie des mariages en blanc, pour ne citer que des actions élémentaires, elle le fait d’une façon épouvantablement sérieuse, « conne » dirait-elle si elle pouvait se juger. La vraie droite n’est pas sérieuse. C’est pourquoi la gauche la hait, un peu comme un bourreau haïrait un supplicié qui rit et se moque avant de mourir. La gauche est un incendie qui dévore et consume sombrement. En dépit des apparences, ses fêtes sont aussi sinistres qu’un défilé de pantins à Nuremberg ou Pékin. La droite est une flamme instable qui danse gaiement, feu follet dans la ténébreuse forêt calcinée.»
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samedi, décembre 27, 2014
A l'époque où l'on savait gouverner et écrire : Louis XIV au duc de Savoie
Louis XIV écrit un billet au duc de Savoie, père de sa belle-fille la duchesse de Bourgogne, qui le trahit :
Monsieur, puisque la religion, l'honneur, les alliances, l'intérêt et votre propre signature ne sont rien entre nous, je vous envoie mon cousin le duc de Vendôme, à la tête de mes armées, pour vous expliquer mes intentions. Il ne vous laissera que vingt quatre heures pour vous déterminer.
Ca change des tergiversations de veules abrutis couchés devant les Américains, qui doivent bien rigoler, à propos des navires Mistral ou des discours interminables et creux, pleins d'élégants "euh", "euh", écrits par des technocrates bornés et incultes.
Monsieur, puisque la religion, l'honneur, les alliances, l'intérêt et votre propre signature ne sont rien entre nous, je vous envoie mon cousin le duc de Vendôme, à la tête de mes armées, pour vous expliquer mes intentions. Il ne vous laissera que vingt quatre heures pour vous déterminer.
Ca change des tergiversations de veules abrutis couchés devant les Américains, qui doivent bien rigoler, à propos des navires Mistral ou des discours interminables et creux, pleins d'élégants "euh", "euh", écrits par des technocrates bornés et incultes.
vendredi, décembre 26, 2014
Famille : Dieu rit des prières qu'on lui fait pour écarter des maux etc...
Je me contente de copier le chapeau d'un article d'Atlantico, il dit tout :
2015, l’année de la facture de l’éclatement de la famille française ?
La multiplication des vocations djihadistes sur le territoire, la croissance de l'isolement des personnes âgées et, fait nouveau, des jeunes, sont autant de problématiques observées en 2014 et qui trouvent leur réponse dans la fragmentation des liens familiaux et intergénérationnels. Un processus qui s'inscrit sur le temps long, et qui ne voit pas d'éléments pour l'enrayer à court terme.
2015, l’année de la facture de l’éclatement de la famille française ?
La multiplication des vocations djihadistes sur le territoire, la croissance de l'isolement des personnes âgées et, fait nouveau, des jeunes, sont autant de problématiques observées en 2014 et qui trouvent leur réponse dans la fragmentation des liens familiaux et intergénérationnels. Un processus qui s'inscrit sur le temps long, et qui ne voit pas d'éléments pour l'enrayer à court terme.
jeudi, décembre 25, 2014
Joyeuses fêtes : dans 30 ans, un Noël cauchemardesque...
Joyeuses fêtes : dans 30 ans, un Noël cauchemardesque...
Ce cauchemar n'est pas impossible car les «avancées», qui sont des effondrements de pans de civilisation, sont graduelles, c'est le phénomènes de la grenouille dans la bouilloire ou dans le mixer :
Je ne doute pas que ses «avancées» se feront avec la complicité, active ou passive, du haut clergé français, qui n'en rate pas une.
Mais je pense que ce n'est pas le scénario le plus probable : la violence communautaire aura éclaté avant, ce sera l'anarchie et nous fêterons Noël comme les chrétiens d'Orient. Vraiment, mais entre nous. Pour les autres, cela sera juste l'empiffrage de fin d'année.
Ce cauchemar n'est pas impossible car les «avancées», qui sont des effondrements de pans de civilisation, sont graduelles, c'est le phénomènes de la grenouille dans la bouilloire ou dans le mixer :
Je ne doute pas que ses «avancées» se feront avec la complicité, active ou passive, du haut clergé français, qui n'en rate pas une.
Mais je pense que ce n'est pas le scénario le plus probable : la violence communautaire aura éclaté avant, ce sera l'anarchie et nous fêterons Noël comme les chrétiens d'Orient. Vraiment, mais entre nous. Pour les autres, cela sera juste l'empiffrage de fin d'année.
mercredi, décembre 24, 2014
Les vieux, tout le monde s'en fout , sauf au moment des élections, et pourtant, notre monde est fragile
«Nous avons le sentiment d'une opération vaguement illégitime. Mais surtout au moindre incident (électrique, d'ordre public, de
panique boursière etc) le poids du virtuel est susceptible de bloquer le fonctionnement du réel de manière radicale. C'est l'une des
principales objections que l'on entend lorsqu'on évoque la question avec les octogénaires qui vous demandent ingénument «Et si un jour
ça ne marchait plus?» Quand on y réfléchit, c'est une bonne question, puisque ce n'est pas exclu et que la réponse est de moins en moins
évidente.»
Maxime Tandonnet habille Hollande pour l'hiver
La France peut bien s'effondrer, Hollande pense à sa réélection ...
Je suis d'accord avec Maximer Tandonnet : le peuple français est abandonné par la classe dirigeante, qui trahit tous ses devoirs depuis qu'elle a appris à se servir plutôt qu'à servir.
François Hollande en est juste un exemple extrême. Ce type est écoeurant, à vomir.
Je suis d'accord avec Maximer Tandonnet : le peuple français est abandonné par la classe dirigeante, qui trahit tous ses devoirs depuis qu'elle a appris à se servir plutôt qu'à servir.
François Hollande en est juste un exemple extrême. Ce type est écoeurant, à vomir.
Pétrole : un article court mais fort intéressant
Pétrole: l'Arabie saoudite déclare la guerre ouverte aux Américains
J'en profite pour vous rappeler ma conviction fondamentale concernant l'économie du pétrole : il n'y aura jamais de manque de naturel de pétrole.
Un jour, le pétrole ne vaudra plus rien de même que, depuis la fin de l'âge de pierre, le silex ne vaut plus rien. Tous ceux qui agitent la perspective d'une pénurie non-politique de pétrole sont des têtes de linottes, ou de cyniques manipulateurs.
Les prix du pétrole sont gérés par la loi de l'offre et de la demande (croire que les prix du pétrole sont faits par la mystérieuse «spéculation» sans visage relève de la pensée magique : le spéculateur essaie de profiter de mouvements, il ne peut pas les créer, du moins, pas durablement. Un spéculateur qui irait à contre-courant du marché serait suicidaire, il est là pour gagner de l'argent, pas pour emmerder les agités anticapitalistes qui fantasment).
L'offre étant en partie cartellisée par l'OPEP, les prix sont manipulables par l'intermédiaire des quantités offertes sur le marché. Nous assistons à cette manipulation en ce moment. Profitons-en.
La faillite des autorités françaises
Je suis frappé, suite aux attentats islamistes des derniers jours, de la faillite des autorités françaises, politiques et religieuses. C'est la fuite ventre à terre. Le refuge, vite, vite, dans l'anecdotique ou dans les généralités vaseuses.
On trouve les analyses à la fois lucides et mesurées chez des marginaux du point de vue politique, des écrivains, des chroniqueurs, des psychologues, des philosophes, des fonctionnaires à la retraite ...
Le naufrage moral et intellectuel de la France qui parle dans le poste, de la France de la parole publiée (par opposition à la parole publique), est complet.
Ah ! Si tous ces gens pouvaient céder la place qu'ils occupent depuis trop longtemps ... Vous connaissez la célèbre admonestation de Cromwell au parlement-croupion qui servit encore aux heures dramatiques de mai 40 à chasser Chamberlain :
«Vous occupez cette place depuis trop longtemps pour le peu de bien que vous y avez fait. Partez, qu'on en finisse avec vous. Au nom de Dieu, allez vous en !»
N'êtes vous pas démangés par l'envie de crier ces phrases à la France d'en haut ?
************
«Le mélange entre cinglés et vrais fous de Dieu fait peur»
On notera ce passage, proche de mon opinion :
«Le délire du malade mental est toujours habillé par la culture de son époque. À l'inverse, on a toujours tendance à traiter de fous des actes qu'on ne comprend pas. Mais il ne faut pas psychiatriser les fanatiques qui combattent en Syrie, ils ne sont pas cliniquement délirants. Ceux-là sont notre image inversée, nous sommes en rivalité mimétique avec eux: ils nous considèrent comme le Grand Satan; pour nous, ils incarnent le Mal. On leur reproche de cacher leurs femmes, ils nous accusent de dénuder les nôtres. Autres effets miroir: à mesure qu'ils se radicalisent, l'Occident se défait de ses valeurs, les uns n'ayant pas peur de mourir, les autres ayant peur de vivre (de l'eau qu'ils boivent, de la pollution, de la vitesse sur la route, de la fumée, de la maladie…). Nous assistons à cet affrontement: ceux qui ont peur et ceux qui n'ont pas peur. À l'évidence, qui croyez-vous qui peut gagner ?
Selon vous, la lutte contre le terrorisme passerait plus par un combat identitaire que par les armes…
C'est en réaffirmant nos valeurs et en étant plus solides qu'on pourra lutter, c'est le seul moyen. Et en cessant de pratiquer la dévalorisation, du monde, du travail, de l'avenir. Si on propose un idéal aux jeunes, même abject, ils prennent ! Preuve en est avec cet enrôlement de jeunes Français. Or croyez-vous qu'ils prendraient le djihad si l'Occident était capable de proposer un idéal ?»
On trouve les analyses à la fois lucides et mesurées chez des marginaux du point de vue politique, des écrivains, des chroniqueurs, des psychologues, des philosophes, des fonctionnaires à la retraite ...
Le naufrage moral et intellectuel de la France qui parle dans le poste, de la France de la parole publiée (par opposition à la parole publique), est complet.
Ah ! Si tous ces gens pouvaient céder la place qu'ils occupent depuis trop longtemps ... Vous connaissez la célèbre admonestation de Cromwell au parlement-croupion qui servit encore aux heures dramatiques de mai 40 à chasser Chamberlain :
«Vous occupez cette place depuis trop longtemps pour le peu de bien que vous y avez fait. Partez, qu'on en finisse avec vous. Au nom de Dieu, allez vous en !»
N'êtes vous pas démangés par l'envie de crier ces phrases à la France d'en haut ?
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«Le mélange entre cinglés et vrais fous de Dieu fait peur»
On notera ce passage, proche de mon opinion :
«Le délire du malade mental est toujours habillé par la culture de son époque. À l'inverse, on a toujours tendance à traiter de fous des actes qu'on ne comprend pas. Mais il ne faut pas psychiatriser les fanatiques qui combattent en Syrie, ils ne sont pas cliniquement délirants. Ceux-là sont notre image inversée, nous sommes en rivalité mimétique avec eux: ils nous considèrent comme le Grand Satan; pour nous, ils incarnent le Mal. On leur reproche de cacher leurs femmes, ils nous accusent de dénuder les nôtres. Autres effets miroir: à mesure qu'ils se radicalisent, l'Occident se défait de ses valeurs, les uns n'ayant pas peur de mourir, les autres ayant peur de vivre (de l'eau qu'ils boivent, de la pollution, de la vitesse sur la route, de la fumée, de la maladie…). Nous assistons à cet affrontement: ceux qui ont peur et ceux qui n'ont pas peur. À l'évidence, qui croyez-vous qui peut gagner ?
Selon vous, la lutte contre le terrorisme passerait plus par un combat identitaire que par les armes…
C'est en réaffirmant nos valeurs et en étant plus solides qu'on pourra lutter, c'est le seul moyen. Et en cessant de pratiquer la dévalorisation, du monde, du travail, de l'avenir. Si on propose un idéal aux jeunes, même abject, ils prennent ! Preuve en est avec cet enrôlement de jeunes Français. Or croyez-vous qu'ils prendraient le djihad si l'Occident était capable de proposer un idéal ?»
Quand les politiciens ignorent la politique
Il y a eu en quelques jours trois attentats en France dont on moins deux sont sans doute possible islamistes.
Comment réagit l'UMPS ? En fuyant la réalité et se réfugiant dans un ridicule compassionnel et victimaire. François Hollande est grotesque, il ne parle pas en chef (il ne sait pas), il parle en voisin. Le FN boit du petit lait.
Et si l'UMPS avait parlé aux Français comme à des adultes ? Si nos politiciens avaient fait de la politique ? Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! Ils auraient gagné en crédibilité et en autorité. Mais, crédibilité et autorité, ils ont perdu la recette depuis longtemps et je crains que, pour cette génération, y compris les plus jeunes, cela soit définitif.
Comment réagit l'UMPS ? En fuyant la réalité et se réfugiant dans un ridicule compassionnel et victimaire. François Hollande est grotesque, il ne parle pas en chef (il ne sait pas), il parle en voisin. Le FN boit du petit lait.
Et si l'UMPS avait parlé aux Français comme à des adultes ? Si nos politiciens avaient fait de la politique ? Bon sang ! Mais c'est bien sûr ! Ils auraient gagné en crédibilité et en autorité. Mais, crédibilité et autorité, ils ont perdu la recette depuis longtemps et je crains que, pour cette génération, y compris les plus jeunes, cela soit définitif.
mardi, décembre 23, 2014
Les musulmans en France sont-ils les ennemis intérieurs de la France ?
Ma question est légitime : la France est une terre chrétienne (après, vous pouvez toujours pinailler pour savoir s'il s'agit de culture ou de religion) que le musulman a le devoir de conquérir, y compris par la violence.
Les discours musulmans appelant à une contre-colonisation «par les ventres de nos femmes» sont bien connus et les événements récents ne laissent aucun doute sur le recours à la violence. Pourtant, au risque de surprendre mes lecteurs, je ne réponds pas positivement à ma propre question.
J'ai un point d'accord avec les islamistes : je pense qu'on ne peut pas être à la fois bon musulman et bon Français. Il n'en découle pas automatiquement que tous les musulmans de France veulent rester bons musulmans et ne pas devenir bons Français.
Je n'oublie pas, même si les circonstances étaient très différentes, que, pendant la guerre d'Algérie, il y avait plus d'Algériens coté armée française que coté FLN.
Bercoff : Joué-lès-Tours, Dijon, Nantes, circulez, il n'y a rien à voir (le tour de France des autruches)
Nota : en italique, ajouts après les attentats à Charlie Hebdo.
Les discours musulmans appelant à une contre-colonisation «par les ventres de nos femmes» sont bien connus et les événements récents ne laissent aucun doute sur le recours à la violence. Pourtant, au risque de surprendre mes lecteurs, je ne réponds pas positivement à ma propre question.
J'ai un point d'accord avec les islamistes : je pense qu'on ne peut pas être à la fois bon musulman et bon Français. Il n'en découle pas automatiquement que tous les musulmans de France veulent rester bons musulmans et ne pas devenir bons Français.
Je n'oublie pas, même si les circonstances étaient très différentes, que, pendant la guerre d'Algérie, il y avait plus d'Algériens coté armée française que coté FLN.
- Il y a les musulmans qui sont de véritables ennemis intérieurs. Il faut arrêter de les «psychiatriser», il faut les combattre comme les ennemis qu'ils sont (d'autant plus qu'ils appliquent les consignes d'organisations étrangères), leur faire la guerre et l'assumer comme telle.
- Il y a les musulmans qui n'éprouvent pas une franche hostilité pour les islamistes et qui leur permettent de perdurer, ne serait-ce que par leur passivité, voire les petits coups de main qu'ils rendent. Ceux-là sont très nombreux (10 % à 20 % c'est-à-dire entre un et deux millions. Je ne suis pas du tout sûr de cette proportion. Elle est peut-être beaucoup plus forte. Car il ne s'agit pas d'agir mais de s'abstenir d'agir : ne pas dénoncer, ne pas expulser, laisser faire, les terroristes. Sans sondage, nous savons tous que nous avons vu défiler dans les rues françaises des centaines de milliers de musulmans dénonçant le terrorisme islamiste, non ?), ils sont l'eau «des révolutionnaires comme des poissons dans l'eau» de Mao Tsé-Toung. Il ne faut céder à aucune de leurs pressions pour nous forcer à nous adapter à eux et non eux à nous (cantines scolaires hallal, piscines séparées, salles de prière en entreprise, horaires et vacances spécifiques, etc.). Pour assécher ce marais, le principe est simple : il faut que les musulmans redoutent plus d'ennuis à être du coté des terroristes que du coté des Français. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Les intimidations viennent des islamistes et de leurs complices, les Français sont trop mous pour faire peur. Il y a le même problème, mutatis mutandis, en Corse. Comment gagner les grandes batailles quand on refuse même de mener les petites ? Il faut assécher ce marais en arrêtant autant que possible l'immigration non-européenne. On peut commencer par débrancher la pompe aspirante des prestations sociales aux étrangers.
- Enfin, il y a les musulmans qui sont plus éloignés de l'islam. Ceux-là ont besoin de temps et d'aide pour s'en éloigner encore plus, alors que le communautarisme actuel tend au contraire à les y ramener. Il leur faut une France qui ne passe pas son temps dans le repentir, dans laquelle ils peuvent être fiers de s'intégrer. Et pourquoi pas, un jour, de devenir chrétiens.
Bercoff : Joué-lès-Tours, Dijon, Nantes, circulez, il n'y a rien à voir (le tour de France des autruches)
Nota : en italique, ajouts après les attentats à Charlie Hebdo.
lundi, décembre 22, 2014
Le vrai risque, c'est la France
Le vrai risque, c'est la France
Je vous rappelle l'excellente politique économique préconisée par Charles Wyplosz.
Aujourd'hui et depuis quarante ans, on augmente les dépenses publiques et on creuse les déficits pendant les crises puis on augmente les impôts pendant les reprises. Conclusion : l'économie française est de plus en plus communiste, et comme le communisme entraine la misère comme la concupiscence entraine le péché, les reprises sont de moins en moins fortes et les crises de plus en plus longues.
Wyplosz propose l'inverse : on diminue les impôts pendant les crises et on diminue l'emploi public et les dépenses publiques pendant les reprises. L'économie ainsi dé-communisée remboursera sans problème les dettes.
On peut rêver.
Je vous rappelle l'excellente politique économique préconisée par Charles Wyplosz.
Aujourd'hui et depuis quarante ans, on augmente les dépenses publiques et on creuse les déficits pendant les crises puis on augmente les impôts pendant les reprises. Conclusion : l'économie française est de plus en plus communiste, et comme le communisme entraine la misère comme la concupiscence entraine le péché, les reprises sont de moins en moins fortes et les crises de plus en plus longues.
Wyplosz propose l'inverse : on diminue les impôts pendant les crises et on diminue l'emploi public et les dépenses publiques pendant les reprises. L'économie ainsi dé-communisée remboursera sans problème les dettes.
On peut rêver.
Justice française akbar !
Désormais, c'est officiel : vous pouvez écraser au hasard des passants avec deux copains dans le quartier de la Goutte d'Or en hurlant «Heil Hitler !», ce n'est pas un acte terroriste.
En effet, la justice est la même pour tous et cette justice vient de déclarer qu'écraser au hasard des passants avec deux copains à Dijon en hurlant «Allah akbar !» n'est pas un acte terroriste :
Attaque en voiture : le procureur de Dijon exclut l'acte terroriste
On remarquera que les medias, le gouvernement et la justice sont très silencieux sur les deux autres personnes dans la voiture qui rendent la thèse du «déséquilibré isolé pas terroriste du tout, ma bonne dame» aussi vraisemblable que la chasteté de Clara Morgane.
De plus, c'est bien connu, le terrorisme n'étant l'oeuvre que de personnes totalement équilibrées, un «déséquilibré» ne peut pas être un terroriste. Par exemple, Breivik était un déséquilibré, donc pas terroriste du tout.
Heureusement, il y a en France des personnes un peu plus lucides, un peu plus courageuses et un peu moins soumises au politiquement correct que le procureur de Dijon :
Attentats islamistes, la «psychiatrisation» a bon dos
Dijon, Joué-lès-Tours : «Il s'agit indubitablement d'actes terroristes»
Le gouvernement et le procureur de Dijon sont toujours dans la bonne vieille technique de la France d'en haut pour rendre folle la France d'en bas : expliquer aux gens qu'ils ne voient pas ce qu'ils voient, qu'ils n'entendent pas ce qu'ils entendent et que ce qu'ils pensent est pur fantasme.
Heureusement, ça prend de moins en moins.
************
Hélie de Saint Marc disait : «L'autorité est fille du courage sous toutes ses formes, intellectuel, moral et physique».
Vu le peu de courage intellectuel et moral (voire physique : Hollande qui se déplace avec une armée de Robocops à la moindre visite de maison de retraite) que montre notre classe dirigeante, politiciens, magistrats, journalistes, on comprend que ces gens aient perdu toute autorité et ne peuvent plus maintenir leur pouvoir que par la répression (fiscale, universitaire, médiatique).
En effet, la justice est la même pour tous et cette justice vient de déclarer qu'écraser au hasard des passants avec deux copains à Dijon en hurlant «Allah akbar !» n'est pas un acte terroriste :
Attaque en voiture : le procureur de Dijon exclut l'acte terroriste
On remarquera que les medias, le gouvernement et la justice sont très silencieux sur les deux autres personnes dans la voiture qui rendent la thèse du «déséquilibré isolé pas terroriste du tout, ma bonne dame» aussi vraisemblable que la chasteté de Clara Morgane.
De plus, c'est bien connu, le terrorisme n'étant l'oeuvre que de personnes totalement équilibrées, un «déséquilibré» ne peut pas être un terroriste. Par exemple, Breivik était un déséquilibré, donc pas terroriste du tout.
Heureusement, il y a en France des personnes un peu plus lucides, un peu plus courageuses et un peu moins soumises au politiquement correct que le procureur de Dijon :
Attentats islamistes, la «psychiatrisation» a bon dos
Dijon, Joué-lès-Tours : «Il s'agit indubitablement d'actes terroristes»
Le gouvernement et le procureur de Dijon sont toujours dans la bonne vieille technique de la France d'en haut pour rendre folle la France d'en bas : expliquer aux gens qu'ils ne voient pas ce qu'ils voient, qu'ils n'entendent pas ce qu'ils entendent et que ce qu'ils pensent est pur fantasme.
Heureusement, ça prend de moins en moins.
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Hélie de Saint Marc disait : «L'autorité est fille du courage sous toutes ses formes, intellectuel, moral et physique».
Vu le peu de courage intellectuel et moral (voire physique : Hollande qui se déplace avec une armée de Robocops à la moindre visite de maison de retraite) que montre notre classe dirigeante, politiciens, magistrats, journalistes, on comprend que ces gens aient perdu toute autorité et ne peuvent plus maintenir leur pouvoir que par la répression (fiscale, universitaire, médiatique).
Joué-les-Tours, Dijon : "Ce sont des actes isolés par des illuminés", déclare Éric Woerth
Comme les attentats du 11 septembre 2001 ? Ce sont bien «des actes isolés par des illuminés», non ? D'ailleurs, Oussama Ben Laden était «un illuminé qui faisait des actes isolés», n'est-ce pas ?
N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Evidemment, cela se retourne contre les musulmans en France : ces politiciens qui ne veulent pas voir que «les actes isolés par des illuminés» sont inspirés directement par l'islam n'ont plus aucune crédibilité quand ils nous affirment que les musulmans, dans leur majorité, ne posent pas de problème (c'est une thèse à laquelle je n'adhère pas mais qui pourrait être défendue avec un certain succès par des gens plus intelligents et plus crédibles que nos politiciens).
N'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. Evidemment, cela se retourne contre les musulmans en France : ces politiciens qui ne veulent pas voir que «les actes isolés par des illuminés» sont inspirés directement par l'islam n'ont plus aucune crédibilité quand ils nous affirment que les musulmans, dans leur majorité, ne posent pas de problème (c'est une thèse à laquelle je n'adhère pas mais qui pourrait être défendue avec un certain succès par des gens plus intelligents et plus crédibles que nos politiciens).
dimanche, décembre 21, 2014
Stratégie de la dinde : les dindons, c'est nous
La stratégie de la dinde
Vous connaissez la stratégie de la dinde : en extrapolant ce qui lui arrive tous les jours, la dinde conclut que les humains sont là pour la nourrir et qu'elle ne doit s'inquiéter de rien. Puis arrive Noël.
Taleb en parle à propos des cygnes noirs.
Une armée digne de ce nom doit être gérée en dépit du bon sens financier. En effet, elle doit faire le plein de redondances, de doublons, de fonctions inutiles à courte vue, car, pour faire face à l'imprévu, et l'ennemi n'étant pas un imbécile, la guerre est forcément pleine d'imprévus, l'inutile et le redondant sont indispensables.
Vous me direz que les moyens financiers ne sont pas extensibles à l'infini et qu'il faut bien choisir. Certes, mais le moins possible, c'est pourquoi il faut, pour assurer une bonne défense, être le plus riche possible.
La guerre est une nécessité vitale (qui justifie, au fond, l'existence de l'Etat, nos politiciens semblent l'oublier), c'est aussi un luxe.
Notre pays où l'achat de clientèles électorales et l'embauche de fonctionnaires inutiles sont devenus les priorités financières écrasant tous les autres besoins, nous n'avons plus les moyens de faire la guerre (sauf la guerre atomique, peu probable).
Ne vous laissez pas tromper par l'actualité : combattre quelques bandes d'abrutis en 4x4 dans un coin de désert n'a rien à voir avec la guerre que pourrait nous faire un ennemi déterminé et organisé.
Vous connaissez la stratégie de la dinde : en extrapolant ce qui lui arrive tous les jours, la dinde conclut que les humains sont là pour la nourrir et qu'elle ne doit s'inquiéter de rien. Puis arrive Noël.
Taleb en parle à propos des cygnes noirs.
Une armée digne de ce nom doit être gérée en dépit du bon sens financier. En effet, elle doit faire le plein de redondances, de doublons, de fonctions inutiles à courte vue, car, pour faire face à l'imprévu, et l'ennemi n'étant pas un imbécile, la guerre est forcément pleine d'imprévus, l'inutile et le redondant sont indispensables.
Vous me direz que les moyens financiers ne sont pas extensibles à l'infini et qu'il faut bien choisir. Certes, mais le moins possible, c'est pourquoi il faut, pour assurer une bonne défense, être le plus riche possible.
La guerre est une nécessité vitale (qui justifie, au fond, l'existence de l'Etat, nos politiciens semblent l'oublier), c'est aussi un luxe.
Notre pays où l'achat de clientèles électorales et l'embauche de fonctionnaires inutiles sont devenus les priorités financières écrasant tous les autres besoins, nous n'avons plus les moyens de faire la guerre (sauf la guerre atomique, peu probable).
Ne vous laissez pas tromper par l'actualité : combattre quelques bandes d'abrutis en 4x4 dans un coin de désert n'a rien à voir avec la guerre que pourrait nous faire un ennemi déterminé et organisé.
Gustave (Théâtre de l'Atelier)
Très déçu : Jacques Weber gueule des lettres de Flaubert. Aucun intérêt (à part les lettres, mais je n'ai pas besoin de Weber pour les lire).
Onfray et le totalitarisme mou
Dans le Figaro, à propos de la enième affaire Zemmour, Michel Onfray débite les poncifs anti-libéraux (je suis tout de même étonné que de prétendus penseurs sortent encore ces platitudes, le concept de capitalisme de connivence n'est tout de même pas aussi complexe que la théorie de la relativité), mais il a deux réponses de bon sens :
Que révèle cette polémique sur l'Etat du débat en France ?
Qu'il est mort… En France, on ne polémique plus : on assassine, on méprise, on tue, on détruit, on calomnie, on attaque, on souille, on insinue… C'est la méthode que je dirai du Raoul ! Rappelez vous Raoul/ Blier dans Les Tontons Flingueurs : «Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus: je dynamite, je disperse, je ventile!». Eric Zemmour se trouve donc éparpillé façon puzzle aux quatre coins de Paris. Mais Paris n'est pas la France.
Certains ont été jusqu'à parler de «dictature».Sommes-nous en train de basculer vers une forme de totalitarisme intellectuel ?
Nous y sommes, c'est évident ! Plus question de craindre le basculement, nous avons déjà basculé.
Seules les idées politiquement correctes sont admises dans ce qui se présente comme un débat mais qui n'est qu'un salon mondain où l'on invite le marginal qui ne pense pas comme soi pour montrer sa grandeur d'âme, sa libéralité, sa tolérance. Mais dès que l'invité prend plus de place que prévu, qu'on ne parle plus que de lui, comme avec Zemmour, alors on disperse façon puzzle : on montre sa véritable nature.
Inviter en bout de table, pour le dîner de con, oui, mais pas question que l'invité retourne la situation et montre à toute la tablée que le con, ça n'est pas lui… Or rien n'est plus violent qu'un con démasqué après qu'il eût échoué à présenter l'autre comme ce qu'il finit par incarner dans sa superbe !
Que révèle cette polémique sur l'Etat du débat en France ?
Qu'il est mort… En France, on ne polémique plus : on assassine, on méprise, on tue, on détruit, on calomnie, on attaque, on souille, on insinue… C'est la méthode que je dirai du Raoul ! Rappelez vous Raoul/ Blier dans Les Tontons Flingueurs : «Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon Puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus: je dynamite, je disperse, je ventile!». Eric Zemmour se trouve donc éparpillé façon puzzle aux quatre coins de Paris. Mais Paris n'est pas la France.
Certains ont été jusqu'à parler de «dictature».Sommes-nous en train de basculer vers une forme de totalitarisme intellectuel ?
Nous y sommes, c'est évident ! Plus question de craindre le basculement, nous avons déjà basculé.
Seules les idées politiquement correctes sont admises dans ce qui se présente comme un débat mais qui n'est qu'un salon mondain où l'on invite le marginal qui ne pense pas comme soi pour montrer sa grandeur d'âme, sa libéralité, sa tolérance. Mais dès que l'invité prend plus de place que prévu, qu'on ne parle plus que de lui, comme avec Zemmour, alors on disperse façon puzzle : on montre sa véritable nature.
Inviter en bout de table, pour le dîner de con, oui, mais pas question que l'invité retourne la situation et montre à toute la tablée que le con, ça n'est pas lui… Or rien n'est plus violent qu'un con démasqué après qu'il eût échoué à présenter l'autre comme ce qu'il finit par incarner dans sa superbe !
Zemmour a encore frappé : un commissariat attaqué par un djihadiste
Attaque au commissariat de Joué-lès-Tours : la piste terroriste privilégiée
Bien sûr, ce fait divers n'a aucune réalité, ce n'est qu'un horrible fantasme zemmourien. Au pire, c'est l'oeuvre d'un «déséquilibré» dont le cri «Allah akbar !» est une malheureuse coïncidence n'ayant aucun rapport avec l'islam religion de paix et d'amour.
C'est dingue, ces derniers temps, partout dans le monde, le nombre de «déséquilibrés» violents dont le cri «Allah akbar !» est une malheureuse coïncidence n'ayant aucun rapport avec l'islam religion de paix et d'amour. Surtout «Padamalgam !», c'est-à-dire, pas de pensée.
Comme Christian Vanneste (L’Agression des policiers de Joué-les-Tours : une malheureuse coïncidence…), je ne peux qu'ironiser pour ne pas avoir à en pleurer.
Pourtant, une chose me rassure : le politiquement correct craque de partout, la pression de la réalité est trop forte. Hélas, une pièce essentielle manque : la traduction politique de cette prise de conscience.
Bien sûr, ce fait divers n'a aucune réalité, ce n'est qu'un horrible fantasme zemmourien. Au pire, c'est l'oeuvre d'un «déséquilibré» dont le cri «Allah akbar !» est une malheureuse coïncidence n'ayant aucun rapport avec l'islam religion de paix et d'amour.
C'est dingue, ces derniers temps, partout dans le monde, le nombre de «déséquilibrés» violents dont le cri «Allah akbar !» est une malheureuse coïncidence n'ayant aucun rapport avec l'islam religion de paix et d'amour. Surtout «Padamalgam !», c'est-à-dire, pas de pensée.
Comme Christian Vanneste (L’Agression des policiers de Joué-les-Tours : une malheureuse coïncidence…), je ne peux qu'ironiser pour ne pas avoir à en pleurer.
Pourtant, une chose me rassure : le politiquement correct craque de partout, la pression de la réalité est trop forte. Hélas, une pièce essentielle manque : la traduction politique de cette prise de conscience.
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Zemmour, pas un journaliste ?
La dernière saloperie qui court chez les mutins de Panurge qui ont une envie de pénal est qu'Eric Zemmour n'est plus un journaliste mais un politicien et que, à ce titre, il serait légitime de le censurer.
Première surprise : je ne savais pas qu'il était légitime de censurer les politiciens en France. Je croyais bêtement que nous étions en démocratie. J'ai du me tromper.
Deuxième surprise : si un journaliste qui tient des propos orientés politiquement cesse d'être journaliste, les rédactions devraient être désertes puisque 99 % des journalistes français font de la propagande gauchiste.
Je vais de surprise en surprise !
Au contraire, si j'ai bien un reproche à faire à Eric Zemmour, c'est d'être trop journaliste et pas assez penseur.
Première surprise : je ne savais pas qu'il était légitime de censurer les politiciens en France. Je croyais bêtement que nous étions en démocratie. J'ai du me tromper.
Deuxième surprise : si un journaliste qui tient des propos orientés politiquement cesse d'être journaliste, les rédactions devraient être désertes puisque 99 % des journalistes français font de la propagande gauchiste.
Je vais de surprise en surprise !
Au contraire, si j'ai bien un reproche à faire à Eric Zemmour, c'est d'être trop journaliste et pas assez penseur.
samedi, décembre 20, 2014
Zemmour et la télé : je ne comprends pas
Je ne comprends pas Eric Zemmour : qu'il s'installe en Suisse, en Belgique ou en Grande-Bretagne et qu'il crée sa chaine You Tube payante à 5 € par mois.
Si un lecteur sur vingt s'abonne, cela lui fait du 100 000 € par mois, avec moins d'impôts qu'en France et aucune censure. Avec ça, on fait vivre une famille dans l'aisance.
Il acquerra un coté Victor Hugo (un enfoiré, mais c'est une autre histoire) qui ne devrait pas lui déplaire. Je le verrais bien déclamer sur une chaine brouillée style Les Français parlent aux Français :
Ultima verba
... Quand même grandirait l'abjection publique
A ce point d'adorer l'exécrable trompeur ;
Quand même l'Angleterre et même l'Amérique
Diraient à l'exilé : - Va-t'en ! nous avons peur !
Quand même nous serions comme la feuille morte,
Quand, pour plaire à César, on nous renîrait tous ;
Quand le proscrit devrait s'enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ;
Quand le désert, où Dieu contre l'homme proteste,
Bannirait les bannis, chasserait les chassés ;
Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,
Le tombeau jetterait dehors les trépassés ;
Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche,
Calme, le deuil au coeur, dédaignant le troupeau,
Je vous embrasserai dans mon exil farouche,
Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !
Mes nobles compagnons, je garde votre culte ;
Bannis, la République est là qui nous unit.
J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte ;
Je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit!
Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.
Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d'airain !
Oui, tant qu'il sera là, qu'on cède ou qu'on persiste,
O France ! France aimée et qu'on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !
Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j'oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.
J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.
Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !
Après, il ne lui restera plus à notre Riton national qu'à attendre le retour d'exil triomphal et la mise au Panthéon ! Cela ne peut pas ne pas le faire rêver.
Je vois bien Philippe Bilger prononcer l'éloge funèbre : «Entre ici, Eric Zemmour, avec ton cortège de chroniqueurs assassinés d'une censure en plein coeur ...».
Nota : il y a des gauchistes qui ne sont pas encore rendus totalement fous par le politiquement correct : Jean-François Kahn : «Eric Zemmour est victime d'une fatwa médiatique»
Addendum :
Bien sûr, il y a de l'ironie dans mon propos.
Mais aussi une vraie question. Philippe Nemo explique très bien que la parole publique, indispensable à la démocratie, est la parole qu'on ne peut pas ignorer, de notoriété publique, la parole que tout le monde sait que tout le monde connaît.
Or, l'instrument privilégié, presque unique, de cette parole publique, est la télévision.
A contrario, internet est très faible de ce point de vue : à part quelques videos et quelques tweets débiles, il n'y a pas grand'chose de ce qui se passe sur internet qui soit devenu de notoriété publique. Rien de ce qui se dit sur internet n'intègre le débat public (à part les tweets).
C'est pourquoi Philippe Nemo est très pessimiste sur la possibilité de combattre la régression intellectuelle de la France tant que la télévision sera sous contrôle de la bien pensance (et ce contrôle est garanti par les lois Pleven, Gayssot, Taubira et compagnie).
Mais je me demande si internet ne devient pas de notoriété publique. D'où mon audacieuse suggestion à Eric Zemmour.
Si un lecteur sur vingt s'abonne, cela lui fait du 100 000 € par mois, avec moins d'impôts qu'en France et aucune censure. Avec ça, on fait vivre une famille dans l'aisance.
Il acquerra un coté Victor Hugo (un enfoiré, mais c'est une autre histoire) qui ne devrait pas lui déplaire. Je le verrais bien déclamer sur une chaine brouillée style Les Français parlent aux Français :
Ultima verba
... Quand même grandirait l'abjection publique
A ce point d'adorer l'exécrable trompeur ;
Quand même l'Angleterre et même l'Amérique
Diraient à l'exilé : - Va-t'en ! nous avons peur !
Quand même nous serions comme la feuille morte,
Quand, pour plaire à César, on nous renîrait tous ;
Quand le proscrit devrait s'enfuir de porte en porte,
Aux hommes déchiré comme un haillon aux clous ;
Quand le désert, où Dieu contre l'homme proteste,
Bannirait les bannis, chasserait les chassés ;
Quand même, infâme aussi, lâche comme le reste,
Le tombeau jetterait dehors les trépassés ;
Je ne fléchirai pas ! Sans plainte dans la bouche,
Calme, le deuil au coeur, dédaignant le troupeau,
Je vous embrasserai dans mon exil farouche,
Patrie, ô mon autel ! Liberté, mon drapeau !
Mes nobles compagnons, je garde votre culte ;
Bannis, la République est là qui nous unit.
J'attacherai la gloire à tout ce qu'on insulte ;
Je jetterai l'opprobre à tout ce qu'on bénit!
Je serai, sous le sac de cendre qui me couvre,
La voix qui dit : malheur ! la bouche qui dit : non !
Tandis que tes valets te montreront ton Louvre,
Moi, je te montrerai, César, ton cabanon.
Devant les trahisons et les têtes courbées,
Je croiserai les bras, indigné, mais serein.
Sombre fidélité pour les choses tombées,
Sois ma force et ma joie et mon pilier d'airain !
Oui, tant qu'il sera là, qu'on cède ou qu'on persiste,
O France ! France aimée et qu'on pleure toujours,
Je ne reverrai pas ta terre douce et triste,
Tombeau de mes aïeux et nid de mes amours !
Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France ! hors le devoir, hélas ! j'oublierai tout.
Parmi les éprouvés je planterai ma tente :
Je resterai proscrit, voulant rester debout.
J'accepte l'âpre exil, n'eût-il ni fin ni terme,
Sans chercher à savoir et sans considérer
Si quelqu'un a plié qu'on aurait cru plus ferme,
Et si plusieurs s'en vont qui devraient demeurer.
Si l'on n'est plus que mille, eh bien, j'en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S'il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là !
Après, il ne lui restera plus à notre Riton national qu'à attendre le retour d'exil triomphal et la mise au Panthéon ! Cela ne peut pas ne pas le faire rêver.
Je vois bien Philippe Bilger prononcer l'éloge funèbre : «Entre ici, Eric Zemmour, avec ton cortège de chroniqueurs assassinés d'une censure en plein coeur ...».
Nota : il y a des gauchistes qui ne sont pas encore rendus totalement fous par le politiquement correct : Jean-François Kahn : «Eric Zemmour est victime d'une fatwa médiatique»
Addendum :
Bien sûr, il y a de l'ironie dans mon propos.
Mais aussi une vraie question. Philippe Nemo explique très bien que la parole publique, indispensable à la démocratie, est la parole qu'on ne peut pas ignorer, de notoriété publique, la parole que tout le monde sait que tout le monde connaît.
Or, l'instrument privilégié, presque unique, de cette parole publique, est la télévision.
A contrario, internet est très faible de ce point de vue : à part quelques videos et quelques tweets débiles, il n'y a pas grand'chose de ce qui se passe sur internet qui soit devenu de notoriété publique. Rien de ce qui se dit sur internet n'intègre le débat public (à part les tweets).
C'est pourquoi Philippe Nemo est très pessimiste sur la possibilité de combattre la régression intellectuelle de la France tant que la télévision sera sous contrôle de la bien pensance (et ce contrôle est garanti par les lois Pleven, Gayssot, Taubira et compagnie).
Mais je me demande si internet ne devient pas de notoriété publique. D'où mon audacieuse suggestion à Eric Zemmour.
La conversation d'antan
Michael Oakeschott et Roger Scruton citent la conversation comme exemple d'ordre spontané.
La conversation était un art éminemment français (voir L'âge de la conversation) qui s'est beaucoup perdu, de pair avec la civilité et la civilisation. On peut relire l'immortel De l'art de conférer, de Montaigne, que Blaise Pascal, pourtant très critique de l'auteur des Essais, admirait sans réserve.
On disait qu'il fallait être plus que les grâces et moins que les muses, c'est-à-dire entre trois et neuf personnes.
Mon jugement est différent : mes plus intelligentes conversations furent en tête-à-tête avec des personnes du sexe opposé, mais c'est un type de conversation qui mérite un billet particulier.
Toujours est-il que cet art se perd à une vitesse stupéfiante.
On y trouve des phénomènes bien connus de certains ordres spontanés :
La conversation était un art éminemment français (voir L'âge de la conversation) qui s'est beaucoup perdu, de pair avec la civilité et la civilisation. On peut relire l'immortel De l'art de conférer, de Montaigne, que Blaise Pascal, pourtant très critique de l'auteur des Essais, admirait sans réserve.
On disait qu'il fallait être plus que les grâces et moins que les muses, c'est-à-dire entre trois et neuf personnes.
Mon jugement est différent : mes plus intelligentes conversations furent en tête-à-tête avec des personnes du sexe opposé, mais c'est un type de conversation qui mérite un billet particulier.
Toujours est-il que cet art se perd à une vitesse stupéfiante.
On y trouve des phénomènes bien connus de certains ordres spontanés :
- l'organisation d'une conversation n'est pas linéaire. Il y a une taille limite à partir de laquelle l'ordre spontané laisse place au chaos et un meneur déclaré et obéi devient indispensable.
- la présence d'éléments perturbateurs est très handicapante. J'ai deux collègues (pas de noms, s'il vous plaît) amoureux du son de leur propre voix et adorant s'écouter parler. Ils tuent toute conversation dans un rayon de plusieurs mètres autour d'eux en quelques secondes. C'est un supplice dont l'évitement donne lieu à de savantes manoeuvres pas toujours couronnées de succès.
Une bonne conversation est un plaisir sans guère d'équivalent. Mais cet art se perd pour nombre de raisons qui décrivent bien les maux de notre époque. Pour une conversation réussie, il faut :
- de bonnes manières.
- un minimum de culture, disposer d'un éventail de cas et d'exemples pour nourrir le propos.
- savoir se taire et écouter, laisser la conversation respirer. Paraît-il que l'écoute est aussi le secret de la séduction.
- avoir l'esprit, ouvert, léger, ne pas s'appesantir.
- avoir aussi l'esprit chevaleresque. Ne pas faire résonner ses triomphes, ne pas insister sur les erreurs de son interlocuteur, préférer abandonner un bon mot plutôt que de blesser.
Nous sommes à mille lieues de notre époque inculte, narcissique et bavarde.
Zemmour viré d'I-télé : la bien-pensance les rend fous
Eric Zemmour est viré de l'émission Ca se dispute, sur i-télé.
Or, cette décision est totalement irrationnelle : i-télé arrête l'émission qui lui rapportait le plus d'audience alors même qu'elle en manque et Eric Zemmour retrouvera très facilement une tribune, ne serait-ce qu'en montant sa chaine You Tube.
De plus, i-télé signale par cette décision que même un débat à deux contre un contre Zemmour lui fait peur, ce qui en terme d'image est dévastateur. Et tout cela pour quoi ? Pour obtenir les louanges de quelques milliers de bobos et d'une poignée d'associations subventionnées que personne n'écoute ?
Nous sommes clairement dans la décision à caractère religieux : la bien-pensance pratique un exorcisme de la méchante réalité en chassant le bouc-émissaire Zemmour.
Faut-il que la réalité leur soit devenue insupportable pour agir aussi follement. On remarquera que la société des journalistes «se félicite de cette décision», ce qui en dit long sur ces «journalistes» et leur attachement au débat. Ils sont d'accord pour débattre à condition que tout le monde dise la même chose.
Les bien-pensants ont conçu avec le politiquement correct une remarquable machine à museler le peuple. Mais j'ai l'impression que leur créature est en train de se retourner contre eux : malgré tout, les Français s'expriment de plus en plus, mais les bien-pensants, à force d'utiliser des mots creux, finissent par perdre prise sur le monde. Nous n'en sommes qu'au début, mais nous suivons la pente soviétique.
Nota : je pressens que la stratégie de «dédiabolisation» de Marine Le Pen, c'est-à-dire de gauchisation, est une erreur majeure, qui va à contre-courant de l'évolution des Français. Elle engrange un indéniable succès médiatique à court terme mais plombe ses chances à long terme.
Addendum : j'apprends qu'i-télé a demandé un entretien filmé à Eric Zemmour et qu'elle refuse de le diffuser. C'est la cerise sur le gâteau, l'aveu d'impuissance et de bêtise puissance dix. Ce n'est pas possible : Zemmour a un complice secret à la direction d'i-télé qui les pousse à se ridiculiser.
Or, cette décision est totalement irrationnelle : i-télé arrête l'émission qui lui rapportait le plus d'audience alors même qu'elle en manque et Eric Zemmour retrouvera très facilement une tribune, ne serait-ce qu'en montant sa chaine You Tube.
De plus, i-télé signale par cette décision que même un débat à deux contre un contre Zemmour lui fait peur, ce qui en terme d'image est dévastateur. Et tout cela pour quoi ? Pour obtenir les louanges de quelques milliers de bobos et d'une poignée d'associations subventionnées que personne n'écoute ?
Nous sommes clairement dans la décision à caractère religieux : la bien-pensance pratique un exorcisme de la méchante réalité en chassant le bouc-émissaire Zemmour.
Faut-il que la réalité leur soit devenue insupportable pour agir aussi follement. On remarquera que la société des journalistes «se félicite de cette décision», ce qui en dit long sur ces «journalistes» et leur attachement au débat. Ils sont d'accord pour débattre à condition que tout le monde dise la même chose.
Les bien-pensants ont conçu avec le politiquement correct une remarquable machine à museler le peuple. Mais j'ai l'impression que leur créature est en train de se retourner contre eux : malgré tout, les Français s'expriment de plus en plus, mais les bien-pensants, à force d'utiliser des mots creux, finissent par perdre prise sur le monde. Nous n'en sommes qu'au début, mais nous suivons la pente soviétique.
Nota : je pressens que la stratégie de «dédiabolisation» de Marine Le Pen, c'est-à-dire de gauchisation, est une erreur majeure, qui va à contre-courant de l'évolution des Français. Elle engrange un indéniable succès médiatique à court terme mais plombe ses chances à long terme.
Addendum : j'apprends qu'i-télé a demandé un entretien filmé à Eric Zemmour et qu'elle refuse de le diffuser. C'est la cerise sur le gâteau, l'aveu d'impuissance et de bêtise puissance dix. Ce n'est pas possible : Zemmour a un complice secret à la direction d'i-télé qui les pousse à se ridiculiser.
vendredi, décembre 19, 2014
Il paraît que Sardou revient à la mode
Dans le sillage du film La famille Bélier :
Bien sûr, c'est très marrant de voir que ce chanteur, trainé dans la boue tout au long de sa carrière comme affreux réac par des gens tombés dans l'oubli depuis longtemps n'est pas, lui, oublié.
J'ai de l'admiration pour la famille Sardou où l'on n'est artiste de scène, mime, chanteur ou acteur, de génération en génération. On doit en être à la cinquième ou à la sixième.
J'ai choisi une chanson non polémique :
Bien sûr, c'est très marrant de voir que ce chanteur, trainé dans la boue tout au long de sa carrière comme affreux réac par des gens tombés dans l'oubli depuis longtemps n'est pas, lui, oublié.
J'ai de l'admiration pour la famille Sardou où l'on n'est artiste de scène, mime, chanteur ou acteur, de génération en génération. On doit en être à la cinquième ou à la sixième.
J'ai choisi une chanson non polémique :
Zemmour se défend
Je me demande si cette défense n'est pas contre-productive. Si elle n'accorde pas trop d'importance à ses détracteurs.
Entre des journalistes en meute qui appellent à la censure et un ministre de l'intérieur qui appelle à manifester contre un journaliste, quel est le plus grotesque ?
Bien sûr, laisser faire ces enfoirés est dangereux mais y a-t-il encore nécessité de leur répondre pour les désarmer ? Ne sont-ils pas éclaboussés d'un tel mépris public qu'il suffit de les ignorer ?
Entre des journalistes en meute qui appellent à la censure et un ministre de l'intérieur qui appelle à manifester contre un journaliste, quel est le plus grotesque ?
Bien sûr, laisser faire ces enfoirés est dangereux mais y a-t-il encore nécessité de leur répondre pour les désarmer ? Ne sont-ils pas éclaboussés d'un tel mépris public qu'il suffit de les ignorer ?
mercredi, décembre 17, 2014
L'hystérisation des débats en panne ?
Eric Zemmour a tenu les propos suivants :
Les propos de Zemmour sont d'une grande banalité, au moins pour les Français qui ne vivent pas dans la bulle bobo.Eric Zemmour : « Les musulmans ont leur code civil, c'est le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés de s'en aller. »Question : « Mais alors que suggérez-vous de faire ? Déporter[le journaliste a reconnu ne pas avoir employer ce mot dans sa vraie question à Zemmour, que c'est un résumé] 5 millions de musulmans français ? »Eric Zemmour : « Je sais, c'est irréaliste mais l'Histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 que un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France ? Ou bien qu'après la guerre, 5 ou 6 millions d'Allemands auraient abandonné l'Europe centrale et orientale où ils vivaient depuis des siècles ? »Question : « [Vous parlez d'exodes provoqués par] des tragédies immenses. »Eric Zemmour : « Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes [vivent ici], en France, [mais] ne veulent pas vivre à la française. »
Quand Zemmour dit depuis des années que le renoncement à nous-mêmes conjugué au Grand Remplacement et à l'islamisation prépare la guerre civile, il sous-entend évidemment qu'il y aura des vaincus, des expulsés ou des soumis. Donc rien de nouveau.
L'étonnant est ailleurs.
Le ministre de l'intérieur a cru devoir réagir avec le galimatias «républicain» habituel :
Bernard Cazeneuve condamne avec une extrême fermeté les propos tenus par Eric Zemmour concernant les musulmans de France
Cependant, les propos zemmouriens, de nature à provoquer une tempête chez les traqueurs obsessionnels de «dérapage», les petits juges du patinage médiatique, ne suscitent guère de réactions.
Est-ce à dire que les ventes du bouquin de Zemmour les font se tenir cois ? Que Zemmour a enfin remporté une manche dans le combat médiatique ?
Libellés :
Armagnacs et Bourguignons,
petite guerre d'Algérie,
zemmour
mardi, décembre 16, 2014
Chroniques de notre société à la dérive : les dieux rendent fous ceux qu'ils veulent perdre
Certains connaissent ma méfiance des progrès et, surtout de l'usage qu'on peut en faire pour encourager la venue de l'homme nouveau. Utopie dont il est inutile que je vous détaille le potentiel destructeur.
Transhumanisme : vers l’obsolescence de l’homme ?
L'article sur le jugement de la tempête Xynthia mérite d'être cité longuement :
«Notre justice vient de lâcher la bride au syndrome d’adoration des victimes, et au sacrifice du bouc émissaire. Le respect du droit, et des principes qui doivent guider le procès pénal, la séparation des pouvoirs n’y trouveront pas leur compte. Mais qu’importe, il fallait punir, procéder à l’exorcisme, sacrifier à la nouvelle religion. La planète et la nature sont bonnes. C’est l’homme qui est mauvais. […]
Nous vivons dans une société compassionnelle où le statut supérieur est celui de victime. Y accéder donne existence et considération sociale qui fournissent un vrai capital symbolique. Il est incontestable que par bien des aspects, la nouvelle prise en compte des victimes fut un progrès. Mais aujourd’hui nous en vivons tous les jours les excès.[…]
Le citoyen devient victime de tout. Et par conséquent responsable de rien. Sauf qu’au malheur, il faut des responsables. Car c’est une pièce à deux faces. Sur l’une, la victime, sur l’autre le responsable (le coupable). La fatalité n’existe plus. Elle est réservée à la situation économique et à l’impuissance de l’État. Le déroulement de l’audience des Sables d’Olonne a illustré de façon paroxystique cette dérive. On crée des salles d’audience immenses pour recevoir la foule des « ayants droits ». À Marseille, pour l’affaire des prothèses mammaires, le ministère de la justice avait loué et équipé un pavillon du parc des expositions ! Le travail des avocats de la défense se déroule alors dans une atmosphère extrêmement pesante.[…]
La deuxième caractéristique est la recherche du bouc émissaire. Mécanisme très ancien et fort bien étudié, je renvoie ici à l’éminent travail de René Girard. Qui a insisté sur les caractéristiques sociales du bouc émissaire. Celui-ci doit avoir un statut bien identifié, vers lequel convergent ressentiments et idées fausses. L’élu local, le pourri, le clientéliste, qui n’est là que pour se gaver, et dont on n’a pas la moindre idée des compétences institutionnelles réelles et des moyens, est un coupable idéal. La fatalité n’existe plus. En revanche, une catastrophe naturelle dont le bilan humain n’excède pas trois jours d’accidents automobiles, là il faut trouver un coupable. Le procès sera la cérémonie expiatoire.
La peine d’une sévérité absurde et ayant d’abord pour fonction de provoquer la mort sociale du notable. René Marratier maire d’une petite commune, quatre fois réélu, a été accueilli en début d’audience par le Président dont on aurait peut-être pu attendre un minimum d’impartialité, par les qualificatifs « d’autiste et d’assassin » ! Le ton était donné. La lecture de la décision qui ne comprend pratiquement que des considérations morales, et qui ne répond à aucun des chefs péremptoires des 70 pages de conclusions déposées par la défense, est pour le juriste un calvaire.[…]
Surtout et c’est la troisième caractéristique, la méconnaissance par le monde judiciaire des conditions concrètes de la gestion publique locale saute aux yeux. Le maire, n’a aucune compétence directe en matière d’urbanisme. Les plans d’urbanisme sont élaborés dans la durée (en général deux ans) sous le contrôle de l’État et des personnes publiques associées. C’est le conseil municipal qui prend la décision finale qui approuve un document élaboré par d’autres. Le maire signe les permis de construire au nom de la commune en ayant compétence liée. C’est- à-dire que si le projet est conforme au plan d’urbanisme, il est obligé de le délivrer. Dans cette affaire, la petite commune ne disposant pas de service compétent, c’est l’État qui les instruisait. Qu’à cela ne tienne, on évitera soigneusement toute mise en cause inopportune de l’État, et on s’acharnera sur ce maire, chef d’une petite entreprise par ailleurs et qui ne pouvait consacrer à la mairie qu’une ou deux heures par jour. Il est coupable de n’avoir pas prévu la survenance d’une catastrophe dont les experts considèrent que la combinaison des facteurs qui ont permis la survenance (tempête, vent, très grande marée) présente une probabilité de survenance tous les 2 000 ans ! Coupable d’avoir délivré des permis qu’il était obligé par la loi de signer, coupable d’être maire d’une commune dont le plan d’urbanisme avait été adopté avant son arrivée, coupable de n’avoir pas organisé avec ses petits bras un plan de secours qui aurait permis d’éviter la catastrophe. Seul coupable. »
Jugement des Sables d’Olonne : une justice pour l’exemple
Transhumanisme : vers l’obsolescence de l’homme ?
L'article sur le jugement de la tempête Xynthia mérite d'être cité longuement :
«Notre justice vient de lâcher la bride au syndrome d’adoration des victimes, et au sacrifice du bouc émissaire. Le respect du droit, et des principes qui doivent guider le procès pénal, la séparation des pouvoirs n’y trouveront pas leur compte. Mais qu’importe, il fallait punir, procéder à l’exorcisme, sacrifier à la nouvelle religion. La planète et la nature sont bonnes. C’est l’homme qui est mauvais. […]
Nous vivons dans une société compassionnelle où le statut supérieur est celui de victime. Y accéder donne existence et considération sociale qui fournissent un vrai capital symbolique. Il est incontestable que par bien des aspects, la nouvelle prise en compte des victimes fut un progrès. Mais aujourd’hui nous en vivons tous les jours les excès.[…]
Le citoyen devient victime de tout. Et par conséquent responsable de rien. Sauf qu’au malheur, il faut des responsables. Car c’est une pièce à deux faces. Sur l’une, la victime, sur l’autre le responsable (le coupable). La fatalité n’existe plus. Elle est réservée à la situation économique et à l’impuissance de l’État. Le déroulement de l’audience des Sables d’Olonne a illustré de façon paroxystique cette dérive. On crée des salles d’audience immenses pour recevoir la foule des « ayants droits ». À Marseille, pour l’affaire des prothèses mammaires, le ministère de la justice avait loué et équipé un pavillon du parc des expositions ! Le travail des avocats de la défense se déroule alors dans une atmosphère extrêmement pesante.[…]
La deuxième caractéristique est la recherche du bouc émissaire. Mécanisme très ancien et fort bien étudié, je renvoie ici à l’éminent travail de René Girard. Qui a insisté sur les caractéristiques sociales du bouc émissaire. Celui-ci doit avoir un statut bien identifié, vers lequel convergent ressentiments et idées fausses. L’élu local, le pourri, le clientéliste, qui n’est là que pour se gaver, et dont on n’a pas la moindre idée des compétences institutionnelles réelles et des moyens, est un coupable idéal. La fatalité n’existe plus. En revanche, une catastrophe naturelle dont le bilan humain n’excède pas trois jours d’accidents automobiles, là il faut trouver un coupable. Le procès sera la cérémonie expiatoire.
La peine d’une sévérité absurde et ayant d’abord pour fonction de provoquer la mort sociale du notable. René Marratier maire d’une petite commune, quatre fois réélu, a été accueilli en début d’audience par le Président dont on aurait peut-être pu attendre un minimum d’impartialité, par les qualificatifs « d’autiste et d’assassin » ! Le ton était donné. La lecture de la décision qui ne comprend pratiquement que des considérations morales, et qui ne répond à aucun des chefs péremptoires des 70 pages de conclusions déposées par la défense, est pour le juriste un calvaire.[…]
Surtout et c’est la troisième caractéristique, la méconnaissance par le monde judiciaire des conditions concrètes de la gestion publique locale saute aux yeux. Le maire, n’a aucune compétence directe en matière d’urbanisme. Les plans d’urbanisme sont élaborés dans la durée (en général deux ans) sous le contrôle de l’État et des personnes publiques associées. C’est le conseil municipal qui prend la décision finale qui approuve un document élaboré par d’autres. Le maire signe les permis de construire au nom de la commune en ayant compétence liée. C’est- à-dire que si le projet est conforme au plan d’urbanisme, il est obligé de le délivrer. Dans cette affaire, la petite commune ne disposant pas de service compétent, c’est l’État qui les instruisait. Qu’à cela ne tienne, on évitera soigneusement toute mise en cause inopportune de l’État, et on s’acharnera sur ce maire, chef d’une petite entreprise par ailleurs et qui ne pouvait consacrer à la mairie qu’une ou deux heures par jour. Il est coupable de n’avoir pas prévu la survenance d’une catastrophe dont les experts considèrent que la combinaison des facteurs qui ont permis la survenance (tempête, vent, très grande marée) présente une probabilité de survenance tous les 2 000 ans ! Coupable d’avoir délivré des permis qu’il était obligé par la loi de signer, coupable d’être maire d’une commune dont le plan d’urbanisme avait été adopté avant son arrivée, coupable de n’avoir pas organisé avec ses petits bras un plan de secours qui aurait permis d’éviter la catastrophe. Seul coupable. »
Jugement des Sables d’Olonne : une justice pour l’exemple
lundi, décembre 15, 2014
Excellent entretien d'Eric Zemmour
Dans un milieu favorable, Eric Zemmour peut mieux poser son analyse que dans les entretiens-agressions qu'il subit dans les medias.
C'est la première fois que je l'entends insister si fort sur le catholicisme, probablement parce qu'il intervenait à la Fête du livre de Renaissance Catholique.
Il rejoint une réflexion qui murit sur ce blog depuis quelques mois. J'aurais dit il y a encore peu que le catholicisme était une composante importante de la culture française. Aujourd'hui, je suis plus radical : sans catholicisme, la France ne peut plus être la France.
C'est la première fois que je l'entends insister si fort sur le catholicisme, probablement parce qu'il intervenait à la Fête du livre de Renaissance Catholique.
Il rejoint une réflexion qui murit sur ce blog depuis quelques mois. J'aurais dit il y a encore peu que le catholicisme était une composante importante de la culture française. Aujourd'hui, je suis plus radical : sans catholicisme, la France ne peut plus être la France.
dimanche, décembre 14, 2014
Culture chrétienne : les chants marials
On me dit que la culture chrétienne se perd. Je n'en doute pas, j'ai des exemples autour de moi, sans parler des conneries effarantes qu'on lit dans les journaux.
Je vous rappelle donc le credo qui contient la doctrine fondamentale de l'Eglise :
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu.
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.
Amen
Chaque mot a son importance et certains ont même déclenché des guerres. Ce n'est pas mon intention d'en discuter ici, c'était juste un rappel.
Je voulais vous parler des chants.
Commençons, puisque le temps de l'Avent est en quelque sorte celui de Marie, par le Salve Regina. Il date des années 1100, plusieurs auteurs sont possibles. Toujours est-il que c'est un des hymnes les plus touchants de la liturgie.
Entonné à l'occasion d'hommages à la Vierge Marie, sa «vraie» place, à mon goût, est dans les monastères, à complies, l'office du soir, quand la nuit est tombée, après la prière pour ceux qui vont souffrir pendant la nuit.
Salve, Regina, mater misericordiae.
Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Hevae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.
Salut, Reine, Mère de Miséricorde,
Vie, Douceur, et notre espérance, salut.
Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.
Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.
Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.
Ensuite le Magnificat
Magnificat anima mea Dominum,
et exsultavit spiritus meus in Deo salvatore meo,
quia respexit humilitatem ancillae suae.
Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes,
quia fecit mihi magna, qui potens est,
et sanctum nomen eius,
et misericordia eius in progenies et progenies timentibus eum.
Fecit potentiam in brachio suo,
dispersit superbos mente cordis sui;
deposuit potentes de sede et exaltavit humiles;
esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum, recordatus misericordiae, sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini eius in saecula
Mon âme exalte le Seigneur
Mon esprit s’est élevé jusqu’au Dieu sauveur
Parce qu’il s’est retourné vers l’humilité de sa servante
Voici, en effet, pourquoi tous les âges me diront bienheureuse
Puisque, tout puissant, il a fait pour moi des merveilles
Saint est son nom
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent
Il a acquis la force grâce à son bras
Il a écarté de son esprit les orgueilleux en leur cœur
Il les a déchus de leur trône
Et il a exalté les humbles
Ceux qui ont faim, il les a comblés de biens,
Les riches, il les a chassés, les mains vides
Il a relevé Israël son enfant S’est souvenu de la promesse faite
A nos pères en faveur d’Abraham et de sa lignée
Pour les siècles
On peut penser que cela vaut bien mieux que l'Internationale !
Je vous rappelle donc le credo qui contient la doctrine fondamentale de l'Eglise :
Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles ; il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu.
Engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son règne n'aura pas de fin.
Je crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes.
Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.
Amen
Chaque mot a son importance et certains ont même déclenché des guerres. Ce n'est pas mon intention d'en discuter ici, c'était juste un rappel.
Je voulais vous parler des chants.
Commençons, puisque le temps de l'Avent est en quelque sorte celui de Marie, par le Salve Regina. Il date des années 1100, plusieurs auteurs sont possibles. Toujours est-il que c'est un des hymnes les plus touchants de la liturgie.
Entonné à l'occasion d'hommages à la Vierge Marie, sa «vraie» place, à mon goût, est dans les monastères, à complies, l'office du soir, quand la nuit est tombée, après la prière pour ceux qui vont souffrir pendant la nuit.
Salve, Regina, mater misericordiae.
Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
Ad te clamamus, exsules filii Hevae.
Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.
Salut, Reine, Mère de Miséricorde,
Vie, Douceur, et notre espérance, salut.
Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.
Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.
Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.
Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.
Ensuite le Magnificat
Magnificat anima mea Dominum,
et exsultavit spiritus meus in Deo salvatore meo,
quia respexit humilitatem ancillae suae.
Ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes,
quia fecit mihi magna, qui potens est,
et sanctum nomen eius,
et misericordia eius in progenies et progenies timentibus eum.
Fecit potentiam in brachio suo,
dispersit superbos mente cordis sui;
deposuit potentes de sede et exaltavit humiles;
esurientes implevit bonis et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum, recordatus misericordiae, sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini eius in saecula
Mon âme exalte le Seigneur
Mon esprit s’est élevé jusqu’au Dieu sauveur
Parce qu’il s’est retourné vers l’humilité de sa servante
Voici, en effet, pourquoi tous les âges me diront bienheureuse
Puisque, tout puissant, il a fait pour moi des merveilles
Saint est son nom
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent
Il a acquis la force grâce à son bras
Il a écarté de son esprit les orgueilleux en leur cœur
Il les a déchus de leur trône
Et il a exalté les humbles
Ceux qui ont faim, il les a comblés de biens,
Les riches, il les a chassés, les mains vides
Il a relevé Israël son enfant S’est souvenu de la promesse faite
A nos pères en faveur d’Abraham et de sa lignée
Pour les siècles
On peut penser que cela vaut bien mieux que l'Internationale !
samedi, décembre 13, 2014
Ca y est, la crèche est installée
Mais comme je ne retrouve pas le cordon de l'appareil photo, vous ne la verrez pas.
A la place, un coup de Zemmour :
Crèches en mairies : "On ne dira bientôt plus... par rtl-fr
A la place, un coup de Zemmour :
Crèches en mairies : "On ne dira bientôt plus... par rtl-fr
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Armagnacs et Bourguignons
jeudi, décembre 11, 2014
Les hommes vides et le Dieu plein
J'ai écrit, sous un billet précédent, que les athées (1) n'étaient, spirituellement, rien.
Et ce n'est pas sans importance. Il leur manque une dimension. Il arrive que des athées, par le biais d'une vision poétique du monde, aient tout de même une vie spirituelle. D'ailleurs, tout homme a vocation à vivre une vie spirituelle, mais tous ne répondent pas à cette vocation, les plus endurcis la fuient avec constance.
Je pense que nous touchons là au coeur de nos problèmes contemporains.
La question est simple : la vie en société est-elle possible quand une majorité de la population est sans pratique religieuse ?
Ma réponse est négative.
Rémi Brague explique que le souci de l'avenir n'est pas considéré dans les sociétés sans religion (bien sûr, les individus ont toujours le souci de leur avenir mais il n'y a plus de souci de l'avenir collectif).
Pour Roger Scruton, la religion pose un écran pour nous protéger de certaines idées, autrement dit, énonce des tabous. Ces tabous sont nécessaires à la vie en société. Par exemple, les tabous de l'inceste, de l'eugénisme ou de la marchandisation des corps.
Quand ces deux dimensions sociales issues de la religion, souci de l'avenir et tabous protecteurs, viennent à manquer, les liens sociaux se dissolvent et la société sombre dans l'anarchie. C'est à cela que nous assistons dans la France de 2014.
Certains, sentant ce manque religieux, essaient de reconstituer des religions de pacotille (l'écologie, par exemple). Le résultat est pitoyable. La citation (d'ailleurs apocryphe) de Chesterton est plus que jamais vraie : «quand on ne croit plus à rien, on est prêt à croire n'importe quoi».
C'est aussi en raison de ce manque que les colonisateurs musulmans ont leur chance: la guerre anti-catholique de la «raie publique» leur a ouvert un espace de conquête.
La religion de l'Europe est, à mes yeux, le catholicisme. Ce qui n'est pas catholique n'est pas européen (proposition radicale et polémique). Depuis la Réforme (2), le catholicisme a pris un gros coup sur la cafetière.
Néanmoins, la spécialité de l'Eglise est la résurrection et elle ne se remet, d'âge en âge, de ses crises que par les Saints. A chaque époque périlleuse, quelques Saints, trois ou quatre, guère plus, renouvellent la doctrine et la pratique. J'aime citer, parce que l'exemple est éclatant, Saint Dominique, Saint François d'Assise et Saint Thomas d'Aquin. En moins de cent ans, ces trois-là ont renouvelé l'Eglise catholique de fond en comble.
Je crois qu'il en sera, encore une fois, ainsi.
************
(1) : j'entends athée au sens courant mais imprécis de «sans religion». Un bouddhiste est athée mais pas sans religion.
(2) : de manière originale, Chesterton explique la Réforme par l'épidémie de peste noire un bon siècle et demi avant. La baisse du nombre de clercs pointus en théologie et la rupture de la transmission du savoir théologique ont permis, selon lui, la propagation de cette hérésie. A l'époque des Saint Thomas d'Aquin et compagnie, elle aurait été arrêtée avant d'avoir pu prendre de l'élan.
Et ce n'est pas sans importance. Il leur manque une dimension. Il arrive que des athées, par le biais d'une vision poétique du monde, aient tout de même une vie spirituelle. D'ailleurs, tout homme a vocation à vivre une vie spirituelle, mais tous ne répondent pas à cette vocation, les plus endurcis la fuient avec constance.
Je pense que nous touchons là au coeur de nos problèmes contemporains.
La question est simple : la vie en société est-elle possible quand une majorité de la population est sans pratique religieuse ?
Ma réponse est négative.
Rémi Brague explique que le souci de l'avenir n'est pas considéré dans les sociétés sans religion (bien sûr, les individus ont toujours le souci de leur avenir mais il n'y a plus de souci de l'avenir collectif).
Pour Roger Scruton, la religion pose un écran pour nous protéger de certaines idées, autrement dit, énonce des tabous. Ces tabous sont nécessaires à la vie en société. Par exemple, les tabous de l'inceste, de l'eugénisme ou de la marchandisation des corps.
Quand ces deux dimensions sociales issues de la religion, souci de l'avenir et tabous protecteurs, viennent à manquer, les liens sociaux se dissolvent et la société sombre dans l'anarchie. C'est à cela que nous assistons dans la France de 2014.
Certains, sentant ce manque religieux, essaient de reconstituer des religions de pacotille (l'écologie, par exemple). Le résultat est pitoyable. La citation (d'ailleurs apocryphe) de Chesterton est plus que jamais vraie : «quand on ne croit plus à rien, on est prêt à croire n'importe quoi».
C'est aussi en raison de ce manque que les colonisateurs musulmans ont leur chance: la guerre anti-catholique de la «raie publique» leur a ouvert un espace de conquête.
La religion de l'Europe est, à mes yeux, le catholicisme. Ce qui n'est pas catholique n'est pas européen (proposition radicale et polémique). Depuis la Réforme (2), le catholicisme a pris un gros coup sur la cafetière.
Néanmoins, la spécialité de l'Eglise est la résurrection et elle ne se remet, d'âge en âge, de ses crises que par les Saints. A chaque époque périlleuse, quelques Saints, trois ou quatre, guère plus, renouvellent la doctrine et la pratique. J'aime citer, parce que l'exemple est éclatant, Saint Dominique, Saint François d'Assise et Saint Thomas d'Aquin. En moins de cent ans, ces trois-là ont renouvelé l'Eglise catholique de fond en comble.
Je crois qu'il en sera, encore une fois, ainsi.
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(1) : j'entends athée au sens courant mais imprécis de «sans religion». Un bouddhiste est athée mais pas sans religion.
(2) : de manière originale, Chesterton explique la Réforme par l'épidémie de peste noire un bon siècle et demi avant. La baisse du nombre de clercs pointus en théologie et la rupture de la transmission du savoir théologique ont permis, selon lui, la propagation de cette hérésie. A l'époque des Saint Thomas d'Aquin et compagnie, elle aurait été arrêtée avant d'avoir pu prendre de l'élan.
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